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Critiques de Christian Authier (52)
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Petit éloge amoureux de Toulouse

Un petit tour du côté de chez moi.

Christian Authier célèbre sa ville comme on peut rendre hommage à un cher disparu. Debout, le verre à la main, les yeux humides et le regard en arrière. Son éloge n’est pas un guide branchouille pour touristes en quête de bonnes adresses pour le week-end. Il visite davantage les vieux bistrots que les derniers restaurants végans, use ses semelles dans les petites rues authentiques et mal éclairées, il pleure des libraires et d’antiques bouquinistes tombés sur le champ d’honneur face à des vendeurs de capsules de café qui se prennent pour des joailliers et des vendeurs de mobiles, rejetons des PTT, tance la gentrification du centre-ville, moleste l’hygiènisme qui balaye la saleté en emportant l’âme de certains quartiers. Un peu trop longue ma phrase. Prenez le temps de souffler.

Les romans de cet auteur fleurent toujours le zinc avec une nostalgie de hussard. Il cite facilement Blondin, Nimier ou Kleber Haedens. Sa célébration de Toulouse est dans le ton. Tout n’est pas rose dans la ville mais Christian Authier continue à l’aimer.

Il évoque dans de très belles pages Nougaro, Cabanis ou Bernard Maris, toise Saint-Sernin, sédimente les bords de la Garonne et fait comme les rugbymans du Capitole, sa capitale.

Il s’adresse surtout à la génération des nouveaux quinquas du cru. J’ai quelques années de moins. Il a les 50 ans dans le rétro, je commence de mon côté à les voir sur les panneaux, mais ses descriptions vont parler à plusieurs générations de toulousains qui ont fait leurs armes sur place et quelques études entre deux soirées arrosées « chez Tonton ».

On croise dans ses pages des anonymes illustres, des personnages comme il en existe dans toutes les villes, des originaux qui parlent tout seuls et à tout le monde, croisés pendant des années et dont on se demande ce qu’ils sont devenus.

Pour Christian Authier, l’époque et la ville ont buggé en 2000 et il assiste impuissant à la disparition de ses repères. Les artères centrales sont désormais pavées… de bonnes intentions. Le livre n’est pas politique ou polémique. Il est juste tendrement nostalgique.

« Un passé qui ne passe pas », titre de son dernier chapitre, aurait pu être aussi celui du livre. Je le remercie d’avoir rafraîchi ma mémoire. Je n’ai pas appris grand-chose mais il m’a rappelé à quel point j’aime ma ville.

Presque chauve hein, avec l’accent, et chauvin comme un toulousain.

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Petit éloge amoureux de Toulouse

Chant d'amour à Toulouse, ce guide visite les places, les églises, les cafés et les restaurants qui attirent touristes et toulousains.



Son auteur, écrivain et critique littéraire, consacre un chapitre aux libraires et bouquinistes et surtout un chapitre aux écrivains locaux qui intéressera les Babeliotes.



Bel hommage aussi à Bernard Maris assassiné par les terroristes dans les locaux de Charlie Hebdo.



Comme tous les amoureux, Christian Authier est nostalgique de sa jeunesse, aime se réfugier dans le passé, mais espère que l'avenir nous autorisera de murmurer encore "Toulouse je t'aime".



Un petit ouvrage qui débute une nouvelle collection chez Privat, éditeur toulousain apprécié.
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L'ouverture des hostilités

En septembre 1943, à Villefranche de Rouergue, la 13e division SS, dite « Handschar », formée en Bosnie avec un recrutement musulman, se mutine à l'instigation des frères Topalovic (deux croates) infiltrés par les communistes. La mutinerie échoue, les Topalovic rejoignent les maquis FTP et s'engagent dans la résistance.

