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Critiques de Bertrand Guillot (135)
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L'Abolition des privilèges

Au-delà du 14 juillet 1789, le 4 août de cette même année revendique aussi sa notoriété dans l’histoire de la Révolution française. À la faveur d’une séance nocturne, c’est à cette date que la toute jeune Assemblée nationale vota pour l’abolition des privilèges. Députés issus de la noblesse, du clergé et du tiers-état s’entendirent pour faire voler en éclats l’un des points les plus litigieux du royaume. Bertrand Guillot décortique pour nous les événements ayant mené à cette décision inattendue qui allait servir de tremplin pour toutes celles qui allaient transformer la France à tout jamais.

Un récit original porté par les voix des acteurs de l’époque qui revivent sous la plume blagueuse mais studieuse de l’auteur. La narration, en ce sens, donne tout son éclat au livre, Bertrand Guillot intervenant de-ci de-là, n’hésitant pas à donner son opinion et établissant des parallèles fort adroits avec notre monde actuel. C’est brillant, léger et sérieux tout à la fois, édifiant et divertissant. Éric Vuillard a de la concurrence.

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L'Abolition des privilèges

*** Un cours d'Histoire ... magistral ! ***





Heureusement que ce Masse Critique Privilégié, ne m'a pas abolie ... car je serais passée à côté de cette petite pépite historique que je n'aurais surement pas acheté.



Outre le fait que la couverture de ce livre n'est que tristesse, voir sans aucun intérêt (et c'est le seul reproche que je peux faire à l'ouvrage), cet essai historique est très intéressant.

Il faut pour cela saluer le gros travail d'investiture dans les archives et ce, pendant un an, de l'auteur Bertrand Guillot.





Mais que s'est-il passé en cette nuit du 4 août 1789 ?

Et bien tout a basculé : la fin des Privilèges sur lesquels reposait depuis mille ans la monarchie Française. Destruction totale du régime féodal. Cette abolition des privilèges de la noblesse et du clergé dans les villes et province marque la naissance de la France moderne ...

Puis ... L'Assemblée Nationale est née ainsi que la Constitution des Droits de l'Homme par la suite.





A Versailles :

En 1789, alors que la Révolution gronde aux portes de Paris, Louis XVI, dépassé par ces événements demande une réunion d'urgence des Etats Généraux ainsi que des Tiers-Etats (dans l'ancien régime, les Tiers-Etats était un groupe social, n'appartenant ni à la noblesse ni au clergé).

Commence alors des discussions, des cris, des disputes, pièce théâtrale tragique, émotions générales ... afin de demander l'égalité de l'impôt pour tous, la fin du régime féodal, la suppression des abus vis à vis des paysans, l'admission de tous à la fonction publique etc ...



Le livre se décline en trois parties :

Il commence avec la fameuse NUIT. Ce chapitre est exaltant, mettant le lecteur au sein de cette Assemblée qui n'arrive pas à se mettre d'accord sur les réformes (Est-ce que ça a changé aujourd'hui ?)



La deuxième partie est une rétrospective AVANT LA NUIT, notamment l'histoire de la naissance de l'Assemblée Nationale votée le 23 juin 1789, et la demande de la dissolution des Etats-Généraux. Le Tiers-Etats avait réussi à faire plier le Roi. On appellera ça "une séance Royale".



Enfin, la troisième partie APRES LA NUIT, relate les "lendemains de fêtes", les risques politiques suite aux changements à venir mais aussi à la Révolte, puisque les textes sont votés mais pas encore écrits et les pauvres ont toujours encore faim !







L'auteur, fait référence à plusieurs noms. Ces hommes qui ont fait tomber l'ancien régime et ont fait la France d'aujourd'hui. Mis à part, le Vicomte Noailles qui revenait dans nos cours d'histoire au collège et le philosophe Mirabeau, les autres, sont complètement tombés dans l'oubli.

Ces hommes sont tous des inconnus et le resteront pour la plupart, alors qu'ils ont mis au point un enjeu politique majeur, mis au point un système de progrès pour les libertés individuelles, l'égalité publique et la propriété privée.





J'ai pris le temps de "déguster" ce livre.

Il ne se lit pas comme un roman mais comme un ouvrage historique. Il faut donc être au calme (chiens et chat dehors !! ... Mari : Chuuuuuut !!), prendre le temps, décrypter pour mieux comprendre, se remettre dans le contexte (l'auteur y emmène gracieusement le lecteur sans problème) et se remuer les neurones pour repenser à nos cours d'histoire, bien lointains ... Se rappeler qu'après tout ça Louis XVI a été guillotiné en 1793 pour trente chefs d'accusations - dont le refus de signer L'abolition des privilèges et de reconnaître la Constitution des Droits de l'Homme - et son épouse Marie-Antoinette le suivra sur l'échafaud ...

Fin de l'Ancien Régime !





L'auteur Bertrand Guillot m'a réconciliée avec cette période historique qui n'est pas ma préférée et je le remercie.

Je remercie les Editions Les Avrils (petit message pour eux : j'ai regardé vos autres ouvrages, des premières de couverture moins tristes et plus recherchées seraient les bienvenues ;-) )



En lisant L'abolition des privilèges, on se rend compte que finalement au sein de l'Assemblée Nationale, peu de choses ont changé.



























