Quel plaisir de lire ces témoignages ! Du vrai, du pur, du relationnel... des choses, des sentiments qu'on a malheureusement tendance à occulter aujourd'hui. Quelle surprise de découvrir mon petit bourg natal et sa gare (qui n'existe plus) évoqués durant quelques paragraphes !
Merci Mme Catherine Ecole Boivin.
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Il est des ouvrages où le plaisir du lecteur est démultiplié. Habituellement un livre fait pénétrer dans l'univers d'un écrivain à travers une de ses oeuvres. Écrivains d'Italie propose au lecteur quatorze écrivains italiens choisis par quatorze auteurs français à qui Philippe Vilain a demandé ”de décrire un écrivain italien qui a particulièrement marqué leur parcours d'écriture et qui a contribué à nourrir sa pratique et son imaginaire”. Or comme une lecture entraîne souvent une autre lecture, l'envie vient non seulement de lire ou relire l'oeuvre décrite mais aussi les ouvrages de celui où celle dont la plume a su si bien partager sa prédilection. Un effet domino qui offre un vaste choix et une grande variété de styles et d'époques. De Dante à la mystérieuse Elena Ferrante en passant par Pasolini, Primo Levi ou Pirandello, et d'autres encore, plus ou moins connus, avec Pierre Adrian, Mona Azzam, Pierre Vilain et d'autres auteurs français contemporains, confirmés ou novices, l'Italie vient à nous pour un voyage littéraire, amoureux, intimiste, passionné et passionnant. Bravo à Philippe Vilain d'avoir eu l'idée de ce recueil, palette haute en couleurs et belle occasion de découvrir une littérature italienne quelque peu méconnue de notre hexagone. Une réussite.
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Lucille passe son enfance dans les marais salants.
La vieille Agnès lui enseigne tout son savoir.
Extirper le sel de la terre est sa passion, mais son père refuse de la faire travailler avec lui et l'envoie à Nantes où elle passera son adolescence.
C'est vraiment l'historie d'une passion, une passion qui colle aux tripes.
Après des années en ville, Lucille reviendra dans ses chers marais.
La première partie nous enseigne tout sur le dur métier de saunier.
L'écriture est belle et souvent poétique.
La découverte de la vie en ville est très réaliste.
Une belle histoire que celle de Lucille.
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A regret je referme ce livre ... Décidément j'apprécie de plus en plus la plume de Catherine Ecole-Boivin, et les sujets qu'elle met en lumière .
Lulu ( Lucille) est née en terre bretonne, au milieu des marais salants qui, tout au long de son enfance, ont pris une place vitale. Avec Agnès, la vieille saulnière, elle parcourt les oeillets, elle récolte le sel avec passion.
Mais dans ces années d'après-guerre, les femmes n'ont guère de place dans un métier comme celui-ci et Lulu devra se battre pour gagner sa place, et le droit d'aimer Daniel, son voisin.
Envoyée à Nantes chez sa vieille tante, elle travaille dans un commerce mais n'oublie pas le projet qu'elle chérit, devenir saulnière.
Un livre qui fait écho à ma propre enfance, entre Nantes et la Vendée.
Beaucoup de références à des lieux connus, des odeurs d'enfance ( les immortelles et leur parfum de curry), l'odeur de la vase, de l'air marin.
Les descriptions du marais sont d'une poésie à couper le souffle.
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1931, Aëlle et sa sœur Madalen Kermadec, font la connaissance des frères Valvachet, tous deux plus âgés qu'elles, vieux garçons qui pensaient ne jamais trouver l'amour.
Madalen, l'institutrice, aime sa vie auprès de Roland, le potier de Barfleur, il a perdu une jambe à la guerre, heureux parents du petit Joseph, filent le parfait amour dans la maison de Thilda, veuve de l'aîné des Valachet, fille adoptive du devin Imanol, qui lui a tout appris, et en fait une voyante très prisée, que ce soit des pêcheurs, dew fermiers ou de la bourgeoisie de Cherbourg
Aëlle, pétillante vendeuse de vêtements, se retrouve loin de tout, dans la ferme isolée de ses beaux-parents, au beau milieu de la pointe de la Hague, entre landes et falaises escarpées, malgré son amour pour Auguste, elle n'arrivera pas à s'épanouir dans sa nouvelle vie, surtout que la venue d'un enfant se fait trop attendre.
Mais la vie n'est pas faite que de bons moments, elle peut être des plus cruelles, et s'acharner plus que de raisons sur les membres d'une même famille, les sœurs Kermadec en ont déjà fait les frais dans leur jeunesse en perdant leurs parents, leur bonheur auprès de leur nouvelle famille ne sera, malheureusement pas, épargné par les drames ...
