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Critiques de Carlo Rovelli (109)
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Écrits vagabonds

Carlo Rovelli est un scientifique singulier. Co-auteur de la théorie à boucles, éminent théoricien de la physique moderne, ses réflexions réunies dans Écrits vagabonds nourrissent l'idée d'une filiation entre l'auteur et les fondateurs antiques de la science et les penseurs de la Renaissance.

Comme les intellectuels de l'Antiquité, le chercheur italien ne s'enferme pas dans sa discipline, pour comprendre le monde qui nous entoure il considère les sciences et les sciences humaines comme des domaines de connaissance complémentaires. Il aborde ainsi dans les articles parus principalement dans Il corriere della sera des sujets aussi éclectiques que l'alchimie, la signification du temps, les inégalités sociales, la conscience des poulpes, les trous noirs, la difficulté d'unifier les deux grandes théories que sont la relativité générale et la physique quantique...

L'ensemble peut apparaître disparate mais trois idées maîtresses semblent guider l'ensemble des articles réunis : la curiosité comme vertu cardinale, la nécessité de dépasser ses préjugés et faire preuve d'une certaine liberté d'esprit comme base de méthode rationnelle et critique car les théories scientifiques, même celles corroborées par l'expérience, n'ont rien du caractère absolu qu'on leur prête aisément. Elles sont susceptibles d'être remises en cause comme le répète Carlo Rovelli qui revendique une vision renouvelée de la science.



Pour donner du poids à cette ligne de conduite, l'auteur aborde la science de manière philosophique et épistémologique. de manière surprenante, il parvient à faire dialoguer Aristote et Galiléee, Newton et Einstein, la religion avec la cosmologie. Avec limpidité, Rovelli est capable de synthétiser et de retracer l'histoire de la recherche sur la structure de notre univers en tissant des liens entre les différentes théories qui ont tenté d'apporter une réponse. le propos est toujours intelligible, on ne perd jamais pied dans cet opus qui réunit toutes les qualités d'un ouvrage de vulgarisation scientifique.

Débarrassée du jargon technique et des controverses, la vision synthétique proposée par Carlo Rovelli est enthousiasmante pour le lecteur ou la lectrice, d'autant que cette approche embrasse une vision large et semble constituer la matrice qui guide le chercheur italien dans sa discipline. En présentant ses travaux, Carlo Rovelli démontre qu'il ne cherche pas à élaborer une «théorie du tout» qui unifierait relativité et quantas contrairement à la tendance qui se cristallise dans la communauté scientifique mais plutôt à concilier les lois fondamentales avec un mode de pensée renouvelé qui ne vient pas déconstruire ni révolutionner les théories actuellement corroborées.



Il y a chez Rovelli quelque chose d'unique, quelque soit la compréhension que l'on peut avoir de la théorie de gravitation quantique à boucles_thèse ardue car hautement spéculative_, le talent de pédagogue de l'auteur et sa manière de promouvoir la liberté scientifique dans un domaine où la pensée est très cloisonnée est vivifiante. Il facilite la déconstruction des dogmes de la pensée scientifique actuelle peut-être devenue trop scientiste et surtout parvient à transmettre avec aisance le désir de connaissance chez le lecteur ou la lectrice profane. Plus que ses connaissances c'est l'esprit de découverte et d'ouverture qui semble animer l'auteur.



Si ce recueil s'est révélé passionnant dans sa dimension philosophique et scientifique, je fus moins séduite par les réflexions politiques et les expériences personnelles rapportées. Même si elles témoignent de cette volonté constante de détricoter les conflits et les antagonismes, et ne nuisent pas à la solidité scientifique du bouquin, j'ai été surprise par leur aspect parfois naïf, à contre-courant d'un esprit pourvu de rigueur scientifique.
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Helgoland

En général, les livres de vulgarisation traitent de sujets tellement accessibles à la compréhension que cela peut sembler très accessoire à un esprit scientifique. Et, corollaire inévitable, inintéressant aux autres.

Alors quand un vrai scientifique s'attaque au champ le plus difficile de la physique moderne, j'ai nommé la physique quantique, le risque est grand.

Soyons honnêtes, si les sciences ne vous intéressent pas, ce livre n'est pas fait pour vous, vous n'y comprendrez pas grand chose (et ce n'est pas si grave).

Par contre, si vous évoluez professionnellement ou ludiquement dans un univers scientifique, alors ce livre est simplement génial. Il met à la portée du petit monde des physiciens insuffisamment au fait de la physique quantique une réflexion conceptuelle sur le sens à donner aux équations de cette physique si étonnante.

Il propose une alternative crédible aux "multivers" très à la mode mais franchement sans autre sens que celui des équations qui les rendent possibles. Il passe en revue les hypothèses induites par ces équations pour proposer une version bien plus élégante (et Dieu sait si l'élégance compte et physique).

Il nous propose donc ici, intelligiblement, de remettre en question la notion d'existence de la matière. Un atome n'existe que par la relation qu'il entretient avec les autres atomes qui l'entourent, il est illusoire de chercher à le définir en dehors de toute observation, de tout lien avec un observateur.

Mieux encore, il en tire une sorte de philosophie de la vie, qui tranche singulièrement avec le matérialisme occidental qui a gouverné jusqu'alors la recherche scientifique.

Il se place dans la lignée de Ernst Mach qui synthétise les progrès réalisés par la science et conclut en son temps que la notion de « matière » est une hypothèse « métaphysique » injustifiée, qu'on doit se libérer de ce postulat et fonder la connaissance uniquement sur ce qui est « observable ».