En mars 1993, un neveu Topalovic, étudiant à Toulouse contacte un de ses professeurs et lui remet un dossier dévoilant un trafic d'armes destinés aux milices croates impliquées dans la désintégration de l'ex Yougoslavie. Ces pièces à conviction mettent en cause des services français et occidentaux dont les pays sont censés respecter une stricte neutralité et déployer des forces pour « maintenir la paix »…

« L'ouverture des hostilités » enclenche un jeu de massacre au coeur de Toulouse, du Gers et des Hautes Pyrénnées. Jeu trouble où barbouzes, agents de la DGSE, policiers de la DST, trafiquants de drogues mélangent les cartes et remuent les cendres de l'occupation et de la décolonisation, au nom de la raison d'état.

Ce triller haletant inséré dans deux périodes conflictuelles, distantes d'un demi siècle, implique résistants, anciens d'Algérie, libanais, en relations plus ou moins proches avec nos services.

La « libération » de Villefranche de Rourgue en 1943, a déjà servi de cadre à Sophie Loubière dans « A la mesure de nos silences » paru en 2015 et Christian Authier a célébré la ville rose en 2021 avec son « Petit éloge amoureux de Toulouse ».

J'ai retrouvé avec bonheur cette région mais suis déboussolé en observant (page 35) Clémence et Frédéric emprunter la rue Gabriel Péri pour aller des allées Franklin-Roosevelt à la rue Réclusane puis en lisant (page 135) « Bellefontaine est l'un des trois quartiers composant l'ensemble du Mirail au NORD de la ville » … démonstration qu'à Toulouse tout bouge ?

Une intrigue addictive et une plongée dans les coulisses de l'histoire offrent une lecture agréable et une ballade inquiétante dans Toulouse et ses bas fonds.

Un régal à déguster avec un verre d'Armagnac pour se remettre des multiples morts brutales qui enterrent bons et méchants au fil des chapitres.



PS : mon opinion sur À la mesure de nos silences
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Poste restante

Il n’y a qu’un fils de postiers, lui-même postier éphémère durant les jobs d’été, qui pouvait raconter avec admiration, nostalgie mais aussi dépit et colère, cette longue histoire de la Poste.

La Poste reste une des institutions du service public à laquelle les français restent très attachés. De ce service public nommé PTT qui fonctionnait et qui maillait tout le territoire, ne reste qu’une entité dysfonctionnelle qui provoque cette nostalgie de l’institution ancienne et avec elle celle du facteur qui, outre la délivrance du courrier, était une personne réelle avec un rôle social incontestable. A présent, tout va trop vite, sauf l’acheminement du courrier, et les machines et automates remplacent l’humain, de quoi nous faire regretter la poste d’autrefois et se sentir abandonné pour peu qu’on vive dans une campagne oubliée.



Cet essai, qui mêle souvenirs familiaux, histoire, sociologie et analyses chiffrée nous offre une cartographie précise de la Poste d’autrefois à nos jours. On comprend mieux les enjeux et les échecs d’un service public en perte de sens.

L’attachement au métier de postier et le dévouement au service public est bien restitué avec cette souffrance, cette incompréhension qui a résulté des nombreuses et kafkaïennes mutations de l’entreprise.

Christian Authier est particulièrement convaincant lorsqu’il évoque tous ces chefs-d’œuvre de la correspondance qui n’auraient pas existé sans la Poste.

« Que serait la littérature sans les correspondances d’écrivains ? Comme le journal intime, la correspondance est un genre à part entière. Combien de chefs-d’œuvre, de classiques ? »

Et de citer Flaubert, Proust, Gide, Breton, Cendrars et tant d’autres, sans oublier les correspondances amoureuses comme celle échangée entre Hugo et Juliette Drouet.

J’ai aimé le chapitre sur les carte-postales, ces petits cartons illustrés qui semblent si désuets de nos jours. Dans le chapitre intitulé « La carte postale fait de la résistance », l’auteur nous apprend que cette dernière est née en 1870 lors de la guerre franco-prussienne, une vieille dame qu’il convient de conserver.



