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Critiques de Christian Chavassieux (187)
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Noir canicule

Un roman reçu dans le cadre de la masse critique de Babélio.



On va suivre simultanément quatre scènes qui vont finir par se rejoindre de manière assez étrange.



Dans la première on est aux côtés de Lily, taxi qui prend en charge un couple de personnes âgées qui a décidé de faire un aller retour dans la journée pour se payer les services d'un guérisseur.



Dans la deuxième on suit les deux filles de Lily, restées chez elles pendant l'absence de leur mère. Mais Jessica la plus grande va décider de sortir de chez elle pour expérimenter quelque chose.



Dans la troisième, on assiste à un malaise du beau-père de Nicolas, ex conjoint de Lily, et de son transport à l'hôpital.



Et dans la dernière, on va retrouver Bernard le fils des deux personnes âgées présentes dans le taxi, resté à la ferme et qui va en profiter pour rencontrer sa maîtresse.



Le tout sur fond de canicule.



On passe de l'un à l'autre des personnages et de l'une à l'autre des scènes, sans vraiment de surprises ni de rebondissements quelconques.



Heureusement vers la centième page, on arrive à un tournant, et on découvre l'horreur.



Puis on reprend le petit train-train en gardant en tête cet événement.



Les personnages vont tour à tour subir la canicule et chacun à leur manière vont apprendre de la vie.



- Jessica, en assistant à une scène qu'elle n'oubliera jamais et qu'il la transportera dans le monde adulte malgré elle.



- Les personnes âgées malgré leur bonne volonté ne vont pas réussir ce qu'ils souhaitaient



- Nicolas va devoir affronter une situation assez difficile 



- Bernard s'interrogera sur sa relation,



Et surtout Lily va avoir le rôle principal et va se dévoiler comme personne ne la connaissait.



Bref, un roman assez particulier, à l'écriture un peu monotone et monocordes, où il faut prendre au vol les quelques bons passages.



L'écriture est simple mais fluide. Par contre, peu de paragraphes provoquent une certaine lenteur de l'histoire.



La liaison entre chacune des scènes est agréable et on a à coeur de découvrir ce qu'il advient des personnages. Il est vrai que l'auteur ne cesse de détailler la psychologie et la personnalité de chacun d 'eux.



C'est le premier livre que je lis de cet auteur, et j'espère en découvrir d'autres pour me forger une meilleure idée.







**************************







Mon ressenti : j'ai eu un peu de mal à accrocher à ce roman, mais je ne doute pas qu'il puisse plaire à de nombreux lecteurs.



Le petit plus : la couverture que je trouve intrigante et surtout le côté noir qui nous suit dès la moitié du livre et jusqu'à la fin.
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Noir canicule

Bonsoir aujourd'hui je vous parle de "Noir Canicule" aux éditions @jailu_editions



Mon avis : Quelle déception 😱😭

Généralement les coups de poing sont exceptionnels mais la .... soit c'était pas le moment pour moi soit bah j'ai tout simplement pas adhéré au genre littéraire.



L'ambiance est posée elle est pesante, lourde une vraie canicule et nos personnages sont dans une voiture, ce lieu clos qui vient accentué la lourdeur de l'ambiance.



Lily et ses clients vont s'observer et par cette observation on connaîtra leurs proches et leurs pensées.

Et toutes ces histoires personelles sont toutes autant glauques et noires les unes que les autres.

J'ai trouvé que c'était juste des histoires sordides qui se succédaient sans forcément qu'il y est un suivi entre elles. Elles sont posées la et bonjour l'horreur.

Je n'ai pas tout compris et ai été vite lassée malgré que le livre ne fasse que 200 pages en revanche on ne peut pas lever à l'auteur son écriture car celui ci est plutôt bien écris.



Et vous l'avez vous lu ? Qu'en avez vous pensé ?

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Noir canicule

Ce court roman qui raconte le long trajet d’une conductrice de taxi avec à son bord un couple âgé dont le mari est sur le point de succomber, chaque personnage avec son histoire, ses doutes, ses craintes et ses secrets. Un livre qui a le mérite de nous faire nous rappeler que tout peut rapidement basculer et surtout que demain peut ne plus être.
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Noir canicule

Lily est taxi et emmène un couple de petits vieux à Cannes, un très long trajet. On est en 2003 et la chaleur est redoutable.