Il retrouve ainsi ce que Heisenberg avait conçu sur l’île d’Helgoland qui donne son titre à l'ouvrage, la réflexion qui a ouvert la voie à la théorie des quanta et l’histoire racontée dans ce livre.

Au fait, avez-vous lu Nāgārjuna ? C’est l'auteur d'un texte peu connu en occident, mais l’une des pierres angulaires de la philosophie indienne. Il a pour titre : Mūlamadhyamakakārikā (bonus +1 si vous le prononcez sans erreur).

La thèse centrale du livre de Nāgārjuna est simplement que rien ne possède une existence en soi, indépendante d’autre chose.

"Le terme technique utilisé par Nāgārjuna pour décrire l’absence d’existence indépendante est la « vacuité » (śūnyatā) : les choses sont « vides » dans le sens où elles n’ont pas de réalité autonome, elles existent grâce à, en fonction de, en relation avec, dans la perspective de quelque chose d’autre"

Carlo Rovelli fait le parallèle entre cette mystique et la mécanique quantique, et c'est très intéressant, j'irai même jusqu'à bouleversant.

Bref un ouvrage indispensable à tout scientifique moderne.

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Par delà le visible : La réalité du monde physiqu..

Peu d'ouvrages de vulgarisation parlent de la gravitation quantique à boucles, il faut donc reconnaître à Carlo Rovelli le mérite de combler ce manque criant de publications sur le sujet. On peut en revanche trouver un grand nombre de livres sur la théorie des cordes, théorie directement concurrente de celle de la gravité quantique, et c’est dans ces derniers que l’on trouvait jusqu’à présent la description en creux de la gravitation quantique à boucles, citée comme une alternative possible à la toute puissante théorie des cordes (surtout lorsque le livre en question a pour but affiché de dénoncer les dérives de cette dernière, je pense bien sûr à l’excellent Rien ne va plus en physique ! L'échec de la théorie des cordes de Lee Smolin). Dénigrer les « cordistes » est une occasion aux « bouclistes » de pouvoir s’exprimer, parfois avec peu d’aménité, la compétition pour obtenir des budgets en recherche fondamentale étant rude !



L’objectif de ces deux théories est commun, il s’agit de parvenir à réconcilier les deux piliers de la physique théorique ayant vu le jour il y a maintenant plus d’un siècle : la relativité générale et la mécanique quantique. Dans le présent ouvrage, la théorie des cordes n’est que vaguement évoquée dans une note de bas de page (page 146) et revient sur le tapis avec le constat (page 196) de l’absence de découverte de particules super-symétriques dans le LHC, comme pour mieux souligner les espoirs déçus de la théorie concurrente. Rovelli toutefois ne souhaite pas trancher définitivement la question. Les bouclistes n’ont donc pas encore tout à fait bouclé leur boucle et les cordistes n’ont donc pas encore trouvé la bonne corde pour aller se pendre.



Pour nous faire comprendre la gravité quantique, Carlo Rovelli décrit l’évolution de la pensée scientifique et articule son essai en quatre parties. La première partie aborde la théorie atomiste qui comme chacun sait date de la Grèce antique (Leucippe, Démocrite) et pose les premiers concepts fondamentaux : espace, temps, particules, champs… imaginés et théorisés par les plus grands physiciens de leur époque (Newton, Maxwell, Faraday). La seconde partie décrit la révolution issue des deux piliers cités plus haut : relativité et quanta, et répartit la paternité des découvertes aux inventeurs respectifs (Einstein, Planck, Bohr, Heisenberg, Dirac). On notera que la relativité restreinte est décrite très curieusement sans faire appel aux transformations de Lorentz, et l’auteur met en avant l’idée de présent étendu, zone intermédiaire entre passé et futur. La troisième partie présente dans le détail la construction de la théorie de la gravité quantique. La quatrième partie, plus spéculative, énonce les implications de la gravité quantique sur la cosmologie, le big-bang, la thermodynamique des trous noirs, et débouche sur une théorie de l’information et la possibilité de définir un temps « thermique » (idée déjà rencontrée dans l’excellent ouvrage de Marc Lachièze-Rey : Voyager dans le temps).



Tout commence avec les travaux de Matveï Bronstein (URSS), de John Wheeler et de Bryce DeWitt (USA). L’idée repose sur une quantification de l’espace lui-même, qui n’est plus continu et infiniment divisible mais discret. La plus petite longueur permise est bien entendu la longueur de Planck Lp = √(ħG/c3) qui est au-delà de ce que vous pouvez imaginer comme étant très très petit… On peut même calculer l’aire des surfaces séparant les « grains d’espace » : A = 8πLp2 √(j(j+1)) où j correspond à des valeurs demi-entières de spin. Les quanta du champ gravitationnel s’articulent en réseaux de spins, ils ne sont pas dans l’espace, ils « sont » l’espace. Deuxième postulat, le temps n’existe pas, il résulte des interactions entre les quanta. Les champs quantiques deviennent covariants, ils engendrent tout ce qui existe : espace, temps, énergie... Et ce n’est que le début…



Dans cet essai, de nombreux concepts innovants sont présentés au lecteur béotien. Carlo Rovelli expose ses thèses dans un langage toujours clair et précis, à ce titre, c’est un excellent vulgarisateur, « il fait le job ». J’aurais pourtant aimé trouver ici un comparatif plus poussé entre la gravité quantique à boucles et la théorie des cordes. Le concept des cordes et celui des boucles se ressemblent. Une grande différence existe cependant : les cordes ont besoin d’un substrat pour vibrer, alors que les boucles sont les constituants de l’espace lui-même. Ceci donne pour moi un avantage à la gravité quantique, quant à la profondeur des idées, mais l’auteur n’a sans doute pas voulu aller sur ce terrain là.



