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Critiques de Bruno Le Floc`h (76)
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Chroniques Outremers, tome 1 : Méditerranéenne

Méditerranée, 40.7°N-19°E. Des coups de fusils éclatent de part et d'autre de ces deux navires. Des hommes sont tués. L'on cesse le feu. Le navire turc qui transportait des armes d'Allemagne en direction de la Turquie est pris en otage. Les caisses de fusil sont alors transbahutées à bord du Prospect of Withby. L'arrogant et insaisissable lieutenant anglais est fier de son coup, réussi grâce à l'un des mercenaires turc qu'il aura capturé et torturé afin d'avoir toutes les informations. Sans état d'âme, il le relâche, sachant pertinemment que ce dernier se fera tuer par ses coéquipiers. Qu'importe puisque le lieutenant met le feu au bateau turc avant de leur tourner le dos. Le Prospect of Whitby du capitaine Tana continue sa route vers Gibraltar qu'il devrait rejoindre d'ici trois jours afin d'y déposer les armes. Mais tout ne va pas se passer comme prévu, la tension montant à bord du navire...



À bord du Prospect of Whitby, l'équipage est pour le moins hétéroclite: un lieutenant anglais arrogant, un indien, un capitaine taciturne, des révolutionnaires mexicains. Bruno Le Floc'h nous embarque pour un voyage dépaysant en pleine mer en compagnie d'hommes au fort caractère et peu scrupuleux, dans une ambiance tendue et intrigante. Les rebondissements ne manquent pas. Ce premier de la trilogie est une agréable mise-en-bouche, avec peut-être un goût de trop peu. Graphiquement, Bruno Le Floc'h nous offre de magnifiques planches, la plupart silencieuses : un trait encré et élégant, tantôt épais, tantôt plus fin, de magnifiques couleurs lumineuses.
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Trois éclats blancs

Depuis Paris, un jeune ingénieur arrive en Bretagne pour sa toute première affectation. Il est saisi par le paysage de landes et de marais et le puissant parfum de l'océan. Tous les marins du port étaient là pour l'accueillir dans une atmosphère quelque peu glaciale. Seul le maire semble se réjouir de la venue de cet ingénieur. Et pour cause, il a pour mission de construire un phare sur le récif Pierre Chauve. Mais, les hommes lui font bien comprendre qu'ils ne sont ni maçons ni bâtisseurs et qu'il ferait mieux d'embaucher de véritables artisans. Désignant l'un des leurs, à savoir Nonna, il le somme de le conduire là-bas. Bien vite, un nouveau problème se pose alors: la pierre ne se découvre qu'aux marées basses de vives eaux, à savoir 20 jours par an. La construction de ce phare risque bien de s'éterniser d'autant plus qu'un drame se produit dès le premier jour...



Trois éclats blancs toutes les douze secondes... Pas de doute, on est bien en pays breton. Voilà un album qui fleure bon les embruns et le sel! Le Floc'h, de souche bretonne, nous fait voyager sur les mers et sur la terre en compagnie de cet ingénieur parisien confronté aux marins bourrus, aux charmantes bigoudènes et au temps incertain. L'auteur fait la part belle à la mer, personnage à part entière, qui nous berce mais aussi nous engloutit. L'on est passionné par cette aventure humaine et l'on s'attache au parisien arrivé en terre inconnue. Le trait de Bruno Le Floc'h est vif, sombre et tempétueux, accentuant cette atmosphère sauvage soumise aux lois de la nature. Les couleurs variées et vives sont exquises.



Trois éclats blancs qui brillent encore...
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Une après-midi d'été

Dans ce petit port de pêche breton, la vie reprend son cours maintenant que les hommes sont rentrés de la guerre. Sauf pour Nonna qui, lui, repense sans arrêt aux horreurs de la guerre. A défaut de retourner en mer, il sculpte des petites statuettes de soldats. Ce qui n'est pas sans déplaire à Perdrix, sa fiancée, qui n'a jamais cessé d'espérer son retour et la promesse d'un beau mariage, une après-midi d'été. Mais la guerre est encore trop présente. Les tranchées, la mort de ses compagnons, l'odeur de cadavres omniprésente, autant de souvenirs bien trop ancrés...



