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Critiques de Brice Matthieussent (352)
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Mon chien stupide

Loin derrière "demande à la poussière". Ayant un peu trainé pour donner mon avis, je ne me rappelle déjà plus l'histoire qui nous est racontée. C'est un signe qui ne trompe pas. A lire pour ceux qui aiment faire le tour d'un romancier comme c'est mon cas.
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Mon chien stupide

Comment vivre avec un homme pitoyable dans une famille survoltée?

Nous suivrons Stupide un chien recueilli par Henry Molise, un auteur raté et désabusé. Les enfants vont quitter le nid familial avec leurs problèmes tandis que le père veut vivre à Rome pour échapper à une vie de loser.

Un roman drôle au personnage d'Henry cynique mais lucide.

Les animaux ont la belle vie dans cette famille notamment Emma , la cochonne. A lire les jours de pluie.

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Mon chien stupide

Ma rencontre avec John Fante a eu lieu à l'occasion d'un malentendu. Un chroniqueur littéraire de France Inter ayant recommandé ce livre comme remède à l'ennui d'un week-end pluvieux en raison de son humour dévastateur, je me suis précipitée pour faire l'emplette de l'ouvrage en me disant aussi qu'une histoire de gros chien mal élevé cela ne pouvait que me parler à moi, qui ai toujours vécu entourée d'une bande de canins de tous poils.

Au fil de ma lecture, je me suis rendue compte que je découvrais un formidable écrivain mais que le récit était tout sauf humoristique.

Le héros Henry Molise est un scénariste en panne d'inspiration qui vit dans une grande maison au bord de l'Océan avec son épouse Harriet et ses quatre grands enfants.

Quand un gros chien errant ,sale et libidineux, s'installe à la nuit tombée devant sa porte, sa première réaction est de vouloir chasser la bestiole, Mais comment faire décamper un chien très lourd qui ne veut pas bouger (c'est une problématique qui me fut familière ) ?

Finalement le chien qu'il baptise "Stupide" va rester...et révéler les failles profondes du pauvre Henry.

Bien sûr il ne gagne pas sa vie avec l'écriture de scénarios dont personne ne veut, il s'est détaché de sa femme et ses quatre grands enfants l'ignorent ou s'opposent à lui. Finalement il rêve de tout plaquer pour aller en Italie , la patrie de ses ancêtres, pour tenter de refaire sa vie ... Mais bien sûr ce rêve s'avérera inaccessible...

Quel tristesse dans le constat désenchanté des échecs multiples qui jalonnent le parcours d'Henry Molise. Ce qui est peut-être le plus tragique c'est cette coupure profonde avec ses enfants adultes dont il ne prendra conscience qu'à la fin de son récit.

Il parait que l'écriture de John Fante est nourrie de sa vie personnelle et que chaque roman constitue une partie de son autobiographie. Mince, je n'aimerais pas être à sa place ! Il faut bien dire aussi qu'il n'a rien fait pour échapper à la terrible solitude qui l'attend.

Heureusement qu'il lui reste Stupide qui comme chaque chien aime son maître quels que soient ses défauts, s'abstient de tout jugement de valeur et apporte un réconfort de tous les instants.

Une belle découverte pour moi et peut être l'envie de découvrir une autre facette de cette écriture élégante et désenchantée qui porte tout le récit.
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Mon chien stupide

C’était un après-midi d’été, il faisait chaud, au moins 35°C dans notre appartement, une vraie fournaise. Trop chaud pour aller au parc, même pour y penser. Je me suis installé sur une chaise pliante, près de la fenêtre en plein soleil. Des fois, on fait tout le contraire de ce que la raison ordonne. Bien assis, je me choisis un petit livre avec pas beaucoup de pages: "Mon chien stupide". J’avais déjà lu John Fante, avec la saga Bandini. J’adorais. Le rythme, la rage de vivre, et surtout le constant besoin de se prouver à lui-même. C’était le dieu de Bukowski. Donc, je n’avais pas pris de chance, et avant de m’installer en plein soleil, je me suis remplir un verre de vodka.



