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Critiques de Caroline Eliacheff (35)
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La fabrique de l'enfant transgenre

Je n'aurais jamais acheté ce livre si je n'avais appris qu'un colloque sur cette question avait été annulé par la Mairie de Paris sous la pression d'activistes LGBT. Ce qu'il y a de bien avec les intolérants, c'est qu'ils me donnent une brûlante envie d'entendre ceux qu'ils font taire.

Dans cet essai, il n'est question que d'adolescents et d'enfants. Les adultes sont laissés libres de choisir leur sexe comme bon leur semble.

L'ouvrage est minuscule mais très dense et aborde (je crois) tous les aspects du phénomène:

- l'effet de mode: vous aurez tous remarqué, dans votre famille, chez vos amis, dans vos classes, la multiplication des jeunes qui changent de look, de filles qui se masculinisent, de garçons qui se maquillent, les demandes de changement de prénom et l'emploi d'un jargon pseudo scientifique. On pourrait hausser les épaules et se dire "ça va passer" mais le livre dénonce aussi

- l'emprise sectaire des activistes trans. Beaucoup de parents témoignent du changement soudain de leur fille, de son agressivité, de sa radicalité et parfois d'une rupture. Les réseaux sociaux et le réseau trans en particulier heroïsent les jeunes qui franchissent le pas, leur montent le bourrichon contre tous "les autres", nécessairement transphobes, oppresseurs et fascistes, et harcèlent/vilipendent/excluent ceux qui changent d'avis. Des videoblogs donnent les coordonnées de médecins complaisants, prescrivant des hormones au premier rendez-vous, d'avocats agressifs, exhibent les résultats de leur chirurgie, célèbrent la communauté. Et n'est-ce pas le propre de l'adolescence que de se chercher une communauté de substitution à la famille ?

Ça, je l'ai vu de mes yeux quand ma fille était au lycée il y a deux ans: une fille trans traitait de fachos tous ceux qui n'adheraient que fièrement à sa démarche prosélyte.

- il est question des médecins complaisants. Pourquoi diable un médecin ayant fait 10 ans d'études et ayant prête serment, se retrouve-t-il a prescrire des bloqueurs de puberté et des hormones à des gamins ?!!! Et bien d'abord à cause de la pression: la diffusion du wokisme (avatar du libéralisme le plus débridé) a fait entrer dans les mentalités le processus de victimisation des minorités (minorités choisies) et la nécessité absolue de les défendre sans aucun recul, sans aucune réflexion, au prétexte qu'elles seraient des victimes. Et il y a aussi la loi, celle de 2021 qui considère que toute interrogation, que toute prise de recul sur la volonté de changer de sexe peut relever de la thérapie de conversion, interdite à juste titre. Un médecin qui refuserait d'amorcer immédiatement le processus de conversion sur un patient de 17 ans pourrait écoper de 2 ans de prison et d'une interdiction d'exercer pendant 10 ans. Ça fait réfléchir. Et flipper.

- Il est question des traitements. Et notamment des médicaments. Un exemple tout bête: la testostérone a reçu une autorisation de mise sur le marché pour soigner certaines pathologies masculines. Mais elle n'a jamais été envisagée à l'usage de femmes donc, il n'y a pas eu de test. Et on en prescrit à des gamines de 16 ans ! Par ailleurs, un changement de sexe induit une prise d'hormones à vie. Ce sont les labos qui se frottent les mains. Je ne parle même pas des mastectomies ou des phalloplasties qui sont irréversibles.

- Il est surtout question de la psyché adolescente puisque les autrices sont psychanalystes. L'adolescence est déjà une transition, quasiment toujours douloureuse. De plus, l'adolescence est par excellence la période de l'hypernarcissisme. C'est LE MOMENT par excellence où les jeunes doivent être protégés et accompagnés dans leur transition de l'enfance à l'âge adulte. C'est le moment où il faut leur apprendre à patienter, relativiser, à accepter l'altérité. A accepter les choses de la vie: entre ce que l'on est, ce que l'on voudrait être, ce que les autres disent qu'on est, il y a des marges et c'est la vie.

