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Critiques de Caryl Férey (1856)
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Zulu

A sa sortie ce titre a retenu mon attention. Zulu. Moi qui rêvait d'apprendre à parler zoulou. Mais la quatrième de couverture ne dévoilant aucun lien entre l'auteur et l'Afrique du Sud, j'ai passé mon chemin de peur d'être déçue. Puis Babelio et son opération Masse Critique ont débarqué. Ce livre était pour moi. Le voyage a été long mais le livre est arrivé jusqu'à moi. En trois jours la dernière page était tournée.



Commençons tout de suite par l'aspect négatif, ainsi je pourrais le noyer sous les louanges. Cette année j'ai étudié l'Afrikaans, enfin j'ai eu une initiation à l'Afrikaans et à l'Afrique du Sud. L'année dernière j'ai étudié l'histoire de l'Afrique du Sud avant l'Apartheid. Je n'ai jamais mis les pieds sur place, mais j'adore et j'en rêve.

Et j'ai eu l'impression en lisant Zulu que l'auteur avec fait la liste de toutes les infos indispensables à mettre sur la pays, son histoire, ses habitants. Un beau et long catalogage comprenant également le tourisme et la politique actuelle. Puis il a écrit son roman en distillant au fur et à mesure toutes ces infos. J'ai appris quelques trucs. Mais ce catalogage est pesant et redondant. J'ai même parfois eu l'impression qu'il entretenait des stéréotypes. L'impression également d'entendre mon prof d'Afrikaans expliquant exactement la même chose.

Du coup j'ai fait rapidement des recherches sur l'auteur et impossible de trouver des infos expliquant son lien avec l'Afrique du Sud. Est-il un simple touriste passionné ? De même pour les violences décrites. Toujours cette impression de listing, comme s'il ne fallait rien oublié des "savoir-faire" criminels sud-africains.



Voilà, ça c'est dit. D'un autre côté, pour finir sur cet aspect, j'ai beaucoup aimé les reprises historisques. Tout le monde ne sait pas ce qu'est un lagger, ni comment les boers sont arrivés là, ni le fait que tout le monde ne parle pas anglais. Le tout est amené discrètement, une explication utile sans être professorale.



Mais le point positif de ce roman tient à sa galerie de personnages, à leur passé, à leur complémentarité. Ils représentent l'Afrique du Sud mais aussi les hommes de façon générale. On les suit à tour de rôle, on s'inquiète pour l'un, pour l'autre, pour leur vie, leur femme, leurs enfants. On s'attache à leur passé, à leur vague à l'âme, à leurs espérances.

Et c'est en les suivant que l'auteur crée son suspens. Tandis qu'on abandonne Ali, seul avec une danseuse zoulou, on frémit avec Brian s'introduisant dans tel bâtiment. Et alors qu'il entend un bruit suspect, on se retrouve face à l'ordinateur de la gentille hackeuse. Alors on lit, on lit et on s'interroge. Aucun moyen de savoir ce que nous réserve la suite. On pense avoir compris un élement, enfin, quand brusquement...



Il y a aussi quelque chose dans l'écriture qui m'a séduite. Une certaine nostalgie, une certaine poésie. Une mouette qui surveille la scène, les vagues qui s'abattent, un couple de baleine... Au coeur de toute la violence de cette histoire, c'est comme un instant de calme, de répits, ou tout simplement un battement de coeur avant le prochain coup de feu. Ces passages, souvent isolées et courts, m'ont surpris. Un charme certain, quelque peu désuet et si éloigné du monde du polar. Mais attention, ce livre est violent, terriblement violent.



J'ai l'impression d'avoir encore plus à dire, mais brusquement je sèche. En tout cas je ne regrette pas un instant cette lecture, et je remercie Babelio de m'avoir offert la possibilité de découvrir ce livre.
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Zulu

Ali Neuman a connu les atrocités de l'ANC. Il est devenu flic après avoir connu l'horreur, l'indicible. Chef de la police criminelle, il doit résoudre une affaire de meurtre. Une jeune fille blanche est retrouvée morte atrocement mutilée. Crime raciste ? Drogue ? Sida ? Rien n'est jamais tout à fait simple ni évident dans ce pays et les vieilles croyances et déchirures jamais très loin.



