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Critiques de Cathy Galliègue (98)
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Là où murmure le vent

Gabin, octogénaire, n'a, aujourd'hui, plus vraiment toute sa tête. Aussi, très tôt ce matin-là, fatigué de se retrouver dans cette même maison, conscient de perdre la tête, il s'habille en vitesse et va à la combe, près de l'étang, théâtre de son amour. Un amour passé mais qui a rempli son cœur des années durant. Dévêtu malgré le froid et la neige, il se rappelle ces jours heureux avec Solange, surnommée la petite...

Chez elle, au lieu-dit le Cul-du-sac, Solange peine à se remettre de la mort de Clovis, son frère, survenue un mois plus tôt. Un frère avec qui elle aura vécue toute sa vie. Cette même nuit, elle fait une chute dans l'escalier et se retrouve étalée sur le carrelage de l'entrée. Incapable de se relever. Son chat, P'tite merde, venu se lover sur elle, elle se replonge dans son passé, en attendant le passage de Riton dans la matinée. S'invitent dans ses souvenirs, Clovis, ce frère tant aimé, sa mère, décédée bien trop tôt, son père, un homme violent et Gabin, l'amour de sa vie...



Deux jeunes amants, puisque c'est ce qu'ils resteront à jamais, se replongent, la même nuit, dans leurs souvenirs. Solange et Gabin se sont aimés, passionnément et tendrement. Pourtant, la vie a fait que, malgré cet amour, chacun a vécu de son côté. Chacun leur tour, ils se souviennent de leur rencontre, leurs pères, décédé tragiquement pour l'un, violent pour l'une, leurs mères, qui les aura choyés, leur amitié avec Riton, leur tendresse envers Clovis, leur attachement à leurs terres du Jura, leurs joies et leurs peines, leurs regrets, leurs chagrins et leur amour l'un pour l'autre, indéfectible malgré les années, les obstacles et la distance. Avec, en toile de fond, les paysages du Haut-Jura, Cathy Galliègue nous plonge dans une histoire d'amour, aussi magnifique que triste, aussi déchirante que regrettable. Avec douceur, tendresse et poésie, elle donne vie et âme à Gabin et Solange, deux personnages émouvants, aussi bien de par leur maladresse, leur fierté que par leur orgueil. Un roman lumineux et tendre malgré cet amour contrarié et manqué qui aura su, toutefois, traversé les âges...
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La nuit, je mens

Ce titre est aussi celui d'une chanson d'Alain Bashung, dont l'auteure glisse quelques paroles à la dernière page.

Comme le roman commence par l'annonce d'un suicide, ce sont ces mots-là que j'avais en tête, moi, à la lecture : "J'ai dans les bottes des montagnes de questions / Où subsiste encore ton écho. ♪♫"

Semelles de plomb, questions, écho (dans un silence assourdissant)... Mathilde n'échappe pas à cet état d'hébétude dans lequel nous plonge ce geste tragique.

Adolescente & jeune adulte, elle a aimé passionnément et sans retour Guillaume, le fils d'un ami de la famille, gosse de riches englué à jamais dans "le désastre de [sa] déchéance". Il vient de mettre fin à ses jours, avec une ceinture qu'elle lui avait offerte. Il reviendra la hanter.

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Dans cette histoire tour à tour lumineuse et sombre, magnifiquement écrite, il est question de sororité, de rivalité, de place dans la famille, d'image de soi. Mathilde se rebiffe pour se rendre détestable, s'efface derrière sa soeur parfaite, se déclare perdue d'avance, refuse la compétition, l'affrontement, se place en position d'échec - la preuve en voulant se faire aimer de Guillaume ? Gaspard qui se construit en négatif du modèle parental n'est guère différent, dans un autre style - formaté, maîtrisé, lisse et ambitieux.

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L'auteur décrit admirablement, aussi, une dégringolade, « misérable et honteuse souffrance » de ceux que vient visiter la 'folie' :

« Dans notre monde, les gens comme moi, on (...) les écarte du monde jusqu'à les faire ressembler à ce qu'ils sont vraiment. Des ombres, des âmes en peine de vie. (...)

Je suis seule dans un endroit qui n'existe pas et je dois en trouver la sortie.

De ce fol envol, je m'écrase au sol et j'emporte avec moi les vivants. »

(p. 143 & 144)

Heureusement, il y a également de l'amour, et beaucoup. D'un chien, d'un amant, de familles... Assez pour revenir dans le monde des vivants et trouver la force de s'y cramponner ?

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De Cathy Galliègue, j'ai préféré "Contre nature" - très sombre aussi, mais peut-être moins étouffant.

Ce roman-là, le premier paru de l'auteure, est plus 'viscéral'.

Quoi qu'il en soit, une lecture époustouflante (& douloureuse).
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Là où murmure le vent

Réussir sa vie, je ne sais pas ce que ça signifie.

Mais la gâcher, je vois très bien, a fortiori après avoir dévoré ce roman, si triste.

