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Critiques de Bernard Stiegler (27)
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L'école, le numérique et la société qui vient

La question centrale est la suivante : comment réussir à concilier école, pédagogie et numérique ? Sans opposition frontale ni optimisme béat naïf. Les auteurs donnent ici quelques idées, les pièges à éviter, la richesse que peut être une vrai pédagogie du numérique, les outils qu'il peut apporter à condition de ne pas se laisser imposer une vision et une utilisation purement économique, comme cela tend à être. Car si le numérique et ses outils peuvent être une vraie richesse, il ne faut pas oublier que certains apprentissages sont primordiaux : lecture, écriture, ouverture d'esprit. Ils forment les enfants à penser par eux-mêmes, à être curieux et ouvert. A réfléchir avant de céder à toutes les sirènes du mercantilisme. Le numérique, oui, mais pas n'importe comment. Nos enfants construisent le futur de nos sociétés ; faisons en sorte qu'il soit au moins un peu meilleur en leur apprenant les bonnes choses, correctement. Pour leur permettre d'utiliser toutes leurs ressources
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La technique et le temps, tome 3 : Le temps..

N'ayant pas accès aisèment, à l'époque, à l'ouvrage d'Adorno et Horkheimer, pour un travail, on m'avait vivement conseiller la lecture de cet ouvrage.



J'avais oublié à quel point il m'avait ouvert de nouvelles perspectives par son développement des rôles du 7ème art dans la société.
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Réenchanter le monde

Un formidable manifeste philosophique et politique de 2006 pour mieux appréhender et combattre l’emprise de l’imaginaire capitaliste – conquérant ou persistant – sur nos vies réelles et numériques.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/02/25/note-de-lecture-reenchanter-le-monde-bernard-stiegler-ars-industrialis/



Bernard Stiegler (1952-2020) est certainement l’un des plus importants philosophes contemporains. Avec son parcours puissamment atypique, sa plongée relativement tardive (à vingt-six ans) en philosophie, avec le soutien notable de Jacques Derrida, philosophie découverte dans l’ascèse de la prison toulousaine où il purgea de 1978 à 1983 sa peine pour braquage (entrepris pour sauver son bar rock de la faillite), il représente une voix puissamment distinctive, fort peu académique et néanmoins nourrie en profondeur du travail de ses prédécesseurs, au sein de la pensée actuelle, à la charnière de la philosophie politique et de la pensée du numérique. Préoccupé ô combien légitimement par ce que nous fait la généralisation ubiquitaire de la digitalisation de nos vies sous emprise capitaliste et consumériste, il crée en 2005 le collectif Ars Industrialis et en 2006 l’Institut de recherche et d’innovation à Beaubourg, héritier moral si ce n’est spirituel du Centre de création industrielle qui, de 1969 à 1992 et sa fusion en forme de disparition au sein du Musée National d’Art Moderne (où Bernard Stiegler assurera néanmoins le commissariat de l’exposition « Mémoires du Futur » en 1987), portait sa voix (de fait, principalement par le canal de la revue Traverses) résolument pluri-disciplinaire et déconstructiviste avant l’heure dans le design (et pas uniquement au sens utilitaro-esthétique du terme) et la récupération des imaginaires par des entreprises qui n’incarnaient pas encore « officiellement » le « Nouvel esprit du capitalisme » déchiffré en 1999 par Luc Boltanski et Eve Chiapello.



Publié en 2006 chez Flammarion, sous son nom propre associé à celui du collectif Ars Industrialis, « Rééchanter le monde », dont le sous-titre « La valeur esprit contre le populisme industriel » explicite largement toute l’ironie induite par le titre lui-même, fait figure à la fois de manifeste et de premier point d’étape d’un travail au long cours, toutefois brutalement stimulé en 2005 lorsque le Medef réunit en 2005 son « université d’été » sous le slogan « Réenchanter le monde », précisément. Droit de réponse indispensable, l’ouvrage va bien entendu infiniment plus loin que ce que laissaient supposer un an plus tôt les tâtonnements d’une « pensée corporate » toujours aussi utilitaire et incertaine.