- la question du ressenti et de la dysphorie de genre. L'autrice fait une comparaison opportune avec la dysmorphophobie des anorexiques. Le rôle des parents et des médecins est de faire admettre à la patiente (souvent des filles) qu'elle n'est absolument pas grosse, pas de lui faire une liposuccion pour abonder dans son délire. Et bien, pour la dysphorie de genre, c'est l'inverse: personne n'a le courage de dire que la nature nous a fait mâle ou femelle et que c'est comme ça (ce qui n'empêche nullement d'avoir une sexualité atypique).

- Il est aussi question de la médiatisation à sens unique de la cause trans. Où sont les reportages, les films, les émissions, sur ceux qui regrettent, sur ceux qui ont des problèmes de santé suite à la transition ? Les trans sont unanimement montrés sous le jour de la félicité radieuse, de l'accomplissement de soi. Pourtant, autour de nous (parce que la France est souvent à la traîne), aux États-Unis, au Canada, en Suède, on commence à mesurer les ravages occasionnés chez des personnes transformées trop tôt, à mesurer le scandale sanitaire et à faire marche arrière. En France on en est encore à prétendre dans des campagnes de pub qu'un homme peut être enceint et à interdire des colloques médicaux.
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Françoise Dolto : Une journée particulière

Promis, je ne verserai pas dans la "Doltomania".

Je l'adore, mais elle avait ses failles et ses défauts.

Et heureusement.

Mais je vous recommande néanmoins chaleureusement l'ouvrage "Archives de l'intime", merveilleux livre avec une riche iconographie sur la vie d'une psychanalyste hors norme.

J'adore également l'auteur, Caroline Eliacheff, psychanalyste également, une grande dame, auteure des excellents "À corps et à cris" sur les psychanalyse de nourrissons, et "Mères-filles une relation à trois".

Tout cela concourait à ce que je lise ce livre et grand bien m'en a fait

Car je me suis régalée.

D'une manière très originale, sur une journée de 1979, Mme Eliacheff nous livre toutes les périodes de la vie de Dolto, bien détaillées, et, cerise sur le gâteau, elle nous offre également quelques photos magnifiques.

Elle évoque la célèbre École de la Neuville, ouverte sur les conseils avisés de Dolto, établissement accueillant des enfants momentanement en difficulté, et non un établissement de soins. Ce fut un succès quasi-immédiat.

On apprend que son psychanalyste ne fut pas moins que Laforgue, et qu'elle a fréquenté Lacan.

Dolto a été de nombreuses années superviseur ou si l'on préfère contrôleur, accueillant d'autres psychanalystes pour faire le point régulièrement sur des cas difficiles, ou des transferts et contre-transferts douloureux. Elle les guidait tout naturellement.

Avec les enfants, elle disait l'importance du dessin, qu'elle savait admirablement traduire et décrypter, le dessin qui prend une place primordiale pendant une cure, car les enfants ne savent pas vraiment "dire".

On nous parle souvent de Boris, son époux, et cette référence est tout à fait touchante. Ils se sont aimés malgré les écueils, et cette relation inspire le respect.

Elle a beaucoup écrit Françoise Dolto, et pas seulement sur les enfants, je pense par exemple à son ouvrage sur la sexualité féminine.

Elle a participé longtemps à cette émission de radio "Lorsque l'enfant paraît", qui a aidé de nombreux parents face aux difficultés de leur enfant. On peut d'ailleurs retrouver ses conseils dans des livres du même nom que l'émission.

Et puis bien sûr, n'oublions pas son rêve enfin réalisé de la célèbre Maison Verte, lieu de socialisation, lieu de vie avec son tuteur, père, mère ou autre, afin de mieux préparer l'enfant à des séparations ultérieures comme la crèche ou l'école. Cette idée a été reprise dans d'autres villes comme dans d'autres pays.

Je finirai par ses consultations à l'hôpital Trousseau, magnifique tandem avec Madame Arlette, qui par contre, suivaient les cas les plus difficiles et les enfants les plus abîmés. C'est Mme Dolto qui a inventé la "poupée fleur" qui a aidé tant d'enfants qui ne pouvaient utiliser une poupée classique ou bien des animaux tant leur mal-être était profond.

Voilà.

Je pourrai continuer encore et encore tant cet hommage est superbe, original, très bien documenté et clair, ce qui est souvent rare dans ce genre de littérature.

Françoise Dolto s'est éteinte l'été 1988 d'une insuffisance respiratoire, elle qui, bébé, à failli mourir d'une maladie des poumons.

Elle a dit "Je meurs trop tôt".

