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Critiques de Caroline de Mulder (140)
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Manger Bambi

Un roman qui expose la violence à travers les actes des personnages, adolescents et adultes, des situations sociales extrêmes, le langage d'une certaine jeunesse (whech, t'es dead, mon frère, t'es guedin, une tof...), des vies perdues d'avance.

Ce roman, ultra-réaliste a tendance à être répétitif dans la première partie à cause des discours dialogués des jeunes héroïnes. Mais on peut se dire aussi que la vacuité des conversations permet d'offrir au lecteur la place d'un spectateur impuissant face à une tragédie moderne. Car que faire face à une violence qui fait partie intégrante d'une certaine jeunesse, face à des filles vendues par leurs propres parents à des hommes amateurs de jeunes filles ? Aux sites internet permettant aux lycéennes et étudiantes de trouver des "mentors", de se prostituer ? Ce roman est un cri de haine, de vengeance dont l'héroïne, "Bambi" est une sorte d'Antigone de la zone qui finit par perdre pieds avec la réalité, incapable d'éprouver la gravité de ses actes. En cela, ce roman me rappelle le film de Bertrand Tavernier, L'Appât et le groupe de jeunes gens organisés en bande de voleurs assassins. Les parties narratives du roman sont de grandes qualités dans leur dépouillement et leur radicalité, un rythme qui évoque celui des jeunes filles toujours aux aguets, en action, saisissant toutes les occasions pour avoir l'impression d'être leur propre maître, de régner en caïds, de faire payer à autrui le prix de leur misère :



"Cette fois, Bambi s'est fait un profil de mère maquerelle, "Maman d'une jolie fille de seize ans, cherche compagnie masculine pour vie meilleure. Bonnes connaissances de l'anglais svp. Pas sérieux s'abstenir." Il faudrait pourtant qu'elle se tienne à carreau. S'écrase un peu après l'incident de ce soir. Elle ignore la fenêtre de discussion qui clignote plein feu et passe en revue des profils. Range dans ses favoris les plus prometteurs. Tout en envoyant un "flash" en coeur à un des hommes qui essaie d'engager un tchat, elle dit à Leïla : "Comme toujours ça mord bien, mais c'est jamais lui. Tiens regarde, c'est pas mal, un financier encore, Golden_boy, attends voir qu'est-ce qu'il écrit ; il demande si je peux envoyer une photo de ma fille, pour lui la famille c'est très important." Bambi se marre, "Excellent. Tu veux qu'on l'essaie, cet enfoiré ?".

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Manger Bambi

Bambi est une adolescente paumée, mère alcoolique, père absent, livrée à elle même elle s'organise avec deux autres camarades pour racketter des messieurs en quête de "chair fraîche" afin de leur soutirer de l'argent en les appâtant et les braquant pour leur soutirer argent, montres ou autres objets monnayables.

Panorama pessimiste d'une jeunesse délaissée et livrée à elle même.



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Manger Bambi

📌Au croisement exact de la littérature blanche et de la noire se trouve Manger Bambi, plongée onirique et fracassante dans la vie d’une gamine qui inspire autant la pitié que la tristesse.

Difficile de rendre avec justesse les émotions contradictoires que la plume grasse et précise de Caroline de Mulder fait naître. L’auteure a fait le choix d’utiliser le phrasé et le vocabulaire quivabien, si bien qu’au début, c’est un peu la plongée dans un langage étranger.



📌Et puis, jaillissant comme des puits de lumière dans le noir du monde, la vision du monde de Bambi vous étreint et vous fait presque honte de lire sa vie de loin.



📌Caroline de Mulder a su rendre avec justesse l’ambivalence de ces femmes enfants, ces petits chatons mignons qui se transforment en carnivores assoiffés de sang avant même le premier verre de champagne, cette désespérance de la misère, pas simplement la pauvreté, la misère sociale, intellectuelle, économique, culturelle, ces déclassés qu’on ne voyait pas, avant, avant que la téléréalité entrouvre la porte de leur cave et se mette à leur donner des espoirs, et, pire, nous rappelle qu’ils existent même quand on ferme les yeux et qu’on se bouche le nez.



