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Critiques de Cassie Dandridge Selleck (54)
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La couleur du silence

J'ai choisi ce petit roman reçu lors d'une masse critique privilégiée pour son résumé qui a attiré mon attention et pour sa superbe couverture qui résume à elle toute seule l'ambiance de l'histoire.



L'histoire est très simple, elle nous raconte l'histoire d'un homme accusé de meurtre, sans aucune preuve, sur la seule base de ses origines ethniques.

Le roman aborde les thèmes du racisme, de l'amitié, des préjugés, de la justice, des dilemmes moraux et soulève de nombreuses questions sur les valeurs et leurs implications morales.



*

Aidée de sa gouvernante noire, Blanche Lowery, mère célibataire de cinq enfants, Ora Lee Beckworth, sans enfant et veuve depuis un peu moins d'un an, mène une vie très confortable et agréable.

Lorsqu'Ora Lee engage, durant l'été 1976, Eldred Mims, un sans-abri afro-américain surnommé "Mr. Pecan" pour entretenir son jardin, la suspicion et le racisme prennent de l'ampleur jusqu'à ce que le fils du chef de la police, Skipper Kornegay, soit retrouvé assassiné près du camp où vit le vieil homme.

Eldred Mims est arrêté et accusé du meurtre.



Ora Lee connaît le meurtrier. Pourtant, elle va décider de se taire et même de mentir pour protéger ceux qu'elle aime.

« On a tous fait ce qu'on pensait être bien et maintenant il faut vivre avec. »



Aujourd'hui, vingt-cinq ans plus tard, à l'âge de 82 ans, la vieille dame souhaite alléger sa conscience avant de mourir, en révélant la vérité sur cette triste affaire.

En racontant son histoire, la narratrice brosse le portrait d'une petite ville de Floride où les tensions raciales, la discrimination ethnique, la méfiance et la suspicion font rage à la fin des années 1970.

Mais c'est surtout l'histoire d'une belle amitié avec Blanche et ses enfants, une histoire qui dépasse les préjugés liés à la couleur de la peau.



*

Le personnage d'Ora Lee est plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. Malgré ses défauts, sa voix est bienveillante, affectueuse, généreuse et digne de confiance.



Au fur et à mesure que l'histoire progresse, la narratrice évolue, se remet en question, posant un regard franc et honnête sur son attitude et ses décisions de l'époque. Elle acquiert une certaine lucidité, entrevoit les personnes différemment, au delà des apparences, non pas en fonction de la couleur de leur peau ou de leur position sociale.

Ainsi, en dévoilant les dessous de ce crime, Ora Lee apprend beaucoup sur elle-même. Blanche l'y a beaucoup aidée. Pourtant, malgré leur longue et solide amitié, beaucoup de choses resteront implicites entre les deux femmes, créant un tissu de secrets et de mensonges.

*

Confrontée à ses erreurs passées, la narratrice a pris conscience que chaque mensonge appelait à de nouveaux mensonges afin que le premier ne soit pas découvert. Et surtout, qu'il fallait en accepter les conséquences et y faire face.



« Un mensonge en appelle une ribambelle d'autres. Non seulement on doit le répéter jour après jour, mais on est obligé de l'embellir, si bien qu'on finit soi-même par perdre de vue la vérité. J'ai menti chaque jour, chaque heure, chaque instant, le remords se révélant aussi suffocant qu'une couverture de laine en plein été. »



*

Un autre thème est abordé, mais peut-être trop succinctement, c'est celui de la discrimination sexuelle et de la place des femmes dans la société américaine, cantonnées dans leur rôle de femme au foyer, de mère attentive, d'épouse dévouée et obéissante.



« J'avais eu une bonne vie et Walter m'avait gâtée d'un point de vue matériel. C'est juste que leurs questions me faisaient réfléchir au tour qu'aurait pris mon existence si je l'avais consacrée à mon propre épanouissement plutôt qu'à celui de l'homme que j'avais épousé. »



*

Cassie Dandridge Selleck a écrit une histoire intéressante, douce amère, les personnages sont attachants, mais j'avoue qu'en ce qui me concerne, ce récit manque de profondeur psychologique et émotionnelle.

Le dernier secret révélé dans les dernières pages, même s'il m'a surpris, ne m'a également pas convaincue et n'apporte rien à l'intrigue.

L'auteure a pris le parti de faire témoigner uniquement Ora Lee, une femme âgée qui n'a plus tous les détails en tête. J'aurais aimé entendre d'autres voix afin de varier et multiplier les points de vue, en particulier celles de Blanche et d'Eldred Mims, mais aussi celles de Skipper Kornegay, l'adolescent assassiné ou de Dovey Kincaid, la voisine, stéréotype de la femme étroite d'esprit, raciste et médisante.



*

Je referme ce petit roman avec une petite réserve et le sentiment d'être passée un peu à côté de ce roman. Bien entendu, ce n'est que mon point de vue, il n'engage que moi et je vous encourage à vous faire votre propre avis en lisant les autres commentaires et surtout en le lisant.



Je remercie infiniment toute l'équipe Babelio et les éditions Seuil qui m'ont permis de découvrir ce roman de la rentrée littéraire 2021. Merci pour votre confiance et j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop de mon honnêteté.

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La couleur du silence

J’avais envie de lire ce livre depuis un petit bout de temps.

À force d’en entendre parler certainement.

J’ai passé un agréable moment de lecture, mais sans plus.

Ce n’est pas un coup de cœur en tout cas.

C’est un bon feuilleton à l’américaine. Sans grande découverte.



Une histoire de secret, d’amitié et de racisme…



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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La couleur du silence

Les thèmes de la ségrégation et des aspects identitaires qui s’y rattachent sont de ceux qui me passionnent. Ils font partie de mes lectures de prédilection… en partie car je suis « ni l’un(e) ni l’autre » -comme le chante si bien Stromae !- et issue des communautés noires et blanches tout à la fois. Voilà pour le contexte de cette chronique.



C’est donc avec appétit que j’ai entamé cette confession d’Ora Lee, octogénaire blanche, sur un enchaînement de drames ayant touché et opposé les populations noires et blanches du sud de la Floride en 1976.

Ora Lee fut impliquée car les faits concernèrent Blanche, sa gouvernante, et Eddie, son jardinier, tous deux noirs.

Les préjugés raciaux entraîneront inéluctablement leur lot d’injustices.

La narratrice viendra, 25 ans après les faits, rétablir la vérité : qui a fait quoi, et pourquoi…



Nous entrons de plain pied dans un récit se présentant comme un journal intime, qui m’a fait penser à celui laissé par une proche parente. On se sent immédiatement happé, concerné, et le livre -assez court- se lit rapidement… Un peu trop vite à mon goût !



En effet, d’une part le style est un peu familier, non exempt de quelques facilités, ce qui convient certes à un journal, mais aurait gagné à être plus élaboré.



D’autre part, les personnages ne sont qu’esquissés, alors que chacun aurait pu faire l’objet d’une description et d’une analyse plus poussées. Il y avait matière à cela, car ils sont riches d’une histoire que le lecteur aimerait découvrir (le jardinier sans-abri Eddie en particulier, personnage complexe à peine effleuré, finalement). Pourquoi pas sous la forme d’un roman choral ? Même si je ne suis pas fan inconditionnelle de cette forme littéraire, il me semble que cette affaire s’y serait peut-être bien prêtée.



Ici, les actions et motivations ne sont du coup pas toujours très convaincantes, faute d’épaisseur psychologique.