Autre avantage, un espoir existe de pouvoir peut-être un jour vérifier cette théorie par l’expérience (ce n’est pas le cas des cordes, qui présentent une infinité de paramètres possibles et perdent ainsi leur caractère prédictif). Deux pistes existent, l’une avec l’exploration de l’infiniment petit, l’autre grâce à l’observation de l’infiniment grand. Carlo Rovelli se réfère bien sûr au LHC du CERN et à l’étude des fluctuations du fond diffus cosmologique cartographiées grâce au satellite Planck. Par-delà le visible, la recherche continue d’avancer, il faut seulement être patient.
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Helgoland

"Si vous avez compris la mécanique quantique, c'est que je me suis mal exprimé !" : et bien ça, c'est sûr, et malgré ce merveilleux "petit" livre de Carlo Rovelli qui fait tout pour nous la faire comprendre le mieux possible. Je ne suis pas du tout un scientifique, mais je lis beaucoup, et je comprends un peu, un tout petit peu. Rovelli dit : Il y a trois ingrédients fondamentaux de la théorie quantique : la probabilité, l'observation, la granularité. Je vous laisse le soin de découvrir tout cela... Ce livre est à la fois quantique bien sûr, mais aussi philosophique, ce qui en fait tout son charme.

Inutile d'aller lire d'autres traités sur le sujet (sauf pour les physiciens) , ce récit suffit, et se trouve être relativement abordable pour les néophytes comme moi.

Je préfère l'infiniment grand à l'infiniment petit, mais pour connaitre l'univers, il faut les deux.

Ce livre est quand même passionnant, délirant, écrit avec humilité et humour, et proprement dévastateur pour l'esprit !

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Par delà le visible : La réalité du monde physiqu..

Il y avait longtemps qu’un bouquin de science n’avait pas fait émergé cet agréable frisson qui naît à la base de la nuque et descend jusqu’au coccyx, et qui traduit physiquement cette impression de mieux comprendre le monde.



Cela commence par une plongée dans l’antiquité grecque d’où Carlo Rovelli tire les racines de l’atomisme ; cette vision du monde constitué d’insécables petits éléments prônée par Leucippe et Démocrite qui sera noyée par les philosophies de Platon et d’Aristote et ne perdurera qu’à travers certains textes comme la poésie de Lucrèce. L’auteur enchaine avec la création du concept de force (Newton) puis de champs (Faraday, Maxwell), affinant petit à petit la liste des briques du réel et leurs indispensables relations. Puis l’espace se lie au temps et se courbe, la matière se confond avec l’énergie ; elle se discrétise et s’indétermine. Le nom des Grands Démons du XXème siècle sont invoqués : Einstein, Bohr, Heisenberg, Dirac. Tout au long, l’admiration du génie de ces hommes est palpable. Rovelli sait ce que l'humanité doit à ces géants sur les épaules desquels il s’est lui-même dressé. Il mêle ces descriptions d’analogies éclairantes (l’explication de l’univers fini mais sans bord par exemple) et de poésie. Il y a du Carl Sagan dans le style de cet homme amoureux de la beauté.



On attaque ensuite le cœur du sujet : la présentation de la gravité quantique à boucles. Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle mode capillaire mais bien de l’une des deux théories physiques concurrentes qui cherchent à unifier les puissantes mais décidément fâchées Relativité Générale et Mécanique Quantique. Si je n’ai pas eu trop de difficultés avec certains concepts – la quantification de l’espace par exemple ; merci aux maillages de mes simulations numériques – d’autres m’ont donné plus de mal et nécessiteront de nombreuses lectures complémentaires – comme la mousse de spin ou les spéculations sur le lien entre théorie de l’information et entropie. Mais ce que j’ai digéré m’a forcé à changer de paradigme, à faire disparaître la dualité entre contenu (matière, énergie) et contenant (espace, temps) et a offert à mon imagination une élégante vision du réel, splendide dans son étrangeté même. Le moment le plus fort est probablement l’explosion de l’évidence que le temps n’est pas un élément fondamental de l’univers. Jamais on ne le mesure directement, mais toujours à travers le cadencement de processus physiques, tant de battements de cœur valent tant d’oscillations de pendule qui valent tant de tours de roue. C’est un peu comme si l’économie moderne perdait le concept de monnaie pour revenir au troc. Évident, incroyable, splendide.



Sans jamais faire de sa propre opinion un sujet en soi, Carlo Rovelli révèle de-ci, de-là beaucoup de lui-même. Il est très érudit, il adore la poésie, il aime l’élégance des mathématiques mais n’oublie pas que la validation d’une théorie passe par la preuve expérimentale. Il n’apprécie pas tant que ça Platon et Aristote à qui il reproche leur opposition à l’atomisme de Démocrite. Il est rationaliste et matérialiste ; la foi, les dieux, ne sont que billevesées pour lui. Les temps qui virent la religion écraser la raison sont une catastrophe ; à ses yeux, le moyen-âge occidental est véritablement un Age de Ténèbres. Je l’ai parfois trouvé un peu trop excessif, amalgamant la religion et son fils déchu le fondamentalisme intransigeant. Sa description du monde scientifique est aussi un peu trop dithyrambique ; il contient ses propres paniers de crabes, j’en suis convaincu. Mais ce n’est qu’un détail au regard de son remarquable pouvoir de vulgarisation et de son admiration débordante pour les génies du passé et pour l’Univers dans lequel nous vivons.