La plume de Caryl Férey est sans concession, sans non-dits. Ce qu'il fallait pour aborder le sujet de l'Afrique du Sud, pays rongé par la violence, la corruption, les guerres fratricides et le sida. Âmes sensibles s'abstenir, les mots sont crus et les tortures minutieusement décrites, rien ne nous est épargné. Un très bon thriller, à l'intrigue bien ficelée qui ne s'essouffle jamais.



Bonne lecture !
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Zulu



Ouvrage reçu et chroniqué dans le cadre du programme Masse Critique - Mes remerciements aux éditions Gallimard ainsi qu'au staff de Babelio.



Afrique du Sud. Le récit commence par une scène cauchemardesque. Ali est enfant, il voit sa vie et sa famille massacrée par les vigilantes. Lui et sa mère sont les seuls rescapés.



Des années plus tard. Ali - le petit zoulou - a changé de nom. Loup blessé et solitaire, il dirige le département criminel de la police de Cape town. Il a monté une équipe avec des éléments un peu comme lui, à la fois forts et brisés, déterminés et brillants.



Un premier évènement se produit. Sa mère est agressée par Simon, un enfant des rues, fils d'une amie décédée. Sur L'insistance de sa mère, Ali va tenter de le retrouver. Parallèlement, le meurtre d'un jeune femme, fille d'un ancien champion de rugby, fait l'objet d'une enquête menée par Ali et son équipe.



Le fil se déroule. Trafic de drogue, camps de squatters, mais est-ce aussi simple? Non.



Au fur et à mesure de l'enquête, on entrevoit un entrelac d'intrigues politiques, militaires et stratégiques, des lobbies pétrochimiques, des expérimentations sur les enfants des rues, le tout sur fond historique tourmenté. On s'enfonce avec les différents héros dans les turpitudes ténébreuses d'une société desorientée. Et celà s'avèrera mortel.



J'ai beaucoup aimé l'ambiance très prenante de l'oeuvre et la narration efficace et très vivante du livre: l'angle de narration change d'un chapitre à l'autre: tantôt Ali, tantôt sa mère, puis ses équipiers, les criminels poursuivis ... Le contexte est convaincant, bien documenté. C'est typiquement le genre de roman qui se lit d'une traite tant vous êtes plongé dans le récit.



Mais il n'empêche que j'ai parfois été dérangée par des tournures d'écriture quelquefois un peu hasardeuses voire maladroites, ainsi que par l'impression que de temps à autres, il s'agissait d'une caricature de l'Afrique du sud, noircie à outrance.



Mais ZULU reste un bon thriller, donc, qui vous dépayse un maximum, et dont je vous conseille la lecture.
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Zulu

Caryl Férey, auteur français, situe son polar en Afrique du Sud, plus précisément à Cape Town. Il pourrait être lui-même sud africain tellement on s’y croirait : ses descriptions de la ville, du pays, des habitudes et de l’Histoire sonnent justes et apportent une atmosphère réaliste et intéressante au roman.





L’histoire elle-même est un polar à plusieurs entrées : le crime violent d’une jeune fille blanche de bonne famille qui n’avait pas une vie aussi rangée que sa famille le croyait, un trafic de drogue -très puissante et dangereuse- qui s’étend hors des quartiers « réservés » et enfin de jeunes voyous des gangs des townships. Tout cela avec des ramifications beaucoup plus étendues qui se dévoilent à mesure que le roman avance. On entre même dans le passé sombre de l’Afrique du Sud, des tortures et expérimentations. [...]




Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Le Poulpe : D'amour et dope fraîche

Décidément, les temps sont durs pour le Poulpe. Pas moyen de respirer, d'être tranquille deux minutes. Quand ce n'est pas lui qui traque les injustices dans les lignes des faits divers du Parisien au Pied de Porc à la Sainte Scolasse, ce sont les mystères qui viennent se mettre en travers de sa route. Enfin... de sa route. De sa ballade plutôt. Car le Poulpe est en convalescence, exilé à Font-Romeu où on le remet d'aplomb dans un centre de thalasso. Sciatique. Alors, histoire de prendre l'air, il se promène – avec des canettes de bière comme kit de survie, bien sûr – dans la montagne pyrénéenne. Et en lieu et place d'animaux, voici un grand black sprintant à travers sentiers et fourrés comme un malade, jusqu'à la chute fatale au fond d'un ravin. Un événement qu'aucun média, local ou national, ne se fait l'écho. Une affaire suffisamment louche pour que le Poulpe s'ébroue à nouveau et se remette à jouer de ses bras à rallonge.