📌Caroline de Mulder montre aussi comme personne, profs, flics, juges ou travailleurs sociaux (les soldats de première ligne qui se confrontent à cette misère que nous ignorons bien consciencieusement) ne sait vraiment appréhender cette réalité là, poignante, révoltante, écœurante.



📚Je choisis de le lire comme un cri d’amour pour une jeunesse abandonnée, paumée, vomie même, mais c’est aussi la transcription blanche d’un sous-monde bien noir.
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Manger Bambi

Un coup de poing de haine, de douleur, de vengeance. Quand la vie te détruit, tu peux détruire à ton tour. Hilda, aka Bambi l'a bien compris, elle, à qui la vie n'a fait aucun cadeau, va faire payer tous ceux qui pensent pouvoir profiter de la misère dans laquelle elle est née. La morale n'existe pas dans son monde, seul compte ce besoin de cracher sa rage, de protéger sa mère, de devenir le bourreau avant même d'être la victime. Ne plus jamais être la victime. Un roman écrit avec une plume brillante. Un roman qui démontre que les femmes ont de la violence en elle, autant que les hommes, peut-être même plus encore, la fragilité et la délicatesse sont un mythe que Caroline de Mulder et Bambi font tomber avec brio. J'ai adoré.
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Manger Bambi

Pour se venger de tous les sales types qui leur ont fait du mal – à elle et à sa mère –, Bambi, 16 ans, torture et escroque des sugar daddies obscènes rencontrés sur une application en ligne. Simultanément victime et bourreau, Bambi suscite compassion et rejet dans le même mouvement. Selon les scènes, Caroline de Mulder nous montre combien la violence de Bambi est légitime, qu’elle est la seule réponse possible dans sa situation, mais aussi combien Bambi est condamnée, consumée de manière irréversible par sa haine viscérale de l’autre. En creux, l’autrice questionne jusqu’à quel degré la vengeance des victimes est-elle moralement audible, sans pour autant fournir la moindre réponse toute faite. Maîtrisant parfaitement le langage de banlieue – les mots de Bambi sonnent juste, alors que c’est un terrain sur lequel bien des auteurs et autrices se sont cassé les dents –, glissant des références aux rappeurs Alkpote et KPoint, ne faisant jamais la moindre concession, Caroline de Mulder fait de Manger Bambi un roman noir puissant, et un parfait nouveau titre pour La Noire de Gallimard.
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Manger Bambi

Manger Bambi.

Quel titre étrange.

Bambi, dans notre imaginaire à toutes et tous, c’est le faon de Disney. Il est innocent, fragile, on lui enlève sa maman et il est obligé de se débrouiller tout seul.

Le Bambi de Caroline de Mulder c’est Hilda, alias Bambi, un faon de notre époque.

Bambi est une enfant, elle a tout juste seize ans. Son père est parti quand elle était petite et elle vit seule, la plupart du temps, avec sa mère et, parfois, un beau-père éphémère. Sa mère est alcoolique et émerge tout juste assez pour leur permettre de survivre. Alors Bambi se débrouille. Elle se débrouille avec la misère, avec sa haine et sa peur des hommes, avec Leïla et Louna, ses copines, avec l’école qu’elle fréquente peu, avec des arnaques et des agressions.

On pourrait les traiter de petites racailles, vu de loin. Mais l’auteure leur insuffle une part d’innocence qui révèle les victimes que sont ces gamines.

Elles sont victimes de la société qui n’a pas grand-chose à leur offrir d’autre que des foyers où on les entasse en attendant. Mais en attendant quoi ? Leur majorité pour que le prochain délit les mène tout droit à la case prison ?

Elles sont victimes des hommes qu’ils soient leur père, leur beau-père ou encore un pervers trouvé sur des sites de rencontres ou des hommes mûrs recherchent des enfants « contre bons soins ».

Elles sont victimes de harcèlement scolaire et finissent par se rassembler pour se venger à leur tour sur plus faible que soi.

Avec un superbe style adapté à Bambi, une écriture brute, directe, Caroline De Mulder dresse un portrait de jeune fille de nos cités, mais aussi celui d’une société incapable, impuissante et quasiment inexistante qui transforme des Bambi en méchantes des contes de fées ou qui les mange…

Ne serait-ce la fin qui, il faut quand même le dire, finit « en queue de poisson » et engendre un degré de frustration élevé, ce roman est un vrai petit bijou noir et révèle le talent d’une auteure à suivre de près (en espérant avoir quand même la suite de Manger Bambi).


