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Critiques de Bernardo Carvalho (52)
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Aberration

Un recueil d’une beauté puissante, étrange, entre onirisme, réalisme et abstraction.



L’Allemande raconte à travers les yeux d’un enfant l’histoire la rencontre des années après en Argentine de deux rescapés de l’holocauste. L’architecte est une fascinante mise en abyme d’une ville futuriste. L’astronome une histoire à grand suspense entre un père et ses enfants jumeaux qui se déroule sur une île, ce qui lui donne un caractère d’enfermement d’uen grande étrangeté.



Le recueil tire son titre du mot aberration que l’on retrouve dans chaque nouvelle, qui dit l’intention de son auteur.



Ce recueil fait partie de ma sélection "25 épatantissimes recueils de nouvelles" (lien ci-dessous) d'avril 2016.
Lien : http://www.lignesdevie.com/2..
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La dernière joie du monde

Une prof de sociologie quittée par son mari au début de la pandémie, conçoit par hasard un enfant dans un parking avec un étudiant à la sortie d'une conférence. L'étudiant recherché pour terrorisme disparaît. Elle conçoit l'enfant….et part pour un long voyage, à la recherche de l'étudiant entrevu deux fois….aprés ça part dans tous les sens…..



« Faute d'immunité au virus, plus d'un tiers de la population devint immune à la réalité.”



“….qu'en transformant en énigme ce qui était évident, le sphinx ne faisait que révéler à quel point nous sommes aveugles et incapables de lire le monde.”



« Peut-être le plus naturel de tous les fantasmes humains est d'appliquer une logique simple et linéaire au temps.”





“Plusieurs années plus tard, cet enfant a écrit l'histoire du voyage qu'il a fait avec sa mère, alors qu'il ne parlait pas encore, pour voir l'avenir “, l'auteur semble vouloir instaurer une discussion sur les relations entre le temps du monde et le temps de la littérature. Une histoire vient du futur avec le souvenir d'un voyage du passé, dont le but était de connaître un avenir possible, désormais inaccessible. La Pandémie a engrangé une marche insensée dans le cours de l'Histoire, où plusieurs destins ont été laissé pour compte et quelque chose dans le lien entre les générations et le rapport à la réalité a dérapé. Un cours pervers où personne n'a pu vraiment intervenir, comme par exemple pour ce qui se passe en ce moment même dans la bande de Gaza, au vu et au su de tout le Monde. Alors la moral de cette fable serait-ce d'essayer d'extraire la « dernière jouissance du monde » de chaque instant que nous pouvons encore expérimenter ? Dur à avaler . Ou, ou, la recherche de l'infime promesse d'un futur pour les générations à venir ?





Malgré tout mes efforts ce livre que l'auteur a intitulé de Fable ne m'a pas convaincue.«  Elle n'avait pas la patience d'écouter ces digressions et ce suspense. Elle voulait qu'il arrive une bonne fois pour toutes à la fin de l'histoire. » , en faites l'auteur parle de moi 😁. Voilà pour mon ressenti. Entre ces digressions qui vont un peu n'importe où , avec des logiques labyrinthiques qui nous font sentir imbéciles alors qu'à mon avis il n'y a pas grand chose à comprendre , j'ai trouvé ce petit livre agaçant et ennuyeux, or j'avais beaucoup aimé de lui Mongolia et Neuf Nuits et étais très enthousiaste à l'idée du sujet de ce petit livre.

Dommage ,à la prochaine.



«  Si le passé n'était qu'un rêve ou un cauchemar, la mémoire était imagination ».



Un grand merci aux Éditions Metaillé et NetGalleyFrance pour l'envoie du livre.



#LaDernièreJoiedumonde #NetGalleyFrance

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La dernière joie du monde

La pandémie de Covid a frappé le monde entier (ou quasiment) et avec le recul, maintenant, il est intéressant de voir les effets qu'il a produit, non d'un point de vue purement sanitaire, mais d'un point de vue psycho-sociologique. Plus particulièrement c'est le confinement des êtres humains qui sert de base ici à l'écriture de ce court roman.



