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Critiques de Brian Wood (222)
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Northlanders, Intégrale 2 : Le livre islandais

Brian Wood poursuit son profonde immersion dans l’histoire des « Northlanders », des « gens venus du Nord » parfois appelés Normands ou Vikings selon les lieux et les époques ; il s’entoure toujours d’une flopée d’artistes talentueux pour chacun de ses récits qui nous immergent ici dans le mystère des expéditions islandaises entre le VIIIe et le XIIIe siècle.



Nous débutons cette plongée guerrière et conquérante avec deux courts récits. Dans « Préludes – Au large de l’Islande » (à partir de 760 apr. J.-C.), nous suivons d’abord Dag, vieux capitaine d’une coque de noix branlante, dans sa folle quête d’un « ailleurs ». Cette réflexion sur l’esprit d’initiative et d’exploration, ainsi que sur le grain de folie qu’il convient d’avoir dans ce genre d’entreprise, se tient à la première personne. Tout en associant les représentations nordiques du monde à la dynamique d’exploration de ces « gens du nord » (Thor en dieu du Tonnerre qui vient se rappeler à l’esprit des navigateurs ; la découverte d’une terre mystérieuse faisant penser au domaine des dieux eux-mêmes), cette histoire courte est aussi l’occasion de se familiariser au dessin de Fiona Staples, pas encore autant affirmé que dans Saga, mais déjà intéressant à suivre. De même, dans « Sven l’Immortel », avec un dessin de Davide Gianfelice déjà bien plus abrupt, nous découvrons un récit qui renvoie à une longue aventure contenue dans le Livre anglo-saxon et qui était passionnante concernant le fameux Sven, jeune exilé, puis guerrier sur le retour et enfin vétéran aux velléités familiales.

Ce volume concernant les sociétés islandaises fondées au haut Moyen Âge par des explorateurs scandinaves (suédois, norvégiens et danois notamment) prend son véritable envol avec le récit « La jeune fille dans la glace » (Islande, 1240 apr. J.-C.), où Brian Wood décrit un nouveau vieillard en proie à la solitude, à l’incompréhension générale et aux ambitions des guerriers alentour. Le dessin de Becky Cloonan n’est pas désagréable du tout, mais c’est surtout le fond, le contenu scénaristique qu’il convient de retenir ici, puisque Brian Wood livre une analyse du tissu social en Islande au XIIIe siècle sous la domination d’un clan nommé les Sturlungar. La justice expéditive fait alors parfois étrangement plus de bien que des enquêtes à rallonge dans des contrées difficiles d’accès.

Le plus gros morceau de cette volumineuse intégrale reste la dernière partie, « La trilogie islandaise » (871 à 1260 apr. J.-C.). Les différents chapitres qui la composent sont illustrés d’abord par Paul Azaceta, puis par Declan Shalvey, et enfin par Danijel Zezelj, ce qui montre déjà la qualité graphique générale de cette histoire. Même si l’ambiance est relativement proche quand nous passons de l’un à l’autre, le deuxième m’enthousiasme légèrement davantage que le premier avec plus de détails dans les mouvements et une attention particulière apportée à la construction des planches en alternant pages entières (splash pages) et cases plus ou moins imbriquées entre elles. Quant à Danijel Zezelj qui conclut l’illustration de cette trilogie islandaise, en collant exactement au ton donné par les deux précédents illustrateurs, il réussit à ne pas faire tâche et c’est l’essentiel. Tous trois misent sur des couleurs très glacées, très bleutées, dans la plupart des cases pour, plus tard, mettre en valeur la violence des combats (cases largement rougies) et la noirceur des sentiments (assombrissement des traits des personnages). Il faut dire que l’aspect graphique se devait d’être à la hauteur d’une histoire au long cours retraçant la lutte sur plusieurs générations du clan des Hauksson face à celui des Belgarsson pour établir une colonie stable en Islande. L’honneur et les représailles familiales deviennent alors monnaie courante entre deux raids de l’autre côté de la mer du Nord, ainsi qu’entre les revirements politiques et religieux.





Pour caractériser l’ensemble de ces histoires très disparates et de taille variable, nous pouvons souligner le fait que le scénariste de cette série opte largement pour des récits très individuels désormais (à la première personne, d’une manière où il faut « forger son propre destin ») ; en même temps, nous parcourons des paysages plutôt désertiques et c’est une ambiance de continuel front pionnier que nous fouillons ; la fuite, l’exil, l’appât du gain, il y a toujours une motivation pour aller de l’avant : c’est ce que dépeint Brian Wood pour ces Normands, mais d’une telle façon que c’est finalement largement adaptable pour n’importe quel peuple cherchant à vivre, tout simplement.

Et tandis que le corbeau ou la corneille, je ne saurais trop dire, veillent toujours au grain à chaque étape des destinées magnifiques mises en lumière dans cette nouvelle intégrale, nous avons encore le plaisir de tomber, entre les habituels héros vikings que nous connaissons plus ou moins, sur des femmes fortes, affirmées et véritables que nous rencontrons trop peu dans les œuvres de fiction. Brida Hauksson en est un exemple particulièrement charmant que je recommande au plus grand nombre...





Brian Wood réussit donc toujours à mener plusieurs récits de front, non seulement en faisant que chacun apporte une pierre cohérente à l’édifice, mais également en travaillant avec un nombre conséquent de dessinateurs talentueux (sans oublier les coloristes tels Dave McCaig et Massimo Carnevale).



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Northlanders, Intégrale 1 : Le livre anglo-sa..

À l'inverse de la bande dessinée franco-belge où ce genre a depuis longtemps fait florès, les bons comics de fiction historique (et surtout alto-médiévale) sont rares. Si vous pensez illico au 300 de Frank Miller, c'est que l'Histoire n'est pas votre amie. En revanche, avec la série Northlanders, Brian Wood initie un projet au long cours sur ceux issus du peuple viking, parfois appelés Normands. Il compte nous narrer ici leur histoire de leur point de vue, et non, comme souvent, de celui des populations attaquées.



C'est vrai, nous connaissons avant tout les Vikings par les récits que nous ont légués les moines chrétiens, représentants des populations soumises aux incursions normandes et détenteurs du pouvoir de l'écrit. Or, un peu à l'image désormais de la série Vikings de la chaîne britannique History, Brian Wood cherche à renverser cet angle d'attaque pour aller voir comment les Vikings, eux-mêmes, vivaient et se représentaient. Cela passe inévitablement par la prise en compte de toutes les facettes habituelles d'une société, économiques, sociales, politiques et culturelles. Pour combler un tel défi, l'auteur tente la carte de la multiplicité des points de vue. En effet, avec le jeune saxon qui veut devenir viking, de jeunes veuves combattantes, l'exilé de retour au pays et plusieurs autres, il varie à l'extrême ses personnages principaux, chacun étant le centre d'un des arcs qu'on nous propose ici. Il opte souvent pour des cas très intéressant de Vikings en marge de leur société, ce qui est toujours passionnant pour comprendre leur rapport entre individu et collectivité.

