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Critiques de Caroline Fourest (131)
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Marine le Pen

Une mise en abyme impartiale du systéme front national . Tout est documenté , argumenté , d'une précision rare. L'anti bfm tv est ici , avec cette enquéte sans concession , cette plongée au coeur du soit disant nouveau visage du front national . Avec une volonté a toutes épreuves et une détermination sans faille , Caroline Fourest démontre avec pertinence le danger du populisme d'extréme droite . D'ailleurs la réaction des concernés par rapport a cette oeuvre confirme bien que Caroline Fourest est dans le vrai. Une oeuvre d'importance dans cette période obscurantiste.
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Les nouveaux soldats du Pape

Cet ouvrage datant de 2008 regroupe 3 enquêtes menées par la journaliste Caroline Fourest et la politologue Fiammetta Venner qui dressent un tableau glaçant de l'évolution du catholicisme depuis l'après-guerre.



Recoupant des sources diverses et abondamment citées, le propos permet de comprendre comment se sont construits les mouvements de la Légion du Christ, de l'Opus Dei et du traditionnalisme. Nous suivons les origines de l'inspiration des fondateurs, leur parcours et très vite leur lien d'interdépendance avec Rome.

Le propos est sans concession mais reste factuel, sans verser dans la généralisation ou les sous entendus. Évidemment de l'eau ayant passé sous les pont depuis on pourrait y ajouter quelques mises à jour mais le fond de l'histoire n'a pas changé.



J'ai appris beaucoup de choses en lisant ce document, agréablement écrit dans un style journalistique, malheureusement ponctué dans l'édition dont je dispose (Le Club) d'une quantité hallucinante de coquilles, fautes d'accord ou autres fautes de frappe. Cela n'enlève en rien la qualité du propos. Et sa pertinence.



Comment ne pas souscrire à l'implacable conclusion des autrices ? Malgré les alertes multiples levées dès les prémices de ces mouvements, l'institution a préféré s'en faire des alliés et se laisser toujours plus envenimer par influence. Est il possible aujourd'hui de s'en libérer ?



Quoique ce livre aie déjà 15 ans son propos est toujours actuel et prend même une tonalité prophétique à la lecture de la conclusion. Et ce, malgré l'arrivée au Saint siège du jésuite François, l'Eglise ressemble de plus en plus à cette machine dogmatique repliée sur elle même, machine à exclure, à commencer par les plus libéraux de ses membres. Et Jésus dans tout ça ?
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Génération offensée : De la police de la cultur..

Dans cet essai de 160 pages, Caroline Fourest parle d'appropriation culturelle, d'identité et d'universalisme.

Très documenté, il alerte le lecteur sur un phénomène né aux États-Unis et qui commence à prendre pied en France : l'antiracisme identitaire qui "exige un traitement particulier au nom de l'identité" et que l'auteur oppose au racisme universaliste qui "réclame l'égalité de traitement au nom de l'universel".

Les exemples sont parfois ubuesques et donnent à réfléchir !
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Génération offensée : De la police de la cultur..

Cet essai de Caroline Fourest m’a passionnée.

Longtemps avec son allure de première de classe qui a toujours raison et le revendique avec force sur les plateaux télé elle m’agaçait. J’étais donc assez dubitative en commençant la lecture de Génération offensée. Une fois passées les parties en jargon de spécialiste, nombreuses au début de cet essai, j’ai été bousculée par son propos. Les très nombreux exemples développés par Caroline Fourest en matière d’appropriation culturelle, de victimisation et de dérive de l’antiracisme m’ont sidérée. La plupart viennent des USA mais des faits similaires apparaissent chez nous.

Cet essai a le grand mérite de faire réfléchir. La revitalisation de mouvements identitaires inquiète alors que l’on aurait pu croire que la mondialisation et l’éducation allaient aplanir les différences. Mais c’est certainement une vue de petit blanc!

J’aimerais bien lire une controverse à ces thèses dans lesquelles je pense qu’il y a beaucoup de vrai.

Intéressant à mettre en parallèle avec l’actualité de ces derniers jours, la mort de George Floyd et les émeutes aux USA.

#Générationoffensée #NetGalleyFrance
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Génération offensée : De la police de la cultur..

Ce livre m'a parlé parce qu'il touche à des questions que je me pose régulièrement. Quand les réseaux sociaux fustigent certains artistes parce qu'ils parlent de domaines qui ne les concerneraient pas directement (faut-il être noir pour parler du racisme ? Homosexuel pour camper un personnage qui l'est ?), la question du mélange des cultures devient un sujet de débat.

