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Critiques de Bryan Reardon (61)
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Jake

Un message sur son portable aussi glacial qu'alarmant : "Des coups de feu ont été tirés au lycée. Présentez-vous calmement à l'église Saint-Michel sur la Route 5". Simon Connolly, comme tous les parents d'élèves, lit ce message avec effroi. Ses enfants, Jake et Laney, sont -il en danger ? Sont-ils blessés ? Morts ? Combien de victimes la ville de Wilmington, voire le pays tout entier, va-t-il encore pleurer ? Aussitôt, Simon grimpe dans sa voiture et fonce, comme tant d'autres, vers l'église. Il n'est pas encore inquiet, son instinct protecteur prend le dessus. La police, déjà sur place quand il arrive, fait entrer tous les parents dans l'église. Simon appelle alors sa femme pour la prévenir. Des minutes interminables s'écoulent, l'émotion emplit le bâtiment, l'atmosphère devient pesante, les sirènes hurlent dehors. C'est alors que Rachel fait irruption dans l'église avec leur fille, Laney. Mais où est Jake ? Bientôt des rumeurs circulent...Une fusillade, des morts, des blessés, Doug Martin-Klein, un ami de Jake, serait le tireur... Mais où est Jake ? Et pourquoi les policiers deviennent-ils soudainement suspicieux ?



Ça commence comme un tragique fait divers qui fait bien trop souvent la une des journaux, télévisés ou papiers. Une tuerie de masse dans un lycée, un coupable bien vite trouvé étant donné qu'il s'est donné la mort après avoir tué 13 lycéens. Un certain Doug Martin-Klein, l'ami de Jake Connolly. Dès lors que ce dernier reste introuvable, la population et la police doutent quant à une possible complicité. Simon Connolly ne peut croire en ses rumeurs. Il est tout simplement inconcevable que son fils ait pu participer à une telle tragédie. Mais est-il seulement sûr de le connaître vraiment ? C'est ce sujet ô combien sensible qu'aborde Bryan Reardon dans ce roman. Alternant passé et présent, il dépeint non seulement le jour de la tragédie et les heures qui vont suivre mais également l'enfance et l'adolescence de Jake, à différents âges, et la relation que Simon entretenait avec lui. Père au foyer, il s'est consacré à l'éducation de ses deux enfants, Jake et Laney. Un choix qu'il ne regrette pas d'autant qu'il a tissé avec eux des liens forts. Évidemment, alors que des soupçons de complicité se portent sur Jake, il doute beaucoup, remet en question l'éducation qu'il a donnée. L'auteur met également en exergue le rôle que peuvent tenir la presse et les journalistes avides de scoops. Ce roman noir, à l'ambiance particulièrement oppressante et ambiguë, aux personnages profondément humains, se révèle à la fois sensible et angoissant.
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Le vrai Michael Swann

Après s'être mis dans la tête d'un père de famille qui se questionnait sur l'identité de son fils dans Jake, Bryan Reardon se glisse dans la peau d'une femme, Julia dont le mari, Michael, est accusé d'attentat.





Au milieu de la tempête médiatique, des faux amis qui fuient et des vrais qui restent, des questions des enfants sur leur père, de l'enquête du FBI, Julia reste convaincue de l'innocence de son mari.





C'est peut être plus en nous, lecteurs, que Bryan Reardon installe peu à peu le doute en oscultant l'histoire passée de Michael et Julia comme s'il nous incitait à trouver des preuves. Et puis il y a ce formidable suspense que l’auteur installe progressivement. Et ça marche !



Même si on peut reprocher à l'auteur de reprendre plus ou moins le même postulat et les memes procédés que pour Jake on se laisse vraiment prendre au jeu . Non seulement je me suis demandée qui était le vrai Michael Swann mais je ne m'attendais pas du tout au coup de théâtre final.





Bien plus qu'une simple intrigue policière, ce roman noir intense et psychologique pose un regard mi cruel mi doux amer sur la façon dont nous laissons nos vies prendre les rails les plus conformistes (confortables ?) oubliant nos rêves et nos envies.... Bryan Reardon confirme ainsi joliment l'essai !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Jake

Titre : Jake

Auteur : Bryan Reardon

Année : 2018

Editeur : Série noire Gallimard

Résumé : Simon Connolly est un père au foyer qui a beaucoup de mal à assumer son statut. Simon a deux enfants, Laney une petite fille plutôt sociable et Jake un adolescent secret qui a du mal à se faire des amis. La famille coule des jours paisibles jusqu'au jour où Doug Martin-Klein, l'une des seules connaissances de Jake, commet l'irréparable. Il fait feu sur ses camarades de classe avant de se donner la mort. Jake est soupçonné d'être le complice de Doug et sa disparition ne fait qu'accréditer sa probable culpabilité aux yeux de tous. Commence alors une lente descente aux enfers pour Simon et sa famille.

