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Critiques de Bruno Tertrais (23)
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La Guerre des mondes: Le retour de la géopoli..

Pour tous ceux qui s'intéressent à la géopolitique, c'est un ouvrage excellent, qui met en lumière les enjeux qui vont se poser dans les deux prochaines décennies.



Bruno Tertrais, Directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, montre encore ses compétences et ses connaissances en matière de sécurité internationale.



Le point fort de ce livre est de montrer les rivalités des grandes puissances actuelles. Il évoque longuement cet avènement d'une "guerre tiède" qui caractérise notre époque. Nous empruntons un peu de la période de 1910, où l'on sent les prémices d'un affrontement entre empires, un peu de la période des années 30 avec l'envol des puissances autoritaires, Chine, Russie et un peu des années 50 avec une forme de guerre froide aussi. Dans ce climat tendu que nous connaissons, nous avons heureusement une frome de stabilisateur avec la dissuasion nucléaire.



Deux blocs s'affrontent: un bloc occidental-libéral, et une famille eurasiatique et autoritaire.



L'auteur met en relief les différences entre ces deux empires autoritaires que sont la Russie et la Chine. Moscou promeut une vision inclusive de la nation russe, alors que Pékin réprime ses minorités. Moscou procède a des agressions militaires directes, alors que Pékin agit plus discrètement. La route de la soie est un moyen important utilisé par la Chine pour maintenir des pays en dépendance économique par rapport à elle. Une Chine qui, après avoir été l'atelier du monde, devient aussi le laboratoire du monde, comme le montre son bon positionnement en matière de contrôle numérique. L'invasion de Taïwan interviendrait selon l'auteur dans les années 2027-2030. Face à la Chine, l'Inde est une puissance montante avec de bons atouts.



Ce qui dominera les relations internationales dans les prochaines années ce sera le match Chine/USA, déjà bien entamé. Les USA d'ailleurs ne souhaitent pas une Europe autonome qui achèterait ainsi européen et qui pourrait prendre des décisions stratégiques qui iraient à l'encontre des intérêts américains. L'auteur nous montre aussi comment le décalage entre les USA et l'Europe s'accentue, au détriment de cette dernière. Alors que les deux économies étaient de taille équivalente il y a quinze ans, dans les années 2010 donc, l'économie des USA dépasse maintenant celle de l'Europe d'un tiers.



Un point intéressant et original est développé dans ce livre: il concerne la distinction entre tellurocraties et thalassocraties, mise en exergue avec l'affrontement du couple sino-russe face à l'Occident. Les puissances "tellurocratiques" sont incarnées par le projet eurasien de la Russie et les routes de la soie chinoises, et les "thalassocraties" sont incarnées par l'ensemble euro-atlantique, accompagné des Etats de l'Indopacifique qui souhaitent un monde "libre et ouvert".



Un autre des points forts du livre et qui va à l'encontre des idées reçues, est de montrer comment le monde anglo-saxon et occidental a divergé du reste du monde. Depuis trente ans, selon l'auteur, les pays les plus développés se sont culturellement éloignés du reste du monde. En contrepartie l'image de la Chine s'améliore dans les pays en développement, où celle de la Russie reste positive, notamment en Asie du sud et en Afrique francophone, et aussi en Serbie et en Arménie.



Bref ce livre est passionnant et essentiel pour mieux appréhender le monde qui va se présenter devant nous dans les prochaines années. Ce livre a le mérite de s'adresser à tous les publics, il est clair, très bien documenté et contient une foule d'informations.







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La Guerre des mondes: Le retour de la géopoli..

C’est un ouvrage très récent, conseillé par un professeur de géopolitique.



Comme points positifs je pourrais souligner les nombreuses références pointues qui permettent de légitimer les affirmations de l’auteur. On ne peut qu’être témoin de sa parfaite maîtrise dans son domaine. J’ai d’ailleurs découvert certains événements, termes savants primordiaux. Tout comme certaines alliances passés sous silence dans les médias. C’est pour cela que je remercie Bruno Tertrais et en suis admirative. De plus, il s’appuie sur des événements plus ou moins récents, ( jusqu’à 2023) ce qui permet une vision assez réaliste et accessible du paysage géopolitique actuel.



