Je savais que je n'étais pas la seule à faire cela, qu'il existait une sorte de communauté d'irréductibles profiteurs de ces instants volés durant ce temps suspendu sous terre...
Bertrand Guillot est de ceux là (et, je me demande combien de personnes viennent désormais lui raconter leurs anecdotes métropolitaines...).
D'aucuns me diront qu'ils n'ont pas envie qu'on leur parle métro (boulot dodo), parce qu'ils n'aiment pas le prendre, voire ne le prennent plus.
Parce que le métro c'est tout un monde bruyant qui fait peur, sent mauvais, impressionne, secoue.
Oui, c'est sportif, de prendre le métro.
Une sorte de match quotidien, de lutte contemporaine.
Mais c'est bel et bien un sport collectif.
Et, par le biais de ces chroniques, Bertrand Guillot nous emporte sur toutes les lignes, y compris celles de métros à l'étranger, en y distillant un vent de poésie, de sensibilité, d'humour, servant un incroyable sens du détail humain.
Ah oui, ça alors, quel oeil!
Quel art de la transmission de l'émotion...
Quel don de distinguer un regard un geste infime, de partager l'intime, de faire exister celle ou celui qui se croyait anonyme et insignifiant, mais a eu la chance de le croiser et d'exister dans ces quelques pages.
Quel condensé bourré de délicatesse, de ces vies qui se croisent, se bousculent et se rencontrent parfois.
Et ce sentiment de honte que l'on a tous eu face à de discrets manques de courage... l'agacement que l'on tait, le renoncement à l'affrontement, les soupirs, dire mille fois "pardon", compter les "mercis", en faire des trésors.
Des pépites. Comme ce livre coup de coeur, qui restera toujours à portée de mains, pour y puiser ce dont parfois j'aurai besoin.
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