Quittée par son mari, ses parents décèdent de la maladie, elle se retrouve (un peu par hasard) enceinte alors que le confinement démarre. Cette professeure de sociologie, va traverser le pays pour rencontrer l'oracle qui pourra lui indiquer où retrouver le père de l'enfant.



Questionnant sur notre rapport au temps, ce court roman semble alors partir dans tous les sens. S'ensuit une réflexion sur les souvenirs et leur construction, leur représentation et les effets qu'ils produisent sur notre présent et notre futur.



Écrit dense,condensé, la lecture n'est pas facile. On a parfois l'impression de sauter d'un sujet à l'autre, l'auteur cherche à nous faire réfléchir sur la société que l'on a bâti et dans laquelle nous vivons. Il y a bien plus de questions que de réponses et chacun y trouvera ou pas matière à forger sa conscience du temps présent et des temps futurs.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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La dernière joie du monde

Le Brésilien raconte la pandémie de Covid comme un roman de science-fiction américain des années 1950. Magistral.
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La dernière joie du monde

Pour ma part,



Nébuleux, énigmatique, inclassable.



Une lecture avec plus d'interrogations à l'issue qu'à l'entrée.



On commence par un drame romantique : une mère célibataire à la recherche du géniteur de son fils.



Si on est un lecteur non averti, on risque d'être surpris.e par la tournure du récit : en effet, cela devient original lorsqu'elle décide de consulter un oracle, oui vous avez bien lu : elle va traverser le pays pour interroger Le Survivant doté du pouvoir de la clairvoyance !



Et c'est au fil de ses rencontres, en cheminant avec son fils de deux ans à ses côtés, qu'elle explorera la fragilité humaine dans un monde déphasé, à court de réponses.



Ce texte est un pot-pourri de tous les débats d'actualité : la ségrégation raciale au Brésil, l'ésotérisme, le mysticisme, la gestion de la crise du COVID-19, la dégénérescence pathologique de la mémoire, j'en passe et des meilleures, vous découvrirez tout ça en lisant le roman.



Ce texte est remarquable par une attitude philosophique et littéraire qui cherche à questionner les évidences et à affirmer sa singularité, aperçu :



"Ce monde que vous regrettez n’existe plus. C’est dur à avaler, parce qu’on ne fait que passer, on ne sait pas encore ce qui va arriver. On veut voir l’avenir, mais maintenant l’avenir est le présent, ce passage interminable. J’imagine à quel point il doit être difficile de comprendre cela à votre âge, accroché que vous êtes au passé, comme la victime à son bourreau, inconsciemment bien sûr, et qui suis-je pour vous expliquer cela, mais votre réputation n’a plus d’intérêt. Ce monde est plus bête ? Peut-être. Nous sommes plus médiocres ? C’est possible. Mais c’est le commencement d’un temps nouveau et tout ce que vous avez à dire fait partie du passé."



C'est la première fois que je lis l'auteur et je retiendrai de son écriture une certaine conception du temps et une vision inspirée de la philosophie de Nietzsche, à mon humble sens.



La dernière joie du monde est d'un genre absurde, dans le sens où la trame du récit échappe à toute logique linéaire; à mon avis une bonne pièce de théâtre.



Je recommande aux amatrices et amateurs de textes délirants et empreints de philosophie contestataire.



Blog :

https://www.aikadeliredelire.com/2024/01/ladernierejoiedumonde-netgalleyfrance.html?m=1#more



Youtube :

https://youtu.be/fcJkKvgbmkk?si=mqNOB-qEjqUVTBkT
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La dernière joie du monde

La mère, l'enfant et les questions



Bernardo Carvalho nous entraîne sur les routes brésiliennes après la pandémie, dans les pas d'une mère à la recherche du père de son enfant. Un voyage qui va prendre tour à tour la forme d'un conte, d'une introspection, d'une réflexion sur un monde à l'avenir incertain.



