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Vorrh tome 2 sur 3

Nathalie Mège (Traducteur)
EAN : 9782266333313
592 pages
Pocket (12/10/2023)
4.19/5   21 notes
Résumé :
Années 1920. À travers l’Europe, d’étranges créatures reviennent à la vie : ce sont les Ancêtres, les anges qui ont échoué à protéger l’Arbre de la Connaissance. Leur réveil aura des conséquences dramatiques. En Afrique, la ville coloniale d’Essenwald est en déclin depuis que les ouvriers forestiers ont disparu dans la mystérieuse Vorrh, forêt mythique exploitée par les Européens. Une équipe de spécialistes se déploie pour les retrouver, néanmoins la forêt ne rendra... >Voir plus
Que lire après Vorrh, tome 2 : Les AncêtresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Souvenez-vous…
En 2019, Fleuve Editions fait un pari risqué : traduire la trilogie Vorrh de l'anglais Brian Catling. Fantasy exigeante et raffinée, bourrée de références historiques et artistiques, Vorrh scotche le lecteur par sa densité et son originalité radicale. Profitant de la traduction remarquable de Nathalie Mège, le roman déploie toute sa vénéneuse mythologie au coeur de l'Afrique coloniale alors que la Première Guerre Mondiale gronde sur le Vieux Continent.
Publié à l'origine en 2012 dans la longue de Shakespeare, il faudra près de cinq ans à Brian Catling pour livrer une suite intitulée Les Ancêtres.
Cette suite arrive à présent dans l'Hexagone…mais conserve-t-elle encore le feu sacré qui animait son illustre prédécesseur ?

Mythes oubliés…
Replongeons directement dans la création chimérique de Brian Catling avec cette scène d'introduction fabuleuse où William Blake, célèbre peinte anglais du XVIII-XIXème siècle, discute et peint une bien singulière créature : un Ancêtre.
Le résultat ? Un immense chef d'oeuvre avec le célébrissime tableau Nabuchodonosor.
Comme toujours avec l'anglais, la narration n'arrive pas à trancher entre poésie en prose et style sculpté de façon brut et viscéralement évocateur. Mais ce n'est pas la seule chose que Les Ancêtres a en commun avec Vorrh, c'est aussi, et avant tout, son histoire et pas mal de ses personnages. Nous sommes toujours en Afrique à Essenwald, cette étrange ville coloniale posée comme un énorme parasite aux côtés de la Vorrh, immense forêt immémoriale où, selon la légende, Dieu aurait caché l'Eden et où se terre des êtres inquiétants. Ces êtres aux allures monstrueuses, ce sont les Ancêtres, d'anciens anges oubliés de Dieu après avoir failli en tant que protecteurs de l'Arbre de la Connaissance. Un peu partout dans le monde pourtant, ces êtres se réveillent comme en Allemagne où le Pr Hector Schumman rencontrent deux d'entre eux avant d'être missionné pour enquêter sur la présence d'un troisième individu de la même espèce : le patient 126 de l'asile de Bedlam à Londres.
En Afrique, le lecteur retrouve Ismaël, ex-cyclope désormais grimé en homme ordinaire grâce à l'intervention du sorcier Nebsuël. Sous la protection de la richissime Cyrena Lohr (à qui il a rendu la vue et à laquelle il rend certains services…appréciables), l'ancien résident du 4 rue Kühler Brunnen se retrouve mêler à la traque des Limboia, ces ouvriers-zombies qui servaient de main d'oeuvre (pour ne pas dire d'esclaves) à la Guilde Forestière exploitant la Vorrh.
Mais dans la Vorrh, les choses changent et Sidrus, l'ancien garde-forestier défiguré, prend les conseils d'un Ancêtre particulièrement roublard pour retrouver apparence humaine. Une apparence humaine que revêt Modesta, un bébé trouvé dans les décombres de la dernière demeure de l'archer Williams et de la sorcière Irrinipeste… mais qu'est-ce que cette enfant ? Que sont les voix qu'entend Carmella, la mère-adoptive de Modesta qui demande l'aide du prêtre Timothy ? Les arbres murmurent, les fourmis s'agitent, les présages s'accumulent et bientôt, la chasse recommence !
La densité apoplexiante de Vorrh est de nouveau au rendez-vous dans Les Ancêtres. En sus des personnages que l'on connaît déjà (Ismaël, Cyrena, Sidrus, Luchten ou encore Mutter), Brian Catling ajoute deux autres fils narratifs à son canevas avec la terrifiante histoire de Carmella et Timothy confrontés à la naissance d'une force qui les dépasse totalement (et qui offre des scènes horrifiques à secouer violemment les os mal préparés du lecteur), confondant par la même occasion religion chrétienne et rites païens, et l'aventure Londonienne d'Hector Schumann, vieil allemand abusé par des nazis balbutiants et qui veulent faire main basse sur la puissance des Ancêtres.
Même si l'histoire principale se situe bel et bien à Essenwald et dans la Vorrh, c'est l'occasion pour Catling de visiter un Londres flirtant avec le mystique et le secret, où l'on entrevoit les ombres macabres de Jack L'Eventreur, où l'on est témoin des derniers locuteurs du Yiddish, où l'on traverse les ruelles pour redécouvrir la Tamise et ses courants.
Une chose est sûre : Catling n'a strictement rien perdu de son pouvoir évocateur et de sa formidable habilité pour faire naître des épiphanies narratives obsédantes.