Je ne suis pas du tout ce que l’on pourrait appeler un sprinter de lecture. Je ne lis pas vite, mais beaucoup; un lecteur de fond. Mais là, "Mon chien stupide", j’en ai fait qu’une bouchée, je l’ai lu d’une traite! J’ai fini et le soleil était presque couché. Étrangement, l’effet du soleil et de la vodka m’ont fait apprécier encore plus le livre. C’était au final une histoire assez touchante. Le chien, ce n’était que le prétexte. C’est l’histoire d’un couple qui ne s'entend pas très bien, avec ses mauvaises habitudes, le train-train et tout le reste: leurs 4 enfants. Le personne principal, narrateur, sorte de Bandini vieux, mais moins arrogant, certes, maudit peut-être encore plus ses enfants que sa femme. Quelle famille!



L'histoire se concentre sur le moment où, un à un, les enfants quittent le nid familial. Le premier, bon débarras, le deuxième aussi, le troisième, mouais et v'là, le dernier est déjà parti. Il ne reste plus rien, sauf eux deux. Une nouvelle vie de couple commence, mais il a tellement d'eau qui a coulé sous les ponts, qu'ils ne veulent plus rien recommencer, ils décident alors de laisser couler, doucement...
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Mon chien stupide

Mon Fante préféré avec La Route de Los Angeles et Rêves de BunkerHill
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Mon chien stupide

Livre lu récemment et question : comment ai-je pu passer autant de temps sans connaître cet auteur? Gros coup de coeur. L'histoire est assez banale, un homme, des enfants, une femme, une maison, un chien, tout ça traité à travers une écriture un brin désabusé, un peu noir et pourtant...On se met à vivre l'histoire, à être le père, la femme, l'enfant, le chien...à comprendre tour à tour, le père, la femme, l'enfant, le chien...Un roman d'une grande justesse, avec de l'espoir (parfois) et du désespoir (souvent). Un livre qu'on finit, qu'on ferme mais auquel on repense souvent.
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Mon chien stupide

j'ai beaucoup aimé le style et le sujet de ce roman . A lire
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Mon chien stupide

Je vais commencer par la chose négative : la traduction. Comme souvent, la traduction !

J'ai été, non seulement dérangée, mais aussi profondément agacée par, entre autres, ces redondantes tournures de phrase :

- Que veux-tu ? Elle a demandé.

- J'y vais personnellement, elle a menacé.

- Marche lui sur les pattes ! j'ai crié.

- En tout cas, on dirait que tu prends ça du bon côté, j'ai fait.

C'est lourd, ça nuit à la fluidité de la lecture ! Alors qu'il aurait été nettement plus correct et beaucoup plus clair, d'employer : a t-elle demandé ; a t-elle menacé ; ai-je crié ; ai-je fait (d'autant que le verbe "dire" était plus approprié que le verbe "faire")

De plus, dans certains cas comme celui ci-après, le sens est un peu confus :

- T'occupe, je suis intervenu.

On ne sait pas trop s'il s'agit de :

- T'occupe, suis-je intervenu.

ou de :

- T'occupe, (parce que) je suis intervenu.



Ces gens qui traduisent une œuvre littéraire avec pas plus d'implication ni de conscience que s'ils traduisaient une notice d'utilisation de perceuse électrique, ont le don de m'exaspérer !



Cela étant, je m'en voudrais de me focaliser sur cette traduction primaire car j'avoue que j'ai trouvé ce livre étonnant.

L'histoire est totalement inattendue. Bien que l'auteur, fils d'immigrés italiens, soit très empreint de sa culture latine, il a su avec ironie, tendresse et beaucoup d'originalité, nous dépeindre l'état d'esprit américain si éloigné du nôtre sur bien des points.
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Mon chien stupide

Je m'attendais à un livre drôle, pas à un livre fade.

A part quelques traits d'humour assez percutants je n'ai trouvé à ce livre que peu d'intérêt. L'histoire est banale, une famille américaine fatiguée dont les enfants quittent peu à peu le nid, le tout parsemé bien-sûr de quelques sentiments mitigés de part et d'autre, bref, une famille...

La seule originalité c'est l'arrivée de ce chien énorme, apathique et visiblement homosexuel.



