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Citations de Chester Himes (252)


Ecouter Smitty lui expliquer à quel point il était bien disposé envers les noirs alors qu'il était parfaitement incapable de comprendre leurs problèmes était pour lui une expérience des plus démoralisantes. Se rendre compte que quoi que put faire Smitty pour nuire aux Nègres, détruire leur objectifs ou les détourner des buts qu'ils poursuivaient, il tiendrait à leur faire comprendre qu'il ne faisait pas ça parce qu'il les haïssait.
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Il lui avait fallu un certain temps pour comprendre l'attitude des travailleurs noirs en vers le syndicalisme. C'était un étrange mélange d'antipathie instinctive et d'espoir démesuré. Car tandis que la froide logique leur disait que le syndicat était également une barrière raciale, leur profonde aspiration à la démocratie les incitait à en attendre non seulement l'occasion de participer pleinement mais également une considération spéciale, des privilèges.
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- Le problème noir ne peut être dissocié du problème des masses. Vous n'avez pas de problème spécifique. Et la Russie est le seul pays au monde ou les droits de l'homme passent avant le droit de propriété. Tant que la Russie sera - forte , l'espoir existera pour les masses.
- Pas pour les Nègres en Amérique. Notre seul espoir est ici, ou l'influence de la Russie sera toujours dénuée de sens.
- Tu ne sais rien des implications internationales de cette guerre ...
- Et je m'en fous !
-
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Le désir m'a secoué comme un choc électrique; il m'a rempli la bouche, m'a gonflé la langue, m'a vidé le ventre jusqu'à l'aine et, traversant mon regard comme une lave poisseuse, l'a éclaboussée des pieds à la tête.
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[...] il s'aperçut qu'une table occupée par deux clientes devait être débarrassée, et il partit à la recherche d'un serveur.
Celui-ci, un débutant, s'approcha timidement de la dame fluette à la voix cinglante et voulut lui retirer son assiette par derrière en prenant grand soin de ne pas la déranger. La dame vit cette main - cette "patte griffue", comme elle l'eût appelée si elle avait eu à la décrire - qui s'avançait à la dérobée, et, du coup, sa bouche s'ouvrit et s'affaissa comme celle d'un poisson : "Oh !" s'étrangla-t-elle.
Le jeune garçon fut pris de panique et saisit l'assiette comme pour s'enfuir avec. La dame agrippa l'autre bord de l'assiette et s'y raccrocha comme si sa vie en dépendait. Pendant un court instant, chacun tira de son côté. Un os de poulet tomba sur la table. Enfin, elle se retourna, furieuse.
"Donnez ça !" cria-t-elle.
Complètement affolé à présent, le serveur largua tout. Non seulement, il lâcha l'assiette, mais encore il fit un bond d'un mètre en arrière ; ses narines frémissaient comme celles d'un cheval emballé et ses yeux blancs de terreur roulaient dans sa face noire.
"Tout le temps en train de prendre mon assiette avant que j'aie fini", conclut la femme maigre, avec aigreur. Mais elle n'avait pas besoin d'avoir peur : le garçon ne prendrait plus jamais son assiette, vide ou pas ; il était parti en courant et ne s'arrêterait pas avant d'avoir dévalé les escaliers qui menaient au vestiaire du personnel, où il se changea et remit ses vêtements de ville.
Dick envoya le second maître d'hôtel à sa poursuite, mais le garçon avait démissionné, cela ne faisait aucun doute.
"Il n'aurait pas fait un bon serveur, de toute façon ; il a une peur innée des Blancs, une peur qu'il n'a pas pu surmonter, qui l'affole et qui le rend nerveux quand il est à leur contact", trancha Dick, très ennuyé malgré tout.

[Maître d'hôtel - 1938]
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- vous parlez tellement du seigneur qu, on le crorait ici dans cette pièce, observa le sergent d, un ton sarcastique.
- il y est, répondit alberta , il est ici a côté de moi.
- tant mieux pour vous, parce que vous aurez besoin de lui.
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Aimer ! aimer ! la vie est effrayante. . . ne pas aimer est un tourment. (...) Le manque habituel du désir de regarder tendrement dans une âme. . .
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Le sentiment de sa solitude la terrifiait surtout quand il se présentait à sa conscience comme première réalisation de la journée. Ce n'était pas seulement l'impression d'être toute seule, car on peut se sentir esseulée dans les bras d'un amant, auprès d'un époux, au milieu de la foule.
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" Je me sentais différent des autres garçons, dis-je. Et pourtant je n'y tenais pas. C'est à cette époque que j'ai ressenti le besoin de prouver quelque chose. Au début, je ne m'en étais pas beaucoup soucié. C'était comme la bagarre. J'avais horreur de la bagarre. Mais quand quelqu'un vous fait du mal, on se bagarre".
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"Comment ça va, Jim ?"
J'ai senti que mes lèvres se décrispaient et que je souriais.
"Bien chef, et vous, comment ça va ?