L'obscure clarté des drames à venir
Pourtant, il faut l'avouer, Les Ancêtres met un frein sur le côté historique.
On admire bien entendu la vie de William Blake de loin et l'on suit avec délectation les mentions anachroniques de Schumann au détour d'une discussion avec Nicholas, l'Ancêtre qui se souvenait du vieux Blake, mais on reste assez loin de la profusion historico-fantasy du précédent ouvrage. En réalité, le britannique tente de construire et d'étoffer son propre monde, celui d'Essenwald d'abord qui synthétise les préoccupations de l'époque et fait échos aux ravages de la Première Guerre Mondiale (une chose largement abordée d'ailleurs dans la partie londonienne du roman) et du colonialisme, celui de la Vorrh ensuite, sauvage et sans pitié où les scènes barbares surgissent sans crier gare. du repas répugnant de Sidrus au massacre au sein des épineux en passant par le baptême impossible d'une enfant qui n'en est pas une, la forêt s'affirme comme un être vivant qu'il ne faut pas sous-estimer et qui cache toujours bien des mystères en son sein.
Les mystères eux font d'ailleurs coup-double. Si certains s'éclaircissent, Brian Catling multiplie les ambitions cryptiques et les visées surnaturelles que l'on ne peut tout simplement pas encore comprendre. Il faudrait écrire avec son doigt rongé jusqu'à l'os pour entrevoir le message…mais celui-ci ne semble pas destiné aux humains. du moins, pas pour le moment.
Reste pourtant cette atmosphère inquiétante et unique dans laquelle baigne le roman, une ambiance à la fois sombre et cruelle où de petits miracles viennent ébahir le lecteur, où des instants de grâce surprennent, où des idées géniales détonnent, comme cette enzyme de bonté divine qui permet aux vieillards d'oublier leur fin prochaine.
La grande force de Brian Catling réside toujours dans cette faculté à incruster une histoire cachée particulièrement entêtante derrière les oripeaux de la grande Histoire pour laquelle la course du temps continue inlassablement son chemin.