C'est au moment du confinement que s'effondre leur amour, vieux de 20 ans. Il décide de quitter sa femme, professeur d'université. De la laisser seule affronter cette période de réclusion. En fait, il ignore qu’elle est enceinte. Après avoir assisté à un cours de création littéraire durant lequel l'un de ses romans avait été éreinté, elle avait trouvé une consolation dans les bras d’un étudiant.

Était-ce au regard de l'urgence et des morts de la pandémie qu'elle avait décidé de garder l'enfant ou tout simplement pour laisser triompher la vie? Lorsqu'au sortir du confinement, elle avait recroisé son amant lors d'une fête, elle n’a pas oublié de noter son numéro de téléphone, mais ne l'a jamais appelé. Mais maintenant que leur enfant est né, elle sent comme une nécessité de la retrouver, de partager sa progéniture avec lui. Dès lors, le récit va se nourrir de cette incertitude sur l'avenir qui la touche sans doute encore davantage que tous ses concitoyens, car la covid va emporter ses parents.

En entendant que la pandémie a fait perdre la mémoire à un homme et que désormais il prédit l'avenir, elle décide de prendre la route. En chemin, au fil des kilomètres passés au volant de sa voiture, elle va en profiter pour répondre à toutes les questions que son fils aurait pu lui poser, s'il avait déjà su parler.

Arrivée à l'hôtel, elle va croiser un écrivain, engager la conversation.

C'est alors que le roman va basculer dans la méditation métaphysique. Derrière les histoires qui s'écrivent, se disent ou se cachent, derrière les vérités recherchées et les mensonges nés de réécritures du passé. Convoquant Platon et Socrate, trouvant dans un petit coffret en bois laissé par un défunt une représentation de la boîte de Pandore – le malheur sera-t-il libéré ou restera-t-il enfermé? – de toutes ces expériences, récits, souvenirs subsistent une ambiance étrange. Quand le présent semble délirant, quand la réalité n'est plus tangible et que l'avenir est incertain, il reste la mémoire, même si Bernardo Carvalho s'ingénie à nous prouver qu'elle aussi peut-être chancelante.

Alors, la dernière Joie du monde ne sera plus qu'un conte fantastique, peuplée de nos peurs et de nos espoirs.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.




Lien : https://collectiondelivres.w..
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La dernière joie du monde

Un étrange texte, dont le début m'a un peu rebuté car je ne savais pas trop quoi en penser, un peu perdue, était ce par un manque de références au pays, le Brésil et son histoire récente ou un problème de traduction. Mais je me suis accrochée et j'ai finalement apprécié ces histoires qui se croisent, s'entremêlent...

Il faut suivre l'évolution et le parcours de chacun de ces personnages, que ce soit la sociologue et écrivaine de roman, qui est quitté par son mari et qui après une étrange conférence (il s'agit d'un cours de littérature sur un de ses textes écrits sous pseudo) couche avec un jeune étudiant et conçoit un enfant. Le Covid enferme et confine tout le monde et ils se perdent de vue. il y a aussi un étrange médium, qui après avoir attrapé le virus a un pouvoir de lire le futur et plusieurs personnages décident d'aller le consulter. Le texte devient une sorte de fourre tout, où l'auteur aborde de nombreux sujets, à travers ses différents personnages.

Il nous parle de son pays, de la gestion désastreuse du Covid, de terrorisme, d'identité, d'histoire du pays. Il nous décrit des personnages, qui se cherchent, font ou ne font pas de choix..