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Nous les bêtes traquées

Marie, la narratrice, se sent traquée, traquée par Max, son amant ; Marie et Max, traqués par une obscure organisation : traqués, persécutés.

Marie entretient une relation follement amoureuse avec Max, brillant avocat. Elle accepte que son amant la fasse souffrir. Celui-ci lui offre une vie de luxe raffiné mais la tient, tant que faire se peut, de sa propre vie trop dangereuse pour elle selon lui. Elle se sent traquée par tout un environnement hostile. Elle, mais aussi Max, avec son garde-du-corps Ismaïlov qui passe aussi bien comme geôlier. Il y a aussi Gula, une femme forte d’un état de l’ex-union soviétique. Il y a Clanity, une organisation caritative obscure.

Le style de Caroline De Mulder est particulièrement original. Les signes de ponctualité sont parfois absents pour amener une densité au récit. Au récit linéaire de Marie, la narratrice, s’ajoute en caractère italique les réflexions d’autres intervenants. Cette variété d’écriture rend ce roman très original. Le peu de péripéties romanesques est masqué par l’originalité du style.

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Bye Bye Elvis

Il est très difficile de lire et chroniquer un roman qui a tout pour plaire mais qui au final ne convainc pas. Actes Sud est une maison d'édition que j'aime beaucoup tant pour ses thrillers à la renommée mondiale que pour ces romans. Malheureusement ce roman de la rentrée n'a pas fait parti - à mes yeux - de ces excellentes lectures.



Alors il faut savoir qu'il y a deux types de "je n'ai pas aimé" : le premier c'est le fait que le style, l'histoire n'étaient pas pour moi mais cela n'enlève rien à une certaine qualité, le second c'est le fait que ce livre m'a contrarié car je trouve qu'il est vraiment "mauvais". Bye Bye Elvis fait parti de la première catégorie : c'est un livre qui ne m'était pas destiné mais qui saura plaireje n'en doute pas car j'ai lu des critiques très positives.



Alors, pourquoi la magie n'a pas opéré ? Pour deux raisons : l'écriture et une partie du récit qui sont intimement liées. Deux récits s'entremêlent dans ce roman : d'une part l'histoire d'Elvis, bien écriture, intéressante tant pour l'intrigue que pour la culture du lecteur; de l'autre, l'histoire d'une veuve qui va s'occuper d'un vieil homme qui n'est pas sans rappeler le chanteur décédé et c'est dans cette partie du livre que je n'ai pas du tout réussi à accrocher.



L'écriture devient dès lors complexe, ambigüe, syntaxiquement incompréhensible même. Si le style paraît beau et original au début, il devient très vite épuisant à la fin et j'avais vraiment du mal à me rappeler le début de la phrase. Ainsi si l'écriture n'est plus fluide, si chaque page est une épreuve, j'avais vraiment hâte de passer au chapitre consacré à Elvis.



Après j'ai trouvé un vrai déséquilibre dans la qualité du récit : si la partie sur Elvis était vraiment plaisante, je n'ai pas été convaincu par celle sur les deux autres protagonistes : l'auteur cherchait à mettre une intrigue, lier les deux récits mais cela ne m'a pas pour autant emballé.



En définitive, un livre qui plaira à ceux qui cherchent une écriture recherchée et complexe, qui veulent en savoir plus sur ce chanteur de légende et qui sont très patients dans leur façon de lire ! Un livre qui a choisi un excellent sujet et qui aurait -selon mon opinion- dû se cantonner à la figure mythique d'Elvis.



Exceptionnellement je décide de ne pas noter car je ne dirai pas que ce livre mérite une mauvaise note comme j'ai pu en donner, je dirai juste qu'il ne m'était pas destiné...
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Ego tango

Caroline de Mulder est née à Gand, en 1976, elle enseigne à Namur et vit à Paris. Elle a gagné le prix Rossel en 2010. Elle vient de sortir un nouveau roman "Nous les bêtes traquées"



Une écriture qui surprend. Des phrases de 3 mots. Une ponctuation énergique, un style haché, des mots qui s'entrechoquent écho à la brutalité du tango. Cela déroute au départ, mais très vite ce style intrigue et attire à la fois et nous emmène petit à petit à la découverte du monde du tango.