Devant un matériau original composé de plusieurs dizaines d'épisodes, Urban Comics nous concocte ici trois intégrales en reprenant les épisodes de manière non linéaire. Le but est de proposer un contenu chronologiquement logique et géographiquement cohérent. Ainsi, cette première intégrale est le Livre anglo-saxon, c'est-à-dire qu'il nous présente les incursions vikings sur l'île de l'actuelle Grande-Bretagne entre le VIIIe et le XIe siècle (et parfois à plusieurs encablures de là). Sont alors concernés les épisodes #9-10, #18-19, #1-8, #11-16 et #41. Si cet agencement peut paraître bizarre au premier abord, il semble avoir été réalisé avec l'aval de l'auteur et permet surtout de ne pas se perdre dans les différents temps forts historiques du haut Moyen Âge nordique. D'ailleurs, malgré la relative robustesse du contenu, l'ensemble se lit de manière étonnamment rapide.

Si le sujet est original, l'histoire pourra toujours paraître fade à certains blasés des fictions historiques habituelles. Pour autant, nous retrouvons dans cette série une ambiance inimitable et, même si les côtes anglo-saxonnes ne sont pas mes favorites, il est aisé de se glisser entre pluies mauvaises et brumes épaisses aux côtés de ces barbares supposés sanguinaires dans leurs explorations de nouvelles terres. Ensuite, les confrontations politiques, religieuses et commerciales avec les peuplades rencontrées sont toujours autant d'axes bienvenus pour découvrir une culture encore trop méconnue. Enfin, l’opiniâtreté de chaque personnage doit se ressentir dans l’atmosphère choisie par chaque dessinateur, car chacun officie sur une histoire différente. Davide Gianfelice, Dean Ormston, Danijel Zezelj, Ryan Kelly et Marian Churchland ont tous un style particulier, mais sont plutôt complémentaires entre eux. L’un insistera plus sur les brumes accueillant la furie de ces Northlanders, d’autres plutôt sur les esprits torturés de certains ou la violence au quotidien ; malgré tout, cet opus est vraiment cohérent graphiquement.



Avec le premier tome de Northlanders, Brian Wood et son équipe de dessinateurs nous offrent un ouvrage de collection qui fait plaisir à voir et à lire. Le volume est bien gros, mais se lit vit et ne sera uniquement suivi de deux autres intégrales, le Livre islandais et le Livre européen.



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Northlanders, Intégrale 1 : Le livre anglo-sa..

Qui dit Viking, dit drakkar, raid, pirate, pillage, violence.

Enfin, ça c'était avant ...

Parce que lorsqu'on se penche un peu plus sur le sujet, on sait aussi que les Vikings n'ont pas fait que piller les contrées qu'ils envahissaient, ils ont aussi contribuer à leur développement en apportant leur savoir faire de marins, d'explorateurs, de marchands...

Mais tout cela, bien sûr, ne s'est pas fait en douceur. En témoignent les pages de cette lourde intégrale. Si vous tendez bien l'oreille, vous entendrez les clameurs des batailles, les râles des hommes qui meurent. Si vous n'y prenez pas garde, il se peut même qu'une ou deux giclées de sang vous éclaboussent le visage...

"Du sang, du sang, de la chique et du mollard", disait on quand j'étais plus jeune.

Mais n'allez pas croire que les seuls à castagner sont les Vikings. Les anglo-saxons ou même les Celtes convertis au christianisme ne seront pas les derniers...A un tel point qu'on se demande parfois à propos de certains personnages : "Mais il est Normand, lui ou pas ?"



Ajoutez à cette bonne dose d'hémoglobine, de l'amour, de la tendresse entre un père et une fille, de la loyauté (et parfois de la trahison) et du courage et vous avez entre les mains un très bel ouvrage mettant à l'honneur ces Hommes du Nord..et ceux qui ont subi leur invasion.
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Northlanders, Intégrale 1 : Le livre anglo-sa..

Voici un livre que j’ai mis un moment à oser acheter. S’il y a bien un univers qui est attirant c’est bien celui des vikings. Mais cet univers est tellement vaste et complexe que rares sont les récits à la hauteur ou accessible.



Mais là, je dois dire que j’ai vraiment adoré. Ce recueil de plusieurs histoires est habilement écrit, en quelques pages on est plongés dans les divers récits et personnellement je n’ai pas trouvé un seul récit qui ne valait pas le coup. Brian Wood écrit avec simplicité mais avec une grande efficacité.



Pour le dessins c’est un peu plus compliqué puisque chaque récit a droit à son dessinateur et que, de fait, on peut être moins réceptifs envers certains dessinateurs. Pour ma part j’ai aimé tous les styles, puisque de toute les façons, on partait à chaque fois sur une nouvelle histoire.

La série comportera au total trois tomes, le deuxième étant sorti il y a peu.



Un vrai régal et une agréable surprise.
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Northlanders, Intégrale 2 : Le livre islandais

A partir du IXeme siècle, les Vikings débarquent en Islande, la "terre de glace".

Ils la colonisent et y développent leurs coutumes guerrières et ancestrales.



La première partie de cette intégrale dédiée à l'Islande ne m'a pas plus enchantée que cela. J'ai surtout apprécié la deuxième partie consacrée à une saga familiale se déroulant sur plusieurs générations.

C'est à travers cette saga appelée La trilogie islandaise, narrant l'histoire des Hauksson que les auteurs emportent le lecteur au cœur d'une Islande bouleversée par des luttes internes. Après une longue période d'indépendance où chaque famille tente de prendre le dessus sur l'autre, une vague de christianisation déferlera sur une Islande déjà bien affaiblie par toutes ces querelles intestines. Malgré leur fierté et leur volonté à rester indépendants, les Islandais finiront par ployer sous le joug du roi de Norvège.



J'avais déjà beaucoup aimé le premier volume "le livre anglo-saxon" de cette série Northlanders. Ce deuxième volume est tout aussi intéressant et captivant. On y retrouve tout à fait l'esprit "viking" , à savoir le côté gros bras et sans pitié, l'appât du gain mais également l’opiniâtreté dans l'effort et leur volonté farouche de ne dépendre de personne d'autre que d'eux mêmes. Si les hommes ont la part belle, ce volume consacre également quelques magnifiques pages aux femmes qui assumaient avec talent leur rôle de maîtresse de maison mais également celui de fervente gardienne de l'honneur familial.
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Rebels : La naissance du rêve

En lisant ce comics, ne vous attendez pas à voir s’exposer devant vos yeux l’intégralité de la guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique.



