La lecture imprévue du jour...Invitée en Vendée , près de Niort, "armée" pourtant de nourritures papivores... Je n'ai pas pu résister à aller fouiner dans "l'Espace culturel" d'un E. Leclerc, à Fontenay -Le-Comte, .pour me faire oublier le "pensum" des courses, qui avait précédé !!!
Heureusement étonnée par la variété de l'assortiment de la partie "Librairie" ; ainsi j'ai acquis ce premier roman d'un auteur argentin, Camilo Sanchez " La Veuve des Van Gogh ".
Fiction bien documentée, lue dans la journée, au vu des averses bien nombreuses...qui ont ralenti nos pérégrinations...Une révélation captivante que la mise en avant, fort justifiée de cette femme, épouse de Théo van Gogh et belle-soeur de Vincent...
Livre dévoré d'une seule traite, qui ne peut que captiver tous les passionnés de l'oeuvre et du parcours de van Gogh. Cet hommage à la personnalité de Johanna van Gogh- Bonger est d'autant plus bouleversante, que cette femme a aimé passionnément Théo, tout en souffrant de l'omniprésence de ce frère aîné, bien encombrant, pesant,et tourmenté, souvent !
" C'est ainsi. Je peux maintenant l'écrire sans tristesse: le véritable amour de Théo dans sa vie a été Van Gogh.
Ni mon fils ni moi n'avons réussi à changer son destin. Mais que l'on ne me demande pas de comprendre ce genre d'amour inconditionnel qui les a entraînés dans la mort.
J'irai aujourd'hui au cimetière à Utrecht.
Je serai soulagée. Ce n'est pas le moment maintenant et ce serait hors de propos, mais je promettrai à Théo qu'un jour je l'emmènerai auprès de son frère, pour qu'ils reposent ensemble dans le cimetière d'Auvers . " (p. 128)
Après l'agonie des plus éprouvantes de Théo, six mois après la mort de Vincent, cette femme courageuse se plongera dans la correspondance intense que Vincent adressait à son cadet; elle sera fascinée par son talent de poète et d'écrivain aussi authentique que celui de peintre... Elle se battra comme une lionne pour faire connaître les toiles et les lettres de son beau-frère, expliquant si magnifiquement à Théo, son acharnement,
ses questionnements d'artiste, à la recherche de "son style", de "sa vérité"...
Elle défendra, combattra la bêtise et le fanatisme des bien-pensants qui voulaient détruire les toiles de Vincent comme pour nier ses tourments et sa soi-disante "folie" !!
elle mena avec beaucoup d'exigence et de détermination...cette tâche colossale.J'ai ainsi appris que c'est grâce à son acharnement , au soin apporté à la conservation des oeuvres de van Gogh, que le musée d'Amsterdam put en 1973 s'ouvrir avec un nombre significatif de toiles et de dessins...
Cela ne fait malheureusement pas oublier le désintérêt absolu de la mère de van Gogh, pour les toiles et dessins de son fils, dont certains qu'elle avait dans sa maison, et dont elle se moquera toujours éperdument !
Par bonheur, Quelques soutiens indéfectibles resteront fidèles et actifs, dont les peintres Jan Toorop et Emile Bernard....
Ce premier roman nous apprend une profusion d'éléments sur Van Gogh, le monde des collectionneurs et des marchands d'art... sans omettre cette destinée originale et brillante de "la Veuve des Van Gogh" dans une époque où les femmes étaient "quantité négligeable"...et considérées le plus souvent comme "des potiches" !
Ce roman est nourri par de nombreux extraits du Journal de la belle-soeur de van Gogh, ainsi que des extraits des lettres de van Gogh....
Heureuse de REDECOUVRIR van Gogh, par le prisme et l'énergie de la veuve
de Théo, à qui nous devons visiblement infiniment dans la possibilité de visualiser, et admirer les peintures de Vincent... dans les musées !
La frustration minime ressentie que j'aimerais , cependant signaler, serait l'absence d'éléments bibliographiques, en fin d'ouvrage... dont ce journal intime de Johanna van Gogh- Bonger dont je cherche les références, sans succès, même dans le catalogue général de la BNF...mais je poursuis mes prospections !
