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Citations de Chester Himes (280)


[ Extrait de la nouvelle "Des rêves et de la réalité" ]

Dans la solitude stagnante des prisons, les rêves deviennent grands comme des séquoias. Peu importe la nature de ces rêves, qu'ils soient doux, mauvais ou fantastiques, ils s'enracinent pareillement dans les années d'exil et leur feuillage pousse comme celui de la jungle.
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[ Extrait de la nouvelle "Je ne veux pas mourir" ]

En y repensant à présent, cela semblait s'être passé très longtemps auparavant, des décennies, des siècles, des éons auparavant, mais en réalité il ne s'était écoulé que 33 jours. Peut-être que cela lui paraissait si loin, se dit-il, parce que son attitude mentale, toute sa conception de la vie avait subi une complète métamorphose. Ce n'était plus formidable d'être en vie à présent que son corps était épuisé de douleur - c'était presque insupportable alors que son esprit était normal. Malgré tout, il s'accrochait à sa foi en la vie, même dans la mort, avec l'espoir indestructible de ceux qui croient aux arcs-en-ciel.
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[ Extrait de la nouvelle "Le flic le plus salaud du monde" ]

Il n'avait pas un seul endroit au monde où aller, et c'est exactement là qu'il alla.
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[ Extrait de la nouvelle "Fous le camp !" ]

Te voilà au trou, à présent. Il fait sombre, dans le trou, noir comme un jour sous terre.
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[ Extrait de la nouvelle "En taule, l'argent vaut pas un clou" ]

« Johnson, il dit en me fixant d'un œil brillant, le directeur voudrait te parler. Ca te dérange pas ?
- Et comment que ça me dérange pas, je dis. Je suis sûr que ce vieux bouc est tout remué parce que j'entretiens une correspondance avec le Président des Etats-Unis. »
Le chef Williams me jette un drôle de regard. Finalement, il pousse un soupir et secoue la tête.
« Bon, il dit, il faut de tout. Suis-moi, fiston. »
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[ Extrait de la nouvelle "Une messe en prison" ]

Il y avait quelque chose chez les mères, quelque chose qui s'apparentait au divin et que les autres spécimens d'humanité ne possédait pas.
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[ Extrait de la nouvelle Les affaires avant tout" ]

On l'appelait « Sure ».
Il avait vingt-cinq ans, mesurait un mètre quatre-vingts, pesait quatre-vingt-dix kilos, les cheveux paille claire, des épaules larges, légèrement voûtées. Ses yeux bleu pâle étaient ronds et plats comme des jetons de poker et son visage blanc et lisse restait perpétuellement impassible.
Il portait d'amples costumes croisés à la dernière mode et rangeait son arme dans un holster à l'épaule.
Le meurtre était son métier.
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[ Extrait de la nouvelle "Il savait" ]

« Il avait l'air d'un jeune gars plutôt intelligent », remarqua-t-il. Puis, comme frappé d'une inspiration soudaine, il ajouta : « Bon Dieu, je me demande l'effet que ça fait d'avoir un fils comme ça. »
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[ Extrait de la nouvelle "Visage au clair de lune" ]

Et brusquement, tu te rends compte que la lune est en train d'abandonner ta fenêtre. Tu aperçois sa tranche fine de l'autre côté. Et tu repenses à nouveau à ce dollar neuf et brillant serré par la main gantée de noir. Tu sais que tu l'as refusé. Il fait froid...
Puis elle disparaît de ta fenêtre. Tu ne vois plus que la pâle auréole qui traîne dans son sillage - une lueur douce et blafarde dans les ténèbres. Bientôt, elle s'estompe elle aussi, et la nuit est noire, et les barreaux sont noirs contre la nuit noire.
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[ Extrait de la nouvelle "La nuit est faite pour pleurer" ]


« Arrêtez de frapper cette femme, espèce de sale nègre noir. »
Black Boy tourna vers lui son visage boursouflé. Ses yeux ternes l'inspectèrent froidement. Sa voix lui dit d'un ton catégorique : « Reste en dehors de ça, nègre jaune. Là, c'est ma femme et toi, je t'aime pas tellement. »
(...)
C'est la nuit, lorsqu'elle est partie, lorsque les cellules sont plongées dans le noir et que le silence règne sur le couloir de la mort qu'on trouvera Black Boy recroquevillé dans le coin de sa cellule, pensant à Marie, peut-être dans les bras amoureux d'un autre nègre. Pleurant doucement. Des larmes salées qui laissent des traînées brillantes sur le noir de son visage fondu dans l'obscurité.
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[ Extrait de la nouvelle "Une nuit de névrose" ]

Je voulais lui dire à quel point ma vie était importante pour moi dans un pays où la vie était probablement la seule chose qu'il me serait jamais donné de posséder. Je voulais lui parler de l'expression gênée sur le visage des Blancs quand ils apprennent qu'un Noir est mort en héros pour ce pays ; lui dire combien ils sont embarrassés de ne pouvoir l'exclure dans la mort comme ils l'ont fait durant toute sa vie.
(...)
Puis je me secouai. Qu'ils aillent au diable ! Bon Dieu ! Moi, j'allais me saouler et être nègre. Rester saoul et rester nègre. Qu'ils aillent tous se faire foutre. Ce putain de pays raciste et ce monde en noir et blanc.
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[ Extrait de la nouvelle "Rire noir" ]

