Parcours d'un livre de la Bibliothèque National de France, BNF
La Bibliothèque nationale de France vient d'ouvrir ses portes aux chercheurs, qui pourront disposer de 11 millions d'ouvrages. Découverte du transport automatisé des
documents (TAD) destiné à servir très rapidement les chercheurs : - Interview
Bruno BLASSELLE, directeur du département Littérature et
arts "rassuré". - Interview Jean Christophe PELLAT, professeur en
linguistique...
Le mot livre vient du latin liber. Ce terme désignait primitivement la pellicule qui est située entre le bois d'un arbre et l'écorce extérieure, et qui a porté, avec la pierre, les premières écritures.
Sans doute s’achemine-t-on vers une complémentarité des supports. Si le numérique est voué à se développer, essentiellement dans le domaine des bases de données (dictionnaires, encyclopédies, textes de loi…), cette nouvelle révolution, loin d’entraîner la disparition du livre imprimé, fera alors la part belle à ses qualités essentielles d’espace de la pensée et du rêve.
Le monde agrandi et démultiplié du livre connaît au XIXème siècle son premier bouleversement depuis Gutenberg. L'élargissement rapide des marchés, conjugué avec la mécanisation des techniques, entraîne une modification totale de ses modes de production et affecte jusqu'à sa forme.
Aux vainqueurs de la France aussi, il fallut rendre les biens confisqués. La défaire militaire, la chute de l'Empereur et l'occupation des Alliés contraignent à d'importante restitutions en 1814 et 1815. Le 1er octobre 1814, les commissaires prussiens récupèrent huit mille cinq cents monnaies et pièces qui avaient été emportées de Berlin en 1806. L'année suivante, les manuscrits de Wolfenbüttel sont remis au duc de Brunswick...
Au XVIII ème siècle, le régime monarchique se trouve remis en cause, dans les faits comme dans les idées. Le livre imprimé, encore sans concurrent malgré le développement considérable de la presse, constitue le principal vecteur de la philosophie des Lumières, qui est au centre de toute la vie intellectuelle et scientifique européenne et prépare le terrain de nombreuses révolutions.
Cinq cent cinquante ans après Gutenberg, le livre, dans sa forme traditionnelle du codex que nous lui connaissons, vit une révolution encore plus radicale. Au terme d'un siècle qui a vu poindre de toutes parts les concurrents, ne serait-il pas, alors qu'il est plus répandu que jamais, sur le point d'être définitivement terrassé ?
Le 14 juillet 1988 lors de son traditionnel entretien télévisé dans le parc de l'Elysée,le Président de la République annonce "la construction et l'aménagement de l'une ou de la plus grande et la plus moderne bibliothèque du monde"
Sur sa lancée, et malgré quelques soubresauts, le livre poursuit, pendant la première moitié du XXème siècle, une expansion, que le cinéma et la radio, nouveaux venus dans l'univers des médias, ne menacent pas encore.
Au seuil du XVI ème siècle, le livre, encore engoncé dans sa ressemblance avec le manuscrit, se met au service de l'esprit de renouveau et de contestation qui touche presque toute l'Europe. Ferment d'innovation, il est aussi objet de méfiance, de la part du pouvoir politique et religieux.
Né de l'écriture, témoin privilégié de la pensée humaine, le livre, au cours de son histoire, semble reposer sur trois constantes : l'existence d'un support plus ou moins maniable, la reproduction et la diffusion d'un texte selon des modalités qui peuvent inépuisablement varier.