Cheryl, sa partenaire, mène aussi une enquête de son côté. Une nouvelle, car si l'on se souvient bien, il fut une époque où elle avait son patronyme, rosé celui-là, sur la couverture.

Ici, suite à ses premières investigations devant l'amener à retrouver la piste de sa stagiaire disparue, elle finit à l'hôpital, après avoir été victime de la drogue du violeur. Et dans le style aventurière déterminée, la Cheryl, elle n'a rien à envier à son Poulpinet.



Que dire sinon que cette nouvelle aventure du célèbre céphalopode est réussie ? La double articulation autour de Gabriel Lecouvreur et de Chéryl, agrémentée par les lettres qu'ils s'adressent de leurs lieux de convalescence respectifs, contribuent à la rendre réjouissante, drôle et rythmée. Un mélange qui porte ses fruits et ravit le lecteur. Pour ne pas échapper à la règle, le Poulpe rue une fois de plus dans les brancards, n'ayant aucun scrupule à laisser son lot de civières dans son sillage. Cette fois, ce sont les enjeux du sport et ses dérives liées au dopage ainsi que la course aux résultats - à titre individuel ou dans l'intérêt de représentativité d'un pays sur la scène internationale - qui constituent le nœud de l'intrigue. Le tout est servi par des personnages hauts en couleurs - les jeunes filles venant en aide au Poulpe, le ministre des sports,Bernard Lapoutre, pour ne citer qu'eux -, mais aussi par des situations rocambolesques tout simplement hilarantes et une langue enjouée, inventive, aux jeux de mots savoureux.



Du Poulpe grand cru.
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Zulu

Voilà un petit moment déjà (un an!) que j'attendais d'être emballée par un polar et c'est enfin chose faite avec Zulu.

L'ambiance Sud-Africaine: un mélange explosif de violence des townships, de cohabitation difficile entre toutes les déclinaisons de couleurs de peau du noir/noir au blanc/blanc, de grands espaces sauvages, de riches cultures ancestrales, de carnage social (sida/pauvreté/injustices/corruption...) ....

Bref le cadre du livre est puissant et selon une amie qui a vécu là-bas très proche de la réalité.



J'ai mis une petite cinquantaine de page à rentrer dans le livre, et puis j'ai dévoré le reste comme une vorace!



L'intrigue est complexe mais pas compliquée. Les personnages hauts en couleurs (haha) portent chacun une marque particulièrement violente du désespoir ce qui les rend vulnérables et donc attachants.



C'est un thriller, un bon, dans un décor visuel, social et humain qui prend au bide d'autant plus quand on découvre que toute la trame de fond du livre, même le pire du pire, (la guerre souterraine et chimique contre les noirs) a réellement existé et que ses auteurs s'en sont sortis les doigts dans le nez.



C'est une dénonciation d'une réalité révoltante sous couvert d'un excellent roman noir dont on lira les 50 dernières pages en apnée.

Bref à conseiller. Sans aucun doute!
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Zulu

Quelle claque !

Difficile de parler de ce roman noir, si noir... J'aurais envie de vous parler de cette terrible violence qui se déverse sans prévenir, vous coupe le souffle au milieu d'une page et fait monter la nausée. Le sang, la cruauté, la torture, l'horreur, avec parfois au bout, la seule délivrance qui soit, la mort.

Mais ne vous arrêtez pas à cette description très réductrice de ce polar fantastique. Oui c'est dur, éprouvant, oui le lecteur n'est pas épargné, oui on assiste à l'indicible, et pourtant... comme c'est beau, fort, émouvant, remarquablement écrit, vivant....

J'aime qu'un livre me bouleverse, me bouscule dans mes habitudes, vienne me chercher au fond de mon fauteuil et de ma vie paisible, me fasse toucher du doigt un autre univers.