Mon humble avis : Je n'avais jamais entendu parler de Bryan Reardon avant ce Jake, publié chez Gallimard. Les tueries récentes, que ce soit dans des lieux de culte ou des établissements scolaires américains, ont levé le voile sur ces meurtres de masse abominables. Ce roman propose de nous faire vivre ce choc de l'intérieur, dans la peau d'un père qui doute de la culpabilité de son fils, un père qui se démène pour faire jaillir la vérité, un père vent debout contre la vindicte populaire. Jake est présenté comme un roman noir mais il est, à mon humble avis, bien plus que cela. Roman de l'amour filial, roman d'une intensité rare, ce Jake est surtout un livre terriblement humain, l'un de ces textes qui vous marque, qui vous hante longtemps après avoir achevé sa lecture. Bouleversant vous dis-je, bouleversant grâce à une construction implacable, grâce à une écriture simple mais ciselée, grâce également aux personnages complexes et incarnés qui peuplent ce bouquin. Jake est un roman court, un roman qui aborde pourtant de nombreux thèmes essentiels tels que la filiation, les relations de couple, l'empathie et le malaise adolescent. Alternant les chapitres sur la tuerie et ses conséquences avec d'autres relatant la jeunesse de Jake, l'auteur nous plonge en immersion dans cette famille américaine. Cette construction traditionnelle est réalisée de main de maître et il ne faut qu'une poignée de chapitres pour que le lecteur soit happé par ce texte, pour qu'il devienne Simon et qu'il tremble à chaque nouvel acte de cette tragédie moderne. Vous l'aurez compris j'ai beaucoup aimé ce roman, je l'ai aimé pour la justesse de ses personnages, pour la sensibilité de l'auteur, pour ses dernières pages qui resteront longtemps gravées dans ma mémoire. Sans trop en dévoiler, je peux vous affirmer qu'il est rare de découvrir un roman noir recelant autant de lumière et d'espoir et je vous conseille de vous ruer sur la librairie la plus proche pour découvrir ce magnifique Jake.

J'achète ? : Sans aucun doute l'une de mes lectures favorites cette année. Jake est juste, emphatique, sensible, bouleversant, bref un excellent roman à ne rater sous aucun prétexte.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Jake

Rien qu'en 2022, il y a eu plus de 250 fusillades dans les écoles états-uniennes. On comprend que cela pousse à se poser de nombreuses questions sur les raisons ce ces actes ultra-violents, ne serait-ce qu'en tant que parent.

Bryan Reardon, dans son premier roman, pose son narrateur en tant que père d'un ado soupçonné d'avoir participé à l'une de ces fusillades ayant fait 13 morts. S'ensuit deux jours de remises en question et de recherches pour retrouver le garçon, Jake, qui a disparu le matin même.

Simon, père au foyer, revient sur ses années d'éducation de ses enfants, des choix qu'il a fait, de sa timidité qui l'a souvent empêché, en tant qu'homme de se mêler aux autres mères au foyer et à leurs goûters hebdomadaires. Ce côté casanier considéré comme une réclusion familiale feront partie des accusations qui leur seront adressés, à lui et son fils.

Bryan Reardon, en tant que psychologue, analyse les relations sociales au sein de ces milieux pavillonnaires américains à la Desperate Housewives où il est de bon ton de se fréquenter les uns les autres, où le moindre geste éducatif est décortiqué.

C'est une véritable descente aux enfers que l'on vit auprès de ce père qui se considère coupable de cette fusillade et qui se retrouve perdu face à la disparition de son fils.

Une lecture prenante qui pousse à se demander ce que l'on ferait soi-même dans une telle situation.
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Le vrai Michael Swann

J’ai écouté la version audio de ce roman et à peine mon écoute finie, je ne suis pas capable de dire si j’ai aimé ou non. Ce roman a beaucoup de potentiel mais aussi beaucoup de défauts malheureusement et je ressors de cette intrigue un peu dubitative et perplexe.



