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Citations de Charles Willeford (128)


« Et par ailleurs, j’ai appris une chose sur la victoire et la défaite. Les seuls vainqueurs d’une guerre sont ceux qui sont encore vivants quand elle se termine. Un soldat mort est irrémédiablement inactif, peu importe dans quel camp il était. La cause, qui constitue à la fois le bien et le mal dans la guerre, est une notion qui n’a pas vraiment de signification, quel que soit le nombre de mots recherchés dont on l’enjolive : un soldat mort qui a sacrifié sa vie pour la cause ne peut pas fêter la victoire.
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Cela requiert un sacré examen de conscience, pour un colonel, d’abandonner son régiment au combat. C’est une chose que j’ai dû apprendre par moi-même, et ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. J’étais à Chickamauga, et tous les soldats qui ont survécu à cette bataille, sans exception, étaient tellement remplis de haine qu’ils étaient incapables de penser.
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Chacun peut trouver une excuse valable et raisonnable pour justifier à peu près n’importe lequel de ses actes. Ce qui est vraiment important, c’est la façon dont on se sent après, une fois qu’on se retrouve seul avec soi-même et qu’on doit regarder la vérité en face. Figure-toi, Johnny, que j’étais sergent au sein du régiment de ton père. Et je peux te dire que j’ai haï le colonel Will Shaw quand il n’est pas revenu sur le champ de bataille !
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Je n’ai pas l’intention de te donner de conseils ni de prendre une décision à ta place, tous les choix que tu feras devront vraiment être les tiens. Mais ce que tu vas faire au cours des tout prochains jours constituera une sorte de ligne directrice pour le reste de ta vie. Tu n’as jamais eu personne pour te dire ce genre de choses et, même si je n’ai aucune dette envers toi, si ce n’est pas moi qui le fais, j’ai l’impression que ce ne sera personne.
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Pour commencer, Johnny, il ne faut jamais abattre un homme quand on est en colère. La seule occasion où l’on peut tirer sur quelqu’un, c’est quand cela s’avère absolument inévitable. Ça permet d’élaborer ses plans à l’avance et évite de commettre des erreurs. Mais vu la façon dont tu as bel et bien tué Onyx, tu n’avais qu’une seule chance de t’en sortir et maintenant tu ne peux plus faire marche arrière. Tu aurais dû l’enterrer très profond, là où on n’aurait jamais pu le retrouver, prendre les six cents dollars et les cacher quelque part. Est-ce que tu as vraiment, comme tu l’as dit à Jeanie, donné tout cet argent au shérif ?
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La vie d’un homme, de n’importe quel homme, devrait avoir bien plus de valeur que ça. Mais il était mort et le fait de me retrouver face à son cadavre m’a tellement effrayé que je n’étais plus capable de penser correctement.
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L’histoire que tu as inventée est tellement invraisemblable que quelques rares personnes seraient capables de l’avaler, à condition qu’elles t’aiment bien et qu’elles veuillent te croire. Mais elle ne prendra pas avec quelqu’un qui s’y connaît ne serait-ce qu’un peu en matière d’armes à feu et de blessures. Les balles causent parfois d’étranges dégâts au corps humain, mais si elles proviennent d’un fusil, elles font toujours un orifice d’entrée propre et net dans le ventre de la victime.
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Si vous vous enfuyez, tout le monde va croire que vous êtes coupable et vous ne pourrez jamais récupérer votre ferme. Si ça se trouve, ils vont mettre votre tête à prix, des chasseurs de prime vont se lancer à votre poursuite et…
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Et mon plus grand regret, aujourd’hui, est de ne pas avoir bien compris tout ce que mon père essayait de faire pour moi, ni les efforts que cela devait représenter pour lui. Je ne saisissais pas non plus le comportement que Dad Reardon avait envers lui.
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Le déshonneur et la honte avaient été si grands que mon père n’avait jamais envisagé de retourner dans le Mississippi après la guerre. Nous étions restés à Veracruz jusqu’à la mort de ma mère…
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Il ne connaît pas toute l’histoire, donc une fois que je vous l’aurai racontée, vous pourrez la lui transmettre. Quand vous saurez tout, peut-être que, l’un comme l’autre, vous n’aurez plus du tout envie de m’aider. Je suppose donc que vous avez droit à une explication.