Zulu c'est tout cela en même temps, et bien plus encore. Zulu, c'est l'histoire d'un chef de la police criminelle noir qui veut croire à l'évolution des moeurs dans une Afrique du Sud post-apartheid. Malgré (ou peut-être à cause) des événements tragiques vécus dans l'enfance, Ali Neuman oeuvre aujourd'hui pour la défense d'autrui. Ses deux acolytes, Epkeen et Fletcher ne baignent pas dans le rose non plus... Le trio fait équipe pour le meilleur et pour le pire, enquête sur une sombre histoire de meurtres et de trafic de drogue. Les investigations vont les mener là où on ne s'y attend pas et les événements s'enchaînent à grande vitesse. Derrière cette intrigue superbement maîtrisée, le contexte historique et politique du continent africain et de l'Afrique du sud en particulier. Caryl Férey maîtrise parfaitement son sujet et sait allier fiction et réalité sans gêner l'évolution de l'histoire. Les deux fusionnent en parfaite harmonie pour offrir au lecteur un roman puissant, magistral. Je n'ai pas parlé de la psychologie des personnages qui est travaillée de façon admirable, à l'image du reste. Chaque personnage évolue avec son passé, parfois lourdement chargé ; les rapports ne sont pas toujours tendres mais tellement vrais. C'est la vie dans toute sa nudité, sans fioritures.



J'avais peur de ne pas aimer, peur de m'ennuyer, d'être gênée par l'aspect politique. J'avais tort, j'ai adoré.

Merci à Babelio (tout particulièrement à Guillaume qui n'a pas ménagé sa peine pour que l'ouvrage m'arrive enfin !) et à l'éditeur Gallimard pour cette formidable découverte.



Gallimard (collection Série noire) - 392 pages
Lien : http://oceanicus-in-folio.fr
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Zulu

La lecture de Haka, l’année dernière, m’a convaincue que ce ne serait pas le dernier roman de Caryl Férey que je lirai ! Voici donc ce deuxième essai, en Afrique du Sud après la Nouvelle-Zélande, et Ali Neuman y remplace Jack Fitzgerald dans la série des flics brillants mais rongés de l’intérieur… Il n’est pas seul d’ailleurs, ses deux collègues Brian et Dan ont aussi leurs lots de tourments qui les poussent à se jeter sans retenue dans une lutte contre la pire organisation criminelle d’Afrique du Sud. L’enquête sur une jeune file sauvagement assassinée les conduit à rechercher les trafiquants d’une drogue extrêmement dangereuse. Le récit est haletant, les évènements s’enchaînent, mais en même temps, l’explication documentaire est toujours présente pour nous éclairer sur l’après-Apartheid en Afrique du Sud. On sait que tout cela va mal se terminer, mais comment et quand ? Caryl Férey réussit toujours à nous cueillir là où on ne s’y attendait pas par des coups violents et qui laissent tremblant. Certaines scènes ne sont pas à lire le soir avant d’éteindre la lumière !

Avec la belle écriture qui est la marque de l’auteur, l’émotion qui pointe au détour d’une expression bien choisie, cela fait un très beau roman, très marquant, que seules les âmes sensibles éviteront peut-être de choisir.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Zulu

Un grand thriller sur fond d'Afrique du Sud Post-Apartheid à bout de souffle...Passionnant.




Lien : http://culturesurlezinc.over..
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Haka

Terminé hier soir ce thriller éthnologique... très, très sombre, touffu, de quoi s'y perdre. Dire que j'aime serait beaucoup, mais lecture intéressante, comme pour "Utu". Il est fort probable que j'essaierai de lire autre chose de cet auteur.
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Haka

Jack Fitzgerald, d'origine maori, est devenu policier à Auckland avec l'espoir de retrouver sa femme et sa fille, disparues mystérieusement. Secondé par une jeune criminologue tout aussi acharnée, ils sont envoyés sur une enquête difficile.



Des jeunes filles sont retrouvées tuées de façon rituel. Comment alors une enquête difficile pleine de chausse-trappe.







Vous avez lu "Zulu" ? Alors vous avez lu "Haka" : même flic paumé, même dénouement (ou presque).



Et en plus, je n'aime pas le style de l'auteur !