En revanche, cet ouvrage m’a laissé assez perplexe par d’autres aspects. Certes, c’est un ouvrage de prospectives géopolitiques, ce qui implique un point de vue précis, mais j’ai l’impression que l’idéologie de l’auteur surpasse, à certains moments, le réalisme. Dire qu’une nation comme la Russie s’est construite sur la violence et le ressentiment est à mon goût, assez exagéré. De plus, malgré son souhait de s’écarter de la dépendance américaine l’OTAN, l’auteur nous brosse le portrait d’une Amérique blanche et innocente à bien des égards. Enfin, le point de vue de l’auteur est peut-être un peu trop idéaliste… n’oublions pas que la Chine est la future hyperpuissance en devenir. Le danger face aux puissances néo-imperialistes est plus présent que jamais.



Cependant, mes critiques ne sont qu’idéologiques. Au reste, un essai clair, intéressant, actuel, riche et légitimé. Je le conseille à tous, lecteurs curieux comme géopolitologues en herbe!
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Quatre ans pour changer le monde : L'Amérique..

Ecrit au lendemain de la réélection de George W. Bush, le court ouvrage de Bruno Tertrais nous invite à rompre avec la tentation facile du mépris à l’égard d’un président élu avec les voix largement majoritaires de l’« Amérique rétro » contre celle des élites intellectuelles et artistiques de l’« Amérique métro » (p. 10). Sans doute George W. n’est-il pas un grand intellectuel. Ronald Reagan ne l’était pas non plus ; cela ne l’a pas empêché d’être un grand président américain. Ce n’était d’ailleurs pas George W. qui était promis à une carrière politique dans le clan Bush, mais son frère Jeb, devenu gouverneur de Floride. Mais ce serait le sous-estimer que de le croire stupide. Diplômé de Yale et de Harvard, il a su s’entourer.



Ses conseillers politiques, au premier rang desquels Karl Rove qui n’était pas encore mis en cause dans l’affaire Valérie Palme, lui ont offert une réélection triomphale en mobilisant l’électorat conservateur (les « mâles blancs », les femmes mariées, les anciens combattants et les plus religieux des Américains), attaché à la défense des valeurs morales et écœuré par l’ère Clinton qui symbolisait à leurs yeux la prise du pouvoir de la génération de 1968. Ses conseillers diplomatiques ne se résument pas à la camarilla néo-conservatrice dont l’influence a sans doute été exagérée. Certes le mouvement néo-conservateur est revenu au pouvoir avec Bush fils qui, dans cette mesure, s’inscrit en rupture avec la présidence de son père pour continuer l’œuvre de Ronald Reagan. Anciens démocrates, flirtant avec le trotskysme, formés à Chicago par Léo Strauss et Albert Wohlstetter, Paul Wolfowitz, Richard Perle ou James Woolsey s’opposent avec autant de violence à l’idéalisme débridé des années 60 qu’au réalisme cynique d’un Kissinger – auquel ils réservent leurs traits les plus meurtriers. Ces Jacksoniens – du nom du sénateur Henry Jackson faucon de la guerre froide – sont animés du désir ardent d’exporter la démocratie, fût-ce par la force.



Pour autant, comme l’affirme B. Tertrais « l’on ne saurait réduire la politique suivie par M. Bush à une mise en pratique des thèses néoconservatrices » (p. 21). Si les néo-conservateurs sont nombreux autour du Président, ils n’occupent pas les postes les plus stratégiques et semblent voir leur prestige décliner avec l’enlisement des troupes d’occupation en Iraq . La nomination de Paul Wolfowitz à la tête de la Banque mondiale a été un signe de leur marginalisation. L’Administration Bush est moins dominée par les néo-conservateurs que par des « nationalistes » pur sucre, tels Cheney ou Rumsfeld « hommes de la guerre froide et qui entendent le rester » (p. 25). Il n’est pas anodin que Condoleezza Rice, qui a succédé fin 2004 à Collin Powell à la tête du Secrétariat d’Etat et qui dirigeait depuis quatre ans le Conseil national de Sécurité, était à l’origine une experte de l’URSS et n’ait rejoint l’équipe Bush qu’en 2000.