Commençons par le positif :

- Le suspense est omniprésent et une fois commencé, il est impossible de lâcher le livre. On suit Michael et Julia Swann, un couple américain de la classe moyenne, vivant dans une banlieue résidentielle avec leurs deux enfants. Et puis un jour, Michael se rend à New-York et alors qu’il arrive à Penn Station, une bombe explose. On suit alors le récit en parallèle de Julia qui essaie de joindre désespéramment son mari et Michael qui est amnésique après l’attentat.

- La version audio renforce forcement les sentiments des personnages : Julia et son inquiétude et Michael et ses confessions. Le récit est entrecoupé de souvenirs de leur vie commune : leur rencontre, la naissance des enfants, leur décision d’emménager en banlieue…. Cette construction prolonge le suspense mais rend nos deux personnages encore plus humains.

- C’est aussi une excellente critique de la société américaine et nous sommes bien loin du rêve américain. L’auteur nous éclaire sur certains points : les difficultés de la classe moyenne, les relocalisations d’entreprise, le capitalisme. On entrevoit également les divergences politiques, le racisme…. La société américaine est telle paradoxale et complexe et c’est ici l’occasion d’en découvrir un peu plus.



Malgré ça, le roman contient certains points négatifs qui ont gâché ma lecture :

- L’histoire d’amour entre Michael et Julia est tellement mielleuse, j’ai roulé des yeux des centaines de fois tant c’est dégoulinant de bons sentiments. Et au risque de paraitre sexiste, c’est encore pire quand ses descriptions sont écrites par un homme.

- La fin du roman, le retournement de situation de la police est complètement invraisemblable. Je ne peux pas en dire plus pour ne pas dévoiler des éléments de l’intrigue mais ça rend le roman peu crédible.

- La manière dont est traité l’attentat est tellement américaine. C’est quelque chose qui m’avait déjà marqué lors de ma visite à New-York sur les sites des tours jumelles mais ici ça ressort à nouveau. Il est pour moi normal de commémorer la mémoire des innocents qui ont perdu la vie mais il ne faut pas en faire de trop. Toutes les victimes d’attentats n’ont absolument rien demandé, elles se sont juste trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Je trouve ce besoin de faire sortir de l’ombre les victimes pour les élever au rang de héros assez malsain et déplacé.



Bref, c’était la première fois que je lisais Bryan Reardon, malgré le fait que le roman Jake est dans ma PAL depuis un moment. Je suis conquise par l’écriture un peu moins pour l’intrigue mais je lirai malgré tout un autre de ses romans pour me faire une seconde opinion.
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Jake

Pas un thriller, mais un drame de grande envergure psychologique. Une réflexion sur l’éducation, l'amour, les doutes, les craintes des parents envers leurs enfants. J'ai beaucoup aimé l'auteur insistant sur le fait que l'introspection n'est pas une tare, mais le plus souvent un signe de grande sagesse. Le récit est rondement bien mené alternant passé et présent avec une fin des plus émouvante.
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Jake

Une fusillade dans un lycée américain fait 13 morts et bien plus de parents ou de familles déchirées, en colère. anéanties, traumatisées…



Les médias se déchaînent, les gens aussi, on écoute un président peroxydé dire n’importe quoi, tapant sur les jeux vidéos, sur les parents du tueur, sans que jamais personne ne se demande ce que ressentent les parents de l’ado qui vient de commettre ces assassinats.



Et tout le monde balance sur le dos de ces gens-là, les jugeant sans savoir, déversant des tonnes de commentaires haineux sur les réseaux sociaux, sans jamais penser à ce que peuvent ressentir ces hommes et femmes qui ne sont pas toujours des mauvais parents, comme on voudrait nous le faire croire.



Ici, nous allons entrer dans le quotidien de Simon Connoly, de son épouse Rachel et de ses deux enfants, Jake et Laney.



Alternant les chapitres "avant" et "après", l’auteur nous fait vivre avec brio les moments de vie de Jake : sa naissance, son enfance, son côté un peu réservé, son père qui joue les mères au foyer pendant que maman bosse, sa vie avec sa petite sœur et les moments angoissants que vont vivre cette famille lorsqu’on accusera leur enfant d’être un des co-auteurs de la tuerie.



Ce roman est un concentré d’émotions brutes, pures, magiques, magnifiques. Sans voyeurisme aucun, sans parti pris, l’auteur nous fait vivre de plein fouet ce que des parents vont ressentir lors de l’emballement, du déferlement médiatique qui va leur tomber dessus, sans que personne ne se soit posé les bonnes questions de l’innocence ou de la culpabilité de leur fils.