Au-delà de l’analyse fort pertinente et documentée, la nostalgie fleure bon, et on se plait à feuilleter cet album de notre jeunesse épistolaire, car qui n’a pas un souvenir heureux, une anecdote à propos d’une lettre ?

Lecteur, si vous aimez, ou avez aimé envoyer et recevoir des lettres, des cartes postales, lisez cet essai.







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Pour saluer Bernard Maris

Hommage touchant à Bernard Maris, rédigé par plusieurs amis qui ont tenté de mettre en lumière différentes facettes : le romancier, l'ami, le Français, l'écologiste, l'historien, l'économiste, l'éducateur, le Toulousain.

Intéressant, varié et instructif. A lire
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L'ouverture des hostilités

Barbouzeries.



Nous sommes à Toulouse en 1993. La guerre de Yougoslavie fait rage. Frédéric Berthet, enseignant de lettres sans histoire, ne se doute pas que celle-ci va prendre une place centrale dans sa vie. En effet, un de ses étudiants va lui demander de l'aide.



Certaines lectures ont un effet étrange. Ce roman se déroule en 1993, année de ma naissance. C'est un monde à la fois connu et inconnu pour moi. Connu car j'ai connu la fin des années 1990. Inconnu car il reste un soupçon des années 1980 et que je n'ai pas souvenir d'une telle tension géopolitique. Mes années 1990 c'est l'enfance, l'insouciance et les jeux d'enfants. Les années 1990 en général c'est la guerre de Yougoslavie. Je n'en ai aucun souvenir. Il a fallu les cours d'histoire en collège-lycée pour que je réalise qu'un conflit avait eu lieu dans les années 1990 en Europe. J'ai ressenti une nostalgie bizarre en lisant ce roman.



C'est une histoire d'espionnage. Les croates et les serbes s'entretuent. Ce conflit s'exporte aussi dans les différents services de renseignement à travers le monde. Ainsi un enseignant à l'université du Mirail se retrouve malgré lui embarqué dans le conflit yougoslave. Un de ses étudiants, un croate ayant fui la guerre, a en sa possession des documents compromettants. Ceux-ci lui valent d'être poursuivi par des tueurs. Frédéric Berthet accepte de l'aider. C'est le début de la descente en enfer.



Il n'y a aucun temps mort. Les actions s'enchaînent très vite. Comme dans toutes les histoires d'espions, n'importe qui peut être un traitre. On ne sait pas où se trouve la vérité. Tout le monde est manipulé. A cela s'ajoute le style agréable de l'auteur, et les quelques touches d"humour qu'il ajoute.



Toutefois, j'ai trouvé que ce roman était trop court. Il aurait fallu rajouter une centaine de pages. Ainsi, les événements s'enchaînent trop vite et sont extrêmement prévisibles. Enfin, j'ai trouvé que l'épilogue était à la limite du hors-sujet. Même si j'ai compris l'intention de l'auteur, je pense qu'il aurait du aborder cet aspect plus tôt dans son roman.



Au final, une lecture sympathique mais qui restera malgré tout peu marquante.



Je remercie Netgalley et les éditions Presse de la Cité pour ce roman.
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De chez nous

Ce qui frappe avant tout dans ce livre c'est l'écriture, la langue, le rythme, c'est enlevé, vivant, à l'image des hommes qui traversent ces pages. Pourtant tous les thèmes choisis par l'auteur ne m'intéressaient pas forcément, mais j'ai été complètement embarquée malgré tout. Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre de livre, étant plutôt tournée vers le roman anglo-saxon, mais ce fût une très belle surprise et une vraie découverte. Si j'ai moins aimé les récits sur la guerre qui débutent le livre, j'ai particulièrement apprécié les textes sur le vin et sur le football. Ce livre c'est un condensé de tranches de vies mais aussi de rencontres, de destins, de coups de gueules et de déclaration d'amour aux hommes de bonne volonté et aux épicuriens de tous poils. On croise de grands hommes et des gens comme vous et moi, des salauds et des saints, des travailleurs et des philosophes de comptoir mais c'est la vie ! Avec ses catastrophes et ses moments de grâce.