Echo d'une passion pour la danse,la découverte du monde de la nuit, l'alcool, les drogues, l'amour , la rupture. Tout à coup, le livre prend l'allure d'un polar avec la disparition de Lou...



Ce livre nous permet de comprendre un peu plus la passion pour le tango, un univers très particulier à découvrir..


Lien : http://nathavh49.blogspot.be/
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La pouponnière d'Himmler

Ce roman m'a dérouté... L'idée de raconter le curieux programme Lebensborn d'amélioration de la race aryenne - obsession d'Hitler - étonnamment confié à Himmler et ses SS, plus enclins à distiller la mort qu'à cultiver la vie, est assurément une bonne trame de roman. La chose n'est pas si connue, et cet eugénisme forcené renvoie aux positions extrêmes de quelques contemporains voyant dans l'étranger une tâche sur leur blason. Et puis, à l'heure où les vainqueurs des conflits ont tous les droits, notamment de déflorer les filles chez l'adversaire vaincu, l'idée de confier les enfants nés de ces unions sans lendemain à des pouponnières censées faire germer ces rejetons de seigneurs en puissance a un côté tellement saugrenu que le récit promettait du piquant.



Point de cela dans le roman de Caroline de Mulder, une universitaire belge qui a étudié le sujet très sérieusement et nous fait le récit de bribes de moments de guerre, vécus par des femmes. Au niveau même de petits êtres vagissants dans leurs berceaux qui sont loin d'imaginer l'honneur suprême qui est le leur d'être issus de semences de conquérants. le récit, croqué dans des mots croustillants, très bien choisis, baigne dans des odeurs de nourrissons. Les maisons d'accueil, en particulier ce Heim bavarois ultime refuge en cette fin de guerre, sont de véritables oasis de sérénité et d'opulence, au milieu d'un conflit brutal et destructeur.



Au dehors, c'est la sauvagerie totale, avec Renée, jeune Française qui se fait tondre pour collaboration horizontale. Ou plus proche, avec Marek ce prisonnier Polonais, jardinier du Heim, qui se nourrit d'épluchures de patates pour survivre. Alors qu'Helga, infirmière du Heim reste imperturbable dans ses convictions d'oeuvrer au service du bien.



L'auteure nous fait passer de l'un à l'autre, en essayant de trouver un lien dans ces trois destins ballotés dans un conflit qui les dépasse. Elle y réussit plus ou moins, car la trame est si légère qu'elle retient difficilement l'attention, autrement que sous l'angle historique. En revanche, là où Caroline de Mulder réussit parfaitement son coup, c'est dans son style littéraire précis, puissant et percutant qui retranscrit la chute d'un rêve collectif au service du Reich millénaire. Ces pouponnières censées construire les vainqueurs de demain, et qui vont se résumer au final à créer des milliers de déracinés ayant perdu toutes trace de leur généalogie, voire même de leurs patronymes. Des milliers de berceaux sans parents qui embarrasseront les troupes Américaines sans doute davantage que les prisonniers de camp de concentration. Car contrairement aux premiers, les seconds savaient où rentrer chez eux....



Pour rester dans ce misérabilisme, l'auteur brode une fin improbable. Comme si la détresse psychologique était éminemment supérieure au fait de survivre à un conflit destructeur qui aura causé au monde les pires tourments. Sauf dans ces Heims coupés des horreurs de la guerre et de la faim et la douleur qui ont, partout ailleurs, fait leur travail de destruction...
Lien : https://calembredaines.fr
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La pouponnière d'Himmler

Renée, Helga et Marek. La première est une jeune adolescente française qui va accoucher d’un soldat allemand. La deuxième, une très jeune infirmière allemande qui se dévoue corps et âme pour le bien-être des futures mères et des bébés. Le dernier est un prisonnier polonais. Leur point commun ? Le heime Hochland.

