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Citations de Charles Willeford (128)


Hoke, qui avait baissé les vitres de sa voiture (quoique disposant de l’air conditionné), respectait la limite de vitesse, franchissant les ralentisseurs à l’oblique et essayant d’ouvrir les portes des garages avec son boîtier chaque fois qu’il passait devant l’un d’entre eux dont la porte était fermée. Tous n’étaient pas équipés d’une ouverture commandée électriquement ; mais il n’ignorait pas que beaucoup l’avaient et il essayait de voir si le boîtier du défunt docteur Russell marchait sur l’un d’eux. Il le testa sur au moins une douzaine de garages avant de s’engager sur sa propre allée, mais cela n’en ouvrit aucun. Apparemment chaque boîtier de commande avait sa fréquence propre.
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(...) le lotissement était une oasis de verdure au cœur d’une cité hautement urbanisée, et Green Lakes, avec son propre supermarché et sa galerie marchande, était considéré par la communauté américaine blanche comme un endroit où l’on souhaitait vivre. Il y avait un comité de lutte préventive contre le crime, plein d’ardeur, et les rues incurvées avaient de gros ralentisseurs tous les cinquante mètres, ainsi qu’une limite de vitesse de vingt-cinq kilomètres à l’heure. Les conducteurs qui ne tenaient pas compte de cette limitation ni des hauts ralentisseurs bombés avaient rapidement besoin de changer les amortisseurs de leur véhicule.
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– Au moins Jimmy il t’a demandé la permission. Sue Ellen s’est fait crêper les cheveux au-dessus de la tête et après elle a teint le milieu en bleu électrique. Elle ne m’a rien dit. Elle s’est contentée de le faire.
– Mais elle a dix-sept ans. Si Jimmy avait dix-sept ans, il se ferait pousser la moustache sans me demander la permission.
– Elle est affreuse. Elle ressemble à ces filles qui sortent avec les garçons qu’ont arrêté leurs études.
– Si elle travaille toujours au lave-auto, c’est le seul genre de garçon qu’elle ait des chances de rencontrer. Je ne critique pas… au moins elle a un boulot. Mais c’est probablement la seule jeune fille blanche de Miami à travailler à plein temps dans un lave-auto.
– Je sais. Elle a même un peu appris à parler l’argot des Noirs. Mais je l’empêche de s’en servir à la maison.
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– Le commandant Brownley m’a demandé de te dire qu’il fallait te laisser pousser la barbe et qu’il allait t’appeler dimanche soir chez toi et te parler de la réunion…
– On n’est que jeudi et je travaille demain. Est-ce qu’il veut que je me laisse pousser la barbe maintenant ou est-ce que je me rase demain ?
– Tout ce qu’il m’a dit c’est ce que je t’ai répété. Alors je suppose qu’il veut que tu te la laisses pousser à partir de maintenant jusqu’à ce qu’il te dise de te raser.
– Il a dit pourquoi ? Je devrais peut-être en parler avec lui avant.
– Impossible. Il est descendu dans les Keys1 et ne sera pas de retour avant dimanche soir. Il t’appellera chez toi à ce moment-là pour t’expliquer, et aussi pour la réunion.
– Quelle réunion ?
– Il ne me l’a pas dit. Il a de la visite, un vieux copain de fac avec qui il était à Agriculture et Mécanique à Tallahassee et ils sont descendus pêcher dans les Keys. Au large de Big Pine, je crois.
– Je ne me suis jamais laissé pousser la barbe, Bill. Même si je passe un jour ou deux sans me raser, j’ai le cou qui me démange. Est-ce qu’il t’a donné la moindre indication…
– Mon rôle est seulement de faire exécuter les ordres. Le commandant Brownley est le chef du département et il ne me confie pas le moindre petit détail. Je ne fais que transmettre le message qu’il m’a donné au téléphone.
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– Interdiction de fumer dans le bâtiment, point final. Cela inclut les salles d’interrogatoire, les cellules des suspects, tout à l’exception du parking extérieur.
– Ça ne va pas marcher, Bill. Le lieutenant Ramirez, au Service des Vols, il fume au moins trois paquets par jour. Il aurait aussi vite fait de transbahuter son putain de bureau sur le parking.