Certes, tous ceux qui craignent l'appropriation culturelle ne pourront pas être d'accord avec Caroline Fourest, qui est nettement de parti pris, et ne s'en cache pas. Son parti pris est pourtant celui de l'universalisme, et elle le défend en présentant toutes les dérives possibles de la ghettoïsation de la culture.

Entre la crainte de l'invisibilisation, celle de se faire déposséder de leur histoire et les combats militants, de nombreux mouvements poussent leur lutte jusqu'au paroxysme. Comment peut-on contraindre des célébrités à présenter des excuses publiques parce qu'elles portent des tenues ou des coiffures issues de certaines civilisations, faire renvoyer des universitaires parce qu'ils évoquent des sujets d'ouverture au monde, interdire le yoga parce que c'est un pillage de culture indienne ? C'est pourtant ce qui est déjà en train de se passer. Dans son livre, Caroline Fourest témoigne d'une censure poussée à l'extrême et qui, justement, fait le jeu des extrêmes. Quand, au lieu de chercher à relier les peuples et les différences de chacun, on ne les autorise que par certains représentants, le risque est grand de les voir encore plus rejetés.

Le livre n'a que peu de nuances. Clairement, son autrice ne comprend pas cette volonté de réduire la représentativité d'une culture à ceux qui en sont les héritiers. Elle est pourtant d'accord pour dire qu'il faut respecter cette culture, que certains excès sont malvenus... mais qu'il faut surtout l'ouvrir, au plus grand nombre, pour ne pas limiter la circulation des pensées.

C'est un ouvrage à charge, certes. Mais c'est surtout un ouvrage édifiant, qui nous ouvre les yeux sur les dérives de ce qui est déjà en train de se passer, à travers de nombreux exemples concrets et souvent affolants.

Un livre à lire pour réfléchir...
Lien : https://made-in-mel.blogspot..
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Génération offensée : De la police de la cultur..

Ça fait du bien de retrouver sa famille de pensée au travers de ce petit volume qui se lit très rapidement. Oui, on peut toujours se penser de gauche tout en refusant la surenchère victimaire en cours actuellement. Non, on n'a pas complètement perdu le fil, il y a encore des gens qui raccordent l'anti-racisme à l'universalisme. Mais pour combien de temps ?
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Génération offensée : De la police de la cultur..

Dans cet essai, Caroline Fourest décrit un mouvement qui a déjà conquis les Etats-Unis et semble également percer en France. Une tendance qui s’exprime à travers des concepts tels que « l’appropriation culturelle », les « safe spaces » ou les « sensitive readers ».



L’auteure développe, au travers d’exemples, les arguments qui lui font craindre un retour de l’assignation identitaire.



« Génération offensée » est un ouvrage qui aide à comprendre la nécessité de la prise de parole des victimes des dominations en tout genre mais surtout l’importance d’oeuvrer pour que le statut de victime soit transitoire et que la prise de parole aboutisse à autre chose. Et, pourquoi pas à ce droit à l’indifférence qui, contrairement au droit à la différence, ne renvoie pas à une norme mais à la possibilité d’être pleinement soi, sans être réduit à sa couleur de peau , son origine sociale ou ses préférences sexuelles.



A lire parmi des étudiants.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Le Livre de Poche a publié le 5 février un recueil collectif, "Nous sommes Charlie", réunissant autour de la liberté d'expression 60 écrivains classiques ou contemporains, de Dominique Fernandez à Voltaire, en passant par Bernard Pivot ou Caroline Fourest



L'intégralité des bénéfices sera reversée à Charlie Hebdo. L'ouvrage de 168 pages est vendu 5 euros. Il mêle des textes classiques fondamentaux à des contributions inédites d'auteurs contemporains écrites après le drame de Charlie Hebdo, précise l'éditeur.

Il m'a semblé important d'acheter ce titre. Car bien sur, le drame qui c'est déroulé le 07 janvier dernier a été un choc. Je me souviens de l'état de panique qui nous a saisi, mes collègues et moi à la bibliothèque. Il parait que les plus anciens d'entre nous se souviennent de se qu'il faisait le 11 septembre 2001. Personnellement, je vais me souvenir longtemps de ce que je faisait ce 07 janvier 2015 à l'heure de l'horreur.