S’il n’est à aucun moment envisageable de résumer en un ouvrage (ou a fortiori en une brève note de lecture) une pensée aussi complexe, évolutive et en prise sur les urgences du réel (on se souviendra de sa fort précoce prise de conscience de l’urgence climatique, par exemple) que celle de Bernard Stiegler, il n’en reste pas moins que ce « Réenchanter le monde » propose une lecture rare et tonique de ce qui est à l’œuvre dans nos imaginaires de travailleuses et de travailleurs (salariés ou non) comme de consommatrices et de consommateurs, depuis une bonne trentaine d’années. En étudiant aussi bien le consommateur déchargé de son existence, les nouveaux appareils de l’esprit, le devenir-barbare du capitalisme pulsionnel que les changements nécessaires de paradigmes en matière de savoir et d’industrie comme d’information et de contrôle, Bernard Stiegler et Ars Industrialis nous offrent ici des munitions organisées et pensées, profondément salutaires, pour continuer à tenter de conquérir une émancipation toujours moins d’actualité en apparence.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Passer à l'acte

D'après Bernard Stiegler, nous serions tous des philosophes en puissance. Dans « passer à l'acte », il décrit ce qui a pu chez lui enclencher ce mouvement, cette action de philosopher. De trouver en son intériorité l'existence de l'extériorité, d'en apprendre l'intelligence.

Un passage à l'acte après coup en fut le déclencheur. Une incarcération de plusieurs années lui ont permis d'interrompre, de suspendre son action en extériorité.

« le mileu, le milieu s'oublie parce qu'il s'efface derrière ce à quoi il donne lieu. L'eau est ce que voit toujours le poisson, ce qu'il ne voit jamais ( Aristote) »

Il convient parfois de se soustraire pour s'ajouter . Notre unité, notre individuité contient deux mémoires. Anamnèse: mémoire vive et hypomnèse: mémoire morte. La lecture chez Stiegler viendra en reconnaissance de cette mémoire oubliée, de cette mémoire commune qui est support à l'ensemble des individuités . Une réflexion du « je » en « nous », de l'écho du « nous » en « je ».

L'appropriation de la connaissance: Un Rappel du défaut d'origine, l'absence de qualité destinée, le « en devenir » devient sa faculté en laquelle il trouvera vertu et qualité. .

Il fut extrait par contrainte de l'ordinaire. Extra -ordonnance d'un corps qui se délivrera en pensée. Le monde venait à lui faire défaut et ce vide remplissait tout.

L'absence du plein créa le vide du rien. Le monde dans son silence se mettait à parler.

Travail de réminiscence. Intériorisation de l'extériorité par la reconstruction en écriture de l'intériorité de l'extériorisation, apparu alors l' « interio-cité ».

L'intérieur ne se voyant exister que par l'existence des contours extérieurs.

Je ne suis parmi que si je fais partie. Partie prenante puisque désirante.

Je ne suis à l'intérieur que par rapport à mon absence de l'extérieur.

Dans ce silence, le langage ne communique plus, il revient à sa vocation à signifier. La vocation (vocare) se fait entendre. La liberté qui s'offre peut devenir souffrance. Stiegler trouve sa Métélé, dans la lecture et l'écriture. A t il retrouvé la parole de Mnémé par le chant d' Aoedé?

L'hypomnèse définissait les parois de l'intériorité lui évitant l'errance, la perte de soi « même ».

Le monde laisse une empreinte lorsqu'il se retire. La philosophie serait elle l'archéologie de la mémoire? On lit les parois du dedans pour qu'apparaissent le visage, les traits du dehors.

Un lecture intérieure. Et l'écriture opère la lecture de ces traces. La mémoire morte réapparaît. Deviendrait elle mémoire vive, permettant la prise en responsabilité de la signifiance de toute chose. Devenir l'auteur du sens, l'architecte du sens, serait ce cela passer à l'acte?

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Bifurquer

Bifurquer, c'est quitter une direction pour en prendre une autre.

