AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Brian Catling (53)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Vorrh, tome 1

Une lecture qu'on pourrait imaginer difficile, dès les premières lignes, et pourtant non, c'est même tout le contraire qui se passe ; la lecture devient rapidement une expérience unique, l'écriture glisse comme de l'eau, au fur et à mesure que se forment les images, une expérience qu'on devine rapidement inoubliable.

Il y a bien sûr l'univers développé (autour et hors de l'immense forêt Vorrh), mais plus que tout autre chose il y a l'écriture, derrière chaque merveille, chaque cruauté, chaque blessure et chaque larme, une écriture vibrante, littéralement, qui te donne cet air ébahi tout au long du récit... puis te laisse là, une fois la dernière page refermée, dans un état de profonde admiration. L'un des grands romans de ces dernières années.
Commenter  J’apprécie          263
Vorrh, tome 2 : Les Ancêtres

Souvenez-vous…

En 2019, Fleuve Editions fait un pari risqué : traduire la trilogie Vorrh de l’anglais Brian Catling. Fantasy exigeante et raffinée, bourrée de références historiques et artistiques, Vorrh scotche le lecteur par sa densité et son originalité radicale. Profitant de la traduction remarquable de Nathalie Mège, le roman déploie toute sa vénéneuse mythologie au cœur de l’Afrique coloniale alors que la Première Guerre Mondiale gronde sur le Vieux Continent.

Publié à l’origine en 2012 dans la longue de Shakespeare, il faudra près de cinq ans à Brian Catling pour livrer une suite intitulée Les Ancêtres.

Cette suite arrive à présent dans l’Hexagone…mais conserve-t-elle encore le feu sacré qui animait son illustre prédécesseur ?



Mythes oubliés…

Replongeons directement dans la création chimérique de Brian Catling avec cette scène d’introduction fabuleuse où William Blake, célèbre peinte anglais du XVIII-XIXème siècle, discute et peint une bien singulière créature : un Ancêtre.

Le résultat ? Un immense chef d’œuvre avec le célébrissime tableau Nabuchodonosor.

Comme toujours avec l’anglais, la narration n’arrive pas à trancher entre poésie en prose et style sculpté de façon brut et viscéralement évocateur. Mais ce n’est pas la seule chose que Les Ancêtres a en commun avec Vorrh, c’est aussi, et avant tout, son histoire et pas mal de ses personnages. Nous sommes toujours en Afrique à Essenwald, cette étrange ville coloniale posée comme un énorme parasite aux côtés de la Vorrh, immense forêt immémoriale où, selon la légende, Dieu aurait caché l’Eden et où se terre des êtres inquiétants. Ces êtres aux allures monstrueuses, ce sont les Ancêtres, d’anciens anges oubliés de Dieu après avoir failli en tant que protecteurs de l’Arbre de la Connaissance. Un peu partout dans le monde pourtant, ces êtres se réveillent comme en Allemagne où le Pr Hector Schumman rencontrent deux d’entre eux avant d’être missionné pour enquêter sur la présence d’un troisième individu de la même espèce : le patient 126 de l’asile de Bedlam à Londres.

En Afrique, le lecteur retrouve Ismaël, ex-cyclope désormais grimé en homme ordinaire grâce à l’intervention du sorcier Nebsuël. Sous la protection de la richissime Cyrena Lohr (à qui il a rendu la vue et à laquelle il rend certains services…appréciables), l’ancien résident du 4 rue Kühler Brunnen se retrouve mêler à la traque des Limboia, ces ouvriers-zombies qui servaient de main d’œuvre (pour ne pas dire d’esclaves) à la Guilde Forestière exploitant la Vorrh.

Mais dans la Vorrh, les choses changent et Sidrus, l’ancien garde-forestier défiguré, prend les conseils d’un Ancêtre particulièrement roublard pour retrouver apparence humaine. Une apparence humaine que revêt Modesta, un bébé trouvé dans les décombres de la dernière demeure de l’archer Williams et de la sorcière Irrinipeste… mais qu’est-ce que cette enfant ? Que sont les voix qu’entend Carmella, la mère-adoptive de Modesta qui demande l’aide du prêtre Timothy ? Les arbres murmurent, les fourmis s’agitent, les présages s’accumulent et bientôt, la chasse recommence !

La densité apoplexiante de Vorrh est de nouveau au rendez-vous dans Les Ancêtres. En sus des personnages que l’on connaît déjà (Ismaël, Cyrena, Sidrus, Luchten ou encore Mutter), Brian Catling ajoute deux autres fils narratifs à son canevas avec la terrifiante histoire de Carmella et Timothy confrontés à la naissance d’une force qui les dépasse totalement (et qui offre des scènes horrifiques à secouer violemment les os mal préparés du lecteur), confondant par la même occasion religion chrétienne et rites païens, et l’aventure Londonienne d’Hector Schumann, vieil allemand abusé par des nazis balbutiants et qui veulent faire main basse sur la puissance des Ancêtres.

Même si l’histoire principale se situe bel et bien à Essenwald et dans la Vorrh, c’est l’occasion pour Catling de visiter un Londres flirtant avec le mystique et le secret, où l’on entrevoit les ombres macabres de Jack L’Eventreur, où l’on est témoin des derniers locuteurs du Yiddish, où l’on traverse les ruelles pour redécouvrir la Tamise et ses courants.

Une chose est sûre : Catling n’a strictement rien perdu de son pouvoir évocateur et de sa formidable habilité pour faire naître des épiphanies narratives obsédantes.



L’obscure clarté des drames à venir

Pourtant, il faut l’avouer, Les Ancêtres met un frein sur le côté historique.

