Citations de Carl Hiaasen (114)
Elle a à peu près la finesse d’une double hernie.
Je confierais même pas à ce mec ma boule de bowling, c’est dire le queutard que c’est.
En fait, j'me demandais si tu pourrais pas m'rajouter un truc, en dessous d'l'aigle.
- C'est-a-dire?
- Une Swatch tic-tac, fit Néon.
- Une quoi?
- Tu sais bien - une Swatch tic-tac. Comme les nazis.
- Un swastika, une croix gammée, tu veux dire, fit Ambre, relevant vivement les yeux.
- Ouais.
Il s'entraîna à prononcer le mot correctement.
- Ce s'rait cool, trouv' pas?
- Je sais pas dessiner ça. Désolée.
- Et si tu bouclais ta ceinture?
- Exclu.
Néon ne se souvenait que trop bien de ce que Bodean Gazzer lui avait raconté au sujet des ceintures de sécurité; ça faisait partie d'un plan secret du gouvernement pour neutraliser les citoyens. Si tu boucles ta ceinture, avait expliqué Bode, t'auras du mal à sauter de la bagnole pour t'échapper quand les hélicos de l'OTAN y se mettront à atterrir sur les autoroutes.
Certaines connaissances de Chub, les anciens combattants en particulier, désapprouvaient son racket de parking pour handicapés. Pas Bode.
- Réfléchis un peu, avait-il dit à Chub. T'en vois beaucoup des gens en chaise roulante? Et regarde les milliers de places de parking qu'ils ont pour eux. Ça n'a pas de sens, à moins que...
- A moins que quoi?
- A moins que ces places de parking soient pas vraiment pour les handicapés, avait sobrement conjecturé Bode. De quelle couleur elles sont, ces autorisations?
- Bleues.
- Hmmmm-mmm. Et de quelle couleur sont les casques des troupes des Nations Unies?
- P'tain, j'en sais rien, moi. Bleus?
- Tout juste, Auguste!
Bode Gazzer avait secoué Chub par le bras.
- Tu suis mon regard, mon garçon? En cas d'invasion, qui tu crois qui va s'garer sur ces espaces handicapés bleus? Des soldats, voilà qui. Des soldats de l'ONU!
- Nom d'un p'tit zizi!
- Donc, d'après moi, tu rends un sacré grand service au pays, avec tes imitations d'autocollants "handicapés". Chaque fois que t'en vends un, c'est une place de parking en moins pour l'ennemi.
Bode Gazzer plafonnait à un mètre soixante cinq et ne l'avait jamais pardonné à ses parents. Il portait des Santiags en peau de serpent et marchait avec une dégaine qui évoquait non pas tant le peps que des mésaventures hémorroïdales.
-Je sais que mon discours ne vous emballe pas beaucoup ,mais, en novembre je serai élu gouverneur.
-Je n'en doute pas , répondit Jim.Mais ce sera pour vos belles dents , pas pour vos idées.
- Jetais contremaître dans une ferme maraîchère, répondit Tool.
Le frère de Joey était rayonnant.
- J'ai deux mille têtes d'ovins.
Tool paraît impressionné.
- Ah ouais ? De quelle race ?
Dieu nous vienne en aide, songea Chaz. Les mutants font ami-ami.
Tout ce que tu voulais, fit l'individu, c'était une fille canon à ton bras, Chazzie. Une fille que tes potes remarqueraient, qui les feraient causer et saliver... l'équivalent féminin d'une Rolex neuve. Tu t'es pas marié, tu t'es accessoirisé.
Je crois qu'il n'est jamais trop tard pour changer. J'ai quatre-vingt-un ans, mais je pense que je serai meilleure demain qu'aujourd'hui. Et c'est ce que je croirai jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lendemain pour moi, affirma-t-elle.
- J'aimerais bien, dit l'agent Delinko. On a mis des alligators dans vos cabinets, monsieur. Des alligators vivants.
- Des? Pas un?
- Oui, monsieur.
Le Frisé était estomaqué.
- Et ils sont... gros?
L'agent Delinko haussa les épaules, montrant de la tête les Vécés Voyageurs.
- J'imagine qu'ils ont tous l'air gros, fit-il, quand ils vous nagent au ras des fesses.
Decker enfila deux paires de chaussettes en frissonnant ; vivre en Floride du Sud, constamment à la chaleur, vous donne du sang de navet.
Initialement, Weeb avait refusé de croire que des adultes, majeurs et vaccinés, resteraient assis des heures durant à visionner des émissions de pêche sur le câble. La pêche était déjà, in vivo, une activité plutôt chiante ; regarder autrui s'y livrer lui semblait une preuve de masochisme aigu.
Il avait opté pour du film noir et blanc ; en tant que pièce à conviction, son rendu était plus spectaculaire que celui d'une mini diapo Kodachrome. La couleur, c'était bon pour les photos de vacances, le noir et blanc pour la réalité bien saignante.
Vivre à Miami avait tendance à vous faire relativiser vos opinions personnelles sur la santé mentale.
L'entretien en était encore au stade où Decker était censé passer pour sérieux et taciturne, stade où le client potentiel le jaugeait. Decker savait que, sur ce plan-là, il assurait plutôt. Il avait le physique d'un linebacker : un mètre quatre-vingt-cinq, quatre-vingt-quinze kilos, le genre armoire à glace avec des bras de déménageur. Il avait le cheveu brun bouclé et l'oeil vif marron qui ne trahissait rien. S'il avait souvent l'air amusé, il souriait rarement aux inconnus. Il savait, à ses heures, très bien écouter, ou du moins faire semblant. Decker n'était ni timide ni d'une patience à toute épreuve ; il était simplement en alerte rouge permanente vis-à-vis des connards. La vie était trop courte pour la gaspiller avec eux. A moins que ça ne se révèle absolument nécessaire, comme c'était le cas à présent.
Le meurtre typique de Key West, c’est une altercation imbibée à propos de dettes, de dope ou de partenaires de danse. Si les homicides avec vol à main armé prémédités y sont rares, c’est qu’ils exigent un niveau de préparation, d’entreprise et de sobriété qu’on rencontre peu souvent chez les délinquants indolents de cette île.
Août en ville fait dépérir n'importe qui.
Même si Ned Bunterman aimait beaucoup sa fille, il ne se raccrochait à aucune illusion parentale ; c’était une idiote, à la cervelle de moineau. Et pour avoir travaillé dans une concession Hummer, il se considérait comme une autorité en la matière.