Les pages se tournent toute seules tant on a envie de savoir ce qui est arrivé à Jake et ce qui va arriver à sa famille, au bord de l’éclatement, au bord de la nausée de s’entendre juger par des gens qui ne les connaissent pas, ou peu, ces sois-disant amis qui, le jour où vous êtes dans la tourmente, viennent tirer à boulets rouges sur vous.



Un roman noir assez court où l’on s’attache aux personnages principaux car ils sont réalistes, humains, avec leurs failles, leurs défauts, leurs personnalité propre, dont celle d’un père et d’un fils un peu réservé, ce qui fait dire qu’ils sont différents.



Un roman noir qui vous prend aux tripes, qui ne vous lâche pas, profond, humain, juste, réaliste, et un concentré d’émotions pures dans les dernières pages, celles qui donnent des crasses dans les yeux parce que soudainement, ils se mettent à pleurer tout seuls.



Un roman noir qui m’a ému, qui m’a fait réfléchir à tout ces imbéciles qui vilipendent d’autres personnes sans savoir, se mêlant de ce qui ne les regarde pas, les faisait parler alors qu’ils ne savent rien, que ce soit pour des tueries ou pour des testaments.



Ce roman noir qui alterne les phases de bonheur et celles plus angoissantes de "Jakoutai" fini d’emblée dans mes coups de cœur marquants de l’année 2018.


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Jake

La réalité : 15 février 2018, fusillade dans un lycée américain, 17 morts. 18ème fusillade dans le pays en à peine 1 mois 1/2. Morbide routine… La fiction : 08 février 2018, sortie en France du roman noir Jake qui parle d’une tuerie de masse dans un lycée.



Même routine ? Pas vraiment. Là où l’actualité se focalise sur les faits (et le sensationnalisme), Bryan Reardon nous rappelle, qu’en dehors de l’horreur des chiffres, il y a des hommes et des femmes qui souffrent. Sans pathos, sans voyeurisme déplacé, mais avec une forte sensibilité qui touche le cœur et les tripes.



Simon Connolly, père au foyer de deux adolescents, situation qui reste encore marginale de nos jours. Jusqu’au jour où son fils disparaît dans la nature suite à une tuerie dans son lycée. Un tueur y est mort, copain de Jake lui-même soupçonné d’avoir collaboré à la fusillade.



Le récit se découpe entre passé et présent. Les tranches de vies du jeune Jake, gamin réservé, alternent avec l’immédiateté des scènes post-carnage.



Jake est un roman inoubliable, pour plusieurs raisons. Par son parti pris de ne jamais décrire la tuerie de masse dans le détail ; ce n’est pas la raison d’être de ce roman. Par sa volonté de nous faire vivre au plus près les émotions du père. Par l’écriture incroyablement empathique de l’auteur.



Lorsqu’une tragédie comme celle-ci entre dans une famille, c’est le chaos. Il est bon parfois aussi de se focaliser sur les victimes collatérales. Finding Jake (titre original) vous fait partir à la recherche du fils, mais aussi à sa découverte à travers les yeux de son père.



335 pages. Un tiers pour entrer dans l’histoire, un autre pour s’identifier aux personnages, un dernier pour vivre littéralement le récit. A la fin, vous ne lisez plus, vous ressentez. C’est dur, émouvant au possible, tellement fort et si bien vu.



Par certains cotés, je me suis reconnu à travers le personnage du père dans son quotidien, avec sa manière de trop réfléchir et d’imaginer des conséquences dramatiques concernant des banalités. Troublant. Et que dire de ce garçon timide qu’est Jake, comme si son caractère réservé devenait subitement une maladie honteuse à l’aune du drame… (surtout dans la société américaine actuelle). Homme ou femme, il me semble impossible de rester de marbre face à ces protagonistes.



L’auteur ne cherche pas à polémiquer, ni à expliquer ces tragédies à répétition que vit l’ex plus grand pays au monde. Jake (le livre) est aussi un instantané d’une société malade, où on stigmatise les parents sans chercher à les comprendre et où les émotions sont exacerbées par les médias sans que jamais la recherche de la vérité n’entre en compte.



Voilà une lecture à fleur de peau, un roman noir avec une vraie lumière à l’intérieur. Avec la pire noirceur aussi. Ça ne m’arrive presque jamais, malgré mes nombreuses lectures : mes larmes ont coulé durant les derniers chapitres, sans qu’il me soit possible de les retenir. La preuve que ce livre est vrai et que sa manière de raconter cette histoire est terriblement humaine.