On admire bien entendu la vie de William Blake de loin et l’on suit avec délectation les mentions anachroniques de Schumann au détour d’une discussion avec Nicholas, l’Ancêtre qui se souvenait du vieux Blake, mais on reste assez loin de la profusion historico-fantasy du précédent ouvrage. En réalité, le britannique tente de construire et d’étoffer son propre monde, celui d’Essenwald d’abord qui synthétise les préoccupations de l’époque et fait échos aux ravages de la Première Guerre Mondiale (une chose largement abordée d’ailleurs dans la partie londonienne du roman) et du colonialisme, celui de la Vorrh ensuite, sauvage et sans pitié où les scènes barbares surgissent sans crier gare. Du repas répugnant de Sidrus au massacre au sein des épineux en passant par le baptême impossible d’une enfant qui n’en est pas une, la forêt s’affirme comme un être vivant qu’il ne faut pas sous-estimer et qui cache toujours bien des mystères en son sein.

Les mystères eux font d’ailleurs coup-double. Si certains s’éclaircissent, Brian Catling multiplie les ambitions cryptiques et les visées surnaturelles que l’on ne peut tout simplement pas encore comprendre. Il faudrait écrire avec son doigt rongé jusqu’à l’os pour entrevoir le message…mais celui-ci ne semble pas destiné aux humains. Du moins, pas pour le moment.

Reste pourtant cette atmosphère inquiétante et unique dans laquelle baigne le roman, une ambiance à la fois sombre et cruelle où de petits miracles viennent ébahir le lecteur, où des instants de grâce surprennent, où des idées géniales détonnent, comme cette enzyme de bonté divine qui permet aux vieillards d’oublier leur fin prochaine.

La grande force de Brian Catling réside toujours dans cette faculté à incruster une histoire cachée particulièrement entêtante derrière les oripeaux de la grande Histoire pour laquelle la course du temps continue inlassablement son chemin.



Le fardeau de la connaissance

Les Ancêtres n’aime pas prendre le lecteur par la main. Il aime le balader et s’attarder, contempler et ronger. Brian Catling sculpte une œuvre exigeante pour le lecteur qui pourrait sembler manquer singulièrement de rythme s’il n’était pas manifeste que l’anglais conçoit son histoire comme une immense broderie où les fils s’entrelacent pour mieux se faire écho avec le temps. Où les tintements de l’Histoire entrent en résonnance avec ceux des évènements surnaturels souvent impitoyables qui questionnent sur la nature même des êtres vivants, qu’ils soient humains ou cyclopes, possédés ou surdoués, qu’ils tiennent à la gloire ou au devoir.

Au final, la question réside certainement dans la connaissance, et de ce que connaître peut avoir de dangereux et de définitif. Schumann en fera en un sens l’expérience comme Ismaël l’a déjà fait et comme Ghertrude le fera encore amèrement. La connaissance, tombée de l’Arbre planté par Dieu lui-même, était-elle destinée à l’homme ? C’est toute la question que se pose Brian Catling en esquissant ces anges oubliés et flétris qui reviennent à la vie et en en faisant des témoins privilégiés des âges humains révolus…ou à venir. Habité par une mythologie à la fois terrifiante et fascinante, le roman invite à se perdre et à s’accrocher pour une ultime étape que l’on imagine déjà mémorable…



Les Ancêtres achève de convaincre que la fantasy de Brian Catling ne ressemble à aucune autre. Qu’elle est à la fois plus littéraire et ambitieuse que la grande majorité de la production moderne et qu’elle sait résister au piège si courant de la surenchère pour investir le champ de l’art et du secret mythologique. Brillant mais exigeant, étrange mais fascinant, ce second volume nous prépare à une conclusion que l’on espère mémorable.
Lien : https://justaword.fr/vorrh-t..
Commenter  J’apprécie          251
Vorrh, tome 1

Je remercie Babelio et Fleuve Editions pour ce beau volume que j'ai reçu dans le cadre de la Masse Critique Mauvais genres : Pieds sur le bitume, tête dans les étoiles, du mois d'octobre. Livre dont j'attendais la lecture avec impatience !



A lecture difficile, critique difficile !



Vorrh est une forêt fantastique mais absolument pas merveilleuse et loin s'en faut, quelque part en Afrique ! Loin de la luxuriance de la couverture, c'est une forêt qui aspire les hommes et les recrache sans souvenirs ni identité ! Impossible d'accéder à son coeur donc de la traverser et si quelqu'un l'a fait, il n'est pas revenu !



Cette forêt que j'aurais plutôt dit maléfique est remplie de monstres fantomatiques, d'anthropophages, de chaman et autres cyclopes. Pour certains c'est l'ancien Eden déchu où Adam aurait été oublié !



A sa lisière une ville typiquement allemande du XIXème, semble-t-il, a été bâtie et prospère grâce au commerce des grumes extraites de Vorrh par des esclaves et des criminels ayant perdu leur conscience à trop fréquenter la forêt.



Le livre est le récit parallèle de la vie de plusieurs personnages vivant près de Vorrh et sur d'autres continents dont la vie va être puis a été modifiée par son contact.



J'ai trouvé l'écriture parfois très brouillonne car il n'est pas toujours possible de déterminer à quelle époque les faits se passent ; chaque chapitre est dédié à un personnage qui parfois est appelé autrement que dans le chapitre précédent !!!



L'auteur, manifestement très instruit, semble croire que tout les lecteurs savent où il veut en venir alors que tous les personnages ne vont pas se croiser (vivent-ils d'ailleurs à la même époque ?)



Malgré quelques notes prises pour parvenir à suivre et imbriquer les histoires, je n'ai pas compris, je pense que c'est le mot adéquat... je n'ai pas compris la globalité du livre et du propos ! Et pourtant je me suis appliqué, c'était ma première participation à une Masse Critique et je voulais faire les choses correctement.



J'ai eu la sensation de ne pas être intellectuellement à la hauteur de l'auteur bien que les histoires contées soient triviales !



Quant à l'introduction d'Alan Moore, je pense qu'il a vidé le dictionnaire de ses mots les plus excentriques et les plus compliqués pour expliquer que c'est le plus merveilleux livre jamais écrit !



Quand j'ai fait l'impasse sur l'attendu livre de Fantasy, que je me suis seulement intéressée aux différents personnages sans tenter de trouver les interférences, c'était beaucoup plus facile mais du coup ça reste de la littérature lambda qui n'a pas de commencement ni de fin !