Contrairement au macaron collé sur la couverture, je n'ai pas trouvé que c'était une lecture coup de poing. Je n'ai pas été surprise et la fin était attendue. En soit, pas une mauvaise lecture, mais j'attendais quelque chose de plus punchy, prenant, surprenant... et bof...


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Noir canicule

Lily vient chercher Marie et Henri dans son taxi tout neuf. Elle doit les emmener à Cannes où ils ont un rendez-vous. Aller-retour dans la journée. Elle a laissé Jessica et Rose ses deux filles seules à la maison. Lily aussi a une tâche à accomplir dans les environs de Cannes. A priori rien ne relie les personnages de ce roman et pourtant... C'est tout l'intérêt de cette histoire, les relations qui se nouent entre ces personnages qu'on découvre petit à petit.
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Noir canicule

Il fait chaud.

Une chaleur brûlante, cuisante, écrasante s'abat sur un paysage crevassé, sec, gercé.

L'air est figé, solidifié par un soleil de plomb qui écrase les êtres de toute sa densité. Paralyse les âmes dans leur passé.

L'asphalte sombre fond, engluant les personnages dans la noirceur de leurs souvenirs.

Psychologiquement, physiquement, tous connaissent la souffrance, attisée par l'atmosphère étouffante; bruit d'enfance seul à même de perpétuer leur statut d'humain.

Ils sont exsangues , vidés de toute substance, proche de leur mot ou responsable d'une autre.

Les odeurs de mort et de putréfaction sont intensifiées par la chaleur, effluves de corruption exacerbées par les actions des personnages, d'une violence vénéneuse.

Dans cette ambiance létale, le mal brûle. La canicule mortifère , conséquence des actions des personnages révélées au soleil éclatant, est le premier cercle des Enfers.

Le mal prend forme et sens, s'insinue autour et dans les êtres, pris au piège des flammes maudites, ordalie divine.

Un châtiment suprême, dont seules les larmes expiatoires et salvatrices éteindront le brasier et inonderont la vérité sèche.



Noir Canicule englue le lecteur dans une atmosphère sombre, pesante et envoûtante. Ce dernier découvre les protagonistes, leur passé, leurs secrets et leurs liens à mesure qu'il progresse dans un récit brillamment construit, à la langue riche et poétique.

Les motivations des uns et des autres se dessinent , modifiant en permanence le sens de l'intrigue.

Les personnages sont profonds, complexes et attachants. Leurs expériences, leurs erreurs, leurs fautes ont en commun une même ambition, vivre sans peur.

La température monte au fil des révélations , incandescentes confessions jusqu'à l'incendie prenant le lecteur au piège de ses flammes purificatrices.


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Noir canicule

Le lecteur passe une journée en compagnie de Lily. Lily est chauffeuse de taxi, chargée de conduire Marie & Henri (un couple de paysans), à Nice. Pendant ce trajet, le lecteur participe aux aventures des différents personnages qui occupent la vie de Lily : son ex-mari, ses deux filles, ainsi que Bastien, le fils de ses clients.

La voiture est le huis-clos du récit. Le trajet se déroule sous la canicule. Et dans cette chaleur épaisse, lourde et pesante, les révélations se font. Sous des apparences ordinaires, les personnages sont presque “machiavéliques”.



La lecture est fluide, les changements de situation sont très bien réalisés et apporte du rythme au récit. La plume est belle, les descriptions sont à couper le souffle pour certaines nous obligeant parfois à relire le paragraphe pour souligner à quel point elles sont remarquables. L’auteur ayant déjà écrit des poésies, sa facilité à accorder les mots entre eux s’en ressent d’autant plus.



Comment l’adultère peut-il provoquer un tel mal-être, une telle souffrance ? Comment peut-il donner des idées de meurtre ? Sans violence, ni bain de sang, l’irréparable se dessine pourtant. La quatrième de couverture dévoile juste le nécessaire.



Merci à Babelio pour cette opération Masse Critique ainsi qu’aux éditions Phébus pour leur confiance.
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Noir canicule

Vous rappelez-vous l’été 2003 ? Sa première canicule, ses morts par centaines dans des appartements surchauffés.



L’auteur choisi cet été tragique pour ses personnages qui seront malmenés tout au long du récit.



Le couple de personnes âgées qui partent de leur ferme de Roanne pour aller à Cannes ; la chauffeur de taxi qui les y emmène ; leur fils qui reste à la ferme ; les enfants du taxi et son ex dont le père est transporté à l’hôpital en urgence.