C’est une œuvre beaucoup plus personnelle qu’a conçue Brian Wood. Elle lui a été inspirée par son besoin d’exprimer que l’on peut être patriote sans pour autant adhérer à la politique des divers Faucons qui se sont succédés au gouvernement.

Pour une bonne moitié, Brian Wood concentre son propos sur « la première milice américaine » : les Green Mountain Boys qui harcelèrent les habits rouges dans ce qui deviendra l’état du Vermont. Tout est vu à travers les yeux de Seth Abbott, un jeune homme de moins de vingt ans obligé de murir très tôt, taciturne, peu loquace bien qu’il soit bon orateur, mais excellent soldat et qui connaît son pays mieux que le fond de sa poche. Seth est marié à Mercy qui va beaucoup souffrir de son absence. J’aurais souhaité voir cette courageuse jeune femme plus présente dans le récit, bien que chacune de ses apparitions marque.



Ce n‘est pas un récit de guerre. On passe autant de temps dans le conflit qu’à couper du bois, nettoyer les alentours de la ferme et raccommoder les vêtements. C’est la difficile vie quotidienne de cette époque que veut nous faire sentir l’auteur, au-delà des contraintes liées à la guerre. C’est intimiste dans le sens où l’on passe beaucoup de temps dans les pensées de Seth.

La guerre est là cependant, certaines scènes de bataille marquent suffisamment. Quand, comme moi, on n’en connaît pas les détails, c’est assez difficile de s’y retrouver. Il faut juste se laisser porter.



La deuxième partie s’éparpille dans de multiples directions, donnant la parole à une jeune imprimeuse, à un indien de la tribu Chaouanon (ou Shawnee) et même à un soldat anglais issu des bas-fonds de Londres. Si ces récits sont forts, ils sont aussi courts. Ils laissent seulement le temps de regretter que chaque personnage n’ait pas bénéficié d’un nombre de pages plus important. Une vague impression de gâchis, de regret, a accompagné ma lecture.



Brian Wood sait manier les émotions. Je vais m’intéresser à ces autres œuvres. Je pense avant tout à la série consacrés aux vikings : Northlanders.

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Rebels : La naissance du rêve

Fin du XVIIIe siècle. Les treize colonies d'Amérique du nord entrent en guerre avec l'Angleterre et se déclarent indépendantes. La lutte sera longue et sanglante mais aboutira à la naissance d'une nouvelle nation, fière de son histoire et des espoirs que sa création aura suscités. En se penchant sur cette page ô combien importante de l'histoire des États-Unis, Brian Wood ne cache pas sa volonté d'écrire un ouvrage patriotique. L'objectif n'est cependant pas de verser dans la propagande mais plutôt de se réapproprier cette histoire tout en se détachant des récupérations et déformations que lui font subir les politiciens d'aujourd'hui. Pour se faire, l'auteur met pour une fois de coté les personnalités emblématiques de l'époque comme Benjamin Franklin ou Georges Washington (qui fera malgré tout une brève apparition) pour se focaliser plutôt sur ces hommes et femmes ordinaires qui se sont retrouvés impliqués, volontairement ou non, dans les conflits. Et c'est là que réside le véritable point fort de l'ouvrage qui nous révèle ainsi des facettes méconnues de cette guerre impliquant finalement bien plus d'acteurs que les simples Américains et Anglais. Cette variation des points de vue est la bienvenue et rend la lecture plus dynamique, d'autant plus que la qualité des différents chapitres est malheureusement assez variable. On commence avec une longue première partie (« Une milice disciplinée ») consacrée aux Green Mountain Boys, cette milice formée dans l'actuel état du Vermont au moment de l'invasion du Canada par les troupes britanniques. Un récit intéressant dans la mesure où il lève le voile sur un épisode peu connu mais que j'ai eu du mal à apprécier en raison de la froideur du protagoniste.



Le second chapitre est heureusement plus réussi et se réapproprie une figure emblématique de la tradition américaine, mettant ainsi l'accent sur le rôle actif que certaines femmes prirent lors des combats. Rôle que les autorités mettront trop longtemps à reconnaître... Les deux chapitres suivants pâtissent quant à eux de leur brièveté malgré des histoires intéressantes consacrées tour à tour au début de la résistance des citoyens de Boston (« Fille de la liberté ») et à la situations des esclaves affranchis par les Anglais pour se battre pour la couronne (« Occupation »). La cinquième partie met en scène un indien de la tribu des Chaouanons et aborde la question de l'implication de certaines tribus autochtones auprès des forces rebelles (« Corne de roc »). On finit avec le point de vue de l'ennemi puisque « Revers sanglants » nous fait observer le conflit du point de vue d'un Tunique rouge enrôlé de force. Là encore le récit se révèle trop court pour que l'on puisse véritablement compatir au sort du personnage sur lequel on en sait que trop peu. La plupart des graphismes sont l’œuvre d'Andrea Mutti dont on peut saluer la qualité des décors, qu'il s'agisse des vertes plaines et des étendues glacées du nord américain ou des champs de bataille parsemés des cadavres des soldats des deux camps. Je serais plus nuancée en ce qui concerne les personnages, trop peu expressifs à mon goût et qui ne correspondent pas forcément à ce qu'en dit la narration (le protagoniste du premier chapitre est censé avoir dix-sept ans mais est représenté comme un homme d'une quarantaine d'années). On pourrait également regretter quelques maladresses au niveau des transitions qui peuvent perturber la compréhension générale.



Avec « Rebels » Brian Wood revient sur une période clé de l'histoire des États-Unis et rend hommage aux hommes et femmes ordinaires qui se sont battus pour la libération de leur pays. On pourrait toutefois pointer du doigt un certain nombre de défauts, tant au niveau du scénario que des graphismes, qui limitent l'immersion du lecteur et son intérêt pour les personnages.
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Northlanders, Intégrale 1 : Le livre anglo-sa..

Un comics de bonne qualité autant narrative que visuellement avec Brian Wood aux commandes et tout un collectif de dessinateurs aussi doués les uns que les autres, ce premier tome de rassemblement des épisodes de Northlanders baptisé "Le livre Anglo-Saxon" ne fait pas moins de 480 pages.



Northlanders est un comics qui nous conte de grandes histoires et aventures de Vikings donc des histoires de pillages, de violences, de vengeances, de guerres et conquêtes mais encore des querelles pour la prise de pouvoir régional.



Les "Normands" sont suivi dans ce tome 1, on nous explique qu'il ont conquis plein de territoires dont l'Irlande ou se sont donc mélanger les cultures vikings et gaéliques.

Ils était considéré comme païen par les régions dirigées par l'église à cause de leur brutalité et leur vénération pour les dieux nordique tel que Odin, ce qui les menaient en plus du reste à des guerres de religion.