Oui, assurément, cette grande dame est partie bien trop tôt.

Pour notre plus grande tristesse.





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La fabrique de l'enfant transgenre

Un pamphlet d'autant plus dangereux qu'il est fondé sur du sable (mouvant, donc). Le cas de Keita Bell est traité avec très peu d'humanité pour des personnes qui prétendent "s'inquiéter pour les enfants". Enfin, la bibliographie est bien vide pour un livre qui a la prétention d'être une "étude"... Avec toutes les études psychiatriques, psychologiques, sociologiques et j'en passe qui ont été écrites sur la dysphorie de genre depuis le 19ème, il est très étonnant qu'aucun ne soit cité. Avoir une opinion est un droit : faire correctement ses recherches est un devoir. Posez d'urgence ce livre et ouvrez plutôt Paul Preciado.
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Mères-filles, une relation à trois

Une analyse pertinente et peut être vulgarisée sur le rapport entre mère fille pour appréhender la complexité de cette relation : à l'amour à la haine...
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La fabrique de l'enfant transgenre

Une petite centaine de pages pour mettre un peu de raison dans l'univers trans.

Les auteurs précisent dès le début qu'elles n'évoquent que le cas des enfants et mineurs confrontés au prosélytisme des groupes de pression, des réseaux sociaux, qui les confortent dans le sentiment que s'ils se sentent mal dans leur peau c'est qu'ils sont dans le mauvais corps.

Elle n'abordent pas le cas des adultes trans.

Le documentaire "Petite fille" a été un révélateur pour beaucoup de téléspectateurs (dont moi), notamment le rôle de la mère de cet enfant de 8 ans (8 ans !), celui de la pédopsychiatre de l'hôpital pour enfants Robert Debré (sidérant !), la facilité avec laquelle est évoquée la prise d'hormones dans le processus de transition.

Même si tous ne prennent pas d'hormones, cela semble être une solution comme une autre et enrichir Big Pharma, tant décrié par ailleurs.

Les auteurs insistent sur le fait que les enfants ne sont pas vraiment informés des contraintes à vie et des dangers éventuels de tels traitements (cela risquerait de les perturber...), que le confinement n'a pas été étranger à cet afflux de demandes et que les associations pro-trans ont un pouvoir de nuisance non négligeable, essentiellement par le biais de ces fameux réseaux sociaux.

Sans oublier l'épée de Damoclès d'être traité de transphobe, ce qui pour certains équivaut à la mort sociale !

Quant on constate les attaques, insultes, menaces et annulations de colloques auxquelles sont confrontés ceux qui alertent, cela témoigne d'une forme de terrorisme intellectuel, qu'il ne faut pas prendre à la légère.
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Mères-filles, une relation à trois

Très intéressant par la richesse des références aux œuvres littéraires ou cinématographiques.
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A corps et à cris : être psychanalyste avec les..



A vrai dire, je n’étais pas destiné à lire ce livre qui ne peut intéresser que ceux qui s’intéressent de près à la psychanalyse ou qui ont de très jeunes enfants. Mais il se trouve qu’à mon âge, ce sont mes propres enfants qui ont à leur tour de très jeunes enfants et qui lisent ce type d’ouvrage dont ils me parlent. Alors, pour celui-ci, que venait de terminer ma fille ainée, autant le lire pour savoir de quoi il retourne.



Paru en 2000, plus de 20 ans d’âge donc, ce n’est pas un bouquin ultra-récent qui vous mettrait au parfum des toutes dernières idées ou théories sur la question. Non, du tout, et regarder la date de parution a surtout révélé mon ignorance.



Bon. Mais quelle est la question ?



Il s’agit de la psychanalyse des tout-petits. Par tout-petits, il faut entendre les enfants qui ne parlent pas encore et qui a priori ne comprennent pas ce qu’on leur dit. Cela va de quelque jours (si, si) à quelque courtes années (2 ans et quelque brouettes). La psychanalyse passant par le langage, peut-on psychanalyser les tout-petits ? La réponse intuitive est non. Caroline Eliacheff démontre que si. On peut. Et c’est bien en ce sens que ce livre est particulièrement intéressant.