Les sentiments unissant les protagonistes, notamment Ora Lee et Blanche, m’ont parus un peu superficiels, alors que la couverture nous parle de « femmes unies face au spectre de la ségrégation ». Je n’ai ressenti ni union forte, ni lutte commune, mais plutôt une forme de résignation de chacune, pour des motifs très différents, inhérents à leur couleur de peau et à leur position sociale.



La révélation finale, certes inattendue, est à la fois peu crédible et surtout étrange, dans la mesure où elle n’apporte aucun éclairage nouveau sur les rouages de l’intrigue, et tombe donc vraiment «à plat».



Finalement, j’ai apprécié cette lecture plaisante et attachante. Bon scénario et beaux personnages. Mais je n’en ai pas été vraiment touchée… contrairement à d’autres ouvrages sur ce sujet.

Le manque de profondeur ne m’a pas permis de m’immerger totalement dans l’histoire.



Je remercie chaleureusement l’opération Masse Critique Privilégiée Babelio et les Editions du Seuil de m’avoir permis de découvrir cet ouvrage en avant première.

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La couleur du silence

Je tiens à remercier Babelio et notamment Pierre Krause et bien évidemment les éditions du Seuil pour ce roman, à paraître le 07 octobre prochain. Il y a toujours un plaisir particulier à découvrir un peu avant l'heure un roman !

Étonnament, bien que j'aie quelques critiques à formuler, j'ai beaucoup à dire sur ce roman ! Je suis désolée pour tant de longueurs!



• ✏ Cassie Dandridge Selleck fait le choix narratif du journal intime, tenu par Miss Ora Lee Beckworth, dans lequel cette dernière expose, une vingtaine d'années après, des faits survenus durant l'été 1976.



1976, Sud de la Floride. Miss Ora est une dame blanche d'une cinquantaine d'années, dame du Sud, avec l'éducation et les manières de son époque mais dans un pays rongé par la ségrégation. Sur le ton de la confidence via son journal intime, Miss Ora tient à témoigner d'événements passés. Elle tient à livrer enfin une vérité dont elle serait seule détentrice:

"De tous les détails que je m'applique à vous livrer pour soulager ma conscience avant de mourir, certains resteront enfouis dans les mémoires de ceux qui étaient présents. (P.91)

On sent bien que Miss Ora porte une culpabilité qui la pousse à se confier avant de quitter cette vie : "Blanche avait raison. Un mensonge en appelle une ribambelle d'autres. Non seulement on doit le répéter jour après jour , mais on est obligé de l'embellir, si bien qu'on finit soi-même par perdre de vue la vérité. J'ai menti chaque jour , chaque heure , chaque instant , le remord se révélant aussi suffocant qu'une couverture en laine en plein été. De cette oppression constante , ni la fraîcheur d'un thé glacé ni le souffle tiède du ventilateur n'ont jamais pu me soulager. (P92)



En 1976, récemment veuve et depuis isolée socialement, sans enfant, ses principales relations sont celles entretenues avec sa domestique noire. Chaque famille blanche respectable adhère au Rotary Club et a sa domestique noire... Ironiquement, la bonne de Miss Ora se nomme Blanche ! Cette femme dure à la tâche, femme de peu de mots mais empreinte de sagesse et d'affection pour Miss Ora, élève seule ses enfants depuis le décès de son époux.



•✏ Le résumé contingente le sujet de ce roman au choix de Miss Ora d'engager un vieil homme afro-américain, M.Pecan, à son service, et aux événements tragiques survenus en cet été 1976, en établissant un lien de causalité direct. Or, une fois le livre lu et refermé, j'ai reconsulté ce résumé et n'ai pas trouvé qu'il reflétait réellement l'histoire qui m'avait été contée.

Bien sûr, il y a un contexte ségrégationniste et en effet, Miss Ora engage à son service M.Pecan, mais il ne constitue pas pour moi cet élément déclencheur annoncé dans le résumé.



•✏ À mon sens, il est surtout question de l'amitié entre deux femmes que la société voudrait considérer comme différentes, voire aux antipodes l'une de l'autre.

Ces deux héroïnes, veuves, touchées différemment, mais touchées malgré tout, par les épreuves de la vie, partagent une amitié qui ne dit pas son nom, dans une Amérique des années 70 où les relations interraciales ne peuvent qu'attirer les problèmes.



Une amitié se tisse pourtant entre elles :

- "Tu as une domestique remarquable"

- " C'est plutôt une amie, dis-je. Mon amie" (P.149)

Tout pourrait séparer ces deux femmes : l'une est noire dans une Amérique ségrégationniste, élevant seule ses cinq enfants, elle doit travailler pour subvenir aux besoins de sa famille, et on peut supposer que son instruction scolaire fut en lien avec sa condition de femme de couleur : mince.

L'autre est blanche, issue d'une famille aisée très insérée socialement, et a pu faire des études supérieures, mais du fait de son mariage, n'aura pas de carrière professionnelle car dans les mentalités de l'époque, une femme mariée de son rang ne travaille pas : elle s'occupe des besoins de son époux et organise la maisonnée et les invitations. Du fait de son statut d'épouse, sa façon de vivre était toute tracée. Malgré son souhait, elle n'a pas pu avoir d'enfant et s'investit dans les œuvres caritatives de sa communauté.

Elles ne vont même pas dans la même église, puisque n'appartenant pas à la même communauté, et empilent les dissemblances, mais ont pourtant un point commun qui, de façon informelle, va constituer le terreau de leur lien:

elles sont relayées inexorablement au second rang.

Peu importe leur couleur de peau, leur instruction, leur éducation ou leur statut social : elles sont femmes. Avec bien sûr cette différence fondamentale qu'une femme blanche a bien moins de risque de se faire agresser sexuellement, ce qui, dans le cas d'une femme de couleur n'est même pas considéré comme réprésensible...

Et puis, à leur façon, elles mènent chacune un combat ardu.



• ✏ D'autre part, ce qui m'a le plus marquée, c'est l'attitude de Miss Ora, pleine de bonne volonté, mais si maladroite... car s'il est sage de commencer à se changer soi-même pour initier un changement global des mentalités, il est judicieux de réfléchir à la portée de ses actes.



En effet, Miss Ora en souhaitant aider aura concouru à aggraver une situation déjà délicate. Elle tente alors d'atténuer son sentiment de culpabilité en choyant la famille de Blanche mais, finalement en tentant de se racheter une conscience, n'aggrave t-elle pas encore un peu plus les tensions ?