Je le relirais peut-être (sûrement ?) mais avec moins d'attente et certainement moins de déception.



Commenter  J’apprécie          255
Vorrh, tome 1

🌳Chronique🌳



« Tu ne peux pas entrer et ressortir selon ta fantaisie, ce n’est pas un parc ni un jardin de la ville. »



C’est une forêt. Une forêt aux étranges pouvoirs. Une forêt qui se mérite. Une forêt qui envoûte et retient ses marcheurs. Une forêt maléfique, diront certains. Une forêt fantastique, plus probablement…

Vorrh, c’est une forêt ancestrale, sans doute éternelle, peut-être même retenant en son cœur, le mythique jardin d’Eden. Tu vois pas le genre de jardin de pacotille, avec deux buissons mal taillés, un banc esseulé et un toboggan déserté…C’est une forêt qu’il faut adorer, vénérer, respecter. Vorrh, c’est LA forêt incarnée, de celles où naissent les légendes, et peut même, perdre les Hommes…

Vorrh, c’est un personnage féminin en lui-même, une force de la nature, une puissance importante, une entité dévoreuse. Elle arrache tout, de l’identité aux souvenirs. La complexité du lieu est à l’image de notre progression de lecture, lente, intense, hypnotique. C’est presque une expérience de lecture, mais le résultat est là: difficile d’être on ne peut plus envoûté.e par la Vorrh. L’ambiance électrique, l’étrangeté palpable, l’effroyable absorption en ces griffes est indéniable. Et en tout bonne aventurière, j’ai exploré Vorrh, et j’en reviens émerveillée…



« Il compte peut-être rencontrer les anges ou les démons qui y vivent. »



Je ne vous promet pas que vous allez rencontrer des anges, même pas des démons, mais une multitude de personnages loufoques, difformes, inquiétants, bizarres, charismatiques qui gravitent autour, de près ou de loin, de la Vorrh. En revanche, ce que je peux vous certifier c’est que la monstruosité prend des forme.s. diverses et variées. Vorrh, c’est explorer l’idée même de la monstruosité, physiologique ou philosophique, et la voir décliner, en un imaginaire débordant. Elle imprègne tout, partout là-bas: la vie, le sang, la sève, la terre…Et c’est sans doute pour cela, qu’elle agit sur nous, génère autant de fascination, en retour. Elle réveille nos peurs et nos désirs, les plus enfouis. Elle soulève des violences et des amours torrentielles. Elle amplifie les croyances et les créativités. La monstruosité fait sa part belle dans cette forêt et, on ne s’étonne plus de voir l’influence d’un arc ou des murmures des bois, on ne craint plus l’irruption des fantômes ou la dépossession de son âme, on cherche juste à comprendre la foisonnante activité magnétique qui régit cette sylve luxuriante…Mais elle garde jalousement ses secrets, Vorrh. Très jalousement. Mais ce premier tome, laisse entrevoir le potentiel extraordinaire qu’elle peut exercer sur tous cell.eux, qui l’approche…



« Les Devins meurent en trois temps, d’abord par le dehors, puis vers le dedans. »



Est-ce une coïncidence alors si Vorrh, est une trilogie? Que va-t-elle vous prendre, dissoudre ou effacer, dedans ou dehors? Est-ce que vous allez traverser ses chemins? Est-ce que vous en auriez, seulement, l’audace d’y aller?

J’ai observé, photographié mentalement, senti, remercié cette forêt, parce qu’elle m’a permis d’aller voir un Ailleurs dense et palpitant, de reconnaître au-delà des préjugés la splendeur étrange, de me reconnecter au Vivant autant qu’aller toucher du doigt les frontières de la mort, de flotter pendant plusieurs jours dans un monde Fantasy riche et persistant, de plonger dans une histoire passionnante, de découvrir une nouvelle plume poétique. Le mystère est omniprésent. J’ai tellement hâte de lire la suite!
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          231
Vorrh, tome 1

Merci à Babelio et à Fleuve éditions pour l'envoi de ce roman, qui m'intriguait énormément.

Le résumé est clairement tentant. Une forêt mystérieuse et insondable où quiconque s'y aventure en ressort privé de mémoire, ou bien pire encore.



En effet le fantastique navigue dans cette histoire surprenante où plusieurs destins nous sont racontés. Un photographe, un cyclope, un Archer, des hommes malveillants voulant profiter de cette forêt mystique... Bref, une galerie de personnages différents et atypiques, tous en lien avec la Vorrh.

Si l'écriture est parfois très belle, l'agencement du livre m'a totalement perdue. Les croisements de toutes ces histoires, des pans de vie sans aucun intérêt, des tournures de phrases étranges... J'ai rapidement compris à ma lecture que je n'accrocherai pas au style de l'auteur. On sombre presque dans l'esprit torturé de la forêt avec le style d'écriture : c'est brumeux, entortillé, inextricable.

Si certains passages sont intéressants (la découverte du Cyclope, ou encore l'égarement du Français dans la Vorrh), ils ne sont que très rares et sont perdus dans de longs moments de contemplation ou d'actions sans saveur.

Il m'a manqué quelque chose, j'aurai voulu savoir plus de choses sur l'histoire de cette forêt, sur l'Archer et son histoire d'amour, sur l'éducation du Cyclope, sur beaucoup de choses en fait. Mais on nous abreuve d'informations plates ou spirituelles qui n'ont pas fait sens à mes yeux.

Je ressors épuisée de cette lecture ne sachant vraiment pas où se cache le chef d'oeuvre là-dedans.
Commenter  J’apprécie          195
Vorrh, tome 1

La lecture du résumé laissait entrevoir un récit mystérieux, mais je ne m’attendais pas forcément à ce qu’il soit aussi dur et cruel, et qu’il provoque en moi un tel malaise. La scène d’ouverture gore à souhait aurait dû me mettre sur la piste tout comme ce passage où une sorte de cyclope connaît ses premières relations charnelles avec une machine conçue pour l’élever et lui permettre d’assouvir ses désirs sexuels. L’ambiance était donc un peu trop surréaliste, morbide et malsaine pour moi bien que certains éléments m’aient plu : le mélange entre des personnes ayant réellement existé et des êtres de fiction, l’atmosphère assez mystérieuse du livre, certains thèmes soulevés et le fait que les personnages, à défaut d’être attachants, se révèlent complexes, variés, intrigants et auréolés, pour la plupart, d’une certaine noirceur.