Et comment un truc pareil peut-il se démontrer ? Pas par la théorie, évidemment, mais par la pratique, l’expérience clinique. Bigre ! On amène donc des enfants de cet âge en psychanalyse. Première surprise. Certes, il ne s’agit pas de n’importe quels enfants. L’autrice (psychanalyste, vous l’avez compris) a travaillé avec une pouponnière. Une pouponnière est un lieu d’accueil des enfants, de la naissance à trois ans, confiés à l’aide sociale à l’enfance (l’ASE). Ce sont donc des enfants nés sous X, ou abandonnés (dans une poubelle, ça arrive), ou retirés de leurs parents incapables de les élever, etc (il y a autant de cas que d’enfants). Certains de ces enfants, on s’en doute, ont subi de graves traumatismes affectifs et présentent des dysfonctionnements inquiétants (physiques et psychiques) qui ont poussé le personnel de la pouponnière Paul-Manchon d’Antony vers la fin des années 80 à faire appel à Caroline Eliacheff. Celle-ci, dans son livre, nous fait part de son expérience et en tire quelques conclusions théoriques.



Faire part de son expérience signifie nous raconter la manière dont elle a entrepris une psychanalyse avec un certain nombre de ces tout-petits. C’est donc une étude de cas qui est rapportée. Très concret donc. Au total, une petite dizaine de cas sont présentés en détail, séance par séance. On connaît l’histoire de ces enfants (terrible parfois), leur dysfonctionnement, et on suit leur évolution.



Que fait-on avec ces enfants ? On leur parle et surtout on leur dit la vérité. On leur explique la réalité des choses, aussi cruelles soient-elles (qu’il a été abandonné dans une poubelle par exemple). Cette psychanalyse des tout-petits passe par la valeur structurante de la vérité. Si l’enfant sait ce qu’il en est de sa vie, il peut dépasser le traumatisme initial et se reconstruire. Dans l’ignorance, aucune reconstruction n’est possible. L’enfant doit devenir le sujet de son histoire pour trouver les armes lui permettant de repartir (partir plutôt) de l’avant. Et, en lui parlant, en évitant tout mensonge, le psychanalyste le considère comme un sujet, un être humain, pas un petit animal immature.



Le plus stupéfiant, c’est que ça marche. L’enfant est clairement réceptif à l’énoncé de la vérité et modifie son comportement en l’intégrant. Point de théories donc, mais une observation clinique des résultats produits.



Se pose alors une autre grande question posée par l’autrice. Comment les êtres humains n’ayant pas encore acquis le langage peuvent-ils le comprendre ? On ne sait pas. Ce n’est que de l’observation. Troublante, impressionnante, mais que de l’observation. Notons d’ailleurs qu’on ne sait pas non plus comment, chez les adultes, certaines paroles (ou événements) modifient le biologique en entrainant parfois malaise, infarctus, etc. Bref la question est encore plus vaste et les neurosciences ne répondent pas (encore) à la question.



Au cours de son ouvrage, Caroline Eliacheff développe les conséquences théoriques possibles de ses psychanalyses. On en retient avant tout le fait que dire la vérité aux tout-petits, ne rien leur cacher de ce qui leur est arrivé (de l’absence définitive de leurs parents par exemple), des raisons de l’abandon, etc, est la clé pour dépasser le traumatisme initial. Passionnant, en vérité.



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Françoise Dolto : Une journée particulière

Sous la forme d’une journée fictive, Caroline Eliacheff dessine le portrait de Françoise Dolto, pédiatre et psychanalyste connue pour ses pratiques innovantes qui ont révolutionné la vision de l’éducation des enfants. Ainsi au fil des pages se dévoile l’épouse aimante, la mère de trois enfants et surtout la thérapeute attentive à ses patients, la chercheuse infatigable en dépit des guerres de chapelle, la consoeur solidaire.

Si l’ouvrage aborde pour partie les théories psychanalytiques en cours, il s’attache surtout à en mettre en valeur ses débats et la manière dont certaines personnalités ont influé sur le cours des choses. Suivant cette approche, Caroline Eliacheff se concentre sur la trajectoire individuelle de Dolto pour en faire ressortir sa singularité. Il en résulte non seulement un essai intéressant et rigoureux sur le fond, mais aussi un hommage sensible et pudique.

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La fabrique de l'enfant transgenre

Ramassis d'idéologie absolument pas étayée, plus proche d'un tract de la manif pour tous que d'une analyse. Je l'ai heureusement lu à la bibliothèque, j'aurais été atterré de payer pour cela en plus. On aurait pu être indulgent si cela avait été ecrit il y a 30 ans, mais de la part d'une personne qui a milité contre le mariage pour tous, plus rien ne nous étonne.