Tout comme, en n'écoutant que son bon coeur et en ne considérant pas les règles qui régissent la société à cette époque, Miss Ora n'envenime t-elle pas la situation ? "Et puis l'expérience m'avait appris combien mon intervention intempestive pouvait entraîner des conséquences désastreuses." (P.198)



La ségrégation est un tel fléau grignotant les mentalités et enfermant chacun dans un rôle prédéterminé selon sa couleur, qu'un individu seul face à ce phénomène, même s'il croit bien faire, jette un pavé dans la mare à chacune de ses actions qu'il pense pourtant généreuse. Et les pavés jetés dans les mares ne peuvent que créer du remou. Ce récit dépeint avec une fatalité douloureuse un pays clivé : "Et puis, dans cette ville, les gens croient qu'à ce qu'ils veulent bien croire. Les Blancs d'un côté, les Noirs de l'autre, y'aura jamais de terrain commun." (P.183)



😢 J'ai été émue par la métamorphose de Miss Ora, papillon trop longtemps maintenu en chrysalide par son rôle d'épouse, corsetée dans une société très hiérarchisée par les appartenances à des communautés, elles-mêmes catégorisés par des adhésions à des clubs ou organismes ("Club des femmes junior", "Chaîne de prières des Femmes baptistes"...). Malgré son côté moralisateur et bon samaritain à outrance, cette femme est touchante et elle incarne ce paradoxe de vouloir changer un système injuste sans s'apercevoir qu'elle est elle-même imprégnée de préjugés: comme il est difficile de faire accepter aux autres de nouvelles représentations quand on ne sait pas s'émanciper soi-même des schémas de pensée dans lesquels on a été "moulé" de longues années durant. Toute généreuse et humaniste que se voudrait Miss Ora, elle continue dans le rôle du bon samaritain, à se pencher vers les plus humbles avec l'attitude des "bons maîtres":

"Je voulais bien faire. Ses blouses, je les lui fournissais en sus de ses gages. Je les voulais faciles à laver. Je voulais lui éviter de tâcher ses propres vêtements avec des giclures d'eau de Javel ou en faisant la cuisine. Ce n'était pas mon intention de la maintenir à sa place, pourtant c'est ce que je faisais. (P.199)

L'auteur souligne judicieusement les préjugés et les représentations qui ont la vie dure et l'épisode des sablés de Noël est très éclairant: pour Ora, le sablé représentant le père Noël est blanc, or les enfants de sa domestique sont choqués car pour eux, le Père Noël est forcément noir ! D'un détail anodin, on peut mesurer la fracture des cultures de deux communautés vivant côte à côte !

Miss Ora le réalise à l'occasion d'une rare virée dans la "partie noire" de la ville: "Nous descendîmes Pine Street, la rue principale du quartier noir. Alors que j'avais passé ma vie à Mayville, je n'étais jamais passé dans ce coin plein de petites maisons colorées où les chiens et les poules circulaient librement dans les jardins et sous les porches." (P.174)



• ✏ Si dans l'ensemble, le récit se lit facilement et avec plaisir, quelques aspects m'ont décontenancée ou déçue:



• 😞 Le récit souffre d'un manque de profondeur. La narratrice nous confie ses états d'âme, mais, le tout reste en surface, dressant un triste état des lieux sociétal. Étonnamment, la lutte pour les droits civiques ("Civil Rights Act" de 1968) n'est pas évoquée, si bien que, si la narratrice ne précisait pas d'elle-même la date à laquelle se déroule ses souvenirs (1976), on pourrait facilement se croire dans les années 50...



• 😞 Si elle n'est pas avare de descriptions sur sa propre vie, les autres protagonistes me semblent "survolés". Bien sûr, le récit à la première personne propre au journal intime explique en partie ce résultat mais j'ai surtout eu la sensation que l'auteur n'avait pas su prendre le temps de développer tous ses personnages, de leur donner chair. Ils m'ont semblé être maintenus à l'état d'ébauche à finaliser...

Et je me sens mal à l'aise face à une héroïne qui prend conscience des rouages d'une société injuste, qui s'insurge contre une suprématie raciale, qui tente de rétablir à son niveau les inégalités et abus dont elle est témoin, ... et pourtant paradoxalement, qui se retrouve au centre de la narration, sujet suprême, quasi majestueux, qui en "personnage - pivot" orchestre les interventions des personnages fatalement secondaires. C'est une structure narrative qui me semble desservir le propos pourtant louable.



•😞 Des lourdeurs dans la formulation des phrases menant parfois à mon incompréhension du texte: "il se tourna vers nous comme s'il avait du mal à accomoder". (P.175) À accomoder quoi ? Sa vue j'imagine... Ce genre de tournure de phrase me laisse supposer un problème de traduction.



• 😞 Un rebondissement intervient à la fin du récit, qui pour moi est facultatif voire totalement inutile. Il vient surcharger cette histoire, comme si, l'auteur s'apercevant qu'elle aurait pu tout de même étoffer un peu plus un de ses personnages, lui en "rajoute une couche" avant de fermer le dossier ... Il y a quelques maladresses narratives qui nuisent à la cohérence du récit.



•✏ Indéniablement le point fort de ce roman réside dans cette ambiance surannée du Sud, tout à fait typique avec cette atmosphère des petites villes sudistes où tout le monde se connaît, a grandi ensemble, et où la vie semble s'écouler paisiblement. C'est sûrement là le paradoxe le plus intéressant de ce roman, car l'auteur parvient à tisser cette toile d'image saturées de tons lumineux chauds, pendant que la trame sociale du récit est cousue d'injustices et des souffrances qui en découlent.

Dans ce contexte on peut alors penser aux films "La couleur des sentiments", "Loin du Paradis" et "Miss Daisy et son chauffeur". Car force est de reconnaître que ce roman a un fort pouvoir de suggestion visuelle. C'est instinctivement que se sont imposées à moi les images de ces films, cette ambiance désuète, aux tons chauds saturés, comme ces lumières de soirées d'été. Le fauteuil à bascule sous le porche de ces maisons en bois typiquement américaines, les grands verres de thé glacé, les juges chaussés de bottes en crocodile, les socquettes blanches à dentelle des fillettes noires, les vendeuses des magasins en ville promptes à jauger une cliente noire comme une potentielle voleuse... D'autant plus que le traitement de l'histoire (avec ses retours dans le passé, énoncés par une vieille dame) rapproche ce récit de "Beignets de tomates vertes"!

J'ai d'ailleurs appris qu'il y aurait en effet une adaptation cinématographique !



•✏ Cassie Dandridge Selleck est très concernée par le problème de la ségrégation et son ouvrage concourt à le dénoncer. J'ai apprécié la pertinence de certains exemples très concrets comme la situation des jeunes lycéens noirs qui réussissent brillamment leurs examens mais qui, faute de moyens, ne poursuivent pas d'études supérieures, d'autant plus que les conseillers scolaires ne les poussent à aucun moment à se renseigner pour l'obtention de bourse.

1976 - 2021: un thème majeur du 20ème siècle, toujours tristement d'actualité au 21ème, bien qu'il y ait eu des avancées.

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La couleur du silence

J'ai découvert ce livre à l'occasion d'une Masse Critique privilégiée, et je dois bien dire que le résumé m'avait plutôt intéressée. Je m'attendais à un texte bouleversant dénonçant la ségrégation dans le sud des Etats-Unis dans les années 1970.

Alors oui, le thème est bien abordé et le fait est que j'ai dévoré le livre en 2 jours, mais j'ai trouvé cela un peu trop "enrobé de sucre" et prévisible. Ainsi le personnage principal, Ora Lee Beckworth est pétrie de bonnes intentions et même à la limite de la caricature - ce qui ne nous empêche pas de nous attacher à elle-.

J'aurais sans doute aimé plus de détails sur la vie de Blanche et d'Eddie sur leur enfance et ce qui les avait conduit à travailler pour Miz Ora pour l'une et à se retrouver à dans la rue pour l'autre.

Pour conclure, je dirai que ce fut une lecture agréable et rapide mais dont le sujet principal aurait mérité d'être un peu plus approfondi.

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La couleur du silence

Cette jolie couverture en dit long sur les thèmes forts du roman : ségrégation aux États-Unis,  solidarité féminine au delà des préjugés, silence et mensonges pour lutter contre la ségrégation, droits impossibles à faire valoir dans une ville ségrégationniste.

