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Critiques de Bill James (40)
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À cheval sur une tombe

Ralph Ember, dit Ralph la Panique, patron du Monty, le club dans lequel se retrouve toute la pègre de la ville, mais aussi une partie de la police, a commencé à prendre de l’importance dans la série de Bill James avec le roman précédent, Club. Il est totalement au centre d’À cheval sur une tombe.

En effet, après le braquage décrit précédemment et ses conséquences aussi désagréables pour une partie des braqueurs et des braqués que pour la police, Ember se retrouve assis sur une partie du magot. Bien assez pour susciter des convoitises, mais trop peu à son goût. Sous la surveillance étroite de Harpur et Iles et celle de quelques anciens complices qui se sentent lésés, Ralph cède quelque peu à cette panique à laquelle il doit son surnom. Une panique qui peut s’exprimer de diverses façons : paralysie, crises de culpabilité et besoin de réparer qui va avec, ou explosions de violences. Quand cette incapacité à tenir ses nerfs se mêle non seulement à son avidité mais aussi à son besoin maladif de reconnaissance, il s’engage sur une pente particulièrement glissante. Le meurtre de l’organisateur du braquage, le redouté Oliver le Diplomate, puis l’enlèvement de la fille adolescente de ce dernier et la demande de rançon qui va avec mettent Ember en porte-à-faux. Coincé entre la femme du Diplomate, sa propre famille, la police et les mystérieux ravisseurs, la Panique se retrouve de fait à cheval sur une tombe qui pourrait bien être la sienne.

Ce huitième volet des enquêtes de Harpur et Iles, plus encore que le précédent, laisse un peu les deux policiers de côté pour se concentrer, donc, sur la manière dont Ralph Ember semble, une mauvaise décision en entraînant une autre et le poussant à s’enfoncer un peu plus, creuser sa propre tombe. Ce tourbillon de choix regrettables qui poussent peu à peu Ember dans l’impasse est parfaitement construit par un Bill James qui paraît prendre un véritable plaisir à le malmener et à le peler comme un oignon de roman en roman pour nous en révéler chacune des facettes et construire ainsi un personnage d’une rare complexité.

À la périphérie, Iles et Harpur ne demeurent pas figés. La relation entre les deux hommes évolue lentement mais, sous le couvert de l’humour, les piques se font plus acérées et l’on sent une véritable tension s’installer, laissant présager de heurts à venir.

« - J’adore cette notion, la mer reconquiert des espaces que l’homme a investis, déclara Iles. Il y a des gens que cela terrifie, bien sûr. Ils redoutent l’apocalypse. Personnellement, je me suis toujours senti une affinité avec l’océan déchaîné.

-J’ai entendu certaines personnes évoquer cette ressemblance, chef, dit Harpur.

-Avec quel océan ? demanda Iles.

-Oh, un des meilleurs, chef. »

Bill James maintient le cap : ses romans demeurent de purs romans noirs, et de terribles études des travers humains, en particulier de l’égotisme de ses personnages, flics, voyous, femmes des uns et des autres. L’humour, tout à la fois salutaire et cruel, vient encore renforcer cette noirceur en la teintant d’une bonne dose de cynisme et certainement d’un soupçon de misanthropie. Bref, tout cela est toujours aussi réjouissant.


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À cheval sur une tombe

Bill James est un pseudonyme choisi par l'écrivain Gallois Allan James Tucker, qui écrit aussi sous la nom de David Craig. Dans de nombreux ouvrages de James deux personnages sont récurrents: le détective Colin Harpur et son patron Iles. Dans A cheval sur une tombe, c'est Ralph Ember le pivot de l'histoire. Il a la particularité physique de ressembler comme deux gouttes d'eau à Charlton Heston et la réputation de Rocco Siffredi.