#LaDernièreJoiedumonde #NetGalleyFrance
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La dernière joie du monde

La dernière joie du monde : Roman sur la fragilité humaine et l'imagination, Écrit Par Bernardo Carvalho... ... ... Bernardo Carvalho est né à Rio de Janeiro. Romancier reconnu, journaliste et traducteur, il vit à São Paulo. Il a été le correspondant de la Folha de São Paulo à Paris et à New York. Ses livres, couronnés de nombreux prix, sont traduits dans plus de dix langues.
Lien : https://lapressedusoir.fr/de..
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La dernière joie du monde

Une pandémie, et le monde plonge dans le chaos de la solitude, de la maladie et de la mort. Notre protagoniste doit non seulement affronter la solitude du confinement forcé, mais également la solitude d’avoir été brutalement évincée de son couple. D’un jour à l’autre, plus de mari. Les deuils s’enchaînent. Au sens propre comme au figuré. Le recul qu’elle prend alors sur elle-même lui fait regretter sa jeunesse, la possibilité d’une liberté plus assumée, plus riche d’aventures et de rencontres…



Le monde souffre, pleure ses malades et ses morts. Elle, décide alors de renaître et de s’émanciper des limites qu’elle s’était appliquées inconsciemment.



À travers l’analyse du monde, en plein cœur de la pandémie, on ne peut s’empêcher de se remémorer notre propre expérience, et d’établir une sorte de bilan. Notre héroïne, elle, s’étant libérée de toute entrave, entame un nouveau départ.



Quels sont les actes, les faits précis, les paroles, les événements qui ont donné sens à ses décisions ? Que cherche-t’elle avec ce nouveau départ ? Son obsession pour la mémoire la perturbe. Elle a tellement peur d’oublier les mots, les souvenirs, les gens ; elle semble même avoir peur d’oublier qui elle est.



Bernardo Carvalho aborde des sujets clés qui traversent l’existence de chacun de nous. Des préoccupations universelles qui nous rapprochent autant qu’elles peuvent nous séparer. Notre avenir a-t-il un sens lorsque notre vie dépend d’une pandémie du jour au lendemain ? Pose-t-on véritablement un regard objectif sur notre passé ? La pensée positive ne nous mène-t-elle pas sans cesse en bateau ?



Le regard de l’auteur sur notre société va certainement apparaître sous un jour bien pessimiste pour quelques-uns de ses lecteurs. Je pense seulement qu’il est savamment réaliste. Notre société est devenue de plus en plus chaotique, grotesque, mensongère, superficielle et dangereuse ; dirigée par des incompétents, plus égoïstes et opportunistes que jamais…



Chercher des réponses en ce monde est l’expression la plus certaine du déni.

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La dernière joie du monde

Écrivain relativement prolifique, le Brésilien Bernardo Carvalho a publié quelques romans d'excellente facture, comme par exemple Ta mère. dont l'action se situe en Russie. Avec La dernière joie du monde, il a écrit un ouvrage court qu'il qualifie lui-même de fable mais qu'il est en définitive assez difficile à catégoriser. Sans doute est-ce l'observation de la pandémie et du confinement qui l'a incité à se pencher sur l'état mental et moral du Brésil mais la dystopie qu'il décrit, en un temps où un virus fait des ravages, est surtout marquée par des questions bien plus que par des réponses, quitte à laisser ses lecteurs circonspects, voire totalement désemparés devant un livre qui cultive une certaine opacité. La femme qui y occupe la place centrale entreprend avec son enfant un voyage à l'intérieur du pays afin de rencontrer un voyant, lequel a tout oublié de son propre passé mais est capable de lire l'avenir. Toutefois, ce sont d'autres histoires, inquiétantes, qui viennent peu à peu contaminer l'intrigue principale qui cesse de l'être. C'est comme si l'écrivain Bernardo Carvalho se demandait si la fiction a encore un sens dans un monde malade, qui a perdu toute boussole et se dirige vers un avenir incertain. Mais ce n'est qu'une interprétation devant cette fable que certains qualifieront peut-être de géniale alors que d'autres la trouveront énigmatique et hermétique. Disons, pour trancher, qu'elle laisse très dubitatif.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Métailié.
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La dernière joie du monde

En lisant le résumé du roman, cela m'a intrigué. Et quand j'ai lu dès les premières pages, une prof a été larguée par son mari à l'annonce du confinement. Elle rencontre un étudiant et couche avec lui. Puis elle apprend qu'elle est enceinte. Puis quelques temps après, son fils est né. Elle décide de chercher l'étudiant et qui est le père de son fils.