J’ai aimé suivre chacun d’eux en cette journée particulière : leurs efforts pour boire ; la sueur dès le premier pas dehors.



J’ai aimé deviner pourquoi chacun agissait : pourquoi ce long voyage ? Pourquoi accepter cette course ?



Et même si j’avais un peu deviné, j’ai aimé les suivre jusqu’à la fin de la journée.



Enfin, j’ai aimé que les propos de Patrick Pelloux en exergue et dans le roman.



L’image que je retiendrai :



Celle des paysages autour de Roanne où habitent le couple, et où vit l’auteur, si bien décrits.
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Noir canicule

Eté 2003, la canicule s'abat de plein fouet sur la France. Ce déferlement de chaleur qui n'en finit plus est inattendu et cause de nombreux décès. Lily est taxi, elle prend une longue course par une journée chaude de cet été meurtrier: un couple d'agriculteurs dont l'homme semble malade.

Dans l'habitacle du taxi, on s'immisce dans l'intimité des protagonistes, leurs souvenirs, leurs pensées, rien ne nous échappe. C'est sombre, un peu glauque parfois, l'ambiance est assez moite.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, ne comprenant pas où voulait nous mener l'auteur. Mais le roman est court, je n'ai pas abandonné et j'ai bien fait. C'est un livre difficilement classifiable, ce n'est pas un thriller, ce n'est pas de l'horreur, mais c'est sombre, mystérieux et poisseux. Comme j'aime.

J'aurais toutefois aimé que l'auteur nous plonge encore plus dans l'ambiance, qu'il aille au bout des choses. C'est pourquoi ce ne fut pas un coup de cœur, mais presque!
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Noir canicule

Août 2003, la France compte ses morts sous une canicule qui n'en finit pas. Aux aurores, un couple de vieux paysans, Marie et Henri, quitte pour la première fois leur ferme du Roannais pour Cannes dans le taxi de Lily, la quarantaine bien conservée. Un road-trip d'une journée, presque un huis-clos, où la climatisation de la voiture qui protège des degrés extérieurs va permettre aux esprits de s'évader et à quelques confidences de s'échapper au fil des kilomètres qui défilent.



J'avais découvert avec bonheur la plume flamboyante de Christian Chavassieux à travers "La vie volée de Martin Sourire". Le voici dans un autre registre, le roman noir, très noir... Une fois de plus, l'écriture sait s'adapter à la situation, (elle est aussi à l'aise dans la poésie que dans le sordide), mais aussi au langage, que ce soit celui de l'adolescente moderne ou du vieil agriculteur.

Si je ne me suis pas vraiment attachée à Lily la conductrice du taxi et à son histoire d'amour fantôme, j'ai tout de suite éprouvé de l'empathie pour le vieux couple. Leur façon de se houspiller sans cesse alors qu'ils ne peuvent se passer l'un de l'autre est finement saisie. Entreprendre ce voyage de la dernière chance, ensemble face à la maladie d'Henri, est courageux et beau dans sa finalité. La visite chez le "médecin" est quand même un moment d'anthologie.

Parallèlement au récit du voyage entrepris, la vie de ceux que côtoient habituellement les trois personnages, notamment celles des enfants, grands ou petits, va s'entremêler à l'histoire. Et là, l'auteur m'a perdue, à cause du spectre de la mort omniprésent qui plane sur chacun d'eux. Comme le pays sous les températures caniculaires, leurs vies se délitent, leurs problèmes personnels se greffant à une situation de crise nationale (qui n'est pas sans rappeler celle que l'on vit actuellement), en faisant des êtres totalement désabusés.



Alors que je suis une grande fan de polars glauques et de thrillers sanglants, le roman trop réaliste et noir me rebute. Un monde rural déliquescent, une société moderne aguicheuse mais trompeuse, une planète qui part à vau l'au, pas de quoi me changer les idées pendant cette période noire que le monde traverse. Cela me peine d'accorder un 11/20 à ce titre car l'auteur est presque un voisin, mais j'ai eu du mal à affronter cette atmosphère malsaine où les relents de la sueur côtoyaient les exhalaisons de la pourriture.