À cet égard, le personnage de Tsungali m’a semblé particulièrement intéressant. Villageois devenu policier et érigé en modèle de soumission par l’occupant anglais, il finira, après un séjour en Angleterre qui le bouleversera, par se révolter et participer à un massacre… Il sera néanmoins embauché des années plus tard pour traquer un individu, un Blanc, pour lequel il ne ressent aucune haine ni désir de vengeance, des sentiments qui ne pourraient que de toute manière nuire à sa mission. À travers ce personnage, l’auteur évoque, entre autres, la colonisation avec ces nouveaux venus qui imposent leurs croyances, leurs manières de faire et de penser, leurs richesses, et ces objets qui sont tout autant de moyens d’éblouir et d’asservir jusqu’à ce qu’une petite flamme fasse tout vaciller…



Et puis personnage à part entière si ce n’est LE personnage du roman, se dresse la Vorrh, mystérieuse, impétueuse et luxuriante forêt, baignée de mythes et de légendes, qui semble aussi intrigante que menaçante. Il est ainsi dit qu’à trop la côtoyer, on risque de perdre une partie de soi et voir son âme aspirée et effacée… Une mise en garde qui n’empêchera pas certains d’être inexorablement attirés par cette forêt, ses richesses et ses mystères, malgré les dangers qu’elle abrite en son sein, et que l’on découvre au fur et à mesure de l’intrigue.



Le roman se classe dans la catégorie des grands romans, de ceux dont l’ambition n’est pas d’offrir un divertissement consensuel et passe-partout, mais une œuvre à part entière dont la complexité et la richesse se dévoilent dans toute leur splendeur au fil des pages. Au cinéma, on serait ainsi plus dans un film d’art et d’essai que dans un blockbuster à l’américaine, ce qui se traduit ici par une lecture exigeante qui nécessite une attention de tous les instants rendant la lecture ardue et fastidieuse. Il m’a ainsi fallu prendre des notes pour arriver à suivre un minimum le déroulement de l’histoire, l’auteur sautant d’une époque, d’un personnage ou d’un événement à l’autre sans que le lien entre tous ces éléments soit, à première vue, évident. Néanmoins, les éléments finiront par s’imbriquer et s’amalgamer dans un ruisseau de sang, de peine et d’oubli.



Un fil conducteur difficile donc à appréhender ce qui m’a quelque peu déstabilisée ne sachant pas où voulait en venir l’auteur. Quant aux allusions religieuses et questions philosophiques étayant le texte, elles ont fini par me lasser et me faire ressentir un certain ennui. Bien que j’apprécie les histoires complexes qui requièrent de la concentration, je crains donc de ne pas avoir accroché à ce roman que j’ai trouvé parfois assez fouillis. J’ai, en outre, eu l’impression frustrante d’être passée à côté d’une partie du sous-texte comme si j’étais restée aux portes de la Vorrh sans ne jamais arriver à vraiment en pénétrer les profondeurs. Il faut dire que complexe et imagée, l’écriture de l’auteur a quelque chose d’insaisissable et de trop obscur pour moi me donnant parfois le sentiment de comprendre les mots sans arriver à dépasser leur symbolisme pour les faire prendre corps dans mon esprit.



En bref, Vorrh est un roman ambitieux, atypique, érudit et unique qui devrait plaire aux lecteurs cherchant une histoire complexe nécessitant une lecture attentive et « intellectuelle ». Pour ma part, malgré ses qualités et des passages qui ont éveillé mon intérêt, je crains d’être passée à côté et de ne pas avoir su saisir là où voulait en venir l’auteur. Pas pour moi, tout simplement…
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Commenter  J’apprécie          180
Vorrh, tome 1

Premier chapitre : le narrateur dépiaute le cadavre de sa compagne sorcière pour fabriquer de son corps un arc magique. Après un début pareil on peut s’attendre à tout. Et tout arrive : cyclope , fantômes , êtres de bakélites , anges , tueurs et guérisseurs .L’auteur développe cinq arcs narratifs à travers le monde entier où chacun des personnages a eu une connexion avec la Vorrh une étrange jungle africaine aux peuples étranges et aux propriétés surnaturelles (ne cacherait-elle pas en son sein le jardin d’Eden ?) . L’histoire est très complexe mêlant magie , sensualité, érotisme mais aussi une critique sous -jacente de la colonisation ( destruction des milieux et des peuples , pillage des ressources et des cultures , esclavage ) . Un livre absolument original et fascinant qui m’a rappelé « La forêt des mythimages » de Holdstock et dont je vais lire la suite (c’est une trilogie) avec gourmandise.
Commenter  J’apprécie          140
Vorrh, tome 1

Un ancien officier de l’armée qui a tout abandonné pour suivre une chamane ; un photographe de génie qui parvient à saisir des mouvements d’une rare intensité ; une jeune fille de bonne famille qui élève en secret un cyclope trouvé dans une cave ; un colonisé devenu policier qui finit par se révolter contre les oppresseurs de son peuple.



Vous vous demandez ce que ces quatre personnes ont en commun ? Et bien moi aussi !



Bien sûr, on peut me répondre qu’il y a la Vorrh, cette forêt primordiale qui semble avoir le don de faire perdre la mémoire à ceux qui s’y aventurent (et peut-être tordre le temps aussi?) Mais ce lien est très ténu, et plus les pages passent, plus on désespère de trouver un lien entre ces quatre histoires. Et quatre, mine de rien, c’est beaucoup : suffisamment pour perdre le lien avec un protagoniste et soupirer en le retrouvant parce qu’on voulait plutôt voir avancer l’intrigue précédente.