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J'ai découvert Cathy Galliègue en 2021 avec son excellent 'Contre nature'.

Le ton est tout autre, ici. Edité par 'Terres de France', le roman a en effet des accents du terroir - franc-comtois, en l'occurrence.

On suit Solange, son frère Clovis, et leurs deux amis Gabin & Riton, nés au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ils vivent à la campagne, subissent l'inconfort des vieilles fermes et la rudesse des travaux agricoles 'au rythme des saisons'.

J'ai un oncle et des cousins de leur époque, à l'ouest de la France, seules varient leurs expressions, leur patois - et encore. Je me suis donc sentie un peu chez moi, et j'ai aimé, après avoir surmonté mon aversion/ma peur face à la dégringolade de Gabin, celle dans laquelle l'a précipité la maladie d'Alzheimer.

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La couverture laisse attendre une histoire d'amour ; on comprend vite qu'elle a été interrompue trop tôt, avant l'usure.

Cette histoire est belle et rageante : trop de soumission, puis d'orgueil, et au final quelques vies gâchées.

J'ai fait le parallèle avec le roman US de Kent Haruf 'Ces liens qui nous enchaînent', où un patriarche bête & méchant bousille la vie de ses enfants.

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Je continue à découvrir l'auteure : j'ai dans ma Pal 'Boire ma vie jusqu'à l'oubli', dont les thèmes (deuil & alcoolisme) me semblent déjà aussi effrayants que la vieillesse et Alzheimer... Mais Cathy Galliègue a un tel talent que je me laisse volontiers 'malmener' par ses récits.
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Là où murmure le vent

Nous sommes dans le Haut Jura, où vivent les 2 octogénaires, Gabin les années non pas seulement malmenées le corps mais aussi l’esprit. Il ne se souvient de pas grand chose mais en faisant des efforts, sa petite Solange comme il l’appelle perce son brouillard, oui il se souvient de cet amour de jeunesse.



Solange vit désormais seule dans la ferme isolée depuis le décès de son frère Clovis. Ils n’ont connu que cette ferme avec une mère aimante et un père autoritaire. La vie n’était pas simple avec ce paternel, ils trimaient pour vivre sous les coups de taloches.



Une histoire sur le vieillissement et l’autonomie.



On suit ces 2 personnages avec Solange au caractère bien trempé et Gabin un peu réservé. Ils nous raconte leur histoire depuis l’enfance.



Je me suis attachée à ce couple, leur tendresse, leur amitié, leur amour m’ont fait passer par divers émotions alors !!!!!!

Pourquoi n’ont-ils pas vieilli ensemble ?



Note : 5 / 5

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Là où murmure le vent

Cathy Galliègue, vous avez dit Cathy Galliègue? Jamais entendu parlé vous aurais-je répondu il y a 2 jours ..

Posez moi la même question là tout de suite et je vous réponds enthousiaste quelle auteure, quelle plume! ..

Je ne peux que remercier Les Presses de la Cité de m'avoir permis de la découvrir via Netgalley

#Làoùmurmurelevent #NetGalleyFrance !





Il était une fois Gabin, octogénaire, la tête en vadrouille qui, va savoir pourquoi, un beau matin sort de chez lui, direction la combe, là où il a été heureux, là où il a rencontré Solange, la petite. Et ô miracle les souvenirs se frayent un chemin dans sa mémoire vacillante .. Et Solange resurgit aussi belle, aussi pimpante qu'autrefois, Solange la seule femme de sa vie , la femme qu'il a aimé et qu'il aime encore ...



Il était une fois Solange, octogénaire, seule dans sa ferme depuis que son frère Clovis est décédé dans son sommeil. C'est la nuit, elle a un besoin pressant et c'est la chute dans l'escalier. Immobilisée, elle a malheureusement plus de temps qu'il n'en faut pour faire remonter les images du passé; Sa mère bien sur trop tôt disparue, Clovis le frère fidèle compagnon , le Père cet homme mauvais, brutal, rendu fou par la guerre et l'alcool , et Gabin son amour de jeunesse, son seul amour et si et si c'était à refaire...



Il était un village dans le Haut-Jura non loin de Morez ..



Que vous dire de plus? rien si ce n'est vous inciter à découvrir ce magnifique roman qui nous parle d'un amour de jeunesse qui tient bon face au vent de la vieillesse.



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Là où murmure le vent

Un petit livre qui se lit facilement que j'ai découvert grace à un challenge pour une lecture commune.

C'est facile à lire très émouvant .

Ce pourrait être la vie cela pourrait se passer de nos jours

C'est la vieillesse la vie à la campagne.

Un livre qui est passé inaperçu mais qui mérite un instant d'attention.
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Là où murmure le vent

Lorsque je plonge à corps perdu dans un roman de Cathy Galliègue, je sais bien avant de l'ouvrir qu'il va me foudroyer. Ce fut le cas avec les précédents et celui-ci ne déroge pas à cette règle. Ses textes sont si forts et poignants qu'il me faut bien souvent calmer mes émotions pendant quelques jours avant de pouvoir poser mes modestes mots sur les siens si talentueux.