Le fardeau de la connaissance
Les Ancêtres n'aime pas prendre le lecteur par la main. Il aime le balader et s'attarder, contempler et ronger. Brian Catling sculpte une oeuvre exigeante pour le lecteur qui pourrait sembler manquer singulièrement de rythme s'il n'était pas manifeste que l'anglais conçoit son histoire comme une immense broderie où les fils s'entrelacent pour mieux se faire écho avec le temps. Où les tintements de l'Histoire entrent en résonnance avec ceux des évènements surnaturels souvent impitoyables qui questionnent sur la nature même des êtres vivants, qu'ils soient humains ou cyclopes, possédés ou surdoués, qu'ils tiennent à la gloire ou au devoir.
Au final, la question réside certainement dans la connaissance, et de ce que connaître peut avoir de dangereux et de définitif. Schumann en fera en un sens l'expérience comme Ismaël l'a déjà fait et comme Ghertrude le fera encore amèrement. La connaissance, tombée de l'Arbre planté par Dieu lui-même, était-elle destinée à l'homme ? C'est toute la question que se pose Brian Catling en esquissant ces anges oubliés et flétris qui reviennent à la vie et en en faisant des témoins privilégiés des âges humains révolus…ou à venir. Habité par une mythologie à la fois terrifiante et fascinante, le roman invite à se perdre et à s'accrocher pour une ultime étape que l'on imagine déjà mémorable…

Les Ancêtres achève de convaincre que la fantasy de Brian Catling ne ressemble à aucune autre. Qu'elle est à la fois plus littéraire et ambitieuse que la grande majorité de la production moderne et qu'elle sait résister au piège si courant de la surenchère pour investir le champ de l'art et du secret mythologique. Brillant mais exigeant, étrange mais fascinant, ce second volume nous prépare à une conclusion que l'on espère mémorable.
Lien : https://justaword.fr/vorrh-t..
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Je me sentais un peu perdue à mon entrée dans la lecture de cet univers si étrange. J'ai lu le tome 1 un peu en somnambule et je m'attendais à vivre la même expérience ici. Quelle surprise j'ai eu d'une étrangeté toujours bien présente mais mieux maîtrisée, mieux distillée et d'un récit plus compréhensible et facile à suivre dans un sens.

Nous sommes toujours dans un pur Weird, qui emprunte aussi bien à Edgar Allan Poe que Stefan Platteau, mais aussi à la littérature horrifique. Quel plaisir ce fut donc de retrouver l'étrange Vorrh et sa mythologie dans une uchronie de notre univers où se mélangent un beau fantastique et des éléments de notre propre Histoire que l'auteur met au service de la sienne : psychiatrie, traumas de la guerre, volonté d'émancipation des femmes, questionnements sur la parentalité. J'ai beaucoup aimé être ainsi déstabilisée par ces mélanges, surtout au travers de la plume toujours hautement évocatrice de l'auteur, qui est à la fois poétique, gothique et horrifique.

J'ai aussi trouvé un vif plaisir à suivre les différentes aventures et temporalités de ce tome qui s'entremêlent au fil des chapitres. Chapitres courts, qui sont ainsi plaisant à lire, car on tourne vite les pages et on enchaîne rapidement. Je n'ai du coup pas eu ce sentiment de longueurs qui m'avait parfois gagnée autrefois. J'ai aimé suivre chacun des fils même si certains m'ont semblé plus clairs et donc plus passionnants à suivre que d'autres. J'ai aimé l'ambiance d'enquête qui se dégage peu à peu et se mêle à cette étrangeté qu'on cherche à percer pour comprendre ce qu'est et referme cette mystérieuse forêt. Nous sommes en plein dans une oeuvre revisitant le concept même de mythologie et c'est fascinant. J'ai aimé suivre l'apparition de ces êtres différents également issus de celle-ci. Et au milieu de tout ça, l'auteur nous offre parfois des descriptions qui frisent le body horror ce qui m'a fait frissonner juste ce qu'il faut.

Ce fut donc fort agréable cette fois de retrouver certains personnages du tome 1, poursuivant les intrigues développées, et d'en découvrir de nouveaux venant enrichir l'univers. J'ai particulièrement aimé les passages du Dr Schumann qui étudie et dialogue avec un Ancêtre, où se mélange fantastique, étrange et psychiatrie. J'ai aimé être séduite par la ligne scénaristique de Ghertrude qui est confrontée à une bien drôle de naissance et fait de sacrées découvertes sur elle-même. Il y a eu aussi la singulière Modesta dont les pouvoirs m'ont fascinée et horrifiée par ce qu'elle en fait. Vous voyez, ça bouge bien. A la limite au début, c'est Ismaël, qui m'avait pourtant fascinée autrefois, que j'ai trouvé un peu en-dessous, heureusement entre son expédition et le grand final qui l'autant, l'auteur a largement su relever le niveau ensuite.

