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Critiques de Betty Smith (72)
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Le lys de Brooklyn



Voici le genre de livre qui me tient toujours en haleine pendant des heures. Oh, non pas qu'il y ait du suspense, non, rien de tout cela ici. Mais ce genre de roman s'inspirant de larges éléments autobiographiques comme c'est le cas ici ou retraçant la vie de personnes dans un siècle qui n'est pas le nôtre attire toujours ma curiosité car on y trouve une foule de renseignements sur les us et coutumes de la société. Ce roman me fait le même effet que celui de Richard Llewellyn (Qu'elle était verte ma vallée), de Susan Fromberg Schaeffer (Folie d'une femme séduite) ou encore de Jean Alambre (Jeanne d'Agnoux, de Corrèze à Decazeville). On y apprend ainsi comment une famille issue de l'immigration (la grand-mère maternelle de Francie est Autrichienne, ses grands-parents paternels sont irlandais) arrive à vivre avec quatre bouts de chandelle dans le quartier de Brooklyn au début du XXe siècle. Ces gens-là forcent l'admiration et le respect par leur courage et leur honnêteté. Le travail ne leur fait pas peur et pour rien au monde ils ne feraient quelque chose illégalement, contrairement à beaucoup à cette époque. Oh, bien sûr, il y a bien eu quelques petits mensonges mais c'était pour la bonne cause : pour que Francie aille dans une meilleure école ou pour qu'elle puisse suivre des cours d'été à l'Université sans être allée au lycée. Il y a également quelques obstacles car il ne faut pas croire que tout était rose : John Nolan, le père de Francie, boit. Katie, la mère de Francie, lui préfére de loin son petit frère, Neeley.



Pourtant, malgré tout cela, c'est toujours l'amour et la tendresse qui l'emporte. Betty Smith ne veut pas se montrer complaisante avec la misère et elle a bien raison car c'est ce qui fait que ce livre se place sur le haut de la pile.



Bref, ce roman est à lire et particulièrement si vous aimez avoir une étude détaillée de la société de l'époque.




Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Le lys de Brooklyn

Betty Smith nous raconte l'enfance et la jeunesse de Francie Nolan dans un quartier pauvre de Brooklyn.

En 1912, cette petite fille fluette de 9 ans nous raconte son quotidien sans aucun misérabilisme, comme un enfant peut le voir, avec ses moments durs où elle a faim mais aussi avec ses moments chaleureux vécus en famille avec sa maman Kathie, très jeune, très belle, s'usant les mains à frotter les sols comme concierge.

Son père Johnny, très bel homme, est chanteur serveur dans un cabaret et se grise exagérément en dépensant ses pourboires. C'est un faible, pas un violent.

Elle grandit dans un milieu pauvre mais affectueux et plein de vie, avec son frère Neeley, ses tantes dont la plus sympathique est sans hésiter Sissy qui perd un enfant à la naissance à chacun de ses accouchements et garde une force de vie étonnante.

Beaucoup de personnages hauts en couleur, une ambiance attachante et des scènes qui sonnent très vrai.

La petite fille est scolarisée comme tous les enfants du quartier.

Elle adore la bibliothèque où elle lit tous les livres dans l'ordre alphabétique.

L'école est un lieu d'épanouissement pour elle même si elle ne rencontre pas que des adultes bienveillants.

Le roman a été écrit en 1943 et contient certainement de nombreuses scènes autobiographiques. Il faut avoir vécu cela pour pouvoir le raconter aussi bien avec force détails croustillants en plus.

La scène du début avec l'arbre qui grandit entre les murs et s'élève bien haut est magnifique. Il m'a fait penser aux gratte-ciel qui ont garni la métropole new-yorkaise.

Le texte de départ est certainement très beau et Maurice Beerblock nous le traduit admirablement.

C'est bien sûr un roman mais en même temps un beau document sur une époque révolue dans lequel j'ai retrouvé une part de mon âme d'enfant.



Challenge pavés 2018

Challenge plumes féminines 2018
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Le lys de Brooklyn

( Je continue d'explorer la collection" vintage" des éditions Belfond... )

Publié pour la première fois en 1943 aux USA, il faudra attendre 1946, pour la traduction française. Devenu très vite un succès, il sera adapté au cinéma par Elia Kazan et je comprend pourquoi . Pourquoi il est étudié à l'université, pourquoi il est devenu un livre-culte , un symbole de la culture américaine : c 'est un hymne à l'éducation, à l'école, aux livres, à l'instruction...



Dans le quartier de Brooklyn à New-York, vivent les Nolan, et c'est à travers , Francie, la petite fille de 9 ans (quand on fait sa connaissance et 17 quand on la quitte ...) que l'on suivra cette famille . Ses parents ( la valeureuse et travailleuse Katie et le charmant mais alcoolique Johnny) et son frère d'un an de moins qu'elle , mais aussi ses tantes , hautes en couleur et tout un quartier...

Pauvre le quartier ... et misérable cette famille qui ne mange pas toujours à sa faim mais qui vibre d'un amour profond les uns pour les autres. Grace à la grand- mère puis sa mère , qui ont compris que l'instruction serait leur salut , Francie ira à l'université mais que d'embûches , d'abnégation et de volonté pour y parvenir !



Sans aucun misérabilisme gnangnan , cette gamine qui a "la niaque " raconte sa vie avec fraîcheur et lucidité ,(toujours), et humour (souvent) .

Formidable témoignage historique de ce qu'était la vie au début du vingtième siècle dans Brooklyn, ce roman parle de l'Amérique aux américains , mais pas que ...