C'est un livre court mais très riche… intense et beau tout simplement, un hymne à la langue française et à ce que nous sommes : des hommes et des femmes qui gardent toujours en tête que l'esprit de contradiction doit être une vertu, la rebellion un principe et l'amitié une fondation. En lisant ce livre, on se dit que l'on doit garder un œil ouvert sur les bouleversements du monde sans renier le passé. Mais citoyens du monde, nous restons malgré tout d'irréductibles gaulois.



J'ai lu ce livre d'un trait en un après-midi, bercée par l'écriture de l'auteur, j'ai pris des notes, relevé le nom de bonnes bouteilles, ouvert mon encyclopédie pour me renseigner sur untel que je ne connaissais pas très bien. Bref, un livre qui vous apprend des choses et qui vous ouvre les yeux sur le monde. Quelle belle découverte !



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Enterrement de vie de garçon

Zoom sur sept des jeunes années de l'auteur, au lycée puis à la fac, en hommage à son ami d'alors, Eric. La ville de Toulouse dans les années 80, la génération Mitterrand avec son lot d'ouverture culturelle (radios libres), d'espoir, de manifs, de "touche pas à mon pote". Les bons moments complices entre ces deux amis "à la vie, à la mort" grâce à la musique et surtout au cinéma. Mais aussi les épisodes douloureux, tragiques, qu'ils ont traversés.



Malgré la nostalgie et la mélancolie qui se dégagent de ce court roman, il pétille d'humour et d'intelligence. L'écriture est parfaite, évocatrice, acérée. Les observations grinçantes et fines sur le militantisme rouge d'une poignée d'étudiants, en pleine dégringolade du "bloc de l'est", sont particulièrement amusantes...



Un régal de lecture, a fortiori si on y rencontre des échos de sa génération (l'auteur est né en 1969, moi en 68). L'impression mi-douce mi-douloureuse de retrouver un vieil album photo oublié ou soigneusement évité, qu'on feuillette entre rires, regrets et larmes, entre bons et mauvais souvenirs de tout ce qu'on a partagé avec un proche décédé depuis.

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L'ouverture des hostilités

Ce deuxième titre de la nouvelles collection Terres Sombres des Editions Presses de la Cité est une topographie historique détaillée de la ville de Toulouse croisée avec l'aventure d'un jeune professeur, Frédéric Berthet plongé dans la géopolitique de la guerre des balkans



Un de ses étudiants va se retrouver mélé à une sombre histoire de trafics d'armes entre France et Croatie et notre professeur va décider un peu malgré lui de lui venir en aide pour se retrouver coincés entre agents de la DST et DGSE.



Christian Authier, lauréat du prix Roger-Nimier en 2006 pour son roman Les Liens défaits (Stock), le prix des Hussards en 2021 pour son roman Demi-siècle (Flammarion) décrit dans un style assez flamboyant un thriller géopolitique inspiré des codes du genre dit «hard boiled»,



Son récit est riche en surprises et bien documenté , avec la ville de Toulouse comme décor interessant à l'intrigue menée sans temps morts.



Un bémol toutefois: la lecture historique de la résistance de l'action française et de la France de l'après guerre pourra parfois prêter le flanc à quelques réserves idéologiques
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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De chez nous

J’ai lu ce livre quasiment d’une traite, en une seule journée, sans avoir envie d’aller "lire ailleurs", mais en prenant beaucoup de notes, tant ce livre est riche, foisonnant, et ouvre matière à réflexion. Je me demande d’ailleurs s’il trouvera sa place dans cette rentrée littéraire, tant les échos que j’ai eu à son sujet sont contrastés.