Installé sur son rocher, voilà où j'ai rencontré Gabin. Je me suis assise à côté de lui et il m'a raconté. Comme de petits bouts de ficelle, il a rassemblé le peu de souvenirs qu'il lui reste pour me les murmurer.

Alors il m'a présenté sa Petite, Solange, son amour de toujours, que le père violent et abjecte n'a pas épargnée, jusqu'à l'empêcher de vivre...

Et puis vint le tour de Clovis, le frère de Solange, toujours présent pour elle, aux petits soins.

Sans oublier Riton et ses bons et loyaux services rendus... et tous les autres qui gravitent autour de ce trio.

Et pendant que j'écoute Gabin, Solange est chez elle, seule, au sol après une malencontreuse chute. Elle a froid. Ne pouvant pas se relever, elle trouve un peu de réconfort aux côtés de son chat qui la réchauffe un peu. Alors, comme pour passer le temps, elle se souvient, aussi, par petites bribes, de ce que fut ou aurait pu être sa vie...

C'est ainsi que j'ai fait leur connaissance, la gorge serrée, scotchée aux pages de ce roman fabuleux.



Vindiou !! Quelle histoire... Je me suis laissée porter par le vent, qui a murmuré à mon oreille leurs histoires. Ce vent a fait tourner les pages de cet admirable et très touchant livre qui parle d'amour, d'oubli et de la vie. Il y a aussi le temps qui passe, qui file sans laisser d'empreinte, l'âge empêchant de ranger les souvenirs dans les tiroirs de la mémoire. Et puis, peut être une petite leçon, celle de saisir sa chance quand elle se présente, pour ne pas regretter...

Vous l'avez deviné, je décerne un immense coup de coeur pour ce sublime chef d'oeuvre.

Chère Cathy, comme toujours, j'ai été charmée par cette écriture dorée, que j'admire, que j'aime et qui me manque déjà. Un grand merci à toi et aux éditions Terre de France-Les Presses de la Cité, pour ce beau séjour parmi tes personnages que j'ai chéri comme s'ils étaient des miens...

https://littelecture.wordpress.com/2023/08/17/la-ou-murmure-le-vent-de-cathy-galliegue/
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Là où murmure le vent

Je vous annonce tout de go, sans aucun préambule, que j’ai eu un énorme coup de cœur !



Une nuit, alors que l’hiver habille les arbres dont les branches frémissent d’un épais manteau de neige, Gabin, un octogénaire dont la mémoire vacille, assis sur la roche qui fut jadis témoin de son amour naissant pour la petite, observe les eaux du lac de la combe, noircies par le ciel sombre, tentant de faire la lumière sur ses souvenirs que ce satané Alzheimer lui a dérobés.



Cette même nuit, Solange, la petite, malgré les années qui ne l’ont pas épargnée, gît sur le sol froid après une mauvaise chute. Alors que les minutes, puis les heures, s’égrènent, annoncées par ce coucou maudit qu’elle a toujours détesté, seuls Petite Merde, son chat, et ses souvenirs d’antan parviennent à la réchauffer un peu.



C’est ainsi que l’on découvre l’histoire de ces deux êtres que les drames familiaux, mais aussi l’orgueil, ont séparé nonobstant l’amour qui les unissait, et ce, malgré les écueils de la vie, que la petite soit la fille de l’assassin de Mardi, le père de Gabin.



Ces souvenirs qui se rappellent à eux parviendront-ils à supplanter la solitude à laquelle ils ont fini par s’habituer, dans ces forêts du Haut-Jura, où la rudesse des lieux apprivoise les hommes, voire les avilie ? Sauront-ils, arrivés au seuil de leur vie, à taire les non-dits, à donner la voix à ces sentiments qui, malgré l’éloignement physique, les ont toujours rapprochés dans les réminiscences du passé qui se font de plus de plus en plus présentes au fur et à mesure que les années passent ? Et cet amour romanesque, que la malchance, les adversités et la fatalité n’ont guère amoindri, parviendra-t-il à leur montrer le chemin, métaphoriquement et littéralement, et à les réunir, enfin, à l’aube de la mort qui se fait pressante ?



Que puis-je vous dire d’autre pour vous donner envie de lire ce roman, si ce n’est que la plume de Cathy Galliègue est tout simplement sublime, que les mots épousent avec symbiose l’âpreté des villageois, en réponse à celle de la vie à la montagne, tout en dépeignant cette poésie qui est au plus profond d’eux-mêmes et que seul le paysage parvient à exprimer ? Que ce roman est une ode à l’amour, à l’amour maternel, à l’amour fraternel, à l’amour amical, à l’amour romantique ?



Que la fin est… boudiou ! grandiose ?



Bref, que puis-je vous dire d’autre, si ce n’est : lisez-le !
Lien : https://www.instagram.com/al..
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Là où murmure le vent

Là où s’échouent les mots.