Ce jour là, je travaillais et à l'ouverture de la bibliothèque j'assurai un poste de service public, au bureau des pleurs comme je le nomme. Avec un copain, nous avions décider de nous voir pour parler de notre association et faire un bilan de sa première année. je lui est demander de passer ce

matin là un peu tôt pour que nous puissions avoir un peu de temps car ma pause déjeuner était prévue à 11h30. Il est arrivé un heure plutôt et puis autour de 11h35 nous sommes sortie de la bibliothèque pour aller manger un bout. Et sur l'avenue nous avons vu foncer tout un tas de voitures, camions de police, voitures banalisées avec leur gyrophare sur le toit et tous, toutes sirènes hurlantes.

Ah oui, je vous ai pas dit, ma bibliothèque se trouve dans le 11 arrondissement, a un saut de puce des locaux de Charlie Hebdo. En voyant passer toutes ses véhicules de police (je n'en n'avais jamais vu autant l'un derrière l'autre), je me suis permis une petite plaisanterie. "Ils défilent... c'est carnaval ou quoi alors.. il manifeste..." Et puis le temps de dire ouf, ce sont des ambulances et voitures de pompier qui sont arrivées par une rue parallèle et descendant de la caserne du 20e. Alors là, on a compris que c'était grave, sans savoir ce qui se passer réellement. Puis très vite on a eu l'info et là ça a été l'effondrement. Et en début après midi, à nouveau en service public, on entendait régulièrement les sirènes des différents véhicules de secours et à chaque passage l'émotion se faisait plus lourde. Malheureusement le lendemain c'est dans l'autre sens que ces sirènes sont passées. Ces barbares venait de commettre une prise d'otage dans un magasin cacher, juste pour tuer du juif. L'horreur n'a donc pas de limite. Et puis il y a eu des moments bouleversants , quand ,comme un seul homme, nous nous sommes

rendu à deux pas sur la place de la République toute proche pour nous recueillir. Fermant la bibliothèque une heure plutôt et avec mes petits camarades nous avons été crier notre colère. Et puis il y a eu le 11 janvier et ce rassemblement gigantesque, comme j'en avais jamais vu. Il a y eu ce mouvement immense de solidarité, de militantisme et cet élan pour défendre la liberté d’expression, quelques valeurs républicaines au passage, les valeurs des lumières, la laïcité aussi et le droit au blasphème et la liberté tout court. Alors oui, il était important pour moi d'acheter et de lire ces textes. Vous savez que jamais, dans ma bibliothèque, je n'ai vu autant de lecteurs nous demander "Traité sur la tolérance" de Voltaire. Et puis il y a 2-3 polardeux qui ont participé à ce recueil, et ça, ça me fait plaisir. Et puis ces textes ou du moins certains résonnent en nous, on y trouve tous un petit quelque chose qui nous parle. Il y en a des recueillis, des militants, quelques fictionnels et même des irrévérencieux et bien d’autres encore, 60 cris pour défendre la tolérance, l’amour, la solidarité mais aussi pour l’éducation, le partage de celle-ci et là ça me parle. Oui, acheter ce titre est un acte militant, même s’il est facile et qu’il nous donne bonne conscience. Il faut que cet achat soit un  "acte militant" et que ça lecture poursuivre l’élan citoyen qui a fait que nous étions et que nous restons Charlie.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Pour moi, après la lecture ce cet opuscule, je me suis dis " tiens certains ont trouvé un bon moyen de faire facilement de l'argent sur le malheur" j'ai vraiment regretté d'avoir cédé à la tentation de l'acheter. J’espérais, vu les auteurs cités, lire des mots à mettre sur des maux. Raté pour la plupart des pages.
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Le génie de la laïcité



Dans son nouvel essai, Caroline Fourest, vigie sensible et indispensable, se penche avec ferveur sur un concept très français : la laïcité. Nous sommes l'un des rares pays au monde à avoir séparé l'église de l'état, avec la fameuse loi de 1905, renvoyant le religieux dans la sphère privée. C'est le socle sur lequel, depuis plus d'un siècle, repose notre République. Ce modèle original, source de bien d'incompréhensions de part des autres peuples qui nous observent comme des bêtes curieuses, n'arrivant pas à imaginer un état sans la participation de quelque dieu, continue de résister malgré les incessantes attaques venues de partout ( médias, politiques comme religieux) et les nombreuses interprétations que l'on nous sert insidieusement depuis la vague d'attentats ( creuset du racisme, de l'intolérance, de la haine, responsable de la radicalisation de quelques uns). L'essayiste va démonter tout cela point par point, clairement, sans haine, sans hargne, avec juste un esprit clairvoyant qui rassure.

