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Critiques de Christina Baker Kline (125)
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Le train des orphelins

L’amitié qui naît et se développe peu à peu entre Vivian Daly, quatre-vingt-onze ans, et Molly, dix-sept ans, est le thème principal de ce roman. J’ai beaucoup aimé ces deux personnages qui s’avèrent avoir beaucoup de points communs, contre toute attente, par-delà la différence d’âge et les apparences.



Molly et Vivian sont toutes les deux des orphelines et des descendantes de peuples qui ont souffert d’injustices.



Molly est une Penobscot, elle est une descendante des Indiens wabanaki. Les Penobscot habitaient le territoire qui est aujourd’hui l’État du Maine. Molly porte le prénom de « Molly Molasses, une célèbre Penobscot née l’année précédant la déclaration d’indépendance des États-Unis. »



« Molly Molasses avait vécu jusqu’à quatre-vingt-dix ans […] Non, ce n’était pas des « primitifs » comme l’attestait leur structure sociale, éminemment complexe. Bien qu’ils se fissent traiter de sauvages, même l’illustre général Philip Sheridan a dû admettre que « [les Blancs] ont pris leurs terres et se sont approprié leurs moyens de subsistance. C’est à cause de cela et en rébellion contre cet état de fait qu’ils nous ont déclaré la guerre. À quoi d’autre pouvait-on s’attendre ? » »



Tout au long de ma lecture, j’ai senti que Molly, en plus d’être orpheline, portait aussi en elle ce lourd héritage, cette colère, ce sentiment d’injustice et de spoliation.



Molly est en apparence une adolescente rebelle, condamnée pour vol à une peine de travaux d’intérêt général qu’elle effectue chez Vivian, mais elle est aussi une jeune fille passionnée, qui aime lire (elle a volé un livre Jane Eyre, héroïne à laquelle elle s’identifie) et qui a de solides convictions, du caractère : elle est végétarienne, s’intéresse à ses études lorsque son professeur M. Reed enseigne l’Histoire et la culture des Indiens d’Amérique. Il leur propose un devoir en lien avec ce sujet qui va captiver Molly et lui permettre de se rapprocher de Vivian en l’interviewant.



Vivian a dû, elle aussi, tout quitter après avoir tout perdu, comme les Indiens wabanaki. Elle est d’origine irlandaise et, d’après sa mère, les forces de la Couronne britannique, au moment de l’indépendance irlandaise, déterminées à écraser les rebelles, avaient fait sauter les lignes de train, "ce qui avait ruiné l’économie de la région." La famille de Vivian avait émigré aux États-Unis.



Devenue orpheline, Vivian a connu "le Train des orphelins" qui, entre 1854 et 1929, amenait les enfants seuls ou abandonnés dans le Minnesota ou le Kansas pour qu’ils trouvent une famille ou, à défaut de parents, un toit, de la nourriture, en échange de leur travail.



Le roman alterne les chapitres qui se déroulent en 2011 et ceux consacrés à l’enfance et la jeunesse de Vivian. D’une manière pudique, car elle a beaucoup souffert et a peur d’être submergée par des émotions qui l’empêcheraient d’être forte, de faire face, Vivian raconte à la première personne du singulier les moments marquants de sa vie.



Le récit de Vivian est poignant et, comme Molly, j’ai été émue en percevant ce qui se cachait sous la carapace de la vieille dame, qui ne s’appelait pas Vivian et a dû changer plusieurs fois de prénoms, en fonction des désirs des familles qui l’accueillaient.



« Molly sent son cœur se contracter, comme s’il était pris dans un étau. Que d’émotions cachées derrière ces quelques mots ».



En 1929, qui pouvait adopter Vivian, si ce n’est une riche famille en mal d’enfant. Ainsi, Vivian a eu enfin, après avoir connu une misère atroce, la sécurité matérielle. Mais comment être heureux, lorsqu’on porte en soi un si lourd passé ?



« J’ai quatre-vingt-onze ans et la quasi-totalité des personnes qui ont un jour fait partie de ma vie sont maintenant des fantômes », dit Vivian dès le début. Ce sera finalement Molly qui lui redonnera le goût de vivre.



Enfant, j’avais découvert l’histoire du train des orphelins grâce aux livres de Joan Lowery Nixon La Famille dispersée et La Famille réunie. C’est un sujet qui depuis m’intéresse et j’ai beaucoup aimé la manière dont l’évoque Christina Baker Kline en mettant l’accent sur l’amitié et la solidarité intergénérationnelle.



Je vous souhaite à tous un joyeux Noël! Une petite pensée pour ceux qui sont seuls, comme l'étaient Vivian et Molly avant que leurs routes ne se croisent.



