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Citations de Boris Quercia (134)


Mourir, pour un flic, est un accident de travail, comme la silicose pour les mineurs de charbon, ou les cornes pour le voyageur de commerce.
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Dans la salle de bains, on entend l'eau couler. Ema sort et reprend place à côté de moi. Elle m'embrasse, passe sa jambe sur mon ventre, m'enlève la cigarette des lèvres. Elle fume. Elle me rend la cigarette. Je fais tomber la cendre.
« Avec ça, tiens-toi pour payé, tu m'as défoncé le cul. »
Là, elle est redevenue elle-même.
« Excuse-moi, j'étais très excité, je lui dis.
_ Pas d'excuses, j'aimerais bien t'y voir, si on te prenait par derrière.
_ Je pensais que ça te plairait.
_ Oui, ça m'a plu, mais ça coûte rien de demander. »
C'est vrai, ça ne coûte rien. La vie est pleine de choses gratuites dont personne ne veut.
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Je ne sais pas pourquoi les chefs parlent toujours comme dans les films américains, ça leur donne plus confiance peut-être, je ne sais pas.
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AH OUI ? LA-BAS AUSSI ?..

« ils sont bizarres, les journalistes. C’est comme s’ils n’étaient pas vraiment là. C’est peut-être à cause de l’oreillette par laquelle on communique avec eux, mais ils donnent l’impression de ne pas t’écouter, de ne pas te regarder, de ne pas comprendre ce que tu leur dis.
(...)
Votre nom est Santiago Quiñones ?
On est mal partis, en plus d’être nain, il est débile, ce qui n’est jamais bon ; il est toujours préférable d’être traqué par quelqu’un de futé. L’intelligence est prévisible, la stupidité te laisse désarmé parce que tu ne sais jamais ce qu’on peut te sortir.


« Et tu es un type chanceux.
— Ah bon ?
— Oui, un type chanceux, les jeunes femmes te remarquent encore. Tu ne sais pas à quel point c’est triste quand elles arrêtent de te regarder et que tu passes pour un pauvre vieux, ça donne envie de se tirer une balle.
(...)
c’est que le sexe n’est pas une chose claire et définie, ce n’est jamais pareil, avec chaque femme c’est différent et c’est là tout le problème. Parce que si la seule chose que l’on recherchait dans le sexe était l’orgasme, une simple branlette suffirait, mais cette variété, le fait que chaque femme soit un nouveau monde à explorer, c’est ce qui rend les gens si infidèles. »


« Quand on est jeune, on ne sait rien de la vie, on ne s’imagine pas que les choses qu’on fait peuvent nous retomber dessus plus tard. Quand on est jeune, on croit qu’on sera toujours jeune et joyeux. Quand on est jeune, on est bête ; ensuite on est moins bête, mais on n’est déjà plus jeune. »



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La gueule de bois morale, comme on dit. Bien pire que la guerre de bois physique. Le mal de tête part dans la journée, mais la honte de ce que tu as fait ivre ou drogué te poursuit quelques semaines. Et même pendant des années après, quand tu ne t’y attends pas, les conneries que tu as faites défoncé ou bourré reviennent te frapper comme une décharge électrique.