Cette lecture demeure un grand coup de coeur avec ce très, très beau portrait féminin, complexe, attachant, intelligent , passionné et inventif...Beaucoup de reconnaissance et de remerciements à l'auteur, Camilo Sanchez... qui m'a permise cette très belle rencontre, tout en enrichissant mon intérêt inconditionnel pour Van Gogh....
A ne pas rater !!
« La veuve de van Gogh » est un roman que je qualifierais de documentaire. Un roman qui va au-delà du divertissement, il nous apporte beaucoup . Camillo Sanchez met au centre de ce roman Johanna Bonger , la femme de Théo, frère de Vincent van Gogh qui est peu connue et qui pourtant mérite amplement de sortir de l'ombre.
Johanna écrit dans son journal intime comment Théo sombre dans une grande dépression après le suicide de son frère. Sa grande détresse finira pas un internement et la mort de celui-ci six mois après celle de Vincent.
Johanna saura dépasser son amertume devant le constat que Vincent a été le grand amour de Théo "Le véritable amour de Théo dans sa vie a été Van Gogh. Ni mon fils ni moi n'avons réussi à changer son destin." et va tout faire pour que l'oeuvre de son beau-frère soit exposée et appréciée comme il se doit.
Elle achète donc la villa Helma en Hollande et va ainsi permettre au génie de Vincent van Gogh d'être visible.
Merci à Camillo Sanchez de m'avoir fait connaître Johanna Bonger et de nous avoir fait partager des extraits de son journal intime ainsi que des écrits de van gogh et au-delà de ce livre, merci à Johanna d'avoir contribué à faire connaître l'oeuvre de ce génie.
C'est grâce à fanfanouche24, que je remercie au passage, que j'ai lu ce livre très intéressant.
Je connaissais, bien sûr, le lien très fort qui unissait les deux frères. Par contre, j'ignorais tout de la femme de Théo. Et pourtant, c'est grâce à elle si Van Gogh a enfin été reconnu comme un grand peintre. C'est elle qui a oeuvré pour cette reconnaissance, après la mort de son mari, six mois seulement après la mort de Vincent van Gogh.
L'auteur a fait non seulement un travail d'écrivain, mais aussi un travail de journaliste.
Je ne sais s'il a vraiment lu le journal intime de Johanna van Gogh-Bonger, qu'il cite abondamment.Toujours est-il que ses citations sonnent justes.
Ce livre est venu compléter ce que j'avais déjà lu sur Vincent van Gogh et j'ai apprécié.
Je viens de passer un trop court mais délicieux moment en compagnie d'une femme que j'ignorais jusqu'alors devoir remercier car sans elle, peut-être que mon plus fort émoi artistique n'aurait jamais eu lieu. Qui sait ce que Johanna van Gogh-Bonger, femme de Théo et belle-soeur de Vincent a accompli pour la sauvegarde puis la connaissance de l'oeuvre d'un peintre que certains voulaient détruire à sa mort ? Avec ce roman sobre mais lumineux, Camilo Sanchez offre à Johanna la lumière qui lui revient si justement et au lecteur, quelques éclairages bienvenus sur une relation posthume hors du commun et captivante.
Car Vincent et Johanna ne se sont vus en tout et pour tout que quatre jours alors qu'elle était mariée à Théo depuis près de deux ans et venait de mettre au monde leur fils qui sera baptisé Vincent. La santé mentale de Vincent, ses internements et son urgence à peindre l'ont maintenu longtemps à Saint Rémy puis Auvers sur Oise. Johanna était donc spectatrice de la relation passionnelle et tumultueuse qui agitait les deux frères et ce n'est qu'après la mort de Vincent suivi de peu par l'internement de Théo, anéanti par le décès de son frère qu'elle entreprendra la lecture de leur correspondance. Plus de 650 lettres dont on connaît à présent le contenu grâce à elle et au travail d'édition qu'elle finira par mener patiemment. Mais nous n'en sommes pas là.
