Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque samedi à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
Magnifique de Jean-Félix de la Ville Baugé aux éditions Télémaque
https://www.lagriffenoire.com/magnifique.html
Les rugbymen 2024 de Fred Goudon aux éditions First
https://www.lagriffenoire.com/rugbymen-edition-2024.html
Les Origines du conflit israélo-arabe (1870-1950) de Georges Bensoussan aux éditions Que Sais-Je
https://www.lagriffenoire.com/les-origines-du-conflit-israelo-arabe-1870-1950.html
Histoire juive de la France de Collectif et Sylvie-Anne Goldberg aux éditions Albin Michel
https://www.lagriffenoire.com/histoire-juive-de-la-france.html
le goût de la famille de Collectifs aux éditions Mercure de France
https://www.lagriffenoire.com/le-gout-de-la-famille.html
le goût de l'automne de Collectifs aux éditions Mercure de France
https://www.lagriffenoire.com/le-gout-de-l-automne.html
le goût du voyage de Collectifs aux éditions Mercure de France
https://www.lagriffenoire.com/le-gout-du-voyage.html
L'histoire du suppositoire qui voulait échapper à sa destinée de Alex Vizorek, Caroline Allan aux éditions Michel Lafon
https://www.lagriffenoire.com/l-histoire-du-suppositoire-qui-voulait-echapper-a-sa-destinee.html
L'histoire du suppositoire qui visait la lune de Alex Vizorek , Caroline Allan aux éditions Michel Lafon
https://www.lagriffenoire.com/l-histoire-du-suppositoire-qui-visait-la-lune.html
La Fille de l'ogre de Catherine Bardon aux éditions Pocket
https://www.lagriffenoire.com/la-fille-de-l-ogre-1.html
Arletty, un coeur libre de Nicolas d' Estienne d'Orves aux éditions Calmann-Lévy
https://www.lagriffenoire.com/arletty-un-coeur-libre.html
Alina: L'amour secret de Poutine de Céline Nony aux éditions Arthaud
https://www.lagriffenoire.com/alina-l-amour-secret-de-poutine.html
Personne ne meurt à Longyearbyen de Morgan Audic aux éditions Albin Michel
https://www.lagriffenoire.com/personne-ne-meurt-a-longyearbyen.html
Dictionnaire des mots haïssables de Samuel Piquet aux éditions Cherche Midi
https://www.lagriffenoire.com/dictionnaire-des-mots-haissables.html
Les Papillons noirs de Mody aux éditions Livre de Poche
https://www.lagriffenoire.com/les-papillons-noirs-1.html
Allez vous faire cuire un oeuf... à la perfection: Ma méthode pour révolutionner 65 recettes de tous les jours de Arthur le Caisne aux éditions Albin Michel;
https://www.lagriffenoire.com/allez-vous-faire-cuire-un-oeuf...-a-la-perfection-ma-methode-pour-revolutionner-65-recettes-de-tou.html
La Veuve des van Gogh de Camilo Sánchez, Fanchita Gonzalez Batlle aux éditions Liana Levi
https://www.lagriffenoire.com/la-veuve-des-van-gogh-3.html
Mamie Manga
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Elle lit toute l'angoissante série qu'il a écrite du sanatorium de Saint-Remy-de-Provence, puis elle regarde un long moment une étude de déchargeurs à Arles.
Ce jaune pâle haletant du soir qui le poussait à beaucoup trop boire.
On dirait un Turner ou un Monet, mais avec une pincée de rage, alimentée par l'excès d'absinthe, qui donne de l'autonomie à sa peinture, une voix qui lui est propre.
"Je le contemple près d'une demi-heure.
La légèreté du paysage comme s'il s'agissait d'une étreinte.
Van Gogh cherche la peinture comme l'eau à la bouche de la tempête. " (p. 143)
Van Gogh regardait le monde avec la même intensité qu'un enfant. p80
Deux jours plus tard, dans une maison de santé encore pire, celle d' Emile Blanche. Ce sont des journées où elle comprend dans sa chair que la souffrance mentale est plus déchirante que la douleur physique. Pour la première fois elle pense que le deuil de son frère met Théo sur la voie de la tragédie.
Le nom de Vincent Van Gogh ne sera plus lié à un enfant mort à la naissance, à un peintre fou et excentrique, alcoolique et religieux, amateur de bordels et décadent.
Mieux encore : ceux qui circulent maintenant devant ses tableaux et ses lettres savent que Vincent Van Gogh a été un homme tenté par le feu de la création.
Johanna a peut-être entrepris aussi cette tâche au nom de son fils, pour conjurer la malédiction de son nom.
(...) Van Gogh ne cherche pas dans les portraits, les siens ou d'autres, la ressemblance photographique mais l'émotion de ce qui brille devant ses yeux.
Il dit ce matin que pour son frère mourir c'était entreprendre un voyage vers une étoile.
"Comme si nous prenions le train pour aller à Tarascon ou à Rouen, nous prenons la mort pour aller à une étoile. Ce qui est tout à fait certain c'est qu'un vivant ne peut pas aller sur une étoile tout comme un mort ne peut pas monter dans un train." dit Théo et il sourit.
Nous ne dirions pas que Johanna pleure: elle laisse couler des anciennes larmes qu'elle avait oublié de verser par le passé et qui l'a laissent exposée à tout ce que cette femme peut lui dire dorénavant.
"Je parle parfois avec les touristes qui sont intéressés par les tableaux et je leur donne des détails sur leur origine.
mais il y a des moments où je ne dis rien. Je reste comme hypnotisée devant une toile. Le secret consiste alors à m'attarder sur un tout petit fragment du tableau, un détail fugace, un coup de pinceau qui semble condenser la totalité de l'oeuvre. Très souvent, mon geste attire l'attention du voyageur.
Je constate alors que chaque fois que deux personnes regardent un tableau de Van Gogh il se tisse en silence comme si elles écoutaient de la musique, une complicité qui défie l'explication. "
En même temps qu'elle apprend à diriger une auberge, Johanna commence à considérer ce travail comme un prélude à une tâche plus urgente et nécessaire : faire connaître l'oeuvre de son beau-frère. (p. 107)
On n’enregistre que deux opinions favorables sur l’œuvre de Van Gogh du vivant du peintre. En 1889, dans un reportage réalisé pour la revue De Portefeuille d’Amsterdam, le peintre Joseph Jacob Isaacson le définit comme un pionnier unique qui lutte seul dans la nuit profonde, et la postérité devrait retenir son nom -–Vincent. Inexplicablement, la phrase offensa Van Gogh qui refusa pendant quelque temps de parler à Isaacson.
L’année suivante, en janvier 1890, dans un article du Mercure de France intitulé « Les isolés », le poète Albert Aurier publia la première critique élogieuse sur l’œuvre de Van Gogh. L’artiste se fâcha de nouveau et écrivit même une réponse à l’auteur en expliquant tout ce qui lui restait encore à apprendre dans le domaine de la peinture. Il le regretta ensuite, lui présenta ses excuses de différentes manières et lui envoya par l’intermédiaire de Théo un tableau de la période d’Arles.
Je lis et je comprends de mieux en mieux le ravissement de Théo. Van Gogh domine l'art d'écrire des lettres. Il s'applique, même quand il écrit un message d'une seule ligne. Une idée l'anime: que le destinataire puisse l'accrocher pour sa beauté sur un mur de sa maison. Van Gogh écrit comme il peint.