D’une plume sobre mais percutante, comme un journal intime, l’auteure nous entraîne dans un autre enfer de la Seconde Guerre mondiale, peu connu. Celui des Lebensborn. Ces usines à bébés, cachées de tous, et dont Himmler espérait y faire éclore la future génération aryenne. Cette idéologie nazie abjecte d’une supériorité naturelle.

Caroline de Mulder décrit avec maestria cet endroit dédié à la vie mais qui est entouré par la mort. Ce roman, comme une piqûre de rappel d’un pan de notre histoire pas si lointain.

J’ai adoré, vraiment.
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La pouponnière d'Himmler

Dire que les lebeinsborn me fascinent est un euphémisme. Les usines à bébé aryens conformes représentent des mondes à part et des monstruosités. Ils ont généré souffrance et incompréhension autant pour les mères que pour les descendants. Ici, nous rencontrons une infirmière, une jeune française et un prisonnier. Leurs histoires vont se croiser et provoquer réflexions, colère et bonheur peut-être... L'auteure s'est appuyée sur une documentation riche et sérieuse. Bravo et merci à elle de s'être plongée dans l'une des nombreuses pages sombres du nazisme.
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La pouponnière d'Himmler

Voici un roman dont le résumé laissait déjà à supposer que le texte serait assez dense.

Je connaissais déjà Caroline de Mulder dont j’ai lu Manger Bambi en 2021. J’avais trouvé alors que l’autrice savait adapter son style à son personnage principal avec brio.

Dans La pouponnière d’Himmler il en est de même puisque le style se fait sobre pour parler de ces sortes de fabriques de nazzis dans lesquelles Himmler enfermait des épouses, des maitresses de « bons aryens » afin qu’elles procréent et mettent au monde des futurs soldats du Reich, parfaits selon les critères SS faisant alors office de standard pour la race la plus pure. L’armée allemande a subi de lourdes pertes, il faut reconstituer les rangs, sans compter le vœu d’un fou de « purifier » le sang aryen car « la religion du Reich, c’est le sang pur ».

Le roman commence alors que la guerre n’est plus très loin de s’achever, en 1944. 1944 c’est l’année peut-être la plus terrible : exécutions, début de l’épuration, tonte et humiliation des femmes ayant «été avec l’ennemi ». Renée est une très jeune fille, française, qui a eu le tort de tomber amoureuse d’un beau soldat allemand dont elle porte l’enfant. Lui est reparti au combat, elle est tondue, trainée dans une charrette pour être exhibée tel un monstre dans les rues de la ville. Elle s’enfuit et finit par arriver, munie d’une lettre de son amoureux, à la porte d’une pouponnière, en Bavière. Elle va alors raconter son séjour, sa grossesse au milieu de toutes ces femmes, de tous ces nouveau-nés, et les infirmières.

Parmi ces dernières, Helga, fervente admiratrice d’Himmler mais aussi une femme sensible à la détresse de certaines mamans quand leur enfant leur est enlevé car jugé impur du fait d’un problème de santé, entre autres. Helga tient un journal et découvre, petit à petit, le but ultime de ces pouponnières.

Et puis il y a Marek. Lui est un prisonnier, anicien déporté à Dachau, qui a rejoint le Service du Travail Obligatoire et dont l’une des tâches est de construire des extensions à cette maison où il n’a le droit d’en croiser aucune, une maison dont il ne s’approche que pour glaner quelques épluchures à manger.

Comme je le disais, le style est sobre, sans jamais sombre dans le glauque ni le pathos. C’est narré comme un récit, factuel, sans jugement envers Renée ou Helga. Bien sûr, il y a des passages plus durs que d’autres mais l’ensemble est merveilleusement bien écrit et les personnages sont (presque) tous d’une humanité qu’on a du mal à croire encore d’actualité de nos jours, avec leurs défauts, leur crédulité, leur ignorance aussi toute comme leur cruauté, leurs bassesses, leurs peurs, leur désespoir.


Lien : http://www.evadez-moi.com/20..
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Bye Bye Elvis

Comment expliquer la dichotomie que j’ai vécue en lisant ce livre ? Une biographie d’Elvis, sans concession, documentée, intéressante que j’ai lu avec plaisir. Puis vient, en alternance, le roman « ce vieux monsieur est-il Elvis toujours vivant auquel je n’ai pas adhéré. Ni le parti pris, ni l’écriture ne m’ont plu.