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Noir canicule

Ce roman de Christian Chavassieux nous raconte A Day in the Life, une journée de personnes banales qui peupleraient les rubriques faits divers. Des gens comme vous et moi. Grâce à la plume de Christian Chavassieux, il va vous sembler les avoir déjà croisés. Qui sont-ils ? Une femme, chauffeur de taxi, son ex-mari, ses deux filles, sa belle-famille, un couple de paysans, leur fils, sa maîtresse, l'époux de celle-ci, un jeune apprenti cinéaste. Nous découvrons certains aspects de ces gens apparemment biens sous tous rapports : leurs travers, leurs mensonges, leurs secrets, leurs pensées noires, leur désespoir, leur solitude. Et cet instant où votre vie peut basculer et changer à tout jamais. Comme Bernard qui observe les solives de son grenier.



J'ai aimé la construction de l'histoire et le style de Christian Chavassieux, sa façon de suggérer plus que montrer, de ne rien expliquer, de ne pas chercher une quelconque justification aux comportements.





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Noir canicule

Pendant l’été caniculaire de 2003, Lily, chauffeure de taxi, emmène un couple de paysans de la région de Roanne vers la méditerranée. Elle est séparée de son mari Nicolas qui vit à présent avec sa jeune maîtresse Mélanie, et a deux filles, une adolescente, Jessica, et Rose qui est plus jeune. Un climat mortifère pèse sur tous ces personnages dont nous allons suivre la vie une journée durant. ● Ni le titre ni la couverture ne rendent justice à ce livre magnifique. Le titre nous envoie sur la fausse piste d’un polar, même si « noir » est plus large que cela. Certes, ce roman est noir au sens de « pessimiste » mais le crime y occupe une place mineure ; il est plus le symbole du mal-être de tous les personnages que l’élément clé d’un récit policier. D’ailleurs il n’y a rien de policier dans ce roman. Et il est beaucoup mieux écrit que la quasi-totalité des polars. Quant à la couverture, on se demande ce qu’ils ont fichu aux éditions Phébus pour balancer une jaquette aussi bâclée, laide et indigente. ● J’ai admiré tout à la fois la construction de l’intrigue, l’art qu’a l’auteur de suggérer plutôt que de dire, et son style superbe, riche, gouleyant. Les personnages, des gens « ordinaires », sont tout en profondeur et en ambiguïté. Lily est le centre ardent de ce récit, le point qui relie tous les personnages. Un bien beau livre que je conseille sans réserve.
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Noir canicule

Je remercie les Éditions Phébus et Babelio pour cette nouvelle lecture et la découverte d'un nouvel auteur.



Août 2003, je pense que tout le monde se rappelle de cet été de canicule. La première depuis un long moment. Des milliers de personnes en sont mortes. C'est dans cette atmosphère suffocante que se déroule l'histoire. Lilly est chauffeure de taxi. La petite quarantaine, séparée depuis un an et mère de deux filles, Jessica, 14 ans et Rose, 7 ans.



Elle doit accompagner pour la journée un vieux couple d'agriculteurs à Cannes et faire l'aller-retour dans la journée. Ce trajet va lui permettre de faire le point sur sa vie, sur ce qu'elle doit faire pendant ce trajet. Car Lilly cache un secret et nous ne serons pas au bout de nos surprises.







L'auteur va donner la parole à chaque personnage. Une introspection de chacun au fil des pages. Lilly tout d'abord, qui reviendra sur son couple, sa rupture difficile, son mari qui part avec une jeunette la laissant désoeuvrée. Elle se remémorera leurs ébats de plus en plus violents à la limite du SM. Et ce qu'elle s'apprête à faire pour récupérer son mari.



Henri et Marie, le couple d'agriculteurs sera aussi au coeur de l'histoire. Henri est en phase terminale d'un cancer généralisé. Ils font le voyage de la dernière chance pour le sauver. Mais avec une journée noire, le trajet sera éreintant.



L'auteur nous parlera aussi de l'adolescence avec Jessica. Les mensonges, les envies de liberté, mais aussi la révélation d'un monde qui n'est pas tout rose. Les premières déceptions, la peur de l'inconnu, se dire qu'on n'est pas si mal à se faire dorloter par sa maman.











Comme vous le savez, je ne suis pas très fan des romans noirs, mais celui-ci change un peu de ce que j'ai l'habitude de lire. Christian Chavassieux a une plume magnifique. C'est un roman qui se déguste, qu'on prend le temps de lire malgré le peu de pages (moins de 200). Les personnages sont tous très bien analysés, la psychologie est a son paroxysme. Chaque personnage sera intéressant et aura un lien bien particulier dans l'histoire. L'auteur instille aussi du suspens à savoir que cache vraiment Lilly. J'avais des doutes qui se sont vérifiés, mais ça n'a pas du tout gâché ma lecture, car je voulais savoir comment elle allait retomber sur ses pattes.