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L'Abolition des privilèges

Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions Les Avrils pour ce livre absolument passionnant : la révolution comme si vous y étiez ! On connaît mal le déroulement de la nuit de l'abolition des privilèges et Bertrand Guillot le décrit avec maestria : clarté, respect de la chronologie, protagonistes vivants, chaque étape est amenée en douceur par des phrases transitoires qui maintiennent le lecteur en suspens face à l'évolution des événements, avide de lire la suite, le contexte est parfaitement posé bref un livre remarquable adapté à un large public sur un sujet à peine esquissé dans les livres d'histoire. Qui, hors les historiens, se souvient notamment de Jean-Jacques Duval d'Espremesnil ? Il fut pourtant l'un de ceux qui, à la faveur de cironstances plutôt romanesques, contribuèrent à allumer la mèche de la Révolution française. Le texte est construit comme un film : le lecteur est jeté dans l'histoire en cours, puis plongé dans des flash-backs qui le remettent dans la succession de faits qui ont provoqué cette nuit du 4 août. L'ambiance y est, le lecteur aussi : "la nuit du 4 août, en un sens, c'est la chute du mur de Berlin, à deux cents ans de distance."

On pourrait intituler ce livre : la nuit du 4 août pour les nuls, tellement il est clair, précis et va à l'essentiel sans rien omettre d'important jusque dans, les petits détails. On dit bien que le diable se cache dans les détails, et à lire ce livre c'est tout à fait exact : " qui sait comment auraient tourné ces États-Généraux s'ils avaient pu commencer le jour prévu, avec des élus du Tiers isolés et malades ? Mais il y avait ce dais. Ce dais royal, si lourd et si long à installer. Personne à la cour n'a envisagé un instant de s'en passer."

La brièveté des phrases et des chapitres, des formules qui frappent (" les nobles regardent vers le haut, pas vers le bas : on ne voit jamais que les privilèges que l'on n'a pas") , entraînent le lecteur comme le ferait un auteur de thriller dans la spirale infernale de cette partie de notre Histoire qui semble à la fois commandée par une sorte d'inéluctable un peu aveugle (l'enthousiasme des débuts de cette nuit) et en même temps être le résultat de la liberté des participants (les confrontations et débats où chacun défend ses positions). Étrange atmosphère que celle de la naissance de la jeune République et que sait si bien rendre Bertrand Guillot non sans un humour qui souligne le comique de certaines situations dans un moment qui pourtant ne prêtait pas à rire, mais qui mises en parallèle avec l'époque actuelle nous permet de sourire un peu jaune.

La nuit du 4 août, miracle ou résultat de dîners trop arrosés se demande l'auteur ? Ivresse collective en tous cas, dont l'auteur analyse bien toutes les composantes, des plus généreuses aux plus mesquines. J'aurai appris et revu beaucoup de choses dans ce livre que je ferai circuler avec grand plaisir autour de moi.
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Sous les couvertures

Tout fana des livres sait déjà que les livres bougent (en tout cas chez moi un roman de Wharton a récemment changé d'étagère, à mon insu; ou alors ma mémoire n'est plus ce qu'elle était). Alors pourquoi les romans du Boudoir de cette petite librairie, tenue par un libraire un peu poussif et une apprentie à fort potentiel, ne se rebelleraient-ils pas contre la mise en carton, direction le funeste sort du pilon? Sus aux livres du Salon, à la table des nouveautés! Grand a su les galvaniser.



"Qu'avons-nous fait de nos rêves? demanda-t-il sans attendre de réponse. Car c'est bien de cela que nous sommes faits, n'est-ce pas? Les rêves qui ont bâti nos histoires. Ceux de nos auteurs, quand ils divaguent en rêvant de louanges et de lauriers sur lesquels ils pourraient enfin s'offrir une sieste en attendant le livre suivant. Je le sais, car je suis du même papier que vous. Nous sommes peuplés de songes, mais depuis que nous sommes ici, nous ne rêvons plus. Voyons donc les choses en face, et prenons notre destin en main. Oui, mes amis, cessons de nous regarder le nombril, allons vers le lecteur et agissons!"



En parallèle à cette guerre dont les péripéties n'ayant rien à envier à l'épopée napoléonienne peuvent paraître un peu longuettes, en dépit d'une jolie maîtrise des images guerrières, l'on se délecte de bons débats sur la littérature (la bonne, la mauvaise, la grande, la petite), les liseuses, les librairies face aux librairies en ligne, les salons du livre, les critiques littéraires. Bonne idée que d'avoir aussi pris comme personnages les auteurs des livres lancés dans la bagarre!



Sous les couvertures (titre excellent, au fait) est à recommander aux lecteurs amoureux des livres et des librairies, mais sans passéisme aveuglant. Il évite subtilement tout manichéisme et offre tout de même une note d'espoir...
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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L'Abolition des privilèges

Je m’en suis voulu à la réception de « L ‘abolition des privilèges » d’avoir probablement répondu trop vite à la proposition de Babelio et des éditions Les Avrils de lire l’ouvrage contre une critique.