Est-ce l'homosexualité du chien qui devait faire le comique du livre ? Si oui, ça m'est passé au-dessus de la tête J'ai trouvé ça plutôt lourd, une blague de beauf au mieux, et de fait vulgaire, car la grossièreté si elle n'est pas drôle tombe facilement dans le vulgaire.

Dans ce genre, Bukowski est bien meilleur.



Peut-être l'humour se faisait-il mieux sentir dans la version originale ?

J'essaierai peut-être de le relire en anglais. Il est court et se lit vite, mais la traduction française est pour moi une déception.
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Mon chien stupide

Je devais lire "Water Music" de T.C. Boyle, le livre était trop gros pour l'emporter dans la poche, j'ai attrapé "Mon chien stupide" qui patientait depuis des lustres.

Je l'ai avalé pratiquement d'une traite. C'est drôle, ironique, touchant. Un plaisir. Une gourmandise.

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Mon chien stupide

Prenez un écrivain raté qui pointe plus souvent au chômage qu'il n'écrit de livres et qui se verrait bien abandonner sa famille pour aller draguer à Rome, ajoutez une femme bien WASP, 4 enfants dont une fille qui souhaite embarquer avec un clochard-surfeur ou un fils qui n'aime que les femmes noires (là, la mère WASP s'étrangle avec son café !), et un chien, sorti de nulle part qui va mettre un sacré bazar dans leurs vies !

Saupoudrez le tout d'un peu de cynisme, de causticité, de clichés pas piqués des vers et surtout...n'oubliez pas la tendresse, bordel !

Parce que ce bouquin est tout à la fois, délicieusement décalé, plein de joie (avec un petit soupçon de tragédie), l'humour y est parfois juste limite mais c'est jubilatoire !

Et ce chien, Stupide, rejeté-adopté-rejeté-etc, sert d'exutoire aux maux d'une famille US, met en exergue tous leurs défauts, mais fédère, rassemble, recolle les morceaux !

Pas si Stupide que ça, en fin de compte !

Quant à l'épisode de la truie qui clôt avec humour (et désespoir) ce roman...
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Mon chien stupide

Après Demande à la poussière, deuxième essai avec John Fante, deuxième essai transformé... Pour ne pas dire deuxième grosse claque.

Évidemment, comme le dit le court texte biographique de l'éditeur : "Fante n'a jamais écrit qu'une seule histoire, la sienne", il y a donc de nombreuses analogies entre l'Arturo Bandini de Demande à la Poussière et le Henry Molise de Mon chien stupide. Sauf que Molise a 30 ans de plus, du haut de ses 55 ans, et 4 grands enfants, en plus d'un regard fortement désabusé sur son passé (et son présent plus encore), ce qui n'empêche pas la nostalgie, d'ailleurs.

À bien des égards, Molise est donc bien plus bouleversant, y compris dans sa lâcheté et ses compromissions, et Fante pousse là le personnage jusque dans ses derniers retranchements, dans un texte qui a parfois des allures de testament.

Bouleversant, mais loin d'être triste, car c'est l'autre excellente nouvelle : je me suis marré comme un bossu à lire les tribulations de ce type et de son chien complètement loufoque, et toute la galerie de personnages désinhibés que sont ses enfants, sa femme et ses beaux-enfants. Un livre pour en rire et pour en pleurer, et parfois même, pour en pleurer de rire.

Un chef d’œuvre.
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Mon chien stupide

Un roman que j'ai offert mille fois:

Parce qu'il est extrêmement drôle (moi qui ne suis pas une grande fan du genre, je me souviens avoir vraiment ri à plusieurs reprises seule devant mon livre! ) mais aussi très touchant avec une peinture assez fine des relations familiales...

Vraiment à conseiller!!!
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Mon chien stupide

Lorsque ma sœur m’a offert ce petit livre, j’ai souri en regardant la couverture. Un chien habillé comme un homme portant de grosses lunettes évoquait chez moi une histoire loufoque à souhait. On croirait qu’il s’apprête à vomir une thèse de 1000 pages sur un ton désopilant. J’étais amusée mais surtout intriguée. Avais-je trop d’imagination ?