Jake est un roman que vous n’oublierez pas, s’il vous reste de l’amour pour votre prochain. Avec ce qui n’est que son premier roman, Bryan Reardon risque fort de vous faire ressentir des émotions marquantes.



Jake est un roman noir sûrement, un très bon roman surtout, de ceux qu’on peut conseiller à tous les lecteurs tant les émotions ressenties y sont universelles.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Jake

Une fusillade à éclaté dans un lycée tranquille de Wilmington, Delaware, faisant 13 victimes. Pour Simon, homme au foyer et sa femme Rachel, une brillante avocate, la vie vient de basculer. Car le principal suspect est le meilleur ami de leur fils et celui-ci reste introuvable... Est-il complice ? se cache t’il ? Mais où ?

Pour ce père en quête de réponses l’attente est insoutenable.

Et pour nous aussi, je dois dire, tant il y a de longueurs et de répétitions !

Le récit des moments succédant la fusillade alterne avec l’histoire de Jake depuis sa naissance, et si le récit du drame m’a intéressé (surtout les passages sur l’attente des familles dans les tout premiers moments et plus tard les témoignages de haine des voisins, assez bien vu je trouve), les épisodes sur l’enfance de Jake m’ont en revanche vraiment barbé.

Je n’ai pas non plus particulièrement apprécié l’écriture, qui se veut factuelle mais m’a plutôt parue lisse voire complètement plate, et bourrée de stéréotypes (le bébé fille vêtue de rose de la tête aux pieds m’a achevé page 35).

Simon, le père, culpabilise car il ne s’est jamais vraiment intégré à la vie de quartier, allant jusqu’à refuser tous les goûters organisés par les voisines, comme s’il était atteint de phobie sociale. Il ressasse (beaucoup) le fait que leur famille n’a pas suivit le schéma classique, une situation qu’ils ont finalement assez mal vécue sa femme et lui. Je vous passe les poncifs sur les mères au foyer...

On se demande finalement où l’auteur veut en venir; Est-ce une critique envers les familles qui choisissent d’inverser les « rôles traditionnels », maman au bureau et papa à la maison ? Prône t’il l’idée moralisatrice selon laquelle seule une maman au foyer serait capable d’élever ses enfants pour qu’ils ne deviennent pas des criminels ? (Auquel cas ce serait tellement retrograde que j’ai peine à le croire ?!) En fait je m’interroge encore... Les positions de l’auteur ne sont pas claires et m’ont parues hors de propos.

Dommage car le sujet est vraiment intéressant et l’approche « du point de vue » des parents du complice présumé me semblait originale.



Une lecture lisse et un peu déconcertante qui m’a franchement déçue.

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Jake

Un excellent roman pas si noir qu'il n'y paraît.

Le narrateur, Simon, est un père et mari aimant dont le fils Jake a disparu alors qu'une tuerie vient d'être réalisée au lycée par un de ses amis.

Les chapitres alternent entre le passé de cette famille et le présent de Simon, pris entre espoir et désespoir.

Le personnage de Simon est particulièrement attachant et l'on ne peut être qu'ému par les difficultés que ce père traverse.

C'est un beau roman, noir par beaucoup d'aspects, mais qui apporte également de jolies notes d'espoir et des réflexions intelligentes sur la famille et l'importance de profiter de la vie.

En bref un très bon roman, agréable à lire.
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Jake

Ce roman est depuis longtemps, très longtemps, trop longtemps dans ma PAL. Pourquoi ? Parce qu'il fait partie de ses livres dont j'aimerai que le sujet ne soit plus jamais d'actualité : les fusillades dans des lycées américains. Je pourrai même ajouter "les fusillades aux Etats-Unis" parce qu'elles sont malheureusement nombreuses, très nombreuses, trop nombreuses.

Un jour, Simon est prévenu qu'une fusillade a eu lieu dans le lycée dans lequel ses deux enfants sont scolarisés. Père au foyer, c'est lui qui les a élevés. Le tireur est identifié, il s'agit du meilleur ami de Jake, son fils. Pourrait-il être son complice ? Très vite, les rumeurs, relayées par les journalistes, enflent. Spécial dédicace, d'ailleurs, à cette profession qui semble avoir oublié en quoi consiste vraiment son travail.

Le récit parle du présent douloureux vécu par Simon et les siens, mais aussi du passé, de ce passé, heureux, il faut malgré tout le dire. Il s'interroge, se remet en cause au sujet de l'éducation qu'il a donnée à ses enfants.

Jake n'est pas un roman policier, c'est un roman noir sur la société américaine et aussi sur les préjugés dont elle est pétrie - encore.