Le sujet ? Le questionnement sur ce qui constitue l’identité française, de la seconde guerre mondiale à nos jours. Vaste sujet. Il parle tout d’abord de la Résistance, qui a pris des visages inattendus, et pour certains, méconnus. Je m’y attendais presque, mais il évoque ensuite la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie, et la position des gradés en face de la torture. Il évoque l’histoire de France, et la manière dont elle est vécue, de nos jours :

"L’histoire de France n’est pas un musée que l’on visite, dans une odeur d’encaustique et avec le sentiment obligé du devoir de mémoire, pas plus qu’elle n’est une galerie où les ombres funèbres de la culpabilité et de l’auto-flagellation se répondent dans une conversation morbide. Non, elle est vivante et ne se réduit pas aux bibelots commémoratifs dont nos politiques sont friands. Elle s’incarne dans des figures qui ont bien plus de réalité que la plupart des ombres que la société du spectacle nous glisse entre les mains et sous les yeux au cœur d’un commerce de représentations falsifiées".

Seulement, il est bien difficile, pour le grand public, de trouver "ses figures", là où justement on préfère l’immédiateté des faits, sans creuser au-delà. Il m’a aussi parfois agacé, notamment toute la partie consacrée au vin. Même si le narrateur dit : "Beaucoup boivent pour oublier, je bois pour me souvenir", la tradition vinicole française n’est pas vraiment un élément que j’ai envie de mettre en avant. Les français boivent, c’est naturel. Les français célèbrent le moindre événement en trinquant. Les françaises boivent également, pendant leurs grossesses – et peu importe la qualité du vin, le degré d’alcool rentre toujours en ligne de compte pour moi. Fin de ma parenthèse.

Il parle aussi, dans ce qui ressemble presque à un très long monologue, de ce silence qui nous envahit : "des murs de silence nous séparent désormais quand ce ne sont pas d’autres frontières encore plus infranchissables."

De chez nous est un livre à lire, à annoter, à discuter aussi.
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De chez nous

Un livre probablement intéressant, avec une écriture agréable, mais je dois avouer que je me suis ennuyée pendant cette lecture au point de l'abandonner avant la fin.
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Houellebecq politique

En douze chapitres, l’auteur se pose et nous pose la question : quelle étiquette politique peut-on apposer à notre GRAND écrivain français actuel.

Chaque chapitre se clôt par la constatation que l’on ne peut le ranger dans le camp d’une gauche radicale, dans celui des nouveaux réactionnaires quand bien même il fustige les soixante-huitards bien-pensants qui ont précipités le déclin de notre société, dans celui des conservateurs etc.

Concernant l’islamophobie, Houellebecq revendique le droit d’attaquer une religion et rappelle qu’en France nous avons ce droit. Page 88. Nous avons affaire à « un moderne en liberté », pour paraphraser Antoine Compagnon.

Page 100 : Tels les hussards qui pourfendaient le roman à thèse, les passions politiques et les intellectuels engagés tout en ferraillant sans cesse contre le sartrisme, la gauche de leur époque ou le Général de Gaulle, Houellebecq prend des positions éminemment politiques, voire électorales comme lors de son soutien à Chevènement, mais refuse d’y croire tout à fait.



Et toujours en s’appuyant sur les écrits du maître que l’auteur a lu avec une grande attention et de nombreux passages de ces différents romans et entretiens. Sa démonstration est brillante, passionnante à mettre entre les mains des adeptes béats, dont je fais partie, et celles de ceux qui ne le sont pas encore…

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Des heures heureuses

Joli roman... fortement alcoolisé. Un hommage à cette littérature vineuse et aux récits de copains où Blondin, Fallet et consorts s'illustrèrent brillamment. C'est aussi un roman à clef où apparaissent quelques restaurateurs (Yves Camdeborde, par exemple) et vignerons de belle facture. Abstèmes s'abstenir ! Acratopotes, régalez-vous !
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De chez nous

Voici un de ces paradoxes sur pages comme il arrive d'en croiser. Je m'explique en une phrase: je n'ai pas aimé ce bouquin qui pourtant est bourré de qualités.