Ce curieux attelage de « nationalistes arrogants » et d’« impérialistes de la démocratie », selon l’expression de James Lindsay et d’Ivo Daalder , doit ménager un troisième courant : la droite évangélique. Sans doute les chrétiens fondamentalistes qui entourent le Président, tels John Ashcroft, Gale Norton ou Tommy Thompson, influencent-ils plus la politique intérieure qu’extérieure – à l’exception du soutien inconditionnel de ces « sionistes chrétiens » à Israël. Mais les évangéliques constituent le socle électoral des Républicains et trouvent en George W. Bush plus qu’un porte-drapeau, un disciple engagé.



Ce cadre posé, on ne pouvait attendre du second mandant de George W des politiques différentes de celles menées depuis que le 11 septembre l’a « révélé ». La « guerre mondiale contre la terreur » restera la première priorité. Cette guerre, note B. Tertrais, sera difficile à gagner ; et il n’est pas sûr que la capture d’Oussama ben Laden en marque le terme. La guerre contre la prolifération présente autant de difficultés. En Corée du Nord ou en Iran, les Etats-Unis hésitent, prisonniers du dilemme de la force et de la diplomatie. Troisième guerre : la guerre pour la liberté est au centre du discours d’investiture du second mandat. Mais là aussi, la barre a été placée bien haut comme le montrent les réticences suscitées par le plan américain pour le Grand Moyen Orient.



En tout état de cause, le seconde mandat de George W. Bush ne renouera pas avec le multilatéralisme. La désignation contestée du faucon John Bolton comme ambassadeur à l’ONU le démontrerait s’il en était besoin. Les Européens peuvent le déplorer ; ils doivent en prendre acte. La crise irakienne a laissé des traces, créant le spectre d’une « dérive des continents ». mais de part et d’autre, tous s’accordent pour reconnaître la pérennité de la communauté euro-atlantique. Compte tenu de la prééminence américaine sur la scène internationale, l’Europe ne peut prétendre l’ignorer. Elle a le choix, conclut B. Tertrais, « entre faire évoluer le monde avec l’Amérique ou le voir évoluer sans elle » (p. 82).
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La Guerre des mondes: Le retour de la géopoli..

Un excellent documentaire de géopolitique. On comprends vite les nouveaux enjeux, la nouvelle coalition Chine-Russie-Iran, sa puissance, ses limites. L'arme de dissuasion est sans doute le sujet qui ma le plus intéressé...quelques termes techniques un peu difficiles pour un néophyte comme moi toutefois....
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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L'apocalypse n'est pas pour demain : Pour e..

« La planète et l’humanité vont bien mieux qu’on ne le croit(…) l’avenir est beaucoup moins sombre qu’on ne le dit » (p. 10). En défendant une vision plus sereine de nos sociétés et de leur avenir, Bruno Tertrais est politiquement incorrect. En refusant de céder au catastrophisme ambiant et en questionnant la pertinence du principe de précaution en passe d’être érigé en dogme, ilfait aussi preuve de courage.

L’heure dit-il est aux Cassandres. Quand on ne prédit pas la fin du monde, on annonce la fin de notre planète, le réchauffement climatique, l’extinction des ressources énergétiques, le tarissement de la biodiversité, la multiplication des catastrophes naturelles …L’heure est à la peur et au soupçon. La médecine, la technologie, la chimie, qui permirent longtemps l’amélioration de la condition humaine sont désormais tenues en suspicion.On prête les plus noirs desseins aux firmes pharmaceutiques, aux grands groupes pétroliers, aux géants de l’agroalimentaire. L’avenir n’est plus source d’espoir, mais au contraire d’angoisse. Si la génération de nos parents croyait encore dans le progrès et espérait pour nous des jours meilleurs, cette espérance a disparu. Nous ne rêvons plus pour nos enfants une vie meilleure ; nous aspirons tout au mieux à leur léguer la Terre dans le même état que celui dans lequel nous l’avons trouvée. La société construite sur ces principes est « craintive (…), minée par le sentiment de vulnérabilité, obsédée par le risque zéro » (p. 75)



Battant en brèche quelques idées reçues, Bruno Tertrais montre que nous n’avons jamais dans l’Histoire été aussi bien nourris, soignés, éduqués et protégés. L’espérance de vie a augmenté, la mortalité maternelle a reculé, les morts accidentelles sont moins nombreuses, l’analphabétisme est en recul constant, le niveau de vie s’est constamment élevé, les inégalités diminuent, la pauvreté absolue est devenue l’exception.