Lire ce livre fut un sublime moment, même si « moment » fait référence à un temps qui n’est, comme Rovelli le dit, « qu’un effet de notre négligence à l’égard des micro-états physiques des choses, l’information que nous n’avons pas ; le temps n’est que notre ignorance ».

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Trous blancs

Limpide ! Complexe, mais limpide et renversant !

Carlo Rovelli à l'art de nous ouvrir les yeux pour nous faire comprendre des phénomènes insolites et difficilement cernables pour tout un chacun.

Avec des mots simples il nous fait appréhender des notions pour le moins ardues.

Après Helgoland en 2021 sur la mécanique quantique, voici les énigmatiques trous blancs.

Ce petit livre de 160 pages nous démontre comment un trou noir devient un trou blanc via un effet tunnel avec effondrement jusqu'à des dimensions réduites à l'échelle de Planck suivi par une singularité expliquée par la gravité quantique à boucles.

Et on comprend la mécanique, même si ce n'est que théorique, car personne n'a encore aperçu de trous blancs alors que nous avons tous pu voir des trous noirs.

Peut être car les noirs sont gigantesques et les blancs tous très petits...



Dans un noir tout est avalé, dans un blanc tout est recraché.



Mais le plus extra-ordinaire, c'est qu'à l'intérieur tout se passe très vite,

alors qu'à l'extérieur (nous) il s'est passé des milliards d'années !

- Si vous rentrez dans un trou noir, vous en ressortez vite mais dans un futur très lointain -

La déformation de l'espace et du temps est du à la gravité.



Pour Rovelli, un trou noir c'est l'enfer de Dante, un trou blanc un cheveu qui flotte dans l'espace.

Et cette matière noire, invisible, qui ne se manifeste que par sa gravité,

serait elle due en partie par ces milliards de petits trous blancs ?



Je vous le dis, ce livre est renversant.


Lien : https://laniakea-sf.fr/
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Helgoland

waou la baffe !!!

Et quelle baffe : celle qui subtilement vous fait changer de regard sur à peu près tout et sur presque rien , celle qui n’impose rien et propose à peu près tout , celle qui vous fait faire le pas de côté juste au bon moment.

Enfin juste au bon moment pour moi. Pour vous aussi j’espère.

Ce n’est ni didactique ni idéologique ni militant.

C’est le résultat d’un long travail sur la mécanique quantique, restituée ici dans une forme accessible, rédigée pour l’édification tranquille du lecteur.

J’ai lu ce texte comme un polar addictif.

Il y a un meurtre : celui de la réalité, un coupable ( ou plutôt une bande de lascars nobelisés plus tard ) Werner Heisenberg, des méchants ( qui proposent des réalités alternatives comme les multivers) et notre enquêteur de génie : Carlo Rovelli.

Accrochez-vous au rideau : la meilleure description de la réalité que nous ayons trouvée est celle d’évènement qui tissent un tissu d’interactions. Les choses n’existent que lorsque qu’on les observe et qu’on interagit avec. Sinon nada. Rien.

Patiemment Carlo déroule son sens de la mécanique quantique à coups d’exemples clairs, d’histoires de grands physiciens ( ah, le fameux chat de Schrodinger ) , de petits schémas et de grandes formules et Bingo, on y comprend enfin quelque chose. on comprend surtout qu’on n’y comprenait rien avant.

La position de Rovelli est aussi éclairante qu’élégante ( ces italiens tout de même…). Et elle vous ouvrira des horizons heuristiques totalement insoupçonnés. Mais pas que…

C’est une proposition fascinante pour penser le monde autrement ( dans la veine de Sidérations de Richard Powers?). Quand je dis Le monde c’est celui des processus, des structures, ce genre de trucs.

Je suis tout chamboulé.
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Relativité générale

Un petit commentaire pour nuancer la description de ce livre et la citation que je me suis permis de proposer aux babéliotes. Tout le monde peut être touché par le Requiem de Mozart, le plafond de la chapelle Sixtine peint par Michel-Ange...

Mais pour la relativité générale, il en va tout autrement. Quoiqu'on fasse, quel que soit le niveau de mathématiques des futures générations d'humains ayant suivis ou non des cours d'empathie avec ou sans uniforme à l’école, ce trésor conceptuel restera réservé à une infime élite de physiciens.

La théorie de la relativité générale est basée sur une idée simple : la gravité est décrite par une théorie des champs (et pas par des forces comme dans la mécanique Newtonienne) comme l’électromagnétisme (la lumière) Mais, et c’est ici que cela devient conceptuellement difficile, ce champ détermine aussi ce que nous appelons les propriétés géométriques de l’espace-temps.

Newton, puis Minkowski avaient élaboré une théorie de l’espace-temps et Einstein, dès l’âge de seize ans avait lu les critiques d’Emmanuel Kant sur cette conception étrange de ces entités indépendantes de toute chose...

Alors que notre compréhension du monde physique est conditionné par la perception sensorielle qu’il n’y a pas d’espace sans choses, et qu’il n’y a pas de temps si rien ne se passe, que l’espace est un arrangement de choses, et que le temps est un comptage d’événements, la relativité générale change complètement la perspective. L'auteur, remarquable vulgarisateur scientifique (le meilleur actuellement?) parcourt de manière ici très inégale ses racines : physique, philosophie et mathématiques.