J'ai gagné ce roman avec l' opération Masse Critique de Babelio.com, je l'avais sélectionné en partie parce qu'il se passe chez moi, dans le Cotentin, chauvinisme quand tu nous tient 😉
Quand je l'ai reçu, j'avoue m'être demandé pourquoi je l'avais sélectionné, il est à de milliards de lieues de mes lectures habituelles, j'avais d'ailleurs choisi d'autres romans qui me correspondent plus mais c'est celui-ci qui est arrivé à la maison, une sorte de retour aux sources pour lui ...
Je m'y suis donc attelé, d'une part parce que c'est un contrat à remplir quand on s'inscrit à Masse Critique, et parce qu'il me titillait quand même pas mal, de fait, c'est vrai qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d' avis : j'ai été littéralement transportée par cette petite pépite !!
Un roman d'une beauté, d'une de des forces, une incursion bouleversante dans l'âme humaine, dans ce qu'elle a de plus beau comme de plus violent, une incursion dans la vie d'une famille avec ses joies et ses drames, ses secrets ....
J'avoue avoir pris un plaisir immense à lire une histoire dont je connais les lieux, dont je connais les noms des villes et villages, les paysages sauvages et isolés comme les plus civilisés, je connais ce vent normand qui fouettait les protagonistes, ce vent salé par les embruns, je connais cette pluie qui les lavait de toutes leurs joies et leurs peines, je connais cette mer qui entoure notre presqu'île, c'est chez moi et je suis fière d'y être née et d'y vivre, que ce soit réellement ou lors d'un court moment dans un livre, comme celui-ci !
Court moment littéraire, car j'ai dévoré ce roman, impossible de le lâcher ! Que j'ai aimé ces personnages, si vivants, si vibrants, j'ai ri et pleuré avec eux, j'ai souffert autant qu'eux, et comme eux, j'ai pardonné...
Vraiment une magnifique découverte, hors de mes sentiers battus, et ça fait un bien fou, je remercie à nouveau Babelio, sans oublier les éditionsPresses de la Citéé et l' auteure Catherine Ecole-Boivin
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Äelle et Madalen Kermadec sont sœurs.
L'une et l'autre vont se marier aux frères Valvachet.
Madalen épouse Roland, alors qu'Äelle se marie avec Auguste.
Madalen est heureuse auprès de Roland, et totalement comblée dans son métier (elle est institutrice, lui est potier).
Pour Äelle, c'est bien différent, elle n'arrive pas à s'adapter à sa nouvelle vie à la ferme, qu'exploite Auguste avec ses parents, qui vivent d'ailleurs avec eux. La jeune femme rêve de retrouver sa vie d'avant.
Mais la vie est fragile, Madalen et Roland connaissent la douleur de perdre leur petit garçon, Joseph
Quand à Äelle, elle est violée par le simplet du village, Evroult. Une fille naîtra de ce viol, Äelle décédera lors de l'accouchement.
L'enfant sera abandonné dans une cave, les premières années de sa vie, puis emmenée chez la vieille, dite La Barbelé voleuse de terre des morts.
En se rendant chez sa sœur, afin de récupérer ses affaires personnelles, Madalen aperçoit furtivement l'enfant, on lui répond que c'est l'enfant de la Barbelé.
Et c'est en rentrant chez elle, qu' elle sera capturée par la Gestapo, avec des tracts pour la résistance.
Dans les camps, elle deviendra amie avec Anne-Marie, à qui elle confiera un secret.
Qu'a découvert Madalen pour qu'elle soit dénoncée ? Et qui l'a dénoncée ?
Je dois dire que j'ai eu un peu de mal avec le style déroutant, les prénoms etc
Cependant l'histoire m'a plu, et le secret est pire encore que je le pensais.
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Voilà un roman superbement bien écrit. Le début a été un peu laborieux du fait que je ne suis pas habituée à ce style d'écriture. Mais, ensuite, une pure merveille.
Les mots forment des phrases d'une incroyable beauté. C'est presque de la poésie.
Une sacrée découverte, une perle à découvrir...
Il ne me reste plus qu'à lire les autres romans de Catherine Ecole-Boivin.
Bravo et merci à l'auteur. Je suis rarement touchée par un roman mais là, c'est vraiment de la dynamite !