Dans Une après-midi d'été, la suite de Trois éclats blancs (qui n'en est pas vraiment une, Le Floc'h a certes repris ses personnages mais le contexte est totalement différent et les deux albums peuvent se lire indépendamment), l'on retrouve Nonna, le pêcheur breton, mutique et renfermé dans ses souvenirs. La guerre semble l'avoir marqué fortement et, qu'ils sont bien loin les jours heureux. Bruno Le Floc'h, par l'utilisation de flashbacks, nous raconte ces jours au front, ces hommes blessés et meurtris, la rencontre hasardeuse avec l'ingénieur parisien. Cet opus prévaut par son côté humain, l'auteur s'étant concentré sur les soldats. Le trait à nouveau épuré et les couleurs aux tons pastels, en contradiction avec la violence du récit, font la part belle aux sentiments.



Une après-midi d'été... un soir d'hiver...
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Trois éclats blancs

Après mon curé chez les les nudistes, voici mon Parisien chez les Bretons.

Non, j'exagère. Et puis ce ne serait pas rendre hommage à ce somptueux dessinateur qu'était Bruno le Floc'h, pur Bigouden amoureux fou de sa région natale, venu sur le tard à la bande dessinée et disparu trop tôt.



L'ingénieur, c'est comme ça qu'ils l'appellent dans ce charmant petit village Breton. Et ça tombe plutôt bien puisqu'il l'est, de profession. Débarqué de Paris, en ce début de siècle, pour venir y construire un phare sur un rocher découvert seulement trente jours par an, la tâche parait insurmontable. Exilé volontaire en une contrée sauvage à la météo capricieuse et aux locaux taiseux, l'ingénieur va devoir s'armer d'une bonne dose de patience et faire preuve d'une certaine capacité d'adaptation en milieu " hostile ".



Bruno le Floc'h avait coutume de dire " Pour moi, la bande dessinée, c'est LA liberté ! ".

A la lecture de cette superbe BD, difficile d'arguer le contraire.

D'un trait épuré aux couleurs éclatantes, le Floc'h chavire les yeux en donnant la fausse impression d'un trait minimaliste qui pourtant dit tout.

Rencontre de deux mondes antagonistes qui vont devoir s'apprivoiser sous un climat un brin capricieux, ce récit s'affirme comme une superbe aventure humaine à fort relent iodé.



Si d'aventure l'envie vous prenait de vouloir bouffer de l'embrun et déguster du vin chaud, cette histoire sobre et élégante devrait satisfaire les plus exigeants d'entre vous !



Devezh mat...

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Trois éclats blancs

En 1911, dans un petit port de pêche breton, l’arrivée de « Monsieur l’ingénieur » va bousculer la vie des habitants. Sur la Pierre chauve, difficilement accessible au large des côtes, il est chargé de diriger la construction d’un phare. En attendant les «Trois éclats blancs » toutes les douze secondes, les obstacles seront nombreux et le citadin va découvrir petit à petit, la vie rude des pécheurs.

Predrix, la jeune fiancée de Nonna, un jeune pêcheur au caractère indépendant trouble les cœurs. Mais ils ne savent pas encore qu’un avis de mobilisation général va bientôt les arracher à leurs vies tranquilles…

L’album est bavard, le graphisme superbe et les couleurs douces apportent beaucoup de force et de poésie à cette histoire très attachante dont on connaitra la suite dans Une après-midi d’été, tout aussi réussie.



Alors, prêts à appareiller ?

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Saint-Germain puis rouler vers l'ouest !

1960. Paris, quartier Saint Germain. Alexis, un saxophoniste encore dans les brumes de l’alcool rentre chez lui au petit matin mais Mary, la femme qu’il aime, est partie, laissant simplement un petit mot d’adieu. Désespéré, Alexis part à sa recherche au volant de sa 206, avec sa barbe de trois jours, sa gueule de bois, son saxo, quelques bonnes bouteilles et un numéro de téléphone. Il roule en direction de Dinan et pense retrouver Mary à travers toutes les femmes qu’il croise.

J’ai retrouvé avec plaisir les dessins de Bruno Le Floc, ses dessins aux courbes arrondies, sans fioritures inutiles et un décor très discret, comme pour aller à l’essentiel.