Ils avaient rien vu - la bouffe était pas bonne - et maintenant ce fils de pute les jetait dehors ! pensa-t-il. Il dut faire un effort considérable pour se contenir.
« Le spectacle vous a plu ? » demanda le serveur d'un ton aimable.
Bubber avala sa salive.
« Beaucoup, dit-il très fort. Un spectacle formidable, mon vieux. »
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[ Extrait de la nouvelle "Un mariage moderne" ]

Dans le taxi, il lui dit que son nom était Jimmy Guess. Elle rit.
« Et vous ? demanda-t-il
- Appelez-moi Constance »
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[ Extrait de la nouvelle "Sales tricheurs" ]

Ces après-midi-là, il lui disait qu'il se rendait à un cours d'électronique. Lui ne savait même pas qu'elle sortait. En fait, il ne savait pas que les cheveux de sa femme nécessitait un défrisage. Il était trop préoccupé par sa propre peur d'être démasqué pour remarqué quoi que ce soit.
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[ Extrait de la nouvelle "Tout dans le châssis" ]

Bien sûr, il comprenait que les filles avaient dû faire tourner la production pendant que les mecs étaient à la guerre ; il était sacrément fier que Jessie May ait fait son devoir, croyez-le bien. Mais est-ce qu'elle avait besoin pour ça de se raser la boule à zéro ? Comme il voyait les choses, la place d'une nana c'était de mouler ses hanches dans la dentelle et le satin et de la jouer tout dans le châssis.
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[ Extrait de la nouvelle "Il lisait dans les étoiles" ]

« Femme, je vais me coucher », répondit-il aussi sec d'un ton emphatique.
Bon, le film qu'ils allèrent voir s'appelait Les enfants d'Hitler. Il garda les yeux ouverts aussi longtemps qu'il le put. Et d'un coup il se retrouva en train de flotter au milieu de l'océan Atlantique. Comment il était arrivé là, il n'en avait pas la moindre idée, il était peut-être tombé d'un convoi, toujours est-il qu'il se trouvait là, oscillant sur sa bouée de sauvetage comme un triton troubadour.
« Au secours ! beugla-t-il. Au secours ! A l'aide, quelqu'un ! »
Un sous-marin nazi sortit sournoisement de l'eau et envoya une chaloupe le récupérer.
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[ Extrait de la nouvelle "Toute sa vie" ]

On dit que pour une femme, l'amour « c'est toute sa vie ». Mais qui peut répondre pour toutes les femmes ? Je n'essaierai pas. Peut-être que comme toutes les maximes touchant aux comportements humains, celle-ci est sujette à exceptions. Mais Miss Mabel Miles ne fait pas partie de ces exceptions. Son amour pour Riley, son mari, est la justification de sa vie, le phare de son âme. Il est la raison pour laquelle elle a choisi de vivre à l'ombre des murs d'une prison durant de longues années arides, attendant que les portes s'ouvrent et que son mari lui revienne.
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[ Extrait de la nouvelle "Des changements au paradis" ]

Il garderait le Petit Dieu, parce que celui-ci, qui était vieux et sage, connaissait bien les manières des hommes, et qu'on avait besoin de sagesse. Mais Il nommerait le fils d'Oncle Tom assistant du Petit Dieu, parce que le fils d'Oncle Tom était jeune, ardent et courageux et qu'on avait également besoin de courage. De cette façon, le jeune contrebalancerait le vieux et inversement, et on parviendrait à rendre tout le monde heureux.
A présent, la joie et le bonheur règnent au paradis. Le vieux Jim Crow est parti en enfer, là où est sa place. Et les gens dansent et chantent. Il chantent des spirituals, et les orchestres de cuivre jouent à s'en faire éclater, et les jeunes dansent le jitterburg, et personne ne pense à présent que c'est un péché.
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[ Extrait de la nouvelle "Il regardait dans la rue" ]

Là où auparavant il n'avait vu que le long trottoir noir sur lequel devait approcher le facteur, il distinguait à présent la rue dans tout ce qu'elle avait de sordide avec ses maisons crasseuses et délabrées et lorsqu'il se détourna, il vit la caverne pourpre et lugubre de la chapelle funéraire. En grimpant l'escalier il sentit les courants d'air, vit les sols nus du vestibule du premier qu'on n'avait pas terminé d'aménager, les pièces froides, inutilisées, encombrées de vieilleries, qui donnaient sur l'arrière de la maison. Il vit la poussière et la crasse et il eut froid aux os.
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[ Extrait de la nouvelle "«Keep on smiling», dit la chanson" ]

C'est Jean Delaney qui, la première, leur en avait donné l'idée. Elle chantait avec l'orchestre du chantier naval et travaillait sur la cale n°7 comme aide-monteuse. Et elle avait un beau sourire écarlate que même le brouillard de San Francisco ne parvenait pas à refroidir.
Le filles blanches lui demandaient toujours :
« Comment tu fais, Jean, pour garder ton sourire ? Tu n'es jamais déprimée - comment tu fais ? »
Un jour, Jean leur dit :
« Ecoutez, les filles, vous devriez organiser un club et vous amuser un peu. Vous allez devenir dingues à penser à vos hommes et à aller au lit avec vos souvenirs. Faites un club réservé aux filles qui ont des petits amis dans l'armée. »
Et c'est comme ça que ça avait commencé.
Mais quand elles avaient monté leur club, elles n'y avaient pas associé Jean et c'est par hasard qu'elle apprit son existence.
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