Lien : http://lescouassous.over-blo..
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Zulu

L'inspecteur Ali Neuman est en charge d'une enquête dans les beaux quartiers de Cape Town : la fille du célèbre entraîneur de rugby a été découverte dans un jardin public le crâne écrasé. Dans le même temps, sa mère se fait agresser par un petit cousin, Simon, dont Ali cherchera la trace au milieu des ghettos du Cape.

Aidé de ses deux accolites, l'inspecteur mène une enquête d'abord dans les beaux quartiers, mais très vite tous se retrouvent dans les coins sombres et mal-famés de la ville.

Ils n'ont pas à faire à de simples junkies, même s'ils le croient au début de l'enquête, mais à tout un réseau datant du temps de l'apartheid et reconstruit car très lucratif.

Deux personnes sur le trio y laisseront d'ailleurs la vie...



Un peu trop noir, un peu trop sanglant, des rapports humains trop compliqués, est-ce vraiment ça l'Afrique du Sud du XXIe siècle ?

Un peu déçue...


Lien : http://lescouassous.over-blo..
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Utu

D'origine maorie, Jack Fitzgerald s'était engagé dans la police suite aux disparitions inexpliquées de son épouse et de sa fille sur une île de Nouvelle-Zélande.

L'annonce de son suicide, après la mort d'un chaman indigène aux pratiques occultes effroyables, ne convainc pas son ancien bras droit.

Osborne, spécialiste de la question maorie, revient sur les traces de son ami et par la même occasion sur son propre passé.

Hana, celle qu'il appelle " ma femme " et qu'il connaît depuis l'enfance, croise de nouveau sa route. Les disparitions continuent.

Une réalité glaçante se dessine. Au pays du utu, la vengeance comme les gènes, se transmet dans le sang...



Utu a été récompensé en 2005 par le prix Michel Lebrun et par le prix Sang d'Encre avant de recevoir en 2006 le prix polar SNCF dans la catégorie roman français.



À noter que Utu est la suite, ou le prolongement, de Haka, bien que, selon les notes de l'auteur, les deux romans puissent se lire indépendamment



Plutôt pas en bon état Paul Osborne lorsqu'il émerge d'une nuit sans mémoire sur la plage de Bondi Beach, non loin de Sydney. Il rejoint tant bien que mal le meublé qu'il occupe dans un quartier plutôt mal famé pour découvrir que l'attend là une vieille connaissance : Gallaher, arrivé tout droit de Nouvelle-Zélande pour lui annoncer, d'une part, le suicide de son ex-collègue Fitzgerald après l'issue désastreuse d'une traque menée contre un tueur en série du côté d'Auckland et lui proposer, d'autre part, de reprendre du service afin d'éclairer cette affaire restée en suspens.



Osborne a été flic, le bras droit de Fitzgerald, mais voilà dix mois qu'il a remis son insigne et qu'il tente de s'oublier en Australie. Pour autant, il sait bien que son collègue et ami ne se serait jamais suicidé. C'est l'occasion de rentrer au pays...



Ambiance sombre et lourde ; on n'est pas au pays des enfants de chœur avec Caryl Férey.

Il nous présente d'emblée un personnage, Paul Osborne, dur, bourru, muré dans un silence dont on ne connait pas la cause ; un individu prisonnier d'une histoire qu'il traîne au fond de lui en solitaire, s'assommant à coup d'alcool et de drogues diverses et variées.

Un classique me direz vous, mais le propre de l'auteur est de rendre son narrateur, non pas sympathique, mais plutôt attirant. On a très vite envie de savoir ce qui se trame dans cet esprit torturé.



Alors les pièces du puzzle se mettent en place petit à petit, le présent se mêle au passé et la personnalité de Paul Osborne s'éclaire peu à peu lorsqu'on découvre par bribes, quelques facettes de son histoire personnelle :



Vous êtes mon père, insista Paul. Je voulais juste qu'on...

Te fatigue pas, coupa le maçon. Va bien falloir que tu te mettes ça dans le crane : j'ai pas besoin de fils.

Ses mots étaient des couteaux.

Désolé mon gars...



Mais si Osborne reprend du service, c'est aussi pour mener l'enquête, pas simplement pour se regarder le nombril, et Caryl Férey fait preuve d'une imagination fertile pour construire une intrigue sophistiquée qui, sans jamais faiblir, va nous faire approcher quelques pendants de l'histoire néo-zélandaise, celle des colons anglais comme celle des maoris.