J’adore l’Histoire mais la Révolution française a été une période que j’ai toujours particulièrement exécrée. Non pas uniquement à cause de ses horreurs et des ravages culturels et artistiques perpétrés par ses sectateurs mais justement, à cause de la confusion particulière de cette période à laquelle je n’avais jamais compris grand chose.

Mais un deal est un deal !

Et j’ai abordé les premières pages du livre avec un réel étonnement. C’était clair, fluide, bien expliqué et tout de cette incroyable nuit de l’abolition des privilèges se lisait comme un roman palpitant.

J’ai ainsi pris conscience du rôle des uns et des autres et découvert que l’on devait beaucoup aux simples prêtres, par exemple, chose que l’on ne m’avait jamais enseignée.

j’ai donc totalement revu mes préjugés en fermant cet excellent ouvrage.
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Sous les couvertures

C’est le Grand Soir à la librairie ! Le Grand Soir le vrai, pas celui de la fièvre du samedi soir avec paillettes et musique disco ! Pensez donc : lundi, les nouveautés de la rentrée littéraire vont débarquer en force et le libraire va être obligé de mettre les invendus en carton et de les réexpédier : direction vraisemblable (mais non certaine) le pilon.

Bertrand Guillot était dans cette librairie et nous raconte les états d’âmes de ces livres : Il y a d’abord Grand, le meneur de cette Révolution, L’Académicien un peu imbu de sa personne , Conteur le sage, Mauve le brave soldat, Machiavel et son Prince……

Dans cette librairie, les livres vont s’envoler, discuter et même parfois s’étriper … : faut-il se rebeller ou ne peut-on pas lutter contre l’évolution : les livres-papier sont voués à disparaître mais que faire ?





Entre des chapitres où les livres susnommés racontent leurs espoirs et désespoirs, des personnages en chair et en os, vivent, se rencontrent, débattent du poids d’un géant américain qui vend des livres comme de l’épicerie, des salons de livres où les auteurs attendent patiemment le Lecteur qui leur demandera un autographe.



L’auteur de Grand parle de sa façon d’écrire, Sarah la jeune libraire aimerait changer les méthodes de son patron, un peu dépassé par les nouvelles technologies, une jeune blogueuse critique littéraire est inondée de livres dans sa boîte aux lettres ;-)….



Je dois avouer avoir bien ri (notamment pendant l’épisode où les livres « raniment » la liseuse, après l’attaque des Best-sellers où les livres « s’habillent » avec des jaquettes « empruntées » aux fameux Best-sellers et pendant la leçon d’onanisme …..)

Un (petit) bémol à faire sur ce livre : tous les livres sont masculins (alors que l’auteur de Mauve est une femme). Certes, on dit UN livre mais quand même ….






Lien : http://lajumentverte.wordpre..
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Sous les couvertures

Cent milles livres invendus vont au pilon… par an… Après un cri d’effroi, le silence se fait… Mais il faut vous expliquer d’abord ce qu’il en est la nuit, dans une librairie… Peut-être dans toutes les librairies ou seulement dans celle de ce vieux libraire perclus de rhumatismes, insomniaque et désenchanté, qui fait la sourde oreille lorsque sa femme lui dit… « tu devrais vendre ! ».



Un samedi soir sur la Terre, comme dirait un chanteur, un soir où le rideau de fer est tiré et que le vide se fait dans la boutique, jusqu’au lundi. Le libraire s’en va avec sa mélancolie chronique due à la nostalgique d’une époque révolue. Son apprentie, la jeune Sarah, s’en va également, avec son enthousiasme en bandoulière, ses idées novatrices bridées et sa rancœur à fleur de peau. Elle devrait lui en parler, mais saurait-il l’écouter ?

Cette nuit, comme toutes les nuits, il y a de la magie. Imaginez notre monde avec des livres vivants ! Des livres qui parlent, qui circulent, qui réfléchissent… Notre fantasme !



Avant les livres, il y avait des conteurs qui rapportaient les histoires et après ils sont arrivés, bavards, remplis de mots, de personnalités, de vies, de l’essence même de leurs auteurs.

Sur les étagères, en premières lignes ou perdus dans des creux obscurs du Boudoir, ils attendent le lecteur. Toutes les semaines, ils voient arriver des cartons plein de petits nouveaux, surtout en période de rentrée littéraire. Il faut alors faire de la place et, parfois, accepter de tirer sa révérence. Quand l’un des leurs pose la question sur leur devenir et qu’un autre lâche le mot « pilon », c’est l’affolement suivi d’une épouvante muette. Comment peuvent-ils survivre si on ne leur donne pas une petite chance ?

Grand, un livre, ne peut tolérer une telle injustice. Il en fait part à son ami Junior et au Conteur. Tous sont d’accord pour déloger les succès du moment, mais comment mener un tel combat ? L’Académicien les snobe et les intimide.

Avec l’assistance de Mauve, de Divoire, de Darien, de Spartacus et de tant d’autres, Grand va organiser une révolution ! Aux dires de Spartacus, il faut dans un premier temps causer stratégies et le moment venu, le deuxième temps, se mettre à crier et foncer ; foi de légionnaire !