Dès la première partie, on plonge tout de suite dans le vif du sujet : régler leur sort à tous les faux procès divers et variés, venus de toutes parts (et même de journaux du soir !), de propagandes hallucinantes, parfois expédiées par les pays spécialisés dans la fabrication de djihadistes mais aussi d'un peu partout dans le monde. En multipliant les exemples, en décryptant les discours biaisés ou simplistes, en prenant appui sur les systèmes alentours où le religieux passe avant l'état, avec pour résultat un racisme encore plus prégnant que chez nous ( cf les USA), elle démontre qu'en aucune façon la laïcité ne favorise le radicalisme pas plus qu'elle ne fait de la France un pays raciste. Elle règle son compte à tous ces "spécialistes divers" qui ont leur place attitrée dans nos médias et qui habillent le mot " laïcité" d'intentions fausses, avec un verbiage prompt à semer la confusion plutôt qu'à éclairer les esprits ( et avec une volonté prosélyte évidente).

Ensuite, Caroline Fourest se penche sur les différents modèles de société ou comment on mêle ou sépare (rarement) le religieux et du politique. Tableau édifiant pour moi si français et si bien pétri de laïcité, et même inquiétant quand on perçoit, comme en ce moment, la reconfessionnalisation des esprits, qui va étrangement de pair avec la montée des droites extrêmes et des régimes fascisants. Après une quantité d'exemples, il apparaît que le concept de notre République laïque ( l'état libre de toute emprise de la religion) souffre d'être trop abstrait et surtout plus exigeant en matière de culture générale que celui, plus lisible, des pays démocrates où les églises sont libres de toute emprise étatique. D'où pour Caroline Fourest une urgence d'expliquer cette spécificité française qui nous protège bien plus qu'on ne le pense.

L'effort pédagogique qui devra être lancé, ne peut faire l'impasse sur l'histoire de cette laïcité, terreau indispensable pour une bonne compréhension. Depuis Henri IV s'enchaîne la longue succession de guerres à la barbarie insoutenable que les religieux ont imposé à la France durant des centaines d'années. ( C'est fou ce qu'à cause des religieux on a ou a eu comme guerres ou conflits.). Le siècle des lumières et la révolution française ( avec Condorcet notamment) vont commencer à poser les premières pierres d'un édifice qui s'érigera finalement durant la IIIème République où des hommes politiques à fortes statures ont réussi, dans une adversité que l'on a un peu oubliée, à imposer leurs convictions fortes et modernes. ( Aujourd'hui, nos hommes politiques pourraient prendre modèle sur les fortes personnalités qu'étaient Jaurés, Ferry, Buisson ( Ferdinand, pas l'autre bien sûr !), Combes, Briand, qui n'ont pas eu peur de se battre pour des idées pas toujours populaires). Caroline Fourest rappelle la violence des débats, aussi bien à l'Assemblée Nationale que dans la presse, qui a précédé le vote de la loi de 1905. Depuis, en cent ans, la laïcité a subi quelques assauts ( Loi Debré, accords Lang-Cloupet, ...), quelques étrangetés ( le concordat Alsace-Lorraine) et un rajout, la loi égalitaire de 2004 concernant les signes religieux à l'Ecole Publique qui fut hélas le début d'un terrain de jeu polémique, révélant une fracture profonde de notre société et des débats sur lesquels la dernière partie de cet essai va se pencher. Fourmillant de détails, on voit apparaître le dangereux positionnement de certains journaux, des têtes pensantes universitaires bien moins ou franchement pas laïques malgré leur intitulé de chaire, qui fragilisent un peu plus chaque jour notre modèle. On essaie de nous promouvoir une laïcité plus ouverte, plus incluante.

La fin sur le blog
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Éloge du blasphème



« Les croyances des uns sont presque toujours les blasphèmes des autres »



Retour sur « l’affaire des caricatures » mais surtout sur les évènements de Charlie en janvier 2015, avec le rappel des réactions en direct,



- certaines bien hypocrites et visant à excuser la tuerie en culpabilisant les victimes,



Certains veulent « blesser les laïques en feignant de viser des racistes » et par là même, « trouver des excuses aux tueurs »



- d’autres plus sincères et mesurées, mais donnant des limites aux dessins satiriques.



Tout cela donne l’occasion à Caroline Fourest de défendre des positions fermes, voire intransigeantes, mais aussi de régler quelques comptes au passage.



