AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.61/5 (sur 42 notes)

Né(e) : 1979
Biographie :

Catherine Voyer-Léger, née en 1979, est une auteure, critique culturelle, chroniqueuse, animatrice et blogueuse québécoise.

Ajouter des informations
Bibliographie de Catherine Voyer-Léger   (9)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Le Salon dans tes oreilles - S1E37 - Autopsie de l'enfance À travers leurs plus récents romans, les auteurrices Claude Champagne, Mélanie Michaud et Michèle Nicole Provencher parlent de l'enfance, avec son lot de grandes joies, de grandes peines et d'épreuves à surmonter. Présenté par SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL LA MÈCHE STANKÉ Avec Claude Champagne, Auteurrice Mélanie Michaud, Auteurrice Michèle Nicole Provencher, Auteurrice Catherine Voyer-Léger, Animateurrice Livre(s) La dernière fois qu'on l'a vu, c'est au PerretteBurgundyMardi comme mardi Le Salon dans tes oreilles est un balado issu des entrevues, tables rondes, et cabarets enregistrés dans le cadre du Salon du livre de Montréal 2020. Écoutez des auteurs, autrices et personnalités parler de livre, de lecture et d'écriture et échanger autour des cinq thématiques suivantes: le Féminisme, la Pluralité des voix, 2020, et après?, Récit et inspiration et Famille et enfance. Bonne écoute! Abonnez-vous: https://feeds.buzzsprout.com/1678609.rss