Si vous voulez correctement accompagner votre enfant en questionnement de genre, surtout passez votre chemin, vous souffrirez lui comme vous.
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A corps et à cris : être psychanalyste avec les..

Lu il y a quelques années, mais je m'en souviens encore tant cette lecture m'a frappée.

A rapprocher des travaux de Dolto.

Parler à des touts petits, des nourrissons qui viennent de naître, quand ils vont mal, que le corps parle à leur place car point de mots à cet âge. C'est ce que l'on appelle la période archaïque. Les traumas à cet âge sont terriblement destructeurs et toxiques.

Alors comment faire quand on ne peut communiquer avec ces touts petits souffrants ? Par la psychanalyse, mettre des mots sur la souffrance, Eliatcheff est extraordinaire, je n'aI plus tous les détails, je me remémore une scène dans laquelle la psy parle à un nourrisson qui est couvert d'eczéma. "Tu es mal dans ta peau....", c'est le moins que l'on puisse dire.Oui, dire sans cesse, dire pour mettre des mots, dire pour communiquer, dire parce que ce qui est dehors n'est plus dedans, dire surtout pour continuer à vivre.

Merci à Dolto, c'est d'elle que tout est venu.

Si je semble catégorique, c'est que je l'ai vécu avec ma fille il y a 17 ans maintenant. Par des mots, par du sens, par un monologue à son attention, je l'ai aidé à comprendre une situation qui la dépassait.

Elle est en pleine forme, et équilibrée. Je n'ai aucun doute ce soir, que ces mots l'ont libéré.

N'ayons plus peur de parler "vrai" à nos enfants.

Ils le méritent.
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La Famille dans tous ses états

J'apprécie les psys qui ne se voilent pas la face devant les dysfonctionnements familiaux ni ceux de la société que nous avons créée, qui n'essaient pas de parler de pardon à toute force, et qui ont le courage de dire ce qui a été non-dit si longtemps.

La lucidité est un atout maître de Caroline Eliacheff, dans à peu près tous les bouquins que j'ai lu d'elle, et ça fait du bien à lire, invitant au moins à nous interroger sur notre environnement.
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Mères-filles, une relation à trois

c'est une analyse des rapports entre mère et fille illustrée par des personnages de la littérature ou de films de cinéma (la leçon de piano, la pianiste, l'amant...). Ce livre permet vraiment de décoder la complexité de la relation entre une mère et sa fille ( comme lors d'une psychanalyse) et l'illustration par des romans donne envie de lire ces romans pour approfondir la thématique.

Bref, ça m'a beaucoup plu surtout à l'heure où je me pose des questions par rapport à ma propre mère , à devenir femme et à l'heure où peut être j'ai envie de devenir mère à mon tour.... Trés intéressant
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La fabrique de l'enfant transgenre

Que la mission des parents, psychologues et éducateurs est devenue ardue, tant les pièges tendus aux enfants et adolescents se multiplient! Et ce, bien malheureusement, avec la complicité de certains politiques et professionnels peu scrupuleux, ou carrément stupides...

Raison de plus pour se documenter, et ce livre est précieux, pour ce faire!

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La Famille dans tous ses états

Au fil du hasard des rangées de la médiathèque, j'ai trouvé ce petit livre qui se lit rapidement et qui pose les problèmes actuels de notre société. L'auteur, psychanalyste, essaie de nous décortiquer la famille dans notre monde, vaste programme. Cependant, avec un zeste d'humour, Caroline Eliacheff décrypte les individus avec des exemples concrets. Ce qui m'a plu dans son étude, c'est qu'elle n'apporte pas vraiment de réponses mais elle laisse à chacun avec les éléments posés de se faire sa propre réflexion sur les dysfonctionnement de nos parcours.
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A corps et à cris : être psychanalyste avec les..

J'ai appris beaucoup de chose grâce à ce livre. Tout d'abord, je ne savais pas que l'on pouvait psychanalyser des enfants qui ne savent pas encore parler. De plus, dans ce livre, l'auteur nous montre à quel point les mots sont importants pour régler les problèmes.
Lien : http://mabiblio1988.blogspot..
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A corps et à cris : être psychanalyste avec les..

