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Citations de Brigitte Aubert (288)


Par acquit de conscience, il s’avança dans la caverne et s’agenouilla. Sous la couche de sable et de débris, on distinguait des entailles dans le premier bloc. Il l’épousseta avec son écharpe en lin autrefois grège, dégageant une pierre blanchâtre, presque translucide. Étonné, il acheva de la nettoyer tandis qu’Omar, se prenant au jeu, époussetait les autres pierres puis se relevait, satisfait en disant « zebo ! » Beau.
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De gros parallélépipèdes ocrés, mal taillés, de cinquante centimètres de haut sur vingt de large environ, rangés en demi-cercle. L’œuvre de nomades, sans doute. Un de ces messages que les caravaniers se laissaient de place en place, semblables aux cairns connus des randonneurs européens.
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Des pierres. Omar l’avait dérangé pour lui montrer un alignement de pierres.
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La cuisine de poupée, l’astucieuse salle de bains et les deux vrais lits du motor-home quasi neuf les avaient amusés comme des gosses. Li avait pris des photos du tableau de bord en ronce de noyer et de la moquette bleu marine et Vlad avait fièrement baptisé le monstre argenté « Silver Ranger », en référence au Surfer d’Argent, un des super-héros qu’il affectionnait.
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Ils conduisaient des véhicules vétustes sur les pires routes d’Asie depuis plus de vingt ans et vivaient retranchés dans leur petit monde de routiers de l’extrême.
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Ils longèrent le fourgon chargé du matériel et le minibus, distinguant à peine Li et Vlad qui buvaient du café dans l’habitacle du fourgon, un motor-home intégral Bürstner I 821 gris argent de 8,21 m sur 2,30 m dont l’intérieur avait été entièrement réaménagé pour les besoins de la mission. Vlad, un long et maigre Caucasien, et Li, un vieux Chinois du Pamir, y prenaient leurs repas à part.
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’alcool ? Personne chez lui n’en avait jamais bu, sauf un de ses oncles, qui avait vécu en Turquie. Un de ses professeurs d’université lui avait promis de l’emmener au bord de la mer Caspienne, la prochaine fois qu’ils iraient passer le week-end à Ramsar. Mais pas question de siroter du rhum en lorgnant les filles. Hommes et femmes se baignaient séparément, les femmes ne quittant bien sûr jamais le hidjab, le foulard islamique. Il soupira et passa à la page suivante, où une jolie blonde à grosse poitrine nageait avec un dauphin.
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Omar s’était plongé dans la lecture d’un vieux numéro de National Geographic et contemplait avec délice la faune marine des Caraïbes. Il n’avait jamais vu la mer ailleurs qu’à la télé et, en fils du désert, l’idée d’étendues de sable où on se laissait rôtir au soleil lui semblait totalement incongrue. Tournant la page, il tomba sur une publicité pour du rhum blanc et se transporta une fois de plus dans son fantasme préféré : la barbe rasée, en short et en tee-shirt, comme l’homme sur la photo, il sirotait un verre d’alcool à la terrasse d’un grand hôtel en regardant des filles à moitié nues nager dans les vagues. Il avait bien essayé de s’imaginer en maillot, mais il se sentait mal à l’aise à l’idée de se montrer à des femmes, lui que seul ses camarades de l’armée avaient entrevu à demi dévêtu.
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Pendant qu’Omar, Uul, Vlad et Li s’activaient autour du motor-home, Ian et Tatiana s’étaient rendus dans la maisonnette où avaient péri les enfants. Debout près du minibus, Roman entendait leurs voix basses et tendues. Matteo Salvani, assis sur son sac de voyage, caressait un jeune chiot sous les regards méfiants du reste de la meute. Antoine d’Encausses fumait sa pipe, l’air morose. Leila, elle, continuait à prendre des photos, déambulant lentement d’une scène de crime à l’autre.
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Roman, le braqueur. Roman, le tueur. À dix-neuf ans. Un tueur. Qui risquait la peine de mort. Et qui avait eu de la chance. Quinze ans de réclusion. Il n’avait pas voulu tirer, il avait juste riposté aux coups de feu affolés du jeune gendarme. Il n’avait pas visé. La balle avait donné la mort d’elle-même. Elle avait traversé la poitrine de l’homme étendu, Luc Joubert, vingt-huit ans, marié, deux enfants, était allée se ficher dans une voiture garée là, une 404 grise.
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Le jour se levait. Un soleil rouge se glissait doucement dans le ciel opalin. Ils avaient dormi deux heures, sur l’insistance de Roman. Pendant que tout le monde, frissonnant et grommelant, aidait à transférer les bagages dans le motor-home, Uul prépara un café noir et épais, qu’il leur servit avec des galettes de pain làvash, un pain plat qui se conservait des mois.
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Je ne suis que le scribe de la folie des hommes! Lui a renvoyé B*A* avec ce ton patelin qui caractérise les auteurs de polars.