Lire la suite dans mon blog : En effeuillant le chrysanthème
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À cheval sur une tombe

«La duplicité vient d’être élevée au rang de l’art.» Ce trait d’esprit de Desmond Iles vise Ralph Ember qui occupe à nouveau le devant de la scène. Dans « Club », l’épisode précédent, le patron du Monty avait été coopté - bien malgré lui - par une bande qui préparait un braquage. L’opération avait été couronnée de succès si on met de côté les membres du gang abattu et arrêté. Mais une corvée très délicate suit toujours un hold-up fructueux : il faut partager le butin en parts égales. Et ces fortunes bien mal acquises vont aiguiser les surveillances policières, bien sûr, mais aussi les appétits des prédateurs qui s’intéressent de près à cette pluie d’argent liquide. L’étau se resserre sur Ralph et le roman va se focaliser sur sa personnalité complexe. Ce qui compte ici, ce sont ses états d’âmes, il peut se montrer d’une férocité implacable puis d’une grande sensiblerie. Surnommé dans le milieu « Ralph la panique » pour sa lâcheté légendaire, il se montrera dans ce récit opiniâtre et coriace. Les autres truands ont bien tort de ne pas se méfier de lui. Mais la duplicité n’est pas réservée à notre bon Ralphy. Desmond Iles, l’adjoint au chef de la police, et le superintendant Colin Harpur continuent leur vaudeville : mépris, cocufiage et course à l’info. Leurs dialogues sont chargés de cynisme et de sous-entendus. Et c’est cet humour grinçant qui fait le charme de ce roman. L’auteur évacue le contexte politique et les questions sociales dans ce récit écrit au début des années 90. Il se concentre sur les personnalités et les relations entre policiers et truands. Le résultat est détestable et donc délectable…
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Club

C'est ce qui s'appelle se faire « casser la gueule »… le crâne de Ian Preston a été éclaté à coups de clef à molette. Son assassinat peut être lié à ses activités criminelles. Mais tous les regards se portent sur Desmond Iles, l'adjoint du chef de la police, car il était de notoriété publique que son épouse Sarah entretenait une liaison avec le truand. le policier ne fait rien pour contredire la rumeur, au contraire. Il peut compter sur la solidarité de ses collègues qui sauront ne pas poser de questions qui fâchent et ce, malgré les pressions de la hiérarchie et de l'opinion publique. La police est un club dont les membres se serrent les coudes aux moments opportuns. Les truands qui leur font face forment également un club à leur façon. Les membres sont sélectionnés, respectent un code d'honneur et sont capables d'entraide. Et puisque Preston est hors circuit, il faut le remplacer. Ralph, le patron du club le Monty bien connu des lecteurs de la série, est approché. Celui que tout le monde surnomme « la panique » est-il un bon candidat pour une opération criminelle de grande ampleur? Dans ce roman, on retrouve tout le talent de Bill James pour décrire le bouillonnement psychique de ses personnages. Les voilà tourmentés par des inclinaisons contradictoires qui les conduisent vers des chemins déraisonnables. Ils sont attirés par des pôles contraires : vertu ou licence, honorabilité ou crapulerie. Tout repose sur des faux-semblants, l'élégance et la déférence peuvent dissimuler le pire cynisme, la bravade peut masquer l'affolement. Je craignais que mon intérêt pour la série Harpur & Iles baisse à la lecture de ce septième opus. C'est l'inverse qui s'est produit. le roman est un des plus aboutis du cycle et condense tout les qualités de l'auteur gallois. A suivre donc !
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En de bonnes mains

*Voix de velours* Mesdames et Messieurs, veuillez détacher vos ceintures et allumer vos cigarettes, aujourd'hui, le commandant de bord vous propose un roman noir écrit par un maître de l'humour noir britannique.



Le commandant et l'équipage vous souhaitent une heureuse et plaisante lecture dans ce roman noir qui a tout d'une comédie du pouvoir entre flics et truands.



Nous volons depuis 15 pages et la température extérieure est de -7C°.



La vitesse de lecture est constante, même si la commandante est aux aguets, une pénurie pouvant arriver à tout moment…



Mesdames et messieurs, on nous signale du poste de pilotage des turbulences entre l'écriture du roman et la commandante de bord, Belette. Nous volons depuis à peine 30 pages pour le moment et la vitesse de lecture a diminuée fortement.



D'après les infos du steward en chef, la commandante survole le roman en diagonale et même ça, c'est pénibles, d'après elle. Ses radars ne détectent rien d'intéressant et selon les instruments du bord, c'est insipide, ce roman noir.



Mesdames et messieurs, attachez vos ceintures, les turbulences sont telles que le roman pourrait voler de ses propres ailes dans la cabine… Éteignez aussi vos cigarettes, l'autodafé n'est pas loin…



Mesdames et messieurs, atterrissage va avoir lieu plutôt que prévu, la commandante de bord a jeté le roman et pense sortir un autre plan de vol, quelque chose de plus aguichant, d'après mes sources auprès du steward en chef.