Je me retrouve donc à clore cette lecture toute frissonnante : frissonnante d'anticipation de la suite ; frissonnante des horreurs lues ici ; frissonnante grâce à l'admiration que j'ai ressenti tout du long pour la plume de B. Catling. J'allais à reculons sur cette lecture, je m'y suis immergée les deux pieds devant et j'ai d'autant plus hâte de lire la conclusion que le but général de l'oeuvre, lui, continue de m'échapper et que je me laisse juste bercer par cette fresque si riche en influences et flirtant avec tant de codes et limites. Une lecture très atypique.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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--- Une saga qu'il me fallait poursuivre ---

Après ma lecture du premier volet de la saga Vorrh, je n'ai pas attendu très longtemps avant de me plonger dans le deuxième. Une fois encore, je remercie la maison d'édition pour l'envoi de ce roman ô combien particulier.

Bonne nouvelle : j'ai trouvé Les Ancêtres un peu plus entraînant que le numéro précédent. Moins bonne nouvelle : je n'ai toujours pas saisi la finalité de l'intrigue, mais j'espère des révélations dans le dernier opus. Croisons les doigts !

--- Serais-je parvenue à apprivoiser le style de B. Catling ? ---

Peut-être l'auteur s'est-il définitivement trouvé en termes de style. Peut-être me suis-je faite à sa plume. Probablement un peu des deux ! Quoi qu'il en soit, je n'ai pas rencontré les difficultés du premier tome concernant l'écriture. Et que c'est appréciable !

Ainsi, même si les propos de B. Catling ne sont pas toujours très clairs – croyez-moi, c'est un euphémisme ! – je ne me suis pas perdue dans les méandres de son texte.

--- Une intrigue nébuleuse, mais encore ? ---

Comme je l'ai déjà souligné, je ne comprends pas où l'auteur veut en venir. Cela ne m'a pas empêchée d'apprécier ma lecture, toutefois j'étais quelque peu déboussolée.

Pour commencer, je pensais en apprendre davantage sur les Ancêtres. S'ils sont au centre de l'histoire, je m'attendais presque à m'enfoncer dans la Vorrh afin de comprendre leur passé et leur destin, leurs peurs et leurs aspirations. Eh bien, pas du tout ! Nous les retrouvons plutôt dans des hôpitaux psychiatriques sous l'oeil attentif de spécialistes pas toujours au fait de leurs origines. Pour en savoir plus, il faudra donc attendre le dernier volet. Autrement dit, mes attentes sont particulièrement élevées !

Mais l'intrigue de Vorrh, c'est avant tout l'histoire de ses héros…

--- Des héros que l'on connaît bien ---

Contrairement à ce que je croyais, on retrouve certains des personnages du premier volet. Or, moi qui avais beaucoup apprécié Ismaël, j'ai découvert une facette de sa personnalité qui m'a franchement déçue. Par chance, cela n'a pas affecté mon intérêt pour l'intrigue le concernant. J'ai d'autant plus aimé Ghertrude pour la force nouvelle dont elle fait preuve depuis la naissance de sa fille. Je n'ai qu'une hâte : la voir percer le mystère du 4 rue Kühler Brunnen, en compagnie de la famille Mutter.

Un nouveau point de vue fait également son apparition. Il s'agit d'Hector Schumann, un professeur de théologie allemand à la retraite. Rapidement, j'ai dévoré les passages qui lui étaient consacrés. Alors qu'il est chargé d'étudier les Ancêtres en secret, il semble retrouver une seconde jeunesse à leur contact. Sa nouvelle mission le passionne littéralement, et j'étais moi aussi embarquée dans ses questionnements.