Très inégale car c’est essentiellement physique et donc mathématique : Espace-temps et métrique de Minkowski, temps de Lorentz, équation de Dirac débouchent sur les équations de champ d’Einstein :

Rab – 1/2.R.gab +λ.gab = 8.π.G.Tab

J’espère que vous appréciez la beauté de l’équation et la présence de la constante cosmologique λ (λ∼1.11×10−56 cm-2).

Voilà, vous aurez droit à des dizaines de pages d’équations, de transformations, de matrices, de tenseurs que seuls des chercheurs en physique fondamentale sont susceptibles d’appréhender. C’est donc de la vulgarisation pour hyper spécialistes, utiles pour des professeurs de physique et étudiants à partir de bac+5.

Constante de Planck (h ou h barre au choix), de Newton (G) et célérité de la lumière (c) nous amènent en fin d’ouvrage aux grandeurs qui fixent l’échelle du phénomène de la gravité quantique : Longueur de Planck (LPl = 10−33cm), temps de Planck, énergie de Planck, masse de Planck et densité de Planck...

Pour revenir à la citation initiale de l’auteur, j’oserai un clin d’œil : Un homme peut sans doute voir sans yeux comment va le monde, mais sans mathématiques de haut niveau il n'y comprendra rien.
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Anaximandre de Milet ou la naissance de la ..

Anaximandre vécut au 6ème siècle av. J.-C., à Milet, un port actif sur la côte Ionienne, l’une des villes les plus florissantes du monde Grec, laquelle entretenait de nombreux échanges avec l’Asie et l’Orient, dans un contexte qui vit l’émergence, face aux grands empires centralisés, de la cité et de libertés nouvelles. Thalès, l’un des 7 sages de la Grèce, fut son concitoyen et son ainé et peut-être son maître ; mais Anaximandre n’hésita pas à le réfuter. C’est cette attitude que l’auteur souligne ici, celle d’un esprit critique dénué d’agressivité, lequel fut à l’origine de bouleversements considérables dans notre façon de concevoir le monde. Anaximandre, c’est presque la joie simple du savoir, un questionnement qui parfois ébranle nos habitudes et certitudes. Anaximandre a été le premier à considérer que le ciel était tout autour de la terre et non plus en haut et cette dernière en bas : la terre flotte dans l’espace. Il tenta de trouver des causes naturelles aux phénomènes, là où dominaient des systèmes mystico-religieux avec des dieux omniprésents. Ainsi il considéra que l’eau de pluie était due à l’évaporation des eaux terrestres sous l’effet de la chaleur du soleil ; la foudre et le tonnerre à des nuages qui s’entrechoquent ; les tremblements de terre à des fractures du sol. Il observa le mouvement des astres qui tournaient autour de la terre grâce à des roues pleines de feu. Il fait dériver la multiplicité des phénomènes d’un principe unique, l’ « apeiron » ou l’illimité. Il évoque l’existence d’une loi naturelle, d’une nécessité gouvernant la transformation des choses. Il eut l’intuition de l’évolution : tous les animaux vivaient d’abord dans la mer puis se sont adaptés à un nouveau milieu quand celle-ci s’est desséchée et l’homme dérive d’une autre espèce. Il fut aussi le premier à établir une carte géographique. Carlo Rovelli revient sur toutes ces contributions et sur l’esprit libre et curieux d’Anaximandre qui les rendit possibles en n’hésitant pas à bouleverser la vision du monde qui prévalait alors.
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L'Ordre du temps

En publiant ses travaux sur la relativité restreinte puis surtout ceux sur la relativité générale, Albert Einstein provoqua un séisme conceptuel dont les répliques se font encore ressentir de nos jours dans les laboratoires de physique du monde entier. Sa théorie s'est trouvée confirmée par de nombreuses expériences, et a été à l'origine de multiples avancées concrètes, comme le GPS par exemple, dont le grand public ne sait généralement pas qu'il prend en compte la relativité pour fonctionner correctement.



Carlo Rovelli est devenu une référence mondiale en physique théorique pour ses travaux sur la gravité quantique à boucles, qui n'est pas le sujet de cet ouvrage mais que je pourrais vous expliquer en quelques mots avec grand plaisir par MP ;). Cela me rappelle mes études, les années 2000, les 7 titres de l'OL et quand j'étais en bonne santé -soupir de nostalgie-.



Dans cet ouvrage il aborde l'épineuse question du temps, dont il a été prouvé, par suite de la relativité, que nous avons une conception totalement erronée. Il rappelle que dès l'Antiquité certains théoriciens en avaient l'intuition, mais que depuis Newton la notion de temps absolu, irréversible, global s'était imposée par erreur. Il avance ensuite sa propre vision / définition du temps, qui comme toujours chez Rovelli ne laisse pas d'être poétique, ce qui d'ailleurs est toujours très appréciable à mes yeux de lecteur.



Donc n'hésitez pas à le lire si vous aimez la physique théorique, même si le mathématicien que je suis ne peut que regretter l'absence d'équations :). En effet certains sujets peuvent être vulgarisés sans le moindre calcul, mais à propos du temps on peut difficilement aller loin sans introduire quelques équations de base, à mon (très) humble avis. Mais il est tout à fait possible que je me trompe :). Ceci dit, je comprends ce parti pris qui permet de ne point s'aliéner le lecteur qui n'aurait pas de formation scientifique, ce qui est tout à fait respectable comme approche.
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Et si le temps n'existait pas ? Un peu de s..

Carlo Rovelli est physicien et spécialiste de la gravité quantique à boucles (la "loop quantum gravity"..), un mot un peu barbare qui évoque une spécialité visant à réunir les deux grands concepts nouveaux de la Physique du XXème siècle, à savoir la mécanique quantique et la relativité d'Einstein.

