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EAN : 9782757897973
192 pages
Points (31/03/2023)
3.85/5   50 notes
Résumé :
Nous sommes au milieu des années 80. La petite Mélanie se tient droite devant la misère, la cruauté et l’injustice qui règnent dans son quartier de la Petite-Bourgogne, qu’on appelle « Burgundy ». Avec ses cheveux en bataille et sa moustache de jus de raisin, elle enfile les réparties effrontées et hilarantes.
Lorsqu’elle et sa famille déménagent sur la Rive-Sud, Mélanie s’aperçoit bien vite que ses manières de ruelles ne s’accordent pas avec l’art de vivre e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Petit voyage à Montréal, dans les années 80, dans le quartier de Burgundy, quartier populaire, mélange de pauvretés et de minorités visibles. Immersion totale puisque l'autrice use même du vocabulaire québécois, voire local. Elle nous parle de son enfance, pas rose du tout, dans une famille dysfonctionnelle dont elle a honte, et qui ne l'aime pas en retour. Sa plume est franche, drôle aussi, pour nous montrer ses batailles (avec les poings s'il le faut), surtout quand on est une fille. Lecture sympathique, sur le déterminisme social, malgré tous ces faits portant sur une enfance difficile mais qui a fait la femme qu'elle est devenue. Fin superbe.
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Burgundy désigne le quartier de Montréal appelé "petite Bourgogne" chez les francophones. C'est un quartier pauvre et délaissé qui se recroqueville sur lui-même, étouffé par la gentrification des alentours. En ouvrant le livre, je me demandais donc si l'auteure allait prendre la défense du quartier de son enfance et peindre un tableau lumineux de l'entraide, de la solidarité et de l'importance de sauvegarder l'authenticité de ces lieux qui disparaissent.

En réalité, ce livre est une petite bombe, une claque dans la figure que l'auteure nous assène sans retenir sa force. Et de la force, elle n'en manque pas (elle en a en esti comme on dirait icitte). C'est en fait un règlement de compte avec Burgundy et avec son enfance et sa famille. Ce roman extrêmement personnel m'a frappé par sa sauvagerie intrinsèque, sa spontanéité et sa sincérité. Ça vient des tripes et du coeur, et c'est tellement rare de nos jours, où tout est de plus en plus calibré, nettoyé, aseptisé, où tout sonne de plus en plus faux, notre époque de faux-semblants où l'on regarde la vie avec un filtre Instagram. Bref, vous avez compris : Mélanie Michaud défonce le champ littéraire et Burgundy, son livre est un match de boxe et elle ne retient pas ses coups. le lecteur assiste au pugilat et l'encourage, parce qu'il nait une certaine poésie de ce combat. le québecois et ses expressions ne seront pas toujours compréhensibles pour ceux ou celles qui ne connaissent pas cette langue, mais font pourtant de ce récit poignant bien plus qu'un simple récit, justement, mais une véritable oeuvre littéraire. C'est un premier roman à vif, qui ramène à l'une des fonctions premières de l'écriture, à savoir se libérer des démons et chercher du sens là où il n'y a rien que la violence, chercher l'amour oú il n'y a que la haine, chercher des réponses là où il n'y a que des énigmes. On est bien loin des fictions autobiographiques germano pratines de nos quinquas glorifiés sans raison. C'est ce qu'appelle la sublimation. Et la naissance d'une grande autrice.
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Burgundy de Mélanie Michaud

Merci aux éditions @JClattès.

Premières phrases : « Ecrire des souhaits au père Noël, des questions aux Débrouillards, des graffitis à la bombe sur les murs de briques, des productions écrites mensongères, j'écris ici la vie que je veux effacer. »

Depuis ce début d'année 2022, j'ai pu grâce à mes lectures, bourlinguer de-ci de-là, changer de continent, partir pour un futur inquiétant, aussi quand les Editions JC Lattès m'ont proposé de lire Burgundy, j'ai fait ni une ni deux, j'ai ajusté mes lunettes, attrapé un marque-page, un cahier et un stylo.