Il n’y a qu’à la toute fin de ce premier volume qu’on commence à voir les liens, que toute cette complexité ébauche un début de sens. Je ne serais pas surpris que les lecteurs plus tenaces que moi trouvent l’œuvre complète plutôt réussie : l’écriture est finalement plaisante (quoi que recherchée), et si le dénouement est à la hauteur des efforts des lecteurs, l’ensemble peut être puissant.



Mais pour ma part, mon enthousiasme était déjà parti depuis longtemps, et je n’envisage pas de prolonger l’aventure. Quand on me demande « tu lis quoi en ce moment ? » et que la seule réponse honnête que je puisse faire est « Je ne sais pas », ce n’est pas très bon signe.
Commenter  J’apprécie          110
Vorrh, tome 1

Lecteur plus ou moins assidus depuis plus de 4 décennies, je pense n'avoir jamais eu autant de mal à donner un point de vue sur un roman que je vais qualifier d'ovni littéraire. Parfois ébloui comme un roman de Dan Simmons, parfois totalement largué comme dans ceux de William Gibson, ma critique est aussi difficile à rédiger que l'accès à cet univers.



Mais d'abord qu'est ce que la Vorrh ? de ca au moins on est à peu près sur: c'est une gigantesque foret sur laquelle courent des légendes, des rumeurs, des mythes... et perdue quelque part en Afrique noire aux alentours des années 20.



Et gravitant autours il y a une foultitude de personnage (le point fort du roman), aux ambitions assez imprécises, parfois réels comme le poète Raymond Roussel ou totalement inventés comme Ismael le cyclope, élevé par des espèces de robots en bakélite qui sortent d'on ne sait trop où... et puis Edward Muybridge, photographe visionnaire ayant réellement existé, célèbre pour sa décomposition en image d'un cheval au galop...Mais qui n'a pas grand chose à voir avec cette foret.



J'aurais pu laisser tomber au bout de 50 pages et dire "put*n mais c'est nul ce truc", alors pourquoi ne l'ai-je pas fait ?



Parceque c'est extrêmement original, merveilleusement écrit (accrochez vous car niveau vocabulaire il est impossible de ne pas allez fouiner de temps en temps dans un dico), et il se dégage de l'ensemble une ambiance envoutante et mystérieuse, d'autant plus mystérieuse et difficile d'accès que l'auteur s'amuse à perdre son lecteur dans un flou savamment voulu.

Commenter  J’apprécie          110
Vorrh, tome 1

Voilà un livre que j’avais trèèèèès envie de lire depuis un certain temps déjà, je remercie Laure pour l’envoi de ce service presse ! Ce fut une lecture très riche, fascinante à bien des points de vue, mais aussi assez éprouvante (j’ai mis deux mois pour finir ce roman). Bien que la couverture n’en dise rien, il s’agit du premier tome d’une trilogie. J’ai hâte de pouvoir découvrir la suite de ce récit atypique qui sort en octobre sous le titre « Les ancêtres » !



Nous suivons de multiples personnages, sans rapport apparent les uns avec les autres à part le fait qu’ils ont un jour été, d’une manière ou d’une autre, au contact de la Vorrh, cette étrange forêt dont personne ne ressort indemne. Cette curieuse fresque de fragments de vie est teintée d’exotisme et de mysticisme, de magie et de science, tout en gardant un caractère assez mystérieux et en penchant parfois dangereusement vers la folie. Il s’y déroule des événements étranges, on y rencontre des personnages particuliers aux mœurs fantasques et secrètes. C’est un ouvrage aux mille facettes, mais dans lequel il est aisé de se perdre.



L’ouvrage s’ouvre sur le dépiautage minutieux d’un cadavre pour en faire un arc vibrant de vie et de magie. L’auteur continue sur sa lancée étrange et nous propose des personnages plus originaux les uns que les autres : un cyclope enfermé dans une cave avec d’étranges créatures qui lui enseignent le monde extérieur, un vétéran de guerre traumatisé qui se fera soigner par une machine insolite et qui verra ensuite le monde sous l’angle de la photographie, un mercenaire chargé de parcourir la Vorrh pour tuer le porteur de l’arc, un riche français exubérant qui veut absolument faire du tourisme dans la Vorrh… et tous rencontrent d’autres personnages aussi délurés : un guérisseur aux remèdes douteux, un majordome taiseux, un contre-maître autoritaire, une jeune noble délurée… Toutes ses vies nous sont contées, et des liens ténus sont tissés dans ce premier tome.



La Vorrh est un personnage à elle toute seule : sa présence est ancrée en chacun d’une manière ou d’une autre. Elle influence le cours des vies des protagonistes, laissant son empreinte marquée au fer rouge, quand elle ne provoque pas la mort. C’est un labyrinthe végétal dans lequel on ne peut que se perdre, même en croyant connaitre le chemin. Je trouve qu’elle est la mise en abyme du concept littéraire même que l’auteur met en place dans ce roman, ce qui la rend d’autant plus captivante.



Bien que fascinant de par sa diversité et son excentricité, ce roman a été pour moi une lecture ardue. J’ai adoré l’ambiance étrange qui en ressort, ainsi que la plume de l’auteur, mais je n’ai jamais vraiment réussi à rentrer dedans, car à chaque fois que je commençais à me passionner pour un personnage, la narration changeait, m’emmenant visiter un autre recoin à défricher, ce qui était assez frustrant.



A la fin de ce premier tome, plusieurs des trames principales restent encore inachevées, et j’ai hâte de savoir ce que l’auteur réserve à ces personnages. Ce livre fut une expérience de lecture dépaysante, unique, qui fait du bien de par son étrangeté et sa magie malgré le fait qu’elle n’est pas forcément facile d’accès tout le temps.