Il dénonce surtout l’idéologie environnementaliste et ses sombres prédictions. Toutes ses prévisions sous-estiment les capacités d’adaptation des ressources humaines. Ainsi de l’idée d’une Terre « finie » qui repose sur une vision statique des ressources et ignore que le prix constitue un facteur d’ajustement extraordinaire : contrairement à l’idée simpliste qu’on en a, les énergies fossiles ne seront jamais épuisées puisque l’accroissement de leur prix rentabilisera l’exploitation de gisements difficilement accessibles et nous conduira à modifier nos comportements. Qu’il s’agisse de la surpopulation, de la déforestation, du manque d’eau, des pluies acides ou du trou dans la couche d’ozone, Bruno Tertrais montre qu’à rebours d’une vision conservationniste qui relève du fétichisme de la Nature, ces problèmes dont la réalité scientifique n’est pas toujours certaine peuvent être appréhendés sans verser dans le catastrophisme.

C’est au réchauffement climatique qu’il consacre les plus longs développements. Il procède à une relecture attentive des rapports du GIEC pour en stigmatiser les erreurs méthodologiques et les résumés biaisés. Sans doute, admet-il, le climat se réchauffe ; mais il insiste sur les incertitudes qui entourent les causes de ce réchauffement : il n’est pas démontré que le CO2 anthropique en soit responsable. Surtout dit-il l’ampleur du réchauffement prévisible est exagéré et ses conséquences potentielles dramatisées. A titre d’exemple, le réchauffement climatique devrait permettre d’étendre les surfaces agricoles (en permettant l’exploitation des immenses pergélisols du nord du Canada et de la Sibérie)et d’augmenter leur rendement.

Mais jamais Bruno Tertrais n’est-il plus convaincant que lorsqu’il évoque les soi-disant « nouvelles menaces » géopolitiques du siècle naissant. Il souligne combien la fin de la guerre froide a conduit à une pacification de la planète et à une diminution des risques. On a certes, depuis le 11-septembre, érigé le fondamentalisme islamiste en nouvel Ennemi. Mais il a raison de rappeler l’échec de l’islamisme politique et l’impasse du terrorisme al-qaediste (son livre a été mis sous presse avant la mort d’Oussama Ben Laden qui aurait apporté de l’eau à son moulin). Et si la suprématie américaine sera relativisée par l’émergence de nouvelles puissances (l’Inde ayant une marge de progression sans doute plus grande que la Chine), la marginalisation du modèle occidental n’est pas pour demain.



On peut certes questionner la légitimité de Bruno Tertrais, expert des questions militaires et stratégiques, à mettre en cause certaines vérités scientifiques tenues pour acquises dans le domaine de l’écologie ou de la climatologie. Son réquisitoire, par son systématisme, verse parfois dans les excès qu’il dénonce : il est tout autant caricatural d’affirmer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible que d’annoncer la Fin du Monde.

Pour autant, le livre de Bruno Tertrais a le mérite de souligner les dangers du catastrophisme ambiant, ses dérives autoritaristes, son coût exorbitant, sa philosophie délétère et de promouvoir, au contraire, un progressisme éclairé et confiant dans la capacité humaine à résoudre les défis sanitaires et environnementaux.
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L'épreuve de faiblesse

Quelles pourraient être les conséquences de la crise du coronavirus ? En tout cas, pas la fin de la mondialisation, pour Bruno Tertrais, ni un sursaut environnemental. Et aucune puissance ne sortira renforcée de cette crise car tous les modèles économiques ou politiques ont plutôt montré leurs faiblesses, qu'il s'agisse des Etats-Unis, de la Chine ou de l'Union européenne.
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Le Président et la bombe