La vieille dame qui porte la robe vert émeraude s'appelle Miss Ora Beckworth. C'est une veuve respectable, dévouée et engagée dans les associations caritatives de sa ville. Elle vit à Mayville, sud de la Floride, et passe le plus clair de son temps à basculer un rocking-chair sur sa terrasse. Elle éprouve une profonde sympathie pour sa fidèle domestique afro-américaine, Blanche, veuve elle-aussi, et chargée d'élever seule 5 enfants. Cette confiance va se muer en véritable amitié lorsqu'elles devront étouffer une affaire pour protéger Grâce, victime d'un drame ségrégationniste...Et un mensonge en amenant un autre, bientôt se trouve pris au piège du silence la victime idéale : Eldred Mims, dit Mister Pecan, le sans-abri noir alcoolique, doux et travailleur que Mme Beckworth a engagé pour lutter contre les préjugés et soutenir les fragiles. Ce roman constitue la confession du secret qui unit Miss Ora et Blanche depuis la découverte du meurtre du fils du shérif.

C'est un roman intéressant à lire, la plume de l'auteur est fluide mais j'aurais aimé davantage d'émotions et des personnages plus profonds. C'est un peu trop en demi-teinte pour moi. Je me suis attachée à Mister Pécan dont l'abnégation est exceptionnelle, elle montre à quel point il est difficile de lutter contre une société pleine de préjugés.



Je remercie vivement les éditions du Seuil qui m'ont fait profiter de cette belle lecture par le biais de masse critique.
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La couleur du silence

"Je peux changer de tenue, Miz Ora, mais pas de couleur. Les gens croient ce qu'ils veulent."



Avec cette lecture, vous ferez un bond en arrière, dans le sud de l'Amérique des années 70, où, malgré les lois civiques, les mentalités sont encore marquées de préjugés racistes et de tendances ségrégationnistes.



Ora Lee Beckworth, la narratrice, nous raconte l'histoire d'un fait tragique qui a marqué et changé sa vie en 1976.



Cet été là, elle a alors la cinquantaine, elle est veuve, sans enfants, et mène une vie tranquille et très confortable. Son défunt mari a veillé à ce qu'elle ne manque de rien. Elle vit dans sa maison, entourée de Blanche, sa gouvernante, une maman noire de cinq enfants. Depuis peu elle a aussi embauché le vieux Eldred Mims comme jardinier. Eddie est un pauvre vagabond, lui aussi afro-américain qui, s'il attise suspicion et méfiance des habitants, se révèle être un homme adorable, surtout avec les filles de Blanche. Et qu'importe les bouches venimeuses, dont celle de sa voisine, Ora Lee n'en a cure!



Mais survient un horrible événement qui touche Blanche et sa famille. Et plus précisément Grace, l'une des petites filles de la gouvernante. Ora Lee n'aura de cesse d'essayer de faire au mieux pour accompagner la famille et cacher ce qui ne doit pas être dit. Du lourd secret qui va unir les deux femmes, va naître une série de conséquences tragiques.

Car le fils du shérif est retrouvé mort assassiné non loin du lieu où vit le vieux Eddie. Aussitôt présumé coupable, il est arrêté et accusé du meurtre.



Mais Ora Lee est la seule à savoir ce qui s'est passé cette terrible nuit et à connaître le coupable. Elle va vivre 25 années durant avec un oppressant mensonge. Avec quelles conséquences sur la vie de chacun?



Dans cette histoire il est question de préjugés raciaux, mais aussi d'amitié qui ne dit pas vraiment son nom, d'affection, de prise de conscience sur des actes, des mensonges, et leurs conséquences. Ora Lee est un personnage à qui l'on pardonne volontiers ses maladresses car elle fait du mieux qu'elle peut, avec beaucoup de coeur et de grande - très grande ! - générosité.

Blanche quant à elle, est une femme très digne malgré la douleur des épreuves et sa résignation quant à sa condition de femme noire dans une société raciste.

Eldred Mims, personnage clé, homme brisé, est touchant mais un peu trop survolé pour moi.



L' ambiance des années 70 est réaliste, et on pourrait presque voir défiler les images en technicolor devant nos yeux. J'ai d'ailleurs hâte de voir l'adaptation cinématographique...



En bref, c'est un roman court, doux amer, aux personnages attachants. Récit qui  aurait mérité selon moi quelques approfondissements sur certains points ou certains personnages.

Il m'en aura rappelé d'autres, que jai particulièrement aimé, comme le classique et magnifique Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee ou La couleur des sentiments de Stockett.



J'ai passé un bon moment de lecture, et je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour m'avoir permis de découvrir ce roman !

Et petit coup de coeur pour cette jolie couverture, très représentative de l'histoire.
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La couleur du silence

• « La couleur du silence » de Cassie Dandridge Selleck, publié aux éditions Seuil .



• Ce roman m'a été offert à l'occasion d'un programme Masse Critique 2021 privilégié. Je profite donc de l'occasion pour remercier encore une fois Babelio pour ce programme, mais également les éditions Seuil pour le don, en échange d'une critique, de ce roman.



• Je m'étais fais une autre idée de ce roman avant d'en entamer sa lecture. Certes, la thématique principale est bien celle à laquelle je m'attendais, mais pas sous cette forme, ce qui pour une bonne partie du roman est pour le mieux, mais parfois moins accrocheur.



• Le point qui m'a charmé le plus dans ce livre, est son ambiance douce amère, bercée de nonchalance dans un malheur perpétuel. La lecture de ce roman m'a rappelé des films comme La Ligne Verte, Les Évadés ou encore Tom Sawyer, qui se passait également dans une époque passée qui pouvait nous rendre nostalgique mais qui était aussi bien sombre dans leur histoire, avec des sujets qui malheureusement sont encore d'actualités de nos jours... Un roman qui m'a fait repartir dans mon enfance dans sa grande majorité, mais qui plus s'avançait, moins me transportait et me ramenait doucement vers la réalité.



• Je n'ai pas eu du mal à terminer cet ouvrage, loin de là ! Néanmoins, je dois reconnaître que vers sa finalité, j'étais de moins en moins emballé, cela venant surtout du fait que les révélations finales du roman m'ont moyennement convaincu. J'ai trouver que c'était un peu sorti de nul-part pour certaines, quand d'autres en sont presque trop faciles... Je m'attendais à mieux à ce niveau. On retrouve toujours cette ambiance douce-amère que l'on pouvait retrouver dans le livre, mais selon moi bien moins dosée.



• Les personnages sont très accrocheur, notamment ce bon vieux Eddie Mims, aka M. Pécan, qui apporte une véritable chaleur dans toutes les lignes où il apparaît. Un personnage terriblement attendrissant, du début à la fin, et que l'on aurait presque aimer en savoir un peu plus pour justifier cette fin que je qualifie de facile. La petite Grace est le deuxième personnage que j'ai préférer le plus, son histoire est un énorme crève-cœur, on arrive parfaitement à comprendre la jeune enfant qui est pourtant assez peu mise en avant pour sa personnalité ce qui est grandement dommageable selon moi. Creuser un peu plus le personnage pour mettre légèrement de côté la narratrice ne serait-ce que pour un chapitre n'aurait clairement pas fait de mal. Car oui, la narratrice n'est pas le personnage le plus intéressant du roman. Malgré la tentative de l'autrice de nous partager le point de vue d'une dame blanche à l'âge avancée dans cette période ségrégationniste, ce qui est plutôt réussi avouons-le, la personnalité du personnage nous conduit rapidement à des raccourcis simple et exclu certains point de l'intrigue au potentiel intéressant. Blanche, l'amie et employée de Miss Ora Lee, est quant à elle quasiment inexistante dans sa personnalité, et ne sert qu'a appuyer les idées de l'autrice, sans jamais réussir à se démarquer. Pour dire, certains personnage mineurs, comme la tendre secrétaire du juge, parviennent mieux à briller que celle-ci...