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La quatrième de couverture d’Enfuir l’hiver annonce des secrets, une histoire sombre teintée de superstitions et de trahisons. Je regrette qu’elle n’évoque pas les deux événements principaux qui jouent un rôle crucial dans la vie des personnages : la Première et la Seconde Guerre Mondiale. Les Valvachet ont été écorchés par la Première Guerre Mondiale et ne s’attendent pas à trouver l’amour quand ils rencontrent les sœurs Kermadec à l’occasion d’un bal. Les Nantaises tombent pourtant sous le charme de ces hommes et les épousent, quittant la ville pour s’accommoder d’une vie plus simple. Quelques années après ces noces, ce sont la Seconde Guerre Mondiale et l’occupation allemande qui touchent à nouveau nos personnages et les entraînent dans des situations dramatiques.
Ça a été relativement compliqué de dresser le bilan de cette lecture qui m’a entraînée sans totalement me convaincre. J’ai eu un peu de mal à accrocher au style de l’auteure que j’ai parfois trouvé trop sophistiqué et lourd. Les phrases sont longues et complexes alors que ce n’est pas toujours utile. J’aurais aimé un peu plus de légèreté pour pouvoir souffler de temps en temps. Après quelques pages, je suis rentrée dans l’ambiance mais cette gêne est restée jusqu’à la fin du roman et m’a éloignée des émotions du roman.
Cette prise de recul forcée est regrettable car l’histoire imaginée par Catherine Ecole-Boivin est plutôt bien menée et originale bien que le sujet des grandes guerres ait déjà été beaucoup abordé dans la littérature. Le roman tisse des liens entre différents événements et met en avant ces petites vies touchées de près ou de loin par les événements dramatiques du XXème siècle. Les personnages sont bien dépeints mais j’ai eu du mal à m’y attacher, encore une fois à cause de ce style qui apparaît également dans les dialogues (qui sont par ailleurs peu nombreux).
Le sujet de la voyance est abordé d’une façon très intéressante, le personnage de Thilda est assez fascinant, j’aurais même apprécié qu’elle apparaisse davantage. Je pensais, en lisant la quatrième de couverture, qu’elle aurait un rôle beaucoup plus important dans l’intrigue et je n’ai cette impression au final.
Un avis qui reste mitigé donc, je regrette car ce roman est plein de bonnes idées, il n’aurait probablement pas manqué de m’émouvoir si j’avais mieux accroché avec la plume de l’auteure. Je remercie Babelio et les Presses de la Cité qui m’ont permis de découvrir ce livre grâce à une opération Masse Critique !
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Il y a des thématiques comme ça, dans les romans, qui m’interpellent et qui me font foncer tête baissée dans une lecture sans rien savoir du contexte, de l’auteur, sans avoir d’avis, juste en écoutant mon coeur. Parfois, ce sont des bonnes surprises, parfois des déceptions. Les thèmes des secrets familiaux regorgent pour moi de surprises et de twists en tout genre qui me font souvent apprécier ce type de lecture. C’est pour cette raison que je me suis tournée vers ce titre lors de la masse critique Babelio.
Le bilan de cette lecture ? En demi-teinte. Il y a du bon et du moins bon.
Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé les personnages de cette famille. En dehors de la Chose, ils ont tous leurs défauts, leurs qualités, et l’Histoire laisse une marque sur leur corps et leur esprit (amen). Ces deux frères, et surtout ces deux soeurs, mesdames les épousées, m’ont fait passer par une palette de sentiments assez large et nuancée. Mon coeur s’est serré à la lecture de leurs aventures, et j’étais loin de m’imaginer ce que me réservait l’auteur sur leur sort commun.
Ce que j’ai préféré, dans ce roman, ce sont ces secrets que l’on nous promet en quatrième de couverture, et qui constituent pour moi une promesse tenue. Après tout, quelle famille n’en a pas ? Avec le contexte de la guerre, il faut avouer que le terrain était plutôt propice à une histoire très marquante.
Et puis, il y a cette histoire de voyance, d’héritage culturel. Que l’on y croit ou non, les prophéties régissent et ponctuent le récit au fil des pages. J’ai aimé ce petit don de Thilda, d’Imanol.
En revanche, je déplore un gros point négatif dans ma lecture : le mode de narration, et surtout l’écriture à laquelle je n’ai pas réussi à adhérer. Des phrases trop longues, trop alambiquées, un style un peu trop métaphorique par moment, trop imagé, trop… parfois trop éloigné du sens premier. J’aime quand les choses sont poétiques, ça oui, mais j’aime aussi quand les choses sont claires. Et parfois, elles ne l’étaient pas, et je devais relire certaines phrases deux à trois fois. J’ai donc eu du mal à entrer dans le roman, à me concentrer, et j’ai même très clairement sauté des passages à de nombreuses reprises.