Je me souviens encore de l’émotion ressentie lorsque j’ai croisé pour la première fois cette écriture. Quelque chose de l’élégance de la Sagan. Une dentelle de nuit qui laisserait entrevoir la boue dont nous sommes faits. Un jeu de lumières qui sculpte nos obscurités. L’effet de la nuit, comme disait Degas.



Cette fois, l’histoire de Gabin et Solange, et de mon Clovis, nous échoue sur les rivages mouvants du temps qui passe et de l’oubli, refuge à l’amour.



Ça a le goût de la terre et des peaux qui fanent de leur solitude. Une émotion physique. Ça réveille les mécanismes d’une histoire charnelle collective, un peau à peau avec les personnages, jusque dans les plus petits plis de l’âme.



C’est beau. Beau comme le sont les petites gens. Les terreux, les besogneux du bonheur dont le vent emporte les soupirs et les rêves.



Bien plus que des murmures, le souffle d’un grand roman.
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Là où murmure le vent

J'avais déjà lu un des romans de Cathy Galliègue par " Et boire ma vie jusqu' à l'oubli " que j'avais littéralement adoré. On y retrouve un thème cher à l'auteure qui est celui du passé et des souvenirs enfouis.

Dans ce roman, le sujet porte sur l'histoire de Gabin frappé par la maladie d' Alzheimer qui tente de retrouver le chemin celui du Cul-du-sac, la Combe, la ferme de Solange.

Solange est seule dans sa maison avec la compagnie de son chat " P'tite merde " mais un soir elle chute en bas de son escalier. Elle attend désespérément que quelqu'un vienne la secourir…

" Elle habite un non-lieu, maintenant qu'elle y est seule. Elle se force à se mettre à table, midi et soir, mais l'appétit n'y est plus. Elle se force, parce que le Riton lui a dit : " Faut pas se laisser aller, ma p'tite Solange, faut manger, surtout par ce froid. "

Cathy Galliègue au fil des pages retrace les souvenirs de Gabin et de Solange en racontant leur jeunesse et leur vieillesse. Le monde rural est très bien dépeint : le travail de la terre va peser sur la vie des protagonistes. Dans ce récit, il est aussi question de la violence du père de Solange.



« Là où murmure le vent » est un de ces romans qui donnent un rôle aux lieux. Ici, c'est le Haut-Jura et ses paysages époustouflants. Comme les personnages, tout semble aride et froid mais l'auteure a su avec ses mots et son style discret réchauffer le temps et les épidermes. Et pourtant qu'il a été dur le chemin de Gabin et de Solange ! Cathy Galliègue se fait l'interprète de ces deux vies en fin de parcours.

Cela peut paraître triste mais au final, des instants de grâce montrent bien que l'amour parvient à amoindrir les difficultés. Encore faut-il que les êtres aient le courage pour affronter les aléas de toute une vie. L'auteure expose les pensées de chacun et les souvenirs de l'un font écho aux réminiscences de l'autre. Ce lien indéfectible s'est tissé dans une nature abrupte mais belle.

L'amour pour une personne est mis dans ce livre en parallèle à l'attachement pour une région. Comme dans la vraie vie finalement ! Le talent de Cathy Galliègue est de faire d'une fiction assez cruelle, une ode à la vie. Et on y croit fortement.



« Là où murmure le vent » est une lecture pleine d'émotions et qui se lit avidement. Merci Cathy pour tes mots empreints de poésie et d'amour.
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Là où murmure le vent

Ils se nomment Gabin, Solange, Clovis ou Riton, Adèle ou Lison, une fois que vous les aurez rencontrés vous ne les oublirez plus jamais.



Pourtant, Gabin oublie lui. Au seuil de sa vieillesse, le majordome éternel célibataire est revenu dans son Jura natal. Il voulait se rapprocher de La Petite, celle qui a hanté ses nuits et ses jours, mais aujourd'hui, alors qu'elle est si proche, il oublie. La vie, les souvenirs, les moments heureux et les autres plus compliqués.



Solange est restée seule dans la maison d'enfance, celle de la mère douce et soumise à la violence du père. Celle du père, mauvais, violent, amer et sanguin. Celle du frère, Clovis, éternel célibataire comme elle et qui l'a abandonnée pour le voyage sans retour depuis un mois déjà.



Cette nuit, Solange a chuté et se retrouve au sol, dans le froid, simplement réchauffée par son fidèle chat. Une nuit de souvenirs et de rendez-vous manqués, une nuit d'amour et de rupture, de regrets et de sanglots, d'amertume et de chagrin de ce qui a été, ce qui aurait pu être.

Au petit matin, Gabin et sa mémoire qui flanche font la nique à cet alzeihmer qui le perturbe tant. Il décide de monter vers le lac, vers la combe, vers le Cul-de-sac, la ferme où se trouve La Petite, sa Solange. Parce que l'amour, quel que soit votre âge, est plus fort que tout.



Les souvenirs s'entrechoquent dans sa mémoire défaillante, mais l'amour fait émerger des fulgurances, réminiscences d'un passé heureux.