Je suis assez étonné, je ne pensais pas du tout que la psychanalyse jouait un rôle, même quelconque, dans la toute-petite-enfance en difficulté... Enfin, c'est en France que l'action se passe, pays psychanalyste s'il en est... Je m'amuse de voir que certaines règles du cadre anaytique semblent absolues et d'autres moins, ça m'a toujours amusé de voir que ces dogmes -selon ou selon- peuvent se modifier et -selon ou selon- c'est un sacrilège...



De même que l'empêchement d'agir dans la réalité quitte à ce que ça fasse perdre du temps, voire même soit dangereux est pierre angulaire... C'est énervant... « Il me semble aussi que la plus grande responsabilité que l'on puisse exercer vis-à-vis d'un enfant est d'assumer sa position. Il est donc exclu pour moi d'intervenir directement en prenant contact avec tel ou tel membre de l'administration (certains analystes ressentent cela comme une frustration et passent outre alors qu'il s'agit d'une castration à assumer. »



Ce qui est aussi énervant c'est toujours cette incroyable prétention qu'à la psychanalyse à se croire la seule à donner du sens, du sens aux mots, au verbe, au parler, au symbolique... A vrai dire la psychanalyse est en fait un petite sémiotique, sans plus. Qui forte de son grand âge se croit limite omnisciente et infaillible dans ce qu'elle dit. Hormis, rares exceptions, la vieillesse est pour moi naufrage, et souvent n'est au mieux qu'un combat sur des archaïsmes par peur du présent qui bondit et vole trop vite.





Etonnant, et tellement rare, une critique à l'adresse de Boris Cyrulnik, le mec « intouchable » de ces dernières décennies : « [Cyrulnik] en arrive à la conclusion que ce premier "sourire" est déterminé par une sécrétion bio-électrique du cerveau, un neuropeptide. La mère, pas folle, manifeste la joie que provoque chez elle ce sourire qu'elle n'attribue pas, pauvre ignorante, à une "sécrétion de neuropeptide" ! Avant de conclure sur les excellents effets de cet adultomorphisme (qui va, entre autres, modifier le rythme biologique du bébé), Boris Cyrulnik n'en remarque pas moins "qu'elle fait un contresens". Mais qui fait un contresens ? Qui peut affirmer qu'il est plus "vrai" de dire : "Le premier sourire est déterminé par la sécrétion d'un neuropeptide" que : "Mon bébé m'a souri dès qu'il est né ?" Dire que la biologie est façonnée par la parole est une chose, mais dire que la biologie est en elle-même porteuse de sens en est une autre. Au mieux, les deux "interprétation" coexistent : tout dépend de l'observateur... et de ce que l'on observe. »





Sinon, Caroline Eliacheff fait ici un livre très intéressant, ses idées et actes et comptes-rendus sont bien formulés, bien faits, et on sent son humanité. Rien à dire. Belle personne. Qu'est-ce qu'elle aurait pu encore mieux faire sans ses carcans. Enfin, soit.



Elle précise ; « Comme il est matériellement impossible de raconter une cure in extenso, j'ai pris garde de ne pas sélectionner ce qui me mettrait en valeur... Si le psychanalyste ne peut se substituer aux parents d'un enfant dans la réalité, il ne doit pas non plus se faire considérer comme un magicien ! Il m'a semblé qu'il n'était pas inutile de montrer que même, et peut-être surtout, un analyste doit être capable de dire à un enfant (et aux lecteurs) qu'il n'est pas infaillible. »





Je retiens qu'il est plus qu'important de dire les faits aux enfants même tout-petits, car ils comprennent ou savent quelque chose. Et que ça impacte clairement leur vie présente et leur avenir. Dire le passé, le digérer, sans le déféquer n'importe comment ou le vomir et passer à autre chose. Espérons.



Dramatique sinon ce constat de la situation de cette époque et qui sans doute n'est pas très différente maintenant en ce qui concerne l'adoption, la déchéance des droits parentaux, les familles d'accueil, la justice, le temps que tout ça prend, et qui empêche toute sérénité. Dramatique.





Le mot de la fin, de l'auteure :



Pour être psychanalyste, avec les tout-petits, il faut considérer chaque enfant comme un être humain à part entière, susceptible d'être autonome dans son désir bien avant d'être autonome dans la réalité, sans assimiler au néant manque d'expérience et incapacité à parler. En portant la parole au sens propre et au sens figuré) le psychanalyste est un médiateur de la fonction symbolique, sans laquelle la vie ne serait pas humaine.