Par ailleurs, j’ai un peu moins accroché à ces entre-chapitres racontés du point de vue de la Chose. Le résumé nous promet de nous concentrer sur ce personnages qui devient presque secondaire. Je ne suis pas sûre que j’aurais fait ce choix de la mettre en avant, de raconter son existence et de tout faire partir de là. Peut-être suis-je trop habituée aux modes de narration plus classiques… J’aurais aimé une diégèse plus linéaire, finalement.
En conclusion
Dans ce récit empreint d’un autre temps, nous faisons face à des personnages intéressants, liés par un secret de famille d’une noirceur insoupçonnée. Entre surprises et rebondissements, cette lecture remplit son rôle promis par la quatrième. Cependant, je regrette une narration à laquelle j’ai eu beaucoup de difficultés à adhérer.
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Dans les années 30, les frères Valvachet, encore célibataires , rencontrent lors d'un bal deux jolies nantaises Aëlle et Madalen Kermadec.
Très amoureux les deux frères se marient rapidement : Madalen avec Roland qui, ayant perdu une jambe à la guerre, exerce le métier de potier. Madalen, est institutrice .
Pour Aëlle, pas si simple, elle se retrouve dans la ferme de ses beaux-parents avec Auguste, son mari si beau, mais bien isolée de la ville ...
Thilda, l'épouse de Marcel Valvachet, mort au combat, pressent les drames qui vont marquer la famille et la honte qui viendra des secrets tellement lourds...
Encore un magnifique récit de vie , Catherine Ecole-Boivin a décidément l'art de conter.
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Quel plaisir que de découvrir des valeurs, des vraies !
Jeanne est une de nos ancêtres vivant au début du XXè siècle. L'auteure, originaire de La Hague, nous retranscrit page après page, les pensées et les sentiments de Jeanne. Elle parle aussi bien du bouillon de poule que de l'hygiène, de l'amitié, des tabous, des métiers que de l'arrivée de la centrale nucléaire dans leur modeste campagne. Après avoir lu ce témoignage, on peut se demander si la vie évolue de façon positive ou pas...
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Presses de la Cité pour cette agréable lecture.
Je tiens à dire que la couverture est très jolie, soft, les couleurs sont douces et apaisantes. Parfois, il est bon d'avoir une couverture simple qui attire l’œil, cela est très engageant pour la lecture qui va suivre.
Alors, dès la première page lue, ma première impression a été positive. J'adhérais déjà.
Le roman est écrit à la première personne du singulier, ce qui m'a permis de me rapprocher un peu plus de Jeanne. De plus, son histoire est racontée sous la forme de mémoires, les propres mémoires de Jeanne, une Jeanne centenaire.
Il y a très peu de dialogues, un minimum sinon ce n'est que du récit. Évidemment, puisque cette histoire est relatée sous forme de mémoires.
La plume de l'auteur est fort agréable et fluide; il y a de belles paroles qui sonnaient agréablement à mes yeux, à mes oreilles; chaque chapitre est titré, je trouve que c'est mieux, cela nous permet de savoir de quoi il sera question dans ce chapitre.
J'ai vraiment eu l'impression d'être dans une autre époque, un autre lieu. Il y a beaucoup de dates, mais ça m'a permis de me repérer dans le temps.
Au début, je pensais que ce livre se passerait au XVIIIe siècle, je m'imaginais bien cette époque en lisant le résumé et pourtant, j'ai eu la surprise de voir que non, que cela se passait au XXe siècle, pendant les deux Guerres Mondiales (bien relatées).
Une part de moi a été touchée par les malheurs de Jeanne, par son amour interdit avec Germain. Une belle histoire d'amour, pure et simple.
Beaucoup de paroles de Jeanne m'ont touché, ça ferait de belles citations. J'ai noté celle-ci notamment: "On ne naît pas libre, même si l'on marche sans chaînes." Cette citation est parfaite pour montrer le thème du livre, pour rappeler qu'en ce temps, les parents avaient tout droit sur leurs enfants y compris sur leur destin.