Malheureusement, l'intrigue s'essouffle quelque peu vers la fin, empruntant des détours inutiles. Rien de bien grave, toutefois j'ai trouvé cela dommage. En vérité, Hector obtient une ou deux réponses, mais il ne les comprend pas totalement, ni ne les exploite. Ce sera le rôle d'un autre personnage dans le prochain opus, j'imagine.

--- La fin est proche ---

Le dénouement laisse présager une suite tout aussi intéressante. Et je l'attends au tournant ! J'aimerais comprendre la finalité de l'histoire, percer les mystères qui entourent la Vorrh et approfondir la dimension religieuse. Jusqu'ici, les Ancêtres n'ont pas révélé tous leurs secrets.

Alors, affaire à suivre…
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Je remercie Laure pour ce service presse qui m'a permis de découvrir la suite du roman hors normes Vorrh ! Comme le premier tome, ce fut une lecture riche, dense, pleine de rebondissements plus étranges les uns que les autres, mais qui m'a aussi pris énormément de temps à lire. Attention, cette chronique contient des spoilers du tome 1.

On retrouve une partie des personnages du premier tome : les protagonistes vivant à Essenwald continuent leur parcours atypiques, toujours entourés par la présence angoissante de la Vorrh. Ismaël s'ennuie de sa vie mondaine avec Cyrena, Ghertrude est sur le point d'accoucher, une expédition se monte pour partir à la recherche des Limboias disparus dans la Vorrh. C'est cette partie du récit qui m'a le plus passionnée, entre les mystérieux « proches » toujours dans l'ombre des sous-sols et la menace invisible constante pesant sur Ismaël. Je regrettais à chaque fois qu'on quittait cette trame narrative !

J'avoue avoir moins accroché au principal nouveau personnage : les péripéties d'Hector Schumann, vieil homme allemand qu'on envoie étudier un ancêtre à Londres, ne m'ont guère passionnée et étaient souvent assez longues. J'ai cependant beaucoup aimé Modesta, bébé trouvé enseveli, mais vivant, elle grandit rapidement et montre des pouvoirs insoupçonnés. C'est un personnage fascinant, duquel on ne sait pas encore grand-chose, mais qui, je l'espère, se révélera pleinement dans le tome final.

Certains personnages font quant à eux des apparitions, parfois sporadiques, parfois récurrentes : ces fameux ancêtres. Avec des apparences et des stades d'évolution divers, je les ai trouvés assez passifs dans ce récit, et je n'ai pas encore bien pu cerner leur rôle. Dans la quatrième de couverture, on nous parle de confrontation finale, de conflits, mais j'en ai au final très peu vu ici, à part les violences que les hommes commettent entre eux. J'espère que le dernier tome nous éclairera plus ces êtres à part, ancrés dans le mysticisme.

La fin de ce tome est étonnante, on peinait à découvrir certains secrets et on a l'impression que cette fin pourrait les ensevelir à jamais…ou justement ouvrir grandes les portes d'un nouveau monde qui voudra se venger de ce qu'il s'est passé. J'ai hâte de découvrir le fin mot de cette saga dans le troisième tome !