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Le monde de Christina

Un enchantement absolu que ce roman...Une vraie tristesse de quitter la farouche Christina, jeune femme invalide, déterminée, indépendante, fière...son gentil frère Al, taiseux... aussi fier et digne, cette nature du Maine,l'artiste peintre, Andrew Wyeth... qui va devenir l'ami de Christina...celle-ci sera une sorte de double, elle sera sa muse, l'inspirera... Il l'immortalisera

par ce mystérieux tableau, "Le Monde de Christina"qui fascine tant...provoque un grand nombre de questionnements, de rêveries... de mélancolie,une sensation de grand mystère, etc.



Eh bien , nous ne pouvons qu'applaudir le grand talent de Christina Baker Kline, qui va , à partir d'un unique tableau, capturer complètement notre attention, nous faire voyager de façon captivante dans une famille de fermiers du Maine, la rencontre insolite entre une femme invalide, recluse et un artiste peintre, tous deux , des "sauvageons"....qui vont se reconnaître dans leurs doutes, une enfance solitaire, et une sensibilité d'écorchés vifs...





J'ai déniché ce roman par un très heureux concours de "hasards"...J'ai été marquée il y a longtemps par ce tableau connu "Le monde de Christina"...et par un autre concours de circonstance présent, je viens de lire et de découvrir un hommage d'un auteur que j'apprécie, parlant excellemment de l'oeuvre et de l'univers de ce peintre [ cf, Patrick Cloux, "Peindre c'est voir" ...]... autre ricochet: en continuant mes recherches, je suis "tombée" sur ce roman, que je me suis empressée de commander !...



Je joins un extrait très explicite , du 4e de couverture

"(...)Christina Baker Kline recrée l'histoire de l'une des muses les plus célèbres, et les plus mystérieuses, de la peinture américaine du XX e siècle.

Un roman fascinant et plein de tendresse sur l'amitié, le regard de l'autre et la force de l'art.Du monde, Christina Olson n'a rien vu. Paralysée depuis l'enfance, elle vit recluse dans la ferme familiale, perchée sur une falaise du Maine. "



Elle tente de s'accommoder de cet isolement dans la ferme familiale, dans le Maine, , où elle s'occupe de ses frères, de la maison, des repas, de la couture des vêtements... et ce qui la réconforte surtout : cultiver son jardin, comme le faisait la poétesse, Emily Dickinson et lire ses poèmes...jusqu'au jour où un couple, Betsy et son fiancé, le jeune peintre, Andrew Wyeth va réchauffer le quotidien de cette jeune femme infirme , trop seule...



Une amitié naît entre eux trois, et elle apprend à connaître Andrew Wyeth, qui lui parle de son enfance aussi recluse que la sienne, où son père, célèbre illustrateur, lui faisait l'école à la maison, et lui apprenait les bases de son métier d'artiste-peintre... Ce jeune garçon comme Christina, se sentait si différent des autres...



Nous découvrons le peintre , Andrew Wyeth, à travers la vie de son modèle...alternance des paroles entre l'artiste et Christina !



L'art, l'Amitié, La complicité entre deux êtres qui se sentent à part !



Des remarques, observations passionnantes sur l'art , et le talent particulier d'Andrew Wyeth ....Un roman foisonnant d'émotions et de couleurs !



"L'oeil d'Andy est attiré par le moindre ustensile et outil ébréché, fendu ou terni, des objets que nous utilisions quotidiennement autrefois et qui, telles des reliques, existent pour témoigner d'un mode de vie aujourd'hui disparu. A travers lui, je pose un regard neuf sur des choses familières." (p. 65)





Un gigantesque coup de coeur pour ce roman plein de tendresse et de réflexions sur la solitude si intense de certaines existences malmenées, mais aussi sur l'essentiel vital du regard de l'autre... comme du

regard de l'artiste sur le monde et sur son prochain...!!





il est très émouvant d'apprendre dans les notes et remerciements suivant le roman, d'apprendre que ce tableau "Le monde de Christina" a été offert à l'auteure, aussi prénommée "Christina" par son père, alors qu'elle n'avait que 8 ans... Très bouleversant de constater comment un livre ou une oeuvre d'art peut vous accompagner toute une vie, être "comme une seconde peau" , "un ami de l'ombre" !!!



L'histoire d'un tableau qui nous amène aux confins de plusieurs mondes: ceux de la Nature, de l'Art et de l'Amitié !!



"Le monde de Christina.

En vérité, ce lieu- cette maison, ce champ, ce ciel-n'est peut-être qu'un petit morceau du monde. Mais Betsy a raison : c'est le monde entier pour moi. (...)