Ensuite on découvre sur les interrogations, sur la vision des choses de la société malgré la covid. Et elle décide de consulter un voyant.



Je n'ai pas beaucoup apprécié par la tournure du récit et de plonger dans les interrogations au lieu de poursuivre la recherche du père. La présentation du texte est très condensé, pas assez aéré pour une lecture plus facile, ce qui a compliqué dans ma lecture. Cela m'a ennuyé fortement.



Et c'est au fil de ses rencontres, avec son fils de deux ans à ses côtés, qu'elle abordera les relations humaines fragiles dans une société à risques avec le virus qui circule.



Ce texte évoque plusieurs sujets d'actualité : la ségrégation raciale au Brésil, l'ésotérisme, le mysticisme, la gestion de la crise du COVID-19, la mémoire et d'autres encore.



Ce texte fait passer par un message philosophique et littéraire qui cherche à questionner sur le monde.



Bref je n'ai pas accroché à ce récit et je n'ai pas réussi à philosopher comme lui. Je m'attendais à une histoire sur les retrouvailles avec l'étudiant. Bref dommage.
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La dernière joie du monde

Le premier titre des Éditions Métailié à paraître en ce mois de janvier, le nous ramène en Amérique du Sud, plus particulièrement au Brésil, avec un auteur, Bernardo Carvalho, qui est également traducteur et journaliste : c’est le huitième roman publié chez les éditions, quant à moi, c’est le premier roman de cet auteur que je lis. J’ai été attirée par le fait que l’action se déroule avant et après le confinement, c’est donc un roman qui nous fait voyager et simultanément qui ne nous ramène que quelques mois en arrière dans le temps. Un roman qui nous est à la fois proche, nous sommes tous encore marqués par ces semaines de confinement, et distant, de par le contexte qui est le sien .





La narratrice est une femme de trente-neuf ans, et qui enseigne la sociologie à l’université. Quittée par son mari, elle entretient une aventure d’un soir avec un étudiant, dont elle ne connaît ni le nom, ni les origines. Elle tombe enceinte, et dès la fin du confinement, elle se décide à partir à la recherche de celui qui endosse cette paternité ignorée. C’est une femme confrontée à la solitude, une double façon de la vivre, dans son nouveau climat, et dans l’isolement forcé pour lutter contre le Coronavirus. Pour rappel, on est en 2020 au Brésil, le confinement a été déclaré par les différents gouverneurs des Etats contre l’avis d’un Joan Bolsonaro, covidosceptique et anti-vax reconnu, grand fan de Didier Raoult, le professeur charlatan qui a été à la source de nombreux morts avec ses affabulations et sa chloroquine.



C’est un récit fragmenté, polymorphe, dont un monologue intérieur mené par une femme à l’aube de sa cinquième décennie, qui débute une vie nouvelle. Tout part, plutôt mal, d’une conférence qui dézingue en beauté ses romans écrits sous un pseudonyme masculin. La scène est plutôt cocasse, et un brin moqueuse, j’imagine de la critique littéraire puisque y est dénoncée l’incapacité du faux-auteur à appréhender la réalité autrement que par le biais de son prisme masculin. D’autant plus ironique quand on sait que Bernardo Carvalho utilise, lui, la focalisation féminine. C’est aussi interrogateur, le fait de se cacher derrière une identité masculine pour publier son livre. Peut-être la volonté d’échapper à toute forme de catégorisation pour garder une certaine forme de liberté littéraire. Une femme dont la liberté renouvelée est exacerbée par cette menace de la maladie, qui rend le présent encore un peu plus intangible, fugace, et qui dans ces restrictions actuelles expérimente une autre forme d’existence : libre, imprévisible, mouvante, insaisissable. L’expérimentation de ce confinement qui est consciencieusement disséquée et analysée ici est générale, en tant que lectrice française je me l’approprie totalement, et l’auteur la dresse en tant que frontière invisible entre ancien et nouveau monde, sans et avec coronavirus.