Ce roman est une belle découverte. Je me pencherais sur les prochains romans de l'auteur.


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Noir canicule

Alors que la canicule écrase la France de 2003, provoquant les décès que l’on sait, Lily emmène dans son taxi un couple de vieux agriculteurs, pour une longue course dans le Sud de la France. Sont ainsi amenées à se croiser plusieurs histoires toutes aussi noires les unes que les autres : entre vieillesse, maladie et deuils, entre déceptions amoureuses et solitude, mais aussi entre accidents et homicide, tout semble en effet aller de travers pour ces trois personnages et leurs proches.





Un sentiment d’étrangeté m’a accompagnée tout au long de ma lecture, perdurant longtemps après la dernière page. Il a fortement contribué à mon intérêt pour ce récit, piquant ma curiosité jusqu’à me faire dévorer ce livre en une soirée, et me laissant ensuite déconcertée et pleine d’interrogations.





Tous les personnages sont crédibles, campés avec réalisme, et extraordinairement... ordinaires : en quelques phrases, l’auteur réussit à donner vie à des protagonistes qu’il vous semble connaître, comme s’ils étaient un échantillon de gens que vous pourriez croiser tous les jours, aux prises avec les mille tracas de la vie contemporaine. Leurs vies se croisent, se font et se défont, sans que d’habitude vous n’en sachiez jamais rien. Et pourtant… que de drames cachés derrière ces apparences bénignes.





Toute l’originalité du roman est dans son atmosphère délétère, comme si la canicule n’était qu’un des signes d’un délitement général, les personnages perdant d’abord imperceptiblement, puis de plus en plus désespérément, le contrôle de leur vie. Un insidieux malaise s’installe peu à peu, celui d’êtres humains mal dans leur existence, confrontés aux chagrins et aux désillusions, tentant péniblement de faire face, au prix de leur bonheur, de leur santé ou de leur innocence dans tous les sens du terme.





Cette canicule a au final des accents vaguement apocalyptiques, ressentis dans leur chair et dans leur âme par des personnages atteints dans leur intégrité et leurs fondamentaux. Elle est la représentation au sens propre de leur surchauffe personnelle, dans un monde qui doute et se sent à la dérive, vers un inconnu inquiétant et dangereux.





Etrange et dérangeant, voici un livre dont on sort pas indemne et qui laisse des questions plein la tête, tant cette histoire reflète le mal-être d'une société de plus en plus sujette à la peur, rationnelle ou non, de ne pas maîtriser son avenir. Un auteur à découvrir !





Merci à Babelio et aux Editions Phébus pour le privilège de cette lecture en avant-première.


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Noir canicule

La confusion des cadavres



Le “Noir Canicule” de Christian Chavassieux - en un habitacle de taxi climatisé et une journée bien remplie comme seuls les paysans peuvent en connaître, de l’aube jusqu’au coucher du soleil – est un livre sur la mort, pas tant comme sujet que comme objet de la fatalité. Celle des vies qui s’achèvent, par tautologie, mais aussi celle, apocalyptique et millénariste, qui s’impose en masse, par des effets du même nom. Ici, la Canicule du début du XXI°s., qui annonçait un chaos dont on s’est curieusement remis assez rapidement : comme chez la Marie du roman, la mémoire n’est jamais faite que d’abîmes oubliés, après tout. La Marie et le Henri, c’est sans doute comme ça qu’on les appelle au village, ce couple de vieux paysans, 56 ans de mariage au compteur, agacement réciproque compris et réprimé. Ils ont mis leurs habits du dimanche et sans doute un peu de parfum bon marché pour se fader les 800 kilomètres qui séparent leur Thébaïde de Cannes, la ville d’un tout dernier espoir pour eux et son cancer à lui. Marie, écrit Chavassieux, a beau s’être « habituée à le voir mourir plusieurs fois par jour », et connaître le sort des femmes qui restent et continuent de dormir seules du même côté du lit, elle y tient, à son Henri, même si elle l’aurait aimé plus robuste.