Un journaliste et un politologue retracent l'histoire de la bombe nucléaire en France à travers ses acteurs politiques, et notamment les présidents de la République. Pas forcément palpitant, mais instructif et bien documenté, en particulier sur les aspects politiques et stratégiques qui ont présidé à la mise en place de l'arsenal nucléaire tout au long de la Ve République. La seconde moitié du livre, sur les dessous du nucléaire (fonctionnement, stratégie, désarmement…) m'intriguait plus, et fourmille effectivement d'informations inédites ou en tout cas très intéressantes (comment déclencher une bombe nucléaire, comment les présidents se communiquent-ils les codes de lancement, quels sont les programmes en cours…), mais n'ouvre pas assez les débats annoncés (la France doit-elle maintenir son statut nucléaire, comment désarmer le monde…) et surtout les ferme rapidement en avançant essentiellement les arguments pronucléaires au lieu d'exposer les arguments de chacun. Malgré ce bémol, un livre complet et globalement objectif sur le sujet, qui permettra à chacun de se faire un avis, ou en tout cas de comprendre comment on en est arrivé là.
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La guerre

En matière de guerre, je préfère la théorie à la pratique. J'ai été servi. Sur seulement 128 pages, l'auteur cite et explicite foultitude de théories. Pas forcément dans le détail mais suffisamment pour qu'on comprenne les grands principes. Exactement ce que je cherchais. La guerre est un phénomène complexe, alors il est bon de synthétiser. Bruno Tertrais le fait avec brio grâce notamment à de nombreuses expressions. Il y a d'abord celles qui concernent les grandes thèses connues : guerre ou cause juste, « paix démocratique », « retour de la guerre » ou moins connues : « Greed and grievance ». Il y a celles qui résument une idée : « il y a rébellion lorsqu’il est profitable de se rebeller » (David Sobek). Et puis celles qui permettent d'entrevoir ce qu'est aussi la guerre : la « tyrannie des petites différences » chère à Freud, un « accélérateur d’inventions », « la peur, l’honneur et l’intérêt » (Thucydide) ou « la puissance, la sécurité et la gloire » (Raymond Aron).





Le plan global est assez classique : passé, présent, futur. Mais il y a suffisamment de sous-chapitres ou d'encadrés portant sur des aspects stratégiques ou philosophiques pour étancher notre curiosité de lecteur. On passe assez vite de la vieille philo à la recherche la plus récente. L'auteur développe une approche quantitative particulièrement pertinente avec de nombreuses statistiques à l'appui de son texte. J'ai l'impression que le spécialiste est plutôt optimiste et appartient à l'école de pensée rationaliste : « on a de moins en moins intérêt à faire la guerre ». Espérons qu'il ait raison… Mais ça n'est que mon sentiment. En effet il s'agit d'un Que sais-je, ça reste donc très objectif. Un véritable cours magistral, c'est le cas de le dire. Alors merci monsieur le professeur.

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Atlas militaire et stratégique

L’atlas militaire et stratégique est un ouvrage idéal pour ceux qui préparent des études dans un institut politique, stratégique ou militaire.



Remis à jour régulièrement, le lecteur y trouvera des résumés sur la situation géopolitique mondiale. Rappelant des chiffres clés et offrant des focus sur les zones sensibles et certains conflits, cet atlas donne également des notions et des définitions sur le concept d’emploi des forces armées ainsi que de leurs différentes composantes, terre, air, mer, opérations spéciales.



Ce livre se présente comme un recueil de fiches-mémos, aucun thème est suffisamment approfondi pour donner des connaissances suffisantes sur ces sujets stratégico-politiques mais ils peuvent servir d’excellente introduction.
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L'apocalypse n'est pas pour demain : Pour e..

Par le biais de sept grands chapitres, l’auteur explique pourquoi il faut en finir avec le catastrophisme. Ses explications sont agrémentées de graphiques prouvant ses dires. Il prouve que nous vivons beaucoup mieux que nos ancêtres, mais que plus nous sommes protégés (nourriture, hygiène, médecine,…), plus nous nous sentons vulnérables. Il y a de plus en plus de gens qui s’inquiètent sur les effets indésirables des vaccins et autres médicaments, qui regardent à leur consommation de produits chimiques dans la nourriture et s’en tourmentent.

Il insiste sur le fait que le déferlement d’informations que nous recevons chaque jour pourrait affaiblir notre capacité à voir le monde de manière rationnelle. Car si nous avons de plus en plus peur, c’est parce que nous recevons de plus en plus de renseignements sur les risques d’origine naturelle ou humaine.

