Citations de Carl Hiaasen (114)
Les plus petits étaient toujours les plus difficiles à manipuler – cockers, caniches, loulous de Poméranie – et les plus hargneux, aussi. Et puis ils mordaient, tous tant qu’ils étaient.
Un joueur est un joueur – ils courent tous après la chance.
Son expérience de journaliste en mission dans une petite ville lui avait appris que si certains individus racontent d’emblée leur vie in extenso, d’autres ne desserreraient pas les dents même si vos cheveux prenaient feu.
Les meilleurs articles étaient ceux qui ne faisaient pas de vagues et ne provoquaient aucune réaction, d’une nature ou d’une autre, chez les lecteurs.
Il était inévitable que braconnier et faussaire se lient, partageant comme c’était le cas un mépris généralisé pour le gouvernement, les impôts, les homosexuels, les immigrants, les minorités, les réglementations de port d’armes, les féministes et le labeur honnête.
Carrossé façon grizzli, il toussait, pestait et crachait dans une longue barbe pétrifiée.. Sa grosse tête taillée au burin était couronnée je le jure) d'un bonnet de douche en plastique fleuri. Encore plus bizarre, son oeil gauche et son oeil droit regardaient dans des directions carrément opposées.
- Dix mille dollars de rien du tout ! Dix mille dollars ... ce qu'il gagne en une seule soirée grâce à son casino puant. C'est une farce, fiston. C'est de la gnognote pour un trouduc riche comme lui !
L’homme avait un côté agréable, avide de plaire qui, sans aller jusqu’à le faire
qualifier de chaleureux, lui donnait suffisamment d’entrain pour qu’on le regrette et même qu’on le pleure.
La colère n’a rien de honteux, petit. C’est parfois la seule réaction morale, saine et logique. Nom de Dieu, on prend pas de cours pour la supprimer! On
boit un coup ou on se chope une saloperie de balle. Ou on fait face et on se bat contre les salopards.
Dans l’univers olfactif si riche des chiens il n’existait pas de mauvaise odeur ou quasiment. Elle était simplement différente.
On trouvait le moindre sentier qu’il avait parcouru, le moindre matou qu’il avait coursé jusqu’à un arbre, la moindre jambe qu’il avait essayé de tringler. Quant à savoir si la compagnie de son maître lui manquait pour de bon, qui aurait pu le dire? Les labradors ont tendance à vivre l’instant présent, exclusivement, joyeusement, en oubliant tout le reste.
Impossible de le savoir, la mémoire canine est plus avide de sensations que sentimentale ; plus approvisionnée en odeurs et en sons qu’en émotions.
Le fait est, quand on est un labrador retriever — c’est qu’on est né pour le fun. Il est rare que votre mental loufoque et indépendant s’encombre de méditation transcendantale et jamais, au grand jamais, d’idées noires; chaque jour, c’est le pied. Que demander d’autre à la vie? Bouffer, c’est la fête. Pisser, un délice.
Chier, la joie. Et se lécher les couilles ? La félicité suprême. Et où que l’on aille, plein d’humains crédules vous caressent, vous serrent dans leurs bras, tout à vos petits soins.
Il y a des tas d’individus débiles dans ce monde et on ne peut pas se mettre en
rogne contre tous.
Et même les plus cyniques de ses assistants admettaient que Dick Artemus était sans pareil, en tête à tête. Il pourrait persuader les puces de laisser un chien tranquille, disaient- ils. Et convaincre les vautours d’abandonner une
charogne.
Là, on apprend à être sincère, flatteur et charmant. C’est là que l’on apprend à sourire jusqu’à en avoir des crampes dans les mâchoires et les gencives desséchées.
Ma solitude avait moins d’attraits qu’un mariage tout sauf torride.
Peut-être avait-il été honnête en affirmant que la seule raison de son achat de la poudre de rhinoau marché noir, c’était de rallumer leur flamme.Desie ne savait que faire. Sur le plan matériel, elle s’était assuré une vie bien confortable; envisager de repartir de zéro la terrifiait. Mais le vide de son cœur la terrifiait aussi ; la terrifiait de plus en plus chaque jour. Elle ne se voyait pas en épouse acceptant la glaciation de sa vie maritale comme inévitable; prétendant qu’elle n’existe pas, se distrayant de centres de remise en forme en voyages à l’étranger en passant par les projets d’amélioration de son intérieur.
Desie savait d’où venait son manque d’appétence — elle n’était satisfaite ni d’elle-même ni de son mariage; n’était même plus si certaine que ça d'aimer
encore bien son mari. Et elle était consciente qu’il semblait avoir, lui aussi, perdu tout intérêt à la chose.
Les risques qu’encourait une résidence habitée étaient terribles également mais se révéleraient bien plus spectaculaires, sur le plan strictement visuel.