Avec un grand talent de vulgarisateur Rovelli nous retrace le parcours de grands scientifiques, d'Anaximandre à Einstein en passant par Newton.

Il nous montre comment la théorie d'Einstein était révolutionnaire à l'époque puisque Einstein a montré que l'espace était une entité dynamique en interaction avec les objets qui s'y trouvent.

La théorie d'Einstein a permis aussi le développement de techniques qui nous changent la vie, à l'instar du GPS.

Si on met bout à bout les deux théories, celle de la mécanique quantique et celle de la relativité générale, l'espace pourrait apparaître comme "un nuage de probabilité de grains d'espace"...

L'auteur nous entraîne dans des conceptions qui donnent le vertige.

Il s'agit pour l'essentiel de montrer que l'espace n'est plus continu à très petite échelle.

Le livre nous permet de mesurer à quel point le temps est devenu une donnée relative, depuis que Einstein a montré que le champ gravitationnel avait une influence sur la mesure du temps.

La conclusion de ce beau livre est qu'e chaque objet dans l'univers possède son propre temps.

Le temps est relatif et l'espace n'existerait pas; seul existe un champ gravitationnel qui est fait de nuages de probabilités de grains reliés en réseau.

Que nous reste-t-il, pauvres humains, si nous devons faire abstraction du temps et apprendre à penser le monde en termes non temporels..

Grave question...
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Helgoland

C’’est avec plaisir que j’ai retrouvé Carlo Rovelli dans ce nouvel opus de ses pensées philosophico-scientifiques. Malheureusement, de mon point de vue du moins, le point philosophique l’emporte. Mais d’autres en seront sans doute ravis.



J’avoue avoir été piégé par la quatrième de couverture qui met l’accent sur l’histoire de la mécanique quantique.



Cet ouvrage est scindé en trois parties de longueurs inégales (54-70-106) La première partie est clairement consacrée à l’histoire de cette théorie physique fascinante. La deuxième aborde les implications de cette théorie sur notre compréhension du monde. Mais la dernière est franchement tournée vers la philosophie. Et je ne suis pas certain que l’on puisse parler d’une philosophie de la mécanique quantique. Pour preuve, son premier chapitre « La description non ambiguë d’un phénomène inclut les objets auxquels le phénomène se manifeste » traite de Lénine Bogdanov et autres Marx. J’exagère peut-être, mais c’est pourtant ce que j’en ai retenu.



Comprenons-nous bien. Ce n’est pas que je n’aime pas la philosophie. Vous trouverez d’ailleurs dans ma bibliothèque les œuvres de Socrate, Platon, Sartre et quelques autres. Mais je n’ai pas été emballé ici par le mélange des genres. Oui, je dois l’admettre, je n’aime pas ne pas savoir si j’ai à faire à un livre de science ou un livre de philosophie. Et je ne sais pas si je chercherai à lire ses autres livres si j’avais commencé par celui-là. Ma question maintenant va être : dois-je chercher à me procurer son livre sur Anaximandre de Milet ? Est-ce de l’histoire des sciences, une biographie ou un essai philosophique ? Si c’est un joyeux mélange des trois, je préfère le laisser là où il est.



En bref : Toujours heureux de lire une belle écriture. Et Carlo Rovelli sait expliquer simplement des choses ardues et purement conceptuelles. Mais ce mélange entre science et philosophie(sans rapport évident avec la mécanique quantique) ne pas emballé. Toute fois, je ne peux que vous conseiller de lire au moins en partie.
Lien : http://sciences.gloubik.info..
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Sept brèves leçons de physique

Sept leçons brèves mais que d'informations! Elles nous donnent un aperçu rapide mais clair sur les aspects les plus étonnants de la science physique du 20ème siècle et des questions non élucidées à ce jour.

Carlo Rovelli, physicien et historien des sciences, italien d'origine mais travaillant en France, nous montre encore tous ses talents didactiques et son remarquable sens de la synthèse.

Il est l'un des pères de la "gravité quantique à boucles " (une théorie qui cherche entre autres, à comprendre l'intérieur des trous noirs et les premiers instants de l'Univers) et n'a pas son pareil pour évoquer la théorie de la relativité d'Einstein et le monde des quanta.

Sept chapitres donc. Première leçon dédiée à la théorie d'Einstein qui a révolutionné notre conception de l'espace, vue depuis Newton comme une grande scène vide dans laquelle se meuvent les astres. Depuis Einstein, l'espace est maintenant défini comme un espace-temps, un tissu qui peut se déformer, s'agrandir, se plisser.

Deuxième leçon : les quantas , l'affrontement entre Niels Bohr et Einstein, toujours intéressant..

Ensuite l'architecture du cosmos, les particules élémentaires, la gravité quantique, les trous noirs et enfin, l'avenir de l'espèce humaine dans tout cela..

Le livre s'adresse à tous les profanes (dont je fais partie).

Les explications sont passionnantes.