• Bien que le roman soit pavé dé qualités, il n'en reste pas moins des défauts, qui entachent l'harmonie de celui-ci. Je ne vais pas de nouveau évoquer les personnages, mon point de vue sur les principaux concernée ayant déjà fait l'objet d'un paragraphe. Je vais par contre souligner deux autres points qui m'ont titiller tout au long du récit : le côté américano-religieux trop mièvre et les fautes présentes dans cette traduction.



• Pour le premier point, je sais que le roman se passe en Amérique et que dans cet endroit du globe, la religion c'est sacré (sans vouloir faire de mauvais jeu de mot). Mais franchement, ce côté là du roman le rend parfois bien trop mièvre et perd de sa fraîcheur tant il est omniprésent... On comprend à la fin du roman que l'autrice est d'ailleurs une religieuse dévouée à cette croyance, ce que je ne reproche pas car chacun croit en ce qu'il veut, mais cette approche personnelle provoque un manque de nuance. Pour ce qui est des fautes d'orthographes ou des oublis de mots en milieu de phrases, certains diront que je suis très mal placé pour faire ce genre de remarque étant donné mes connaissances en cette matière, et je ne peut que leur céder. Mais tout de même, c'est une chose que je retrouve régulièrement dans les romans que j'ai pu posséder dans ma vie, et si en général sa se limite à une ou deux erreurs, ici on en retrouve énormément.. Je ne les ai pas comptabiliser mais il doit bien y avoir au moins sept à huit erreurs dans le texte, ce qui comme ça peut ne pas sembler énorme, mais tout dépend du genre d'erreurs... Quand il maque un mot dans une phrase et que l'on s'en rend compte, il y a cassure dans le rythme et on sort de sa lecture assez frustré, ce qui est dommage tant j'ai pu apprécier en grande partie cette histoire !



• La couverture du livre, enfin, est sympathique, sobre et efficace. Même si l'on peut se fourvoyer dans la contemplation de celle-ci en se faisant une fausse idée de ce qui y sera présentée, une fois le livre en main on comprend sa signification. Le message en devient claire et parfaitement signalé. Le nom de l'autrice n'est pas l'élément le plus mis en avant, tandis que le titre lui parvient à se montrer sans s’accaparer notre regard. Une bonne couverture bien pensée !



• C'est un bon roman dans son ensemble, cela est indéniable. Malgré tout, il n'est pas sans défaut, et c'est ce qui fera que celui-ci ne parviendra pas à se hisser parmi les plus marquants de cette année. Sur la quatrième de couverture, que j'ai lu après avoir terminer le roman, j'ai pu découvrir qu'une adaptation cinématographique était en cours. Si j'en ai l'occasion, je pense que je regarderais cette adaptation, car tout au long du roman, je me suis dis que celui-ci pourrait faire un très bon film ! Un roman frais et dépaysant, que j'aurais aimer apprécier totalement jusqu'à sa fin.
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La couleur du silence

Avec un mensonge on va loin, mais sans espoir de retour.



Une histoire très romanesque chargée de secrets, de silence et de mensonges, qui étouffent les non-dits autour des personnages.



Le destin croisé de deux femmes face aux drames de la ségrégation raciale dans une petite ville du Sud de la Floride.



Faut-il remuer le passé et mettre à jour les choses, ou continuer à taire certains évènements tragiques et se convaincre ainsi qu’ils n’existent plus ou n’ont jamais eu lieu…



Ora Lee Beckworth est aujourd’hui une vieille dame de 82 ans, elle se souvient de l’été 1976 alors âgée de 58 ans, veuve et sans enfant ; Ora raconte…

Blanche, sa gouvernante afro-américaine, est mère de cinq enfants qu’elle élève seule. Blanche est au service de Miss Beckworth. Une relation empreinte de respect et d’affection, d’amitié.



Issue d’un milieu aisé, très éduquée, Miss Beckworth s’est toujours évertuée à faire le bien.

Activités caritatives, œuvres de bienfaisance, gentillesse protectrice, charité, rythment son quotidien.

Miss Beckworth va employer en tant que jardinier, un vagabond afro-américain que les enfants du coin surnomment M. Pecan, un vieil homme à l’air inoffensif et gentil que les filles de Blanche apprécient.



Le meurtre du fils du shérif va ébranler la vie tranquille de la bourgade.

Très rapidement accusé sans preuve, M. Pecan est jeté en prison.

Car les préjugés ont la vie dure et perdurent malgré les lois sur les droits civiques.



Le cercle infernal du mensonge enfermera durant vingt-cinq années Ora Lee Beckworth, pourtant pleine de bonnes intentions.

« A cet instant, je crois, j’ai su que j’en avais pris pour la vie : jamais je ne pourrais me libérer de ce mensonge qui me semblait comme les prémices d’un désastre ».

« Et cela allait me poursuivre jusqu’à mon dernier souffle ».

*

Un petit mot sur la photo de couverture que j’ai beaucoup aimée et qui dépeint très pudiquement l’atmosphère du roman.

*

Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions du Seuil pour leur confiance et m’avoir ainsi permis de découvrir ce roman.

Une belle lecture sur des thèmes qui me touchent, même s’il m’a manqué un petit quelque chose côté ressenti émotionnel, peut-être dû à certains points ou passages insuffisamment approfondis, à mon goût.

*

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La couleur du silence

Ora Lee Beckworth commence l'écriture d'une confession, celle d'un drame, de silences et de mensonges, qu'elle n'a toujours pas pu oublier depuis 25 ans.



1976, Floride, Ora et Blanche, son employée de maison, sont deux amies malgré les convenances dictées par leur rang social et leur couleur de peau. Car, malgré son nom, Blanche est une afro-américaine, dans un état qui n'a pas totalement abolie la ségrégation raciale.

Forte de sa générosité et de son besoin de bienveillance, Ora engage Eddie, un vieil homme marginal, vivant dans les bois, discret et travailleur, et surtout ... noir. Ce qui ne plaît pas à ses voisines qui le lui font savoir. Un sdf noir ne peut être qu'un danger pour leur communauté.

Faisant fi de ces commérages, Ora est heureuse de pouvoir contrebalancer cette impression qu'elle a de n'avoir qu'à profiter d'une aisance financière héritée de son défunt mari.

Mais tout vole en éclats lorsque Blanche découvre que sa petite fille Grace a été violée par le fils du shérif.

Silence !

Impossible pour Blanche de faire quoi que ce soit, malgré les protestations d'Ora qui ne voudrait pas laisser un tel crime impuni.

Mensonge !

Parce qu'il faut que la petite Grace oublie, Blanche transforme un acte en cauchemar fait par la fillette. Parce qu'il ne faut pas que se famille souffre, Blanche et Ora taisent l'incident aux autres enfants.

Drame !

Quand le corps de Skipper, le fils du shérif, est retrouvé poignardé à mort dans les bois.

Silence !

Parce que le meurtrier est venu se confesser à Ora et qu'il lui est impossible de le dénoncer.

Mensonge !

Quand le vieux Eddie est arrêté pour le meurtre.



C'est trop, beaucoup trop pour Ora. Alors au crépuscule de sa vie elle décide de tout révéler. De faire éclater cette bulle de silence et de mensonges.

Elle raconte cet été 76. Elle libère enfin sa conscience.



Une très belle immersion dans cette Amérique encore raciste.