Il parle aussi de rapport à la réalité, les biais qui faussent les rapports entre vision personnelle et objectivité, et pour cela le covid est un parfait exemple : il démontre comment les gens se fourvoient, portent des œillères, déforment la réalité, d’abord par son prisme à elle. Notamment à travers du racisme systémique qui divise la population, traitée (et soignée, entre autre) inégalement selon ses origines sociales, sa couleur de peau. Ce récit, anonymisé, pas de nom propre qui puisse personnifier le texte, s’assimile à une étude sociologique, celle d’une femme quarantenaire, fraîchement divorcée, enceinte d’un étudiant. Il met en relief l’anonymisation de cette société, à travers un enfant né de parents qui ne savent rien de l’un et de l’autre, des contacts dépourvus de chaleur et de lien, ou internet, contradictoirement, accentue cette déconnexion entre les individus d’une société particulièrement fragmentée, encore plus sous la présidence Bolsonaro.



L’auteur mène une réflexion intelligente sur le monde post-covid, ou du moins post-confinement, puisque la maladie, elle, est toujours là : sur la corrélation de la réalité et de la mémoire, ce qui est vraiment et la façon dont les gens s’en souviennent, avec cette mémoire personnelle qui brode, enrobe une vérité propre à soi-même. Après ce confinement qui a davantage divisé les gens, qui a exacerbé les incertitudes, et l’inquiétude qui en découle, quant à l’avenir qui nous est réservé.
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La dernière joie du monde

Entre le conte philosophique et le road trip postapocalyptique[...] La Dernière Joie du monde est à consommer cul sec, tel l’élixir de lucidité délivré par un vieil ermite dans un roman de science-fiction.
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La dernière joie du monde

Comme on peut le lire dans le résumé, une femme est quittée par son mari et tombe enceinte d’un étudiant après n’avoir passé qu’une nuit avec lui. Ensuite, elle part voir « le survivant » pour obtenir des réponses à ses questions.

Première fois que je lis cet auteur.

Il est difficile de donner des caractéristiques à ce roman car j’ai du mal à le situer. Je n’ai pas l’habitude. Il y a beaucoup de thèmes abordés et de messages donc je suis certaine ne pas en avoir compris la moitié. C’est un roman simple par moment et déstructuré à d’autres. Déstabilisant.

Je le relirai plus tard dans l’année car j’en ressors avec plus de questions qu’en y entrant ;-)
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La dernière joie du monde

L'auteur présente son livre comme une fable : Pourquoi ? Si j'ai bien compris qu'il veut mêler ce qui reste de la mémoire et de l'imagination face aux impératifs de la réalité : si j'ai apprécié des phrases bien placées. Néanmoins, j'avoue ne pas avoir compris pourquoi autant de sujets traités (confinement, racisme, sociologie, art, etc) dans un ensemble qui me semble du coup pas facile, voire pas toujours compréhensible (pour en faire une fable j'entends). Une fable ne doit-elle pas être accessible, avec une morale claire et nette ? Déçu donc pour un titre qui contenait des promesses. Pour l'histoire, au plus simple : une femme se fait larguer juste avant le confinement par son mari : elle rencontre un jeune étudiant pour un soir ; elle tombe enceinte ; elle, de son côté, nous raconte comment elle veut appréhender le monde dans lequel son fils va grandir. Le fils nous racontant, de son côté, ce chemin de vie partagé avec une mère écrivaine qui se cache derrière un pseudonyme masculin. Ce roman court est présenté comme initiatique : à quoi ? Et, il aurait fallu qu'il soit plus abordable déjà ! Comme d'habitude, je préfère dire que je suis passé à côté d'une oeuvre originale.
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Le soleil se couche à São Paulo