A lire et relire, ouvrage à garder dans sa bibliothèque..
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Sept brèves leçons de physique

(Traduit de l'italien par Patrick Vighetti, 97 pages)



Les personnes qui s'intéressent un peu à la physique se posent régulièrement les mêmes questions sur ses avancées modernes. Cela tient je crois à deux raisons. Les ouvrages de vulgarisation, de façon paradoxale, recourent inévitablement, pour être corrects et explicatifs, à des notions peu usuelles que ne possède pas nécessairement le curieux. Celui qui bénéficie d'un bagage suffisant (scolaire, autodidacte) les comprend mais, de par leur nature abstraite, les intègre très souvent mal, si bien qu'il se reposera bientôt les mêmes questions. Seconde raison : le cinéma, les livres, la bonne ou la mauvaise littérature, exploitent découvertes et hypothèses nouvelles des physiciens pour en faire de la fiction ou des digressions intelligentes, parfois géniales mais qui ne relèvent plus de la recherche. Sans parler de films comme Interstellar qui induisent des simplifications fascinantes, je pense à des auteurs comme Philippe Forest (avec le pourtant très pondéré le chat de Schrödinger) et Jérôme Ferrari (celui d'Aleph zéro) qui peuvent embrouiller les faits scientifiques. L'expérience du Chat de Schrödinger, pour la citer, risque de semer la confusion si on la prend au mot : aucun chat ne sera à la fois mort et vivant, il s'agit seulement d'une expérience imaginaire pour tenter de faire comprendre l'impasse à laquelle conduisent les actuelles connaissances en physique quantique.



Ces "Sept brèves leçons de physique", en deux heures de lecture, dénouent tout cela. Sans recourir à aucun vocabulaire ni formule scientifiques, Carlo Rovelli propose un état des lieux instruit des révolutions qui ont bouleversé la physique depuis le vingtième siècle. Vite faite bien faite, la synthèse glisse adroitement vers la poésie et la philosophie pour dégager ce que le quidam doit en retenir. le seul requis est de savoir lire.



Quant à savoir si l'on acceptera sans perplexité ni réticence ce qu'il s'y lit, c'est une autre histoire. Certains risquent de réagir comme l'ancien Grec qui, confronté à la rondeur de la terre selon Aristote, ne pouvait croire qu'il avait la tête en bas...



Les deux premiers chapitres, consacrés à la théorie de la relativité et à la physique quantique, sont exemplaires de clarté. Pour les expliquer, Rovelli propose des images frappantes qui supplantent l'idée d'un espace vide et d'un fluide invisible révélé par des formules étriquées : la force de gravitation et l'espace forment une seule et même chose, comme un immense mollusque qui se tord ; une planète est donc déviée comme une bille dans un entonnoir, parce que les parois de l'entonnoir (l'espace) sont courbes. C'est lumineux et on le retient.



Les deux chapitres suivants se penchent sur l'infiniment grand et l'infiniment petit. Notre univers serait comme une balle qui explose et qui, en constante dilatation, prend des dimensions cosmiques. C'est vertigineux, d'autant qu'il pourrait exister d'autres univers. le monde des particules, jusqu'au récent boson de Higgs (2013), ne l'est pas moins et les chercheurs n'ont toujours pu dépasser le modèle standard de la théorie des particules des années 1950-70, laquelle, si elle décrit la réalité en confirmant les prévisions par l'expérience, n'explique pas les trous noirs et reste très insatisfaisante. "C'est une théorie qui, à première vue du moins, a l'air rapetassé, faite de bric et de broc. On est loin de la simplicité aérienne des équations de la relativité générale et de la mécanique quantique."



Interrogations et hypothèses s'épaississent encore dans les chapitres suivants.

[...].

Je vous épargne les passionnantes hypothèses du sixième chapitre qui envisagent un lien entre chaleur et temps dont un éclairage nous viendra peut-être des... trous noirs.



Aujourd'hui, la science est pathétiquement belle au vu de l'immensité des questions qu'elle veut solutionner : les équations de la physique quantique sont utilisées dans tous les domaines de pointe (ordinateur, biologie, chimie), on décrit l'interaction des systèmes, ils fonctionnent, mais on ne comprend pas ce qui s'y passe. Manque-t-il un morceau de l'histoire ? Est-ce indescriptible par l'humain ? La réalité ne serait-elle qu'une affaire d'interactions, hypothèse la plus plausible selon l'auteur ?



"Que sommes-nous dans ce monde vaste et kaléidoscopique", se demande Carlo Rovelli dans le dernier chapitre. En découle la question essentielle du libre-arbitre : "Être libre ne signifie pas que nos comportements ne sont pas dictés par les lois de la nature."

La nature est d'une beauté à couper le souffle. Il convient d'abord, je crois, et c'est la leçon que nous confirme ce livre limpide, de l'admirer, de la protéger mais aussi d'accepter notre humilité dans la volonté de l'expliquer.



Mes remerciements aux éditions Odile Jacob et à Babelio pour la découverte.



(Compte-rendu complet sur Marque-pages, ci-dessous)


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Helgoland

Encore un voyage merveilleux dans lequel nous embarque Carlo Rovelli, celui des quantas sur l’île d’Helgoland où Werner Heisenberg soignant une allergie aux pollens établit une formulation mathématique matricielle du mouvement des électrons dans un atome. L’essentiel du contenu de la première partie du livre est parfaitement résumée par l’auteur dans cette phrase : « Au lieu de considérer le monde physique comme un ensemble d’objets aux propriétés définies, la théorie quantique nous invite à voir le monde comme un réseau de relation dont les objets sont des noeuds ». La seconde partie de l’ouvrage, plus philosophique, plus difficile à suivre est pourtant très intéressante, parce qu’elle tente la liaison entre matière et esprit.
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Sept brèves leçons de physique

Dans ce livre, qui nous donne les bases de la physique avec poésie, Carlo Rovelli raconte avec habilité les moments clés de la vie des plus grands savants.

Mais l'auteur ne s'arrête pas là.

Il nous parle de découvertes faites par des savants de l'Antiquité, et arrive à faire le parallèle avec les recherches en cours. Par exemple celles effectuées par le CERN (organisme situé en Suisse, et qui travaille sur des accélérateurs de particules) , où a été découvert le Boson de Higgs en 2013. Ce parallèle m'a particulièrement plu.