(Livre de Poche, p, 113)
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Je suis la pomme pourrie dans le panier, personne ne veut rester dans mes parages. Je suis l’exemple même du flic raté, qu’on montre du doigt aux nouveaux. Pour recadrer un petit jeune, j’ai entendu un collègue dire : "Si tu continues comme ça, tu vas finir comme Quiñones." Je suis une légende, ils me croient capables de tout, et comme souvent dans les légendes, tout est faux.
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J'aime bien les gens qui savent allumer leurs allumettes malgré le vent et qui font cette espèce de petite maison avec leurs mains autour de la flamme.
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Une machine me tient suspendu par les poignets tout en m’aspergeant avec un jet d’eau d’une telle pression que j’ai l’impression que des centaines d’aiguilles se plantent dans ma peau, déchirant chaque pore. Je hurle comme un chat qu’on écorche pendant que le jet s’attarde sur le moindre centimètre carré de mon corps, m’écrasant les testicules, arrachant la boue et les croûtes de sang.
Cela cesse enfin.
Le robot carcéral m’emmène ensuite, toujours suspendu, dans un couloir de la prison. Je dégouline comme un christ après le martyre. Malgré tout, je continue à serrer le poing, ils ne m’ont pas encore pris le NEURON.
C’est absurde. C’est la première chose qu’ils auraient dû faire, c’est incompréhensible.
Nous entrons dans un tunnel de séchage, une rafale d’air chaud m’enveloppe, l’odeur du désinfectant me submerge et il devient difficile de respirer. Sous mes pieds, une trappe grillagée s’ouvre sur un puits dont on ne voit pas le fond. Avant que je puisse réagir, le robot carcéral me lâche les poignets. Je tombe. Je contracte tous mes muscles, me préparant à l’impact, mais j’atterris sur un sol capitonné. La grille se referme au-dessus de moi. Je me recroqueville dans un coin de cette cellule matelassée pour me protéger, pour protéger le NEURON autour duquel je me roule en boule, je ne sais pas encore ce qui m’attend. Ma respiration est agitée. Au bout de quelques secondes, je redresse la tête. Il n’y a personne ici, sauf moi, le NEURON et ma nudité. Un peu de lumière filtre au travers de la grille. Je peux voir les motifs de petits carrés qu’elle dessine autour de moi.
Je suis dans un cube parfait, comme celui que je tiens dans la main. Les parois sont capitonnées et griffées par tous les prisonniers qui m’ont précédé ici, après être tombés par le même trou dans le plafond.
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Quand un État utilise tous les moyens dont il dispose pour écraser un mouvement autonome, la vie devient une monnaie d'échange dépréciée qui finit par ne plus rien valoir du tout.
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Les gens résignés vivent mieux. Ils savent que les coups durs de la vie sont inévitables et que personne ne sort indemne de son passage dans ce monde. Les gens résignés ne vont pas chez les flics, ils ne déposent pas plainte, mais ils ne pardonnent pas non plus. Qui peut-on pardonner ?
Les gens résignés vivent dans une sorte d'emprisonnement, sans pouvoir compter les jours avant leur libération. Les gens résignés savent que la vie n'a aucun sens. Les gens résignés ne sont une charge pour personne. C'est pour ça que j'ai tué le monsieur. Pour qu'il se résigne à mourir, pour qu'il arrête de lutter à chaque respiration.
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Quelle saloperie, c’est sa première sortie et il se tape déjà un collègue grièvement blessé.
Les coups de feu s’éloignent. Je commence à respirer plus tranquillement. Mon corps me démange. Ce sont les puces. Les puces des chiens des narcos.
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- Tu vois quelqu'un?
[...]
- Dommage, ça aurait été plus facile.
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Yesenia est une boule de nerfs, comme tous ceux qui vivent sur le rebord glissant du broyeur à viande.
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De nos jours, tout le monde se marche sur les pieds pour tout et n'importe quoi. Être bien élevé, se conduire en gentleman est déjà une preuve d'amour.
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Le monde est un grand broyeur à viande et tous, tôt ou tard, on tombera dedans. Quand on mange un hamburger, on ne se dit pas qu'il a pu avoir une âme, alors pourquoi est-ce qu'on en aurait une ?
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Il ressemble à un rapace avec son crane déplumé; je l'imagine prenant tout d'un coup les pans de sa veste de costume et commençant à battre des ailes avant de partir en volant comme un oiseau de malheur.
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Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai cru un instant que j’avais douze ans et que j’étais dans un meublé à Valparaíso avec mon papa. Je me réveillais toujours désorienté, jusqu’à ce que je tourne la tête et que je le voie assis avec son journal, mon petit-déjeuner m’attendant, servi sur une petite table.
Mon vieux était un tendre, sous ses dehors rugueux. De nos jours, tout le monde se marche sur les pieds pour tout et n’importe quoi. Être bien élevé, se conduire en gentleman est déjà une preuve d’amour.
Quand je me réveillais, il pliait son journal et branchait la bouilloire pour me préparer un thé au lait. J’aimais bien ces petits-déjeuners, même si on ne parlait pas beaucoup et s’il reprenait son journal dès que je commençais à manger. Il y avait toujours du pain, du beurre et de la confiture de mûres, dont il vidait le sachet directement sur le pain. Des fois, une mûre trop grosse ne passait pas et l’ouverture se bouchait. Il pressait alors un peu plus, très calmement, sans jamais faire dégouliner la confiture sur la table. Puis il repliait l’ouverture et le fermait avec une pince à linge. Je n’ai jamais pris un aussi bon petit-déjeuner.
Mais cette fois, quand je tourne la tête, je me rends compte que je suis dans une chambre d’hôpital. En tout cas, je suis vivant, ou ça y ressemble. On se sait pas comment c’est, finalement, de l’autre côté, peut-être que c’est comme un hôpital.
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"Tu es bizarre" , me dit Ema. Et elle a raison . Elle me découvre , oui, je suis bizarre. Je suis tout le temps en train de réfléchir à des choses . De suivre des gens dans la rue . Parfois je veux tuer tout le monde , parfois je ne veux tuer personne . Je suis flic mais pas comme les autres flics , et c'est la seule à s'en rndre compte .
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Je me demande souvent pourquoi je continue à vivre, alors, j'allume une cigarette et ça me calme. Et ça me donne une réponse: pour fumer. Je suis venu au monde pour fumer. Fumer une cigarette et regarder la planète flamber de tous côtés.
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Je prends le mug à deux mains, comme si c’était un cœur palpitant. Comme si c’était mon propre cœur qu’il fallait remettre à sa place rapidement, avant que mon corps ne se rende compte de son absence.
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