Un second tome totalement atypique dans la même veine que le premier : une fresque dense, riche, où tout semble éloigné et lié à la fois, entourée par la présence obscure de la forêt. Une lecture pas forcément facile, mais fascinante à bien des égards. Une oeuvre unique en son genre !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Le premier Vorrh m'avait sidéré par l'originalité et l'étrangeté de son imaginaire et deux ans plus tard le second volume ne m'a pas déçu : il s'agit d'une suite ,la plupart des personnages du premier livre s'y retrouvant. L'action se déroule en 1920, en plusieurs lieux : en Europe , Allemagne (où monte le nazisme) puis Angleterre ,des êtres étranges sont exhumés , inhumains au départ (des sortes de momies) puis acquérant l'apparence d'hommes .Hector, un vieux professeur juif les rencontre pour les étudier . Ceux qui parlent prétendent être les anges qui furent punis pour avoir échoué à protéger l'Arbre de la Connaissance. En Afrique ,le récit revient à la ville coloniale(et allemande ) d'Essenwald proche de l'énigmatique et menaçante Vorrh forêt qui recèlerait l'Eden. On y retrouve Cyrena l'aveugle qui voit, Ismaël le cyclope aux deux yeux , les êtres de bakélites et toutes sortes de monstres .Tout ce monde est engagé dans des quêtes , rituels, recherches ,aventures cryptiques qui se mêlent et s'interpénètrent . Encore une fois le lecteur se laisse envouter par l'atmosphère ésotérique que l'auteur crée avec maestria. Mais le fin mot de l'histoire se dérobe toujours .
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critiques presse (1)
Telerama
17 janvier 2022
Une nature vivante, des créatures revenues du passé, des disparitions… Dans le deuxième volet de sa trilogie, le romancier et plasticien britannique Brian Catling nous replonge dans la “fantasy noire” de Vorrh et réaffirme son singulier talent.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Voici où rampe l'home-bête au corps naguère vertueux, mais désormais retourné, cru et dénué de peau. Des lianes et des tendons lui croissent vers le dedans. Des plumes primitives roides panachent dans ses poumons. Ses entrailles ne sont qu'épines et rouille nouées autour de barbelés. Peur et culpabilité lui ont rongé le bout des doigts, laissant voir des griffes acérées qui se crochent en serres depuis qu'il a creusé son nid dans une piètre tombe.
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Il y avait deux pouls parallèles chez l'homme, Sidrus en avait bien conscience. Celui de l'âme résidait dans celui du corps et aucun ne pouvait survivre sans l'autre. Ce qui lui était inacceptable, c'était l'hypothèse que l'homme ne soit pas seul en cela. Que la forêt possède une intelligence invisible basée sur un échange de nutriments plutôt que sur la pensée. Cela dépassait son entendement, même si, en cet instant, cette idée habitait son cerveau. La Vorrh, influence modificatrice, était assez puissante pour changer la météo et déformer le climat de façon spectaculaire. Son énergie collective exerçait son emprise à des centaines de kilomètres à la ronde. Comment imaginer la force qui devait résider en son centre ? Invisible, omniprésente. Des atmosphères minuscules, des digues mouvantes, par touches si subtiles qu'aucun instrument ne parvenait jamais à mesurer. Des millions de réalignements sans qu'une seule paroi cellulaire ne soit percée. La Vorrh piégeait aussi l'électricité, bousculait les bases et les acides. Elle renversait les équilibres chimiques avec des vibrations de l'eau qui étaient moins que des ombres.
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Prends la femme que je t'ai envoyée, partez vers l'est et les terres maritimes, où les arbres ne sont rien. Va vers les grands océans. L'eau est la mémoire du monde et toutes les forêts ne sont que son ambition aveugle. [...]
Pars avec courage, ruse et passion et survis pour redevenir unique.
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Il y a un changement de direction forcé chez les personnes âgées. Comme quand le courant s'inverse dans la Tamise avec la marée. Plus elles vieillissent, moins leurs souvenirs leur ouvrent d'avenir, moins elles comprennent le présent et plus le passé les happe. Les souvenirs deviennent alors plus vifs, plus vivants qu'autre chose. Si c'est parfaitement équilibré, elles parviennent en même temps à leur naissance et leur mort.
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Pour qu’une cité coloniale existe et prospère à des milliers de kilomètres de sa mère patrie et sur un continent complètement autre, elle doit réunir deux critères essentiels : le sens inébranlable de son bon droit, manifesté par la constante démonstration d’un sentiment de supériorité aveugle, et un approvisionnement illimité en une matière première de grande valeur. Essenwald possédait les deux.
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Videos de Brian Catling (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Brian Catling
Brian Catling est un artiste, poète et professeur de beaux-arts, parmi de nombreuses autres disciplines. Il est peut-être mieux connu comme l'auteur de The Vorrh, une trilogie de livres. Geoff Cox est un auteur, scénariste et collectionneur de tableaux de Brians. Ici, il exprime son appréciation de Brian Catling, de ses peintures et de leur impact.
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