Résumé de la quatrième de couverture:



Un énorme chien à tête d’ours, obsédé et très mal élevé, débarque un soir dans la famille en crise d’Henry J. Molise, auteur quinquagénaire raté et désabusé. Dans leur coquette banlieue californienne de Point Dume, ce monstre attachant s’apprête à semer un innommable chaos. Un joyau d’humeur loufoque et de provocation ravageuse.

Suivait une citation d’un journaliste du Figaro Magazine : « C’est à la fois drôle, ironique, tragique, bouleversant et merveilleusement écrit. A lire de toute urgence ».





Mon avis :



Henry J. Milouse est le narrateur de cette petite histoire. Fils d’immigré italien, cet homme est écrivain, marié, il possède une grande maison proche de la mer, il conduit une Porsche, il à quatre enfants: Tina, Dominic, Denny et Jamie…Il pourrait incarner le rêve américain. Seulement, ce n’est pas le cas. Il est au contraire loin de le représenter puisque les traites de la voiture ne sont pas finies d’être payées, l’écrivain n’a rien produit depuis un certain nombre d’années, tous ses enfants sont totalement irrespectueux envers lui et son couple est en train d’exploser. Face à tous ces déboires, Henry pense à la ville qui a vu grandir ses ancêtres, Rome. Il a toujours voulu y aller. Comme il déteste la vie qu’il mène, la tentation de fuir en laissant tout en plan est forte. Il fait des projets de s’installer là-bas. Il cherche à économiser.

Et puis arrive un chien dans son jardin :

« un très gros chien au poil fourni, marron et noir, doté d’une tête massive et d’un court museau noir aplati, une tête mélancolique à la sombre gueule d’ours ».

Ce chien effraie la maisonnée, particulièrement sa femme. Henry pense à s’en débarrasser, appeler untel… Mais il change d’avis. Seul le chien semble comprendre Henry. Alors Henry s’attache à cet animal étrange, cette bête informe qu’il a bien du mal à qualifier (une" bête" ?, un "monstre" ?). Ce chien s’avère être un véritable obsédé sexuel, qui est attiré plus particulièrement par la gente masculine, un chien qu’ils surnomment « stu­pide » et qui a pour véritable nom: « Tu le regretteras ».

L’arrivée du chien est pour notre narrateur, complètement paumé, une bouffée d’air et pour le lecteur, une vraie partie de rigolade. Son comportement ainsi que les descriptions que le narrateur en fait sont vraiment hilarantes. J’ai en tout cas bien ri. Non seulement ces passages sont plaisants, mais ils sont surtout très bien écrits.



Alors que le narrateur se focalise sur un chien énorme qu’il trouve dans son jardin et qu’il cherche un moyen pour le garder auprès de lui, on découvre un homme prêt à n’importe quoi pour réussir sa vie qu’il considère comme ratée. Le chien devient le symbole de plein de choses : l’amour que le narrateur n’a pas réussi à offrir à autrui, l’amour dont il a manqué auparavant, la réussite sociale qu’il n’a plus. Le récit devient bientôt la recherche du plaisir dans un endroit où les repères changent rapidement de trajectoire. Totalement décontenancé par des points de références qu’il considérait immuables et qui maintenant le dépassent, notre narrateur a envie de tout quitter et de partir pour Rome. Savoir que sa fille fréquente un homme qui lui déplait, avoir l’un de ses fils qui esquive les devoirs d’écoles en les faisant réaliser par sa mère, supporter son autre fils qui épouse une femme noire alors que lui et sa femme sont racistes sont des éléments qui, parmi d’autres, finissent en effet par étouffer le narrateur. Le narrateur, perdu, connaît alternativement diverses émotions contradictoires, la première étant la confusion.



Direct et anticonformiste à souhait, Fante se révèle un écrivain capable de livrer un récit plein d’émotions passionnées derrière un verni peu reluisant, utilisant des mots assez crus la plupart du temps. Pour autant, peut-on réduire Fante à de la vulgarité ? Certes non.