Un premier tome dense et mystérieux : une fresque étonnante de récits de vie de personnages plus atypiques les uns que les autres, des événements étranges, teintés de fantastique et de magie, nous sont contés avec moult détails et détours. Un roman hors norme, mystique et scientifique à la fois, peut-être un peu difficile d’accès, mais fascinant à bien des égards.
Lien : https://livraisonslitteraire..
Commenter  J’apprécie          91
Vorrh, tome 1

Vorrh est le premier roman de Brian Catling, sculpteur, cinéaste et enseignant des beaux-arts à Oxford. Brian Catling a aussi écrit de la poésie. Ce roman est paru en 2012 au Royaume-Uni puis a été réédité en 2015. Même s’il peut être lu de manière indépendante, deux autres romans sont parus dans le même univers, formant ainsi une trilogie: The Erstwhile en 2017 et The Cloven en 2018. En France, c’est Outrefleuve qui a annoncé en début d’année sa parution pour septembre.

Vorrh situe son action après la Première Guerre Mondiale mais on assiste également à des retours en arrière se passant à la fin du XIX ème siècle. Sous le nom étrange de la Vorrh se cache une forêt africaine mystérieuse, sur laquelle circule beaucoup de rumeurs. D’après les légendes, la forêt est impossible à traverser, ni à cartographier. L’endroit serait également régi par la magie et quiconque y entre le ferait au risque de sa vie. En effet, les quelques personnes téméraires ou inconscientes qui y sont entrées sont mortes ou ont perdu la mémoire. Cela devrait décourager la majorité des gens, pourtant la Vorrh attise les convoitises et plusieurs personnes rêvent de s’y rendre et de voir les créatures qui y vivent. On raconte que des démons, des fantômes et même des cyclopes vivraient dans le cœur de la forêt, et aussi qu’elle abriterait le jardin d’Eden.

Vorrh est donc un roman inclassable mêlant fantastique, créatures surnaturelles, mythologie. Il est assez difficile d’entrer dans le récit qui n’est pas vraiment ce qu’on pourrait penser au premier abord. Le roman est à l’image de la forêt: foisonnant, étrange, intriguant. Il est porté par la plume poétique et imagée de l’auteur. Oserez vous entrer dans la Vorrh?

chronique beaucoup plus complète sur le blog
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          90
Vorrh, tome 1

Je savais avant de commencer cette lecture qu’avec elle, ça passait ou ça cassait. Elle avait déjà clivé tellement de lecteurs qu’impossible de rester insensible. Cependant, j’ajouterais une catégorie aux classiques « J’aime / J’aime pas », celle des « J’ai compris / Je suis restée sur le carreau » et j’ai majoritairement fait partie de cette dernière sans arriver à me déterminer sur le ressenti final que j’avais sur cette expérience. Voici donc la chronique d’une lectrice en perdition, telle une victime de Puck du Songe d’une nuit d’été (Shakespeare) auquel il m’a plus d’une fois fait penser.



Il faut dire que l’introduction d’Alan Moore vendait du rêve, peut-être trop… Le monsieur après avoir pris tous les superlatifs de son dictionnaire avait grandement haussé mon niveau d’attente quant à la plume de Brian Catling, artiste sculpteur et cinéaste de son état en plus d’être écrivain, et je suis restée un peu sur ma faim. Il y a certes des passages brillants, ceux en général qui ont trait avec la matérialité charnelle qu’il veut donner à son oeuvre, mais il y a aussi bien trop de passages obscurs pour ne pas dire ampoulés et trop alambiqués sans que j’en ai vu l’utilité sur le moment. J’ai donc eu l’impression qu’on m’avait un peu survendu l’auteur et que « ça faisait bien » dans certains milieux d’aimer et que sinon je passerais pour une inculte au mieux, une aigrie au pire… Pourtant j’aurais aimé aimer, moi, l’amatrice de belles plumes.



Il y avait des promesses intéressantes avec cette mystérieuse Vorrh, une forêt merveilleuse et effrayante telle qu’elle est décrite par la 4e de couverture mais que j’ai trouvé fort peu présente pour ma part. Je m’attendais à ce qu’elle ait la première place dans l’histoire et ce ne fut pas le cas. Elle est longtemps l’objet de discussion, le sujet d’observation et bien trop peu le matériau d’exploration et de sensation que j’attendais. Les pages la mettant réellement en scène sont trop peu nombreuses. Je ne l’ai pas assez arpentée, je n’ai pas assez senti les frissons de ses dangers. C’est l’une de mes plus grandes frustrations.



L’autre promesse était de suivre d’étranges créatures démons, fantômes, cyclopes… Mais au final qui voit-on vraiment ? Surtout les humains qui rejettent et / ou craignent ce lieu singulier et un seul cyclope : Ismaël, qui est au coeur de l’histoire. Les autres, on en croise parfois, mais ils sont surtout là pour le décor pour le moment. Les vrais monstres, ce ne sont pas eux, ce sont les humains et ça, c’est bien fait. Même si je n’ai pas tout saisi, j’ai tremblé de l’expérience d’Ismaël dans cette étrange demeure où il est enfermé d’abord en sous-sol avec des professeurs – robots (?) puis à l’étage avec une condisciple qu’on avait peut-être pas bien préparer. Il y a une forme d’horreur, de body horror et de fantastique qui met très mal à l’aise, d’autant plus avec la plume de l’auteur qui se délecte de ces scènes malsaines comme s’il les absorbait. C’est très étrange et malaisant.



Cependant, en dehors du voyage d’Ismaël pour comprendre ses origines et d’un chasseur de Vorrh pour y survivre et en sortir (?) en suivant des murmures, je n’ai pas pipé grand-chose de l’histoire. L’auteur semble vouloir faire un lien entre cette forêt primitive et notre monde moderne – à quelle date ? je ne sais pas… je dirais fin XIXe mais sans preuve concrète même si ça fleure le steampunk et le freak show -. Il semble dénoncer aussi le colonialisme et ses violences sur les peuples et lieux d’origine, ce qui m’a rappelé le récent Killers of the Flower Moon, mais tout ça est bien flou et noyé sous tellement de pages incompréhensibles que j’ai lu pensant trouver la lumière sans jamais la trouver…



Je retiendrai quelques passages à la fois magiques et dérangeants comme lorsque le chasseur William se fabrique son arc à partir de sa bien-aimée Este, une sorcière décédée. L’auteur incarne littéralement la matière et lui fait prendre vie sous nos yeux. C’est saisissant ! Il fait de même lorsque son héros cyclope, Ismaël, a des relations sexuelles, là aussi il donne vie à la matière de la plus singulière des façons, au point qu’on a parfois l’impression de sentir entre nos mains cette chair qu’il se met à côtoyer de près avec passion. Mais c’est aussi brillant que malaisant.