+ Lire la suite

Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
La télé, la radio, les journaux, ils exultent sous le conseil. On nous parle
partout de vie pratique. Ça ne me repose pas d’entendre parler de vie
pratique, ça m’ennuie. Au coton. Et comme je l’ai déjà dit, les gens trouvent
peut-être ça inutile les analyses, la philosophie, les discussions intellectuelles,
mais, pour ma part, faire venir trois spécialistes pour parler pendant vingt
minutes de bûches écologiques, c’est quand même assez élevé dans l’échelle
de l’inutilité.
On nous dira qu’il y a un public pour ça. Certes, certes. Il y a un public
pour tout. Mais il y a aussi un public qui ne veut pas de ça. Alors il fait quoi ?
Commenter  J’apprécie          70
Ce qu'on nie en rejetant le travail critique, c'est l'idée qu'il puisse se développer un autre discours autour de la culture, un discours qui déploie des critères d'analyses, de comparaisons et de jugements. En refusant que, sur le plan esthétique, ce discours puisse être pertinent, on nie à ceux qui la pratiquent toute légitimité de le faire. Et l'on en conclut qu'ils sont des frustrés.
Commenter  J’apprécie          20
Pendant les années 1980 et 1990, le discours public à propos du suicide s'organisait autour de l'opposition entre les appels à l'aide et ce qu'il nous faudrait bien qualifier de vraies tentatives de suicide. Les gens qui faisaient des appels à l'aide n'avaient pas vraiment eu l'intention de mourir. Le geste était donc parfois un peu insignifiant ou alors automatiquement saboté. Entre adolescents, nous en parlions avec mépris. C'était juste un appel à l'aide.
En y repensant, je suis fascinée par tout ce que nous mettions de laideur dans cette notion. Un manque d'honnêteté, du narcissisme, une volonté d'accaparer l'attention sur de fausses bases, etc. Les gens qui appelaient à l'aide étaient un peu les fraudeurs de l'univers du mal vivre. On ne disait pas santé mentale. La maladie mentale était associée à la folie la plus caricaturale, ces individus ayant un rapport au monde qui, de l'extérieur, nous apparaissait loufoque. On disait c'est un malade mental quand les gens faisaient des gestes anormalement dangereux ou en rigolant pour qualifier, avec un peu de tendresse, ceux de notre entourage qui distillaient une douce folie autour d'eux. Être mal dans sa peau, penser à mourir, avoir besoin d'aide, appeler (ou non) à l'aide, ce n'était pas lié à la santé mentale. C'était autre chose, plus près du spleen, une posture insatisfaite face au monde.
Nous avions donc un vague mépris pour ceux qui appelaient à l'aide. Cette forteresse qui se bâtissait par je ne sais quelle série d'amalgames nous faisait complètement perdre de vue que cette personne n'était pas morte (ce qui devait se ranger dans les bonnes nouvelles) et qu'elle venait d'appeler à l'aide (ce qui méritait peut-être un minimum d'écoute). Nous perdions de vue qu'un appel à l'aide, c'est une forme de prise de parole.
Commenter  J’apprécie          00
CUIR CHEVELU
Je détestais ce moment particulier où, entre le savon qui pique les yeux et la friction du cuir chevelu, ma mère tentait de me laver les cheveux. On disait laver la tête et c’était de ça qu’il était question, comme s’il restait au sommet de mon crâne une zone molle où on aurait pu nuire à mes pensées à force de la presser. Ça se terminait en larmes chaque fois.
Et elle n’avait pas tenté de peigner le tout encore.
La coupe au bol chez moi n’avait rien à voir avec René Simard. Juste avec son ras à elle. Son bol.
Commenter  J’apprécie          10
Je sens qu'il faudrait que je vous en donne plus. Je sens que, pour vous permettre de comprendre, je dois expliquer, mais je ne sais pas par où prendre ça.
Ce qui nous a menés là? Il me semble que ce n'est pas à moi de faire le récit, même incomplet, des problèmes de mes parents. Il me semble que tout ce que j'aurais à raconter à ce propos serait blessant, inutilement blessant. Je ne suis même pas en mesure de savoir si mes souvenirs sont vrais et, même ceux qui m'ont été rapportés, je doute toujours de leur véracité.
Commenter  J’apprécie          10
EMPATHIE
Toute description du corps souffrant me fait souffrir. Lisant Le corps lesbien de Monique Wittig, je me tordais de douleur devant l’évocation fantaisiste des organes humains. Écoutant Catherine Robbe-Grillet sur France Culture raconter quelques cérémonies sadomasochistes, je pressais le pas comme si en marchant plus vite j’éloignerais le supplice déversé dans mes écouteurs. Et c’est vraiment au bout de quelques minutes de tortures de Theon Greyjoy que j’ai abandonné Game of Thrones comme si ma propre intégrité physique en dépendait. N’importe qui me racontant un accident ou une opération produit chez moi le même effet, même quand sont mis en scène des organes que je n’ai pas.
On pourrait en conclure que je suis une gamine un peu trop fragile. Mais il s’agit surtout d’une absence de bouclier, d’une étrange et dévorante empathie, d’une forme d’hypersensibilité. D’un si grand besoin de douceur. Le corps de l’autre est un peu le mien aussi.
Commenter  J’apprécie          00
TOUCHER
Je choisis toujours la machine. C’est peut-être par curiosité ou par inattention. Ou en raison d’un stress de langue seconde. Cette fois-là, j’ai opté pour l’examen manuel. Elle faisait le contour de mes seins avec ses mains, je suppose qu’on peut transporter certaines choses dans le pli d’un soutien-gorge. J’étais sympathique. Elle a tâté mes jambes sur la longueur. Au moment de me retourner, j’ai fait une blague. Je ne sais plus laquelle. Elle a rigolé. Quand elle a tâté mes bras, je me suis dit qu’on me touchait rarement. Rarement ainsi, dans l’intention si précise de me toucher. Sauf pour les massothérapeutes. Le toucher de l’amitié est quelque chose de souvent très léger. On se bise ou on s’étreint dans un geste souple qui part aussi vite qu’il vient. On n’insiste pas. La sympathique agente de sécurité insistait pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec l’amour ou l’envie. Le détecteur m’avait choisie.
Commenter  J’apprécie          00
On peut s'étonner , par exemple, qu'on ne trouve pas pas le mot "capitalisme" dans cet ouvrage puisque c'est finalement de ça qu'il est question: la critique d'un modèle capitaliste de l'information qui laisse une place résiduelle à des contenus qui ne recrutent pas une large part de clients ou qui n'ont pas de répercussions sur la consommation de ses derniers. On n'a même pas besoin de s'étonner que même les médias publics, pour qui le profit n'est pas la priorité, adhèrent souvent à ce modèle. Il s'agit surtout de reconnaître un paradigme de la performance qui, lorsqu'il ne se traduit pas en profits, se traduit tout de même en moyens de production ou en notoriété.
Commenter  J’apprécie          00
PIQÛRES
Elles sont cinq. Quand, au contact du drap ou de ma main endormie, l’une s’éveille, on croirait que les autres y répondent. Comme rien n’indique qu’il existe un réseau sous-cutané de communication entre les piqûres, je ne peux condamner que les mémoires du corps allergique ; mémoire d’un mollet qui se réveille quand le coude s’enflamme ; du majeur qui enfle quand le bras lui parle. Dans un demi-sommeil, je les compte alors – un, deux, trois, quatre, cinq – comme d’autres compteraient les moutons, refusant que cinq piqûres suffisent à mettre fin à ma nuit.
Commenter  J’apprécie          00
Quand on s'y arrête "être soi même" est une idée assez saugrenue puisqu'elle sous-entend qu'il existerait un soi pur, un soi avant le contact avec l'autre et avec notre environnement. Cette entité radicale n'existe pas. Ne peut pas exister. Nous sommes en médiation constante avec ce qui nous entoure. Nous nous adaptons, nous acceptons, certains rôles,nous refusons plusieurs et nous cherchons un équilibre. Et nous cherchons un équilibre fragile qui nous rapprocherait de notre essence, même si de cette essence...nous ne savons rien.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Catherine Voyer-Léger (62)Voir plus

Quiz Voir plus

Les Misérables Tome 1

Qui est Jean Valjean ?

Le héro de l'histoire
Un riche
Un curé

9 questions
89 lecteurs ont répondu
Thème : Les Misérables, tome 1 de Takahiro AraiCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..