Il explique qu’avec les catastrophes passées, les métaphores bibliques sont revenues au rendez-vous. Pour la chute du World Trade Center on a parlé de la Tour de Babel, concernant les tsunamis on a parlé du déluge. Pour lui, nos nouvelles menaces n’existent pas vraiment et surtout ne sont pas réalistes.
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L'atlas des frontières : Murs, conflits, migr..

Un livre tout à fait passionnant, on apprend une foule de choses parfois très étonnantes.(où la frontière passe-telle dans un fleuve ?...)..La cartographie est très bonne ce qui est la moindre des choses.

Un livre particulièrement remarquable sur les frontières qui peut se lire en contrepoint des ouvrages de Michel Foucher.
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La revanche de l'histoire

Sacha Guitry a dit “J’ai une excellente mémoire, j’oublie toutˮ. Malheureusement/heureusement, l’Histoire ne fonctionne pas ainsi. L’auteur, dans une analyse brillante, convie son lecteur dans les siècles de notre histoire, proche ou lointaine, qui rappelle qu’elle est tragique.
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L'épreuve de faiblesse

La crise sanitaire ne mettra pas un terme à la mondialisation mais créera plutôt un monde fragmenté de plusieurs "archipels".

Les préoccupations environnementales seront secondaires dans un premier temps car il y aura un impératif de relance de la production. Une augmentation des conflits liés au déclin est à prévoir, une "ère de décadence compétitive", une "épreuve de faiblesse".
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Atlas mondial du nucléaire : Civil et militaire

Cet atlas propose de faire un tour d’horizon du nucléaire, civil et militaire, en abordant le fonctionnement des centrales nucléaires, le développement des nouvelles technologies, la sûreté nucléaire ainsi que les ressources énergétiques... Et en ce qui concerne les applications militaires : le fonctionnement d’une arme nucléaire, la guerre froide, la stratégie de dissuasion, les risques de prolifération...

Le livre fait parti d’une collection très bien réalisée, avec de nombreuses illustrations, des propos claires et une organisation des chapitres facilitant la lecture.

Je trouve le discours plutôt pro-nucléaire mais l’ouvrage permet tout de même de se forger sa propre opinion sur ce sujet.

La partie sur le nucléaire militaire est très intéressant et permet de mieux appréhender l’utilité de l’arme dans la stratégie militaire mais aussi les risques qu’elle engendre à différents points du globe.

Le principal défaut de ce livre est qu’il date de mars 2011 (pour celui que j’ai lu en tout cas), date au combien emblématique du problème nucléaire : évidemment le livre n’aborde pas Fukushima, le démantèlement du nucléaire allemand, les derniers points d’achoppements dans le nucléaire iranien ou nord-coréen... des événements qui auraient certainement fait évoluer le discours du livre.
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L'atlas des frontières : Murs, conflits, migr..

Difficile de donner une note à cet atlas qui se consacre aux frontières.

D’une part, je n’ai pas trouvé très passionnant la lecture du livre, un texte de plus parfois entrecoupé de 2/3 pages de cartes qui ne facilite pas la compréhension. Également, je trouve la police d’écriture mal choisie, pas très agréable de lecture. Enfin beaucoup de cartes sont très difficiles à lire car soit surchargées d’infos, soit aux couleurs et lignes pas assez différenciées.

Voilà pour les points négatifs mais il y a des découvertes fantastiques, des données qui m’ont complètement étonnées :

- des enclaves de pays que je ne connaissais pas et qui ont des particularités très étonnantes (je vous laisse les découvrir)

- un territoire qui change de propriétaire tous les 6 mois

- un hôtel dont la frontière passe entre la septième et la huitième marche d’un escalier

...

Des cartes sont toutefois (heureusement) très claires et nous montrent toute la complexité d’une situation géographique ou politique.

Également, les parties sur les records des frontières (la plus longue, la plus courte, la plus ancienne...) ou sur les frontières les plus originales sont intéressantes.

Enfin, la carte sur l’Europe des indépendantistes conclut parfaitement l’ouvrage avec la visualisation d’un continent morcelé en petits morceaux par les revendications des uns et des autres minorités ethniques ou régionales.