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Quiconque me chercherait devrait suivre le chemin pentu et rectiligne, et celui qui choisirait de se hisser péniblement sur les rochers de chaque côté du sentier pour ensuite arriver dans la clairière délogerait inévitablement suffisamment de pierres pour faire du bruit et m’avertir de sa présence avant de m’atteindre, surtout si cette tentative avait lieu de nuit.
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Elle était jeune, à peu près du même âge que moi, jolie, et sa robe blanche qui lui descendait jusqu’aux chevilles lui donnait un air sympathique. Les longs cheveux noirs qui dépassaient sous son bonnet et lui tombaient sur les épaules avaient presque des reflets bleus tellement ils étaient foncés, et elle avait les mêmes yeux bleus perçants que son père.
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J’ai le droit de protéger les terres que mon père m’a léguées. Mais que ça ait été à la loyale ou pas, les Reardon sont à mes trousses. Dad Reardon, avec Kurt et Cabe qui l’accompagnent, ils ont environ une heure de retard sur moi.
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Je voyais bien à son expression que je pouvais argumenter pendant cent sept ans sans pour autant obtenir ce que je voulais. Je dégainai (d’un geste quelque peu mal assuré) et pointai le canon de mon arme sur son ventre.
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Nous ne sommes pas des saints, Pépé. Nous sommes tous humains, alors Dale a commencé à coucher avec le chauffeur de taxi. Si ça avait été juste comme ça, y aurait pas eu de problème. Quand ça commence comme ça, les gens se lassent l’un de l’autre au bout d’un moment et ça se serait terminé là. Elle aurait continué sa route vers le succès et lui, selon toute probabilité, il aurait eu son diplôme d’agent immobilier. Mais il se trouvait également que Dale couchait avec son directeur. Après tout, c’est lui qui l’avait découverte, il l’avait remarquée parmi plusieurs filles lors d’un concours en tee-shirt mouillé à Daytona Beach. C’est lui qui lui a donné sa première chance et qui la poussaitvers le succès. Il avait bien le droit de la baiser pour sa peine, et elle ne gagnait pas encore tellement de fric. Dans le show business, c’est comme ça que ça se passe. Tu as sûrement vu la même chose au cinéma.
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Évidemment il n’y a rien d’extraordinaire dans le fait de tomber amoureuse, poursuivit Troy. Dale est jeune. Elle n’aura pas vingt et un ans avant cinq mois bien qu’elle paraisse plus âgée. Et le type dont elle est tombée amoureuse était un jeune et beau chauffeur de taxi. Il était également étudiant à temps partiel dans un institut universitaire où il suivait un cours sur l’immobilier. C’était un athlète, en plus, d’après ce que Dale m’a dit, et il jouait au softball 1 tous les dimanches dans Tropical Park. C’étaient des amants maudits, Pépé. Dale était déjà une étoile qui commençait à scintiller, avec un seul chemin devant elle : tout droit vers les sommets. Mais lui, ce type-là, tout ce qu’il voulait, c’était avoir son diplôme d’agent immobilier pour pouvoir rester assis dans des maisons vides le dimanche au lieu de jouer au softball. Comparé à Dale, ce garçon n’avait aucun avenir, aucun.
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Je vais te raconter un peu l’histoire de Dale, et alors tu verras mieux la beauté qu’elle a en réalité… je ne parle pas seulement de son corps, mais de son âme. Il faut s’aider soi-même en ce bas monde, mais parfois on a besoin que les autres montrent un peu de compréhension. Je pense que Dale a progressé vers une vie meilleure et plus riche en m’écoutant, mais maintenant que me voilà investi de cette responsabilité, je la sens là, au plus profond de moi.
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Je vois la beauté intérieure éblouissante de cette femme. Pour moi, ce qu’il y a à l’intérieur est bien plus beau qu’un extérieur abîmé.
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– La boulimie, ça doit être une maladie féminine. Je n’ai jamais entendu parler d’un homme qui ait ça.
– Il n’y a pas de danger ! La plupart des hommes font des régimes pendant quelques jours, mais ils n’ont pas le courage intestinal qu’ont les femmes pour se laisser mourir de faim comme elles.
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