Le prologue nous renvoie en 1492, à Florence, en Italie. De suite, j’ai fait le rapprochement avec Dan Brown, célèbre auteur de Da Vinci Code, Anges et Démons, Inferno et bien d’autres encore… Entre religions, reliques mystérieuses aux messages indéchiffrables, parchemins et légendes, Carla Montero nous propose une épopée passionnante aux quatre coins de l’Europe, de la France à l’Allemagne en passant par l’Espagne et la Russie. Le récit se divise en deux temporalités : l’époque actuelle et les années 40, en plein Paris occupé.
J’aurais apprécié que le scénario me tienne plus en haleine, car il y a vraiment matière à faire avec le sujet choisi. Malheureusement, j’ai fini par m’ennuyer et par délaisser ce pavé du soir par d’autres lectures plus légères. Vers la moitié du récit, les choses s’accélèrent enfin mais je trouvais cela toujours trop long et pas assez excitant. Paradoxalement, si un film est adapté de ce texte, je pense aller le découvrir afin de voir comment les réalisateurs ont pu rendre compte de la complexité des personnages et de la situation. De plus, je me laisserai sûrement plus happée que par le texte.
Néanmoins, après m’être décidée à reprendre ma lecture, j’ai été aspirée par l’histoire, faisant défiler les pages les unes après les autres. Peut-être me trouvais-je dans de meilleures dispositions, toujours est-il que j’ai cette fois-ci totalement adhéré au récit, enfin plus dynamique. Une fois la machine lancée, rien ne l’arrête et les révélations s’enchaînent, laissant peu de place à l’ennui ou à la lassitude comme cela a pu être le cas lorsque l’enquête n’était, à ses débuts, que peu palpitante.
L’Astrologue, tableau disparu de Giorgione du XVe siècle, passe progressivement au second plan du récit, laissant Sarah Bauer et Georg von Bergheim sur le devant de la scène, acteurs d’un amour interdit. J’ai fini moi aussi par tomber amoureuse de cette Juive et de ce nazi, Sturmbannführer sous les ordres d’Himmler, homme que je devrais normalement détester pour ce qu’il est et ce qu’il représente. L’auteure a tant travaillé ses personnages qu’elle a réussi à créer de véritables personnes, porteuses d’identités, de valeurs, de souffrances et d’espoir, et à travers eux, à travers Carole Hirsch, Bruno Lohse, Jacob, à donner un infime aperçu de l’horreur de la guerre, de la déshumanisation d’une communauté qui s’apprête à sombrer dans l’indicible, fuyant de force ou de gré un Paris agonisant.
Le côté historique est tout bonnement passionnant, tant dans les paragraphes introduisant certains chapitres qu’en toile de fond de ce drame malheureusement non né de l’imagination débordante d’un écrivain. J’ai appris beaucoup de choses et fait le rapprochement avec HHhH (Himmlers Hirn heiβt Heydrich – Le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich), titre de Laurent Binet publié en 2010 aux Éditions Grasset, excellent ouvrage sur cette sombre période de l’Histoire, centré sur le personnage d’Himmler. Il a notamment été gratifié de nombreux Prix prestigieux tels que le Prix Goncourt du premier roman en 2010, le Meilleur livre de l’année du magazine Lire 2010, catégorie « Découverte France » ou encore The New York Times Book Review : Notable Book of the Year 2012.
La Table d’Émeraude frôle le coup de cœur, grâce à sa dimension historique, ses secrets et l’émotion qui se dégage du récit. Malheureusement, les longueurs du début qui ne m’a pas captivée et la fin qui ne m’a pas livré toutes les réponses que j’attendais en font, « seulement », une excellente lecture.
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