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Citations de Bertrand Leclair (84)


Les facultés d'un homme ne peuvent suffire à deux choses, et moi je ne puis faire qu'une chose peindre. Tout le reste me trouve abruti.
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Qu'importe le prix qu'il faudra payer pour la jouissance de cet instant, la jouissance est souveraine, sur le coup : tout est parfait de ce qui est, de ce qui fut, de ce qui sera. [Après avoir peint le parc du Moulin-de-la-Reine, à Ostervold]
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Comment pourrait-il renoncer, quand seule la peinture lui rend le présent habitable, quand elle lui est tout à la fois la clé de l'avenir et ce qui permet d'en suspendre un instant le couperet ?
Le geste de peindre est un hiatus, comme l'amour, un hiatus c'est-à-dire et très littéralement une solution de continuer, la seule, on le sermonnera comme on voudra, il n'en voit pas d'autres.
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Mette se demande, quand elle retrouve ses esprits, entre deux scènes de guerre conjugale [avec Paul Gauguin] : pourquoi son mari s'est-il révélé incapable d'envisager aucune mesure entre le tout et le rien ?
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... on est toujours un peu ce que l’on dénonce ...
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La vraie poésie est vélocité, seule la rapidité du regard permet de dépasser la pesanteur, la lenteur de nos pauvres moyens d’exprimer la vérité, sur la page comme sur la toile.
C’est la vitesse du rêve, la vitesse supersonique, celle qui va plus vite que l’émission d’un stéréotype ou d’une idée toute faite, qui s’invite ici dans le champ de l’art pour l’inséminer à nouveaux frais.
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Lui aussi aurait pu camper là, faire « de la peinture de commerce », de la peinture pour bourgeois obtus comme l’on fait aujourd’hui de la littérature pour tête de gondole, s’en tenir à la rente d’un talent banal…
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… [Gauguin] restant assurément inconscient de la métaphore de sa propre existence qu’il trame sous les mots… : « Prenons un petit morceau d’argile. Tel qu’il est là, il n’a rien de bien intéressant ; vous le mettez dans un four, il cuit comme un homard et change de couleur. Une petite cuisson le transforme, mais peu. Il faut attendre une chaleur élevée pour que le métal qu’il renferme entre en fusion. La matière sortie du feu revêt le caractère de la fournaise et devient donc plus grave, plus sérieuse à mesure qu’elle passe par l’enfer.»
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La fréquentation intime des toiles de Cézanne lui aura décillé le regard : lui aura appris qu'il ne s'agit plus seulement de sortir de l'atelier pour peindre ce que l'on voit, à la mode impressionniste, mais d'interroger un pas plus loin au bord de l'abstraction ce que voir veut dire, une fois que l'on s'est défaussé des œillères académiques. Il y a de ces tableaux qui, loin de s'essayer à représenter la réalité, la modifient, en nous donnant à voir sur la toile quelque chose qu'on n'avait jamais vu dans la vie, mais que l'on ne cessera d'y voir, dès que la toile nous l'a donné.
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... les silences lourds des déjeuners de famille, ces moments où les reproches battent lentement des ailes comme passeraient de mauvais anges au-dessus de la tête courbée des enfants.
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L’impressionnisme n’aura été qu’une première étape dans la libération de l’art enfin émancipé de l’idée reçue qui tient lieu de beauté aux peintres de Salon, ce stéréotype que le XIXe siècle a figé dans un académisme vulgaire pour mieux enterrer l’instinct de ciel au cœur de l’homme, vous diriez tous qu’ils voudraient la lécher de pied en cap, la beauté, dans leurs toiles qui en dégoulinent sans plus savoir pourquoi.