Une dure découverte de ce silence qui enveloppe les gens de couleur parce que rien ne leur est dû, parce qu'ils n'ont qu'un seul droit : subir, obéir, se taire.

Une visite dans cette petite ville où tout le monde se connait et où réputation s'oppose à solidarité.

Une histoire révoltante et poignante.

D'excellents personnages, attachant, émouvants, portant leur quotidien ou le poids de leur éducation.



Tragédie, bonheur, intrigue, introspection, font toute la force de ce très beau roman.



Merci à Babelio et Masse Critique ainsi qu'aux Editions du Seuil pour cet envoi.
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La couleur du silence

Je remercie toute l’équipe de Babelio pour m’avoir sélectionnée ainsi que les Editions « Seuil » qui m’ont envoyé ce livre « La couleur du silence ».

Encore une belle découverte.

En 2001, Ora Lee Beckworth, qui vit dans le sud de la Floride, est une vieille dame au crépuscule de sa vie, elle ressent le besoin de libérer sa conscience et va révéler le fardeau qu’elle porte depuis maintenant 25 ans.

Tout commence en 1976. Il faut savoir que « Miz Ora » et Blanche, sa domestique de couleur, sont liées par cette amitié qui rapproche les belles âmes, et ce, malgré le racisme ambiant qui a encore la peau dure dans cette partie des Etats Unis.

Ora a du caractère et ne s’en laisse pas compter par ses congénères et autres dames patronnesses, aussi, quand elle décide d’employer Monsieur Pécan, vieil homme famélique, alcoolique, sans abris et de couleur, les langues vont bon train dans la bonne société de cette petite bourgade de Mayville, mais essuient une fin de non-recevoir.

Toutefois, quand le fils du shérif est retrouvé poignardé et que Monsieur Pécan est accusé du meurtre, tout donne tort à Ora. Mais, elle seule a, bien malgré elle, toutes les cartes en main et connait la vérité. Durant 25 ans, elle se taira afin d’épargner ceux qui ont déjà suffisamment été éprouvés.

Ce livre, sur le thème du racisme ici post- ségrégationniste aux Etats Unis, est écrit d’une écriture fluide et très cinématographique, dans la lignée de « La couleur des sentiments » et d’« Alabama 1963 ».Il nous fait partager l’intimité d’une femme, Ora, socialement reconnue et de sa domestique de couleur, prénommée Blanche. Nous voyons Ora tenter de lutter contre les préjugés racistes, ce qui, très souvent, rend la situation encore plus difficile car la société de l’époque n’est pas encore prête au changement. A cela s’ajoute une intrigue policière et un jeu du chat et de la souris très bien orchestré, sans parler de la révélation finale à laquelle je n’étais vraiment pas préparée, comme quoi, Ora sait garder les secrets.

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La couleur du silence

Bercée par le balancement de son fauteuil à bascule sous le porche de sa maison, Ora Lee Beckworth, octogénaire, se rappelle l'épisode tragique qui s'est produit dans sa petite ville du sud de la Floride, vingt-cinq ans plus tôt, en 1976...

A cette époque, Ora vit seule après le décès de son mari et, ne travaillant pas, occupe ses journées auprès de Blanche, son employée de maison d'origine afro-américaine. Elle ressent beaucoup d'affection pour la jeune femme noire, qui élève seule ses filles Patrice, Grace et les jumelles ReNetta et Danita, son fils aîné Marcus, militaire, ne vivant plus avec elles. Se moquant des préjugés racistes et des mises en garde de sa voisine, elle emploie aussi comme jardinier un sans-abri noir, surnommé M. Pécan. En effet, touchée par la précarité et la bonté de ce vieil homme, elle a décidé de l'aider à sa façon.

Mais un jour, M. Pécan amène chez Miss Ora la petite Grace, choquée et en larmes : la petite fille a été agressée sexuellement par le fils du shérif, Skipper Kornegay. Malgré l'insistance de Miss Ora, Blanche refuse de porter plainte et choisit le silence plutôt que de voir sa parole et celle de sa petite fille mises en doute à cause de leur couleur de peau. Le crime de Skipper peut-il donc rester impuni, étouffé par la peur et le silence de Blanche ?

Comme l'ont fait Kathryn Stokett, James Baldwin ou encore Alice Walker, Cassie Dandridge Selleck signe un roman aussi édifiant que révoltant sur la ségrégation. Pointant les différences de traitement injustes entre les personnes blanches et noires à cette époque dans le sud des Etats-Unis, elle montre à travers cette fiction à quel point elle a pu observer que la couleur de peau condamne.

J'ai été touchée par le personnage d'Ora, sa générosité à l'égard de la famille de Blanche et l'amour qu'elle porte aux filles de cette dernière, soucieuse de les protéger et de leur offrir un bel avenir. Quant au personnage de M. Pécan, il m'a fait penser, par certains côtés, à John Coffey, héros du roman La Ligne Verte de Stephen King : comme lui victime de discrimination raciale, il est condamné sans preuves à cause de sa couleur de peau.

Je remercie vivement Babelio pour cette masse critique et les éditions du Seuil pour l'envoi gracieux de ce beau roman que j'ai pris plaisir à lire.
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La couleur du silence



Ora Lee, la narratrice personnage entreprend au début de l'ouvrage une confession dans laquelle elle va revenir sur un drame qu'elle et sa domestique noire prénommée Blanche, ont traversé il y a de ça plusieurs décennies. Nous sommes alors dans les années 70, dans le sud des USA, et la ségrégation gangrène encore l'Etat de Floride, quand le meurtre d'un jeune garçon blanc va les impacter toutes les deux. Le sujet est fort puisqu'il est question de racisme et de discrimination mais le traitement de l'histoire manque vraiment de profondeur. On a l'impression que la romancière a tracé les grandes lignes de son intrigue, qu'elle s'est contentée d'un canevas sans se donner véritablement la peine de donner de l'épaisseur à ses personnages. Le tissu narratif est maigre, le décor est à peine dessiné, l'écriture manque de style ce qui donne lieu à un récit parfois convenu et maladroit. Il est assez déconcertant je trouve que Cassie Dandridge Selleck ait choisi d'aborder le viol, le meurtre et le racisme sans prendre le temps de pousser a minima l'analyse psychologique. Aussi, ce qui m'a perturbée c'est que seule la veuve Miss Ora s'exprime ici. Les personnages qui gravitent autour d'elle et qui subissent de plein fouet le racisme sont laissés à l'abandon, leur voix est quasi inexistante. Les scènes s'enchaînent alors avec une vélocité nuisant à la crédibilité des personnages et à l'intérêt de l'histoire. Même si je vais vite oublier ce roman, je remercie Babelio et la maison d'édition Seuil de m'avoir offert cette opportunité de lecture.

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La couleur du silence

1976, Mayville, Floride. Ora Lee Beckworth est veuve, elle approche la soixantaine, et partage le plus clair de son temps avec Blanche. Cette dernière est une employée de maison travailleuse, honnête, franche et efficace qui pourvoit tant bien que mal aux besoins de ses filles et de son fils Marcus. Si la relation entre Ora et Blanche est régie par une hiérarchie dictée par le statut social et la couleur de la peau (Blanche est afro-américaine, la ségrégation raciale est encore trop largement tolérée aux USA), les deux femmes entretiennent pourtant des rapports indéniablement proches de l'amitié, sans qu'ils puissent réellement s'exprimer ainsi.

La vie dans cette maison pavillonnaire suit un cours langoureux, calme, à la monotonie doucereuse.