- Oh moi, pour un vieillard ça va pas trop mal. Ma femme me demandait de tes nouvelles justement."
J'ai passé ma langue sur mes lèvres encore une fois.
"Dites-lui que ça va bien. J'espère que ça va bien, pour elle aussi."
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Il resta là jusqu'à ce qu'il fût l'heure de partir, à transpirer voluptueusement tout en buvant tasse sur tasse d'un café noir genre turc assez fort pour réveiller une marmotte empaillée.
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– Ça va, reprit Jimmy. Vingt dollars. Et il marchera, au moins ?
– S'il marchera ! Répéta le barman, indigné.
Qu'est – ce que vous voulez pour vingt dollars ? Une fusée téléguidée, peut – être ? Ça ira pour la chasse au rats. À deux et à quatre pattes.
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– Je voudrais acheter un revolver, dit Jimmy en baissant la voix.
Le barman sursauta comme si une guêpe l'avait piqué.
– C'est pas une quincaillerie ici, mec, s'exclama – t – il d'une voix outragée, les yeux roulant mélodramatiquement dans son visage rond et noir. C'est un bar respectable. Nous avons du gin, du whisky, du cognac, de la tequila, du rhum, du vin, des digestifs, des bières blondes et brunes. Toutes sortes de spiritueux. Je vous écoute, et je vous sers. (Il prit un air sévère et digne.) Alors qu'est – ce que ce sera pour monsieur ?
– Donnez – moi un coca, dit Jimmy.
Le Barman était de nouveau scandalisé.
– C'est – y que tu tiens absolument à avoir des ennuis, mec ? Fit – il avec arrogance.
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Il passa un bras sous ses jambes, l'autre autour de la taille, la souleva et la porta jusqu'au divan. C'était aussi facile que de prendre un bonbon des mains d'un enfant. Il n'eut pas besoin de la déshabiller. Ses vêtements semblaient se dissoudre sur son corps. Elle dormait déjà quand il eut fini de s'habiller.
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Elle enfouit son visage dans ses mains. Elle était exposée à tous les regards, mais les clients firent délibérément semblant de ne pas la voir. Une fille noire dans le pétrin, ça n'avait rien de surprenant.
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Le pirate à la jambe de bois termina son numéro et le bruit des applaudissements couvrit leurs voix. Son costume était trempé de sueur, et quand il salua on aurait que son visage ruisselait d'encre.
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La différence était frappante entre cet endroit et les clubs de Broadway. Ils recrutaient tous leur clientèle dans la même faune, les professionnels du vice : souteneurs, flambeurs, escrocs, maquerelles et grues. Des hommes d'affaires et des employés y venaient avec leur femme, ou seuls avec leur maîtresse. Mais le spectacle y était meilleur que dans les clubs de Broadway, moins coûteux, mais meilleur. Il le fallait, car le public était plus exigeant.
Mais c'est surtout l'atmosphère qui était différente : à la fois sensuelle et brutale, lourde, dense et odorante, âcre et parfumée. On avait l'impression de taureaux d'élevage veillant sur leurs vaches favorites. Mais les taureaux, en guise de cornes, portaient des couteaux à cran d'arrêt qui laissaient des cicatrices indélébiles. Une bonne moitié des hommes avaient, sur le visage, la trace d'un ancien coup de couteau. Les vaches étaient pourvues de généreuses mamelles, et sentaient l'enclos, où on s'accouplait pour de l'argent, ou par amour, ou encore pour les deux.
La plupart des clients venaient pour boire et écouter de la musique. S'ils avaient faim, on leur servait poulets frits ou gras – doubles, les spécialités de la maison. Les habitués, essentiellement des maquerelles avec leurs gigolos, y allaient comme ils seraient allé au cercle.
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Un sourire indulgent passa dans ses yeux verts.
– Tu es comme mes compatriotes, fit – elle, en se redressant nonchalamment. Toujours ardent et triste. Mais tu ne leur ressembles pas. Tu es plus germanique et torturé, comme les héros wagnériens qui trouvent dans les crimes les plus atroces un aliment à leur passion.
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Qu'est - ce que c'est qu' un meurtre, dans cette ville où il y a des gens qui tuent comme ils boiraient un verre d'eau, aussi longtemps qu'ils ne se font pas choper ?
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– J'ai l'impression qu'ils font tous ce qu'ils peuvent pour me mettre dans un sale bain. Les Flics, je veux dire.
La main de Linda se mit à trembler et un peu de café se répandit sur la table.
– À quoi ça les avancerait ?
– C'est leur façon de voir, expliqua – t -il. Dans leur idée, si quelqu'un te tire dessus, tu dois savoir. Et si tu dis que tu n'en sais rien, ils en déduisent que tu leur caches quelque chose. Pour eux, c'est comme les gangsters. Quand un gangster se fait seringuer, il ne donne jamais aux flics le type qui a voulu le descendre. Ils se disent donc que si l'assassin sait qui je suis et où j'habite, c'est qu'il me connaît. Donc que je le connais aussi et que je sais pourquoi il veut me tuer.
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