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Le vrai Michael Swann

En février 2018 sortait à La Série Noire le formidable premier roman de Bryan Reardon : Jake. Son nouveau livre, Le Vrai Michael Swann, est dans la même lignée.



L’écrivain américain met en scène des événements chocs qui se déroulent dans son pays de violences. Après les tueries de masse, il traite des attentats. Mais sa particularité est qu’il se focalise sur l’impact de ces terribles catastrophes sur une famille de la classe moyenne.



Peu de descriptions donc sur l’attentat en lui-même (même si certaines scènes sont visuellement fortes). Non, il entre dans un quotidien familial irrémédiablement chamboulé de l’intérieur.



Même schéma global que dans son premier roman, c’est sans doute le principal reproche qu’on pourrait faire au roman. Cette proximité de construction le rend sans doute moins marquant que Jake, mais il reste un excellent roman pour autant.



Avec Bryan Reardon, on est dans l’empathie. Il prend le temps de poser l’histoire et les personnages dans la première partie ; famille américaine typique ; pour nous faire entrer en résonance avec eux et leur monde troublé. La tension monte clairement parce qu’on a appris à s’attacher à eux.



Comme dans Jake, l’auteur joue avec le doute. Connaît-on vraiment ses proches ? La confiance et l’amour sont-ils plus forts que ce doute qu’on vous immisce de force dans l’esprit ?



Qui est Le Vrai Michael Swann ? Laissez-vous porter par ce questionnement, et évitez de lire la 4ème de couverture dans le détail, elle en dit beaucoup trop.



La déchirure d’un cocon familial, la confiance mise à mal. Avec Reardon, on est au cœur de la psychologie des personnages. L’événement majeur sert à mettre en lumière les relations et ses dommages collatéraux (ou plus centraux, à suivre tout au long de l’intrigue).



Une fois encore, l’écrivain pose les médias sur l’Échiquier, sauf qu’ils n’en sont pas une simple pièce mais la main aveugle qui les balaye du jeu, au diable si c’est à tort ou à raison.



Après deux récits, je connais maintenant le vrai Bryan Reardon. Celui qui possède un talent inné pour la psychologie, pour déclencher l’empathie, et pour décrire certaines dérives de ce monde à travers des gens ordinaires.



Même s’il n’a pas toute la puissance de son premier roman, Le Vrai Michael Swann est un livre intelligent et sensible. Une source d’émotions, de tensions et de réflexions. Le triptyque qui fait les thrillers qu’on aime lire.
Lien : https://gruznamur.com/2019/0..
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Jake

Je referme ce thriller avec un peu d’émotion, suite à la lecture des dernières pages, mais surtout avec un sentiment de soulagement. Que de longueurs !!!!

J’avoue avoir été influencée par des avis dithyrambiques de divers blogs ou chaines YouTube et je ne sais pas analyser la différence entre leurs éloges et ma déception.

Si le sujet de départ, une famille dont le fils, introuvable, est soupçonné d’avoir participé activement à une fusillade meurtrière au sein de son lycée, est attirant et prometteur, le contenu du roman ne suit pas. En effet, plutôt que de centrer l’intrigue sur Jake, le lycéen, Bryan Reardon axe son récit sur le père de celui-ci, Simon. Il a en effet la particularité d’être père au foyer ; son épouse, avocate, étant le « maillon fort » financier du couple. Et c’est alors une remise en question de cette décision contraire au schéma familial habituel, avec, en corollaire, les questionnements introspectifs et incessants du père : « Et si je l’empêchais d’aller au goûter de mardi, mon fils sera –t-il plus tard névrosé ? », « Et si j’empêche mon fils de jouer avec Doug, sera-t-il plus tard un être asocial ? » Cette première temporalité débute avant même la naissance de Jake et se déroule en parallèle de la résolution du fait divers.



Bryan Reardon a le mérite d’avoir une écriture fluide et claire. Aucun risque de s’emmêler les pinceaux malgré la double temporalité et les différents personnages.

Par contre, ce que c’est long… Ces histoires de goûters et de matches de foot sont répétitives et lassantes, sans aucun intérêt à mon avis. Et puis l’auto-apitoiement du père, quelle plaie !



Pour moi, avec Jake, ce sera un rendez-vous manqué.

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Jake

Ce roman m'a rappelé Il faut qu'on parle de Kevin, non seulement pour le thème des tueries dans les lycées, mais aussi pour le thème de la parentalité.

