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Citations de Boris Quercia (134)


On trouve toujours les bonnes réponses après coup.
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Je sens à chaque pas le pistolet se balancer doucement dans mon holster sous mon bras. Ce simple objet est pour moi comme le destin. Le ranger dans son étui tous les matins est un appel au malheur. À un moment donné, il faut bien dégainer. Enlever la sécurité, appuyer sur la détente, et après tu ne sais même plus qui tu es. Tu ne vois plus que de la cervelle éparpillée autour de toi.
Quand je pense que Yesenia était la petite fille qui s’asseyait sur le pas de la porte des voisins.
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[...] Ne sois pas méchant, elle me dit, à quelques mètres de distance. – Je ne suis pas méchant, un peu con peut-être. – Ne sois pas con, alors. – Dis-moi ce que tu veux et va-t’en. – Moi non plus, je ne veux rien. Je voulais tuer quelqu’un avant, tu te rappelles ? Mais ça a mal tourné. »
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Un flic n’est pas là pour faire respecter la loi. Un flic est là, comme presque tout le monde, pour exécuter des ordres, des mandats. Arrêtez tel type. Enquêtez sur tel autre. Suivez cette dame, découvrez qui a envoyé ce mail. Si on ne supportait pas les injustices dans ce monde, on ne pourrait plus allumer la télé et regarder les informations. En fait, ce qui nous préoccupe vraiment, c’est arriver à la fin du mois, en vie d’une part, avec un peu d’argent de côté si possible d’autre part. Car être vivant sans un rond, ce n’est pas être vivant.
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Plusieurs pistolets mitrailleurs nous tirent dessus et les balles ricochent de partout, je suis planqué dans un cagibi où sont entreposées des bouteilles de gaz et les balles me sifflent aux oreilles.
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Tandis que Buda parle, les écrans de la salle s’animent à nouveau et affichent des scènes de la vie courante, capturées par la vidéosurveillance de la City. Des carrefours, des couloirs du métro… Régulièrement, une des caméras se fixe sur quelque chose puis zoome sur des électroquants qui sont tournés vers la caméra. Buda poursuit en me regardant droit dans les yeux, semblable à ces troquants qui se savent observés :
« Certains croient que les compilateurs introduisent des fragments de codes dans les systèmes de la City, pour tromper les protocoles de contrôle. Mais si ce n’était que ça, ce serait facile à régler. Le problème est ailleurs. Les premiers codes de toutes nos machines ont été écrits il y a plus d’un siècle. Sur ces codes, on en a réécrit d’autres, et ainsi de suite. Des millions de couches de code se sont ainsi superposées, pérennisées, compactées au fil du temps. Nécessitant chaque fois moins d’espace. Il y a une infinité de fractions entre le 1 et le 2. Comme avec les couches géologiques, nous pouvons examiner nos machines et remonter très loin dans l’histoire. Nous le pouvons, mais jamais nous ne trouverons où se cache l’erreur. Car il y a une erreur dissimulée parmi tous ces codes. Personne ne sait si elle est arrivée là par hasard ou si quelqu’un l’a introduite, dans un passé lointain, malgré tous les processus de sécurité. Et on ne le saura jamais. Il n’y a aucun moyen de décompresser le tout pour faire des recherches sans revenir à un passé préélectrique chaotique. »
Alors que Buda termine sa phrase, les écrans de l’immense salle montrent toutes sortes d’aberrations et d’accidents, depuis les événements d’Oslo jusqu’à aujourd’hui. Certains sont connus de tous, mais je vois aussi, répétées en séquences rapides, de toutes petites étrangetés, des erreurs bêtes et anecdotiques. Je pense à mon troquant et à ses anomalies, que j’ai choisi d’ignorer. Buda continue à parler et son ton inchangé devient inquiétant. Je me dis que ce n’est peut-être pas Buda, mais une copie de lui-même. Un de ces électros ultrasophistiqués dont on parle mais que personne n’a jamais vu.
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Il n’y a presque plus personne au poste, seulement quelques collègues de garde qui racontent des blagues et rient bruyamment autour d’un bureau, en espérant que la nuit sera tranquille. Je sors et je marche lentement, prenant tout mon temps, car je n’ai aucune envie d’arriver à l’appartement. Je me sens mieux dans les rues du centre-ville, qui commencent à se vider.
Des chariots de vendeurs de nourriture apparaissent à tous les coins de rue, ainsi que toute la faune nocturne du centre-ville : une communauté de zombies qui fouillent les ordures ou qui cherchent un coin pour se faire un lit avec des cartons et s’abriter de l’air glacial venant de la Cordillère. Je relève le col de ma veste, j’allume une clope, je mets les mains dans mes poches et j’avance tranquillement vers le fleuve. J’aime marcher comme ça, la clope au bec, en recrachant la fumée par les narines, relié à la cigarette comme si c’était ma bouteille d’oxygène.
Devant moi, à soixante mètres, je vois l’enseigne rouge du Xan Wan. C’est un restaurant chinois à l’intérieur d’une galerie marchande près de la rue Mapocho. Un mauvais chinois. De ceux qui utilisent de la viande de chat, et ce n’est pas une blague. Il y a quelques mois, on a arrêté le propriétaire pour trafic de drogues. J’ai dû moi-même le faire sortir du placard où il s’était caché. Je ne sais pas si le pire pour lui était de se coltiner un flic ou un inspecteur sanitaire. L’endroit ne respectait visiblement aucune norme. Les rats trottinaient sans crainte sur le comptoir, les mouches voltigeaient par centaines. Il est toujours en taule, le Chinois. On a trouvé deux kilos de cocaïne dans sa cuisine. Ses clients étaient les employés du centre-ville. Il leur livrait la marchandise en même temps que les wontons, un véritable service à domicile, il gagnait bien sa vie, le Chinois.
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Si la vie n'est plus possible, il restera toujours les rêves pour nous sauver.