Il n'y a pas un épisode qui m'a déçu dans ce premier volume, j'espère que les tome 2 (Le livre Islandais) et 3 (Le livre Européen) seront aussi bien.



Northlanders tome 1 regroupe les tomes #9-10, #18-19, #1-8, #11-16, #41 sortis en kiosque sous format souple, et on été spécialement triés par ordre chronologique et par histoire pour la vente en France.



Une belle découverte, je ne connaissais pas du tout avant de tomber dessus à la bibliothèque municipale.


Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Northlanders, Intégrale 3 : Le Livre européen

J'ai pris un peu moins de plaisir à lire ce troisième volet de Nothlanders ; sans doute, parce qu'il est un peu répétitif par rapport aux deux autres.

Si je ne devais dire qu'un seul mot pour résumer cet album, ce serait "adversité"

Adversité de l'hiver qui sévit dans le Nord de l'Europe, adversité de la maladie, adversité des pillages, des luttes entre seigneurs ...Rajoutons à cela le siège de Paris, les luttes entre Chrétiens et religion païenne traditionnelle, et vous aurez un aperçu de ce troisième volume. Sans oublier bien sûr le courage des femmes vikings toujours à l'honneur dans Northlanders.

Si j'ai un peu moins accroché au graphisme de ce tome, je trouve cependant magnifique les premières pages de chapitre et notamment la première page de couverture : splendide !
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DMZ - Intégrale, tome 1

Une nouvelle Guere de Sécession a éclaté aux USA. D’un côté, l’Etat fédéral, de l’autre les États libres. Les raisons de cette guerre sont confuses et tous les États-Unis sont touchés sans qu’il n’y ait des limites bien claires de « frontières » entre les deux camps. Ces deux-là se sont retrouvés paralysés une fois leurs armées arrivées à New York, raison pour laquelle la ville a été déclarée DMZ (zone démilitarisée).



Les militaires ont, soi-disant, offert la possibilité aux habitants de quitter la ville pour être logés en sécurité…



Matty Roth, jeune stagiaire, même pas payé, s’embarque dans un hélicoptère pour servir d’assistant au grand reporter, Viktor Ferguson, prix Pulitzer. Leur mission ? Produire des émissions depuis Manhattan sur les gens qui y vivent. Dès leur arrivée, les choses tournent mal ! Très mal ! Pour seule protection, Matty, qui se retrouve seul, ne dispose que de sa carte de presse, dans une ville où chaque quartier a sa milice et ses snipers…



Critique :



Le scénario, c’est du solide, du lourd, du costaud ! Et comme ceci n’est que le tome 1, malgré ses 312 pages, et qu’il y a au moins 5 tomes, vous imaginez bien que l’auteur ne manquera pas de faire vivre mille péripéties à ses personnages (du moins à ceux qui survivent).



Le découpage de l’histoire n’a rien à voir avec ce que la BD franco-belge nous a habitués, mais on s’y fait.



Le style graphique est très surprenant pour un Européen qui n’est pas familiarisé avec le modèle américain. Autant la première partie qui constitue l’histoire à proprement parler me plaît, autant, je suis désarçonné par les planches à partir de la page 238 qui ne sont pas du tout de la même facture ni pour la qualité des dessins qui laissent beaucoup à désirer, à croire que c’est un collégien qui s’est attelé à la tâche, ni pour les couleurs qui n’ont pas le côté léché de l’histoire de Matty Roth. Dans cette seconde partie, il y a quelques planches de BD mais surtout des articles qui expliquent ce qu’il s’est passé à New York.



Pour moi, un livre vaut avant tout par la qualité de l’histoire et ici, c’est bien pensé. Les différents chapitres donnent des aperçus de New York très variés avec des histoires dans l’histoire. Les dessins sont dynamiques, mais la fin, avec cette espèce de collection de fiches explicatives mal présentées, me pousse à retirer une étoile.

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Northlanders, Intégrale 3 : Le Livre européen

Après celui anglo-saxon et celui islandais, le Livre européen clôt la réédition en trois volumes de la série Northlanders de Brian Wood qui en constituent une version définitive.



Nous avons toujours droit à une préface de Patrick Weber, afin d’affiner la vision historique de ces « Northlanders » avec ensuite un découpage très ordonné des différentes historiettes proposées :

- Prélude « L’art viking du combat singulier » (un épisode entre 790 et 1100 après J.-C.)

- Partie I : Métal (5 épisodes autour de 700 après J.-C. en Norvège)

- Partie II : Le siège de Paris (3 épisodes en 886 après J.-C. dans le royaume de Francie occidentale)

- Interlude : La chasse (un épisode aux environs de 1000 après J.-C. en Suède)

- Partie III : La Veuve et la Peste (8 épisodes vers 1020 après J.-C. au bord de la Volga)

Enfin, Patrick Weber clôt cette magnifique réédition avec un autre article, « Le génie des Vikings »

Clairement, ce dernier tome se veut très chronologique, encore plus que les deux précédents. Les récits ici se font peut-être plus modernes, plus « civilisés » au sens où les « hommes du Nord » se confrontent davantage aux peuples du continent. C’est d’ailleurs ce qui est le plus intéressant dans cette ultime intégrale : la rencontre plus approfondie entre différentes cultures qui doivent cohabiter. Dans ce but, Brian Wood maîtrise toujours sa narration au long cours à l’aide d’une nouvelle pelletée de dessinateurs talentueux, c'est-à-dire Vasilis Lolos, Riccardo Burchielli, Simon Gane, Matthew Woodson et Leandro Fernandez, qui ont aussi l’avantage d’avoir le temps de travailler sur leur arc personnel. Toutefois, il est vrai que l’accumulation d’histoire séparées les unes des autres pourra décevoir certains lecteurs à la recherche d’une intrigue avec des personnages récurrents.



Arrivés à cette troisième intégrale, il est difficile de trouver de nouvelles caractéristiques à cette magnifique série : il est évident qu’une fois lus les deux premiers volumes, il faut poursuivre, car le tout se tient parfaitement, et ce dans une édition définitive concertée avec Brian Wood qui est très agréable et particulièrement riche en pistes de réflexion.



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The Tourist

C'est rare que je n'aime pas à ce point...



Mais qu'alla faire Image Comics dans cette galère ? Publié en 2006, "The Tourist" ne présente (selon moi, bien sur) absolument aucun intérêt. One shot insipide, sans âme ni caractère, tout juste est-ce l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire...



Le scénario de Brian Wood est d'une platitude affligeante. Attention, je ne lui reproche pas son manque d'originalité. Tout le monde sait bien qu'il est très difficile, de nos jours, de trouver un concept, un thème, qui n'ait été déjà abordés par d'autres. En l’occurrence ici : un soldat yankee, déserteur, également recherché par une bande de truands, se réfugie dans un petit village d’Écosse ou il trouve un boulot de soudeur sur la plateforme pétrolière du coin et noue une relation avec la jolie tenancière esseulée du café du patelin...