Ora est donc veuve depuis peu, elle approche la soixantaine. C'est une femme gentille, attentionnée, qui cherche à aider la communauté, mais elle se pense également un peu austère. Elle regrette certains pans de son cheminement personnel, et porte en son sein une culpabilité importante sur bien des sujets : le fait qu'elle ne se soit pas réellement accomplie en tant que femme ayant obéi aux conventions sociales de l'époque, le constat qu'elle doive son aisance matérielle au travail et à la réputation de son défunt mari, le questionnement qu'elle se pose sur les motivations de sa générosité envers la famille de Blanche ou des plus nécessiteux.

Un jour, sur un coup de tête emprunt de bienveillance, et contre l'avis du voisinage, Ora décide de faire appel aux services de M. Pécan (de son véritable nom Eldred Mims) afin de prendre soin de son jardin et de faire un peu de bricolage dans la maisonnée. Eldred est un vieil homme marginalisé qui vit dans un bois situé non loin du quartier où réside Ora. Discret, besogneux, poli, il fait consciencieusement le travail pour lequel il est payé.

Une certaine routine s'installe tranquillement jusqu'au jour où un drame survient. Il va impliquer principalement Ora, Blanche, sa fille Grace, son fils Marcus, M. Pécan, et Skipper Kornegay qui n'est autre que le fils du shériff de la ville. Ce dernier est en effet retrouvé assassiné de plusieurs coups de couteaux dans les bois, non loin du lieu où réside Eldred Mims alias M. Pécan. Quelques-jours auparavant la vie d'Ora et de Blanche avait basculé dans l'horreur et la stupéfaction quand elles découvrirent que Grace, petite enfant si innocente, avait été violée dans le même bois, alors qu'elle se rendait chez Ora afin d'y retrouver sa mère.

Replongeant dans sa mémoire Ora nous livre tous les détails de cette triste affaire, et les implications de chacun des personnages, au coeur d'une société malade de son racisme, dans une petite ville de Floride où presque tout le monde se connait, où l'égo, la réputation et la jalousie font face à la solidarité, à la compréhension et à la tolérance.

Cassie Dandrige Selleck nous livre une histoire poignante, bien évidemment révoltante, mais emprunte de sentiments positifs également. Cette auteure dépeint avec réalisme le quotidien d'une petite ville américaine des années 70. Si les descriptions restent sommaires, si parfois on pourrait regretter l'absence de certaines précisions ou d'une certaine forme de poésie, on ne peut que constater que les protagonistes sont attachants et disposent tout de même d'une certaine épaisseur. J'ai perçu dans cet ouvrage une pudeur bienfaisante, une simplicité authentique, qui sied à la narration de ces destins entremêlés. le tragique côtoie le bonheur simple, et même si j'ai tendance à apprécier des plumes plus contemplatives ou oniriques, La Couleur du Silence a su me séduire par son dépouillement : Cassie Dandridge Selleck va à l'essentiel, sans fioritures.

La Couleur du Silence est, à mon sens, un livre agréable à parcourir, manquant d'un soupçon de profondeur dans son intrigue, mais qui ne peut pas laisser indifférent : Ora, Blanche et sa famille, Eldred, ainsi que les autres protagonistes plus secondaires, nous rappellent sans cesse à notre propre code moral, à nos propres failles, à nos faiblesses, mais aussi à nos forces, à nos valeurs.

Je tiens à remercier Babelio et les éditions du Seuil pour m'avoir fait bénéficier du livre grâce à une Masse Critique.
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La couleur du silence

La couleur du silence et un roman qui aborde la ségrégation aux États-Unis dans les années soixante-dix. L'auteur l'a rédigé sous forme de la longue confession d'une vieille dame qui s'adresse directement au lecteur. Et ça j'ai beaucoup aimé. C'est Ora Lee Beckworth qui nous raconte un pan de sa vie notamment après son veuvage. Elle est très liée avec Blanche, sa femme de ménage noire qui au fil des années devient sa meilleure amie. Blanche a cinq enfants auxquels Ora est très attachée. Ora est une dame de la "bonne société" qui vit à contre-courant des préjugés de l'époque. Survient au fil de l'histoire un vagabond surnommé M. Pécan. Ce monsieur étant noir, il est bien entendu rejeté par la majorité de la petite ville. Ora l'accueille comme un ami. Je vous ai brossé le tableau je n'en dis pas plus, à part qu'il va survenir un drame qui va bouleverser la vie de tous ces personnages. C'est un roman plein d'humanité, de douceur, de nostalgie, de regrets, de remords. On s'attache à tous ces personnages et cette confession d'une vieille dame au soir de sa vie nous va droit au coeur. Je mets tout de même un petit bémol, il y a a dans les dernières pages la révélation d'un dernier secret qui à mon avis était tout à fait inutile et laisse le lecteur un peu désorienté et qui alourdit sans raison la fin de ce beau roman.
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La couleur du silence

En 1976, à Mayville, petite ville au sud de la Floride, Ora Lee Beckworth décide d'engager un vagabond afro-americain que tout le monde surnomme M. Pecan. Le nouvel employé attise la curiosité dans cette ville où le racisme a la peau dure. Même Blanche sa gouvernante, ne voit pas d'un très bon œil l'arrivée de cet homme mystérieux. Tout bascule le jour où M. Pecan est accusé d'un crime qu'il n'a pas commis. Ora Lee est la seule à connaître la vérité, vingt-cinq ans plus tard elle décide d'écrire ce qu'il s'est réellement passé durant ce tragique été.



Quel doux moment de lecture ! Un petit roman qui m'a tenu compagnie lors d'une soirée, et par lequel j'ai été agréablement surprise. Je suis complètement adepte des romans abordant le thème de la ségrégation, je n'ai pas été déçue par celui-ci. Sous forme de confession, Ora Lee va nous livrer le terrible secret qu'elle garde depuis bien trop longtemps. Pourquoi a-t-elle accepté de voir M. Pecan se faire condamner pour un meurtre qu'il n'a pas commis ? Je me suis beaucoup attachée à cette vieille dame qui n'a de cesse de protéger ses domestiques contre le racisme dont ils sont victimes. Mais à force de trop vouloir les protéger de ces injustices auxquelles ils se sont résignés, la pauvre Ora Lee va, malgré elle, leur attirer plus d'ennuis qu'autre chose. La couleur du silence c'est l'histoire d'une belle amitié entre Ora Lee et Blanche. Ces deux amies resteront unies malgré ce monde qui les sépare. Dans cette ambiance propre aux Sud des États-Unis, l'auteure brosse des portraits douloureux et attachants de Grace, la petite fille de Blanche, victime d'une terrible tragédie et, de ce fameux M. Pecan, homme solitaire, alcoolique qui cache un sombre passé. Le récit est bien rythmé, on tourne les pages sans s'en rendre compte, mon seul regret est qu'il fut aussi court, j'aurais bien prolongé mon plaisir mais cela reste pour moi une très bonne lecture. De révélations en révélations, ce livre est rempli de bienveillance et de solidarité ! J'ai cru comprendre que ce livre avait été adapté au cinéma, je vais regarder ça de plus prêt.

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La couleur du silence

Merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour m'avoir fait découvrir cet ouvrage, ainsi que son auteure.

Meyville, été 1976. Dans cette petite ville du sud de la Floride, le fils du sheriff est retrouvé assassiné dans les bois environnants. Un coupable est rapidement désigné : un sans domicile fixe, vivant à proximité, et surtout un homme noir. Celui-ci, sous la contrainte, avoue le meurtre. Mais Ora Lee Beckworth, femme veuve, blanche et plutôt aisée, ainsi que sa gouvernante, noire élevant quatre enfants seules, connaissent toutes deux la vérité : M. Pécan est innocent. Alors pourquoi se sont-elles tues ? Et pourquoi M. Pécan a-t-il fait le choix de se taire également, de refuser de se défendre vraiment ?