Petit bijou littéraire ou l'auteur promène le lecteur dans des effets miroirs à en perdre la raison.
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Le soleil se couche à São Paulo

L'écrivain brésilien Bernardo Carvalho (né en 1960) semble adorer perdre son lecteur dans des récits gigognes labyrinthiques et l'amener à jouer au détective. Le soleil se couche à Sao Paulo (2007) nous conduit du Brésil au Japon avant de retourner au Brésil.

Au début, l'action se déroule à Sao Paulo. « Une ville qui veut passer pour ce qu'elle n'est pas ». le narrateur est un rédacteur de slogans publicitaires d'origine japonaise au chômage. Sa femme vient de le quitter. Il revient au Seiyoken un restaurant obscur situé dans une rue mal famée du quartier de la Liberdade. Il le fréquentait jadis quand il était étudiant. Il s'y enivrait alors en rêvant de devenir écrivain. Mais son père qui avait réussi dans une entreprise de réclames en décida autrement. La patronne est une vieille japonaise discrète et élégante aux yeux gonflés comme sur les masques du théâtre Nô. Elle lui demande s'il est écrivain. Il se rend chez elle et entre dans un tout petit pavillon traditionnel, coincé entre deux gros immeubles. Elle lui offre du thé, lui dit de l'appeler Setsuko et lui raconte une histoire.

Dans sa jeunesse Setsuko était ouvrière dans une maison de poupées à Osaka. Elle fut la confidente d'une autre femme : Michiyo. Celle-ci au lendemain de la guerre dut épouser Jokichi un homme riche bien qu'elle fût toujours éprise, sans retour, de Masukichi un acteur de kyogen (une forme comique du théâtre japonais avec des masques) revenu traumatisé de la guerre et contraint de se produire dans des endroits misérables. Or Mishiyo apprit que le père de Jokishi avait payé un burakumin, un paria pour qu'il fût enrôlé à la guerre à sa place…

Ce n'est que le début d'une série de récits enchâssés où les mensonges, les simulacres et les changements d'identité s'accumuleront. Setsuko devient secrétaire d'un vieux romancier célèbre en train de traduire le Dit du Gengi en japonais moderne. le narrateur reconnaît Junichirô Tanizaki. Celui-ci « qui ne s'intéresse qu'aux mensonges » écoute l' histoire de Setsuko et en conçoit un roman feuilleton inachevé. Chaque histoire en génère une autre jusqu' à la lettre finale. le lecteur est constamment surpris et trompé. le narrateur s'accroche à l' histoire de la vieille japonaise car elle lui permettra de devenir ce qu'il rêvait d'être. Mais n'est-ce pas aussi une illusion ? La vérité reste dans l'ombre.

Bernardo Carvalho s'est inspiré ouvertement de Tanizaki (1886-1965) dans ce roman (la Clé, Bruine de neige, le Coupeur de roseaux, Éloge de l'ombre etc).Tanizaki a beaucoup utilisé le théâtre, les masques, les simulacres, les jeux d'identité. Il est aussi plein d'humour et d'autodérision. Ici je n'en vois pas. le narrateur est trop vide pour qu'on s'attache vraiment à lui, il est manipulé et manipulable comme une marionnette, il manque totalement d'ambiguïté et de profondeur. Certes les récits s'enchâssent avec une grande virtuosité. Et ils se répondent dans un habile jeu de miroirs. L'auteur aime faire participer le lecteur à sa création et l'amener à réfléchir sur l'identité. Mais les histoires sont de plus en plus rocambolesques et de moins en moins émouvantes. A la longue on s'ennuie un peu. Ce livre intelligent manque de magie.
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Le soleil se couche à São Paulo

Brésil et Japon de nos jours.