Dans cet oeuvre collective, les auteurs collaboratifs dont Bernard Stiegler est l'élément vital, nous décrivent un monde arrivé à son terme par sa déshumanisation.

Il nous faut quitter sans tarder ce chemin qui mène nulle part - sauf à une extinction certaine - chemin suivi depuis des siècles. Bifurquer propose un modèle complexe à mettre en place et permet de retrouver notre capacité de penser - notre capacité d'être -, nos facultés de contredire, d'analyser, de modifier, que nous avons perdues depuis que l'argent est roi (dieu ?), le monde devenu machinique et marchandisé.

L'ouvrage est passionnant, extrêmement bien documenté, référencé par des pensées radicales - celles qui vont en profondeur - comme sait parfaitement le faire Bernard Stiegler.

A la croisé des chemins, qu'allons nous emporter pour parcourir ce sentier ? Les outils qui font du mal, créés par notre ancien monde que nous voulons quitter ? Une partie seulement ? Et lesquels ? Allons-nous vider notre sac à dos de tout ce qui est inutile, nos vieux schémas et outils délétères ? Il le faut - et c'est là la pierre d'achoppement - sinon nous risquons de retrouver, contre notre gré, le chemin que nous avons quitté.



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La bibliothèque. Miroir de l'âme, mémoire du monde

Cet essai qui date de 1991 est structuré en trois parties: la première, "la mémoire du monde", est un très bon exposé des moments emblématiques de notre culture de la bibliothèque: d'Alexandrie aux Lumières, avec un bon dépaysement par l'exégèse biblique et les bibliothèques musulmanes. La seconde, "L'âge du nombre et des machines", veut être un panorama sur les problématiques actuelles des bibliothèques (par ex. bibliothèques scolaires, universitaires, mises en question par la numérisation, architecture des médiathèques): je trouve qu'il y a là une grande perte d'intérêt, peut-être parce que, fatalement, ce sont des pages qui ont déjà largement et mal vieilli; je n'en retiendrais qu'un chapitre intéressant sur l'actualité des écrits d'Eugène Morel sur la BN. Enfin retour de "grâce" dans la troisième partie, "Miroir de l'âme", en particulier par l'originalité des contributions diverses: j'ai été frappé en particulier par l'analyse psychanalytique de l'autodafé par Gérard Haddad, par le chapitre sur la "librairie" de Montaigne ainsi que sur la bibliothèque comme enfer chez Borges.

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Economie de l'hypermatériel et psychopouvoir

Ce livre d'entretiens avec Bernard Stiegler le rend plutôt accessible. Tant mieux, il nous permet de mieux comprendre les bouleversements actuels, cette économie de l'hypermatériel qu'il dénonce, ce psychopouvoir que les nouvelles technologies nous imposent.
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Bifurquer

Un ouvrage collectif enthousiasmant en ce qu'il ouvre à une perspective d'avenir aussi lumineuse que le soleil resurgissant dans les bruits de cataracte. Selon un plan détaillé qui aborde des points comme la décarbonisation et la déprolétarisation, l'économie et la recherche contributives, l'éthique et la technologie, la désintoxication planétaire, le carbone et le silicium, institutions, nations, territorialités, etc., il se construit sur un principe simple mais évident : enrayer l'entropie / anthropie de l'Entropocène / Anthropocène, seule solution pour ne pas continuer à foncer droit dans le chaos induit par nos systèmes actuels. Le collectif Internation est composé de plus de cinquante membres issus des sciences de la nature, de l'homme et de la société, des arts, de la médecine, de l'économie, du droit et de la technologie. Leur pensée est très précise et en ce sens transcrite dans un vocabulaire parfois difficile d'accès. Pour ma part, j'aurais aimé des exemples concrets de mise en œuvre au fil du livre. Cependant, j'encourage à sa lecture (voire, à sa pénétration). J'en ressort un peu sonnée par le bouleversement ainsi mis en évidence à entreprendre, où il ne reste plus à chacun·e qu'à retrousser ses manches !
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La bibliothèque. Miroir de l'âme, mémoire du monde

Cette belle collection propose des livres documentaires qui allient des extraits d'autres ouvrages ou des articles rédigés exprès sur la thématique avec des illustrations variées dans le but d'alimenter une réflexion.