#Spoilers#
La Jeanne centenaire nous conte son histoire, revient sur les points importants de sa longue vie. La vie de ses parents avant et après leur rencontre; sa naissance; l'amour qu'elle porte à sa terre natale qu'elle ne souhaite pour rien au monde quitter; la mort de son père; l'après-guerre de 14-18 (avec les maladies, les pertes, le chagrin...); sa mère qui n'a jamais plus jamais été la même depuis le décès de son mari; son amitié avec le jeune Germain; leur amitié qui va se transformer progressivement en amour, en attirance; le jour où elle devient femme; son apprentissage en tant que sage-femme; son questionnement sur le fait d'être une femme, une mère; son examen qu'elle réussit haut-la-main; le départ de Germain au loin pour trouver du travail; les mères qui choisissent la voie de leurs enfants à leur place; sa passion pour l'écriture (aime le vieux français, écrit dans des journaux intimes); son amour des livres (des histoires d'amour, qui finissent bien); les falaises dont elle a fait son refuge secret; son admiration pour certaines femmes de son entourage, la part féministe de la société du temps jadis; les longues années sans son bien-aimé; leur adolescence séparés l'un de l'autre; la demande en mariage de Germain; leurs rendez-vous secrets; l'attente du retour de son amoureux de son service militaire; la cruauté de la vie; sa mère qui ne pensait qu'à elle; ses travaux dans la ferme familiale; ses liens avec ses deux grand-frères; les secrets répétés de sa mère (dont à propos de la demande en mariage de Germain); lui qui renonçait à elle; elle qui l'attendait impatiemment, sans savoir; les mensonges; la vérité qui éclate, douloureuse; l'amour qui survit à tour; la Seconde Guerre Mondiale qui éclate; l'occupation allemande; le départ des membres chers à son cœur pour le front; l'un de ces frères qui subit le même sort qu'elle (pas de mariage, travail à la ferme obligatoire), frère dont elle est très proche; Jeanne qui finit vieille fille à cause de sa mère; une demande en mariage à 35 ans par un homme rencontré sur les falaises; le refus de sa mère encore une fois (qui compte bien la garder pour elle seule); le retour de Germain, leur amitié; sa liberté à la mort de sa mère; la perte de l'amour, le vrai; sa vieillesse; les souvenirs; l'amour dans la mort...
En refermant le livre, j'étais vraiment satisfaite de ma lecture mais j'avais quand même une petite déception, peut-être que j'en attendais beaucoup plus en lisant le résumé. Ce fut une belle découverte et ça m'a permis de sortir un peu des sentiers battus, de découvrir un autre genre littéraire.
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Livre de terroir. Originaire de cette région, belle et sauvage, je retrouve l'ambiance de ces paysages, ces hommes et ces femmes, taiseux, pudiques, mais profonds. L'émancipation était compliquée pour ces filles de la terre, rester au pays pour garder sa liberté.amour des mots et solidarité avec les femmes du voisinage. Souvenir de lecture d'une femme trop tôt disparue.
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La Hague, début du XXème siècle. Jeanne naît dans une famille rurale, après deux frères. Sa mère est accoucheuse.
Jeanne aime la terre, la mer, les contrées battues par le vent, les falaises, la pêche.
Lorsque son père meurt, elle seconde sa mère aux travaux des champs et de la maison, et l'accompagne auprès des parturientes, puisque ses frères sont appelés sous les drapeaux.
Son grand amour, Germain, elle l'a connu à l'école, puis lorsqu'elle a grandi. Il désire plus que tout l'épouser.
Seulement sa mère ne l'entend pas ainsi, puisqu'elle a besoin de sa fille, et c'est dans le plus grand secret que les jeunes gens vont écrire une singulière histoire d'amour.
Catherine Ecole-Boivin livre cette histoire ( vraie) d'une plume que je trouve magnifique. Les émotions et les actions de chaque personnage sont décrits avec soin et souvent poésie. Ce roman se lit avec beaucoup de plaisir.
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La vie de Jeanne, née en 1912 à Jobourg, une commune de la Hague dans le Cotentin.
Un destin de femme qui ne laissera personne indifférent.
Un amour contrarié entre cette jeune femme et celui qu'elle aime, Germain.
J'avoue avoir été révoltée par le pouvoir exercé par les parents sur leurs enfants pour décider à leur place de leurs faits et gestes, de leurs pensées, de leur métier, en bref de leur destin. [/J'ai trouvé la mère de Jeanne particulièrement égoïste en lui gâchant sa vie pour pouvoir la garder près d'elle et éloigner tous ses "prétendants". Lui interdire le bonheur, l'amour et aussi d'avoir des enfants.]
Je me dis.... que de vies gâchées! Une vie nous n'en avons qu'une seule. Elle est si courte aussi. Alors je suis colère en ayant terminé ce récit et j'ai sombré dans la mélancolie. Je me demande comment j'aurais réagi à la place de Jeanne tout en sachant qu'il faut se mettre à sa place, dans le contexte de son époque.
Jeanne et un de ses frères n'ayant pu se marier ont essayé de se rebeller à leur façon. Il n'empêche qu'à cette époque les parents ressortaient toujours "gagnants" et c'est ce qui m'a profondément révoltée.
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