Citations de Blaise Pascal (777)
L'amour n'a point d'âge, il est toujours naissant.
On mourra seul. Il faut donc faire comme si on était seul.
Le mal est aisé. Il y en a une infinité.
La vérité est si obscure et le mensonge si bien établi, qu'à moins d'aimer la vérité, on ne saurait la reconnaître.
Il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent voir qu'elle et assez d'obscurité pour ceux qui ont une disposition contraire.
....... Deux excès : exclure la raison, n'admettre que la raison .......
"Le moi est haïssable. Ainsi ceux qui ne l’ôtent pas, et qui se contentent seulement de le couvrir, sont toujours haïssables. Point du tout, direz vous ; car en agissant comme nous faisons obligeamment pour tout lemonde, on n’a pas sujet de nous haïr. Cela est vrai, si on ne haïssait dans le moi que le déplaisir qui nous en revient. Mais si je le hais, parce qu’il est injuste, et qu’il se fait centre de tout, je le haïrai toujours. En un mot le moi a deux qualités ; il est injuste en soi, en ce qu’ils se fait le centre de tout ; il est incommode aux autres, en ce qu’il le veut asservir ; car chaque moi est l’ennemi, et voudrait être le tyran de tous les autres. Vous en ôtez l’incommodité, mais non pas l’injustice ; et ainsi vous ne le rendez pas aimable à ceux qui en haïssent l’injustice : vous ne le rendez aimable qu’aux injustes, qui n’y trouvent plus leur ennemi ; et ainsi vous demeurez injuste, et ne pouvez plaire qu’aux injustes."
"ce même homme qui passe les jours et les nuits dans la rage et dans le désespoir pour la perte d’une charge, ou pour quelque offense imaginaire à son honneur, est celui là même qui sait qu’il va tout perdre par la mort, et qui demeure néanmoins sans inquiétude, sans trouble, et sans émotion. Cette étrange insensibilité pour les choses les plus terribles dans un cœur si sensible aux plus légères ; c’est un enchantement incompréhensible, et un assoupissement surnaturel."
91. D'où vient qu'un boiteux ne nous irrite pas et un esprit boiteux nous irrite ? A cause qu'un boiteux reconnait que nous allons droit et qu'un esprit boiteux dit que c'est nous qui boitons.
Le cœur a ses raisons que la raison ignore.
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Pourquoi ?
Tout simplement parce que pour ce philosophe, adepte de la logique irréfutable et du raisonnement mathématique, croire en Dieu est un acte qui ne passe pas par la raison, mais par le cœur.
(pause philo )
Quand on lit trop vite ou trop doucement on n'entend rien.
Quand nous ne pouvons pas empêcher l’action, nous purifions au moins l’intention ; et ainsi nous corrigeons le vice du moyen par la pureté de la fin. Voilà par où nos Pères ont trouvé moyen de permettre les violences qu’on pratique en défendant son honneur ; car il n’y a qu’à détourner son intention du désir de vengeance, qui est criminel, pour la porter au désir de défendre son honneur, qui est permis selon nos Pères.
Quand je considère la petite durée de ma vie absorbée dans l’éternité précédente et suivante, memoria hospitis unius diei praetereuntis, le petit espace que je remplis et même que je vois abîmé dans l’infinie immensité des espaces que j’ignore et qui m’ignorent, je m’effraie et m’étonne de me voir ici plutôt que là, car il n’y a point de raison pourquoi ici plutôt que là, pourquoi à présent plutôt que lors. Qui m’y a mis ? Par l’ordre et la conduite de qui ce lieu et ce temps a‑t‑il été destiné à moi ?
Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos, dans une chambre.
On se persuade mieux pour l'ordinaire, par les raisons qu'on a soi-même trouvées, que par celles qui sont venues dans l'esprit des autres.
10 - 737 Pensées sur l'esprit et le style
Rien n'est si insupportable à l'homme que d'être en plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent, il sortira du fond de son âme l'ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir.
62. Il est dangereux de dire au peuple que les lois ne sont pas justes, car il n'y obéit qu'à cause qu'il les croit justes.
Deux excès : exclure la raison, n'admettre que la raison.
(Pensées 253)
Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale.
Mais, mes pères [ jésuites ], la corruption des mœurs que vos maximes apportent est digne d'une autre considération, et nous pouvons bien faire cette demande avec le même Tertullien : "Faut-il rire de leur folie, ou déplorer leur aveuglement ?"