Bientôt, Rouge, le petit livre d’importance, et Machiavel, tacticien hors pair, se mêlent au débat… Il va falloir choisir son camp et mener le complot à son terme. Le jour est venu…



A l’extérieur, dans le monde des humains, le libraire se perd dans ses doutes et prend conscience qu’il ne peut continuer ainsi. Sarah se questionne également sur sa vie, ses ambitions, ce qu’elle attend vraiment de l’avenir. Dans les salons littéraires, les auteurs se croisent, s’interpellent et subissent les mêmes vicissitudes que leurs livres, leur fortune est précaire. On perçoit le pathétique, une certaine bestialité, le caractère instable de ce monde.



Alors que l’insurrection se prépare, que les livres s’apostrophent avec des noms d’oiseaux, j’en suis à les imaginer tous, fringants, rebelles, fiers de leur contenu, prêts pour la grande bataille…



L’auteur nous livre un joli conte et, à l’approche de Noël, cette lecture me plonge dans une ambiance douce, fantaisiste, empreinte d’un merveilleux que tout lecteur a dû s’inventer. Plus qu’un objet, le livre a une entité particulière. Il est une histoire, un vécu, une personnalité entière. L’humour, la truculence du verbe, la cocasserie des situations, cette effervescence un peu naïve que l’on retrouve dans le dessin animé Toy Story, amènent à sourire. Mais derrière cette animation héroïque, il y a une dimension qui montre les fébrilités du monde de l’édition, la crise économique et culturelle, les audiences qui surfent sur les modes, le marasme ambiant, toutes les choses qui font que les livres se vendent moins bien. Et pourtant ! nous savons que la lecture est un bel échappatoire…

Le livre se termine par une réflexion que se fait Grand, le livre. Et si son triomphe était le un servage et non une liberté ? L’allégresse se ternit et il émane de cette morale un sentiment de tristesse.

« Il commençait à comprendre les best-sellers. Défendre sa place, épier, compter : tel serait désormais son destin. »

Je vous recommande ce livre qui est une belle histoire. Elle continue dans la lignée des romans que j’ai aimés, qui parlent des livres, des libraires et des librairies… Je terminerai ce billet par… « Poudoupoudou ! », la petite clochette de la porte qui comptabilise les entrées et les sorties de la librairie de Régis de Sa Moreira.
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L'Abolition des privilèges



Il y a des livres dont on sait dès les premières pages qu'on va l’aimer, là il m’a fallu deux paragraphes.

J’ai eu assez vite l’impression que Bertrand Guillot ne parlait pas que du 4 août 1789, mais qu’il y avait une double lecture avec de nombreux termes qui ne me semblent pas avoir été usités à l'époque. Intuition confirmée page 100.



La nuit du 4 août : abolition des privilèges on apprenait la date sans savoir ce qui s’était réellement passé.

On était là pour rédiger la Constitution. Mais c’est tout autre chose qui va sortir de cette séance.

L’auteur commence par nous présenter quelques acteurs de cette nuit. Puis il enchaîne sur ce qui a fait basculer l’histoire : l’intervention du vicomte de Noailles qui propose l’impôt pour tous, l’accès pour tous à tous les emplois, le rachat des droits féodaux et l’abolition des servitudes personnelles. Le mouvement est lancé : un à un des Nobles remettent leurs avantages, de riches bourgeois aussi.

Quand on pense privilège, on pense rarement à ceux des provinces, pourtant ils sont nombreux et les cahiers de doléance demandent leur maintien. Cependant les premiers, les députés du Tiers Etat du Dauphiné vont y renoncer, suivis par les Bretons puis les autres régions.

L’auteur revient ensuite sur les événements qui ont précédé cette nuit et ceux qui ont suivi.



Bernard Guillot donne à la fin de l’ouvrage les titres principaux qui lui ont permis d’écrire ce récit dont le journal d’un député du Tiers Adrien Duquesnoy



Je n’ai qu’un reproche : l’absence de table des matières.



Je recommande vivement cet ouvrage qui parle de la nuit du 4 août 1789 mais tout autant de notre époque.

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L'Abolition des privilèges

« L’abolition des privilèges », un évènement décisif qui se déroula la nuit du 4 août. Une étape clef de la France contemporaine.

Des mots qui nous sont familiers dans le parcours scolaire, et qui évoquent quelque chose de radical, mais limité aux trois classes sociales de l’époque…

Un évènement qui survient dans un environnement donné : un État en mauvais état sérieusement endetté, un monarque qui voudrait agir pour régler cette dette, un climat qui pose problème avec de maigres récoltes. Le chaos gronde.

Qui rappelle peut-être ceux d’une France d’aujourd’hui.

Ce retour sur l’Histoire s’avère des plus instructifs, dans la série le pourquoi du comment : il précise les « périmètres » de ces privilèges. Et la chronologie des étapes successives de leur abolition. Des privilèges, spécifiques par classes sociales certes, mais par régions, par professions….

J’ai été intrigué au départ du fait que l’auteur, Bertrand Guillot ne soit pas un historien « professionnel ». Le démarrage m’a un peu désarçonné avec l’introduction rapide et successive de multiples personnages-clefs, qui seront au cœur de l’action et du dénouement.

Mais le résultat est remarquable, les personnages bien plantés, les dilemmes, l’engrenage des évènements, expliqués et détaillés. On y voit, et c’est intéressant, l’influence des décors et des lieux sur les prises de décision et la construction des solidarités intergroupes des représentants des différentes classes.