MAIS Brian Wood ne fait rien de ce pitch. La narration ne présente aucun relief, aucun temps forts, tout est sur le même niveau. Les personnages sont stéréotypés au possible. Tout est prévisible à l'avance et on termine en se disant "tout ça pour ça ?" (enfin quand je dis tout ça...)

Je suis mort de rire quand je constate que :



Quant au dessin de Toby Cypress ben...c'est le néant, l'ennui mortel, voir la colère. Un noir et blanc absolument nul (bon, toujours selon moi hein...), aucune personnalité, le degré zéro du sens esthétique. Ce n'est (certainement pas) un dessin réaliste mais ce n'est pas non plus un dessin emprunt d'une vision. L'enchaînement des cases est pathétique et n'a qu'un avantage : il permet, avec le grand format de ces dernières, une lecture ultra-rapide ce qui constitue, en dehors du fait que j'ai horreur de ne pas terminer un livre, la raison principale pour laquelle je suis allé au bout de cette "histoire" d'action qui fait passer n'importe quels Steven Seagal minables pour un chef-d’œuvre.
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Northlanders, Intégrale 1 : Le livre anglo-sa..

Brian wood nous offre un remarquable livre sur les vikings ou Normands.

Cette bande dessinée historique s'écrit du point de vue vikings, ce qui est inédit. Que le futur lecteur se rassure, il y a de l'hémoglobine, du sexe, de la vengeance, de la mythologie... Tous les ingrédients sont là.

Ces différents récits sont bien menés, les intrigues sont simples mais universelles et donc efficaces.

Le dessin est très bon. Réaliste, les effets de couleurs permettent malgré tout au monde du rêve de prendre possession de certaines planches.

Vous l'aurez compris, une bonne bande dessinée historique à mettre entre toutes les mains (de plus de 18 ans).
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La légende de Dark Vador, tome 10 : Dans l'om..

Quelques temps après la destruction de l'Etoile de la Mort, Dark Vador a perdu beaucoup de crédits au sein de l'Empire et se doit de regagner la confiance de Palpatine,cela passe par la surveillance le chantier de la nouvelle Étoile de la Mort et la traque des Rebelles...

Ces derniers s'organisent autour d'une Leïa plus combative que jamais et de Luke pour essayer de faire tomber l'Empire définitivement.

Quel plaisir de retrouver les protagonistes de ce la trilogie originelle !!!
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DMZ, tome 1 : Sur le terrain

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre qui a compté 72 épisodes. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2006, écrits par Brian Wood, dessinés et encrés par Riccardo Burchielli, et mis en couleurs par Jeromy Cox. Brian Wood dessine 3 ou 4 pages par épisodes. Les couvertures sont réalisées par Brian Wood. Ces épisodes ont été réédités dans DMZ - Intégrale, tome 1 (épisodes 1 à 12).



Il y a cinq ans, certains états ont déclaré leur indépendance vis-à-vis du reste des États-Unis, en particulier l'île de Manhattan (400.000 habitants), et le quartier de New Jersey. Les quartiers de Brooklyn, Queens et Long Island ont fait le choix de rester au sein des États-Unis. Pour la première fois depuis des mois, un cessez-le-feu est en place. Le journaliste Viktor Ferguson (détenteur d'un prix Nobel de la paix) doit se rendre sur place à Manhattan en hélicoptère, pour effectuer un reportage. Le dernier membre à être recruté dans cette équipe est un stagiaire : Matt Roth, technicien en photographie. On lui remet une carte de presse et on lui confie le matériel en lui rappelant qu'il en est personnellement responsable. Il embarque à bord de l'hélicoptère et s'assoit à côté de Viktor Ferguson. Celui-ci lui indique qu'il ne veut pas l'entendre, que Matt doit lui obéir au doigt et à l'œil et que Matt n'existe que pour le servir. Le militaire assis de l'autre côté de Matt le rassure et lui parle comme à un être humain. Manhattan est en vue avec des feux qui brulent au sommet de quelques gratte-ciels. Ils passent bientôt au-dessus du poste de frontière, avec ses fils de fer barbelé et ses carcasses de voiture en travers du passage. L'hélicoptère se pose, mais des individus commencent à tirer dessus. Le pilote repart aussi sec laissant Matt Roth dans la rue, car il avait été le premier à descendre et il n'a pas eu le temps de remonter. Alors que les tirs continuent, il est pris en charge par Zee Hernandez, une docteure, qui lui intime de se mettre à l'abri.



Avec ce titre, Brian Wood passe dans la cour des grands, installant une série de longue durée chez l'éditeur Vertigo (la branche adulte de DC Comics à l'époque) et Riccardo Burchielli entame une carrière aux États-Unis. Le lecteur est tout de suite capté par l'ambiance du récit : un stagiaire débutant qui se retrouve malgré lui en pleine zone de guerre, démilitarisée peut-être, mais pas exempte de combats. Le scénariste marie l'angoisse post 11 septembre, avec la réalité de villes détruites par la guerre, et l'absurdité de vouloir anéantir un ennemi par la violence. Burchielli réalise des dessins descriptifs avec une forme d'exagération dans les visages, de saturation d'informations dans certaines cases, de sensation de reportage pris sur le vif au cours duquel il n'est pas possible de capter tous les détails des décors (on n'a pas le temps d'admirer le paysage, ce n'est pas une partie de tourisme), et à d'autres moments il y a trop de choses à voir, à assimiler. Dans ces premiers épisodes, Jeromy Cox n'hésite pas à utiliser des teintes chaudes, montrant que ça se passe maintenant, avec des individus bien vivants. Dans chaque épisode, le lecteur découvre 2 à 4 pages réalisées par Brian Wood, avec des visuels plus froids, plus vers l'illustration. Dès la première séquence, la dynamique du reporter embarqué fonctionne admirablement bien. Le lecteur est aux côtés du jeune Matt Roth qui ne sait pas grand-chose de la situation et qui doit réagir immédiatement, à l'instar du lecteur qui découvre et assimile les informations au fur et à mesure.