Tout d'abord la jaquette, cette petite fille mignonne au regard si triste et qui se cache derrière des noeuds, des rubans, des fleurs des champs et du bolduc, que voulait-elle me dire ? et ce titre … Burgundy, c'est quoi ? C'est où ? Et Mélanie Michaud qui est tu ? Beaucoup d'interrogations, il était temps de pour moi de débuter la lecture…
Dès les premières lignes, j'ai appris que ma destination était Montréal, plus précisément, le Quartier de la Petite-Bourgogne, Burgundy pour les intimes, dans les années 80.
J'ai également vite réalisé que je lisais avec l'accent québécois dans les yeux, cela m'arrive souvent, surtout si je lis du Pagnol, le dépaysement est total et la magie opère. A nouveau la lecture m'ouvre à un ailleurs, à un monde différent, éveille mon esprit et titille mes cellules grises.
J'ai surtout compris, que l'histoire de Mélanie Michaud était faite d'injustice, de violence, de coups et de bien peu d'amour. L'auteure nous livre son enfance, et elle est à mille lieues de celle qu'elle s'apprête à offrir à son fils, avoir ses souvenirs en mémoire pour ne pas reproduire le passé. Comme l'auteure l'explique si bien : « on parlait mal et on mangeait mal. Mal nourris de partout, j'ai été mal élevée », rien qui n'élève l'esprit ou qui remplisse le ventre de nourritures saines. Alors oui, entre les pages de Burgundy, vous lirez la colère, la peur, la misère et la vie qui vous plaque au sol et vous piétine, mais vous découvrirez une Mélanie qui vous fera sourire, vous impressionnera, vous livrera son enfance sans concession et concernant ses réparties féministes « crisse ! » elles vous charmeront.

Un premier roman maitrisé qui tient toutes ses promesses.

Emma aime :

-Sa grand-mère Jeannette
-Anyway
-S'insurger.

Lien : https://www.instagram.com/le..
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Le commentaire de Lynda : COUP DE COEUR!