Il fera vibrer tous ceux qui apprécie les témoignages criant de vérité, tous ceux qui ont un ancêtre qui vient d'ailleurs... Il fera vibrer tous ceux qui aiment les livres...Il fera vibrer tous ceux qui aiment les histoires touchantes ...
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Tout ira mieux demain

Publié pour la première fois en 1948 aux USA ( 1950 en France) , ce roman ressort en 2021 dans la collection Vintage de Belfond. Rien que ce petit mot annonce ce que l'on va trouver dans ces pages, mais a aussi une connotation qui limite un peu ... Or Mrs Smith, a du talent, et ce roman est presque une description détaillée de la condition des “petites gens ” du début du XX ° siècle.



C'est l'histoire d'une toute jeune fille qui habite à Brooklyn dans les années 1920, Margie, qui décide de quitter l'école à seize ans pour trouver un travail et ainsi aider financièrement ses parents , ils ne sont que trois.

On est chez les “pauvres” américains des villes, et tout est programmé pour qu'ils le restent, la fameuse reproduction sociale...

Margie va prendre des “claques”, lorsqu'elle réalise qu'ailleurs l'herbe est plus verte, que le centre de New York a beau être très près, il est très loin en terme de mode de vie, d'instruction, de famille, d'éducation, d'espoir. Et l'on voit les ravages à Brooklyn, de l'éducation - certains parents reprochant aux enfants de les avoir rendus encore plus pauvres - les privations, le manque de jouets, de nourriture, de vêtements neufs. Un gouffre ...

Tout ira mieux demain, une phrase qu'entend souvent Margie pour excuser le manque au présent, garder l'espoir de lendemains meilleurs, et si Margie suit le modèle de ses parents, on devine à la fin, que effectivement, tout pourrait aller mieux demain pour Margie.



Roman social, roman d'apprentissage, roman d'initiation , perte de l'innocence de l'enfance : roman culte dans son pays, méconnu en France et pourtant sous ses airs “vintage”, c'est un petit bijou permettant à nous lecteurs du XXI ° siècle, de mieux comprendre, de découvrir cette époque, ce quartier, ces gens dont certains font leur malheur eux-mêmes. (je pense à la mère de Margie et à celle de Frankie) .

Terrible destin qui s'annonce pour cette héroïne si gentille, si attachante, si malléable au début et qui saura évoluer après bien des malheurs...

Et l'on imagine tout ce que Betty Smith a mis d'elle-même, dans ce roman qui décrit un quartier où elle a passé toute son enfance. Née en 1896, mariée en 1919, elle finira par divorcer en 1938, Margie , c'est presque elle...

Et c'est sûrement pour cela que ce roman sonne si vrai, si juste , c'est sûrement grâce à cela que l'on visualise si bien, ces rues, ces logements, la fatigue des pères de famille ouvriers, la lassitude des mères obligées de composer avec rien, le manque d'espoir, de perspective, le manque d'argent, la violence des mots, des sentiments, l'absence de tendresse, l'absence de petits plaisirs. Oui, Betty Smith signe un terriblement beau portrait de femme, un croquis d'une époque , d'un lieu d'un quartier.



Un petit bijou vintage...
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La joie du matin

Publié en 1963, ce roman ressort dans la collection Vintage de Belfond.

On est en 1927 dans le Midwest (USA ) et Carl et Annie s'apprêtent à se marier sans l'accord de leurs parents, ils faut dire que Carl est encore étudiant et qu'Annie n'a pas la vingtaine . Mais il n'y a pas que ça : les parents du jeune homme comptent sur lui pour les aider financièrement, lorsqu'il sera diplômé et la mère (veuve) d"Annie a vraiment le plus grand mal à comprendre qu'Annie a peur de son beau- père ( lequel a tendance à vouloir la border le soir venu, avec un peu trop d'empressement...). (Ne croyez pas que l'auteur s'étende là dessus, c'est juste pour nous expliquer pourquoi Annie est si pressée d'échapper au foyer parental) .

Les jeunes gens sont enthousiastes à l'idée de commencer leur nouvelle vie, et cet enthousiasme se ressent dans ces pages qui débordent de fraîcheur, de confiance en l'avenir, d'énergie . Annie est fascinée par la vie estudiantine et n'a qu'une envie : apprendre, lire, progresser. Elle en est touchante, un peu naïve. Surtout pour nous, lecteurs du XXI siècle...

Et ça donne cet aspect vintage, un peu désuet... Mais elle a beaucoup de volonté, Annie.

Assez pour ignorer la " nullité" de leurs familles ...

Le seul vrai problème du couple, c'est l'argent.

L'argent qui manque, qui faut sans arrêt aller chercher par des petits boulots, difficilement compatibles avec les études. Ils habitent chez une logeuse et lorsqu'ils vivent avec 5 dollars par semaine, c'est le paradis...

Il ne se passe pas grand- chose et pourtant , on accroche. Ils sont attendrissants tous les deux, d'ailleurs tout leur entourage est sous le charme...

Charmant, frais, gai, instructif , mais aussi désuet, naïf et tout doux
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Le lys de Brooklyn

Entre Katie la mère, qui lui préfère Neeley, son frère cadet d'un an et Johnny, poète et doux-rêveur, devenu père trop jeune, porté sur la boisson et qui assume difficilement son rôle, la jeune Francie Nolan grandit, consciente déjà des tensions familiales mais son caractère optimiste lui permet de se construire à Williamsburg, quartier pauvre de Brooklyn.

Irlandaise par la branche paternelle, de confession catholique, la vie n'est pas toujours facile dans ce quartier, et il faut un caractère bien trempé et débrouillard pour faire sa place. Du côté maternel, une grand-mère autrichienne et Katie la mère, petit bout de femme forte et déterminée, multiplie les emplois pour subvenir aux besoins de la famille, les revenus du père étant plus qu'irréguliers. Et ce sont les études qui sont privilégiées et perçues comme le moyen de changer de condition : tous les soirs, Francie et Neeley doivent lire deux pages de la bible et des œuvres complètes de Shakespeare, les deux seuls livres de la famille.