Elle rappelle que le dessin satirique n’est pas une incitation à la haine comme peuvent l’être des graffitis injurieux ou des profanations de monuments symboliques. Il faut réfléchir sur l’intention et le contexte.



Caroline Fourest se pose aussi cette question incontournable : D’où vient l’appétit pour le djihad : « il fournit un sens et de l’adrénaline aux frustrés rêvant de voyager, de tirer à la kalachnikov et d’avoir des esclaves sexuelles. L’explication patriarcale paraît en tout cas bien plus valable que l’explication sociale ou culturelle ? »



A mon avis ce livre aidera chacun à se former son opinion, bien que le sujet ne soit pas épuisé par beaucoup d’arguments.



Qui connaît les violentes critiques adressées aux religions par les écrivains du XVIII e siècle ( d’Holbach, le curé Meslier, Voltaire) verra à quel point on est en recul avec l’autocensure « à l’anglo-saxonne » qui dissuade d’aborder des sujets décrétés tabous.

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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J'ai particulièrement apprécié les textes de Philippe Claudel et de Frédérique Deghelt.

D'Olivier Guez "Les dictateurs et les dogmatiques n'ont jamais toléré

le sourire du sceptique et la dérision du farceur".

Me reste à découvrir la suite.

A lire absolument.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Un mois après les événements du 7 janvier 2015, 60 écrivains nous rappellent la liberté d'expression et l'humour qui caractérise notre pays et qui doit rester les valeurs de notre pays. Ce livre est entrecoupé de multiples témoignages d'écrivains, de journalistes qui font part de leurs sentiments, qui seront communs à beaucoup d'autres, sur cet effroyable attentat qui a touché en tout 17 victimes.



On peut ne pas être d'accord avec tous ces avis, on peut se sentir choqué, révulsé, et tant mieux, car c'est ça le plus important : donner notre avis, notre ressenti, sans passer par la censure. Être libre d'exprimer nos valeurs, nos façons de penser sans être persécutés par des personnes qui se sentent outragés par nos dires et qui réagissent par des actes impardonnables.



Vous rencontrerez des témoignages d'auteurs de notre époque comme Maxime Chattam, Tatiana de Rosnay, Katerine Pancol, ou encore ceux des écrivains de l'époque des Lumières comme Voltaire ou Diderot qui ont insufflé à la France cette envie de ne pas se laisser dicter nos mots sans avoir combattus, s'éloigner davantage de toute religion qu'on pourrait prendre comme la seule vérité.



Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce recueil de témoignages qui fait l'éloge de la liberté, de la solidarité qu'on a pu apercevoir pendant cette marche constitué de plusieurs millions d'êtres humains, qui refusent la persécution et la peur. Ce livre n'est pas que pour les dessinateurs de Charlie Hebdo, mais rend aussi hommage à toutes les victimes qui ont perdu la vie à cause de cet événement tragique. Cette date restera dans les mémoires, une date qui nous montre à quel point le poids des mots est fort, plus fort que celui des armes, une date qui nous montre qu'il faut continuer à rire de tout et de soi-même, car quand on perd ce second degré, la vision du monde devient radicalement différente.
Lien : http://entournantlespages.bl..
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Après la terrible tragédie du 7 janvier un recueil de texte improvisé par une soixantaines d'auteurs qui font parler leur coeur, leurs émotions et nous livrent des textes sur la liberté d'expression, la tolérance, un petit livre a garder précieusement dans sa bibliothèque et à relire de tant en tant pour ne pas oublier que dans notre pays la liberté d'expression est notre plus grande richesse.
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Inna

Si Jeanne d'Arc vivait à notre époque, il y a fort à parier qu'elle aurait été Femen. Même détermination dans l'action, même courage, même charisme.





"Femen est le nom du nouveau féminisme. Nos seins nus sont nos armes. Notre mission est de protester. Notre Dieu est une femme."

Les Amazones se coupaient un sein pour ne pas être gênées quand elles tiraient à l'arc, les Femen se battent avec les leurs, bien que "femen" signifie "cuisse" en latin.



3 ennemies: l'industrie du sexe, les dictateurs et les religions.



Il est des combats qui ne se livrent pas par la parole et la concertation si on veut sinon les gagner du moins obliger la partie adverse à considérer que vous êtes un adversaire avec qui on peut négocier. Il y a des gens et des groupes qui ignorent le dialogue et le raisonnement rationnel, d'autres qui ne connaissent que le rapport de force. Contre ceux-çi le choc de la provocation, contre ceux-là l'opération commando qui va jeter un doute sur un pouvoir qui exprime sa lâcheté par la violence.