C’est Lily, une conductrice de taxi entre deux âges - « passable » aux yeux de tous mais plus assez aux yeux de son ex-mari qui lui a préféré une jeunette - qui se charge de ce que le narrateur nomme lui-même « un voyage extraordinaire ». Rémunérateur, certainement, mais éprouvant, quand il s’agit pour cette femme préoccupée de prendre en charge, au sens propre et figuré, ces gens qui habituellement, ne sortent jamais de chez eux. Ne vont même plus jusqu’à Roanne, ne racontent plus rien à ceux qui, dans le village, savent déjà tout d’eux. Ou croient tout savoir, parce que comme les autres personnages (le huis-clos est un trompe-l’œil et les récits enchâssés s’imbriquent), Pierre, Nicolas, Jessica, tous ont leur part de secret, et celui qu’ils partagent, qu’elle a cru oublier et que son cancer à lui ravive, en est un au moins aussi inavouable que celui de la conductrice. Qui met du Florent Pagny en considérant l'affaire Cantat, on est pas à un grand écart près.



« Noir Canicule », comme le bon polar qu’il n’est pas (seulement), fonctionne par révélations successives, que je ne dévoilerai pas ici. Pour le coup, c’est un roman qu’on ne peut pas lâcher, parce qu’on veut savoir, et que l’auteur est chiche, dans les pistes qu’il délivre au compte-gouttes, c’est de bonne guerre. Les vies passées, présentes et à venir se croisent elles aussi, comme dans une scène de super 8 : les images des pères – ceux qui vont mourir, ceux déjà morts – reviennent, saines, doublées, dans la mélancolie, de ce que Chavassieux appelle « le poison de l’amertume ». Pénible et sensuel à la fois. Il y a ce récit central, mais on comprend assez vite que les correspondances n’en sont pas : elles ne font que proposer à cette apocalypse – du moins sa première trompette, dit-il – un tour tristement humain. Avec des vieux cons de paysans, des destins contrariés, des vies réussies et d’autres pas, dans la même fratrie, parfois. La métaphysique propre à tout voyage est omniprésente, et personne n’échappe au constat d’échec, dans cet ouvrage. Pas plus un monde qui s’achève (« Trente ans que les petits paysans crèvent ») qu’un autre qui commence dans la confusion des cadavres, une expression empruntée à Flaubert. L’écriture de Chavassieux, comme d’habitude, fait mouche, alterne les registres, reproduit des discours directs (d’ados, notamment, j’te f’rai dire !) au sein même de passages narratifs soutenus, des scènes sont volontairement cinématographiques pour en souligner immédiatement des dialogues débiles : mais c’est quoi ce film ? On n’échappe pas au naturalisme paysan de l’auteur de l’Affaire des Vivants, même dans sa contemporaine Affaire des morts. Mais chacun se reconnaîtra dans une, au moins, des concessions que chacun des personnages fait à sa propre mort à venir, celle qu’on frôle dans une voiture, celle qu’on cache au monde depuis 77. L’agonie universelle, avance l’auteur. Que Bernard, tenté d'en finir, renvoie à son terme naturel, que Séverine ("une vraie pétasse contente d'elle-même") et Séb' l'infatué chercheront à nier, que Mélanie a dû sentir passer... Que les médecins et femmes de service des hôpitaux ont vu débarquer, impuissants. On ne sait pas ce que Jean-François Mattei – l’auteur a l’élégance de ne pas le citer directement, soulignant l’impéritie d’un gouvernement dont l’inaction dénoncée par Pelloux, à l’époque, a coûté plusieurs milliers de morts évitables – pensera de ce roman, s’il le lit. Ce que je conseille à n’importe qui d’autre, par ailleurs : un Chavassieux est toujours un événement et celui-ci, s’il fausse les pistes habituelles de l’auteur, ne déroge pas à la règle. Haletant et troublant. Son plein soleil à lui.
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Noir canicule

24 heures de fournaise sous le brûlant soleil et dans la sécheresse des nuits de l’été 2003, 24 heures d’entrelacement machiavélique de trames inattendues, 24 heures de noirceur surgissant là où on ne l’attendait certainement pas.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/08/09/note-de-lecture-noir-canicule-christian-chavassieux/



Après notamment deux belles incursions dans le champ science-fictif avec « Mausolées » (2013) et « Les nefs de Pangée » (2015), et un détour redoutable du côté du roman historique avec « L’affaire des vivants » (2014), Christian Chavassieux continue de se jouer des genres établis, de leurs frontières et de leurs codes, en nous offrant un étrange et pénétrant roman noir. Ancré pour partie dans ce Roannais qu’il connaît particulièrement bien, « Noir canicule », publié chez Phébus en mars 2020, repris en poche chez J’ai Lu en juin 2021, joue subtilement avec nos nerfs et, plus que tout, avec nos attentes de lectrice et de lecteur en mobilisant pour nous perdre ce décor brûlant de 2003 qu’avait aussi utilisé, d’une tout autre manière, le Mathias Énard de « Remonter l’Orénoque », en construisant mine de rien plusieurs échafaudages machiavéliques sous couverts de monologues intérieurs et de points de vue joliment arrangés, et en s’assurant avec brio que les errances intérieures ou autres des personnages produisent le moment venu leurs effets de choc et d’apaisement, aussi à contre que nécessaire.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Noir canicule

Lily conduit un taxi ….