Factuellement, c’est tantôt passionnant, tantôt longuet. On suit toute une flopée de personnages dont les histoires semblent déconnectées mais qui finissent par s’entrecroiser sans forcément qu’on mette quand même du sens sur l’ensemble. Ils vivent tous dans ou aux alentours de Vorrh dans une ville sud-africaine (?) où les tensions entre gens de la ville et créatures de la forêt devraient rappeler quelque chose. Comme on suit plein de personnages, certains en viennent à nous interpeler plus que d’autres. Ce fut le cas pour moi avec Ismaël et notre chasseur, mais également avec un certain photographe qui va côtoyer un institut rappelant le Bal des folles. Mais ça fait quand même patchwork ou cluedo géant et c’est perturbant. Il y a une forme d’addiction à poursuivre la lecture et tenter de faire s’emboîter ses pièces, c’est pourquoi je n’ai pas lâché l’affaire et ne la lâche pas au final.



J’ai le sentiment de vous livrer une chronique aussi incomplète que mes sentiments sur cette oeuvre, que j’ai l’impression d’avoir à peine effleurée. J’en ai trouvé certains passages brillants et d’autres artificiellement alambiqués. J’ai aimé suivre, même sans les comprendre, certains personnages en recherche d’eux-mêmes comme j’étais en recherche de l’histoire. J’ai cru cerner quelques thèmes profonds et puissants. Si quelqu’un a une grille de lecture, je suis preneuse, car si j’aurais aimé plus de lisibilité, moins de tournants alambiqués, plus de forêt et encore plus de créatures étranges. Je ne suis pas contre y replonger pour tenter encore de décoder M Brian Caitling mais j’ai besoin d’éclaircissements.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          82
Vorrh, tome 1

La Vorrh est une jungle littéraire dense dans laquelle j'ai eu bien du mal à pénétrer! L'écriture est singulière, intéressante mais pas nécessairement d'un abord facile, et l'intrigue m'a semblée absconse jusqu'à la moitié du livre. J'ai bien failli m'y perdre, mais heureusement, j'ai fini par trouver mon chemin à travers ses méandres délétères.



Dans une Afrique coloniale fantasmagorique, pousse une forêt mythique dangereuse abritant des secrets ancestraux. Tout autour et en son sein, évolue un assortiment hétéroclite de personnages torturés : certains issus de l'Histoire, comme le poète Raymond Roussel et le photographe Eadweard Muybridge; et d'autres, d'une imagination tordue! Des sorciers sinistres, des assassins féroces, des automates sexués, un cyclope thaumaturge, des esclaves zombifiés, des anges déchus... C'est un bestiaire fabuleux et pittoresque, mais j'ai tout de même trouvé qu'il y manquait de personnages plus sympathiques auxquels se raccrocher.



L'univers de la Vorrh est riche, sombre et inquiétant, empreint de violence et surtout, très bizarre! C'est une épopée tragique, un conte initiatique et un cabinet des horreurs surréaliste, tout à la fois. Sa lecture m'a laissé des impressions contradictoires et mitigées, mais il s'agit indéniablement d'une oeuvre unique, écrite par un auteur de talent.
Commenter  J’apprécie          80
Vorrh, tome 1

Beaucoup d'écrivains des littératures de l'imaginaire, paradoxalement, manquent d'imagination. Ce sont les mêmes mondes, les mêmes créatures, les mêmes histoires lues et relues mille fois, qu'ils nous présentent comme des photos fanées dont on aurait seulement ajusté le filtre.



Vorrh est tout l'inverse : c'est un torrent d'imaginaire, souvent fougueux et ardu à naviguer, mais immense par son ambition et son ampleur. C'est simple : vous n'avez jamais rien lu qui ressemble à Vorrh. Ou plutôt, vous n'y êtes jamais allés. Ça se verrait si c'était le cas, car on n'en revient pas du Vorrh tout à fait indemne.
Commenter  J’apprécie          82
Vorrh, tome 1

Je vais avoir du mal à parler de ce livre tellement j'ai eu du mal à entrer dedans.

Le récit est éclaté en une mosaïque de narrateurs, tellement de narrateurs que je m'y suis perdue.

Je ne suis pas arrivé à cerner les enjeux et la finalité de ce texte. Je n'ai pas vu où l'auteur voulait m'emmener.

L'écriture est belle il y a m^me des fulgurances mais cela ne m'a pas suffit pour apprécier ce titre.

Je le déplore mais j'ai vu qu'il avait trouver son public et je n'en suis pas étonnée.
Lien : https://collectifpolar.com
Commenter  J’apprécie          80
Vorrh, tome 1

Brian Catling convoque un imaginaire ou plutôt une imagerie bien définie : La forêt primaire, tropicale, le cheminement vers l'origine, le colonialisme au tournant du XXe, la fascination des vieilles armes. Peu à peu il rajoute des figures historiques, puis des éléments de plus en plus bizarres tels que des créatures horribles, des guérisseurs, des combats de magie noire. Malgré cette richesse et les nombreux arcs narratifs, il atteint un équilibre. Tout se lie grâce à la langue poétique, parfois fulgurante. La même histoire écrite dans un style plat et fonctionnel serait sans doute ridicule. Vraiment, c'est dans les phrases, dans les visions hallucinées que réside l'originalité de cet étonnant roman
Commenter  J’apprécie          80
Vorrh, tome 1

Plonger dans la Vorrh, c'est s'immerger dans un univers inventif et foisonnant à l'image de la couverture. Un roman dont les codes sont difficiles à décrypter aux premiers abords avec de nombreux personnages évoluant, parfois de manière éloignée, autour et au sein de la forêt. Le tout sans bien savoir où cela veut nous mener. Comme beaucoup d'autres, j'ai peiné à entrer dans l'histoire durant les premières 80 à 100 pages. Une fois habituée au rythme de l'œuvre, quelque chose s'est pourtant déclenché pour habilement me ferrer...