Après les guerres, les spoliations, les tentatives de repentance et de réconciliation nationale, les affaires reprennent leur droit, le cynisme est à l'ordre du jour et la logique néolibérale, comme partout, sans entrave, trace sa voie. Sauf qu'au pays des longs nuages blancs, chez les maoris, peuple de culture guerrière, certains pratiquent encore l'art du utu, la vengeance.



Une galerie de personnages à l'épaisseur consistante entoure le non moins présent Paul Osborne, sorte d'illuminé, d'halluciné, fonctionnant à l'adrénaline tout autant qu'à d'autres substances. La tension est sans cesse palpable dans ce roman et Caryl Férey la maintient à niveau sans coup férir.



Il y a dans son écriture, sèche, comme des lambeaux de poésie sombre qui viennent, tels des éclairs, zébrer son texte, fulgurants.



Biographie de l'auteur

Caryl Férey, né en 1967, s'est imposé avec la publication de Haka et Utu, enquêtes consacrées aux Maoris de Nouvelle-Zélande, comme l'un des espoirs confirmés du thriller français.

*

Note :

Pour en savoir un peu plus, voir l'article précédent sur Caryl Férey.

*

Egalement :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Caryl_F%C3%A9rey

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http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article2079

*

http://www.polarnoir.fr/livre.php?livre=liv377
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Zulu

Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du KwaZulu pour échapper aux milices de l'Inkatha, en guerre contre l'ANC, alors clandestin. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu'elles lui ont fait... Aujourd'hui chef de la police criminelle de Cape Town, vitrine de l'Afrique du Sud, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs : la violence et le sida, dont le pays, première démocratie d'Afrique, bat tous les records.

Les choses s'enveniment lorsqu'on retrouve la fille d'un ancien champion du monde de rugby cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch. Une drogue à la composition inconnue semble être la cause du massacre. Neuman qui, suite à l'agression de sa mère, enquête en parallèle dans les townships, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur, sans savoir où ils mettent les pieds... Si l'apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l'ombre de la réconciliation nationale...
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Zulu

La fille d'un ancien champion du monde de rugby, Nicole Wiese, est retrouvée dans un parc, sauvagement assassinée. Ali Neuman, chef de la police de Cape Town, et accessoirement zoulou, enquête. Nous sommes en Afrique du Sud. Malgré la fin de l'apartheid, tout n'est pas rose dans ce pays, où la violence et le Sida font rage. On suspecte une drogue au cocktail étonnant, on guette les faits et gestes d'une danseuse tribale, on surveille les plages sur lesquelles des orphelins désoeuvrés jouent ou crèvent. Neuman, aidé de ses deux bras droits, Brian Epkeen et Dan Fletcher, vont remuer la boue des townships, des gangs, et découvrir des enjeux secrets, à leurs risques et périls.



Voilà un thriller bien sanglant, écrit sur un rythme saccadé, qui tient en haleine son lecteur et ne le laisse pas en paix.

Parmi quelques images apocalyptiques, j'ai pu apprécier les fausses pistes aménagées, les personnages secondaires fouillés (Claire, Zina, Maia, Ruby...), cette énigme qui s'amplifie et s'envenime. J'ai également souri aux trouvailles verbales de l'auteur, ces adjectifs incongrus, glissés ça et là, qui donnent de la couleur au récit, j'ai aimé l'audace de son écriture. Pourtant, il m'a été difficile d'adhérer complètement au récit tant la violence y tient une place importante. Malgré sa qualité, ce roman m'a peut-être un peu trop malmené, j'ai achevé ma lecture, fourbue, pas très certaine d'avoir envie de retenter le voyage, de sitôt.




Lien : http://antigonehc.canalblog...
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Zulu

Quel rythme dans ce thriller qu'on ne peut lâcher! Même les intrigues à prime abord secondaires finissent par rejoindre l'enquête principale et concourent à son aboutissement. Les personnages sont puissants, complexes et l'auteur cerne bien leurs doutes, leurs contradictions. Bref, un excellent roman policier... à ne pas conseiller aux âmes sensibles!
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