Un quart de siècle après cet été tragique, la narratrice décide enfin de lever le voile sur toute cette histoire, pour ses héritières, pour sa conscience. Elle croise celui que tout le monde appelle M. Pécan à l’orée du bois, alors que celui-ci trimballe sa vieille tondeuse à gazon, pour gagner quelques sous. Elle décide, au grand dam de voisines, de l’embaucher deux après-midi par semaine. En parallèle, Ora Lee se rapproche de Blanche, sa gouvernante, et de ses quatre filles, notamment la plus jeune, Grace, qui vient d’être agressée. Sans le savoir, la vieille dame enclenche un mécanisme tragique qu’elle ne pourra stopper. Puis lorsque M. Pécan est accusé, elle fera tout pour le défendre, sans pour autant avouer la vérité.

L’auteure, à travers cette histoire, nous montre comment la ségrégation, 10 ans après sa fin officielle, avait encore de beaux restes dans le sud des États-Unis. Même la narratrice reconnait sa méconnaissance de la vie quotidienne des noirs, de leurs craintes, de leurs doutes (justifiés) vis-à-vis de toute autorité. Et avoue aussi ses maladresses. Car, et c’est le point fort de ce roman, malgré une volonté de bien faire, Ora Lee provoque bien des tourments à la famille de Blanche. Une histoire sensible et émouvante sur les relations complexes entre une vieille femme blanche progressiste et la famille de sa gouvernante noire.

Un roman plaisant à lire, même si sur le même sujet (ségrégation et racisme endémique aux États-Unis), on peut lui préférer bien d’autres romans plus ambitieux, à l’instar de La couleur des sentiments de Kathryn Stockett ou les polars de Kris Nelscott ou Thomas Mullen par exemple.

La couleur du silenceCassie Dandridge Sellecktous les livres sur Babelio.com
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La couleur du silence

Nous sommes en 1976, dans le sud de la Floride. La petite bourgade de Mayville abrite des maisons bien entretenues. Ora Lee Beckworth est veuve, et vit loin des soucis matériels grâce aux rentes de feu son mari, Walter. A ses côtés, Blanche, une gouvernante afro-américaine très dévouée mais dotée d'un franc parler. Toutes deux sont très proches, et passent du bon temps à boire du thé glacé sous le porche. Contre l'avis du voisinage, Ora Lee donnera des travaux de jardinage à Eddie Mims, un vieux sans domicile fixe. Et puis un jour, un drame viendra bousculer l'apparente sérénité du quartier, et renforcera les liens entre les deux femmes.

Un style désuet, pour un roman dramatique, et une plume assez enfantine qui apporte du naturel au récit. L'histoire n'est pas très originale, dans cette Amérique pleine de bons sentiments, celle d'une morale charitable à l'égard des opprimés, avec tout le folklore autour (Thanksgiving, oeuvres de charité…), et de l'autre côté, l'Amérique ségrégationniste. Si par moments Ora Lee peut sembler excessive dans sa volonté de venir en aide, à tout vouloir contrôler, on finit par l'excuser, tant ses remises en question montrent une femme non dénuée de failles. Ce regard sur elle-même «Toute ma vie je me suis efforcée de faire ce qui me semblait juste et bon. », est touchant. Un avis mitigé, donc. Des personnages plus denses et une intrigue plus audacieuse auraient peut-être capté davantage mon attention. Je remercie les éditions du Seuil et Babelio pour cette découverte.

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La couleur du silence



Le livre est parfois un excellent divertissement qui permet de toucher du doigt une époque, d’apprendre, de comprendre tout en prenant du bon temps.

La littérature américaine souvent me happe et il fut même un temps où elle avait ma préférence, aussi quand Babelio m’a proposé ce livre dans le cadre d’une masse critique, j’ai volontiers répondu favorablement.

Le roman de C. D. Selleck s’inscrit dans la veine raciale. C’est un livre romanesque, une écriture simple et efficace, facile de lecture.

On peut peut-être lui reprocher d’agiter de trop grosses ficelles et un manichéisme un peu poussé. Mais je préfère ramener ce livre à un roman qui illustre un épisode de l’histoire américaine, une fiction qui a le mérite de tenir les consciences éveillées

Ora Lee Beckworth nous livre sa confession, ce trop lourd secret qu’elle porte depuis 20 ans. 1976, sa petite vie tranquille se voit bousculer par un drame qui sera le premier de beaucoup d’autres.

La petite Grâce, la dernière fille de sa gouvernante et non moins amie Blanche est violée.

En 1976, à Mayville, petite bourgade de la Floride du Sud, le spectre de la ségrégation plane toujours sur les Hommes.

Ora, veuve, esprit juste et éclairé, lutte pour les égalités raciales, pour un droit équitable pour tous es hommes quel que soit la couleur de leur peau et leur rang social. Et lorsqu’elle se prend de pitié et d’affection pour Monsieur Pécan, pauvre hère afro-américain qui vit chichement à l’orée de la forêt, les ennuis s’acharnent sur cet homme fragilisé par la vie, proie facile pour la justice américaine. Accusé du meurtre du fils du shérif Skipper Kornegay, Ora convaincue de son innocence va mettre toutes ses forces en œuvre pour assurer la défense de son protégé, quoi qu’en pense son voisinage.

De secrets en révélations, Ora, Blanche et ses filles nous entraînent dans un monde qui tarde à se défaire des préjugés, du racisme.

Une histoire de femmes fortes et libres. Un maillon dans l’épopée américaine.

Merci à Babelio et aux éditions Stock pour l’envoi de ce roman qui paraitra en librairie début octobre et qui serait en cours d’adaptation cinématographique ...



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La couleur du silence

Ségrégation un thème qui je pense ne sera jamais entériné. Je remercie Babelio et Seuil éditions pour l'envoi de ce roman qui m'a beaucoup plue et très émue. La couverture et le titre parlent à eux seuls, nul besoin de lire le résumé.



Eté 1976, Mayville en Floride, l'année où pour Ora Lee Beckworth tout va basculer. De cette petite vie tranquille qu'elle menait entourée de Blanche (afro-américaine), précieuse à ses yeux, ces deux femmes vont vivre un drame mais le silence sera leur fardeau.



Un drame ignoble se joue ici et seul le secret peut les préserver l'une et l'autre. Dans cette Amérique où aux Etats-Unis la mentalité ségrégationniste est toujours présente, on peut comprendre, mais ne pas accepter, ce silence… Il en dépend de leur vie!

L'émotion a été très vive pour moi à la lecture de ce récit terrible. Nous savons tous qu'il existe encore de nos jours ce racisme abjecte qui va condamner une personne de couleur plutôt qu'un blanc. C'est toujours la même histoire me direz-vous, mais je pense qu'il faut s'en imprégner et dénoncer par des écrits comme celui-ci. Des injustices il y en aura toujours malheureusement. Une lecture qui m'a chamboulée, émue, on pourra aussi apprécier l'amitié qui lie ces deux femmes.



Un roman que j'ai lu en deux fois, prise dans cette histoire, j'ai espéré, alors que je savais pertinemment comme cela pouvait finir, il n'y avait pas d'autres alternatives. Pour ceux qui souhaitent en savoir un peu plus sur l'histoire, lire le résumé…




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