Et le périple amoureux d’Alexis, un homme sur le fil du rasoir, noyé dans sa musique et l’alcool m’a évoqué l’élégance, la subtilité, le swing, l’atmosphère si particulière des romans du regretté Christian Gailly.

Les couleurs sont douces, les dialogues sonnent juste, c’est vous dire tout le plaisir que j’ai pris en lisant cet album.

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Trois éclats blancs

Les illustrations sont magnifiques : des dessins qui ne sont pas sans rapeller un certain Hugo Pratt, au traits noirs et coups de pinceaux pour accentuer les contrastes, des couleurs chaudes, ocres, jaune, bleu et gris en aplats qui donnent un cachet rétro, une ligne vivante et dynamique.

C'est l'histoire de la construction d'un phare, en Bretagne, une histoire qui est un clin d’œil à la construction du phare d'Ar Men à l’île de Sein. On vit les difficultés de ce chantier, et la dure vie dans cette région à cette époque est subtilement décrite. Buno Le Floc'h est un autochtone et la qualité de son œuvre nous fait ressentir son amour pour ce pays.

C'est juste beau et fort.
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Une après-midi d'été

1919. Dans un petit port de pêche breton, Nonna sculpte sans relâche de petites statuettes, il n’a pas repris son travail de pêcheur. Plus rien ne sera jamais comme avant la guerre, avant les tranchées et la mort qui rode. Hanté par des souvenirs trop lourds à porter, il s’est enfermé dans son mutisme. Perdrix respire la joie de vivre, sera-t-elle le ramener à la vie. Ce matin elle marche d’un pas vif pour aller le voir dans son atelier et lui parler. Vont-ils enfin se marier ?

Album plus sombre et moins bavard que Trois éclats blancs, le premier tome de cette belle histoire d'amour, Une après-midi d’été gagne en profondeur et en subtilité. Le style épuré des dessins aux couleurs douces contraste avec la violence des évènements et l’horreur de la guerre.

Laissez-vous emporter par le charme poétique de cet album.

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Au bord du monde

Je ne suis pas une grande lectrice de Bandes Dessinées mais je dois dire que j'ai été impressionnée par la qualité de cet ouvrage que m'a fait découvrir avec bonheur Babelio dans le cadre de l'opération Masse Critique.



Il s'agit de trois nouvelles dont l'action se situe dans le pays bigouden (Ar Vro Vigoudenn) au tournant de la fin du 19ème siècle, début du 20ème siècle. Les personnages sont des caractères forts, qui ont de la trempe, issu du monde paysan ou marin, des gens du peuple des côtes bretonnes. On retrouve une société matriarcale avec par exemple des patronnes de café qui ne s'en laissent pas compter!! Les costumes traditionnels et l'atmosphère besogneuse des ports de pêche (l'auteur a passé son enfance à Loctudy et connaît bien le sujet!) sont admirablement restitués.



On sent le vécu et le travail des pêcheurs est rendu à merveille, l'auteur Bruno Le Floc'h lui-même a fait un stage sur un chalutier...



Le livre est un hommage au pays Bigouden du bout ou au bord du monde (le mot breton pouvant désigner les deux à la fois..) les trois nouvelles évoquent magnifiquement ce pays cher à son coeur: trois histoires évoquant successivement un jeune marin dont personne ne veut à bord car il a la réputation d'attirer la poisse, le voyage d'un jeune ado qui veut retrouver son frère et rencontre en route des termajis (gens du voyage dans le Finistère) qui vont lui offrir l'hospitalité, et pour clore le tout, la tournée étonnante de deux copains qui veulent offrir une dernière tournée à leur ami fraîchement décédé.



Beaucoup d'émotion se dégage de cet album surtout pour ceux qui connaissent bien la Bretagne ou ont la chance comme moi d'y habiter.



L'album se termine avec deux nouvelles inachevées (l'auteur est mort prématurément en 2012 à l'âge de 55 ans), une nouvelle inspirée par l'oeuvre du célèbre écrivain breton Pierre Jakez Hélias: "Jean qui parlait aux pierres", et enfin une dernière oeuvre inachevée du dessinateur: "Corentin", l'histoire d'un jeune Breton qui embarque sur une goélette.