Et les voilà, chacun de son côté, au seuil de leur vie.

Une nuit sur le sol de sa maison pour elle...

Des heures au froid sur un cailloux au bord du lac pour lui...

Deux amoureux que le temps et la distance, les exigences d'un père, l'amour exclusif d'une mère, n'ont jamais véritablement éloignés.



Un roman que j'ai eu du mal à poser à 2h cette nuit. Mais dès ce matin j'ai eu envie de les suivre, triste de ces vies manquées, de cette mémoire qui s'enfuit, ce temps perdu, mais dans l'attente de quelque chose tant ces mots, ces pages, ces personnages sont attachants, émouvants, sensibles, fiers.



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Là où murmure le vent

"Là où murmure le vent" fait partie des romans dont la mélodie vous entre dans la peau, dès les premières lignes.



Pas avec fracas, ou effets de manche, mais dans la douceur, l'évidence, la simplicité des mots qui touchent. Alors j'ai succombé.



La musique de l'écriture de Cathy Galliègue nous entraîne sur les traces de Gabin et Solange, ce qu'il reste dans la mémoire éclatée de l'un et ce qui vibre encore très fort dans les souvenirs de l'autre. On remonte ainsi le fil de leur amour, de rencontres passionnées en renoncements et on sait, on sent que ces deux-là n'en auront jamais fini de s'aimer.



Au détour de cet amour, l'autrice nous raconte le Haut-Jura, la ferme familiale au Cul-du-Sac, la rudesse de l'hiver et de la vie paysanne, le sacrifice d'un frère contre la violence d'un père, et la chaleur du chat P'tite Merde. Et puis, qui l'eût cru, l'infinie tendresse dans une botte de radis.



Quel coup de cœur pour ce texte qui nous rappelle délicatement, joliment, de vivre, chaque émotion, chaque instant avec l'intensité qu'ils méritent, et que le lien, fraternel, amical, ou amoureux, compte, plus que tout. J'ai aimé d'amour Solange, Gabin et Clovis, le grand frère et sa vraie gentillesse.



Cathy Galliègue interroge forcément notre rapport au temps, à la vieillesse des corps, et à la force du souvenir mais surtout elle nous entraîne dans une magnifique histoire qui m'a émue au-delà des mots. Une splendeur!



#netgalleyfrance #LaOuMurmureLeVent
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Là où murmure le vent

Gabin, octogénaire, perd la tête mais le souvenir diffus de Solange, son grand et unique amour est très vivace; quelque chose le pousse à retourner à la combe où ils se sont rencontrés la première fois. Solange, elle, au même moment, est chez elle, elle vient de faire une chute dans l'escalier et ne peut plus bouger. Elle attend et espère que quelqu'un viendra; cette attente est propice au retour des souvenirs enfouis dont Gabin est le centre, Gabin dont elle s'est séparée, par besoin de liberté, mais qu'elle n'a jamais oublié.

J'ai fait connaissance de Cathy Galliègue à travers son précédent roman "Contre nature" qui a été une des quelques lectures les plus intensément émotionnelles de l'année 2020. J'attendais donc le dernier opus avec impatience, pressée de ressentir à nouveau tous les sentiments que l'écriture de l'auteure avait fait naître en moi.

Ce roman est totalement différent du précédent tant par les personnages, que les thèmes et l'environnement. J'apprécie qu'un auteur ne reste pas cantonné dans un seul univers et m'emmène sur des chemins différents chaque fois.

C'est un roman magnifique, fort, poignant qui se déroule dans le Jura au caractère rude et entier comme le sont ses habitants. Nous suivons les personnages (Solange et son frère aîné, Gabin) de leur adolescence à leur vieillesse. Tous trois ont eu une enfance marquée par la mort et la violence; tous trois sont attachés à cette terre du Jura, qu'on ne quitte jamais même si elle rend esclave. En revanche, la maison, qui chez la plupart des auteurs, est associée à la chaleur, au refuge, à l'amour et à la douceur, est ici synonyme de violence, de mort, d'enfermement.

Ce roman, c'est une ode à l'amour qui ne s'est concrétisé ni par un mariage, ni par des enfants mais qui a traversé les années, qui a accompagné Solange et Gabin même lorsqu'ils étaient loin l'un de l'autre, sans l'usure du quotidien comme un lien indéfectible qui n'a laissé de place pour aucun autre amour. C'est aussi une ode à l'amour absolu entre un frère et une sœur, unis dans leur résistance face à la violence du père et profondément liés jusqu'à leur mort.

Encore une fois, Cathy Galliègue m'a émue, m'a fait aussi sourire parfois; cette belle histoire d'amour, lumineuse malgré la solitude physique des deux personnages, réchauffés par ce sentiment profond qui ne les a jamais quittés, rend à la vieillesse toute son humanité malgré la maladie et l'usure du corps.

#Làoùmurmurelevent #NetGalleyFrance
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Contre nature

"Contre nature" raconte l'histoire de trois femmes qui se croisent en prison puis se rencontrent à la bibliothèque de celle-ci.