"Pendant qu'elle lit, elle est prise dans un jeu de miroirs. Celui qui écrit ne l'intéresse pas autant que son destinataire. Elle traque, en quelque sorte, le lecteur des lettres, pas celui qui les envoie. Ce n'est pas Van Gogh qu'elle cherche en elles. Elle cherche à comprendre qui était son mari."
A la mort de Théo, à peine six mois après le décès de Vincent, elle retourne s'installer chez ses parents avec son fils, toujours plongée dans les lettres de van Gogh qui désormais lui livrent aussi les clés de sa peinture. La sensibilité littéraire et artistique de Johanna trouve ici un terrain captivant et lui permet de saisir la réalité du poète derrière le peintre. Des sensations qu'elle retranscrit jour après jour dans les cahiers de son journal intime, aux côtés des progrès du petit Vincent et de son cheminement personnel, celui d'une femme qui aspire à l'émancipation et à l'autonomie. Une autonomie qui s'esquisse lorsqu'elle convainc son père de l'aider à acquérir une maison de famille où elle tiendra pension, et dont elle décore les murs des toiles et dessins de van Gogh. Vous imaginez ? La Nuit étoilée, les Tournesols, Les Iris, les paysages d'Arles et toutes ces merveilles sur les murs d'une même maison ! le rêve ! Pour Johanna, c'est une façon d'observer les réactions des visiteurs qui sont souvent des individus habitués à parcourir le monde, ouverts à la nouveauté. Plus tard elle convaincra quelques galeristes de monter des petites expositions, puis de plus importantes...
Cette femme a donc résisté aux pressions des intégristes qui voulaient brûler les toiles "du fou", passé outre les critiques acerbes et les rebuffades des marchands d'art, fait fi de l'inintérêt de sa belle-famille pour l'oeuvre du peintre. Elle s'est montrée bien plus fine et perspicace que les soi-disant experts et a pris le temps de comprendre Van Gogh et sa peinture au point de la ressentir elle-même, déclinant même les explications du peintre sur le contraste des couleurs à l'exploitation de sa vaisselle pour une meilleure mise en valeur des plats.
"Je commets peut-être une infidélité mais je vais moi aussi publier ses lettres à Théo. J'y pense depuis longtemps. Dès que j'aurai la possibilité de présenter une grande exposition je joindrai certaines lettres aux toiles et aux dessins. Leur corps théorique. Pour que l'on comprenne que chez Van Gogh chaque coup de pinceau reposait sur un langage."
On sent chez l'auteur toute l'admiration et peut-être plus qu'il porte à cette femme guidée par la curiosité intellectuelle bien plus que par la quête de richesse ou même de reconnaissance. Il nous livre ici un roman hommage, presque une déclaration d'amour à cette passeuse engagée et déterminée sans laquelle le monde de l'art aurait peut-être ignoré ou perdu l'un de ses joyaux. Respect !
Un livre consacré à Johanna van Gogh, la belle-soeur du peintre.
L'auteur du récit est argentin. Il repart sur les traces des frères Van Gogh à travers le journal intime de Johanna. Précieux document dont il tire des extraits absolument divins. On rencontre une Johanna forte et vaillante, fine d'esprit, cultivée et opiniâtre sans pour autant vouloir forcer la main à qui que ce soit. Elle découvre qui était son mari à travers les 651 lettres de Vincent à Théo. Mais aussi les visions colorées de son beau frère. Elle va les traduire, les encadrer pour accompagner certains tableaux dont elle organisera les expositions.
Courageusement elle a porté l'histoire de vie triste et glauque du peintre vers la lumière, ainsi que l'oeuvre.
J'ai été conquise par cette femme discrète et déterminée, élégante et indépendante dont les réflexions intimes posées dans son journal mériteraient publication à moins que cela ne soit déjà fait.
Camilo Sanchez reconstitue sans trop de romance les quelques années de vie de Johanna, de la mort de van Gogh jusqu'à la première grande exposition du maestro suicidé qu'elle organisera. Un écrit très réussi.
Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?