Inna Shevchenko, ukrainienne, jeune et belle, intellectuellement brillante, est une co- fondatrice de ce mouvement. Elle vient d'un pays conservateur où encore la religion dicte la morale, où, comme en Russie, la violence est un moyen politique, où les orientations sexuelles différentes ne sont pas admises. Poutine pourchasse les homosexuels, emprisonne et torture les personnes qui osent des opinions démocratiques. Il a même mis en place une instance qui juge et punit les déviants, tel le tribunal de l'Inquisition au XVème siècle.



Réfugiée en France, elle installe son QG, le Centre International des Femen, au Lavoir dans le quartier de la Goutte-d'Or à Paris d'où elle mène avec son groupe de filles tous les combats contre l'intégrisme religieux, contre les fanatiques de la famille traditionaliste, contre les Jeunesses Nationalistes et Civitas, contre la prostitution, surtout des filles de l’Est.



"Pour être Femen, il faut soit aimer son corps, soit être capable de l'oublier. Ce n'est pas le moindre défis dans un monde où l'enveloppe des femmes est si durement scrutée."



Inna se bat pour le Mariage pour Tous, pour la défense des droits des homosexuels, pour le droits des femmes de disposer de leur corps comme elle l'entendent, pour la défense de la démocratie partout où la liberté de conscience est menacée, en Russie en soutien au Pussy Riot, en Biélorussie, en Ukraine, en Tunisie, en Egypte, en France bien sûr etc.

Devrions-nous être outrés par ses seins nues qui sont les armes de son combat ? C'est oublier que la Marianne du tableau de Delacroix entraîne le peuple les seins libres tel le rostre d'un navire de l'Antiquité. Je n'ai jamais entendu que l'on s'est un jour insurgé contre notre tableau républicain.

Le sein nu, symbole d'émancipation dans l'Antiquité gréco-romaine ou bien expression de la beauté dans de nombreuses sociétés primitives ou par l'aristocratie à la Renaissance et ce jusqu'au XIXème siècle.

C'est à cause de la morale religieuse, surtout chrétienne et musulmane, que les femmes ont couvert leurs seins. Et les Femen se battent contre ce fanatisme qui permet à l'homme de soumettre, battre, lapider, violer et répudier sa femme en toute impunité.



Inna obtiendra l'asile politique en France et les lycéens pré-sélectionneront son effigie pour le nouveau timbre que choisira le président Hollande.



Jeanne d'Arc a été brûlée vive à Rouen. Le Lavoir des Femen a été incendié. Acte criminel ? L'enquête cours encore !



Caroline Fourest, journaliste, essayiste et réalisatrice, dont j'aime le combat et la justesse de la pensée, a écrit ce livre. Son action est déterminée et efficace. Tout en relatant l’histoire des Femen qu’elle couvre et encourage, elle nous confie avec une infinie délicatesse de propos son amour pour Inna.

Elle n'est pas toujours d'accord avec l'égérie des Femen qui ne comprend pas bien notre concept de laïcité qui permet en France de débattre et de critiquer de tout, qui autorise chacun à vivre selon ses croyances et ses convictions sans être inquiété.



En 1961, une photo de Paris-Match avait ébranlé ma sensibilité d'enfant et restera à jamais gravée dans mon esprit. Patrice Lumumba, le libérateur du Congo belge, vient d'être assassiné. Devant les photographes, sa veuve déchire ses vêtements exhibant ses seins. Des larmes coulent sur son visage. "Regardez, semblait-t'elle dire, je suis cette femme... "
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Frère Tariq

Caroline Fourest est surtout connue pour son livre « Tirs Croisés : la laïcité à l’épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman » paru chez Calmann-Lévy même si « Foi contre Choix : la droite religieuse et le mouvement pro-life aux Etats-Unis », chez Golias, est tout aussi remarquable.


Son dernier ouvrage « Frère Tariq, discours, stratégie et méthode de Tariq Ramadan », aux Editions Grasset, n’est pas un pamphlet mais une analyse froide, lucide et implacable de ce « phénomène Ramadan » qui, depuis le début des années 90, est responsable de la montée en puissance de l’Islamisme en Europe mais tout spécialement en France.