Ces trois femmes brisées par leur histoire de vie n'ont en commun que le fait d'être femme et d'avoir été victime avant de se retrouver en prison. Elles vont pouvoir enfin dire, se raconter, exorciser leur histoire qu'elles ont toujours tue , à travers un exercice proposé par la bibliothécaire.

C'est un livre puissant qui provoque un certain mal-être, un sentiment d'impuissance, un sentiment de révolte.

Cathy Galliegue explore l'âme humaine avec intensité, âmes blessées, meurtries qui vont tenter de se réparer par les mots.

Je retrouve dans ce livre la sensibilité et la pudeur que j'avais déjà appréciées lors de ma lecture de "Et boire ma vie jusqu'à l'oubli".

A lire !
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Et boire ma vie jusqu'à l'oubli

Très très belle plume. Beaucoup de vérités, dures parfois exprimées avec délicatesse et poésie.



Une belle histoire qui je l'espère se termine aussi bien pour toutes celles et ceux qui prenne le courage de s'en sortir. L'alcool est un véritable fléau, légal...



Une ambiance pesante, pleines de regrets. On ressent le chagrin de la perte de l'être aimé. La détresse de se retrouver au fond du trou et de ne pas savoir comment en ressortir. J'ai trouvé que la situation était abilement décrite. Et je le répète : une très jolie plume.
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Contre nature

J'avoue être partagé après la lecture de ce livre.

Partagé entre le vouloir bien faire de l'auteure, et c'est plutôt réussi en ce qui concerne la partie "autobiographique" de ses trois personnages principaux, et sa vision "acquarosiste", voire angélique de l'univers carcéral, de la révélation et de la rédemption



Trois femmes sont en prison, deux quinquagénaires et une jeune femme de dix-neuf ans.

L'une des deux quinquagénaires, Leïla, est aide-bibliothécaire. Sage, lettrée, elle est le symbole de la réhabilitation dans un univers censé généré l'inverse, pire... la récidive.

Fille d'immigrés venus d'Afrique du Nord, son père homme foncièrement honnête et travailleur s'est pris de passion pour la langue française, lit énormément. La soeur et le frère de Leïla ont emboité le pas de leur père et sont devenus profs de lettres. Leïla, elle, a dérivé légèrement préférant être bibliothécaire.

Elle a épousé son patron, un Français de "souche" comme le rengainent "certains." Un mariage mixte qui a mis mal à l'aise ses parents, traînant péniblement le boulet de l'infériorité migratoire... sa soeur et son frère, lesquels ont décelé chez cet homme très beau, très enjôleur, un mâle alpha, un dominateur manipulateur, un pervers narcissique. Ils ont prédit à leur soeur un enfer matrimonial auquel leur benjamine n'a pas accordé foi. Vingt-quatre ans de vie commune plus tard la prophétie s'est hélas réalisée. Nul besoin d'être devin pour comprendre la raison de la présence de Leïla dans une cellule d'un quartier pénitentiaire.

Pascale est le copier-coller de Dominique Cottrez. Pour qui n'a pas entendu parler de l'affaire, Dominique Cottrez est une femme mariée, bonne mère bonne épouse, bonne aide-soignante, bonne voisine, bien intégrée, comme on dit, qui a commis huit néonaticides. Une mère infanticide donc, victime d'obésité et porteuse d'un passé pas facile à porter. Benjamine elle aussi, elle a été une petite fille que ses parents ont gavée... un biberon plein prenant immédiatement le relais de celui terminé. Biberons de lait mélangé à du beurre... puis bouillies saturées de saindoux. Sa personnalité s'est construite dans la satiété qui ne laissait pas le temps et la place pour l'échange. Très vite, elle est devenue à l'école le bouc émissaire. Elle a ou pas été victime d'inceste ( je vous renvoie à Wikipédia qui explicite en détail tout ce qu'il y a à savoir sur son parcours et ses différents procès... ce tout dont s'est inspirée Cathy Galliègue ).

Surnommée par ses codétenues "le monstre ", pas seulement à cause de sa difformité 1,55m pour 165 kg... mais surtout parce que même pour des hors-la-loi il existe des lois sacrées...

Elle est immédiatement en butte aux brimades, aux railleries et aux agressions des autres filles emmenées par "Paradis". Seule Leïla qui est intriguée par la personnalité de Pascale va approcher "le monstre"...

Vanessa, dite "Paradis" ... pour sa ressemblance avec... Joe le taxi...est la meneuse, la rebelle, celle qui ose défier les matonnes et contester l'autorité.

Cette jeune et très belle femme, âgée de seulement dix-neuf ans a un lourd background.

Fille de ces cités devenues dans notre roman national un "cliché", vivant coincée entre les barres d'immeubles désertées par l'ordre et le social et le périph, les bandes se les sont appropriées pour en faire ce que le jargon sociologisant a qualifié de "territoires perdus de la République..."