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A corps et à cris : être psychanalyste avec les..

Excellent ouvrage que voilà ! Le plus complet sur le sujet que j'aie pu lire à ce jour, et une telle humanité, un tel professionnalisme se dégagent de chaque ligne !

Caroline Eliacheff nous explique comment elle en est venue à la psychanalyse de bébés et tout-petits placés en pouponnière à caractère social. De nombreux cas accompagnent ses données plus théoriques. On ne peut qu'être impressionné par ce travail de la parole sur de tout-petits encore non doués de parole, mais déjà blessés, traumatisés, marqués par les non-dits des adultes. Le mot salvateur, même si dur à entendre, le mot soignant les symptômes physiques, le mot, réponse aux maux.

Digne héritière de Françoise Dolto, l'auteure chante un hymne à la résilience, à la force de ces bébés qui, malgré une arrivée au monde plus que traumatisante, accepte de se battre pour vivre, quand ils sont considérés comme des individus à part entière digne de comprendre et d'être compris.

Ma prochaine étape sur le chemin de la psychanalyse de l'enfant, sera, enfin, l'entrée dans l'oeuvre de Mme Françoise Dolto, pilier français de la discipline.
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Le temps des victimes

Le constat de Caroline Eliacheff sur la dérive de notre société à la

" survictimisation" est des plus intéressants et très bien étayé . J'émets cependant une réserve car l'auteur met à mal l'ensemble du milieu associatif et cela me gêne énormément . J'en ressens un certain malaise, peut-être parce que je pense que toutes ces associations d'aide aux victimes( quelle qu'elles soient d'ailleurs), sont souvent la dernière issue de secours ou l'ultime porte de sortie d'êtres humains en grande souffrance psychologique, qui n'ont malheureusement pas eu cette chance de naître au bon endroit , au bon moment et qui sont souvent en situation de précarité et en rupture affective, financière ou familiale.
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Françoise Dolto : Une journée particulière

L'auteur qui est psychanalyste et médecin se spécialise dans les ouvrages de pédiatrie.

Ayant fait des études de psy je n'ai jamais lu un seul livre de Françoise Dolto car il est vrai que ses ouvrages sont peu appréciés dans la psychanalyse contemporaine dans les milieux universitaires.

Personnellement je n'ai jamais trouvé le moindre interet à sa personnalité et à ses ouvrages.

À part le fait que "l'enfant Roi" a généré plusieurs générations d'enfants autoritaires et des parents ayant perdu leur rôle éducatif et que cette autorité perdue néanmoins perdure en créant des enfants déstructurés, croyant tout savoir, arrogants ou stupides. Les parents de ces deux générations perdues ont passé tous leurs caprices à ces bambins et nous avons sous nos yeux' l'éducation Nationale aidant et participant - un panel d'enfants et d'adolescents sans éducations à tous les niveaux.

Cet ouvrage est une sorte de prises de notes anecdotiques sur Dolto, sans intérêt sauf pour les thésards qui en auraient besoin éventuellement. Car c'est une suite interminable, pour le profane, de noms inconnus, d'établissements, de psychanalystes et de medecins et l'on y perd son latin et son temps.

Je n'apprécie donc pas ce livre, je n'aime pas les pédiatres ni les psy qui couronnent toujours l'enfant roi et font se dégénérer les Parents qui ne savent plus éduquer correctement leurs enfants comme "jadis".
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Ma vie avec la comtesse de Ségur

La Comtesse de Ségur ! Des émissions sur elle cet été sur France Culture, et ce livre de Caroline Eliacheff, psychanalyste… Des souvenirs de lecture, de relecture, des illustrations, un costume cousu par ma mère pour me déguiser… Moi aussi je pourrais parler de « Ma vie avec la Comtesse de Ségur » !

Cet essai est passionnant, montrant pour une part la modernité de la Comtesse, sans oublier une analyse critique de ses oeuvres religieuses. Et sont éclairantes les résonances avec notre époque des situations mises en scène et des personnages créés, de même que les analyses

psychanalytiques réalisées.

Dans l’épilogue Caroline Eliacheff dit son ambition de « faire (…)relire » la Comtesse. Ce sera chose faite sous peu, avec, sans aucun doute un œil neuf et toujours autant de plaisir.
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