La commandante de bord parle d'un moteurs poussifs, de turbine ne turbinant pas, de personnel de bord à chier (que les passagers pardonnent à l'humble hôtesse de l'air que je suis), d'un plan de vol où l'humour noir devait avoir pris ses congés annuels ou d'un 4ème de couverture menteur.



Nous sommes au regret de vous dire que nous nous allons nous poser en vitesse et choisir une autre destination pendant que ce plan de vol là va aller servir de cale à une roue d'avion dans un hangar en pente douce.



Nous vous remercions pour le voyage, en espérant vous retrouver bientôt sur nos lignes, pour un vol un peu moins fade que celui qui fut le votre car malgré le titre, la commandante de bord n'a pas été "en de bonnes mains".


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En son absence

Pas un avis sur Babelio, mais une moyenne faite avec quatre notes, que j’aimerai bien voir expliciter, parce que si je devais noter ce livre (je déteste noter des livres, je suis déjà contre les notes au collège, alors pour les livres, n’en parlons pas), je lui mettrai au-dessus de la moyenne.

Il n’est pas un roman policier comme les autres, il est le roman policier des coulisses. Non, nous ne suivrons pas le policier en mission d’infiltration, nous ne serons pas derrière lui, pas à pas, nous ne tremblerions pas derrière lui quand il sera à deux doigts d’être découvert, nous ne nous réjouirons pas quand il fera des découvertes significatives pour l’enquête qu’il sert. Nous ne partagerons pas ses sentiments, sa fierté, sa solitude, sa volonté d’en mettre un bon coup pour faire progresser cette enquête qui dure depuis huit ans. Huit ans sans que jamais la police, qui a mobilisé bon an mal an une dizaine d’hommes, ne parvienne à trouver la moindre preuve contre cette entreprise criminelle, qui n’est pas jugée criminelle puisqu’en vingt ans d’existence, elle semble ne jamais être sortie des clous. Non, nous ne lirons rien de toutes ses étapes imposées, davantage par le cinéma que par la littérature policière.



Nous nous dirons simplement : « la police, quelle bande de couillon ». Oui, c’est abrupte.



Esther Davidson est adjointe de la police, et elle a envie d’infiltrer un de ses hommes. Le séminaire de la police à laquelle elle assiste la convainc : oui, c’est possible, c’est faisable, et les témoignages de l’agent A et de l’agent B la confortent dans cette décision, qu’elle avait fortement envie de prendre. Puis, elle a elle-même été une agent infiltrée, elle sait donc ce que cela fait d’être ainsi sur le terrain, seule d’être quelqu’un d’autre, et d’être quelqu’un qui permet à l’enquête d’avancer de manière significative. Elle a sans doute oublié qu’elle a dû être exfiltrée en urgence, contre l’avis de son supérieur, qui s’est retrouvé à vendre des saucisses sur les marchés, parce qu’elle avait raison, elle avait vraiment été découverte.

Elle oublie aussi une absence, celle d’Iles, policier charismatique s’il en est. L’infiltration, il sait ce que c’est : il a infiltré un agent et des années après tout le monde s’en souvient, tout le monde, surtout lui : son agent a été massacré, les deux coupables supposés acquittés, puis retrouvés mystérieusement massacrés. Cet agent infiltré, il pense à lui sans arrêt, et si Esther l’avait écouté ne serait-ce qu’une seule fois, elle aurait renoncé. S’il était venu au séminaire, il l’aurait peut-être fait reculer, sauf qu’il a pensé que son absence en dirait bien plus que sa présence. A-t-il eu tort ? Il était en tout cas attendu par les deux ex-agents infiltrés, qui pensaient riposter vaillamment à ses questions. Comment riposter à une absence ?



Iles est également absent, quasiment absent de l’intrigue. Ses rares apparitions n’en sont que plus cinglantes. En effet, le livre devient un livre de procès, du coupable possible, des résumés de la juge – j’ai découvert cette pratique anglaise – et du fait que la justice semble ne pas pouvoir passer – tout simplement parce qu’il manque encore et toujours ses fameuses preuves, et que la police a manqué de prendre des précautions.