Je tiens à prévenir tous les laïcs sincères qui me lisent et qui ne se sont jamais penchés sur l’œuvre du petit-fils d’Hassan-Al-Banna - il y en a hélas ! beaucoup trop : l’analyse de Fourest est proprement terrifiante. Mais son indéniable qualité, le sérieux avec lequel elle a compulsé, écouté et visionné toutes les productions du prédicateur islamiste – c’est-à-dire non seulement les discours qu’il réserve au public occidental et aux musulmans européens progressistes mais aussi ceux qu’il adresse à ses sympathisants et aux Frères musulmans – la sobriété avec laquelle elle passe en revue et démonte point par point le double langage de « Frère Tariq » et des siens ne peuvent que parler en faveur de l’intégrité de sa démarche.


Fourest pousse même la rectitude morale jusqu’à ne pas passer sous silence le « roman familial » de Tariq Ramadan, fils de la fille préférée du père-fondateur des Frères musulmans, Wafa-al-Banna et du fondateur du Centre islamique de Genève, bien connu pour ses liens avec les plus grands groupes terroristes islamistes, Saïd Ramadan. Une enfance ballotée – Tariq et ses frères ont eu jusqu’à 6 nationalités, au gré des fuites de leurs parents devant les opposants aux Frères musulmans – où l’on voit le jeune garçon, élevé dans un lycée suisse, demander à prendre ses douches habillé à la fin des cours de gym parce qu’il n’est pas convenable que les autres élèves, non musulmans, le voient sans vêtements – et aussi parce qu’il n’est pas « coranique » d’exposer le corps humain au regard. (!!!)


Parler de Tariq Ramadan, c’est aussi analyser en long et en large la personnalité de son grand-père, Hassan-el-Banna, obscur petit paysan égyptien qui décida, au début du XXème siècle, de ramener les musulmans « colonisés » et « occidentalisés » à « la pureté de l’Islam. »


C’est sur ce programme que Tariq Ramadan, en digne « héritier » de Banna, se base depuis plus de quinze ans maintenant pour semer le trouble et le désordre en Europe et notamment en Suisse et en France.


C’est ce programme que tant d’intellectuels qui se positionnent plus à gauche qu’à droite font tout pour relayer dans des journaux comme « Le Monde » - devenu un peu plus méfiant cependant depuis la fameuse affaire du « moratoire sur la lapidation » - ou « Le Monde Diplomatique » - Alain Gresh, rédacteur en chef de celui-ci, est un grand ami de M. Ramadan, à tel point qu’il l’accompagne dans certains pays arabo-musulmans où leurs points de chute sont … les Frères musulmans. (On rappellera que Alain Gresh a passé les trois-quarts de son existence à nier la dérive totalitaire du PC soviétique. Désormais, il se veut un ardent défenseur du FIS avec des phrases de ce genre : « Avec le FIS, ce sera peut-être la dictature mais ça l’est déjà avec le gouvernement algérien actuel. » Belle mentalité, il faut en convenir !)


Quant à la Ligue des Droits de l’Homme, elle aussi est infiltrée grâce aux bons offices d’un Michel Tubiana … Et ce n'est pas tout : lisez et vous verrez bien.


En revanche, un Malek Boutih, lui, n’a jamais tendu la main à Ramadan. Français, musulman et socialiste, l’ancien Président de « SOS Racisme » a même eu le cran de répondre à Frère Tariq : « Monsieur Ramadan, pour moi, vous êtes un fasciste, vous ne valez pas mieux que Jean-Marie Le Pen. » Ce à quoi Frère Tariq, furibond, a eu cette réplique bushienne :


« Si l’on n'est pas avec moi, on est contre moi. »


Enfin, ce livre éclaire l’alliance tacite conclue entre les Intégristes musulmans et les intégristes chrétiens, tant catholiques que protestants, dans un seul but : assassiner la laïcité et mêler à nouveau la Religion et l’Etat. (Cf. à partir de la page 340). Oh ! bien sûr, si la chose devait arriver, ils recommenceraient à s'entre-égorger, évidemment ! Mais, en attendant, l’union fait la force. Les intégristes juifs étant trop impliqués dans le conflit israélo-palestinien, on ne s’étonnera pas de ne pas les voir été invités à se joindre à la fête.


En un mot comme en cent, après avoir lu « Frère Tariq , vous comprendrez pourquoi l’islamisme est assimilé par ceux qui le combattent à une forme de fascisme. D’accord, on le dit « vert » mais ne soyez pas naïfs : ce n’est pas l’espoir et la justice que pareil programme, s’il venait à se réaliser, apporterait à notre planète. Non, ce seraient la haine, le fanatisme religieux, la chasse aux homosexuels, aux femmes et aux opposants.