Il semble qu’un réel travail de recherche ait véritablement nourri ce récit.

Et je ne peux donc qu’encourager de futurs lecteurs à le découvrir…C’est très bien écrit.

J’espère que le succès du livre de poche encouragera l’auteur à d’autres futures investigations de cette qualité.

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Sous les couvertures

Grande découverte de cette rentrée littéraire 2014, Bertrand Guillot n'en est pourtant pas à son coup d'essai puisqu'il est déjà l'auteur de trois romans. Avec Sous les couvertures, il nous fait passer une nuit au sein d'une librairie de quartier, nous rendant témoin de la vie quotidienne des livres. En grande lectrice, j'ai trouvé l'idée de départ intéressante et j'avais hâte de me plonger dans ce roman où des objets en apparence inanimés s'éveillent à la nuit tombée.



Chaque livre a une personnalité propre et un nom, dépendant notamment de la place qu'occupe son auteur dans le paysage littéraire. Ces petits éléments, en personnifiant les romans, les rendent plus attachants pour le lecteur, qui les distingue aussi plus facilement les uns des autres.



J'ai apprécié le fait que Sous les couvertures ne soit pas uniquement un roman fantaisiste puisqu'il incite aussi à la réflexion. Le libraire, comme les livres, s'interroge sur l'avenir des petites librairies qui doivent faire face à la concurrence de grandes enseignes culturelles, au commerce en ligne mais aussi aux nouvelles pratiques de lecture. Un roman qui m'a fait penser à la bande dessinée Animal lecteur, qui évoque également l’afflux croissant de nouveautés, faisant des libraires des logisticiens hors pair.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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L'Abolition des privilèges

Ouvrage d'une lecture exaltante, écrit avec talent et un brin d'humour.

La grande Histoire décryptée au travers de quelques acteurs qui jouèrent, au coeur de l'été de 1789, un rôle décisif pour que tombent les privilèges de l'Ancien régime et son système féodal.

A n'en pas douter, aborder l'Histoire par la littérature, dès lors que l'auteur a du talent et du sérieux, est incontestablement plus envoûtant et "mémorisable" que par le prisme des historiens de profession dont les travaux ne sont pas en cause mais qui manquent parfois de style.

Un ouvrage dans le droit fil de celui de Jacques Ravenne, Les derniers jours de Robespierre, la chute.

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L'Abolition des privilèges

Un récit historique vraiment intéressant.

Appuyé sur une enquête précise et animé d'un souci de comprendre la mécanique des évènements à partir de la psychologie des acteurs.

Un évènement, que l'on découvre fondateur, qui mérite plus de lignes le rapide résumé des manuels d'apprentissage.

Une écriture vivante et rythmée. A découvrir.

Dans l'attente du prochain "exercice"!
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L'Abolition des privilèges

Quel beau titre que "L'abolition des privilèges" pour un roman qui se base sur des faits historiques qu'il est bon de rappeler surtout quand c'est fait avec humour et sérieux et Bertrand Guillot n'en manque pas.

Voilà une belle façon de redécouvrir les acquis de la révolution française et de ce qui s'est passé la nuit du 4 août 1789.

Louis XVI est toujours roi mais le peuple français gronde car les plus pauvres ont faim et la prise de la Bastille en juillet n'a pas changé grand-chose. Il va donc convoquer les États généraux à Versailles dans la salle des menus-plaisirs (quel nom!) où vont se réunir plus de mille députés du Tiers-État du Clergé et de la Noblesse. C'est durant cette nuit du 4 août qu'ils vont bouleverser la donne en faisant vaciller la royauté et le pouvoir absolu par le vote de l'abolition des privilèges de tous ceux qui en ont.

On va voir le processus démocratique en œuvre à hauteur d'hommes car Bertrand Guillot a choisi de raconter en détail les joutes oratoires en prenant pour témoins quelques députés venant de provinces. Il faut dire qu'à l'époque les privilèges sont aussi territoriaux et que les réformes qui vont être votées concernent à la foi la fiscalité et les territoires.

Le roman est bien documenté et surtout très bien construit car l'auteur va revenir en arrière pour expliquer comment ils sont arrivés à se mettre d'accord.

Pour autant, on sait qu'une loi votée n'est pas une loi publiée et encore moins une loi promulguée. Alors on va voir les difficultés de mise en œuvre des décisions prises durant cette nuit historique.

Je suis admirative du travail de Bertrand Guillot qui fait aussi écho à l'actualité. Il rejoint en ce sens l'excellente pièce de Joël Pommerat intitulé "Ça ira, tome 1 : Fin de Louis" qui l'a beaucoup inspiré. D'ailleurs, j'y ai souvent pensé mais comme la forme est différente je dirais que le roman est complémentaire à la pièce.

J'ai donc passé un bon moment de lecture grâce au Prix des lecteurs de ma bibliothèque qui a sélectionné ce roman.





Challenge Entre-deux 2023

Challenge Multi-défis 2023

Challenge Temps modernes 2023

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Le métro est un sport collectif

Je savais que je n'étais pas la seule à faire cela, qu'il existait une sorte de communauté d'irréductibles profiteurs de ces instants volés durant ce temps suspendu sous terre...