Oui, s’il n’y avait pas mort d’hommes et de femmes aussi, voir la déconfiture de la police, la manière dont l’agent infiltré a été manipulé serait presque risible. Ce n’est plus (ce n’est pas ?) une mission d’infiltration, c’est une lutte pour imposer l’agent que l’on a choisi, au détriment de celle choisie par le responsable de l’infiltration. Parce que c’est un homme, et que c’est moins risqué. Parce qu’il est célibataire, elle est fiancée, et tant pis si Esther enjolive un peu la réalité : c’est elle qui paiera les pots cassés si la mission foire. C’est elle qui vivra avec, effectivement.

Esther. J’ai eu franchement du mal avec elle, non d’un point de vue professionnel, mais d’un point de vue personnel. Comment peut-elle vivre avec un mari comme le sien ? Merci de ne pas me dire qu’elle l’aime au point d’en oublier ce qu’il lui fait subir. Pour qualifier leur relation, j’hésite entre « elle est toxique », ou « elle est sado-masochiste ». Elle est sans doute un mélange des deux. Leurs dialogues sont d’ailleurs un chef d’oeuvre – ou comment fait-elle tout pour choisir les mots qui ne vont surtout pas mettre le feu aux poudres, un art de la communication trop souvent réservé aux femmes maltraitées.

De nombreuses enquêtes d’Iles restent à traduire… J’aimerai bien lire la suite en VF, nous avons de très bons traducteurs en France (ce volume est traduit par Danièle Bondil), parce que l’absence d’Iles se prolonge – cette enquête date de 2008, dix autres ont été publiées depuis.
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Franc-jeu

Problème pour Sarah, épouse du chef-adjoint de la police Desmond Iles : venue avec son amant, truand à la petite semaine, dans un club mal famé, elle a assisté à une scène troublante. Un homme gravement blessé venu se réfugier dans le bar en a été extrait par un groupe d’hommes qui, de toute évidence ne lui voulait pas de bien. A-t-elle été témoin d’une exécution ? La question la hante, mais impossible d’en parler à son époux. Toutefois, la pression va se faire de plus en plus forte au fur et à mesure que des menaces vont les viser elle et son amant et que, de leur côté, Desmond Iles et Colin Harpur, enquêtent sur l’éventuel déclenchement d’une guerre des gangs dans leur ville.

Le titre du cinquième roman mettant en scène Harpur et Iles relève bien entendu de l’antiphrase. Personne ici ne joue franc-jeu. Ni la police, ni les gangsters, bien entendu, et encore moins Sarah Iles, cherchant à dissimuler à tout prix sa liaison, et Desmond Iles faisant tout son possible pour fermer les yeux sur celle-ci, qu’il ne peut que voir, sans pour autant y arriver.

C’est tout l’intérêt de ce roman de Bill James que de renvoyer dos à dos vérité et mensonge, policiers et criminels. Avec son cynisme habituel, l’auteur britannique montre combien les frontières entre les uns et les autres sont fines et mouvantes, et à quel point les principes et les valeurs que chacun se targue d’avoir ou de défendre sont régulièrement écartés quand ils ne sont pas purement et simplement piétinés.

Tout cela est fait avec finesse et surtout une réjouissante ironie malgré la violence de l’histoire. James prend en effet un malin plaisir à montrer combien les différences entre les uns et les autres sont toutes relatives, jusqu’à une fin dans laquelle il préserve une certaine ambigüité. Au-delà de l’intrigue, juste assez alambiquée pour maintenir un certain suspense, l’intérêt de Franc-jeu tient avant tout à ces questions morales, et à la forme choisie par l’auteur pour les mettre en exergue, particulièrement des dialogues ciselés qui caractérisent avec humour les personnages.

Par ailleurs, après s’être focalisé sur Harpur et sa famille, il dévoile ici l’intimité du cynique Desmond Iles, le rendant plus complexe encore. Le monde que James a créé commence à réellement s’ordonner, ses personnages continuent de se révéler dans toute leur profondeur et avec leurs contradictions. C’est remarquablement fait.