Ici les questions relatives au sujet de la bibliothèque à travers les âges et les sociétés m'a particulièrement intéressée.
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De la démocratie participative

Petit ouvrage d'une centaine de pages pour découvrir la prose et la pensée de ces deux philosophes.

Côté prose, j'ai rencontré pas mal de difficultés tant pour le style,souvent pesant, mais aussi par un manque de connaissance des mots utilisés ; toutefois, quelques réflexions m'ont intéressée.



Dans ce recueil, sont restitués les interventions de Marc Crépon et Bernard Stiegler au cours d'une réunion de l'association « Ars Industrias » dont ils sont tous deux les fondateurs.

Partant de la notion de « démocratie participative » sorte de « conception-marketing » propulsé sur la scène politico-médiatique par Madame Royal au cours de la campagne électorale de 2007 et reprise à l'envi sur le web, ces deux philosophes jugent que le concept mérite d'être étudié et qu'il soulève nombre de questions philosophiques, sociétales et politiques . Laissant de côté l'argument électoral, tous les deux se penchent sur la question de la démocratie participative.



Pour Marc Crépon, la démocratie participative est conditionnée d'une part par la défiance des citoyens à l'encontre de leurs élus, fait commun à toutes les démocraties, et d'autre part, par le développement d'une nouvelle technologie de participation (blogs & forums). Nous sommes arrivés aujourd'hui à une démocratie d'équilibre dont le seul mécanisme existant à portée des citoyens est celui permettant de choisir un gouvernement entre deux équipes pour lui conférer une autorité. L'électeur devient consommateur, ce qui pose la question de la soi-disant souveraineté du peuple ; d'où la fragilité de l'attachement à la démocratie puisque le citoyen est soumis à une suite sans fin de déceptions et les élus politiques atteint d'une surdité ...sans solution.

Ce renoncement à l'utopie démocratique peut-il être contrecarré par la démocratie participative ? Pour cela, il faudrait redonner la parole (en amont des éruptions de colère) et donc du pouvoir à ceux qui n'en ont pas. Sauf que les plateaux de télévisions en interposant leurs filtres entre les politiques et les citoyens, imposent un discours stéréotypé correspondant à l'image qu'ils se font de leur audience. Il faudrait aussi que les actuels « sans pouvoir » puissent exister collectivement.



Bernard Stiegel, partant du constat que les technologies contemporaines s'accompagnent de tout un champ de possibles que les politiques n'ont pas pris la peine d'analyser, alors que ces technologies pourrait réinventer un autre modèle industriel pour remplacer celui dans lequel nous vivons, complètement « toxique ». Pour changer de modèle industriel, il faudrait rechercher une nouvelle conception de l'organisation sociétale et que cette recherche soit au cœur de LA politique. Cette nouvelle société « participative » est déjà à l'état embryonnaire dans le réseau Internet. Pour la penser et l'organiser, il faut des instruments (actuellement monopolisés par les technocrates et les intellectuels), et surtout une pensée collective et politique nécessitant de remplacer le processus de dissociation dans lequel nous vivons (division et individuation) par processus de trans-individuation et de nouveaux dispositifs de représentation.



Certes quelques réflexions m'ont intéressée, mais peut être est-ce parce que sept années se sont écoulées depuis la parution de cet ouvrage, le « désamour » des citoyens pour la démocratie perdure et cette lecture me laisse avec cette impression de déjà entendu.
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La métamorphose numérique

Je ne vous cacherai pas qu’il m’est aujourd’hui un peu difficile d’ouvrir un ouvrage traitant de la révolution du numérique (même si ici, on prendra la précaution de parler de “métamorphose”). Pour celui qui fraye dans le domaine depuis quelques années, voire depuis le milieu des années 90, cette révolution a été tant disséquée, prophétisée, qu’il préfère désormais suivre attentivement le quotidien, plutôt que de prospectiver sans fin (peut-être aussi un travers de l’âge).



On ouvre donc l’ouvrage avec une certaine circonspection.