Avec ces trois premiers épisodes, Brian Wood se laisse de la marge de manœuvre. Il dose les informations qu'il dispense : assez pour que la situation fasse sens, pas trop pour ne pas plomber chaque case, et pour pouvoir ajuster les détails par la suite. Le lecteur comprend bien que Manhattan est devenue une zone tampon entre les territoires faisant encore partie des États-Unis et les états étant en guerre civile sous la bannière d'États Libres (free states). Il voit bien que Manhattan a été ravagée par la guerre, que ce soit la voirie, ou les immeubles. Il voit passer des individus en uniforme militaire ou en tenue paramilitaire. Les dessins montrent la voire défoncée, les fenêtres fermées par des planches de bois car les vitres n'ont pas tenu le coup, les intérieurs d'appartement aux murs écaillés, aux sols abîmés, faute de matériaux pour réparer ou ne serait-ce qu'entretenir. Il sait créer des images qui amalgament la réalité des villes ayant été bombardées avec la réalité de l'urbanisme de New York. Cela produit un effet très étrange sur le lecteur qui éprouve la sensation de retrouver des images vues à la télé, mais dans un autre décor. Il peut supposer que pour un lecteur américain l'effet est encore plus saisissant, lui parle encore plus, ce qui rend la série encore concrète pour lui. De temps à autre, le lecteur s'interroge aussi sur le fait que la population restante puisse continuer à vivre dans de telles conditions. Comment est-elle approvisionnée en eau potable ? En nourriture ? En énergie ? En médicaments et autres éléments de première nécessité ? Wood évoque rapidement des pistes pour répondre à ces questions, sans les développer concrètement dans ce tome d'ouverture.



Ces trois premiers épisodes accomplissent énormément de choses pour présenter la situation, mais ils forment avant tout une aventure. Matt Roth se retrouve coincé à Manhattan et il doit survivre en observant son environnement et en faisant confiance à Zee Hernandez. Dès le début, Brian Wood fait montre d'un regard critique. Alors qu'il était parti pour une mission de reportage embarqué, Matt Roth se trouve à découvrir la situation par lui-même, sans le regard préformaté du prix Nobel de la paix, sans avoir à faire avec la version officielle. Dès le début, il se retrouve dans la situation des habitants qui vivent sous les bombes, ou tout du moins dans cette zone dite démilitarisée, à vivre comme eux, sans espoir de bénéficier d'un sauvetage à court terme. Pire encore, il a pu voir les effets d'une intervention des forces des États-Unis d'Amérique, sur la population. Dans un premier temps, il semble au lecteur que Riccardo Burchielli va succomber à la tentation d'en rajouter dans le spectaculaire, avec trop de sang et des explosions trop spectaculaires et esthétiques. Mais en fait, dès la scène d'action suivante, il revient à une mise en scène mesurée et plus réaliste, réalisant des images qu'il serait possible de voir dans un reportage télé. Le lecteur découvre le quotidien des individus que Mat Roth est amené à côtoyer ou simplement à rencontrer, avec des visuels crédibles, montrant qu'ils leur manquent des approvisionnements en consommables courants, mais qu'ils font œuvre de débrouillardise pour pallier ces manques. À la fin de ces trois épisodes, le lecteur sait déjà qu'il est accro et qu'il reviendra pour la suite, pour cette immersion sur le terrain, et pour ce décodage de la manipulation de l'information, évoquant le travail très professionnel de Fox News qu'il est indispensable de savoir décoder.



Il passe ensuite à l'épisode 4 au cours duquel Matt Roth va enquêter dans Central Park qui est recouvert de neige. Il découvre une situation qui sort de l'ordinaire, ainsi que la vérité sur les fantômes sensés agresser ceux qui osent s'aventurer dans le parc. Les dessins âpres de Riccardo Burchielli font à nouveau des merveilles, à la fois pour la désolation du paysage sous la neige, à la fois pour les détails des locaux et des individus qui recueillent Matt Roth. Le scénariste confirme que son personnage va séjourner pendant un certain temps à Manhattan, et embraye directement sur une histoire en 1 épisode. Les deux auteurs renouvellent la réussite de donner la sensation au lecteur de bel et bien se trouver à Manhattan, et tout en donnant une nouvelle version de la lutte des classes, de la survie à tout prix, de la notion de bien commun par opposition à l'appropriation privative. Le récit prend une autre dimension politique, ne se limitant pas à la guerre armée.



L'épisode 5 est à nouveau une histoire en 1 épisode : quelqu'un s'est introduit chez Matt Roth et lui a tiré son blouson de journaliste, ainsi que sa carte de presse, un laissez-passer indispensable à sa survie en tant qu'étranger dans la zone démilitarisée de Manhattan. Il s'en suit une course-poursuite à haut risque dans le nord de Manhattan, Roth étant sur les talons de son voleur. Burchielli fait à nouveau le nécessaire pour que ses dessins rendent compte des immeubles de ce quartier, et Brian Wood consacre une page au Flatiron Building, un des immeubles remarquables de Manhattan. C'est également l'occasion pour Matt Roth, contraint et forcé, de découvrir la vie de tous les jours dans cette partie de l'île. La dynamique de la course-poursuite assure une lecture rapide, et constitue une forme de tourisme permettant d'observer les habitants dans leurs activités quotidiennes.



Avec le temps qui a passé, DMZ est resté comme l'une des séries phare de l'éditeur Vertigo. Le lecteur n'a que l'embarras du choix quant à l'édition et il peut facilement découvrir ce qui a valu une telle réputation à cette série. Il découvre un point de départ immédiatement accrocheur, des dessins descriptifs rendant compte de New York sous les bombes en restituant bien cette ambiance, et un commentaire sur les conséquences de la guerre, ainsi que sur le traitement de l'information.
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Northlanders, Intégrale 2 : Le livre islandais

Le tome 2 de ce peuple du nord entraîne le lecteur aux fondements de la civilisation islandaise.

La saga de la famille Hauksson est certainement proche de la vie des premiers islandais. L'intrigue est bien menée et les dessins sont encore une fois à la hauteur du récit.

Brian Wood réussit encore un excellent tome dont on attend la suite avec impatience.
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DMZ, tome 3 : Travaux publics

Ce tome fait suite à DMZ, Tome 02 : Le corps d'un journaliste (épisodes 6 à 12) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il contient les épisodes 13 à 17, initialement parus en 2006/2007, écrits par Brian Wood, dessinés et encrés par Riccardo Burchielli, et mis en couleurs par Jeromy Cox. Les couvertures sont réalisées par Brian Wood. Ces épisodes ont été réédités dans DMZ intégrale Tome 2 (épisodes 13 à 28).