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Franc-jeu

Le problème avec le mariage, c’est qu’il dure plus longtemps que la passion amoureuse. Le chef-adjoint de la police Desmond Iles en fait l'amère expérience. Avec Sarah, les ébats fougueux des débuts ont fait place à une intimité toute relative qui se limite à remplir en duo les mots fléchés du Times. Alors Madame se console ailleurs. Dans les romans précédents, elle avait trouvé du réconfort auprès d’un collègue policier de son mari. Bonjour l’ambiance dans le service... Il a été remplacé depuis peu par un… truand notoire, Madame s’encanaille. Les tourtereaux se rencontrent dans un club fréquenté par le milieu. Et un soir, Sarah Iles, Mme l’épouse du chef-adjoint de la police, assiste à un règlement de compte dont elle ne pourra rien dire à son époux. Et pourtant l’agression est importante puisqu’elle est le point de départ d’une guerre entre les deux gangs qui tiennent la ville. Ce cinquième opus est surprenant car Colin Harpur et Desmond Iles passent au second plan. Ils sont supplantés par Sarah Iles qui s’est mise dans une situation délicate. La voilà partagée entre ses principes et ses désirs. L’amour d’un beau truand peut vous faire basculer du mauvais côté. Nous suivons également les manigances d’un parrain qui cherche à se débarrasser d’un rival. Le roman repose sur le renseignement (les indics ont une nouvelle fois un rôle clef) et la manipulation. Les apparences sont trompeuses, tout n’est que mensonge et dissimulation. Franc-jeu tire sa force de la complexité et de l’ambiguïté de ses personnages mais s’embourbe parfois dans des monologues intérieurs qui ralentissent l'histoire.
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L'inspecteur est mort

Au cours de cette nouvelle enquête, Harpur et Iles vont être confrontés à des règlements de comptes dans le milieu de la drogue.

Enfin ….Le retour de Harper et Iles. Oui je suis fan ! On retrouve ici le microcosme familier de Bill James et son humour mordant et pince-sans-rire. Dense, nerveuse, ironique, l'écriture de Bill James est un modèle du genre.Un auteur de qualité qui m’étonne un peu plus à chacun de ses roman.

Si vous n'avez jamais lu Bill James, alors foncez !


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Le Big Boss

Je découvre la série Harpur et Iles avec cet opus, découvrant en même temps que de nombreux titres n’ont pas été traduits en français – ou restent encore à traduire pour le plus grand plaisir des lecteurs, c’est selon. Ce n’est rien de dire que ce n’est pas vraiment l’entente entre eux. C’est encore moins l’entente avec le chef de la police, Mark Lane, qui sort tout juste d’une grande dépression nerveuse et ne va pas vraiment bien. En plus, l’affaire qui leur est tombée dessus est tout sauf facile, paisible, jouable. Que des revendeurs de drogue de réseaux différents se tirent dessus, en pleine rue, en pleine journée, est déjà hautement pénible (que fait la police, franchement ?) mais qu’une gamine de treize ans ait été tuée, alors là, franchement (bis), rien ne va plus. Surtout, il ne faut pas longtemps avant que la police ne découvre – et ne garde l’information pour elle, après tout, enquêter, c’est enquêter, on ne va pas tout dire à la presse, qui laisse sous-entendre que la police « couvre » le chef des dealers. Ce n’est pas vrai, puisque ce n’est pas lui le responsable. Il faut pourtant bien le trouver. Il faut pourtant parvenir à s’entendre dans la police, entre ceux qui veulent infiltrer un policier dans l’un des réseaux de drogue, et ceux qui ne veulent surtout pas, se rappelant le désastre récent qui a entraîné la mort d’un policier infiltré.

De l’autre côté, nous avons le chef du réseau. Il est un homme qui a plus de points communs avec les policiers qu’on ne le pense. Il réfléchit toujours à ce qui se fait, ne se fait pas, est bouleversé par la mort de Mandy parce que franchement, il n’avait absolument pas voulu cela, et croit ses hommes quand ils lui disent qu’ils n’ont pas tiré sur elle. Il tient à une certaine forme de respectabilité : il a une maison somptueuse (qui n’est pas sans rappeler celle du chef de la police), il est séparé de sa femme et a la garde de ses enfants (la justice est bien faite), Il a aussi des contacts privilégiés avec un policier, qui le tient, moyennant finance, informé de beaucoup d’événements, et ne rêve que d’une collaboration plus poussée avec la police « comme cela existe ailleurs », dit-on. Autant vous dire que l’image de la police en prend sérieusement un coup si tel est le cas ! Le livre a été écrit en 1996, et je trouve bon de m’en souvenir, et aussi de lire des polars des années 90, un peu oublié à notre époque où l’on zappe énormément. En tout cas, c’est quasiment la guerre dans les services de police, pas seulement une guerre ouverte, non, mais une guerre où toutes les ruses sont permises pour parvenir à ses fins, surtout quand un (oui, il suffit d’un) policier est un « ripoux » . Je ne me permettrai pas de juger son intelligence : son sens de la ruse, du louvoiement, son instinct de protection sont très forts. Pour le sens de la justice, le véritable rôle de la police, vous repasserez.