(P194)
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La vie ne serait d'ailleurs pas si mal si on pouvait toujours rester à la surface des choses. Mais la couche de glace de notre lac intime est mince, et on passe régulièrement à travers.

(page 76)
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Ça ne sert à rien de se rappeler un rêve. C'est comme les souvenirs, ils deviennent inutiles quand on passe dans l'au-delà. (15)
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Les enterrements, c’est pas mon truc.
Je continue à regarder le cercueil, m’attendant à tout moment à voir Jiménez se lever et nous dire que c’était une blague. Il avait son sens de l’humour, mon collègue, il m’a fait le coup une fois à la morgue. Il s’était couché sur une des civières, recouvert d’un drap, vous imaginez la suite… Mais de cette farce-là, il n’en sortira pas. C’est la blague finale, le clou du spectacle, et ce n’est pas drôle.
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Le gamin tombe. La moitié du corps sur le trottoir, l’autre sur la chaussée.
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Je ne sais pas pourquoi je pense à tout ça pendant que je remplis le formulaire, quelle connerie, si j’avais tiré dans les jambes je ne serais pas là à signer ces papiers. García a signé comme témoin. De là où il était, il n’a rien vu, mais c’est un type bien. Ensuite, monter au deuxième étage, remettre le constat, signer le registre, le tampon, le paraphe de l’officiel. « Le juge va vous appeler la semaine prochaine, ou la suivante, vous savez comment ça se passe. » Les papiers vont dans un classeur. Et le classeur dans une pièce pleine de classeurs, et dans quelques années à la poubelle avec des milliers de classeurs. C’était tout, un certificat qui ne m’enlève pas ce goût amer de la bouche mais au moins m’évite le goudron et les plumes. ...
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Sept heures moins le quart. Marina doit être en train de se réveiller à cet instant précis. Quand elle passe la nuit chez moi, dans mon appartement, elle se lève à cette heure-là. Je vois son visage tout ensommeillé, elle se redresse et s’assied sur le lit, elle reste un bon moment comme ça, à mi-chemin entre le sommeil et la journée de travail qui s’annonce. Je la vois là, assise, qui bâille avant d’allumer la lumière ; elle porte un t-shirt que je lui ai prêté avec, en grand dans le dos, le logo de la PDI, la Police d’investigation du Chili, et sa minuscule culotte, minuscule et transparente, qui laisse voir son pubis, ses poils épilés en une ligne étroite. Avant que Marina passe sous la douche, tout sera fini.
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IL fait froid, il est six heures vingt-trois du matin, on est tout juste mardi et je n’ai pas envie de tuer qui que ce soit. Quelle connerie. Je suis à plat ventre sur le trottoir, sous une Fiat Fiorino, j’observe mais je ne vois que leurs pieds. Derrière moi, il y a un étroit passage qui traverse tout le pâté de maison et donne dans une autre rue. Le plan, c’est qu’aucun des Guateros ne s’échappe par là. Ils s’appellent comme ça. Les Guateros. On les suit depuis cinq mois, on connaît leurs visages par cœur, leurs voix, les blagues qu’ils répètent et répètent au téléphone. Ils se sont séparés d’une bande plus grande, les Melacomo, mais les Guateros ne savent pas faire attention, ils foirent tout ce qu’ils font et aujourd’hui, c’est leur jour. Le leur et le nôtre. Quand on travaille avec ces gangs inexpérimentés, c’est toujours plus dangereux. Ceux qui connaissent la chanson, ils se rendent tout de suite. Ils ont des avocats compétents, de l’argent pour acheter des procureurs, des gens à eux infiltrés parmi les gardiens de prison. Dans le pire des cas, ils vont passer un moment pas si désagréable en prison. En revanche, ceux qui tentent leur premier coup ne sont qu’adrénaline et ne pensent qu’à faire un carton. Et moi, aujourd’hui, je ne veux tuer personne.
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Après l’avoir laissé au poste, on se rend dans le quartier de Recoleta, dans un squat où vivent des punks-nazis. C’est particulier, ce truc. En général, les punks et les néonazis ont plutôt tendance à se friter à coups de chaîne. Mais ici, il y a des punks-nazis. Ils ne doivent s’y connaître ni en punks, ni en nazis.
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Il nous insulte copieusement et nous sort le typique « vous ne savez pas à qui vous avez affaire », ainsi que l’autre grand classique de ceux qui regardent beaucoup la télé : « Je veux parler à mon avocat. » Il me gonfle tellement que je lui lance :
« Ton costume nazi, il est dans le coffre ? Ou c’est ton petit noir qui te le repasse ? »
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Un clou chasse l’autre. Il y a toujours quelqu’un de plus méchant que toi, qui par comparaison te donne l’impression d’être un ange.
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Personne n’a jamais rien fait, personne n’est jamais coupable de rien. Tout le monde a toujours de bonnes raisons, des politiciens véreux aux pédophiles. Les premiers disent que c’est la seule façon de financer la politique, les seconds que les enfants les ont provoqués, mais ils sont tous innocents, c’est toujours les circonstances.
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Celui qui pense que mourir, c’est gratis, il se fourre le doigt dans l’œil.
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