J'ai été touchée par le graphisme épuré et stylisé, on reconnaît l'influence de Hugo Pratt (le créateur de Corto Maltese), et aussi j'ai été émue par cette évocation talentueuse de l'atmosphère des ports de pêche en Bretagne. L'auteur, natif du pays bigouden, avait un attachement très fort pour sa région à tel point qu'il allait regarder les trains partir pour la Bretagne à la gare Montparnasse, alors qu'il n'avait pas assez d'argent à ses débuts pour y aller!!



L'album est une réédition refondue et enrichie de l'ouvrage paru en 2003 aux éditions Delcourt, ouvrage qui était le premier de l'auteur.



A signaler que l'ouvrage a failli s'appeler "Galerne" (vent d'ouest-nord-ouest, froid et pluvieux), avant d'opter pour "Au bord du monde" (littéralement la traduction du nom du Finistère en breton).

A noter enfin que Bruno Le Floc'h avait reçu le prestigieux Prix René-Goscinny du meilleur scénariste d'Angoulême, avec l'ouvrage "Trois éclats blancs" en 2004.



C'est un ouvrage de référence pour les amateurs de BD ou de la Bretagne (ou les deux à la fois...)

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Chroniques Outremers - Intégrale

Roman graphique utilisant un style original avec des dessins minimalistes que l'on pourrait même qualifier d'ébauches ou non terminés. C'est un style bien particulier que l'on commence à apprécier après une vingtaine de pages. Les dessins en fin d'album sont, eux bien terminés et très réussis. Les couleurs sont attirantes et apportent un intérêt appréciable. Une histoire quelque peu banale de trafic d'armes mais plaisante à suivre.
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Une après-midi d'été

On retrouve les personnages de "Trois éclats blancs", mais l'histoire n'a pas grand chose à voir. Le ton, c'est celui de Bruno Le Floc'h, avec des personnages pas très causants, des bretons quoi, un dessin à la manière d'Hugo Pratt, servi par une colorisation en aplats aux couleurs subtiles, comme ses personnages. On retrouve Nonna et Perdrix et Pierre l'ingénieur quelques années plus tard, pendant et après la guerre 14-18, deux périodes dans l'histoire, celle de la guerre, et celle du retour, d'un retour mal vécu par Nonna. C'est beau, c'est prenant, c'est une bande dessinée de caractère, où les images en disent souvent plus que le texte, à l'ambiance étouffante et lyrique à la fois.
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Une après-midi d'été

Je viens juste de lire d'une traite : Une après-midi d'été de Bruno Le Floc`h.

La guerre est terminée et la vie a repris son cours dans un petit port de pêche breton, mais le souvenir de la “der des der” reste présent.

Pour Perdrix et Nonna, les jours heureux sont loin : elle attend que son aimé la demande en mariage, mais lui n’est que silence, mutisme et solitude. Il ressasse sans fin son expérience dans les tranchées…

Une après-midi d'été est une bande dessinée dont j'ai beaucoup aimé l'histoire et les personnages.

Nonna, la pêcheur breton, est très touchant. Il sculpte des personnages mais est devenu quasiment mutique, n'arrivant plus à s'extirper de ses souvenirs des tranchées. Il ne pense plus qu'à ça et ses pensées tournent en rond alors que sa fiancée n'attend qu'une chose : qu'il accepte enfin de lui dire oui devant monsieur le maire !

Les dessins sont réussis, j'apprécie les traits donnés par l'auteur et Je trouve la colorisation très réussie.

L'ensemble donne une bonne bande dessinée, à qui je mets quatre étoiles.

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Une après-midi d'été

Plus qu'une suite du magnifique album "Trois éclats blancs", Bruno Le Floc'h nous offre, ici, avec "Une après-midi d'été" un nouveau chapitre de l'existence de ses personnages si attachants.

Nonna est revenu de la grande guerre, il ne va plus en mer, délaissant son métier de marin pêcheur dont il était si fier et reste, empêché de vivre par ses souvenirs, dans son atelier à sculpter des statuettes de poilus.

Perdrix, sa tendre amoureuse, se languit de lui et de la promesse faite de l'épouser au printemps suivant son retour.