En lisant ce livre, j’ai vraiment eu l’impression de voir une police débordée, débordée par l’ampleur du trafic de drogue, qui contamine même les tous jeunes adolescents, débordée par les luttes internes, le mal-être des policiers, la corruption aussi, et les « gangsters », ayant un souci de respectabilité, tout en subissant des luttes, internes et externes. Je n’ai garde d’oublier les vies sentimentales des uns et des autres, très compliquées. Et si les « gangsters » s’expriment de manière châtiée, ce n’est pas vraiment le cas des policiers.

Un auteur que je suis ravie de (re) découvrir.




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Le Big Boss

Quand la morale des brigands rejoint celle des policiers... Bon polar britannique. Ca m'a changé des schéma nordiques...
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Le Cortège du souvenir

j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit : de prime abord je l'ai trouvé confus, désordonné, stroboscopique ; quelques longueurs dont il est aisé de se dispenser ; mais j'ai lu d'une traite, voulant connaître la suite et la fin ! des thèmes classiques : le bien contre le mal, l'amour, la mort, la vengeance, la justice ; des personnages paradoxaux, à deux visages, ambivalents ; les méchants ne sont pas définitivement et complètement méchants, les bons ne sont pas des anges respectueux de la loi indemnes de tentations et de faiblesses ; les relations humaines sont finement décrites, sans longueur ni psychologie en guimauve ;
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Le Cortège du souvenir

Romans, récits autobiographiques ou films, la figure du policier infiltré dans une organisation criminelle est devenue un motif habituel du genre noir ou policier. Pas étonnant qu’on la retrouve chez Bill James qui, en 1987 (date de parution originale), décide d’en faire le thème du Cortège du souvenir.

L’infiltré, ici, s’appelle Ray Street. Jeune policier ambitieux, il a, sous les ordres de Colin Harpur, pénétré au cœur de l’organisation de Jamieson. Plus encore, il a pénétré le lit de Jamieson, chef de gang sociopathe tombé amoureux de celui qu’il croît être un jeune voyou dévoué. Mais une livraison de drogue à laquelle participe Street se passe mal ; la police veut faire tomber Jamieson et retirer au plus vite Street du dispositif. Sauf que ce dernier est allé trop loin pour accepter d’abandonner une mission pour laquelle il a franchi nombre de barrières morales.

Ça n’est là que le début de ce troisième volet de la série mettant en scène Harpur et Iles. Car Bill James, aime les ruptures et commencer réellement ses romans là où d’autres arrêteraient les leurs. La destinée tragique de Street est inéluctable. On le sait très tôt. Et les dilemmes qui agitent Harpur, coincé entre un Street trop impliqué pour vouloir se retirer et une hiérarchie effrayée moins par les risques que prend leur agent que par ceux de voir révélées les compromissions qu’il a acceptées pour mener sa mission, ne font que mettre l’accent sur cet inévitable dénouement fatal.

Street va mourir. On le sait et, d’une certaine manière, lui-même comme Harpur, Iles ou le chef Lane le savent aussi, ce qui n’empêche nullement Bill James, dans une première partie de son roman de faire progressivement monter la tension et de captiver le lecteur.

Vient ensuite le temps de la justice. Ou, comme cela apparaît très vite, le temps de la vengeance. Car pour traduire un criminel devant la justice, il faut des preuves. Et un criminel aussi retors que Jamieson n’en laisse pas. Il convient donc de les fabriquer. Et James de jouer encore une fois avec ses personnages principaux. Harpur, encore et toujours accablé sous le poids de divers fardeaux – la mort de Street dont il se sent nécessairement responsable, sa liaison avec Ruth Avery – et Iles, cynique, opportuniste, toujours prêt à sacrifier des pions pour sauver sa place mais par ailleurs convaincu qu’il est impossible pour son institution de montrer un quelconque signe de faiblesse vis-à-vis du crime organisé. Ainsi se joue une nouvelle alliance de circonstances qui ne fait que tendre encore les relations entre les deux hommes et les placer en porte-à-faux vis-à-vis de leur hiérarchie, mais aussi de leurs troupes.