Malgré la pauvreté et les incartades du père, on sent beaucoup d'amour de la part de la petite fille pour son père et d'admiration pour sa mère, qui va lui donner la force et surtout la volonté d'aller au collège en lui transmettant le goût pour la lecture.



Le lys de Brooklyn est à la fois le roman d'apprentissage de la petite Francie, une chronique douce et quelquefois amère de la vie à Brooklyn, où l'on observe la vie des petites gens dans ce quartier pauvre de New-York. Même dans les moments les plus difficiles, la petite Francie croit en sa bonne étoile, et se construit entourée de personnages hauts en couleurs, en particulier sa tante Sissy, fantasque et sensuelle, s'amourachant facilement d'hommes qu'elle appelle invariablement John.

Betty Smith évoque avec tendresse et sans pathos la vie simple et souvent difficile de ces américains, fils d'immigrés qui doivent faire leur place dans le dénuement et la pauvreté, mais où les rêves d'instruction permettent l'espoir d'une vie meilleure... un peu du rêve américain.

Un roman tendre et attachant.
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La joie du matin

Quel plaisir de découvrir ce roman ressorti dans la collection Vintage de Belfond ! .



Nous sommes en 1927 , aux États - Unis, dans le Middle West.



Carl , Vingt ans, étudiant en droit en seconde année à l'université et Annie dix- huit ans, qui a quitté l'école à 14 ans afin d'aider sa mère à subvenir aux besoins de ses deux petits - frères , enthousiastes, ils sont sur le point de se marier, sans le consentement de leurs familles respectives .



Nous suivons avec bonheur les étapes de leur première année de vie de couple .



Ils sont très amoureux , un souffle de légèreté et de fraîcheur irrigue chaque page de cette vibrante chronique , la force étonnante de l'amour entier qui les unit , la naïveté d'Annie, avide d'émancipation , de liberté , fascinée qu'elle est par la vie estudiantine , elle n'a qu'une seule envie , au fond : apprendre, apprendre,, lire , au regret de ne pas avoir pu suivre des études. observatrice , curieuse , touchante , attendrissante .



Carl, sérieux , travailleur, courageux doit accepter des travaux à temps partiel afin de continuer ses études , le manque d'argent étant un gros problème pour le couple .



Une belle histoire de petites gens au jour le jour , pétrie des joies simples du quotidien , une femme enfant, son portrait sensible , celui d'une jeune personne américaine des années 20, sa franchise et sa joie de vivre, cherchant constamment le contact plus ou moins chaleureux avec l'entourage , sa faim de connaissance et les premiers chagrins , l'apprentissage compliqué de la vie , les ressentis , les émotions mêlées de Carl , plus réaliste et Annie assoiffée d'expériences nouvelles et de culture , passionnée par la vie.



Elle deviendra le moteur du couple .



Une lecture rapide , facile, désuète, charmante , simple, divertissante , qui touche au coeur et nous fait du bien ! .



L'écriture est moderne, vive, fluide .

L'auteure naît en 1896 à Brooklyn et décède en 1972.

Son premier roman publié en 1943 «Le-lys-de-Brooklyn » connaîtra un immense succès .
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Le lys de Brooklyn

Exergue: Il y a un arbre qui pousse à Brooklyn et que certaines gens appellent « monte-au-ciel ». Où que tombe sa graine, un petit arbre sort de terre, qui se met à lutter pour vivre, comme s'il s'efforçait vraiment d'atteindre le ciel.ll pousse partout : dans les terrains vagues, derrière des palissades sordides, sur les tas d'ordures abandonnés; il sort des soupiraux des caves: c'est le seul arbre au monde qui puisse pousser dans du ciment. Il grandit, regorgeant de force et de sève, survivant à tout : au manque de soleil, à l'absence d'eau, et peut-être même au manque de terre, et l'on dirait de lui que c'est « un très bel arbre », s'il y en avait moins. Mais il y en a trop…

Et si Francie Nolan était elle -aussi un lys de Brooklyn? 1912 c'est l'été et Francie,11 ans, est assise sur l'escalier de secours, un livre à la main, enveloppée dans l'ombre salutaire du lys de la cour..

Ce roman publié en 1943, adapté au cinéma par Elia Kazan en 1945 est devenu un livre-culte de la littérature américaine enseigné à l'université. A la fois roman d'apprentissage, celui d'une jeune fille assoiffée de livres et de culture, avide de connaissance vivant dans un quartier misérable de Williamsburg , roman sociétal et historique le Lys de Brooklyn permet au lecteur de découvrir New-York au tout début du XXè siècle, ses familles de migrants arrivées d'Europe depuis quelques années qui survivent vaille que vaille à force de volonté et de ténacité , ces familles qui forment l'Amérique contemporaine. Ce roman en partie autobiographique est l'un des fleurons de la collection Vintage des éditions Belfond.
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Le lys de Brooklyn

Coup de coeur absolu.



Début du XXe siècle, New-York, quartier de Brooklyn. Francie Nolan vit avec sa famille dans le quartier très pauvre de Williamsburg. On n'y mange pas tous les jours à sa faim, mais la solidarité, l'amour, le rêve et l'imagination apportent joie et douceur à cette existence rude et parfois injuste. Sans oublier l'instruction et l'éducation qui seront les seuls moyens pour notre héroïne d'accéder à une vie meilleure.



Betty Smith nous livre avec ce roman une chronique précieuse et largement autobiographique. J'ai adoré sa plume délicate, son ton juste, émouvant, drôle. J'ai adoré ses personnages, profonds, attachants et atypiques : la mère Katie, la tante Sissi, le père Johnny, le frère Neeley...