La plume de l’auteur est tranchante de plaisir et de désespoir. Elle nous fait découvrir une Amérique dégénérescente. Les phrases peuvent être tour à tour émouvantes, délicieusement drôles et soudainement tristes, procédé normal lorsqu’on veut présenter Henry J. Milouse comme la caricature parfaite de l’antihéros, personnage haut en couleur, doté d’une passion presque incontrôlable pour la vie, comme on peut le constater au travers de mots percutants et très caustiques. Voici un court récit délicieusement purgatif qui réconforte même le plus déprimé des lecteurs. Alors, même si la colère ou la frustration vont souvent de pair ici, le lecteur en ressort cependant sans dommages. Il assiste au contraire à la description d’un pan de l’histoire américaine. Rappelez-vous, l’action est censée se situer dans les années 1960.



Le fils d’immigrés italiens vit en banlieue avec sa famille. Il possède une voiture de luxe. Cependant, tout va mal autour de lui. Il incarne en fait la vieille Amérique. Il est totalement perdu devant ses enfants qui parlent de drogues ou de sexe. Ses enfants incarnent l’avenir américain et sont la traduction du changement qu’ont vécu les américains dans les années 1960 et qui a connu son apogée lors de la guerre du Vietnam. L’Amérique revoyait alors ses fondements remis en cause (l’autorité, les relations raciales, les relations sexuelles ainsi que les droits des femmes, les drogues, ou la définition même du rêve américain).

Pour autant, peut-on réduire Mon Chien Stupide à une description de l’histoire américaine ? Certes non.



Voilà donc un récit dont il est difficile de parler tant le style cinglant fait passer rapidement du rire aux larmes, de l’horreur à la gêne. Ce livre fait vivre au lecteur toute une palette d’émotions disparates et on n’en sort pas indemne. C’est un véritable déluge émotionnel que ce petit roman. John Fante nous offre ici un court récit totalement euphorisant. Derrière son apparence trash, cynique, complètement originale avec un sens de la dramaturgie particulièrement bien prononcé, ce livre soulève de véritables questions. Nous découvrons, amusés et tristes, une crise de la maturité vécue par un père de famille perdu au milieu d’une famille qui se disloque. On pourrait croire que ce livre porte sur un chien vu le titre mais ce n’est pas vraiment le cas. Ce livre s’appuie sur le chien « Stupide », dont l’épithète est en contradiction avec ce qu’il représente véritablement par rapport à l’analyse de la société américaine et de l’homme, c’est à dire les angoisses du narrateur/auteur qu’il met à jour… Personnellement, j’ai adoré !

Dès les premiers mots, j‘ai été tour à tour terrifiée et ravie. J’ai été profondément remuée par cette grande sensibilité déployée tout au long du livre. Jouant sur les provocations du narrateur, l’auteur délivre un message subtil qui joue perpétuellement sur les contrastes de tons.



Déroutant de par sa simplicité apparente, John Fante cache ici beaucoup plus qu’il n’y paraît et mérite que je m’y attarde un peu.

Lorsque j’avais 17 ans, un proche m’a fortement conseillé de lire Buckowski. J’ai commencé un livre pris au hasard et j’ai de suite eu la nausée.



-C’est génial, hein ? Continuait-il de me répéter.

-Oui, si on aime les obscénités.



Il m’a dévisagée et je me suis sentie étrangement stupide, car visiblement incapable de déceler la beauté derrière un fatras que je qualifiais à l’époque d’ordures. J’avais dû lire les vingt premières pages. Je n’ai plus jamais touché aux œuvres de Charles Buckowski depuis.

Aujourd’hui, je viens de lire rapidement Mon Chien Stupide. En farfouillant dans la vie de l’auteur, je découvre que Charles Buckowski vouait un véritable culte à John Fante. Je comprends mieux la comparaison qui se forgeait naturellement entre les deux dans mon esprit.

Des années après avoir découverte Buckowski avec seulement vingt pages de lues, son style est resté ancré dans ma mémoire.

