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Geneviève Leibrich (Traducteur)
EAN : 9782864246589
176 pages
Editions Métailié (21/08/2008)
2.92/5   13 notes
Résumé :
A São Paulo, un soir la propriétaire d’un restaurant japonais aborde l’un des derniers clients et lui demande : “Vous êtes écrivain ?” Cette question inattendue va transformer le client en narrateur d’une histoire vertigineuse qui débute dans le Japon de la Deuxième Guerre mondiale et se poursuit aujourd’hui au Brésil. Setsuko raconte d’abord un banal triangle amoureux : une danse de mort entre Michiyo, une jeune fille de bonne famille, Jokichi, le fils d’un industr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'écrivain brésilien Bernardo Carvalho (né en 1960) semble adorer perdre son lecteur dans des récits gigognes labyrinthiques et l'amener à jouer au détective. le soleil se couche à Sao Paulo (2007) nous conduit du Brésil au Japon avant de retourner au Brésil.
Au début, l'action se déroule à Sao Paulo. « Une ville qui veut passer pour ce qu'elle n'est pas ». le narrateur est un rédacteur de slogans publicitaires d'origine japonaise au chômage. Sa femme vient de le quitter. Il revient au Seiyoken un restaurant obscur situé dans une rue mal famée du quartier de la Liberdade. Il le fréquentait jadis quand il était étudiant. Il s'y enivrait alors en rêvant de devenir écrivain. Mais son père qui avait réussi dans une entreprise de réclames en décida autrement. La patronne est une vieille japonaise discrète et élégante aux yeux gonflés comme sur les masques du théâtre Nô. Elle lui demande s'il est écrivain. Il se rend chez elle et entre dans un tout petit pavillon traditionnel, coincé entre deux gros immeubles. Elle lui offre du thé, lui dit de l'appeler Setsuko et lui raconte une histoire.
Dans sa jeunesse Setsuko était ouvrière dans une maison de poupées à Osaka. Elle fut la confidente d'une autre femme : Michiyo. Celle-ci au lendemain de la guerre dut épouser Jokichi un homme riche bien qu'elle fût toujours éprise, sans retour, de Masukichi un acteur de kyogen (une forme comique du théâtre japonais avec des masques) revenu traumatisé de la guerre et contraint de se produire dans des endroits misérables. Or Mishiyo apprit que le père de Jokishi avait payé un burakumin, un paria pour qu'il fût enrôlé à la guerre à sa place…
Ce n'est que le début d'une série de récits enchâssés où les mensonges, les simulacres et les changements d'identité s'accumuleront. Setsuko devient secrétaire d'un vieux romancier célèbre en train de traduire le Dit du Gengi en japonais moderne. le narrateur reconnaît Junichirô Tanizaki. Celui-ci « qui ne s'intéresse qu'aux mensonges » écoute l' histoire de Setsuko et en conçoit un roman feuilleton inachevé. Chaque histoire en génère une autre jusqu' à la lettre finale. le lecteur est constamment surpris et trompé. le narrateur s'accroche à l' histoire de la vieille japonaise car elle lui permettra de devenir ce qu'il rêvait d'être. Mais n'est-ce pas aussi une illusion ? La vérité reste dans l'ombre.
Bernardo Carvalho s'est inspiré ouvertement de Tanizaki (1886-1965) dans ce roman (la Clé, Bruine de neige, le Coupeur de roseaux, Éloge de l'ombre etc).Tanizaki a beaucoup utilisé le théâtre, les masques, les simulacres, les jeux d'identité. Il est aussi plein d'humour et d'autodérision. Ici je n'en vois pas. le narrateur est trop vide pour qu'on s'attache vraiment à lui, il est manipulé et manipulable comme une marionnette, il manque totalement d'ambiguïté et de profondeur. Certes les récits s'enchâssent avec une grande virtuosité. Et ils se répondent dans un habile jeu de miroirs. L'auteur aime faire participer le lecteur à sa création et l'amener à réfléchir sur l'identité. Mais les histoires sont de plus en plus rocambolesques et de moins en moins émouvantes. A la longue on s'ennuie un peu. Ce livre intelligent manque de magie.
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Petit bijou littéraire ou l'auteur promène le lecteur dans des effets miroirs à en perdre la raison.
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Brésil et Japon de nos jours.

Le narrateur, brésilien d'origine japonaise, est au chômage. À trente ans, il a renoncé à son rêve de jeunesse : devenir écrivain.
Il passe ses journées à se morfondre jusqu'à sa rencontre avec une vieille japonaise, propriétaire d'un restaurant (japonais) où il mange souvent.
Cette vieille dame recherche un écrivain, qui ne soit pas un « vrai » écrivain. Elle lui raconte une histoire d'amour abracadabrante entre Michiyo, une jeune fille de la bonne société japonaise dont la famille est ruinée, Masukichi un acteur pervers narcissique et Jokichi, qui se sent coupable de la mort d'un homme, engagé par son père pour aller faire la guerre à sa place.
Dans le Japon juste après la guerre, le pays est dévasté et les histoires d'amour sont rares, l'argent manque cruellement.
De faux semblants en vrais mensonges, le narrateur commence à comprendre ce Japon que ces arrière-grand-parents ont fui. Un voyage au Japon, l'éclairera plus sur lui même que sur l'histoire qu'il cherche à écrire.


En conclusion : Une histoire très intéressante mais cependant un peu dure à suivre …les personnages s'enchevêtrent et mentent beaucoup. le mensonge sera la source du drame ….J'ai aimé suivre le narrateur sur les traces de ce trio, au Japon, cinquante ans après les faits.
Lien : https://lajumentverte.wordpr..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Longtemps, je me suis efforcé de fuir comme le diable la croix tout ce qui était japonais (mon rejet et mon ignorance de la littérature venaient de là). J’aurais pu ne jamais mettre les pieds au Japon car j’ai longtemps voulu croire que l’enfer était situé là-bas. Jusqu’à ce que ma sœur décide de s’y installer en dépit de tous mes arguments pour l’en dissuader, refaisant en sens inverse l’itinéraire de nos arrière-grands-parents, car elle gagnerait davantage d’argent dans une usine d’automobiles à Nagoya que comme professeur à l’université de Sao Carlos. (P34)
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J’arrivai à l’heure du déjeuner. À l’aéroport je pris un train pour le centre. Shinsaibashi était la station le plus proche de mon hôtel. Ma sœur m’avait prévenu que je ne devais pas me tromper de sortie sous peine de me perdre. Je passai plus de quinze minutes devant le plan à l’intérieur de la station avant de me hasarder à monter l’escalier menant à la rue et à la lumière du jour. Il fallait d’abord que je comprenne où se trouvait le sud. Tout était écrit uniquement en japonais. Je m’étais presque assuré de ma sortie sur le plan lorsque je sentis quelqu’un à côté de moi. C’était un homme en costume. Lui aussi cherchait une sortie. Pour plus de sûreté, je décidait de lui demander s’il parlait anglais et s’il savait où se trouvait le sud. Il désigna une direction que je croyais être le nord, une sortie diamétralement opposée à celle que je pensais être la mienne. Je lui demandai s’il en était certain. Absolument certain.
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Les voyages mettent les gens en état d alerte. On voit des choses que les autres ne voient pas. Cela ne veut pas dire qu' on voit davantage de vérités que les autres, cela veut dire simplement qu' on voit plus - ou moins - mais jamais la même chose. Que les autres. On est seul à voir. C est l état idéal pour un écrivain.
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