Je vous annonce tout de go, sans aucun préambule, que j’ai eu un énorme coup de cœur !
Une nuit, alors que l’hiver habille les arbres dont les branches frémissent d’un épais manteau de neige, Gabin, un octogénaire dont la mémoire vacille, assis sur la roche qui fut jadis témoin de son amour naissant pour la petite, observe les eaux du lac de la combe, noircies par le ciel sombre, tentant de faire la lumière sur ses souvenirs que ce satané Alzheimer lui a dérobés.
Cette même nuit, Solange, la petite, malgré les années qui ne l’ont pas épargnée, gît sur le sol froid après une mauvaise chute. Alors que les minutes, puis les heures, s’égrènent, annoncées par ce coucou maudit qu’elle a toujours détesté, seuls Petite Merde, son chat, et ses souvenirs d’antan parviennent à la réchauffer un peu.
C’est ainsi que l’on découvre l’histoire de ces deux êtres que les drames familiaux, mais aussi l’orgueil, ont séparé nonobstant l’amour qui les unissait, et ce, malgré les écueils de la vie, que la petite soit la fille de l’assassin de Mardi, le père de Gabin.
Ces souvenirs qui se rappellent à eux parviendront-ils à supplanter la solitude à laquelle ils ont fini par s’habituer, dans ces forêts du Haut-Jura, où la rudesse des lieux apprivoise les hommes, voire les avilie ? Sauront-ils, arrivés au seuil de leur vie, à taire les non-dits, à donner la voix à ces sentiments qui, malgré l’éloignement physique, les ont toujours rapprochés dans les réminiscences du passé qui se font de plus de plus en plus présentes au fur et à mesure que les années passent ? Et cet amour romanesque, que la malchance, les adversités et la fatalité n’ont guère amoindri, parviendra-t-il à leur montrer le chemin, métaphoriquement et littéralement, et à les réunir, enfin, à l’aube de la mort qui se fait pressante ?
Que puis-je vous dire d’autre pour vous donner envie de lire ce roman, si ce n’est que la plume de Cathy Galliègue est tout simplement sublime, que les mots épousent avec symbiose l’âpreté des villageois, en réponse à celle de la vie à la montagne, tout en dépeignant cette poésie qui est au plus profond d’eux-mêmes et que seul le paysage parvient à exprimer ? Que ce roman est une ode à l’amour, à l’amour maternel, à l’amour fraternel, à l’amour amical, à l’amour romantique ?
Que la fin est… boudiou ! grandiose ?
Bref, que puis-je vous dire d’autre, si ce n’est : lisez-le !
Lien :
https://www.instagram.com/al..