– C’est ce que nous avons essayé de lui dire, au nouveau chef. Mais il s’imagine que si ça complique la vie des fumeurs, soit ils vont réduire radicalement leur consommation soit ils vont s’arrêter.
– Il fume le nouveau chef ? Je n’ai jamais fait attention.
– Il chique. Du Copenhagen. En général il en a dans le bec mais il ne crache pas. Il préfère avaler le jus.
– Pas étonnant. Son règlement ne le gênera en rien, lui, alors ce salaud il en a rien à foutre, des autres. Mais je ne crois pas qu’un règlement aussi crétin que ça puisse être respecté. Les gars ils vont les griller en cachette aux chiottes ou même à leur bureau.
– Sûrement pas s’ils se ramassent automatiquement une amende de vingt-cinq dollars.
– Bon Dieu.
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Le major Bill Henderson, chef du service administratif des Forces de Police de Miami, pénétra dans le box du sergent Hoke Moseley, ôta le Miami Herald de la chaise placée à côté du bureau, le lança vers la corbeille à papiers qui débordait et s’assit lourdement. Il regarda la feuille de papier prisonnière de son écritoire à pince et lâcha un soupir.
– Je fais un petit sondage officieux, Hoke.
– Pour l’instant j’ai du travail, Bill. Je crois que j’ai fini par trouver une piste valable dans le meurtre du docteur Paul Russell.
La table en désordre était jonchée d’une demi-douzaine de feuilles de papier machine, de rapports supplémentaires et d’un dossier rouge à soufflet. Henderson avait tracé des grilles de réponse sur les feuilles de papier à l’aide d’une règle et d’un stylo à bille.
– C’est un sondage important.
– Plus important que de résoudre une affaire de meurtre en souffrance ?
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– Il y a du sang sur le devant de ta chemise, dit Bock.
– Je sais.
Chico sortit un sac plastique ensanglanté de sa poche de chemise et le tendit à Tiny Bock.
– Qu’est-ce que c’est ?
Chico rit.
– Une prime. Tu te souviens du grand, celui qu’ils appelaient « C’est Dieu » ? Il a fallu que je lui creuse le trou de balle pour choper ça.
Bock sortit la liasse de billets détrempés du sac plastique qu’il jeta par la fenêtre. Il déplia les billets et les compta.
– Un de dix et trente de un. Quarante dollars. T’as taillé des lanières aux autres ?
– Pas eu besoin. Ça fait un moment que je les observe, et personne ne laissait jamais ce bon vieux « C’est Dieu » sans avoir l’œil sur lui. Y en avait toujours un ou deux avec lui. Alors je savais que c’était lui qui leur gardait à tous.
Bock plia les billets et les glissa dans sa poche revolver.
– Il reste deux sandwiches à la mortadelle dans le sac, si tu en veux.
– C’est pas rien comme boulot de planquer des Haïtiens au fond du marais, monsieur
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Tiny Bock, qui avait pris son fusil de chasse dans la cabine du camion, tira une fois. Huit des douze balles atteignirent le raton laveur, le réduisant en une masse de sang et de fourrure impossible à identifier. Bock rechargea le fusil avant de le remettre sur le râtelier derrière le siège.
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Tiny Bock souleva sa masse imposante de la chaise en toile pliante. Il resta un moment debout dans la clairière à écouter en silence mais il n’entendait que le vrombissement des insectes et la course précipitée de quelques rats des bois en maraude. Il replia la chaise en toile vert et rouge, la porta jusqu’au pick-up noir et la jeta à l’arrière. Il ouvrit la portière du petit camion, du côté du passager, et tendit la main vers le sac en papier qui se trouvait sur le siège. À l’intérieur il y avait deux sandwiches à la mortadelle enveloppés dans du papier sulfurisé et deux œufs durs. Il ouvrit l’un des sandwiches, s’aperçut que la viande de midi était devenue verte sur le pourtour. Il remballa le sandwich, le mit dans le sac, prit l’un des œufs durs. Il en cassa la coquille et l’éplucha, mais quand il l’ouvrit en deux il se rendit compte que le jaune avait viré au violet et qu’il dégageait une forte odeur de soufre.