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Ça a été dur pour moi, quand j'ai compris ma situation, de ne pas pouvoir crier, hurler, pleurer, me griffer les joues, m'arracher les cheveux ou taper dans les meubles, dur de ne pas pouvoir m'épuiser, me saouler de tristesse, dur d'être seule, enfermée là-dedans avec un cerveau qui aligne inexorablement des pensées, des images, des mots et qui ne s'arrête jamais.
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(J'arrête enfin de pleurer et je renifle copieusement. Yvette me mouche et remouche, j'use bien trois kleenex. Et pendant ce temps-là, l'assassin court toujours.)
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Louis observa ces hommes et ces femmes de haute stature, bien bâtis, la peau ornée de tatouages en relief pour la plupart. Certains leur adressaient le salut traditionnel, le bras levé trois fois à hauteur du visage.
— Belle race, observa Émile en leur répondant de même. Ils sélectionnent les plus beaux spécimens pour l’exposition. Les grassouillets et les courts sur pattes restent au pays.
Louis désigna la case-mosquée.
— Je croyais que la population était en grande partie animiste.
— Exact, confirma Émile. Mais l’islam gagne du terrain dans le Nord. On voit même des Noirs catholiques s’y convertir, sans doute parce que la foi mahométane permet la polygamie. Le colonel François pense que ce n’est pas une mauvaise chose : n’importe quelle religion plutôt que pas de religion.
— Mais le vodun est une religion, objecta Albert.
— Quoi ? Adorer de vieux bouts de bois et des poupées de paille ?
— D’un point de vue scientifique, il n’y a pas grande différence entre se prosterner devant un fétiche ou devant sainte Rita, s’obstina Albert
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Des Amazones de la garde royale avaient été engagées par Gantois, d’autres se produisaient avec des troupes de danseurs indigènes. Quelle déchéance pour ces guerrières d’élite, impitoyables et insensibles à la douleur, de se retrouver à se trémousser devant un parterre de faces blêmes !
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Couché sur une des tables de marbre noir de la salle d’autopsie reposait le cadavre sans tête. Celle-ci avait été installée dans une panière remplie de glace et, placée sur la paillasse en zinc, semblait les dévisager. Le corps, très musclé, aux pectoraux saillants, ressemblait à une statue grecque en ébène.
— Qui a apporté le défunt ? demanda Albert au commis de salle.
— Un sergent de ville. Le chef de village l’accompagnait. Un grand Noir vêtu à la musulmane. D’après lui, le mort se nommait, attendez que j’prenne sa fiche, ah voilà, Olakonitan Hazoumè. Tu parles d’un blaze !
— Vos commentaires ne sont pas nécessaires.
Le commis s’éloigna en faisant la tête.
— Louis, rendez-vous utile, téléphonez à la Préfecture et demandez qui s’occupe de l’enquête.
— Permettez, je préviens d’abord ma rédaction.
Louis se dirigea vers le téléphone mural récemment installé et appela Le Petit Éclaireur.
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— La nuit a été fructueuse ? demanda Louis en sifflant une gorgée de café bouillant.
— Hélas ! Deux noyés, un enfant battu à mort, un ivrogne poignardé, une défenestrée…
— La routine, marmonna Louis dépité.
— Et ce cadavre décapité ! continua le greffier.
— Quel cadavre décapité ?
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— Ne m’avez-vous pas dit que Camille était la marraine d’un petit Sossa, né au village noir ?
— C’est son imbécile d’Edmond Rostand qui lui a demandé de tenir le rôle. Tout est bon pour se faire de la mousse dans la presse.
— Vous êtes jaloux de l’homme ou du dramaturge ?
— Je ne suis pas jaloux !
— Hum. Maintenant qu’elle est marraine d’un charmant bambin dahoméen, Camille serait sans doute attachée à ce que vous lui rameniez des images de ce beau pays fraîchement conquis à la civilisation.
— Des images ? Je ne suis pas peintre, je suis journaliste.
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Le cœur battant, Bidossessi tendit la main vers le visage familier aux traits réguliers et aux yeux grands ouverts. Un morceau de bois sculpté dépassait de la bouche d’Olakonitan. À l’instant où il allait s’en saisir, une forte voix le fit sursauter :
— Qu’est-ce qui se passe ?
C’était Jean Arimi, le contremaître promu « chef de village ».
Bidossessi se retourna vers le Noir imposant vêtu d’un caftan rayé, qui tenait un fusil et semblait paniqué.
— Non pas moi ! Laisse-moi ! cria Arimi à la vue du masque qui pivotait vers lui.
Alertés par les cris, deux gardiens accoururent et s’arrêtèrent net.
— C’est quoi, c’te blague ? lança le plus vieux, un ancien marin buriné.
— La meule de foin va nous l’expliquer, dit le plus jeune, un chômeur recruté sur place.
Ces imbéciles ne voyaient-ils pas que l’âme d’Olakonitan avait besoin d’aide ?
— Ne bouge pas, répéta le vieux comme Bidossessi faisait un pas, ne touche à rien. Et enlève ce costume. La police française n’aime pas les clowns.
Arimi restait muet. Bidossessi le fixa avec amertume à travers son masque. Il se taisait devant les deux Blancs. Mais comme tous ceux de son peuple, il connaissait la puissance du vodun. Et il avait peur.
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