Francie est un personnage qui marque, on partage ses angoisses, ses joies, ses réflexions sur le monde, son regard intelligent et lucide. Et ses rêves.



Un roman d'apprentissage intelligent et émouvant.



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Le lys de Brooklyn

Pour le cinéphile que je pense être, Le Lys de Brooklyn est le titre du tout premier long métrage de l'immense cinéaste hollywoodien Elia Kazan, une vision du rêve américain à travers une famille de Brooklyn, et qui portait déjà les germes de tout son futur cinéma.



Je ne savais pas qu'au départ ce film était tiré d'un roman de Betty Smith , écrit en 1943, publié en France en 1946 et jamais réédité avant que Belfond dans sa magnifique collection Belfond Vintage décide de le publier à nouveau en ce début 2014 pour que nous puissions découvrir l'oeuvre à l'origine du film de Kazan.



Il est d'autant plus étonnant que ce roman fut oublié- du moins en France pendant plus de 60 ans car il constitue classique de un littérature américaine.



Voici 700 pages que j'ai lu en un souffle tant ce roman d'apprentissage sur les jeunes années d'une jeune fille pauvre, mais assoiffée de culture et de livres, dans le quartier misérable de Williamsburg à Brooklyn, entre 1912 et 1920 est un récit initiatique à la fois flamboyant et intimiste, servi par une plume remarquable.



Francie Nolan a 9 ans, des rêves plein la tête, un optimisme à toute épreuve et une envie un peu folle : écrire. Écrire sur sa mère, Katie, qui sait insuffler de la poésie dans leur quotidien ; sur Johnny, son père, son héros, la plus belle voix de Brooklyn ; sur Neeley, son petit frère, un débrouillard qui court les rues avec ses copains ; et sur toute son entourage plus ou moins éloigné.



Ce tableau de la vie populaire des rues de Brooklyn, racontée à hauteur d’enfant, n'est jamais mièvre ou naif, mais est porté par une vraie sensibilité et une vraie acuité. Le monde vu par Francie est partagé entre deux catégorie de gens, les utopistes qui songent à un monde meilleur, et les pragmatiques, dont le seul but est de songer à la survie au quotidien.

Un roman intimiste, tout en sensibilité et en nuances, porté par un souci constant de sincérité et du quotidien, et truffé de personnages saisissant de vérité et d'humanité.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le lys de Brooklyn

New York, début des années 1910. Francie Nolan, neuf ans, vit à Brooklyn. Sa famille est pauvre mais survit chaque jour grâce à de grandes forces : le courage et le travail. Sa mère veille sur elle avec amour et sévérité. Son père peut tout faire, c'est un homme vif et plein d'optimisme. Son frère Neeley est un véritable roublard qui passe son temps dans la rue.

Et Francie aime l'école.

Son rêve est d'écrire.



J'ai enfin lu “Le lys de Brooklyn” qu'il me tardait de lire depuis longtemps. Il s'agit d'une fresque familiale et sociale de l'Amérique du 20ème siècle. On y parle de famille, d'immigration, de misère, de maternité et d'éducation.



À travers l'ensemble de ses personnages, Betty Smith raconte la jeunesse d'une enfant dans une banlieue défavorisée de New York. Paru en 1946, ce roman est en partie autobiographique puisque l'autrice à elle-même grandi à Brooklyn dans la pauvreté jusqu'à la Première Guerre mondiale, période où elle se marie, déménage et entre à l'université.



Entre le quotidien des Nolan, d'origine irlandaise, et de tous les habitants du quartier de Williamsburg, l'autrice aborde des sujets sombres comme le deuil, la maladie, l'alcoolisme, et la débrouille. Mais elle évoque surtout l'envie, la force, la solidarité, l'ambition et l'amour des livres.



Francie, la petite héroïne de l'histoire, grandit en cherchant sa voie. Avide de lecture et d'écriture, elle a peu d'amies, ne traîne pas dans la rue, et passe son temps libre à la bibliothèque publique. S'inspirant de ses auteurs préférés, elle espère un jour pouvoir elle aussi raconter la vie, la sienne, celle de sa famille, de sa communauté, sans fard, sans honte.



Une excellente lecture pour ce texte culte de la littérature américaine, adapté au cinéma en 1946, et mettant en scène l'innocence d'une enfant dans un roman d'apprentissage plein d'espérance.


Lien : https://labibliothequedemarj..
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Le lys de Brooklyn

Considéré comme un classique de la littérature américaine, « Le lys de Brooklyn », publié pour la première fois en France en 1946, n’avait pas été réédité depuis, sombrant peu à peu dans l’oubli pour le lectorat français. Un impair aussi surprenant que regrettable qu’est heureusement venu corriger début 2014 la merveilleuse collection Vintage des éditions Belfond permettant ainsi au plus grand nombre de découvrir enfin l’oeuvre de Betty Smith.



Immigrés d’origine irlandaise, les Nolan vivent dans le dénuement le plus total, au coeur de Williamsburg, un quartier pauvre et déshérité de Brooklyn. Betty Smith nous fait pénétrer dans l’intimité et le quotidien de cette famille désargentée qui, malgré la misère, respire l’amour et la tendresse. Scindé en plusieurs parties, le récit retrace également la rencontre de Katie et de Johnny (alors respectivement âgés de 17 et 19 ans), leur mariage six mois plus tard et l’arrivée successive de leurs deux enfants, Francie et Neeley.