Ce court roman aborde foultitude de sujet propices à la réflexion et poussant à creuser certains points, à se documenter davantage. Ce bouquin est construit sur une base d'informations bien fournie et nul doute que beaucoup de travail fut nécessaire à sa rédaction (d'ailleurs cela se sent). De plus, la plume venant servir le sujet reflète une certaine assurance ainsi qu'une certaine volonté de vouloir faire passer un message fort.



Mais voilà, c'est dense, très dense ... Et je n'ai pas pu m'évader dans mon roman. Je n'ai pas réussi à me laisser emporter parce que cela aurait nuit à ma compréhension de l'histoire. Limite si il ne faudrait pas prendre des notes pour ne pas oublier le fil de l'histoire ... C'est bourré d'informations, c'est très intéressant, mais je n'ai rien ressenti d'autre. Je n'ai pas eu cette agréable sensation qu'est celle de sentir une émotion (quelle qu'elle soit) monter en moi et m'envahir, je n'ai pas réussi à m'attacher à l'un ou l'autre personnage, je n'ai tout simplement pas réussi à m'évader ...



En résumé, un très bon roman ouvrant la porte à la recherche d'informations, ouvrant la porte de la réflexion documentée. Mais un court roman qui ne laisse pas l'occasion de réellement s'évader au risque de s'y perdre.



Je remercie Babelio et les éditions Stock pour la découverte qui ne fut certes pas dépaysante, mais tout de même très intéressante!
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Houellebecq politique

J'apprécie la démarche de cet auteur que je ne connaissais pas. Tour à tour romancier, essayiste, il propose ici une lecture politique de l'oeuvre de Houellebecq, un peu comme avait fait le regretté Maris avec son Houellebecq économiste.



Voilà, c'est comme ça que je conçois la biographie d'un grand auteur contemporain. Christian Authier a lu toute l'oeuvre de "cet écrivain majeur de ces trente dernières années" -il vaut mieux pourrait-on m'opposer-, a lu plusieurs fois certains titres sans forcément les aimer plus que d'autres. Je présume que c'était la condition à ses travaux. Mais comme moi, j'aime également toute l'oeuvre de Houellebecq, j'ai trouvé intéressantes les quelques critiques qu'il formule, et surtout la considération qu'il porte sur l'ensemble.



Authier a non seulement lu, mais a rencontré l'auteur à plusieurs reprises, a échangé une correspondance avec lui, a fait des articles sur lui, parfois courageux, et comme les problèmes sociologiques semblent brancher le biographe, il a été servi avec Houellebecq. J'aime bien ça, quand il y a cette rencontre, quand combien écrivent sur un auteur contemporain sans ne le rencontrer jamais ..



Oui j'aime ces biographes, qui sont nécessaires à la vie de la littérature, qui par un biais original apportent un éclairage nouveau à l'oeuvre et à l'auteur, et autant le dire, j'aime lire des choses qui sont acquises à la cause d'un écrivain que je défends et que j'aime, sans pour autant tomber dans la béatitude. On aura deviné j'espère qu'à contrario, les critiques négatives me barbent, voire m'excèdent ; c'est trop souvent le cas. Rien ne nous oblige à écrire des saloperies sur un auteur en vue qu'on n'aime pas et généralement sans en fournir les raisons..



Autre chose intéressante, Authier s'est intéressé à lui en temps réel comme il dit, c'est-à-dire qu'il lisait chaque oeuvre au fur et à mesure qu'elle sortait. Moi j'ai lu Houellebecq avec quelques trains de retard, et quand je me suis mis à la page, c'est effectivement très agréable d'attendre le dernier bébé de quelqu'un qu'on aime. Il y a toute une sensualité qui s'attache au livre, son odeur..