D’un motif classique, Bill James arrive donc finalement à tirer un roman très dense derrière une structure étonnante qui utilise volontiers l’élision pour mieux avancer sans accumuler les explications fastidieuses. Il pose par ailleurs un certain nombre de questions morales – et notamment sur la manière dont on s’accommode ou pas des arrangements avec la sienne propre – et, surtout, creuse encore et toujours l’étude de caractères de ce groupe de policiers en équilibre sur une ligne jaune qu’ils franchissent régulièrement.

Conjuguant la force de l’intrigue et l’épaisseur du fond, Le cortège du souvenir apparaît comme l’un des meilleurs romans de cette série d’une rare qualité.


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Le Cortège du souvenir

La cérémonie d'hommage à Ray Street est émouvante. Une plaque de verre au nom du jeune inspecteur mort en service est dévoilée dans le hall du quartier général de la police. Des officiels glissent quelques mots de réconfort aux parents du défunt. Ray a été abattu alors qu’il participait à une opération d'infiltration d’un réseau de trafic de drogue. Dans cette affaire, tout implique le caïd de ce réseau surnommé « Vous savez-qui » et son lieutenant. Mais les deux hommes, prudents et défendus par des avocats hors de prix, échappent à toute condamnation. Les collègues de Ray ne décolèrent pas. Desmond Iles mû par un puissant (et surprenant) esprit de corps presse Colin Harpur d’aboutir à un résultat, quels que soient les moyens mis en œuvre. La fin justifiant les moyens, notre duo va une nouvelle fois franchir la ligne rouge sans s’imposer aucune limite. Vous ne trouvez aucune preuve ? Alors fabriquez-en. Desmond Iles est détestable et... fascinant, il peut se montrer tour à tour fleur bleue et cynique, courtois et sarcastique, conformiste et brutal. Colin Harpur semble moins retors, son attitude offre un contraste saisissant avec celle de son supérieur. La grande force de Bill James est de composer une psychologie ambigüe à chacun de ses personnages. Ils sont remplis de paradoxes. Policiers et truands ont toujours deux visages et semblent dominés par leurs faiblesses et leurs pulsions. Si ce troisième volet de la série "Harpur et Iles" ne redore pas le blason de la police, il reste une valeur sûre du polar anglais.
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Lettres de Carthage

J'ai beaucoup aimé ce roman noir épistolaire qui distille une atmosphère lourde, angoissante, délétère. La fin m'a un peu déçue même si elle explique tout, forcément; j'avais imaginé autre chose.
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Lettres de Carthage

Vince et Kate viennent d'emménager dans un quartier chic de la banlieue d'Exeter et font la connaissance de Jill et Dennis Seagrave, leurs charmants voisins dont la villa les fait rêver. Mais derrière cette perfection affichée, les Seagrave semblent cacher un lourd secret



Le Bill James annuel par lequel notre auteur continue la chronique de sa «bande de flics», dont nous avons fait la connaissance dans Raid sur la ville, Lolita man, et retour après la nuit. Bill James nous étonne par sa liberté de ton, le côté retors de son intrigue et de ses personnages. Et ses personnages - Flics ou voyous - ne jouent jamais franc-jeu, c'est ce qui les rapproche. Ave Bill James c’est noire, féroce, pitoyable, cynique, et souvent très drôle. Et on aime son ironie grinçante

Un énorme coup de cœur


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Lettres de Carthage

Original par la forme : c'est un roman épistolaire, je n'ai pas du tout réussi à m'intéresser à l'histoire de ces voisins !

Kate et Vince viennent d'emménager dans un beau quartier de banlieue en Angleterre, Kate est intriguée par ses voisins Jill et Dennis qui semblent vivre une vie rêvée...

Derrière cette apparence se cache une étrange relation que l'on découvre petit à petit et qui réservera bien des surprises à Kate.

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Lettres de Carthage

Roman épistolaire dans le style de ceux du 18è siècle (que j'adore) c'est a travers les lettres envoyées par un jeune couple à leurs parents, amis, etc...qu'on en apprend un peu plus à chaque page. Le mystère demeure cependant jusqu'à la dernière ligne. Vrai thriller, un Wilkie Collins moderne, un régal à lire.

