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Citations de Chester Himes (252)


Quand Walker sortit de l'immeuble, ils s'écartèrent sur son passage, tout en le dévisageant avec l'attention silencieuse qu'ils auraient accordée à un lion du zoo.
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Il sortit de la voiture et enjamba un chat crevé. Deux rats engourdis s'écartèrent pour le laisser passer. Deux petites filles emmitouflées dans des manteaux taillés dans une couverture de cheval se retournèrent et revinrent sur leurs pas, en le regardant de leurs grands yeux noirs. Leur petit visage était gris de froid.
Quand il ouvrit la porte démantelée qui donnait sur l'escalier, à côté du marchand de charbon, un énorme berger allemand se précipita sur lui d'un air féroce. Il sortit son revolver et assena un coup de crosse sur le museau de la bête. Le chien poussa un jappement déchirant et chercha à s'enfuir par la porte fermée du marchand de charbon.
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Si l'ivrogne qui a tué le gros Sam voulait seulement parler, je ne comprends pas ce qui s'est passé, dit Milly. Il était terrible, le gros Sam, avec cette façon qu'il avait de faire le paillasson devant les Blancs. Il aurait écouté le poivrot lui raconter l'histoire de l'esclavage depuis les origines jusqu'à nos jours sans broncher. Je le connaissais, mon homme.. pensez, j'ai vécu assez longtemps avec lui. Il aurait laissé un Blanc s'essuyer les pieds sur son pantalon du dimanche, et lui prendre sa chemise pour se torcher le cul après. Faut pas me raconter des histoires. Si cet ivrogne était de l'humeur que vous dites, le gros Sam serait ici avec nous, en train de manger les pieds de cochon, plus vite que nous tous réunis.
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– Bon Dieu, fiston, un blanc qu'a bu un coup n'a vraiment pas besoin d'une raison pour tuer un Noir, dit Big Papa. Il n'a qu'à voir la couleur de sa peau et le whisky fait le reste.
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Elle avait le souffle court et quand elle parlait, ses seins, pointure 52, à moitié à l'air dans sa robe décolletée, ballottaient comme deux petits cochons en train de téter.
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Les pieds de cochon étaient accompagnés d'une sauce très forte à base de poivre de Guinée, baptisée : La p'tite sœur à son grand frère.
Ils furent engloutis l'un après l'autre, mettant en feu le gosier des convives, lénifiés par la saveur veloutée des légumes parfumés au gombo. Les os consciencieusement sucés s'empilaient sur le plateau et on se rinçait la dalle à grandes rasades de whisky. La sueur ruisselait sur les figures noires et luisantes, comme des affluents du Mississipi.
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Le barman remplit son verre et il but comme s'il venait de traverser le désert à la queue d'un chameau.
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Et c'est pas non plus le gros Sam qu'aurait tourné la tête aux filles… à moins qu'elles comptent le charme au poids.
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Le gérant émergea de derrière ses lunettes et évalua la situation d'un coup d'œil.
– Où est Luke ? Demanda – t – il.
– Vous pouvez fouiller, fit le plus jeune des deux garçons. Il est pas dans mes poches.
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Le livreur le regarda d'un œil torve.
– Comment tu fais pour être si gai à une heure pareille, avec le froid qu'il fait ? Gémit – il.
– C'est l'amour qui me tient chaud, dit le garçon. Fais pas c'te gueule, on dirait que tu vas pisser du vinaigre.
Le plus vieux émit un gloussement.
– Tu sais bien que les Blancs, ça les amuse pas ces trucs – là…
Le jeune garçon ricana.
– S'ils ne savent pas danser, qu'ils tapent des pieds.
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L'homme blanc courait derrière lui, ricochant d'un mur à l'autre, déversant toujours une cascade de jurons.
Jimmy entra de plein fouet dans un mur, donnant du front contre les briques noircies. Il s'écroula, sonné, mais parfaitement conscient.
L'homme l'entendit gémir et s'arrêta, cherchant dans le noir la lueur de son regard. On lui avait dit que les yeux de nègre brillaient la nuit comme ceux des animaux. Il se tint prêt à tirer sur la première lueur qu'il apercevrait. Mais il ne vit rien.
Jimmy se remit doucement sur ses pieds et secoua la tête dans l'espoir de s'éclaircir les idées. Il avait tout le corps moulu comme si on l'avait rossé avec une chaîne en fer forgé. L'instinct de conservation lui fit reprendre sa course.
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De toute façon, raisonna-t-il, la mort n'est rien d'autre qu'un analgésique qu'il faut accueillir avec le sourire. (Page 26)
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Il avait de belles mains longues, d'une douce nuance ambrée brillante et translucide, couronnées de minuscules ongles roses. Enroulées autour de la crosse d'un revolver de calibre 45, elles ressemblaient aux tendons grimpants du sumac vénéneux. (Page 17)
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Rester seule : impossible ! Un homme : lequel? Il en existait un, mais elle ne voulait même pas penser à lui.
Et dans cette terrible Solitude, elle tendait toute sa volonté pour dominer le sort. "Que quelqu'un m'appelle au téléphone !... Que quelqu'un m'appelle au téléphone !" Repetait-elle. Et son cœur ne demandait pas plus : quelques mots de qui que ce soit. A minuit personne ne l'avait appelé. Nul ne s'intéressait à elle. Elle se retourna sur elle même, écrasa l'oreiller sous son visage, et pleura, toute seule, dans la nuit.
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Trois affreux bonhommes noirs s'agitaient dans sa conscience : celui qui l'avait persécutée, celui pour lequel on l'avait persécutée, et celui qui l'avait défendue. Elle s'efforçait de les détester tous les trois également.
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Tant que je serai noir et laid, le parti aura besoin de moi. Parce que je lui sers de pièce à conviction. Plus ils lâchent les autres noirs, plus ils laissent tomber, plus ils les livrent aux capitalistes, plus ils ont besoin de moi, pour cacher leur jeu.
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Et qu'es ce qu'un communiste ?
Un communiste est un individu qui a le cerveau, le cœur et l'âme d'un capitaliste, mais qui manque d'argent
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C'était toujours la même chose après une cuite: on ne se rappelait de rien.
Si on y parvenait, les quelques souvenirs qui venaient titiller votre cerveau ne vous procuraient que du désespoir. C' était insupportable. A la moindre réminiscence, on n'avait qu'une envie: se trancher la gorge.
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-Les gens , ils causent de Harlem,dit Fossoyeur,mais ce coin est cent fois plus moche.
-Ouais, répondit Cercueil , mais quand les porto-Ricains,ils ont la peau assez blanche,on les considère comme des Blancs,tandis qu'un bougne, il a beau avoir la peau claire ,il restera toujours négro.
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-Vous seriez surpris du nombre de Blancs qui se laissent acheter par un nègre qu'ils haïssent.Je n'ai jamais essayé d'en faire un secret ;je paie , tout comme le fait la Blanc.
-Black ,vous êtes un homme dangereux,dit Ed Cerceuil.
-Dangereux pour les Blancs , pas pour vous.
-Quand vous aurez fait massacrer tous les Noirs d'ici,vous irez peut-être vivre dans un pays de rêve. Mai moi, il me faut rester ici,chez les Blancs et faire avec.Toute ma famille et tous mes amis sont ici .N'ont pas d'autre endroit où aller poser leur cul noir. Et vous êtes en train de nous faire tuer.
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