A propos de Extension du domaine de la lutte, le premier roman de Houellebecq, Authier dit ceci : "Le libéralisme économique, c'est l'extension du domaine de la lutte, une extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. de même le libéralisme sexuel, c'est l'extension du domaine de la lutte à tous les âges de la vie, à toutes les classes de la société." "En système économique parfaitement libéral, certains accumulent des fortunes considérables, d'autres croupissent dans le chômage et la misère". Et ainsi pour la sexualité .. de fait le narrateur et son comparse peuvent être des champions comme acteurs économiques et des misérables au plan sexuel, et le roman s'imbrique ainsi avec une ironie désopilante ..



On s'enfonce ainsi dans le bouquin publié chez Flammarion même éditeur que son sujet, qui est une étude et une observation personnelle, accessible et sans gravité sur le fait Houellebecq, pour ne plus en sortir jusqu'au bout.
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Demi-siècle

Un plaisir que ces retrouvailles avec un roman de Christian Authier, qui sait si bien rendre compte de la nostalgie face au temps qui passe, des plaisirs de la vie que constituent les amis, les bonnes tables et de bons vins (les précisions sur chaque déjeuner partagé par les personnages me donnaient l’eau à la bouche!)

Un roman de Christian Authier a pour moi la même saveur qu’une chanson de Jean-Jacques Goldman : certains pourront dire que ce sont souvent les mêmes thèmes qui reviennent, la même ritournelle, pour moi, chaque roman qui va évoquer la jeunesse de sa petite bande de personnages, dont certains noms ont déjà été entendu ici ou là (Antoine, Emmanuelle, Eric...), est un vrai bonheur. Plaisir de la nostalgie, justement, du retour sur les années de jeunesse passées à Toulouse, des sentiments doux-amers qui y sont attachés. Authier a l’art de trouver les mots justes pour exprimer les sentiments et les émotions, c’est suffisamment rare pour être souligné : très souvent je me dis « c’est exactement ça » ; à cela s’ajoute un humour faussement cynique que j’ai beaucoup apprécié.



« On s’était dit rendez-vous... »...

Dans « Demi-siècle », Patrick, journaliste à Paris, est invité à l’anniversaire des cinquante ans de Fred, un ami de promo. Par ailleurs, il a rencontré Laurence, une avocate, autre âme esseulée qui a connu son lot de souffrances et avance malgré tout dans une vie bien réglée entre travail et quelques soirées. Quand ces deux-là se rencontrent, on a envie de les suivre dans cette histoire d’amour faite d’escapades à Istanbul ou Beyrouth, de petits moments si futiles et précieux qui font le charme des débuts d’une relation amoureuse. La soirée d’anniversaire chez Fred est un morceau d’anthologie, il y a du Bacri dans la mise en scène et les dialogues, on sent toute la jubilation de l’auteur. C’est un livre qui parle des liens qui, même distendus par les aléa de la vie ne se défont pas, d’amitié, qui rend hommage aux disparus… quand les années passent, quand le monde ne tourne plus comme on voudrait, quand l’insouciance, la liberté, la franchise laissent place au politiquement correct, à des relations aseptisées, à l’esprit de rentabilité, au conformisme, alors reste l’art de vivre de quelques « happy few » qui rend malgré tout le bonheur possible.



Je termine avec une citation qui pour moi rend bien compte de l’ensemble de l’œuvre de C. Authier : « De toute façon, ce n'était pas le sujet qui faisait un roman selon lui, mais un ton, une musique, un rythme, une façon de voir et de raconter »

Un auteur à découvrir !
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Une certaine fatigue

Comment exister en tant qu'homme, fils, mari et père quand on approche de la cinquantaine, qu'une maladie vous condamne et qu'un diagnostic erroné peut vous faire changer de vision sur la vie ? Christian Authier tente d'y répondre avec ce joli roman prenant, émouvant et parfois, drôle et surprenant.