Le personnage principal de ce roman, c'est le père d'un garçon que la police soupçonne d'être lié à un massacre dans un lycée. Et ce dernier se rappelle l'enfance de son fils, à travers différentes scènes, avec toujours cette question : ai-je fait les choses comme il fallait ?

J'ai trouvé que l'auteur a su traiter ce thème avec beaucoup de sensibilité, qu'il est facile de s'oublier dans cette lecture et de se recentrer sur le personnage principal et de se poser les mêmes questions que lui...
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Jake

Une lecture dans laquelle on plonge en apnée et on retient son souffle jusqu'au final, l'auteur nous narre un récit d'une famille plutôt ordinaire composé de deux enfants dont Jake qui est un adolescent.



Le père Simon Connolly est père au foyer, sa femme travaillant de son côté, il a donc passé sa vie à s'occuper de ses enfants Jake et Lacey, nous suivons dans ce récit une alternance de passé et présent, lorsque les enfants sont petits et le caractère de Jake un peu différent, plutôt timide et ayant du mal à s'intégrer et à avoir des amis.



Et puis au présent très rapidement une fusillade va intervenir dans le lycée de Jake, nous suivons donc Simon et sa femme dans ses moments d'angoisse ou l'on ne connait pas les victimes et puis par la suite lorsque personne ou Jake se trouve.



Un mélange de sentiments nous suivent durant cette lecture entre l'angoisse que l'auteur nous fait ressentir de la part de ses parents, les doutes, les peurs, la culpabilité. Les moments au passé nous racontant également des petits événements semblant anodins pour n'importe quelle famille mais qui ici soulève des doutes concernant la situation vécue.



Et puis le final arrive comme une apothéose à ce récit magistral, un récit dont je me souviendrai durant un moment vu la force de celui-ci et justesse dans la plume de l'auteur!
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Le vrai Michael Swann

Lecture intéressante mais pour ceux qui ont déjà lu le premier livre de l'auteur, vous retrouverez un schéma d'écriture déjà employé...
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Jake

Ce livre a beaucoup touché un ami, alors je me suis lancée, mais quelle lecture fastidieuse ce fut.

On se perd dans les méandres des états d'âme du narrateur / père au foyer, c'est très lent et aucun détail ne nous est épargné. Ah, il s'en pose des questions existentielles en permanence, ce Simon, qui est par ailleurs très touchant dans son désir de vouloir bien faire à tout prix... mais on tourne en rond.

D'un autre côté, parce qu'il y a un peu de positif, j'avais quand même envie de connaître la fin, l'écriture est fluide et la construction intelligente. On passe du présent au passé au fil des années qui s'ajoutent à l'âge de Jake sans aucun problème ou accroc.

Alors je ne déconseillerai pas ce livre, parce qu'un proche l'a vraiment beaucoup aimé, donc à chacun de se faire son propre avis, mais les amateurs de livres "qui bougent" n'y trouveront probablement pas leur compte.
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Jake

👨‍👩‍👧‍👦 Jake - Bryan Reardon 👨‍👩‍👧‍👦

Traduction : Flavia Robin @editions_gallimard



Simon Connolly est l'heureux père de deux enfants, Jake et Laney. Sa situation d'homme au foyer est pour le moins originale et Simon n'est pas toujours très à l'aise dans ce rôle. Mais, cahin-caha, la famille coule des jours paisibles... Jusqu'au matin où Doug Martin-Klein, un gamin insociable dont Jake est le seul copain, tire sur plusieurs camarades de classe avant de se donner la mort. Les survivants et les blessés sont peu à peu évacués, mais Jake est introuvable. Et très vite soupçonné d'être le complice de Doug. Commence alors pour Simon une véritable descente aux enfers.



Le père de Jake est le narrateur, il nous raconte tour à tour l'enfance de son fils et sa fille qu'il a élevé, étant père au foyer et ce qui se passe depuis l'annonce de la fusillade. Il essaye de décrypter ses choix, ses réactions et ses comportements tout au long de sa vie de père pour pouvoir comprendre ce qui a pu arriver le jour de la fusillade, comment une telle chose a t-elle pu arriver. C'est dans un tourbillon de questions, de doutes, de culpabilité, de peine et d'incompréhension que nous emmène Simon.

C'est une histoire poignante, où l'on cherche aussi à comprendre, où sont remis en question notre rapport aux médias et à la violence des réactions suscitées non par les faits, mais par les suppositions qui sont souvent prises pour des vérités.