Bertrand Guillot est de ceux là (et, je me demande combien de personnes viennent désormais lui raconter leurs anecdotes métropolitaines...).



D'aucuns me diront qu'ils n'ont pas envie qu'on leur parle métro (boulot dodo), parce qu'ils n'aiment pas le prendre, voire ne le prennent plus.

Parce que le métro c'est tout un monde bruyant qui fait peur, sent mauvais, impressionne, secoue.

Oui, c'est sportif, de prendre le métro.

Une sorte de match quotidien, de lutte contemporaine.

Mais c'est bel et bien un sport collectif.



Et, par le biais de ces chroniques, Bertrand Guillot nous emporte sur toutes les lignes, y compris celles de métros à l'étranger, en y distillant un vent de poésie, de sensibilité, d'humour, servant un incroyable sens du détail humain.



Ah oui, ça alors, quel oeil!

Quel art de la transmission de l'émotion...

Quel don de distinguer un regard un geste infime, de partager l'intime, de faire exister celle ou celui qui se croyait anonyme et insignifiant, mais a eu la chance de le croiser et d'exister dans ces quelques pages.

Quel condensé bourré de délicatesse, de ces vies qui se croisent, se bousculent et se rencontrent parfois.

Et ce sentiment de honte que l'on a tous eu face à de discrets manques de courage... l'agacement que l'on tait, le renoncement à l'affrontement, les soupirs, dire mille fois "pardon", compter les "mercis", en faire des trésors.



Des pépites. Comme ce livre coup de coeur, qui restera toujours à portée de mains, pour y puiser ce dont parfois j'aurai besoin.
Lien : http://blablablamia.canalblo..
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L'Abolition des privilèges

Un grand merci à Babelio et aux éditions "Les Avrils" de m'avoir permis la lecture de ce livre vers lequel en bonne historienne qui se méfie des vulgarisations, je ne serais pas allée spontanément. J'aurais eu tort, et j'aurais ainsi raté l'occasion d'une belle découverte, prouvant qu'il est possible , sans recourir à la méthodologie propre à l'histoire, de mettre à la portée de tous, un récit qui fait la lumière sur les causes et les modalités de changements majeurs, capables de faire basculer une société entière, d'un ordre à un autre. Bertrand Guillot se propose ici de mettre en lumière une période courte et pourtant déterminante dans un long processus qui durera près de dix années. D'août à octobre 1789 l'ancien régime achève de renoncer à ses fondements, ceux d' une société muselée par une féodalité moribonde. Le pays en fait l'expérience depuis plusieurs années, à travers une crise financière aiguë. De nouvelles forces pourtant sont déjà à l'oeuvre, les richesses ne proviennent plus de la terre, la bourgeoisie concentre les capitaux et les intelligences pour faire sauter les chaines qui l'empêchent d'en faire usage. La société d'ancien régime est une société enfermée dans une panoplie infinie de privilèges, pour avancer, il faut mettre à bas l'ordre ancien, il est devenu anachronique, comme un fruit mur prêt à tomber de l'arbre. Bertrand Guillot va se livrer à une patiente radioscopie des forces en jeu dans cet engrenage. Il démarre son récit le soir du 4 août. Déjà, tout est en place pour que tombe l'ancien régime, le Tiers état est devenu assemblée nationale depuis juin , le tiers a obtenu le vote par têtes, la Bastille symbole de l'absolutisme, est tombée pour permettre au peuple de Paris de s'armer face aux troupes qui cernent la capitale, dans une crise des subsistances qui dure et rend le pain inaccessible. Comment le 4 août les faits s'enchainent ils pour accélérer les bouleversements qui couvent ?

Dans un récit vif, écrit au présent comme une chronique, l'auteur se met en retrait des grandes figures de l'Assemblée, lesquelles par ailleurs ne sont pas présentes ce soir là, il préfère donner vie à 3 députés, venus de l'est avec Duqesnoy,du nord avec Lepoutre,de l'ouest avec Delaville, à travers leur regard, la nuit du 4 aout déroule son raz de marée parlementaire. Deux députés de la noblesse Noailles et d'Aiguillon créent la surprise en prenant l'initiative des renoncements: privilèges honorifiques haïs par la population, privilèges économiques et financiers, tout l'édifice s'écroule en quelques heures il n'y a plus de société féodale, l'ancien régime aurait -il vécu? L'auteur va au-delà des apparences, dans une deuxième partie il explique comment on en arrive à ces décisions. Les attaques de châteaux depuis juillet sont légions, les paysans qui y entrent cherchent les titres et les brûlent, la grande peur qui les anime change de camp et se transporte à Versailles dans la nuit du 4 août, de fait dans les campagnes elle a déjà fait tomber les privilèges mais la portée de cette révolte a besoin d'une traduction solennelle. La nuit du 4 août c'est l'officialisation d'une mort annoncée, la générosité des nobles est avant tout réalisme et désir d'en finir avec les violences. La deuxième partie de Bertrand Guillot montre bien que les forces motrices qui font avancer l'histoire jouent à plusieurs niveaux, Versailles est le bras légal d'une révolution déjà violente, les châteaux brûlés comme autant de rond points en jaune, sont autant d'incendies qu'il faut éteindre, ce soir là tout le monde à l'assemblée va s'y employer. Cela toutefois ne suffira pas, l'auteur termine sa démonstration avec une troisième partie dans laquelle il met en lumière tous les ressorts qui feront flamber la révolution plusieurs années encore. Celui qui entretient la flamme n'est pas moins que le roi lui même. Louis XVI en effet tergiverse, traîne les pieds pour valider les décisions de l'assemblée , un mois après la nuit du 4 août les textes fondamentaux qui mettent à bas les privilèges, qui déclarent les droits universels de l'homme et du citoyen, ne sont toujours pas signés par le roi. Raison revient au peuple de Paris lorsque les femmes marchent sur Versailles pour ramener le roi sous bonne escorte dans la capitale. Tout est en place désormais pour donner à la Nation une constitution politique, les biens du clergé vont garantir de nouvelles ressources, l'économie libérale prend forme. Le Chapelier que l'auteur met longuement en scène dans les débats du 4 août ne sera t-il pas l'auteur de la loi qui supprime les corporations et interdit les coalitions ? Tout est en place, mais l'hostilité du roi à la Nation, à la nouvelle société en gestation, poussera les acteurs de la nuit du 4 août à choisir leur camp, abandonner la révolution ou la défendre? Dans cette contradiction, l'histoire avancera conjointement comme elle a avancé dans la nuit du 4 août, le peuple interviendra directement: aout 92, juin 93, levée en masse, la loi ensuite prendra acte ou pas, la guillotine est prête à fonctionner.