John Fante semble vouloir que je renoue avec Buckowski… J’ai peut-être tout simplement évolué, vécu certaines choses qui me permettent d’apprécier aujourd’hui ces deux écrivains en étant capable de voir au-delà des apparences. Fante et Buckowski s’apprécient-ils après un certain vécu ? Possible. Il est vrai que la lecture de leurs œuvres ne se fait pas toujours en douceur.



Il y a des livres qui à des moments de la vie passent inaperçus alors que d’autres nous marquent en raison des sentiments qu’ils procurent. Ce livre fut pour moi une véritable révélation. Je ne suis plus la femme d’il y a six ans. Je ne suis même pas certaine de ressembler à celle croisée il y a trois mois. J’ai changé. J’ai vécu. Ce livre m’a fait renouer avec une certaine période de ma vie, toujours présente et affligeante de douleurs. La vulgarité qu’elle m’inspire, les sentiments passionnés qu’elle décrit, la rage de vivre qui la définit…



Lire ce livre fut pour moi pareil à un acte d’hospitalisation. Maintenant je comprends mieux. « Blessed » est le mot qui définit parfaitement ma rencontre avec Mon Chien Stupide.



Alors, même s’il y a de fortes chances pour que cette révélation ne se répète pas avec vous, j’espère vous avoir montré l’intérêt que peut procurer Fante, ou à défaut Buckowski. Tous deux sont délicieusement purgatifs. Et qui sait ce que vous y trouverez… Un trésor se cache peut être derrière un tas d’immondices…
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Mon chien stupide

Henry Molise, 55 ans, est un romancier et scénariste qui a connu son heure de gloire mais est maintenant au chômage. Il habite avec sa femme Harriet dans une grande propriété à Point Dume, sur la côte californienne, où ses quatre grands enfants sont plus ou moins présents.

Un gros chien, qu’ils prennent d’abord pour un ours, vient un jour échouer chez eux. Stupide, c’est ainsi qu’ils vont le nommer, a comme particularité dérangeante l’habitude de sauter sur les mâles humains ou canins en dégainant une « carotte » de belle taille pour leur faire leur fête.

La série d’incidents provoqués par son arrivée et la décision renouvelée de Molise de garder ce chien très spécial, vont menacer l’équilibre de la vie du narrateur, déjà précaire : entraîné dans une spirale chaotique, il voit tout lui échapper, à commencer par ses proches …



Disons-le tout net, j’ai failli abandonner ce bouquin au bout de quelques pages, tant il m’avait prise à rebrousse-poil avec son clébard priapique et son narrateur qui se plaint (on verra par la suite que chez lui ce n’est qu’une posture, contrairement à son épouse) de voir un de ses fils « coucher avec des Noires ». La quatrième de couverture vantait « Un joyau d’humour loufoque et de provocation ravageuse« , certes, mais je me suis dit que je n’étais pas réceptive à ce genre d’humour. Néanmoins, le livre m’avait été prêté et recommandé, je n’avais rien lu de John Fante, que je connaissais de réputation et dont je commençais déjà à apprécier l’écriture, donc j’ai poursuivi et je ne l’ai pas regretté.

On suit les déboires d’Henry Molise, enlisé dans une existence où tout part à vau l’eau. Le roman qu’il voudrait écrire est mauvais et, du côté des scénarios, il se retrouve en concurrence avec de jeunes loups aux dents longues prêts à accepter de travailler pour n’importe quelle série débile. Ses enfants ne lui apportent pas davantage de satisfaction : tous ou presque, car le dernier semble sortir du lot, devenus des étrangers à ses yeux, des menteurs et des ingrats profitant des avantages matériels qu’il peut leur offrir, n’hésitent pas à prendre le large quand l’occasion s’en présente, pour se retrouver dans des situations matériellement ou psychologiquement compliquées. Quant à Harriet, elle a déjà plusieurs fois menacé de quitter son mari et il n’est pas exclu qu’elle le fasse réellement, tant les décisions qu’il prend ne tiennent pas compte de ses désirs.

Dès lors Henry, dont un de ses fils, lui balançant soudain ses quatre vérités, lui déclare un jour qu’il n’est qu’un mauvais écrivain et un con, est régulièrement et pathétiquement la proie de bouffées de nostalgie existentielles, imaginant qu’il lâche tout pour s’enfuir seul et vivre en Italie, où il a ses racines.