J’ai peine pour le finir
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Manger Bambi

Ne vous fiez pas au titre, vous êtes bien loin d’un conte de fée, ici Bambi n’a rien d’une petite fille protégée par sa mère des vilains prédateurs, bien au contraire.



Caroline De Mulder nous offre une histoire démoniaque où la violence des jeunes filles fait froid dans le dos, étant généralement promulguée par des hommes.



Dans un style très évocateur, assez trash, utilisant même l’argot de la jeunesse qu’il n’est pas toujours simple à comprendre mais qui colle parfaitement à la sauvagerie de ces gamines, ce roman noir nous plonge dans la vie de Bambi devenue elle même une prédatrice pour tenter d’effacer sa souffrance. Auprès d’une mère défaillante, un père absent, son univers est parti en live et sa survie ne tient plus qu’à un fil, un dérapage est si vite arrivé…



La série noire peut s’enorgueillir de toujours nous offrir de magnifiques plumes, où la noirceur rayonne dans toute sa splendeur.



Manger Bambi ne fait pas exception, bien au contraire, n’hésitez pas à le dévorer.



Chronique complète sur mon blog Dealerdeligne sur WordPress lien ci-dessous :
Lien : https://dealerdeligne.wordpr..
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Bye Bye Elvis

Étrange roman que ce "Bye bye Elvis ". Deux histoires parallèles, celle réel d'Elvis à laquelle se grefffe celle tout à fait imaginaire de John White un vieil américain excentrique vivant à Paris et dont Yvonne sa gouvernante/amie/confidente nous raconte la vie, Caroline de Mulder passant de la voix de l'un à celle de l'autre de chapitre en chapitre. Pas de suspense puisque la vie d'Elvis est connue même si Caroline de Mulder nous parle d'un Elvis et de ses démons médicamenteux et nous montre plus la star déchue au coeur de rocker broyé que l'idole des foules et que la vie de John , cousue de fil blanc , nous laisse entrevoir que peut être les deux hommes pourraient n'en former qu'un ..

Le style d'écriture de Caroline de Mulder est très parlé et son texte ne présente aucune de cohérence au niveau ponctuation par exemple . le texte est livré brut ,un peu comme la retranscription d'une conversation entendue au bar du bistro du coin. C'est superbe de réalisme et même ou peut être surtout parce que l'on connait d'avance la fin de l'histoire on est happé par le destin d'Yvonne , John ,Elvis et tous ceux qui ont croisé sa route .Un grand moment de lecture .

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Calcaire

Par strates successives, il se dépose dans ce roman une très étrange atmosphère. La langue est âpre, dure et puissante. Un peu cabossée aussi, comme le sont les personnages. On s'enfonce avec angoisse dans les profondeurs de ce récit car très vite les personnages sont devenus attachants, malgré leurs défauts, leurs troubles, leur incapacité à affronter le monde tel qu'il est.

Un texte court, dense et remarquable !
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Bye Bye Elvis

Avec ces deux héros qui ne se tiennent plus, Caroline de Mulder réussit un roman sur l'abandon, une œuvre d'une grande mélancolie qui nous murmure Love me tender à l'infini.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Ego tango

Un couple un peu paumé parcourt toute la ville pour danser le tango dans les boîtes spécialisées. Lorsqu'une danseuse disparaît, la jeune femme pense tout de suite que c'est son compagnon qui l'a tuée. Un livre où le tango est presque le décor de l'histoire et qui décrit la passion éprouvée par ce jeune couple pour cette danse. Un bon roman.
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Ego tango

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire , je pense qu'elle plaira surtout aux amateurs de Tango , bien sûr , mais aussi à tous les gens qui partagent une passion , qui se vit avec ses tripes , aux personnes qui aiment le monde de la nuit....

Enfin , j'ai été déçue par ce livre , car je n'ai pas aimé non plus le style.

Je suivrai néanmoins cette jeune écrivain dans ses prochaines publications pour ne pas me faire une opinion sur un seul livre.
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