Pourtant, reconnaissons que certaines contributions s’avèrent tout à fait pertinentes. L’intérêt de l’ouvrage étant de traiter chacun des aspects de cette “métamorphose” de manière verticale, en faisant appel à des professionnels de ces secteurs, tout lecteur trouvera matière à découverte, pour peu qu’il aime explorer les thématiques les plus éloignées de ses domaines de compétence habituels.



Pour ce qui nous concerne, les sourcils ont commencé à se soulever d’intérêt à partir de la contribution sur les smart-grids et le quantified self, une contribution courte mais stimulante sur l’usage que l’on peut faire de toutes les données recueillies volontairement sur nos activités, comme dans les domaines de la santé ou de la consommation énergétique, pour se constituer des modèles comportementaux auxquels nous serions amené à nous mesurer, dans une démarche d’auto-régulation normative pas complètement assumée.



La contribution suivante enfonce le clou en montrant comment l’individu, à force de se prêter aux systèmes de scoring métrique, se transforme en objet quantifiable et compatible avec un marché de l’offre et de la demande.



D’autres contributions sortent du lot, sur la démocratie contributive, l’innovation ouverte, ou encore le “gouvernement par les plateformes”, traitant des axes de transformation de la puissance publique, en meilleur lien avec les acteurs privés et la société civile

Pour conclure, un ouvrage qui n’est pas vraiment servi par son titre, mais dont certaines contributions se lisent avec intérêt et profit.
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Bifurquer

Un livre scientifique sur les virages sociétaux à négocier. J'adhère aux idées émises dans la mouvance de l'association des amis de la génération Thunberg mais leur formulation et développement sont trop ardues à lire. C'est du haut vol universitaire, pour public averti. Les textes émanent d'un collectif mondial, représentant un large éventail de disciplines .

La démarche est louable car elle trace les contours d'une société sortie de l'anthropocène. Un livre à prendre comme une source documentée sur un avenir radieux, en osmose avec toutes les composantes du vivant.

Une lettre de J.M.G. Le Clézio, en exergue des études, rappelle l'urgence de faire nos choix sans plus tarder, décider nous-mêmes de notre venir et de celui de nos enfants.
Lien : https://cinemoitheque.eklabl..
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Un art écologique

Le texte est d’une immense justesse, c’est pourtant moins une analyse de l’art, de l’histoire de l’art qui traite de l’anthropocène ou de l’écologie, mais plutôt une réflexion sur ses limites. C’est à dire, qu’à travers l’art, Paul Ardenne va beaucoup plus loin dans sa pensée, en jugeant ce qui est vrai art écologique ou non, et ce dont il faudrait mieux se méfier. Finalement, l’écologie est elle une mode ?

La question met mal à l’aise, mais il n’a pas froid au yeux, et son analyse, aussi juste soit-elle, traite plutôt de cette question, que de l’art écologique en lui-même.



Ainsi, le beau n’est pas le sujet de l’art écologique, le sauvetage de la nature l’est plus amplement. A savoir s’il est réussi ? Il ne se juge pas par son esthétique mais par la sincérité de son engagement.
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Aimer, s'aimer, nous aimer

Ce n était pas son livre le plus reconnu, ni le plus important peut-être (encore que...) mais celui qui exprimait le mieux le parcours politique , le désir de beauté, l amour du vivant qui animaient ce philosophe merveilleux. Un livre qui courait à l essentiel comme lui. Bernard Stiegler.

« Aimer, s'aimer, nous aimer : du 11 septembre au 21 avril » paru en 2003 aux Éditions Galilée retranscrit une conférence prononcée à Cerisy-la-Salle le 9 juin 2002 dans le cadre du colloque "des je et des nous, agir ensemble dans la cité".
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La soeur de l'ange, n°3 : A quoi bon mourir ?

Une revue littéraire au format livre, chacun des auteurs laissent divaguer son esprit sur le thème du moment « A quoi bon mourir », vaste sujet qui mérite au moins ses quasi 400 pages. Chacun y apporte son point de vue, c’est ce qui m’a intéressé, je regrette de ne pas lire des interactions entre eux.