Le narrateur, brésilien d’origine japonaise, est au chômage. À trente ans, il a renoncé à son rêve de jeunesse : devenir écrivain.

Il passe ses journées à se morfondre jusqu’à sa rencontre avec une vieille japonaise, propriétaire d’un restaurant (japonais) où il mange souvent.

Cette vieille dame recherche un écrivain, qui ne soit pas un « vrai » écrivain. Elle lui raconte une histoire d’amour abracadabrante entre Michiyo, une jeune fille de la bonne société japonaise dont la famille est ruinée, Masukichi un acteur pervers narcissique et Jokichi, qui se sent coupable de la mort d’un homme, engagé par son père pour aller faire la guerre à sa place.

Dans le Japon juste après la guerre, le pays est dévasté et les histoires d’amour sont rares, l’argent manque cruellement.

De faux semblants en vrais mensonges, le narrateur commence à comprendre ce Japon que ces arrière-grand-parents ont fui. Un voyage au Japon, l’éclairera plus sur lui même que sur l’histoire qu’il cherche à écrire.





En conclusion : Une histoire très intéressante mais cependant un peu dure à suivre …les personnages s’enchevêtrent et mentent beaucoup. Le mensonge sera la source du drame ….J’ai aimé suivre le narrateur sur les traces de ce trio, au Japon, cinquante ans après les faits.
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Les Initiales

Vraiment aucun intérêt. L'auteur a voulu sans doute s'interroger sur la personnalité de l'être humain, mais c'est vraiment insipide. Outre le fait que le livre soit mal écrit, le sujet est inintéressant... et pourtant, à la lecture du résumé cela semblait réellement prometteur... je pensais lire un roman à clefs comme je les aime tant mais j'ai lu une succession de phrases creuses... heureusement que le roman ne fait même pas 200 pages....
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Les ivrognes et les somnambules

Bernardo Carvalho est un auteur qui entraîne son lecteur dans sa nébuleuse et il faut accepter de s'y perdre... Ce n'est pas toujours de tout repos.



Second roman et déjà quelques points communs comme ce père pilote de petit avion inconscient des risques qu'il fait subir à son fils, ces"enquêtes" autour de soi-disant mystères, l'homosexualité et la difficulté de l'assumer.

Moins un roman policier qu'un rêve éveillé.

Deux parties bien distinctes : tout commence sous le signe d'une "malédiction" familiale. Le jeune héros est atteint, comme sa mère, d'une tumeur au cerveau. Détectée suffisamment tôt mais inopérable, le médecin lui annonce que cette tumeur va évoluer, évolue déjà, et va changer, change déjà, sa personnalité à tel point qu'il en oubliera ce qu'il était et deviendra autre. Pressé par ce devenir, il va donc se lancer dans une recherche sur l'accident d'avion piloté par son père, qui a couté la vie à ce dernier et à son frère. Des rencontres avec des personnages improbables et un climat oppressant, menaçant.

La seconde partie sera celle de la « vérité », fragmentaire, éclatée. Où l'on découvre l'auteur du récit, d'où il a tiré son inspiration : le récit d'un amant de passage dont il s'est épris. Véritable réflexion sur ce mode de vie qu'est l'homosexualité ; la tentation du travesti, autre envie de perdre son identité pour en acquérir une nouvelle avec le risque de monstruosité.



Est-ce le métier de Bernardo Carvalho, journaliste, qui l'entraîne à ces enquêtes sur la personnalité de héros tourmentés ? Quoi qu'il en soit, il a une véritable fascination à tenter de comprendre la vie des autres, a les rêver aussi ces vies. Et la folie n'est pas bien loin, magnétique et angoissante. En tout cas, une certitude : la vérité n'existe pas. Et nous ne saurons jamais qui se cache dans le corps de l'autre, dans son cerveau ni dans son cœur.
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Thème : Livre des Ombres: Magie Blanche, Rouge et Noire de Brittany NightshadeCréer un quiz sur cet auteur

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