Chronique alerte et pathétique d’une déconfiture déjà amorcée professionnellement et qui se poursuit sur le plan familial, contée d’une plume talentueuse (avec quelques morceaux de bravoure emblématiques, comme celui où le narrateur et Stupide, descendant vers la plage, croisent dans la rue où ils sont laissés en liberté tous les chiens à l’image du beau petit monde de ce quartier huppé), « Mon chien Stupide » s’avère une comédie de mœurs à mon sens bien plus tragique que comique : si on y rit, c’est toujours jaune et les larmes ne sont pas loin. La farce d’une vie au final ratée s’y déploie sous nos yeux et derrière le sarcasme et l’outrance, voire le grotesque, l’amertume est réelle.
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Mon chien stupide

L'arrivée de ce brave Akita, dans la cour de la maison d'un scénariste en mal d'inspiration, va être le prétexte pour l'auteur d'une sévère remise en question.



Au point mort depuis plusieurs mois, entouré d'une famille qui est loin d'être épanouie tout comme lui. Épouse désabusée, enfants en âge de se prendre en charge, en mode Tanguy pour profiter d'une vie facile, en méprisant leur père à l'origine de leur bien-être matériel immédiat.



Stupide est pour son nouveau maître une révélation. On peut donc vivre à sa guise, être irrévérencieux, différent ! Choisir comme il le fera de ne pas renoncer à cette drôle de relation qui lui permet de s'affranchir de l'avis de tous.



Ce roman est un peu une chronique sociale, l'épouse apathique qui s'enfuit quand vraiment elle n'en peut plus sans essayer de dialoguer, la fille amoureuse d'un pseudo héros de guerre totalement sous le joug du fiancé, le fils antimilitariste qui fait tout pour être réformé, le second amoureux d'une jeune femme noire qui le dérouille pour affirmer ses choix de vie.



Très cliché, mais addictif aussi, impossible de quitter Stupide et son fidèle compagnon humain inadapté à sa propre famille, sans savoir quel sera leur destin...

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Mon chien stupide

A oublier....

Je n'ai pas du tout accroché. L'histoire est loufoque, et ne m'a jamais fait rire. (j'aime pourtant le second voir le troisième degré...)

Un livre égocentré sur un personnage égoïste qui ne parvient pas à comprendre ses enfants ni sa femme. Seul un chien trouve grâce à ses yeux, et encore...

Aucun intérêt !
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Mon chien stupide

L’action se passe à Point Dume, un lotissement en Californie.

Le narrateur est un homme d’une cinquantaine d’année, scénariste au chômage à Hollywood.

Un soir où il rentre en état d’ébriété, il découvre un chien (énorme, stupide et obsédé sexuel) sur la pelouse de son jardin. Le lecteur suit alors les pensées de cet homme, dépressif, un peu paumé.

Sa seule motivation semble être de voir ses quatre enfants (de jeunes adultes) le laisser tranquille et enfin partir de la maison.

Je dois dire que je n’ai pas été enthousiasmée par ce livre, que beaucoup considère comme culte.

Il se lit facilement, n’est pas inintéressant mais il m’a gêné presque tout du long.

Ce père est égoïste, ne cherche pas à comprendre ni ses enfants ni sa femme et ses pensées sont très clichés, notamment un forme de racisme qui revient très fréquemment.

Par exemple, lors d’un dialogue entre le père et son fils aîné Dominic qui tombe régulièrement amoureux de femmes noires :

.

- "Bon dieu, qu'as tu contre les femmes blanches? "

Il s'est retourné avec un sourire en finissant de boutonner sa chemise.

- "Certains aiment la viande blanche et d'autre la rouge. Chacun ses goûts, non ?"

- "Tu n'as donc aucune fierté raciale ? "

- "Fierté raciale! Dis donc c'est une sacrée expression, P'pa. J'parie que t'as concocté ça tout seul. Incroyable...Pas étonnant que tu sois un si grand écrivain"

.