Après la lecture de ce livre, j'arrive à mieux comprendre certaines notions qui me paraissaient hors de portée, comme le Big Bang qui est très bien expliqué : Carlo Rovelli est un excellent pédagogue.

Conclusion : Je pense que ce livre pourra séduire un public très large, novice comme expérimenté, car en plus de la physique, il y a de la poésie.

Enfin, je tiens à remercier Babelio et les éditions Odile Jacob, pour cet ouvrage qui me servira encore longtemps et qui, j'espère, aura le succès qu'il mérite.
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Trous blancs

C’est toujours avec plaisir que je retrouve les écrit de Carlo Rovelli. Et celui-là traite d’un sujet qui m’interpelle, comme beaucoup d’amateur de physique théorique : les trous noirs. Car il ne faut pas s’y tromper. Si le titre de l’ouvrage est bien Les trous blancs, l’auteur est bien obligé de faire le point sur les connaissances fondamentales sur les trous noirs.



Et là, j’ai enfin appris ce qui me manquait pour comprendre ce concept et qui m’avait toujours échappé dans les autres livres : Que ce passe-t-il au cœur d’un trou noir. Pas à la limite de Schwarzschild, cette surface virtuelle en-deça de laquelle la vitesse d’échappement gravitationnelle est est supérieure à la vitesse de la lumière ; dans cette zone de l’espace qu’on ne peut observer de l’extérieur.



Carlo Rovelli nous explique un point important : l’infini est une hypothèse mathématique qui n’a pas vraiment de sens en physique. Comme il le dit si bien : si une équation de physique donne un résultat infini, c’est qu’on a fait une erreur de calcul ou que la théorie est inapropriée. Il en est donc arrivé à la conclusion que l’effondrement du trou noir sur lui-même ne peut se poursuivre indéfiniment. Un trou noir a un volume minimum. Ce volume minimum, c’est le volume de Planck de la mécanique quantique. Et que fait l’énergie qui arrive au fond du trou ? Elle rebondi, comme le ferait une balle. Et voilà un trou blanc.



Vous voulez en savoir plus ? lisez ce livre. Il est plutôt court et contient l’essentiel. Rassurez-vous pas de formules compliquées. Ce n’est pas dans les habitudes de l’auteur.



P.S. : page 83, il rappelle que, du point de vue quantique l’espace est constitué de petits volumes d’un diamètre égal à la longueur de Planck qui ont un comportement quantique. Ces petits volumes sont munis d’un spin (l’équivalent quantique d’un mouvement de rotation) Bref, l’espace est constitué, cela cette vision des choses d’une infinité de petits tourbillons. C’est un peu l’idée de Descartes pour expliquer la transmission de la lumière dans le vide, non ? Et dire que certains l’ont pris pour idiot. :-)
Lien : https://sciences.gloubik.inf..
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Par delà le visible : La réalité du monde physiqu..

"Par delà le visible", dont le titre original en italien est bien poétique " La realtà non è como ci apere. La struttura elementare delle cose", est un excellent ouvrage de vulgarisation. Il a pour but de nous faire découvrir les plus grandes théories scientifiques.

Depuis les atomes de Démocrite jusqu'aux quanta et à la courbure de l'espace-temps, nous nous promenons dans ces grandes découvertes, sans pouvoir nous arrêter, tellement l'auteur a tes talents de conteur en plus de ses talents de scientifique.

Un nouveau regard sur notre monde nous est donné par ce physicien et historien des sciences, un des spécialistes de la gravité quantique, science qui cherche notamment à comprendre l'intérieur des trous noirs et les tout premiers instants de l'Univers.



Nous avons appris, il n'y a pas si longtemps, qu'il existe des quarks, des trous noirs, des particules de lumière, des ondes d'espace et des architectures moléculaires dans les cellules de notre corps.

Et plus nous apprenons, plus nous découvrons que ce que nous ne connaissons pas est plus grand que ce que nous avons appris.

Aujourd'hui si nous voyons presque jusqu'au Big Bang, la grande explosion dont sont issues, il y a quatorze milliards d'années, les galaxies du ciel, nous commençons seulement à entrevoir quelque chose au-delà du Big Bang.

Nous savons depuis Einstein que l'espace se courbe, et nous commençons à entrevoir que l'espace est tissé de grains quantiques qui vibrent.

La lecture de ce livre nous donne une fascinante traversée du cosmos et de l'infiniment petit en compagnie des grands découvreurs que furent Albert Einstein, Nils Bohr, Werner Heisenberg, Georges Lemaître.

C'est très accessible et cela ouvre.. vers l'infini.
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Sept brèves leçons de physique

Des leçons très accessibles sur des notions physiques essentielles et les théories qui se sont affrontées. Nous passons de l'infiniment grand à l'infiniment petit avant de nous arrêter sur ce que nous sommes, nous, dans ce monde. De la science mais aussi de la philosophie.
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Trous blancs

Astro Physicien, spécialiste de la gravité quantique à boucle, Carlo Rovelli est aussi un formidable conteur qui nous fait partager son émerveillement pour des objets célestes existants ou à découvrir qui le fascinent. Ses spéculations reposent quand même sur des recherches solides qu'il a effectuées au cours de sa carrière, en particulier avec Lee Smolin et ses rêves ne sont peut-être pas loin d'une réalité encore ignorée. Son style, ses références littéraires (Dante) agrémentent son discours d'une

poésie enchanteresse. Troublant !
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