Le père de Pascal est au chômage depuis deux ans, après vingt années de bons et loyaux services comme ouvrier dans une usine qui a fini par délocaliser.

Il vit aujourd'hui reclus, tentant d'oublier sa honte grâce aux cubes de mauvais pinard et à la télé.

Sa mère est, elle, restée coincée à l'âge de l'adolescence heureuse. Elle vit dans un autre monde, et pour ce faire passe son temps à frotter, astiquer, tentant de faire briller, de faire luire la grisaille de leur quotidien.

Jusqu'à l'âge de seize ans, Vanessa, la plus jolie fille du lycée, était aussi une élève modèle, l'unique fierté de ses parents. Elle s'est promis, n'ayant pas choisi de naître ici entre l'ignorance et la violence et l'ennui, à coup de livres, elle franchirait tous les murs de la cité et qu'ainsi elle pourrait prendre son envol ( merci Jean-Jacques !).

Passionnée de dessin, elle rêve de beaux-arts, de beauté... jusqu'à ce jour où sa vie bascule dans un sous-sol sordide.

Pendant un an, trois fois par semaine, Vanessa va subir l'horreur des tournantes organisées par ceux qu'elle appelle "les loups"...

Il lui faudra la douloureuse expérience d'un avortement, dont ses parents ignoreront tout, pour se révolter et refuser d'être à nouveau la proie soumise.

En échange, le caïd de la bande en fait sa rabatteuse.

Durant une année, Vanessa devenue à son tour une "louve" recrute des jeunes filles sur le Net.

C'est après la plainte d'une mineure de quinze ans en fugue, que "Paradis" tombe et écope de cinq ans de prison pour proxénétisme.

Apparemment ces trois profils n'avaient pas grand-chose de commun, si ce n'est l'amour des livres et le besoin d'écrire...

Leïla et un concours d'écriture national vont les réunir pour poser de manière chorale des mots sur ce qu'elles ont vécu et toujours tu...



Un roman social, du déjà lu cent fois, vu et entendu cent fois plus, revu et visité avec la perception que s'en fait Cathy Galliègue.

Une perception qu'il est difficile "sociologiquement" de ne pas partager tant elle nous saute tous les jours aux yeux et aux oreilles à l'heure des infos. Pour certains, il ne s'agit même plus de perception mais de vécu.

Pas vraiment de critiques pour cette partie du roman.

Le trait n'est pas forcé, il n'y a pas de pathos racoleur... juste la gêne de l'emprunt copié-collé à l'affaire Dominique Cottrez...

La partie liée au milieu carcéral, que je connais un peu pour y être intervenu comme soignant et pour avoir pas mal lu sur le sujet, n'est pas idéalisé mais projette une interprétation positive un peu "maman Noël".

Ces détenues privées de ce qui est essentiel pour vivre... la liberté, ensauvagées par l'enfermement où règne la loi du plus fort ou de la plus forte... vont, grâce aux livres et à l'écriture être soudain les heureuses et inattendues récipiendaires des mots et de la lumière bienfaitrice qu'ils portent en eux.

Pourquoi pas ? Enfin, il m'a été difficile de suivre l'auteur sur ce chemin de la grâce retrouvée et de la salvation rédemptrice.

Troisième point de détail troublant, les trois protagonistes, lors de leur(s) procès, ont pris l'entière responsabilité de leur(s) faute(s) sur leurs épaules, refusant de révéler toutes les circonstances atténuant ou explicitant les fautes en question...

Hasard ?

Non, si l'on sait que cela va être utilisé pour servir de thème au concours d'écriture auquel elles vont prendre part une fois emprisonnées.

Ficelle narrative ?

Pour moi, c'est évident.

L'écriture, dont j'ai lu des appréciations très laudatives, ne m'a pas séduit.

J'ai eu tendance à la trouver heurtée, manquant de cet écoulement harmonieux qui fait qu'une plume a des sonorités de rivière, exceptionnellement de poésie.

J'ai lu un français correct, une langue maîtrisée mais peu habitée.

Un roman social sans grande envergure.

Cela étant, ce livre m'a donné envie de lire celui de Ondine Millot ( sur l'affaire Dominique Cottrez ) - Les monstres n'existent pas -.

Au plaisir de vous en parler...





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Contre nature

Ce livre, superbement écrit évoque des faits graves et des sujets abominables. Et pourtant, sa lecture est plaisante. Nous découvrant trois détenues et leurs histoires. trois vies ravagées qui les ont conduites en détention. Sans fausse pudeur, sans misérabilisme, nous suivons leurs parcours. Le but n’est même pas de trouver des circonstances atténuantes ou de comprendre le geste. Chaque mot est à sa place, juste, mesuré et dosé parfaitement. Même la fin ne cherche pas à en faire plus qu’il ne faut.