Bien évidemment, la reconstruction a commencé à New York, ville bombardée lors de la seconde guerre civile entre les armées régulières des États-Unis et les Armées des États Libres. Le marché de la reconstruction dans cette zone démilitarisée a été confié à l'entreprise Trustwell qui est venue avec sa propre équipe de gardes pour garantir la sécurité de ses employés travaillant sur le chantier. Mais les altercations augmentent entre les Casques Bleus des Nations Unies et ce personnel de sécurité, jusqu'à un échange de coups de feu. Pour que le cessez-le-feu perdure, il faut que les deux parties parviennent à s'entendre pour cohabiter. Matty Roth a laissé toutes ses accréditations de journaliste chez lui et il s'est fait embaucher parmi les ouvriers de Trustwell, avec de faux papiers. Ce jour-là en arrivant au chantier, il cherche un dénommé Naeir. Il finit par l'apercevoir, mais celui-ci est en train d'armer une bombe artisanale et il se fait sauter en détruisant un bus avec lui. Les gardes privés de Trustwell arrivent et commence à frapper les ouvriers présents pour essayer d'obtenir des informations. C'est au tour des Casques Bleus d'arriver et de mettre un terme à ces mauvais traitements.



Les ouvriers prennent le chemin des vestiaires et vont s'habiller d'une tenue protectrice, puis se mettent au travail sur le chantier. Matty Roth a décidé d'infiltrer Trustwell au premier échelon, parce tout le monde sait qu'il s'agit d'une entreprise corrompue et corruptrice et que le contrat décroché pour la reconstruction cache forcément des malversations. Avant de s'infiltrer, Matty Roth a fini par accepter l'aide de Wilson, un asiatique âgé qu'il soupçonne de plus en plus d'être à la tête d'une triade. L'idée d'enquêter sur Trustwell lui a été suggérée par Kelly Connolly, correspondante freelance pour Independant World News (IWN). Elle a fourni les faux papiers à Roth, ainsi qu'un téléphone permettant de la contacter. Une douzaine d'ouvriers travaillent sur le chantier au pied du pont de Brooklyn. Matty Roth travaille comme les autres, tout en les observant. Il en repère un qui récupère un objet et le met dans sa sacoche. Il se rend compte qu'un autre ouvrier l'a vu en train de regarder le premier. Le midi, les ouvriers se restaurent dans un réfectoire commun, répartis sur deux tables. Matty Roth voit que l'ouvrier à la sacoche a mis le sachet étanche qu'il a récupéré dans son assiette. Il s'agit d'un détonateur. Il appuie dessus et un entrepôt est soufflé par une violente explosion. Matty Roth ne dit rien à personne. Ce nouvel attentat incite les Nations Unies à renforcer la présence des Casques Bleus : la population proteste violemment contre les restrictions imposées par les Casques Bleus, des étrangers qui viennent faire la police sur le sol américain.



Troisième mission à hauteur d'homme pour Matty Roth : après son arrivée dans la zone démilitarisée, et le sauvetage d'un journaliste, le voilà en train d'enquêter en immersion totale. Dès le début, Brian Wood met les pieds dans le plat : une zone en guerre, des Casques Bleus pour le maintien de la paix et des entreprises pour reconstruire. Dès les premières pages, le lecteur retrouve le goût des infos télé sur des guerres contre le terrorisme, par exemple en Irak. Mais le scénariste raconte une fiction, et il retourne la convention du pays pacifié par les gendarmes du monde. Cette fois-ci, ça se passe sur le sol des États-Unis et c'est le peuple américain, une partie en tout cas, qui bénéficie de cette pacification. Ce dispositif narratif fonctionne à merveille : voilà ce que ces peuples éloignés ressentent quand une armée s'installe chez eux, quand ils doivent se montrer reconnaissants de l'aide apportée par les autres nations, en particulier par les États-Unis. Le business de la reconstruction est un business avant tout, et certaines entreprises peuvent voir des opportunités à travailler dans un pays où les lois ont été mises à mal.



C'est reparti pour une virée dans ce New York, à moitié en décombres, à moitié encore debout. Comme dans les tomes précédents, Riccardo Burchielli sait représenter des points de référence identifiable : le pont de Brooklyn, le site de l'immeuble des Nations Unies, le métro newyorkais, Riverside Drive à Manhattan. Pour peu qu'il ait regardé quelques séries télé ou ait séjourné à New York, le lecteur reconnaît les lieux : il est bien à New York, dans ces larges artères, avec des gratte-ciels immenses dont la taille est sans rapport avec celle d'un être humain, ce milieu urbain très particulier. Dans le même temps, l'artiste représente des immeubles détruits, des appartements délabrés, des baraquements de fortune, des rues éventrées avec la population qui les utilise comme elle peut, attestant des ravages de la guerre, des bombes qui ont frappé, de la destruction. Le lecteur peut aussi bien patauger jusqu'au genou dans une eau sale pour un travail physique de déblaiement, que se retrouver dans un dortoir sans aucune intimité, courir à en perdre haleine dans la rue en essayant de s'abriter pour éviter une balle d'un tireur d'élite, ou encore pénétrer dans le campement en bordure de l'Hudson River.



Le lecteur éprouve la sensation que le dessinateur éprouve une véritable affinité pour ses personnages, à la fois du fait de leur expressivité et de leur visage remarquable. S'il prend un dessin hors de son contexte, le lecteur voit des visages marqués, avec des traits dessinant des rides, même sur le visage d'Amina une jeune femme d'une vingtaine d'années. Les personnages de Burchielli portent la marque du quotidien, des épreuves, d'émotions parfois intenses, d'un manque de moyens et de temps pour s'apprêter. Matty Roth ne se rase plus et sa barbe est mal taillée, ses cheveux sont en bataille. Ses collègues sur le chantier sont habillés de vêtements utilitaires ayant vu des jours meilleurs. Les teeshirts n'ont pas été lavés depuis plusieurs jours avec quelques petites taches éparses et de accrocs. Au bout d'un moment, un constat inquiétant se fait jour : il n'y a que les uniformes des militaires et des gardes de sécurité privée qui soient impeccables. L'artiste met en œuvre un jeu d'acteurs naturaliste : les personnages se comportent comme des adultes, sans gestes excessifs. En regardant Matty Roth, le lecteur peut voir un individu fatigué par un dur labeur, et inquiet de ne pas commettre d'impair au milieu de travailleurs à qui il ne peut pas faire confiance, dont il ne peut pas présumer d'éventuels liens entre eux. Burchielli donne un corps de rêve à Amina avec une forte poitrine, pourtant son regard montre une forte personnalité et son langage corporel exprime bien d'autres choses que le jeu de la séduction. Au fur et à mesure des déboires de Matty Roth, le lecteur voit qu'il accuse le coup, qu'il se renferme de plus en plus sur lui-même. Le scénariste a la main très lourde avec son personnage.



