Brian Lumley

- Pourquoi ne m'avez-vous pas raconté tout cela quand je suis arrivé tout à l'heure ?
- Vous n'étiez pas prêt, mon ami. Vous l'êtes d'ailleurs à peine maintenant !
Je réfléchis encore un moment.
"En somme, ce que vous voulez me dire c'est que le surnaturel n'existe pas !
- Précisément.
- Mais vous avez si souvent employé ce mot, récemment encore dans son contexte reconnu.
Par habitude, mon cher Henri, et parce que VOTRE concept de l'existence admet encore son usage, et l'admettra pour quelque temps encore ainsi que le mien, jusqu'à ce que nous nous fassions à cette idée."

L'être humain a toujours été fasciné par le rêve, lequel a toujours été considéré tout à tour comme un simple curiosité, une vision prophétique, un présage, ou une expérience parapsychologique.

Il m'est difficile d'expliquer cela sur le papier mais, - ah ! je ne sais pas - j'avais cette impression que... c'était comme si... allons, vous est-il jamais arrivé de jouer à cache-cache étant enfant et d'entrer dans une pièce où quelqu'un se dissimule ? Vous ne le voyez pas, tout est noir, il reste parfaitement silencieux et pourtant vous savez qu'il est là ! Eh bien voilà ce que je ressentais dans cette mine abandonnée. Et pourtant elle était réellement déserte, du moins à ce moment...

La pensée moderne, aidée par la science appliquée, par opposition à la psychologie, semble démontrer que les conclusion de Freud n'étaient pas complètes. Une théorie récente compare nos esprits à des ordinateurs ayant besoin d'une « mise à jour » périodique, c'est-à-dire la suppression de la programmation superflue. Le rêve serait l'outil de cette mise à jour, qui permet de se débarrasser l'esprit des expériences dont la nécessité ne se fait plus sentir ; une sorte de poubelle du moi... C'est une théorie astucieuse...

Au bout du compte, le rêve n'est jamais qu'un univers parallèle aux contrées conscientes où vit la race humaine, et ce n'est pas le seul.

Nul ne peut aider celui qui ne s’aide pas lui-même.

La vie n'est pas seulement la richesse et l'aisance, une jolie fille et un toit sous lequel s'abriter. L'aventure ? Oui, peut-être.... Il y a toujours une colline derrière celle qu'on vient de gravir, une île inconnue quelque part dans l'océan, une odeur qu'on n'a pas encore sentie, quelque épice étrange qu'on voudrait goûter...

- Vous lutterez contre des puissances capables de détruire votre âme immortelle et votre subconscient. Vous serez confrontés à de la magie noire, à des horreurs démoniaques, à des visions plus atroces que vos pires cauchemars, et...
- Euh, excusez-moi, seigneur, mais essayez-vous de nous enrôler ou de nous décourager ?

Nous sommes tous des imbéciles doués de compassion.

Lorsque la marche à commencé, elle ne se termine que le jour de notre mort.

Ah! L'Ecosse! Le dernier bastion de l'homme civilisé... en ce monde, en tout cas!

- Par tous les démons de l'enfer! rugit Eldin, les yeux exorbités. Ne me dis pas que tu as fait ce que je crois que tu as fait?

Les Rêveurs peuvent en témoigner : le temps du songe passe de façon très étrange. Une aventure peut se terminer en une heure ; une heure peut devenir une semaine. Entre le moment où le dormeur fermer le yeux et celui où il les ouvre lendemain matin dans le monde éveillé, une année peut s'être écoulée dans les Contrées du Rêve.

- Bien entendu, il faudra que nous nous battions pour Aminza. C'est la coutume dans certains des villages où j'ai logé.
- Quoi ? Écoute, c'est toi qui as envie d'elle, pas moi. Si tu veux verser le sang à cause de vos fiançailles, frappe-toi la tête contre le mur et qu'on n'en parle plus ! En attendant...
- Je suis déçu. Tu n'as pas fait attention aux coutumes des Contrées du Rêve ? Le futur garçon d'honneur doit toujours...
- Au diable le futur garçon d'honneur !

Quelqu'un d'assez fort peut commander à ses propres rêves, donc infléchir sa destinée.

La chose la plus miséricordieuse au monde est la faculté qu’a l’esprit humain d’oublier tout ce qu’il contient.

- Premièrement, David Hero, vous avez séduit Misha, fille d'Arkim Sallai et promise de Garess Nard. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?
- Séduit ? C'est elle qui m'a invité à passer la nuit dans le grenier de l'auberge de son père.
- Coupable ! Deuxièmement, lorsque Arkim Sallai et Garess Nard ont entendu les cris de détresse de la malheureuse et sont accourus à son secours...
- Ses cris de détresse ? Mais c'étaient les miens ! Je garderai des cicatrices dans le dos jusqu'à la fin de mes jours ! Cette fille à des ongles aussi longs que...
- … vous les avez assommés tous les deux, fracturant la mâchoire de Garess Nard.
- Garess Naard. Ce chien galeux ! Se jeter sur un homme désarmé avec un machette à la main ? Vous les trouvez courageux vous ?
- Coupable !

- Ouais, acquiesça Eldin. Tu sais, je crois que je l'aime bien. Vraiment bien. Ça t'ennuierait si notre duo se transformait en trio?
- Tu veux qu'un ténor se joigne à la basse et au baryton, c'est ça? plaisanta Hero.
- Ouais. C'est un brave homme, et...
A cet instant, un bruit retentit, suivi par un cri, un choc sourd et le fracas d'une avalanche de cailloux.
- C'était un brave homme, corrigea Hero.

- Voudriez-vous répéter ça, mais en changeant de mots? demanda-t-il.
- Oui, renchérit Eldin. Par exemple, en choisissant parmi ceux que nous comprenons.

Mais les songes ne sont pas tous agréables, et les contrées du rêve connaissent aussi leur part de cauchemar.