Elle conduit un couple de vieux agriculteurs à Cannes , en pleine canicule …



Sur l’autoroute au fil du chemin les différents protagonistes se dévoilent , une atmosphère sombre , une existence loin d’être rose pour Lily et pour ses clients !



Un roman noir qui ne laisse pas de marbre …



Sous la chaleur caniculaire les existences de nos protagonistes sont toutes complexes remplies de souffrance !



Une lecture carrément fluide , ce fut plus qu’appréciable de découvrir la vie de ces gens ordinaires qui côtoient le malheur : de Lily , de son ex-compagnon Nicolas , leurs deux filles , le couple d’agriculteurs Hervé & Marie & leur fils Bernard & Carine la femme mariée qu’il voit secrètement …



Une atmosphère lourde & pesante , malsaine …



Sous cette chaleur écrasante les personnages ne sont pas épargnés : chagrins , désillusions , maladie , adultère …



Un roman profond ,efficace ,une lecture coup de poing comme c’est annoncé sur la couverture je suis totalement d’accord avec cette appellation!!!



Ce récit nous secoue nous pousse à réfléchir à côtoyer la noirceur des protagonistes !



Ce n’est Pourtant pas un thriller qui botte le cul , cependant un roman noir qui nous file une claque monumentale !



Lecture appréciable de qualité fluide qui se dévore en une seule journée!!



Je peux vous orienter vers ce petit ouvrage qui remplit parfaitement sa tâche , celle de nous faire oublier nos propres tracas pour plonger intensément à cœur ouvert dans ceux des autres !
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Noir canicule

Il s'agit du premier livre que je lis de cet écrivain.

J'avoue que je m'attendais à autre chose. Je n'ai pas réussi à m'imprégner de l'atmosphère étouffante de cette canicule. J'ai senti que l'écrivain a voulu créer une atmosphère asphyxiante, suffocante mais je n'ai pas du tout été touchée.

Je n'ai pas non plus été sensible aux personnages, aux liens tissés ni à leurs histoires...

C'est dommage, je n'ai pas trouvé ce que je cherchais dans ce roman noir. Néanmoins, j'ai apprécié l'écriture travaillée de l'écrivain...
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Noir canicule

Lily, au volant de son taxi, arrive à l'aube dans la campagne roannaise pour charger un couple de vieux fermiers, dans un aller-retour vers le Sud. Au cours de ce long trajet, ses pensées voguent, de son ex-mari, Nicolas, qui l'a quittée pour une femme plus jeune, à ses filles, Jessica, adolescente en opposition et Rose, petite fille précoce. Le vieux couple, qui n'a jamais bougé de la ferme, est soumis aux étonnements d'un dépaysement dans leurs habitudes. La route est d'autant plus éprouvante que la canicule de 2003 sévit.

Au long des haltes, Lily s'inquiète également du mystérieux chargement caché dans son coffre.

Nicolas, lui, est confronté à l'hospitalisation de son père, affaibli par la chaleur, et découvre la dure réalité du monde médical dépassé par la crise.

Jessica profite de l'absence de sa mère pour s'éclipser et retrouver un garçon...

Dans la chaleur torride de cet été 2003, une ambiance poisseuse et désespérée baigne les faits et gestes de ces différents personnages, qui verront tous se dessiner un lien entre eux au fil du récit. Christian Chavassieux a en même temps une écriture du terroir pour dresser un portrait de la vie agricole, ou nous immerger dans des paysages écrasés par la chaleur, et un talent de portraitiste pour nous ébaucher des personnages simples en proie aux aléas de la vie. Une histoire qui déroule son fil sur 24 heures, bien travaillée mais auquel il manque un petit quelque chose pour le transformer en roman vraiment noir.
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Noir canicule