Véritable mère-courage, Katie ne compte pas ses heures pour assurer un revenu minimum au foyer, ayant rapidement compris qu’elle ne pouvait s’appuyer sur son mari, incapable d’assumer ses responsabilités et noyant son chagrin et ses désillusions dans l’alcool. Garçon-chanteur, les rentrées d’argent de Johnny sont en effet inconstantes et aussitôt dilapidées dans l’alcool. Pour autant, son imagination fertile et ses fantaisies lui valent l’amour inconditionnel de ses enfants. Père attentif et aimant, Johnny tente ainsi de pallier aux défaillances d’une mère peu démonstrative et parfois maladroite qui a toujours préféré à Francie son petit frère, Neeley.



Le contexte a priori peu réjouissant et le réalisme parfois abrupt du récit n’écornent pourtant en rien le formidable message d’espoir que porte le roman. Car les Nolan savent aussi considérer leur sort avec philosophie,allant parfois même jusqu’à faire preuve d’un véritable sens de l’autodérision afin de rendre l’insoutenable plus supportable. Katie déploie ainsi des trésors d’imagination pour adoucir la faim et calmer les estomacs vides. Surtout, elle s’accroche à l’espoir d’une vie meilleure pour ses enfants qu’elle rêve de voir s’élever dans la société. Consciente que l’ascension sociale se réalise par le biais de l’instruction, elle impose tous les soirs à Francie et son frère la lecture d’une page de la Bible et des oeuvres de Shakespeare, et place l’école au coeur de ses préoccupations. Au-delà des connaissances, Katie s’efforce également d’inculquer à ses enfants des valeurs essentielles et fondamentales.



Tandis que son père, sentimental invétéré et romantique désenchanté, se réfugie dans l’alcool, c’est dans la lecture que Francie trouve sa planche de salut. La littérature lui ouvre de nouveaux horizons, aussi insoupçonnés que porteurs de fabuleux espoirs pour cette jeune femme en devenir.



Au-delà de lui offrir une porte d’évasion, la lecture lui permet ainsi de réaliser que le monde ne se limite pas à la misère de Brooklyn et qu’une autre vie est possible dès lors que l’on s’en donne les moyens. Francie va ainsi découvrir qu’aucune barrière, aussi bien géographique que sociale n’est insurmontable. Bien décidée à déjouer la fatalité, et à prendre son destin en main, la jeune fille mettra toute son énergie au service de ses ambitions.



Véritable récit initiatique, « Le lys de Brooklyn » nous fait partager avec une sincérité désarmante les doutes, les angoisses et les questionnements existentiels (sur la religion, l’amour…) de cette fillette en quête de sens, qui fait l’apprentissage de la vie et des vicissitudes de sa condition. Au gré des épreuves, la personnalité de Francie se dessine et s’affirme. Intelligente, avide de culture et de connaissances et pleine de ressources, la jeune fille, qui aspire à s’extraire de sa condition et à s’élever dans la société, reste malgré tout viscéralement attachée à ses origines et à ses racines.



Autour du quatuor formé par les Nolan gravitent d’autres personnages, non moins charismatiques, qui vont influer plus ou moins directement sur la vie de Francie et contribuer à son long apprentissage. Un long chemin, au cours duquel la jeune fille devra traverser bien des épreuves ; son innocence se heurtant tour à tour à l’humiliation, la condescendance, le mépris ainsi qu’aux instincts les plus sombres de la nature humaine. Mais à côté des individus sans scrupules profitant de la détresse et de l’ignorance des plus démunis, Betty Smith fait également surgir de l’ombre des personnages plein d’une bienveillance insoupçonnée.



Petits tracas et grands déboires du quotidien se mêlent aux problématiques sociales et aux évènements marquants de la grande Histoire. Pourtant, au coeur de toute cette souffrance et de la misère environnante, il y a aussi des instants de bonheur qui donnent à la vie tout son sel. Loin de s’apitoyer sur leur sort, les Nolan surmontent en effet les épreuves et les coups durs avec un courage qui force le respect et une dignité exemplaire. Et au sein de ce foyer où l’on compte chaque sou, on sait apprécier et chérir les plaisirs les plus simples. De fait, les bonheurs les plus élémentaires deviennent de véritables parenthèses enchantées que l’on célèbre et que l’on prend le temps de savourer.



Malgré la saveur âpre de l’environnement dans lequel il prend racine, le récit de Betty Smith ne sombre ainsi jamais dans le misérabilisme. La vie s’écoule au rythme des chansons de Johnny et des incursions des deux tantes maternelles et hautes en couleurs, la raffinée Evy et la généreuse Sissi, laquelle dissimule sous ses airs pétillants et dévergondés des cicatrices indélébiles. Autant de personnages émouvants et criants de réalisme qui portent le récit à bout de bras… et que l’on quitte à regret et le coeur serré.



Fort de l’amour indéfectible qui unit cette famille respirant la tendresse, il se dégage du quotidien de petits instants magiques qui prennent dans ce contexte de morosité ambiante tout leur sens. Une harmonie et une unité familiale qui permettent à chacun de supporter la misère et les sacrifices quotidiens. Oscillant entre lucidité implacable et vision magnifié d’une réalité cruelle et parfois sinistre, ce récit à hauteur d’enfant offre un regard sensible et précieux sur la vie et les épreuves qui jalonnent notre existence.



Betty Smith a certainement puisé dans son vécu personnel pour nourrir son roman. Il en résulte une oeuvre criante de réalisme et de sincérité. A l’image de ses personnages, façonnés avec une infinie tendresse, son écriture, qui cultive l’essentiel, se révèle sans fioriture et d’une grande sobriété.