Les enfants, ne sont pas plus sympathiques : la fille, Tina, n’a pas réellement de personnalité et s’entiche d’un ancien soldat. Tous deux partent en vadrouille en camping car….. mais reviennent régulièrement vider le frigo ou utiliser la machine à laver. Un autre fils, Denny, acteur, rivalise d’ingéniosité et de tricheries pour éviter de faire son service militaire.

Harriet, la mère passe son temps à menacer de le quitter suite à ses infidélités et lui ne pense qu’à tout larguer pour partir à Rome.



Enfin le dernier fils, Jamie, le seul sympathique et tourné vers les autres (il travaille dans un centre pour enfants handicapés) sera la victime de l’inconsistance de son père et de l’obsession sexuelle du chien qui saute sur tout ce qui bouge.

.

En bref, je n’ai pas trop accroché à ce roman (peut être l’humour est trop second degré pour moi) ou les personnages trop immoraux.

En cherchant un peu, sur le net, des avis plus positifs que le mien, j’ai trouvé celui-ci qui fut pour moi une illumination : ici



Sur babelio ce lecteur (lehane-fan) compare ce livre à une série « Mariés, deux enfants ». Une série que j’ai pas mal regardé parce que ma colocataire à l’époque de cette diffusion adorait. (j’aimais pas mais bon faut faire des compromis )

Je dois dire que je détestais cette série : le chacun pour soi des personnages, une certaine cruauté aussi ……

A la même époque et un peu avant, je regardais le Cosby Show que j’adorais ;-) Comme quoi, on ne change pas ;-)

Je ne regrette cependant pas cette lecture : je réessaierai sûrement un autre livre de cet auteur …. dans quelques temps

.

Un dernier petit extrait pour la route ;-)

J'avais deux théories pour expliquer l'inadaptation de Stupide. Selon la première, il avait certainement appartenu à une portée de nombreux chiots, une dizaine de frères et soeurs, tous plus vigoureux que lui même, si bien qu'à l'heure des repas tous sauf lui avaient une mamelle à téter. Et il devait attendre que les autres fussent rassasiés avant de trouver un téton disponible, mais sa mère avait alors épuisé ses réserves ou bien elle en avait par dessus la tête, moyennant quoi elle le rejetait. Stupide avait amèrement souffert de ces mauvais traitements précoces ; au fil du temps, surtout pendant la puberté, il avait ruminé de rejet maternel et finit par détester toutes les femelles.

Ou alors, ayant atteint la maturité sans rencontrer de problème majeur avec ses parents, il avait connu une première expérience sexuelle désastreuse. Peut être avec une chienne frigide, une femelle de grand danois, ou une fière à bras qui l'avait non seulement repoussé mais, mais sans doute rossé.

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Mon chien stupide

Choisi un peu au hasard , ce petit roman a été finalement un pur régal !



John Fante nous fait plonger avec beaucoup de dérision dans les eaux tumultueuses de la famille Molise à travers le regard du père , son alter ego .



La découverte d'un énorme chien dans le jardin de la maison un soir de pluie n'est qu'un prétexte de plus aux chamailleries familiales, Harriet l'épouse menace à longueur de temps de faire sa valise, Henry, le père , écrivain et scénariste dont la cote est en sérieuse perte de vitesse et les quatre enfants , jeunes adultes , pas encore vraiment partie du cocon familial , tout cela rappelle forcément des choses à chacun.



Beaucoup d'humour souvent grinçant, des considérations cyniques sur le modèle américain tout cela sous l'oeil débonnaire du chien, obsédé sexuel ...



On rit mais derrière cette façade caricaturale se cache aussi la mélancolie de voir partir ses enfants, de constater que son couple en vieillissant perd de sa vigueur et que l'amour se délite et la désillusion de ne pas voir se réaliser les rêves que l'on a fait pour l'avenir de sa progéniture en projetant dedans ses propres échecs .
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Mon chien stupide

J'ai lu ce livre il y a longtemps. Je ne sais plus quand exactement. Peu importe, avec lui j'ai découvert John Fante, et depuis, c'est comme une drogue, je ne peux plus m'en passer...
Lien : http://lamanodelluomo.blogsp..
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