Elle viendra le rechercher jusqu'à dans ses souvenirs, si sombres mais Nonna est un homme blessé, peut-être à tout jamais. si ce n'est par "la grande zigouille" dont nous parle Jean Vautrin, alors assurément c'est par la misère et la désespérance de la guerre dans les tranchées.

Cet album aux graphisme tout en "pastel", qui colle au petit port évoqué comme une aquarelle, fait une incursion dans le monde macabre des tranchées. Le récit est sobre, original, à la limite du poétique.

Ce petit album aux dimensions atypiques est l’œuvre d'un artiste talentueux qui invente une nouvelle sensation dans l'univers de la BD.
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Trois éclats blancs

En 1911 un jeune ingénieur est chargé de diriger la construction d'un phare en pleine mer.

Devant lui s'accumulent les embûches et les obstacles, les travaux s'éternisent et la vie est monotone dans ce petit village breton où il rencontre pourtant l'amour...

Cet album au graphisme très agréable, qui semble un peu inspiré du coup de crayon d'Hugo Pratt raconte une histoire hors du commun.

L'auteur,dans son récit, relie cet ouvrage de titan à la vie monotone de ce petit village et nous rend les personnages sympathiques. Il nous offre un bel album original dont l'histoire et les graphismes sont très réussis.
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Chroniques Outremers - Intégrale

Bruno Le Floch se lance dans une aventure dans le style des Corto Maltese. Il s'agit d'une histoire de contrebande d'armes qui nous fait voyager de la Méditerranée au Mexique. le dessin est simple épuré agrémenté de petites taches noires à la manière d'Hugo Pratt, avec de grands aplats de couleurs lumineuses, rencontres d'ocres et de gris subtils. Tous les personnages voudraient se prendre pour des héros, mais la réalité est moins belle. Très belle réussite dans le rythme, dans le ton avec une ambiance colorée très juste et agréable dans l'univers des Joseph Conrad, Henri de Monfreid et Hugo Pratt. Même si la référence à ce dernier est très marquée, à aucun moment le poids du maître ne fait de l'ombre à cette belle bande dessinée qui a suffisamment de qualités pour s'en émanciper.
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Paysage au chien rouge

organiser le vol et l’expédition d’un tableau de la France vers les pays de la Mer Rouge. Ce tableau, c’est “La naissance du Monde” de Gustave Courbet, il va demander à son ami Paul Gauguin, alors à Pont-Aven, de réaliser une peinture par dessus celle de Courbet pour la camoufler pendant le voyage. Voilà qui provoque une faille dans l’orgueil du peintre, créer une œuvre destinée à être effacée, c’est difficilement acceptable. Bruno Le Floc’h choisit un angle de vue pour son histoire qui n’a rien du polar, c’est le propos artistique qui est au cœur de l’intrigue. Le graphisme de Bruno Le Floc’h est en adéquation avec le récit, la couleur et la lumière y tiennent un rôle majeur, L’auteur ne feint pas son admiration pour les grands artistes de cette époque, c’est respectueux et en même temps, il en propose une interprétation personnelle. Il brode intelligemment sur les caractères et les faits connus, on y rencontre plusieurs protagonistes réels de l’Histoire de l’Art, marchands, peintres, graveurs... le système commercial de l’art de l’époque entre en compte dans l’intrigue. Mais pas seulement, artiste breton rendant hommage à la Bretagne, cette Bretagne de la fin du XIXe siècle y est aussi décrite avec fidélité du mobilier en arrière plan aux caractères des autochtones, en passant par la lumière, tout juste si on ne ressent pas les odeurs, il n’y a pas d’auteur de bande dessinée à mon avis qui ait mieux rendu compte dans son œuvre, de ce pays, loin des clichés folklorique, et des poncifs en tous genres. Le ton est celui de la nouvelle, la conclusion est assez attendue mais ce que j’en ai surtout retenu c’est l’ambiance, et l’hommage à la peinture…
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Saint-Germain puis rouler vers l'ouest !