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La différence, c’est la survie, Johnny. Pas seulement celle de ton corps, celle de ton esprit aussi. Avoir conscience que celui qui serait toujours sur ses deux pieds et en un seul morceau à la fin de la guerre serait le vrai vainqueur, c’est ça qui faisait la différence.
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Je n’ai pas jeté ton arme sans raison. Mes deux pistolets sont à toi, un cadeau sans contrepartie. Mais ils ne te serviraient pas à grand-chose si tu ne savais pas t’en servir.
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Ses seins étaient petits et la minceur de ses hanches donnait l’impression que ses jambes étaient plus longues qu’elles ne l’étaient en réalité. Sa peau était pâle, presque couleur de nacre, excepté le rose qui lui empourprait les joues d’une teinte délicate. J’étais debout au milieu de la pièce et j’aurais pu continuer à la regarder jusqu’à la fin des temps.
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Quand un homme ne sait ni quand ni où il va manger son prochain repas, il lui faut se soucier de ce qu’il va manger plus tard à peine sa dernière bouchée terminée. Cette activité incessante mène soit au festin soit à la famine, et un homme finit déprimé par la stupidité de l’issue, quelle qu’elle soit. Je me suis retrouvé dans la fâcheuse obligation de devoir manger trois repas différents en une heure, m’efforçant d’avaler les deux derniers avec difficulté, parce que j’avais eu trop de chance et trop tôt. Mais je n’ai pas toujours eu de la chance et j’ai pu aussi passer deux jours entiers sans rien manger. Il en est ainsi ; pour survivre sur les routes,un homme ne peut vaquer trop longtemps entre les repas. Étant donné le peu de possibilités, il vaut mieux être rassasié qu’affamé.
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À une époque, que ce soit dans la conversation ou dans l’écriture, afin d’éviter certains sujets douloureux, j’évoquais les événements en disant que c’était « confus ». Mais « confus », c’est un mot bidon.
Rien n’est confus.
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Sa peau avait la couleur magnifique du vrai café, pas le café instantané, mais le café exotique, excessivement cher, allongé d'une crème jaune, pure et épaisse. La plus belle de toute. Et elle avait cette couleur splendide sur tout le corps.
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Il faut choisir son camp. Mais la chose la plus importante que j’aie apprise du temps où j’étais officier sur le terrain, c’est l’importance de l’effet de surprise au combat. Et quand on ne dispose d’aucune information sur l’ennemi, il ne peut y avoir d’effet de surprise. On perd bien sûr plus de batailles en faisant preuve d’une prudence plutôt que d’une audace excessive, mais il n’en est pas moins vrai que les actes de bravoure aveugles connaissent généralement une issue désastreuse.
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« Il est impossible de garder des secrets bien longtemps dans ces vastes espaces. » J’étais tout à fait d’accord avec lui, mais je me demandais maintenant s’il n’essayait pas d’accélérer le processus en envoyant un messager chez le shérif Schwartz à Clinton, ou même chez les frères Reardon. Je ne lui trouvai aucune raison valable d’agir de la sorte, mais un vieil homme seul et mort d’ennui qui dispose de beaucoup trop de temps libre n’a pas besoin d’une bonne raison pour sauter sur l’occasion de se distraire un peu.
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Mon seul but en venant ici était de régler la dette de mon père. Je n’avais pas l’intention de vous mêler à mes difficultés personnelles. Le moment est venu pour moi de reprendre la route…
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Si un homme se bat seul contre de nombreux ennemis, il doit se défendre avec les moyens dont il dispose. Quand je n’étais pas là pour la protéger, les Reardon ont incendié ma maison. Elle était sans défense quand ils l’ont fait et Dad Reardon l’était aussi quand je l’ai tué. Si les deux situations présentent une différence, je ne vois pas laquelle et, dans des circonstances similaires, je referais la même chose.
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On ne peut pas vivre aussi longtemps que j’ai vécu sans se faire d’ennemis. Et il est bon d’en avoir beaucoup, cela prouve qu’on a mené une vraie vie d’homme.
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