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Je veux vous apprendre des femmes, et donc des hommes, parce que les hommes s’enferment dans des stéréotypes sexuels dont ils sont les premières victimes…
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Il m’arrive, le soir, dans ma maison, de me caresser en pensant aux hommes qui tournent en rond, en dessous, qui tournent fauve, qui entendent mes talons sur le carrelage, imaginent mes jambes, les remontent en pensée, qui se branlent sauvagement, les yeux fermés sur leur propre cinéma dont je suis la reine…
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C'est dans le Cahier pour Aline ( sa fille ) rédigé peu avant le somptueux ouvrage illustré qu'est Noa Noa, qu'il a cette formule résumant mieux qu'aucune autre, non pas son œuvre, mais sa vie : " Avec beaucoup d'orgueil j'ai fini par avoir beaucoup d'énergie et j'ai voulu vouloir ! "
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Ce n'est pas seulement cette étrange manie si courante à l'échelle des familles comme à l'échelle du monde, de vouloir faire le bien des autres, serait-ce à leur corps défendant, serait-ce malgré eux. C'est aussi l'amour que l'on dit parental, sachant si mal ce qu'il peut être, cet amour, ce que nous faisons au quotidien des jours; ce qu'ils en font, vraiment, ces pères, ces pères pleins d'amour, qui veulent aimer leurs enfants, les protéger, leur donner tout l'amour dont ils disposent, sans parvenir cependant à aimer ce que profondément sont ces enfants, ou ce qu'ils deviennent, qui voudraient tant qu'ils soient autres que ce qu'ils sont, est-ce si rare ? Et pourtant... Avons-nous tant de raisons de nous croire forts d'un savoir stable et sûr ? Ne vaudrait-il pas mieux croiser les doigts dans l'espoir que nos enfants y arrivent un peu mieux que nous, à vivre sous un ciel vide, libérés du carcan des superstitions religieuses, mais enfermés en nous-mêmes ? A devenir bilingue, peut-être, d'apprendre à parler l'amour...
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Jouir. C'est un mot que j'aime, un mot plein de joie, plein d'écoute, un mot qui fendille l'écorce individuelle, qui touche de l'autre.
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Si c'est la parole des hommes qui révèle la parole de Dieu, alors on voit bien tout le problème que peut représenter le sourd. S'il faut « faire parler » des sourds, s'il faut d'une certaine manière expulser du sourd ce qui fait qu'il est sourd pour le rendre à la normalité, ce n'est pas pour aider les sourds c'est pour la parole elle-même, la parole pure comme disaient les ayatollahs de Milan, pour sa capacité à circuler, inséminer, gagner les esprits sans rencontrer d'obstacles. Et l'obstacle, c'est le sourd. 
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Pourquoi est-il si difficile de ne pas se prendre les pieds toujours dans le même tapis du passé, pourquoi n'est-on jamais capable de se parler, simplement, laisser parler l'amour au barrage de ses dents, et partager enfin ce qui demande à l'être, la vie, si brève, si brève pourtant... Si difficile, même lorsqu'on l'éprouve, de réussir à dire l'amour, d'apprendre à le partager, à le parler, l'amour, cette langue étrangère dont on sait bien qu'elle engage, autant que les mots, les gestes, les caresses ou les regards, tout le corps au fond.
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Comment peut-on être absolument seule au monde comme elle est,sans enfants,sans parents,sans personne avec qui partager les habitudes,partager l'empreinte l'un de l'autre pour tenir debout,sans rien, absolument seule et pourtant incapable de trouver un endroit où être seule,vraiment seule, à l'abri des autres et de leurs regards et de leurs mots, un lieu où s' isoler, devenir une île, se cacher,se terrer, avant de disparaître enfin peut-être un peu quand même...
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L'avenir serait donc tout autre que ce qu'inconsciemment ils imaginent, ce qu'il n'avaient même pas eu besoin d'imaginer, à dire vrai, tant c'était l'évidence; l'enfant qu'ils projetaient dans mille situations ordinaires ne les connaitra jamais, en tout cas jamais sous la forme qu'ils leur prêtaient, il ne sera jamais celui qu'ils avaient cru qu'il serait, le pianiste, le conquérant, le joyeux drille, il n'aura donc jamais été celui qu'ils pensaient qu'il était, et eux non plus, autant dire, ne sont pas du tout ce qu'ils pensaient qu'ils étaient?
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