Riche idée que celle qu’ont eu les éditions Belfond de faire sortir de l’oubli ce roman culte prônant de belles valeurs et porteur d’un magnifique message d’espoir. Un roman lumineux et une redécouverte salutaire. Car malgré un contexte morose, ce sont bien la tendresse et l’espérance qui triomphent au terme ce récit intense et riche en émotions. Un formidable message d’espoir joliment symbolisé par l’arbre qui pousse dans la cour de leur immeuble et qui donne son titre au roman. Prenant racine au milieu du béton et en dépit de l’environnement hostile, le lys s’épanouit, résistant envers et contre tout, à l’image de notre jeune héroïne…



En creux de ce récit relatant le quotidien d’une famille indigente en plein coeur de Brooklyn, c’est aussi l’histoire du rêve américain qui se dessine. Véritable photographie d’un quartier déshérité et cosmopolite à l’aube du XXème siècle, le roman de Betty Smith est à la fois le portrait d’une époque charnière et trouble ainsi que le témoignage vibrant d’une communauté laissée-pour-compte dont l’auteure se fait avec brio la porte-parole.



D’une histoire relatant le combat ordinaire d’une poignée d’individus, Betty Smith fait éclore un véritable conte moderne aux allures de fable universelle. Véritable éloge de la culture, de la transmission et de l’imagination, « Le lys de Brooklyn » est un roman bouleversant d’humanité, entre fresque familiale et sociale, qui, soixante-dix ans après sa première parution, n’a pas pris une seule ride, tout comme le message qu’il porte…
Lien : https://lectriceafleurdemots..
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Le lys de Brooklyn

Au début des années 1910, la jeune Francie Nolan grandit à Williamsburg, quartier de Brooklyn. Entre sa mère qui fait des ménages dans des immeubles de rapport, son père plus buveur que travailleur et son jeune frère Neeley, elle se frotte quotidiennement à la pauvreté la plus amère, mais le désespoir n'est jamais le bienvenu dans le foyer. « Les Nolan n'en avaient jamais assez de la vie ; ils la vivaient jusqu'à la garde ; encore n'était-ce pas suffisant ; il fallait qu'ils la remplissent de celle de tous les gens avec qui le hasard les mettait en contact. » (p. 80) Curieuse et intelligente, Francie chérit la modeste bibliothèque de son quartier et l'école où elle choisit de se rendre : ce sont les lieux qui lui ouvrent les portes de l'imaginaire et de tous les possibles. « Ce jour où elle sut qu'elle savait lire, elle fit le vœu de lire un livre chaque jour, aussi longtemps qu'elle vivrait. » (p. 239) Au gré d'un quotidien laborieux et de jours plus sombres que d'autres, Francie grandit, perd sa naïveté et s'endurcit après chaque événement de sa vie d'enfant pauvre. « Il arrive de drôles de choses à Brooklyn, et dont il faut se garder de rien conclure. » (p. 594)



Dans ce roman qui fit sa renommée mondiale, Betty Smith injecta beaucoup de son enfance. Francie, c'est son avatar de papier : comme elle, sa jeune héroïne se prend de passion pour l'écriture. « Ce qui fut important, c'est que ses essais pour écrire des contes la maintinrent dans la ligne droite qui sépare la vérité de la fiction. Sans cet exutoire, elle eût pu n'être toute sa vie qu'une abominable menteuse. » (p. 284) Le lys de Brooklyn n'usurpe pas son titre de chef-d'œuvre : c'est une histoire au long court très humaine et émouvante, le récit des quelques précieuses années qui font d'un enfant un adulte.
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Le lys de Brooklyn

J'adore les romans dotés d'une écriture très imagée qui nous transportent dans le temps et dans l'espace. Betty Smith et ses descriptions d'une grande richesse et acuité font décoller l'esprit. Elles mettent l'imagination en ébullition et nous obligent à nous sentir partie prenante de cet univers parallèle.



Ici c'est le Brooklyn du début des années 1900 et la dure réalité de la communauté d'immigrants irlandais qui vivent dans une grande misère. La plupart des hommes sont des ivrognes, leurs femmes se doivent alors d'être courageuses, fortes, prêtes à se battre envers et contre toute adversité.



En décortiquant les comportements, Betty Smith donne au lecteur un peu d'avance sur les personnages pour s'en faire un complice. Elle en développe tout un panel riche et unique de personnes qu'on aimerait rencontrer dans la vraie vie. La ville est le décor principal du récit, on y retrouve l'ambiance des commerçants, des clubs de musique, de l'école et son système archaïque e les senteurs des épiceries orientales…



Dans ce roman d'apprentissage on suivra une petite fille rêveuse et solitaire qui observe attentivement le monde où elle évolue. On connaît ses espoirs, ses déceptions et ses frustrations. Elle adore l'école malgré le régime de brutalité qui y règne.

Ce qui la sauvera c'est l'amour des livres et l'envie de raconter des histoires. Elle puisera son inspiration dans les personnages hauts en couleur de sa famille, leur drôlerie et leur droiture morale les rendent attachants et lui permettent de recueillir des pépites de connaissances.



Un petit bijou de fraîcheur, une belle surprise et un agréable moment de lecture !







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Le lys de Brooklyn

Voilà une lecture qui a commencé tout doucement; il ne se passe pas grand chose et j'avoue m'être inquiété, après les 50 premières pages, des 650 qui me restaient à lire. Et puis, en avançant dans le roman, une petite musique se met en place, le soleil d'hiver chauffe au fil des phrases et l'on s'attache à la famille Nolan qui nous fait plonger dans l'univers du livre.

Le lys de Brooklyn, c'est Francie Nolan, que l'on voit naitre en 1901et grandir dans la pauvreté jusqu'à ses 17 ans. A travers elle, Betty Smith nous raconte le quotidien de la communauté irlandaise de Brooklyn au début du 20ème siècle. Communauté que l'auteure a elle-même connue, marquée par la pauvreté, mais aussi le courage et la joie.