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Une si douce fureur

« Parfois, je me prends à imaginer que Valentine n’a pas existé, que son épaisseur pelliculaire, entre la présence et l’absence, ne fut qu’un songe, une création que mon esprit aurait conçue à partir de morceaux de vie passée, de fantasmes, d’un jeu de miroirs projetant mes désirs les plus enfouis. Un roman. Un roman blond et bleu. » En quelques mots extraits de la fin de l’ouvrage, Christian Authier, écrivain quadragénaire contemporain, résume la relation que le narrateur a partagée avec une fragile jeune femme aux yeux bleus.



Authier parle avec délicatesse de la passion amoureuse, à travers cette histoire si banale qu’on s’ennuierait presque. Ce sont des touches, des souvenirs, des photos, des chuchotements. Il réussit, surtout dans la seconde moitié de ce court roman, à montrer l’extrême singularité de leur relation, esquissée autour de verres dans des bars ou de discussions atypiques. Le temps passé lui donne la lucidité : « Moi qui me voyais en Prince charmant sauvant Cendrillon des marâtres, je n’avais été qu’un passant. » On sent la culpabilité sourdre de ces lignes où il tente de « renouer les liens ». Trop épris, il n’avait pas vu venir la rupture : « Moi qui faisais profession d’observer les faits et les êtres, j’ai raté les signes. Ma focale trop rapprochée m’empêchait de percevoir les détails. »


Lien : http://carnetsdimelda.wordpr..
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L'ouverture des hostilités

Un roman d'espionnage, ça faisait longtemps. 



Un roman quasi historique : les années 90, et dans ma métropole qui plus est ! 



Bref, jamais je n'aurais soupçonné qu'il y avait eu à Toulouse, en 1993, des échauffourées entre bandes yougoslaves - enfin serbes et croates - rivales, le tout sur fond de guéguerre des services secrets français, entre DST Et DGSE ... 



Frédéric, jeune prof d'histoire a la fac du Mirail est sollicité par un de ses élèves pour cacher des documentss compromettants (preuves de massacres) car il a peur d'avoir été repéré par des tueurs qui veulent s'en emparer.



De copies de cassettes VHS, en envoi de fax ou de télex, sans oublier l'utilisation de cartes téléphoniques prépayées dans des cabines, l'ambiance de l'époque est parfaitement rendue, tout comme les rues de Toulouse où fleurissaient encore cafés et bistrots (et moins boutiques de téléphonie et de fringues bas de gamme).



Un roman où l'hémoglobine teint de rouge les rues de la ville rose, où les barbouzeries ont une teinte désuète, 

Un roman dont j'ai apprécié la retranscription du Toulouse de ma post-adolescence, le rythme vif malgré certaines longueurs, et la trop prévisibilité de la conclusion. 



Je remercie NetGalley et les éditions Presses de la Cité pour m'avoir adressé ce roman



#LOuverturedeshostilités #NetGalleyFrance
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Un autre Toulouse

Jean Dieuzaide a été un des plus grands photographes français - c'est du moins mon avis personnel. Certes, le présent livre ne présente pas des chefs d'oeuvre, mais il donne un excellent aperçu sur Toulouse, dans les années '60 notamment. On y retrouve des éléments emblématiques de la Ville Rose, mais aussi la vie quotidienne des Toulousains, certains d'entre eux étant particulièrement pittoresques. Ici Dieuzaide se veut proche de la vie ordinaire, à l'affût des réalités quotidiennes. Mais j'ai surtout apprécié quelques clichés insolites et/ou remarquables, comme la célèbre photo du mariage de deux funambules sur la place du Capitole. Ce livre n'est certainement pas le meilleur du photographe; mais il mérite d'être lu, surtout si on aime Toulouse et ses habitants.
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