Un petit air de blues entre Paris et Dinard, un saxophoniste de jazz à la recherche de celle qu'il aime, qui s'est enfuie à Dinard, c'est un road movie, la route vers l'ouest, vers la Bretagne chère à Bruno Le Floc'h. Son graphisme toujours élégant et léger, qui n'est pas sans rappeller le coup de pâte d'Hugo Pratt (toucher de pinceau, trait épais) nous entraine dans la torpeur de cette aventure, au fil des rencontre, des morceaux de saxo et des goulée de whisky. Les couleur sont traîtées en aplats aux tons naturel d'ocres et de gris. Une belle ballade, un spleen de l'ouest avec Bruno Le Floc'h
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Une après-midi d'été

Ohhh.. la suite de "Trois éclats blancs".

Pourtant l'histoire se tenait sans avoir besoin d'un second récit.

Et la couverture de ce livre est superbe, pleine de promesses sur une après-midi d'été fort agréable, toute en légèreté.



Et donc ce fut un choc dès les premières pages : il était question de la première guerre mondiale et aussi du difficile retour à la vie des survivants... et tout ce que les gens de l'arrière ne peuvent pas imaginer : et qui d'ailleurs n'est pas dit ouvertement dans ce récit.



Tout comme le précédent livre, les dessins sont magnifiques.

Et très agréable moment de lecture, malgré la lourdeur du sujet.
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Au bord du monde

Cet album est le premier de Bruno Le Floc'h. En effet, cet auteur travaillait jusqu'alors plutôt dans le story board de film, et dans l'animation. D'ailleurs, il travaille à cette époque sur l'Île de Blackmor de Jean-François Laguionie. Donc cet album est une sorte de préambule sur ce qu'il produira plus tard en matière de bande dessinée (de “Trois éclats de blanc” à “Chroniques d'Outremer“, de pures merveilles). C'est une publication en noir est blanc, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'en matière de nuances de gris, la maîtrise est franchement impressionnante. La représentation des bateaux quand le grain arrive est d'une simplicité, d'une efficacité et d'une intensité dramatique d'une merveilleuse pureté. Les influence sont claires, s'il y a du Hugo Pratt dans le traitement, il y a surtout du Mathurin Méheut, rarement quelqu'un a aussi bien peint le monde breton du début du XXe siècle. Et Bruno Le Floc'h parle ici de son pays, le pays Bigouden, au sud-ouest de Quimper (capitale Pont l'Abbé). Les trois histoires de ce recueil sont des histoires de ce pays, peut-être des histoires vraies, avec des caractères tellement ancrés, tels qu'on les imagine à cette époque dans cette région, et ces petits histoires, dans ces nuances de gris si justes, ce trait si réel, comme pris sur le vif, nous font voyager dans le temps, c'est un superbe hommage au Pays Bigouden, à la Bretagne, tout en simplicité et pudeur. Il n'est pourtant question que de pêche à la sardine, de café et de veillée funèbre... drame, humour, condition sociale avec la concision verbale des bretons. Superbe !
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Une après-midi d'été

Nonna est rentré de la guerre 14-18 brisé, mutique, indifférent à sa fiancée. Ils s'étaient promis en mariage avant son départ, la jeune femme continue d'espérer, il n'en est plus question pour lui. Il pensait tendrement à elle pourtant, là-bas... Nonna n'a pas non plus repris son métier de pêcheur, il passe son temps à sculpter des petits soldats, à ressasser les mois d'enfer qu'il a vécus.

Encore un ouvrage sur la première Guerre Mondiale, tout aussi poignant, révoltant que les romans jeunesse ou pour adultes que j'ai lus, les films que j'ai vus. Les tranchées, les combats, la boucherie, la peur, la visite du Général "aux mains propres", les copains qu'on voit mourir... Mais aussi quelques moments de répit au milieu de l'horreur : le courrier, les colis, la camaraderie, les blagues...

Ici, on visite alternativement le front et l'immédiat après-guerre, avec ses conséquences psychologiques sur les rescapés, non sans incidences pour ceux "de l'arrière" qui ne reconnaissent plus leurs proches revenus...

Intéressant, émouvant, ce récit est servi par un joli graphisme où les personnages ont de beaux visages, où dominent le bleu en Bretagne, le gris au front.



Cet album est en fait la suite de 'Trois éclats blancs' que je ne connais pas. Je vais m'empresser de le découvrir.
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