Le lys de Brooklyn, c'est Dickens à New York, avec un gros demi siècle de décalage. Dickens, et pas Zola, car si le roman est lucide sur la pauvreté, sinon la misère de l'époque, il reste optimiste dans son regard sur une humanité peut-être blessée, mais profondément humaine, sans jamais verser dans le manichéisme ou les prémices d'une culture de l'excuse.

Un très beau roman, à classer dans la catégorie des classiques à redécouvrir.
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Le lys de Brooklyn

Ce roman est fascinant. Je comprends qu'il ait traversé les lustres, les décennies et le siècle !



A la fois

La description minutieuse d'un monde à jamais révolu, la vie à New York pour les plus pauvres au début du siècle passé. Et des réflexions profondes sur le sens de la vie, sur ce qu'est l'éducation aussi.

Le tout dans un texte qui se dévore, jamais lassant, toujours passionnant.

Je l'ai dévoré, et me sens un peu orpheline après avoir dû le refermer !



Tout m'a intéressé, aussi bien ce dont je n'avais pas la moindre idée, que ce qui m'a ramené à des souvenirs de mon enfance, même s'il se déroule bien avant ma naissance, Francie étant de la génération de mes parents.

Les boulettes de ma mère, si délicieuses, et dont je n' ai jamais eu l'idée de demander la recette, les boutiques, même si je n'habitais pas vraiment en ville, le moulin à café dont on tournait la manivelle dans la cuisine, les réminiscences du confessionnal, la petite grille qui s'ouvre... Et aussi l'apprentissage de la dactylo "au toucher" (ma soeur au sortir de ses cours m'enseignait cela sur sa petite Olivetti portative !)



1912, Williamburg, quartier déshérité de Brooklyn. Francie à onze ans, un petit frère de dix, une mère qui s'épuise au travail, aimant ses enfants mais dure à la tâche, dure avec elle-même et avec les autres ; un père artiste, éternel adolescent qu'elle adore même s'il assume difficilement son rôle paternel.



Nous allons suivre sa vie jusqu'à son entrée dans l'âge adulte, une vie faite de petits plaisirs, de grandes peines et de beaucoup de difficultés financières. Une vie étonnamment rythmée par la lecture de Shakespeare et de la Bible, en intégralité et on reprend au début !!

Des personnages forts, une vie de petits riens et de difficultés, mais sans jamais baisser la tête. Une vie où on compte chaque sou, mais où on admet que gaspiller (un peu) fait aussi partie des petits plaisirs.



Je n'en dirai pas plus parce que si je commence à raconter, je vais vous en écrire des pages, envie de parler plus longuement de Francie, de Sissy, de l'oncle détesté par le cheval, de Johnny, de la grand-mère venue d'Autriche...



Prévoyez une période où vous avez du temps devant vous, et dégustez ces sept-cents pages. Un vrai coup de coeur.


Lien : https://livresjeunessejangel..
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La joie du matin

La joie du matin se veut une suite au Lys de Brooklyn, même si les noms des personnages ont changé et que leur situation familiale s'est quelque peu modifiée. Exit Brooklyn et bienvenue dans une bourgade du Mid-West américain où Annie, dix-huit ans et Carl, vingt ans sont sur le point de se marier devant le juge de paix en ce début d'automne de 1927. Les deux jeunes gens vont faire l'apprentissage de la vie commune à la dure, lui étudiant en droit sans le sou et elle, peu scolarisée mais pleine de bonne volonté et de joie de vivre.

Le style d'écriture est naïf mais rend compte de façon réaliste des moeurs de cette époque et du fatalisme dans lequel les époux vivaient face à l'arrivée inopinée d'un premier enfant. Le récit s'arrête en juin 1929, avant la krach boursier, et on ne peut que s'imaginer dans quelle précarité ce couple attendrissant se trouverait pendant les années suivantes. Une lecture facile, rapide mais divertissante.
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Le lys de Brooklyn

« Mon Dieu, faites que je sois quelque chose, à chaque instant de chacune des heures de ma vie. »

C'est la prière et l'injonction que se fait Francie, fillette de onze ans née à Brooklyn en 1901 d'une mère courage, Katie Rommely et d'un père alcoolo, John Nolan. Avec son frère Neeley et sa petite soeur Annie Laurie, Francie avance dans la vie avec humour et assurance. L'amour qui se dégage de son foyer, malgré les infortunes et la misère, lui procure assez d'aisance et de confiance en elle pour aplanir toutes les difficultés qu'elle rencontre. Betty Smith, dans ce roman autobiographique, retrace le quotidien d'une famille ordinaire d'un quartier populaire de New York City au début du XXe siècle, avec en arrière-plan le spectre de la 1re Grande Guerre, l'établissement de la Prohibition à travers les États-Unis, les progrès de l'industrie automobile et le droit de vote des femmes. Un portrait réussi et convaincant de ces familles issues de l'immigration irlandaise qui voyaient dans leur nouvelle patrie un accès à l'autodétermination et à la liberté, peu importe les sacrifices et le prix à payer.

J'ai retrouvé dans ce récit des accents du roman de Frank McCourt, Les cendres d'Angela, mais sans le côté triste et désespérant de ce dernier. Je continue avec la suite La joie du matin.
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La joie du matin

J'aime beaucoup cette collection Vintage des Editions Belfond : couverture et choix des textes.



1927 - Carl (Carlton) et Annie vont se marier. Ils s'aiment depuis des mois, lui 20 ans suit des études de droit, elle 18 ans, d'origine irlandaise a dû arrêter ses études afin d'aller travailler et ramener un peu d'argent à la maison.



Ils se marient seuls, sans famille, car des deux côtés cette union n'est pas acceptée : trop jeunes mais aussi incompréhension des parents de Carl. L'une pense que le mariage est précipité par l'arrivée d'un enfant, l'autre que leur fils s'est laissé abusé et va sacrifier ses études.