Nous sommes à Montréal, dans un quartier en particulier, la Petite-Bourgogne. Nous retrouvons Mélanie, et on peut dire qu'elle fait partie d'une famille dysfonctionnelle.
Un père, ivrogne et parfois assez violent, une mère pas tellement présente, donc Mélanie et sa fratrie ne comptent que sur eux-mêmes.
Habitant un quartier assez défavorisé, nous allons suivre Mélanie à l'école, à la maison et c'est une petite fille assez rebelle que l'on va rencontrer. Elle a la répartie facile, et sait parfaitement comment s'attirer des ennuis, mais dans le fond, dans ce quartier tout le monde est un peu comme ça.
Mais quand papa fait un coup d'argent et s'associe avec des gens pas très droits, ils déménagent sur la Rive-Sud, et bien la différence de classe est très frappante, et la petite fille de Montréal, qui devient adolescente, jure un peu dans ce décor, disons qu'elle ne fait pas partie de la classe représentée.
C'est avec un humour, souvent sarcastique, que l'auteure nous présente ce roman, malgré que le sujet soit un peu triste. Elle nous montre que parce que l'on est pauvre, on est différent, et on sait très bien que la société accepte difficilement ce qui est différent, que se soit un handicap ou un statut social différent, on devient un peu le souffre-douleur des gens ''ordinaires''.
C'est un roman qui m'a frappé, un roman qui tantôt m'a enragé et d'autres moments où j'ai bien ri. L'auteure m'aura permis, de revivre des choses ''de mon temps'' comme on dit. Elle nous décrit une situation familiale, pas très saine, mais d'un réalisme assez fort, parce que des familles de ce genre, j'en ai connu, et pas seulement une, mais elle nous montre également que peu importe, on peut arriver à progresser normalement.
Une écriture parfois satyrique, mais des moments profonds, une belle description de la vie dans les années 80 que se soit dans un milieu défavorisé ou encore dans une banlieue un peu dans la normalité. Un roman où l'on ressent les sentiments de Mélanie très fortement. Je vous recommande cette lecture pour une petite virée dans la Petite-Bourgogne, et je vous souhaite de revivre à travers les mots de l'auteure, des choses que vous avez connus ou vécus. Coup de coeur pour ce petit voyage dans mon enfance !
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Faque, qu'il est bien ce bouquin ! Oui, je parle comme les gens des classes populaires à Montréal dans les années 80.
Ce livre est génial pétillant de vie, d'intelligence, de justesse, de colère digérée parfois remâchée, de tendresse pour une grand-mère croyante. J'ai adoré rencontrer son héroïne, une gamine pas comme les autres qui vit dans une famille dysfonctionnelle au possible et qui va s'en sortir à coup de livres. Je me suis reconnue dans la petite qui vole des livres dans les librairies parce qu'elle n'a pas le moyen de faire autrement, celle qui aime les bibliothèques et qui veut s'y "muser". Je connais une autre petite fille qui a utilisé sa tête pour quitter son milieu d'origine, même si elle y avait des liens forts. Burgundy, c'est pour Bourgogne, un quartier aussi chouette que certains quartiers de grandes villes françaises. Burgundy, c'est là où tu prends ton élan et où tu décolles sans regarder derrière toi dans tous les sens du terme. Il y a juste un moment dans le livre où j'ai tiqué, même si je comprenais ce que voulait dire l'héroïne : elle y parle d'une famille normale ? On s'engueule autour d'une table même bien mise, même avec de bonnes choses à déguster ...
Un grand coup de coeur pour un roman que j'ai "loupé" à sa sortie et un goût de "reviens-y" parce que j'aimerais savoir comment va la petiote.
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critiques presse (3)
LeFigaro
24 mars 2022
La romancière revient sur son enfance pauvre à Montréal.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeFigaro
21 mars 2022
Dans un premier roman tragicomique, inspiré de son enfance, l’auteure montréalaise interroge le déterminisme social.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeDevoir
24 août 2020
Mélanie Michaud signe avec «Burgundy» la chronique tragicomique d’une enfance rock’n’roll.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (99) Voir plus Ajouter une citation
L’enfant turbulente que j’étais aimait rêver, mais n’aimait pas dormir. Hyperactive, j’avais trop de choses à faire et à apprendre. Attendre à l’horizontale m’ennuyait sévèrement. Je savais que le temps était une entité qui passe et ramasse des affaires, et en néglige d’autres. Je le voyais comme un traitre à qui je ne donnerais pas ma confiance ni mes jeunes années. L’heure du coucher s’avérait le moment parfait pour narguer le temps. Je l’ignorais en jouant du déni ou en jouant avec mes jouets. Je me glissais sous les couvertures ; et, aussitôt ma porte close, je me levais pour lire, écrire, dessiner, inventer des tours et des pièges, fabriquer des armes ou penser à la mort.
Hélas, mon stratagème n’a pas su durer. Mes parents s’en sont rendu compte et j’ai dû rendre des comptes. J’ai fait les frais de ma bêtise, et j’ai dû prendre des cachets à maintes reprises. Main prise, j’ai avalé ma pilule.
La rose, celle pour dormir, comme les grands. J’ai alors commencé à dormir et à rêver pour de vrai. Comme du monde.
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Généralement, je n’appréciais pas la solitude, parce que je cherchais toujours l’amour ou l’approbation des autres. Être entourée le plus souvent possible augmentait mes chances de me faire aimer. Si, en plus, je racontais des bonnes blagues, les rires des gens m’apportaient un peu d’amour-propre (même si j’avais toujours une tâche à accomplir quelque part). Quant à la liberté, c’est surement un plat chaud qui se savoure seul, contrairement à la vengeance ; anyway, c’est même pas du manger. Quand je me retrouvais seule, si l’anxiété ne venait pas jouer avec moi, je pouvais me gâter. Je pouvais faire semblant d’être qui je voulais et faire ce que je voulais. Dans les têtes de linotte, l’imaginaire peut frapper fort. Ma liberté candide pouvait finalement narguer les interdits ou les « T’as don’ ben l’air conne ! »
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Je trouvais ça bizarre que personne ne se souciait que ces femmes-là, c’était du vrai monde. La fille était quelqu’un derrière ses gros seins. Les hommes semblaient décider de tout : au gouvernement, dans les maisons, dans les jobs d’adultes pis même par rapport aux femmes pis à ce qu’elles doivent avoir l’air. C’étaient eux, les chanceux, pis nous autres fallait les servir, pas juste avec de la bouffe, mais avec nos sexes pis toute.
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Je venais de me faire avoir, de me faire humilier et voler. Parce que je ne comprenais pas l’anglais. Mon erreur et ma faiblesse ont fait de moi et de ma cabane des victimes parfaites. Quelle naïveté de ma part. J’en voulais davantage à mon manque d’intelligence qu’aux deux p’tites crisses. J’ai ravalé mes sanglots et j’ai commencé à apprendre l’anglais. Don’t mess with me again motherfuckers !
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À un moment donné, la chance lui a fait un timide sourire et la providence lui a accordé une grâce : il a gagné cent mille dollars à la loterie. Mais au lieu de se repentir, de filer dans le droit chemin, de clore ses beaux jours avec un happy-end, il a dépensé son gain en davantage d’héroïne et plus de putes. Mais sans s’acheter de nouvelles seringues ni de condoms. À lui seul, Jocelyn a contribué à faire croitre le sida au Québec. Maudit cave. La mort a enfin mis un terme à ses déboires. Mais le sida se répandait quand même. Le nombre de prostituées qui couchaient sans protection pour quelques dollars de plus, le nombre d’héroïnomanes trop étourdis pour s’injecter proprement s’alourdissait. Jocelyn était un maillon de cette lourde chaine.
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Vidéo de Mélanie Michaud
Dans ce nouvel épisode de Parole d'écrivain, Mélanie Michaud, auteure de « Burgundy », se livre sur la manière dont la lecture s'est posée en pierre angulaire dans sa vie. D'abord exutoire des marécages de sa réalité, les personnages fictifs se sont rapidement mués en alter-ego, tremplins de son émancipation. Désormais, elle explique faire de sa plume un témoignage vivant, à la fois littéraire et théâtrale.
Un podcast à retrouver sur toutes les plateformes d'écoute, n'hésitez pas à vous abonner pour ne manquer aucun épisode.
Bonne écoute !
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