Plutôt que résister, j'ai donc décidé de me laisser porter par l'histoire, reconnaissant toutefois à quel point ce livre peut être ardu pour certains lecteurs, allant même jusqu'à provoquer des abandons. Ce premier tome pose les bases de l'univers et des personnages. J'ai sciemment choisi de me laisser guider par ces derniers et par l'atmosphère étrange, parfois confuse, teintée de métaphores sur la colonisation, l'esclavagisme, et les religions (chrétienne et vaudou) dans un début du XXème siècle marqué par une industrie toujours plus envahissante.



Ce fut une lecture lente et exigeante, dont les ressentis sont difficiles à exprimer, mais une lecture qui ne m'a pas lassée. J'ai pris le temps de m'immerger dans cette ambiance végétale et inquiétante, ainsi que dans les vies atypiques des personnages qui la peuplent.



La suite sera lue prochainement - (si la médiathèque accède à ma requête, car drôle d'idée d'acquérir les premiers tomes mais pas les suivants !) - en l'espérant éclairante sur certains aspects.
Commenter  J’apprécie          70
Vorrh, tome 2 : Les Ancêtres

La Vorrh, premier roman de Fantasy Weird de Brian Catling, plaçait la barre très haut. Sa suite, Les Ancêtres, s’avère au moins aussi frappant. L’auteur décrit un monde en phase d’entrer dans un conflit qui opposera la Vorrh, forêt africaine dotée d’intentions et de pouvoirs incompréhensibles, à l’humanité.

À travers différents personnages points de vue qui se trouvent dans la ville coloniale d’Essenwald ou ses environs, en Allemagne ou à Londres, il montre un être humain dépassé par l’altérité des Ancêtres, des anges qui se réincarnent peu à peu en dehors de la Vorrh, des Proches, des robots capables d’enlever et d’élever des enfants, et d’autres créatures qui dépassent l’entendement.

Je vous recommande la lecture de ce formidable roman, et celle de Vorrh si vous ne l’avez pas encore lu !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
Commenter  J’apprécie          70
Vorrh, tome 1

Une forêt primaire : Vorrh. Des branches qui s’entrecroisent, une canopée dense, des strates d’humus, de feuilles mortes. Une odeur que l’on devine forte. Des proies et des prédateurs, un éclairage chiche.Un temps et un espace qui, comme les lianes, se courbent et se nouent, perdant toute linéarité. Des sentiers à peine définis par lesquels transitent les sorciers, les esclaves, les bêtes, les mythes, les légendes. Tous cherchent, quelque chose ou quelqu’un ; certains se perdent, y compris la raison ; d’autres ne ressortent jamais.

Les mêmes propos pourraient s’appliquer aux lecteurs : certains trouvent, d’autres se perdent…

Poésie, fantastique… ambiance plombée, souvent violente… Aucun fil d’Ariane jaune fluorescent pour guider le lecteur dans les broussailles. Il s’emmêlera souvent les pieds dans les ronces, subira quelques chutes… Quant à trouver la sortie, c’est une autre histoire.

Le premier tome de la série de Brian Catling annonce la couleur : nuances de vert (ou vers). Oubliez vos balades à la recherche de champignons : ici ils sont plutôt d’un genre vénéneux ! Certains nous incitent à aimer les arbres pour s’aimer soi-même. Vorrh vous fera les craindre.

Un roman comme un marathon : les premiers kilomètres sont difficiles, le second souffle permet de tenir sur la distance, et l’on franchit la ligne finale exténué, vidé, mais satisfait… jusqu’au prochain !

Commenter  J’apprécie          60
Vorrh, tome 1

Question : peut-on aimer un livre même si on n'a pas vraiment tout compris en le lisant ?

Parce que, voyez-vous, j'ai beaucoup aimé ce livre, bien que je ne sois pas sûr d'avoir vraiment tout compris en le lisant.

C'est rare. Parce que, voyez-vous toujours ?, d'habitude, quand je ne comprends pas un livre, j'ai du mal à l'apprécier, alors que là, non.

Peut-être cela tient-il à la qualité de l'écriture ? Parce que beaucoup de gens disent ça, que vraiment c'est bien écrit, et c'est vrai que vraiment, c'est bien écrit [pour un livre].

J'ai même découvert plein de mots que je ne connaissais pas, enrichissant mon vocabulaire pourtant déjà bien vocabularisé. Je profite d'ailleurs du temps qui m'est imparti pour féliciter la traductrice qui a du joyeusement se triturer les méninges, la version originale devant être velue.

Le fait que ce livre soit bien vraiment bien écrit [pour un livre] n'explique cependant pas tout. Il y aussi une forêt étrange et mystérieuse, ce qui est bien, des personnages étranges et mystérieux aussi même si un peu moins que la forêt, et différentes histoires qui s'entremêlent de-ci de-là, avec cette étrange et mystérieuse forêt pour point d'ancrage.

N'empêche que j'ai pas tout compris, et que même si j'ai beaucoup aimé, ça m'énerve aussi un peu, parce que je suis comme ça, je m'énerve vite aussi un peu. Comme si, à la lecture de cet ouvrage, je me perdais moi-même au cœur de cette étrange et mystérieuse forêt... Oh ! Et si je venais de comprendre seulement maintenant que c'est seulement en ne comprenant pas tout qu'on peut comprendre ce que l'on ressent en pénétrant cette étrange et mystérieuse forêt ?

Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu.

En tout cas, ce qui reste sûr comme de l'eau de roche, c'est que c'est un livre qui est vraiment bien écrit [pour un livre].

Commenter  J’apprécie          62




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Brian Catling (171)Voir plus

Quiz Voir plus

Tout sur one piece (difficile)

quel est le 1er homme de l équipage de Gold Roger ?

baggy le clown
shanks le roux
silver rayleigh
crocus

30 questions
3590 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}