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Lettres de Carthage

En littérature comme dans la vie en général, je n’aime pas que l’on me mène en bateau. Cela a tendance à susciter chez moi une vive aigreur, une amertume à peine dissimulée derrière des faux-semblants de façade. « Tu croyais me prendre pour une dinde, petit malin ? Je m’en étais bien rendue compte, haha ! » Haha, mon rire a la jaunisse. Bill James m’a tiré par le bout du nez du début à la fin de ses lettres de Carthage, et alors même que je m’affaire comme une dératée sur mon clavier, je demeure coite devant tant de crédulité. Je me demande encore comment cette lecture, que j’aurais tendance à qualifier de pénible, a réussi à me berner comme une débutante. Mais revenons au commencement, si vous le voulez bien.



Vince et Kate viennent d’emménager dans une banlieue anglaise huppée, et très vite, cette dernière se prend au jeu des ragots de voisinage. Intriguée par le comportement du couple Seagrave, la jeune femme est loin de s’imaginer ce qu’il se passe derrière les rideaux de la belle propriété. Bill James signe un récit noir déroutant, dont la lecture laborieuse ne manquera pas de laisser le lecteur abasourdi par une conclusion explosive.



Les lettres de Carthage s’inscrivent dans la lignée des romans épistolaires du XVIIIè, registre que je honnis au plus haut point (n’en déplaise aux amateurs du genre). Cela étant, j’ai eu un mal fou à rentrer dans l’intrigue, à réfréner mon envie de sauter de nombreuses longueurs et digressions pour comprendre le but de ce roman. Si les nombreuses missives assemblées dans l’ouvrage peuvent sembler confuses de prime abord, ce qu’est à l’aune des dernières pages – lignes – que l’on entrevoit enfin un semblant de réponse. Malgré un twist final épique et renversant, l’ouvrage, déjà succinct, aurait à mon avis gagné à être raccourcit. Il n’en demeure pas moins que la construction des Lettres de Carthage ne peut laisser insensible, et que Bill James s’inscrit comme une plume détonante dans le registre éclusé du roman noir.

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Lettres de Carthage

Malgré son titre antique, il ne s'agit pas du récit des guerres puniques qui ont opposé Carthage à Rome, mais d'un roman qui revendique l'appellation thriller. Carthage est le nom prétentieux donné à une villa d'une banlieue chic d'Exeter, où les maisons sont largement espacées, dotées de quatre ou cinq chambres, pourvues de beaux jardins devant et derrière, de haies touffues, de garages conçus pour abriter deux voitures, et de lanternes de fiacres disposées le long de larges terrasses. Vince et Kate viennent d'emménager dans ce qui ressemble à un ghetto de riches et sont voisins de Jill et Dennis Seagrave, présenté par l'auteur comme un adepte de l'art topiaire, admirateur d'Alain Delon et hypocondriaque. Nobody's perfect !





Les Seagrave, au lieu de parler à leurs voisins et de se parler, écrivent : à leur famille, mère, amis, frère, soeur, ancienne maîtresse, à n'importe qui. Ils passent leur temps à noircir du papier. Le lecteur est promené de fantasmes en probables mensonges sans jamais pouvoir appréhender où se trouve le moindre embryon de vérité, ni comprendre où l'auteur veut l'entraîner. Dans les lettres qu'elle envoie à ses parents, Jill évoque avec une totale absence d'émotion les sévices que son mari lui infligerait avant de leur parler sur le même ton, de la météo ou d'ajouter quelques réflexions banales, pour ne pas dire débiles, sur la guerre en Irak ou les événements d'Irlande, qui semblent plaquées là pour faire du remplissage.





Je n'ai pas réussi à m'intéresser à ces personnages déplaisants plus perturbés les uns que les autres, aux motivations floues. Je n'ai pas compris ce roman ennuyeux qui raconte la vie de gens qui s'ennuient dans leur jolie villa, qui rédigent des missives dans un style ampoulé, pédant, anachronique au XXIème. L'entreprise de Bill James est ambitieuse mais pour réussir un roman épistolaire, il ne suffit pas de singer un style pseudo-victorien. Ce n'est que mon avis !
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