C'est un roman oppressant, bouleversant qui traite non seulement des tueries de masse mais aussi de l'adolescence, du rejet, des liens familiaux, de l'éducation, de la difficulté pour les parents à savoir si ce qu'ils font est bien, si c'est assez... C'est un livre très humain et empathique qui remue et questionne et surtout émeut.
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Jake

L’inimaginable se déroule dans une petite ville du Delaware.

Une tuerie dans une école secondaire.

Que faisons-nous si le destin nous a placé du côté de celui qui tenait l’arme à feu ?

C’est le cas de Simon, le père de Jack, un des garçons accusés d’avoir enlevé la vie à ses camarades de classe.

Entre les souvenirs de l’enfance de son fils et l’horreur du moment, un homme se pose les difficiles questions sur l’éducation qu’il a dispensée à son premier-né.

On assiste alors au ballet des regrets et à la valse des «oui, mais si…»

Le sujet du livre est très bon, mais l’écriture est un peu statique. C’est comme si nous étions devant une vitre et que nous ne pouvions réagir ou participer à tout ce qui se déroule sous nos yeux. Ne boudez pas votre plaisir malgré cela, car dans le monde dans lequel nous vivons, ce point de vue est intéressant et peu exploité : celui d’un père qui croit avoir vu apparaître les prémisses de la tragédie.

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Jake

Il est des bouquins qui vous prennent aux tripes par le rythme effréné de leur intrigue, d’autres vous feront tout autant d’effet en misant uniquement sur les personnages. Jake, de Bryan Reardon, s’inscrit incontestablement dans la seconde catégorie ; il m’a rarement été donné de lire un roman dont les personnages dégagent une telle humanité. Impossible de ne pas éprouver une sincère empathie pour la famille Connolly face à l’épreuve qu’ils traversent, en particulier pour Simon.



L’intrigue n’est pas pour autant laissée pour compte, mais elle reste relativement classique et, osons le dire haut fort, tristement banale (c’est d’autant plus vrai qu’elle colle a l’actualité du moment, trois semaines après la fusillade survenue dans un lycée Parkland qui a fait 17 morts). C’est plutôt dans son traitement que l’intrigue se démarque, ici le sensationnalisme ou le voyeurisme n’ont pas leur place, de nouveau c’est le côté humain qui est mis en avant.



Le récit est à la première personne, c’est Simon qui nous raconte le drame que lui et sa famille subissent. Il faut dire que la situation familiale des Connolly est un peu atypique, le couple a en effet décidé, d’un commun accord, que Simon resterait à la maison pour s’occuper des enfants, tandis que Rachel, son épouse, poursuivrait sa brillante carrière professionnelle.



Nul besoin d’être soi-même père de famille pour partager la détresse de Simon, une détresse faite d’inquiétudes pour son fils disparu, mais aussi de doutes et de colère alors que les médias et une partie du voisinage désignent sans la moindre hésitation Jake comme complice et pointent du doigt la responsabilité des parents.



Si l’on s’identifie aisément au personnage de Simon, c’est parce qu’il n’a rien du héros nourri à la testostérone ; ce serait plutôt monsieur Tout-le-Monde, un type réservé qui s’efforce d’élever au mieux ses enfants et qui, du jour au lendemain, se retrouve confronté au plus inconcevable des cauchemars.



Les chapitres alternent entre le présent et les souvenirs de Simon, des flashbacks relatifs à Jake bien entendu, mais qui impliquent aussi Rachel et Laney. En puisant dans le passé, Simon essaye de comprendre le présent.



La grande force du roman reste la formidable écriture de Bryan Reardon, une écriture criante de vérité par son authenticité, mais aussi une écriture chargée d’une énorme intensité émotionnelle. Si vous avez encore ne serait-ce qu’une once d’empathie, impossible que ce roman vous laisse de marbre ! C’est une lecture qui vous prendra au coeur et aux tripes ; je parierai même que vous ne refermerez pas ce bouquin sans avoir versé une larme.



Il me semble donc parfaitement légitime de saluer le travail de la traductrice, Flavia Robin, qui a su retranscrire ce tourbillon d’émotions avec beaucoup de justesse. Une profession de la chaîne du livre trop souvent oubliée malgré son rôle essentiel.



Bon, et Jake dans tout ça ? Ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler la clé de l’intrigue. Je dirai juste que j’ai rapidement pressenti le fin mot de l’histoire ; mais ça ne m’a nullement empêché de profiter pleinement de ce bouquin.



Nous ne sommes qu’en mars, mais je peux d’ores et déjà affirmer que Jake sera certainement l’une de mes lectures les plus marquantes de cette année 2018.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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