Ca ne vous rappelle rien ? … ;o)
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J’avais acheté ce livre en brocante il y a quelques années mais toujours pas lu.

J’ai donc fini par le sortir de la bibliothèque et lu.

On a là un recueil de 60 textes, plus ou moins longs pour la liberté d’expression.

Certains textes ont été écrit spécialement pour ce livre, dont les bénéfices ont étés reversé à Charlie Hebdo., d’autres sont des textes repris de journaux ou de livres déjà parus.

Si quelques textes m’ont plus remués , d’autres m’ont un peu laissé de marbre.

Souvent, ceux qui m’auront le plus touchés, sont les textes les plus courts qui ont résonnés un peu plus fort en moi.
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Éloge du blasphème

Actualité poignante et terriblement interpellantdans un style incisif comme un scalpel qui extirpe des chairs les éléments qui ont perturbé gravement l'équilibre d'un organisme.

Ce roman exige réflexions plurilaterales de prises de positions tant éthiques que relevant de religion





Vérités en deçà..erreur au delà

Comment des convictions tranchées arguant toutes de leur bon droit s'arrogent LE DROIT

jusqu'au droit de tout fouler au pied

Avec les conséquences de leurs réalités
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Génération offensée : De la police de la cultur..

Dans un énième essai de la frange intellectuelle des "on-ne-peut-plus-rien-dire", Caroline Fourest présente son analyse d’une génération qu’elle décrit comme "offensée". Un catalogue de polémiques plus ou moins intéressantes, dramatisées à grands renforts de phrases ponctuées par des points de suspension qui précèdent généralement un point d’exclamation effaré. Elle y décrit, avec la passion et la dévotion militante qu’on ne peut lui nier, le conflit entre sa vision antiracisme universaliste et l’antiracisme identitaire, les obsessions politiquement correctes importées des États-Unis, et la fameuse culture "woke".



Malgré une quantité d’exemples concrets et d’analyses sincères sur les capacités d’une certaine jeunesse à pouvoir s’exprimer librement sans craindre les foudres de la police de la pensée, cet essai donne rapidement l'impression de tourner en rond. Sont critiqués « les activistes professionnels (qui) semblent se jeter sur des causes sans intérêt, en gonflant la moindre polémique ». Mais cet essai, comme de nombreux de son genre, ressemble pourtant à une compilation stérile des tweets qui ont le plus choqués leurs auteurs. Si l’on peut regretter le manque de sérieux politique d’une frange de la jeunesse, peut-on lui mettre tout sur le dos sur la base d’opinions partagées sur les réseaux, espace où se mélangent leur humour, leur identité, leur désir d’appartenir à des groupes sociaux… ? Une grande partie de cet essai ressemble à une liste Buzzfeed des 30 tweets qui ont marqué la semaine.



La crainte formulée dans cet essai n'est pas sans fondement, mais l'analyse se perds dans des raccourcis parfois grotesques qui ont l'air d'avoir été creusés afin de servir le propos politique de gauche républicaine. Quel dommage de ne pas avoir réellement ouvert une porte de réflexion sur cette fameuse "cancel culture" : les nombreux exemples cités évoquent la terreur exercée par ces internautes qui se plaignent de tout, des dread-locks innapropriées au bahn-mi de mauvaise qualité d'une cantine. Cette "cancel culture", qui fait sans doute frissonner mais qui n'a quasiment jamais vraiment "annulé" qui que ce soit (Bill Cosby, célèbre acteur accusés de viols, vient de sortir de prison, par exemple), est parfois le seul cri d'espoir d'une part de personnes qui ne sait plus où s'exprimer.
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Génération offensée : De la police de la cultur..

Un livre où je découvre avec effarement la posture d'offensé et le délit d'appropriation culturelle.

Ainsi donc on ne devrait choisir un sujet d'expression ou de création que s'il nous concerne à titre personnel… autant confisquer aux acteurs le fondement même de leur métier : se mettre dans la peau de l'autre !

Un document intéressant et important,

sérieusement argumenté et pourtant facile d'accès,

où l'auteure déconstruit ces dynamiques de censure

et rappelle le droit de dire et de contredire,

et l'importance de tous les métissages : amoureux, culturels, religieux, artistiques…

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