Un livre vivant qui met les rouages de la révolution française à la portée de tous, qui montre que les grandes colères sont sources de changements majeurs et qui nous renvoie à notre époque, à ses privilèges et ses injustices. Un bel hommage à la révolution française, dans sa réalité et son écho aujourd'hui.
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L'Abolition des privilèges

Quel souffle! Quel enthousiasme!

Bertrand Guillot se lance un pari ambitieux: celui de raconter la nuit durant laquelle les représentants du Tiers, du clergé et de la noblesse, ont aboli les privilèges. Ou comme on l'appelle plus communément "la nuit du 4 août" (1789 s'entant) qui marque la fin de l'Ancien Régime.



Alors il plonge dans les archives et retrace les échanges de cette nuit si particulière de cette assemblée qui vient de se proclamer nationale. On suit alors Adrien Duquesnoy, député de Lorraine, Joseph Delaville, élu du port de Lorient, mais aussi le duc de Noailles, les premiers journalistes politiques ou encore la future Mme de Staël en tribune.



Le ton est livre, le rythme est soutenu et Bertrand Guillot parvient à nous tenir en haleine tout au long du récit, alors même qu'on en connait la fin! Mais c'est là que réside le plaisir de cette lecture, on sait plus ou moins comment ça va finir, mais on prend un plaisir immense à suivre les hésitations politiques et les premiers pas de notre future Assemblée.



L'état de famine et de pauvreté du pays rend les privilèges et les inégalités (notamment fiscales) complètement insupportables en 1789. Mais c'est bien parce que des idées de réforme sont portées depuis des décennies, et par Louis XVI lui-même, que le système féodal va s'effondrer.



Une lecture intelligente et vivifiante, qui nous invite - à la suite de Rousseau - à entretenir notre jardin et repenser nos démocraties.



Mon coup de cœur de cette rentrée littéraire d'hiver 2022, que je vous recommande chaleureusement!
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Sous les couvertures

J'ai eu du mal à m'attacher aux deux histoires menées de front dans ce roman, avec d'un côté la vie du vieux libraire qui râle tout le temps, refuse de vivre avec son temps et ne jure que par les livres du passé et, de l'autre, la narration fantastique de la vie des livres. Ceux-ci sont des personnages à part entière et se nomment Mauve, Vieille Gloire, Rouge, Grand, Ecorché, Junior... Au début, c'est amusant. Mais au fil des pages, ça devient lassant. Les livres volent de leurs propres pages, discutent entre eux et se disputent. L'ensemble finit par donner une impression de maladresse, du moins c'est la mienne !

L'histoire du libraire et de sa jeune apprentie pleine d'idées a davantage retenu mon attention. Il y est question de l'évolution de la chaîne du livre, d'un certain géant de la vente en ligne prêt à avoir la peau des librairies, du numérique, des publications toujours plus nombreuses qui entraînent irrémédiablement une durée de vie plus courte pour les livres qui ne se vendent pas assez vite, avec au bout le pilon - malheur! horreur ! La pression des banquiers sur les libraires, envahis de cartons, le problème de la gestion des stocks induit par l'explosion éditoriale. Mais la narration tourne presque en boucle, se répète et finit aussi par ennuyer !