Ils sont amoureux, ils voient la vie en rose mais sans occulter les difficultés qui les attendent et principalement financières. Nous allons les accompagner pendant les premiers mois de leur union : ils vont se découvrir l'un l'autre véritablement, affronter la faim, le manque et bien d'autres petits événements, heureux ou non. Ils vont faire des projets, se soutenir mais c'est surtout Annie qui va être le moteur. 



Oh qu'elle est attachante cette Annie : elle est curieuse, observatrice, elle a soif d'apprendre et porte le regret d'études qu'elle n'a pas pu suivre. Elle résout les problèmes avec logique, s'attache aux gens qui l'entourent, essaie de comprendre le pourquoi de leur attitude. C'est une optimiste née, elle exploite tout ce qui s'offre à elle. Elle aime Carl mais s'affirme dans le couple, et c'est très moderne pour l'époque, en cherchant sa place, en refusant de sacrifier sa passion pour la littérature et en trouvant les moyens de l'assouvir. 



Une histoire de petites gens, vivant au jour le jour mais ayant de grandes espérances, où chaque dollar est compté, espéré mais en gardant les petits plaisirs de la vie. Leur grande force à ces deux jeunes gens c'est leur amour, qui faillit déraper mais qu'ils ont su faire évoluer au fil du temps et des difficultés, en se parlant, en s'écoutant.



De nombreux thèmes sont abordés : place de la femme, sexualité, grossesse, travail, argent, relations humaines etc... L'écriture est vive, moderne par les thèmes abordés (publication en 1963).



J'avais beaucoup aimé il y a des années Le Lys de Brooklyn du même auteure, roman que je conseille souvent autour de moi : Betty Smith décrit à chaque fois des personnages n tout noirs ni tout blancs, ils sont attachants et pour les deux romans elle évoque la possibilité pour des personnes, même de condition très modeste, de se sortir des difficultés et de s'élever grâce aux livres, à l'écriture. Peut-être une part importante de son propre parcours. 



Si je ne l'écris pas, je peux penser que je serai un auteur, un jour. Si je l'écris, je constaterai peut-être que je ne serai jamais un auteur. Alors de quoi pourrai-je rêver. (...) Valait-il mieux rêver qu'on pourrait au lieu d'essayer de prendre l'énorme risque de constater qu'on ne pouvait pas ? Elle conclut que, pour certains, il était préférable de ne pas tenter de réaliser leurs rêves. (p181)



J'ai passé un délicieux moment, dans un univers un peu désuet mais si attachant.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Le lys de Brooklyn

S’il y a un livre que vous devez lire cet été, c’est celui-là. Le Lys de Brooklyn est une perle, un trésor, un biscuit savoureux qui fond sous la langue. Ce classique de la littérature américaine est étudié dans les lycées et les universités américaines au même titre que Ne Tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee.



Dans son roman, Betty Smith raconte la vie de Francie entre 1912 et 1920. Francie est américaine mais d’origine irlandaise. Elle vit à Brooklyn avec son père Johnny, sa mère Katie et son frère Neeley. La vie de Francie est plutôt misérable. Johnny, le père, est alcoolique. Il est serveur et chanteur dans des réceptions et ne parvient pas à garder un emploi plus d’un mois. Katie, la mère, fait des ménages. Elle reste dévouée à son mari même si elle sent que l’amour s’éteint petit à petit. Quant à Neeley et Francie, ils essaient eux aussi de ramener un peu d’argent en ramassant chiffons et métaux qu’ils revendent afin de gagner quelques sous.



Betty Smith peint avec amour mais aussi cruauté la vie de cette famille pauvre. Même s’ils ont peu d’argent, les Nolan semblent heureux. Ils sont soudés et les petits riens du quotidien font leur bonheur. Ils tentent de s’en sortir par tous les moyens et Katie ne souhaitent qu’une chose: que ses enfants fassent des études pour s’élever dans la société. En effet, sa propre mère, illettrée, lui a répété que l’ascension sociale se ferait par l’instruction. Aussi, Katie impose à ses deux enfants de lire chaque soir une page de la Bible et une page de Shakespeare! Francie est ainsi capable de déclamer des vers tirés des pièces du célèbre dramaturge!



Francie sera ainsi animée d’une rage de s’en sortir tout au long du roman. Elle est vive et intelligente. Elle décide de lire tous les livres de la bibliothèque de quartier dans l’ordre alphabétique. Elle emporte le livre choisi sur son balcon et là, calée entre deux coussins, elle lit et dévore le monde des yeux. Elle observe tout: la voisine qui se prépare pour sortir, le laitier qui revient de sa tournée, les femmes qui étendent leur linge.



Au-delà de la vie de Francie, Betty Smith nous offre un panorama de la société américaine au début du 20ème siècle. L’illettrisme, l’ignorance, la violence sont les codes qui semblent régir ce quartier de Brooklyn. Mais il y a aussi la solidarité, l’amour. Ces hommes et ces femmes sont pauvres mais tentent de s’en sortir dignement à l’image de Katie qui refuse toute charité.



Betty Smith entraîne son lecteur jusqu’aux portes de la 1ère guerre mondiale à travers le regard de Francie. Cette jeune fille pose un regard à la fois naïf et réaliste sur le monde qui l’entoure. Elle a connu la pauvreté, elle connaîtra l’aisance mais elle n’oubliera pas ses racines.



Dans con roman, Betty Smith nous fait vivre quelques heures de ce quartier de Brooklyn. Francie devient une adulte qui peu à peu prend conscience du monde qui l’entoure et qui réussit grâce aux livres et à l’écriture. L’auteur nous offre un roman magnifique, envoûtant qui donne l’impression que les personnages nous appartiennent un peu et qu’ils font partie de notre famille.
Lien : http://carolivre.wordpress.c..
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