Brian Wood pose les prémices de son intrigue en quelques pages : l'entreprise Trustwell a la réputation d'user de tous les moyens pour décrocher les contrats les plus juteux du gouvernement, et Matty Roth les infiltre pour enquêter et réaliser un reportage à destination d'une chaîne de télévision indépendante implantée à l'extérieur de la zone démilitarisée. Le lecteur ne dispose de pas plus d'information que le personnage principal, et il le suit autant curieux de savoir ce qu'il va découvrir que comment il va s'y prendre. Bien évidemment, les événements prennent le journaliste de cours, et il se retrouve à son corps défendant complice d'une cellule terroriste. Débutée 5 ans après les attentats du 11 septembre, cette série fait écho aux actions militaires des États-Unis pour combattre le terrorisme. Brian Wood n'y va pas avec le dos de la cuillère : il attaque de front la question des méthodes d'interrogatoire utilisées à Guantanamo, à savoir la torture. À chaud, les tortures ont été légitimées par les responsables de l'armée, parce qu'elles ont permis d'obtenir des renseignements. Quelques mois ou années après, le bilan s'est avéré entièrement négatif quant à l'efficacité de la torture comme méthode d'interrogatoire, et les rapports initiaux le signalaient déjà mais avaient été interprétés dans le sens qui arrangeait ceux qui voulaient présenter des résultats immédiats. Dans ces épisodes, la séquence de torture semble arriver de manière artificielle, pour un objectif pas entièrement convaincant. Mais elle constitue un développement dans la droite lignée des thématiques de la série. Matty Roth est amené à côtoyer une terroriste et le lecteur peut observer le comportement de cette dernière. Le traitement est organique et fluide, et le regard que porte Brian Wood (à nouveau très bien servi par la narration visuelle de Riccardo Burchielli) fait ressortir toute la complexité d'une personne prête à se faire exploser, à l'opposé d'un traitement manichéen et simpliste.



Cette troisième mission de journaliste de Matty Roth l'amène à enquêter sur une face très sombre de l'occupation en territoire pacifié, sur les intérêts capitalistes de la reconstruction, sur les stratégies ignobles qu'une entreprise peut mettre en œuvre pour s'assurer de maximiser ses profits en jouant sur l'affaiblissement des lois et la position dominante de l'état qui assure la police. La narration visuelle de Riccardo Burchielli est à nouveau fluide et parfaitement dosée, entre la fidélité aux quartiers de New York, et la personnalité des protagonistes, ainsi que l'horreur de la violence soudaine.
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The Massive, tome 1 : Pacifique noir

Callum Israel, ancien mercenaire, a fondé la Neuvième Vague, organisation écologiste aux actions percutantes mais qui somme toute désire être pacifiste.

Celle-ci possède 2 navires, le Massive et le Kapital. Le capitaine Israel commande ce dernier et sillonne la planète afin de retrouver le Massive et son équipage disparu quelques mois après le Krach, un bouleversement environnemental qui a mené au désordre économique et social qui règne sur la planète.

Entouré de coéquipiers d'origines diverses et variées, Callum Israel, dans la recherche du Massive, est confronté aux transformations des différents pays et doit affronté les nouveaux "usages" en cours dans ces pays ainsi que les pirates qui parcourent le globe.



Le thème est plutôt attrayant et je conçois qu'il s'agit du 1er tome, mais j'ai eu un peu de mal à le lire d'une traite. Brian Wood plante le décor, nous présente les protagonistes et la catastrophe à coups de flash-back.

Ils sont bien évidemment importants, mais certains sont répétitifs et n'apportent que peu de renseignements supplémentaires.

On continue, en haleine, dans l'attente de divulgations supplétives, alors on se plongera dans les tomes suivant en espérant que l'énergie de l'histoire sera moins entrecoupée.



Quant à la question artistique, c'est une réussite, la mise en couleur est sublime, par thème, par époque, les personnages sont expressifs et l'on devine les épreuves qu'ils surmontent.



Je me laisserai donc tenter par la suite, afin de comprendre le mystère qui entoure la disparition du Massive, l'histoire des intervenants et l'avenir de la planète.



Merci à Babelio et à Panini Comics d'avoir partagé cet album.

Et merci pour ces masses critiques qui nous livrent de belles lectures.
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Demo

De courtes histoires, comme des nouvelles, nous racontant la vie d’adolescents ou de jeunes adultes qui virent leur vie basculer pendant cette période de leur vie à cause de pouvoirs ou des capacités particulières. Si l’adolescence est une transition parfois difficile à vivre et à gérer entre l’enfance et la vie d’adulte, imaginez comme elle serait compliquée à traverser avec en plus de la puberté, la découverte de ses pouvoirs qui ne sont pas maîtrisés par inexpérience.

Cette bande dessinée est étrange. Découpée en courtes historiettes, elle ne baigne jamais dans l’optimisme. Elle est même souvent dérangeante ou provoque un certain malaise. L’art doit nous émouvoir et pas toujours dans le des positif, n’est-ce pas ? Les dessins sont sans nuance, uniquement de noir et de blanc, les traits sont durs, anguleux, contemporains. Ils sont complices à l’intransigeance du scénario qui ne nous épargne pas. Si je continue, vous allez croire que ce livre est morose. Il n’en est pas loin, à déconseiller aux dépressifs. Mais il est intéressant. C’est une expérience. Parfois, il vous tord les tripes, parfois, il vous met mal à l’aise mais il ne vous laissera jamais indifférent. Je crois que pour le lire, il est préférable de le distillé, chapitre après chapitre, en ouvrant d’autres livres entre les historiettes, histoire de ne pas s’étouffer en le lisant, comme je l’ai fait, d’une traite. Attention, je crois, et loin l’idée de moi d’être maso, que j’ai apprécié. La modernité des dessins, l’originalité des scénarios, la force et l’émotion, même parfois négative que ce livre diffuse sans concession. Bref, à tenter pour les plus audacieux, cette bande dessinée ne pourra pas vous laisser indifférents.

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DMZ, tome 1 : Sur le terrain

Un jeune photographe doit accompagner un célèbre journaliste reporter a New York afin d'y réaliser un reportage sur les habitants de la ville après que celle ci est été démilitarisée. Mais voilà, dès leur atterrissage sur le sol, ils sont victimes d'une embuscade et Matty Roth devient le seul survivant de cette équipe. Pour lui commence alors une errance dans les rues de New York a la rencontre des gens qui la composent tels que les gangs, les désespères et même des préservateurs de la nature... Sa seule protection étant son badge de journaliste.

On a l'impression d'assister a un reportage dans la zone devenue la plus dangereuse au monde. Les dessins ne sont pas forcément sublimes mais retranscrivent bien l'ambiance post apo. Nous suivons un journaliste qui n'est pas un super héros mais un homme tout a fait normal ayant pour but de quitter l'île au plus vite sans se faire tuer mais il est aussi un professionnel et essaie par la même occasion de composer un reportage réaliste de ce qu'il se passe réellement a New York. Le personnage manque un peu de charisme mais je pense qu'il va grandir a ce niveau la avec la suite des tomes.

Un comics saisissant, violent n'y allant pas par 4 chemins pour délivrer son message et passionnant. Du tout bon en tout cas.
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