Quant à "la merveille d'humour" annoncée, je dois dire que je suis plutôt restée de marbre, et pourtant ce n'est pas faute d'être plutôt bon public. La seule chose qui m'a fait sourire, sans doute aux dépens de l'auteur, c'est l'anecdote sur la boîte aux lettres de l'apprentie : "Dans la boîte aux lettres, elle trouva le journal municipal, deux publicités à son nom et une enveloppe abîmée, marquée du tampon d'un éditeur parisien. Le facteur avait forcé pour glisser le paquet par la fente. Au fond de la boîte gisait aussi une invitation du bureau de poste à venir chercher un colis plus volumineux encore. Cela arrivait plusieurs fois par semaine. Sa colocataire était chroniqueuse littéraire." Sérieusement : que fait mon facteur dans ce roman ?? :)





Un lecture décevante pour moi, qui me laisse une impression de décousu. J'en suis navrée parce que l'idée était bonne, la thématique sur les problèmes rencontrés par la chaîne du livre intéressante. Dommage donc !
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L'Abolition des privilèges

J'ai dévoré ce livre en une bonne semaine. Le récit se focalise sur la célèbre nuit du 4 août 1789 pendant laquelle la naissante Assemblée Nationale a voté (entre autres !) l'abolition des privilèges féodaux.



Le plan du livre se découpe en trois parties : un récit presque heure par heure de la nuit en question, ce qui a mené à ce vote et la suite des événements. Ce n'est donc pas chronologique !



Ayant toujours été intéressé par cette période si particulière, j'ai beaucoup apprécié le livre. J'ai aimé le style facilement accessible et bourré d'un certain humour (mais pas tarte à la crème non plus !). Parfois, Bertrand Guillot cède parfois un peu trop aux sirènes classiques du page turner ("il ne se doutait pas de ce qui allait arriver", "la suite lui donnera tort", "personne n'était prêt pour les événements du lendemain", etc.) mais c'est un détail qui ne m'a pas gêné outre mesure.



L'auteur utilise parfois des références contemporaines et dresse des parallèles avec notre histoire actuelle (surtout dans la conclusion) mais, là encore, ce n'est pas trop grossier ou appuyé.



En résumé, c'est un livre court (260 pages en poche), qui se lit facilement et qui intéressera toutes les personnes curieuses d'en apprendre davantage sur la Révolution française. Je le recommande !
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L'Abolition des privilèges

Un régime à bout de souffle. Une population au bord de la crise de nerfs. Un fossé abyssal entre le peuple et ses élites. Rajoutez un zeste de crise économique et le prix des denrées alimentaires qui s’envole et voilà qu’éclatent des émeutes, que dise-je sire une Révolution.

Sur le thème pourtant archiconnu et rebattu de la Nuit du 4 août qui fait basculer la royauté en 1789, Bertrand Guillot arrive à concocter un roman haletant, surprenant, étonnement moderne. En se mettant à la hauteur des députés venus des quatre coins du royaume qui ont siégé nuit et jour, il nous donne à voir les rouages internes de création d’un nouveau régime politique. L’on voit ainsi la complexité des grands changements politiques souvent faits de bonne part de tensions trop longtemps mis sous le couvercle, de passion, de grands discours et petites négociations, mais aussi d’hasards et de défaites souvent basées sur de la faiblesse ou de la lassitude.

Passionnant de bout en bout, ce grand roman historique sur le vif nous tend également un miroir vivifiant et salutaire sur notre époque.

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L'Abolition des privilèges

Ah, ça ira, ça ira, ça ira !



Et il n'aura fallut qu'une nuit. Une folle nuit, politique en diable pour renverser tout un monde. La nuit du 4 août 1789. Un mardi. Comme toutes les dates qui ont marqué l'histoire. Ce 4 août, les privilèges sont abolis, l'Ancien Régime n'est plus, place à un monde nouveau (on en rêvait tous !)



Alors, je vous vois déjà soupirer, tentant non sans mal, de remettre en ordre vos souvenirs de cours d'histoire-géo. Je vous demande de vous arrêter ! Parce que ce roman va vous faire aimer la Révolution. Bertrand Guillot est très drôle. Il brosse avec talent le portrait de ces héros d'une nuit, humains, terriblement humains. Ah ça picole plus que ça n'écrit de discours, je vous assure et ça se coupe la parole, ça joue la claque dans les tribunes. Noblesse, clergé et Tiers-Etat, c'est bassesses et stratégies à tous les étages ! Mais dieu que c'est vivant ! On s'y croirait, au milieu de la salle des Menus-Plaisirs et de ce moment qui marque à tout jamais l'histoire de la France. Des acteurs de la nuit du 4 août, on a tout oublié. L'auteur leur redonne toute leur place. Certes, ils n'ont pas brillé dans les années qui ont suivies, mais ils ont renversé un régime. Sans savoir ce qu'ils étaient en train de faire. Sauf Talleyrand. Mais c'est presque une autre affaire.



Bertrand Guillot nous raconte la révolution en jouant avec l'actualité. Ça pourrait être lourd, c'est subtil, au détour d'un hashtag qui traîne, d'une référence à un chanteur des années 80, à la crise économique. On pense évidemment aux cahiers de doléances des Gilets jaunes. On pense surtout à Ça ira de Pommerat, qui est d'ailleurs cité par l'auteur dans les remerciements. C'est une véritable immersion. Il était une fois la révolution.



Lors du @vleel_ qui nous présentait la rentrée de janvier, le programme @lesavrils me tentait beaucoup. L'Abolition des privilèges ne m'a pas déçu. C'est aussi drôle et plaisant qu'annoncé. Un vrai bon moment de lecture qui ravira les amateurs d'Histoire académique aussi bien que ceux qui aiment la petite histoire politique.



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