Philosophant ou étudiant un auteur, cela ne suffit pas pour m’intéresser, les textes restent trop vagues, je cherchais un cadre moins intimiste et plus analytique, aussi la vie n’y est pas assez abordée alors que l’un ne va pas sans l’autre. Je n’ai pas tout lu, certains sujets ne m’intéressait pas du tout.
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Réenchanter le monde

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L'emploi est mort, vive le travail !

La question de la technique est une notion philosophique fondamentale. La technologie change tout et peut-être que certains sous-estiment sa puissance disruptive. Il faut dire que c'est compliqué, c'est très technique justement les ordinateurs et tout ça. Et puis la philo de Stiegler est plutôt de haut niveau alors accrochez-vous car le monsieur n'est pas facile à suivre. Il fait des phrases longues bourrées de digressions et de notions compliquées mais fascinantes. En voici un petit échantillon à titre d'exemple : populisme industriel, pharmakon, capacitation, gouvernementalité algorithmique et pour finir le grand projet du penseur : la neganthropologie ! Tout un programme. Heureusement on peut essayer d'y voir plus clair en organisant certaines notions en dualismes tels que : emploi/travail, jetable/durable, économie des pulsions / économie contributive, pouvoir d'achat / savoir d'achat... D'autres termes ont aussi leur antonyme comme (dé)prolétariser, (dés)automatiser, (neg)entropie ou (dés)individuation.





Heureusement le livre est court (116 pages) et le titre en résume bien la thèse. La distinction entre emploi et travail est simple : l'emploi c'est le travail rémunéré. Mais Stiegler va beaucoup plus loin avec une définition très critique de l'emploi qui appauvri et décervelle car répétitif et monotone. A contrario, le travail dont Stiegler fait ici l'éloge, c'est le travail intellectuel ou artistique, qui permet de se réaliser et de contribuer à la société. L'auteur propose ainsi un revenu de contribution pour ceux qui écrivent des pages wikipédia ou programment des logiciels libres par exemple (à condition qu'ils « fassent leurs heures » à l'instar des intermittents du spectacle). C'est bien beau pour les bobos-intellos qui veulent changer le monde mais je ne pense pas que ça puisse véritablement se généraliser. Beaucoup de gens auront sûrement du mal à sortir de leurs pulsions consuméristes et resteront probablement devant télévision, jeux vidéos et autres loisirs plus ou moins abrutissants. Ils y trouveront néanmoins un cadre, une répétition ou encore une hiérarchie qu'il est facile de critiquer mais qui semble être une nécessité psychologique pour de nombreuses personnes. Ces derniers se contenteront donc du revenu d'existence car ils n'auront pas forcément les capacités ou l'envie de « faire quelque chose de leur vie ». C'est donc une société à deux vitesses qui se profile à l'horizon, une société clivée avec d'un côté ceux qui contribuent utilement et de l'autre ceux qui ne font que consommer.
Lien : http://brazen8457.blogspot.fr/
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La Technique et le Temps

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Aimer, s'aimer, nous aimer

Ardu

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La métamorphose numérique

Ce livre, conduit sous la direction de Francis Jutand (directeur scientifique de l'Institut Mines-Télécom), traite de la Révolution numérique et donne une vision du futur numérique que nous sommes en train d’inventer. Philosophes, sociologues, économistes, politologues, ingénieurs... se succèdent ici pour partager leur réflexion sur les grandes transformations provoquées par le numérique, dans tous les domaines (éducation, santé, industrie, réseaux, démocratie...) Ces différents auteurs proposent leur vision de la société du futur, qu'ils imaginent plus humaine et reposant sur la connaissance et sur la coopération.

Parmi les différents auteurs : Francis Jutand ("La métamorphose numérique"), Gilles Berhault ("Vers une démocratie contributive à l'ère du numérique et du développement durable"), Pierre Musso ("L'imaginaire de l'industrie et les industries de l'imaginaire"), Serge Tisseron ("Le numérique à l'école, pour concilier culture du livre et culture des écrans").
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