Un excellent travail d’auteur et un livre qui marque par les sujets qu’il traite.
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Contre nature

Dans ce roman, Cathy Galliègue donne la parole à ses personnages qui se livrent d'une écriture percutante et directe. Le lecteur est pris à témoin de vies difficiles aux multiples violences enfouies sous de faux-semblants. Et, malgré une certaine révulsion, il s'attendrit face à des protagonistes mises à nu qui se dévoilent sans tabou. Les mots utilisés par Pascale, Vanessa et Leïla ne peuvent que faire réfléchir et toucher celui qui les lit. De plus, ils forcent à aller au-delà des apparences.

L'alternance des récits de chacune donne du souffle au roman et tient le liseur en haleine. Celui-ci peut néanmoins se sentir moins "concerné" par l'histoire de Vanessa du fait qu'elle est narrée à la troisième personne alors que les deux autres sont écrites en "je". Un choix compréhensible car expliqué dans le texte, mais qui crée une distance entre le personnage et le public.

Un roman saisissant qui montre l'influence que la lecture peut avoir sur tout un chacun.
Lien : https://livresratures.wordpr..
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Contre nature

Ce livre raconte 3 femmes : Pascale, Vanessa et Leila. 3 femmes emprisonnées. Elles ont commis des crimes divers pour se retrouver aujourd’hui derrière les barreaux mais elles ont un point commun : elles se retrouvent là car elles sont chacune à leur manière victime de prédateurs, d’hommes.



Dès le début de ma lecture j’ai été embarquée par la plume de l’autrice et la narration à 3 voix. En revanche j’ai été surprise par le contenu du roman. En effet, en lisant la 4eme de couverture je m’imaginais que ce roman parlerait beaucoup de livres. Or ce n’est pas tout à fait le cas. Il est bien questions de romans, on y croise quelques titres notamment Autant en emporte le vent ou Vernon Subutex mais ce n’est pas le centre du roman puisque ces 3 femmes vont en fait se raconter.



Cela m’a un peu déçue, notamment au milieu du livre sur un passage que j’ai trouvé un peu long. J’ai aussi trouvé un peu disproportionné les récits de chacune des victimes, certains sont très brefs, d’autres plus longs mais cela était peut-être volontaire ?



Cependant malgré cette petite déception sur le thème du roman j’ai apprécié ma lecture. Surtout j’ai aimé la plume de l’autrice et j’ai parfaitement réussi à m’imaginer les personnages, tellement qu’à un moment je me suis demandé si cela ne serait pas inspiré de faits réels !



En bref la découverte d'une très belle plume !
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La nuit, je mens

La nuit je mens » est un livre étonnant et tellement sensible. Je l’ai lu d’une traite. Petit bémol pour la fin que j’ai trouvée mièvre.



Mathilde vit dans l’ombre de sa jumelle Constance, elles sont issues d’un milieu aisé, Mathilde c’est la rebelle, l’artiste, celle qui rejette ce milieu si conventionnel. Constance, c’est la fille parfaite, elle suit les traces de ses parents… elle sera avocate.



Et il y a Guillaume qui est issu du même milieu, il lui ressemble, il rejette également ce milieu – sauf que Mathilde c’est la lumière et Guillaume c’est la noirceur – et elle l’aime… Guillaume n’aime personne.



Cette relation d’adolescent ne va pas laisser Mathilde indemne. Mathilde, c’est la sensibilité, la fragilité, l’hypersensible… Son empathie pour Guillaume fait qu’elle se perds elle même… Guillaume est un ‘poison’, un poids…



Moi j’aime la fragilité. J’aime les sentiments qui débordent. J’aime me coller à ceux qui ont froid dedans. J’aime n’être rien d’important, mais être au monde pleinement. J’aime bouffer des pâtes cinq jours sur sept parce que je n’ai pas de fric, mais me dire que je ne suis pas née en Afghanistan. J ‘aime écrire sur mes murs et des nuits entières sur mon ordinateur. J’aime chercher le mot juste, parce que les mots ont tous les pouvoirs… (page 125-126)



Le titre est bien sur inspiré de la chanson d’Alain Bashung



Mathilde rencontre Gaspard, Mathilde aime Gaspard et Gaspard aime Mathilde… Sauf que Guillaume revient la hanter… Surtout depuis qu’il est mort… Tiraillée jusqu’à la folie entre son amour passé perdu et son amour réel présent, Mathilde cherche une issue…



On explore ainsi les divers sentiments : rejet, abandon, rage, espoir, désespoir… l’amour ? Il est question d’une quête d’identité, de reconnaissance, d’amour… Mathilde, rejetée par sa famille, non aimée par l’homme qu’elle aime… C’est difficile de se construire… C’est difficile pour Mathilde de savoir où est sa place.



Pour aimer, il faut accepter de recevoir… Lorsqu’on n’a pas reçu de sa famille, lorsqu’on a ce sentiment de rejet, on a un sentiment d’abandon… Mathilde va vers Guillaume car il ne lui donne rien… Ainsi elle n’est rien, elle reste rien… Gaspard l’aime et lui donne tout, comment accepter être tout quand on a l’habitude d’être rien ? Partir du rien et aller vers un tout.. C’est le chemin de Mathilde…
Lien : https://influensmans.com/la-..
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