Cher M. Chavassieux Christian,

Il y a quelque temps, les équipes de Babelio et des éditions Phébus m’ont proposé de découvrir l’un de vos romans, « Noir Canicule » (je leur en remercie vivement, d’ailleurs). J’ai lu attentivement le résumé que votre éditeur en a fait et je me suis immédiatement attendu à aller de surprises en surprises, à nager dans un océan de pourriture. J’ai tout de suite voulu ressentir cette panique et cette oppression que génère les romans noirs. J’ai voulu être horriblement captivée … presque, à en rêver (ou à en cauchemarder) les nuits. C’est avec ces attentes que j’ai commencé à découvrir votre plume. 
On peut le dire, vous avez une plume agréable et douce. Même en relatant l’horreur, elle ne fourche pas. Elle reste respectueuse de notre belle langue française. C’est un choix que je salue vivement. Toutefois, cette écriture si douce et ce ton si constant ne m’ont pas semblé adaptés au genre que vous auriez voulu donné à votre roman. S’il était un roman de littérature contemporaine, cette écriture serait parfaite. Mais pour un roman noir, il lui manquait, à mon sens, un peu de piquant, de force, de rage, de vivacité. Cette douceur a masqué les émotions qu’un roman noir devrait nous faire ressentir. Il n’y avait pas de place au suspens, pas de place à la peur panique, pas de place à l’étonnement. En refermant votre roman, je garde un souvenir de douceur … Pourtant, vous avez travaillé à maculer ce roman de maladies, de morts et de souffrances dans le but de le rendre sombre. 
Cette plume, qui vous a subtilement trahi, apporte d’étonnantes déconvenues. Quand à la centième page, nous découvrons ce qui doit être l’horreur, nous n’y croyons pas. Nous n’y croyons pas parce qu’on a l’impression que cette péripétie à été jetée ici comme on jette un sac poubelle. Rien ne le laisse envisager. Rien ne le laisse imaginer. Oui, nous avons l’impression que ce fait est là, comme-ça, parce qu’il fallait bien qu’il se passe quelque chose à un moment. Et puis, il y a les incohérences qui vont de paires. Je ne souhaite pas spoiler mes amis lecteurs, donc je vous dirais simplement qu’être vieux ne veut pas dire perdre l’odorat … surtout en pleine canicule. 
Parlons de ces « vieux », justement. Je les ai adoré et j’aurais voulu en savoir davantage sur eux. J’aurais voulu avoir leurs ressentis, j’aurais voulu capter leurs émotions. Je trouve, malheureusement, que vous vous êtes satisfait d’une surface plutôt que de les creuser en profondeur. Ces deux personnages auraient pu être une mine d’or si vous les aviez davantage développés. Bernard, quant à lui, m’a beaucoup intéressé. Un enfant qui a grandi en étant continuellement comparé à son auguste aîné. Un enfant qui est devenu un adulte en manque de confiance en soi. Un adulte déprimé, fatigué. Un personnage qui avait tout pour devenir le personnage sombre par excellence. Mais là encore, nous n’avons découvert qu’une surface plane. Je ne vous mentirais pas, j’ai eu beaucoup de difficultés à apprécier Lily, Nicolas et Jessica. Ils me semblaient manquer « d’humanité ». Un peu comme des ébauches de dessins qu’on ne finira jamais et qui ne prendront jamais réellement vie … juste un amoncellements de traits. 
La fin ? Il n’y a véritablement eu de fin que pour deux personnages. Une fin fatale. Mais pour les autres, que leur est-il arrivé ? Nous refermons le livre sans le savoir. Nous ne pourrons qu’imaginer avec le peu d’indices que vous nous avez laissés.

Vous l’aurez compris, M. Chavassieux, je m’attendais à être emportée dans les limbes et ce ne fût pas le cas. On ne peut susciter l’horreur dans l’imaginaire en se contentant de caresser des pages avec une douce plume. Vos pages auraient dû souffrir et saigner à force de se faire griffer par votre plume. Malgré tout, j’espère vous découvrir dans un nouveau roman. Un roman où votre si belle plume sera sublimée par une histoire qui lui ressemble.

P.S. : Je trouve ça dommage que votre éditeur se soit accommodé d’une image provenant d’une banque d’image pour illustrer votre roman … Vous y avez passé de longues heures de travail, il aurait été de justice que le graphiste de votre éditeur y passe également quelques heures de réflexion. Il a préféré acheter une image et la coller sur le gabarit de votre roman avant de l’envoyer en édition. Ce serait être malhonnête que de dire que les illustrations n’invitent pas à la découverte, n’est-ce pas ?
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