Un livre donc fait de cartes passionnantes, d’autres illisibles mais aussi d’informations originales et étonnantes !
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Le Président et la bombe

Un grand merci à Babelio et aux éditions Odile Jacob pour m’avoir offert l’opportunité de lire cet ouvrage dans le cadre de la dernière opération Masse Critique.



Ce livre issu de la collaboration d’un journaliste et d’un politologue retrace l’histoire de la bombe nucléaire, de l’accession de celle-ci à aujourd’hui en passant par le lien qui l’unit à différents hommes politiques ou l’armée.

Il s’agit ici d’une œuvre très intéressante à lire car très précise et bien renseignée. Elle fourmille littéralement d’anecdote parfois inédite, et de références très nombreuses quoique très diversifiées.



J’ai eu par contre parfois du mal avec le style d’écriture. En effet, je pense que cet œuvre n’est pas accessible à tous. Les tournures de phrases trop complexes et trop longues au point d’en perdre la compréhension en font un livre pour un public ayant l’habitude de ce type de lecture.



J’ai malgré cela apprécié cet ouvrage qui m’a beaucoup appris.

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La Guerre des mondes: Le retour de la géopoli..

Brillante synthèse de géopolitique ou comment comprendre le monde dans lequel nous vivons et dans celui où nous allons vivre. C’est à craindre que les politicards qui prétendent nous gouverner ne l’aient jamais lu.





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L'atlas des frontières : Murs, conflits, migr..

Après "L'atlas global", du même éditeur et lu il y a quelques mois, voici un atlas plus spécifiquement consacré aux frontières, qu'elles soient lieux d'opposition et de fermeture ou au contraire des lieux d'échanges et de passage.

Le livre comprend cinq chapitres (histoire, frontières invisibles, murs, curiosités et conflits) et 40 cartes ou ensembles cartographiques. Chaque chapitre est composé d'un texte illustré de documents cartographiques, souvent sous forme de doubles pages. A l'image de "L'atlas global", les cartes sont assez simples, épurées, avec des couleurs douces (malheureusement parfois trop semblables et trop pâles pour être bien distinguées), et sont vraiment le point fort de cet ouvrage passionnant, original et bien documenté.

Les textes sont également intéressants mais, bien que développés sur plusieurs pages, ils s'avèrent trop courts et forment plus des introductions aux sujets abordés, on a envie d'aller plus loin (la bibliographie proposée en fin de livre est cependant là pour ça). Les cartes mériteraient également des commentaires détaillés spécifiques pour former un ensemble vraiment complet.

Un atlas un peu frustrant donc, mais aussi enrichissant que plaisant à regarder.

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Le Président et la bombe

Il s'agit d'un livre de type « documentaire » rédigé par un politologue spécialiste des questions relatives à la prolifération et la dissuasion nucléaire, le terrorisme, la stratégie militaire ou les relations transatlantiques associé à un journaliste ayant déjà beaucoup publié sur ces questions.

Cet ouvrage très bien documenté reprend chronologiquement l'histoire de l'accession à la force nucléaire à but militaire depuis ses débuts sous l'impulsion du Général De Gaulle à nos jours

Quelle est sa raison d'être, les choix qui ont dû être fait ( stratégiques , politiques, financiers) , quelle est son utilité si longtemps après la fin de la guerre froide ect...Le tout restant toujours très factuel et toutes les sources étant citées .



Personnellement, ce n'est pas mon style de lecture habituel, cependant , je l'ai lu de début à la fin.

Je reconnais aux auteurs le mérite de s'exprimer très clairement sur un sujet complexe et de donner ainsi au néophyte des clés de compréhension sur un sujet primordial pour tout citoyen d'un pays à la tête d'un tel arsenal . Tel était le but des auteurs et il est atteint.



Je recommande la lecture de cet ouvrage à qui veut en savoir un peu plus (et même beaucoup) sur l'armement nucléaire français et toutes ses implications.
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Pax atomica ? Théorie, pratique et limites de..

Bruno Tertrais restitue les enjeux historiques et politiques de la dissuasion nucléaire. Pour lui, la possession d'armes atomiques a bel et bien joué un rôle dans la préservation de la paix.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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