Je songe à toutes les manières dont j'ai été perçue par d'autres au fil des ans; comme un fardeau, une fille obéissante et dévouée, une petite amie, une pauvre femme méchante, une invalide...

Ceci est ma lettre au Monde qui jamais ne M'a écrit.

Je dis à Andy :

-Tu as montré ce que personne d'autre ne pouvait voir

(...)

La voici, cette fille sur une planète d'herbe. Ses envies sont simples : incliner son visage vers le soleil et en sentir la chaleur. Etreindre la terre sous ses doigts. Echapper et retourner à la maison dans laquelle elle est née.

Contempler sa vie de loin, aussi précise qu'une photographie, aussi mystérieuse qu'un conte de fées.

C'est une fille qui a vécu des rêves brisés et des promesses rompues. Qui vit toujours. Qui vivra toujours sur cette colline, au centre d'un monde qui se déploie entièrement jusqu'au bords de la toile. (...) Son monde est à la fois limité et infini." (p. 310)



Une impatience à lire son premier roman traduit, "Le Train des orphelins" !...pour prolonger ma "connaissance de cette auteure qui m'a enthousiasmée...au delà de tous les mots que je pourrais écrire dans cette chronique !!!
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Le train des orphelins

Le roman nous raconte l'histoire de ces trains qui ont sillonné l'Amérique depuis New-York jusqu'aux états du Midwest pour trouver des familles d'accueils à des milliers d'orphelins entre 1854 et 1929. Cette opération était menée par une oeuvre de bienfaisance protestante dont le seul défaut était de ne pas suivre le bon traitement des enfants après leur arrivée en famille d'accueil.

Le livre commence avec la jeune Niamh, 9 ans. En 1929, venue d'Irlande, vivant dans une extrême pauvreté avec sa famille. Son logement brûle et sa famille périt dans les flammes.

C'est ainsi qu'elle se retrouve dans le train des orphelins.

En 2011, nous la retrouvons très âgée, dans le Maine dans une vaste maison.

Elle accueille chaque jour Molly, une jeune fille obligée de faire des travaux d'intérêt général pour trois fois rien : un vol de livre à la bibliothèque. Molly est abîmée par la vie et placée en famille d'accueil.

Elles ont à peu près le même parcours à des dizaines d'années d'intervalle.

La vieille dame va lui raconter toute son aventure qui va à mon sens manquer de sel car, combien de fois n'ai-je pas voulu savoir comment elle en était arrivée à mener une vie aussi luxueuse au départ d'un rôle de quasi esclave dans une première famille d'accueil.

De plus, l'échange oral manque entre la jeune fille et la vieille dame.

Points positifs, la façon dont la Vivian Daily raconte est très vivante, ne manque pas d'humour. Elle nous présente les personnes qui ont accompagné le train avec beaucoup de bienveillance. Dommage qu'une fois les enfants pris en charge, un simple papier suffisait et on n'entendait plus parler d'eux.

Un roman très moyen pour moi avec quelques moments d'ennui.



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Le train des orphelins

Ce roman historique romancé nous conte l'histoire des trains d’orphelins dans les années 20, des enfants de tous âges et des deux sexes, seuls au monde, expédiés de New- York dans le Midwest après avoir été ramassés dans les rues , tels des déchets, envoyés aussi loin que possible, hors de vue comme des ordures flottant sur une barge.

.



Entre 1854 et 1929 ces trains sillonnaient les plaines du Midwest...



Une jeune irlandaise Vivian Daly venue avec sa famille tenter le rêve américain en 1929 ( comme beaucoup de ses compatriotes ) , perd lors d'un grave incendie : parents, frères et soeurs .





Vivian, âgée de seulement neuf ans sera alors placée , au bout du voyage par une association d'aide aux enfants trouvés.



Elle vivra nombre d'expériences douloureuses : mal nourrie , dans la solitude et la peur , le manque d'affection à la merci de familles qui ne voyaient en elle , souvent qu'une main d'oeuvre gratuite ..



C'est son histoire entre présent et passé que Vivian , maintenant âgée de 91 ans , veuve dans le Maine conte à Molly, 17 ans , ado rebelle orpheline , à l'enfance dévastée , placée par le juge en guise de travaux d'intérêt général afin de nettoyer le grenier de Vivian où sont entreposés ses souvenirs de jeunesse .....

Ce roman ressemble à une sorte de conversation ininterrompue.

Contre toute attente se noue entre ces deux héroïnes émouvantes aux destins abîmés une amitié improbable ....



La narration alternée entre 1929 et 2011, est un peu impersonnelle.

Quelques longueurs gâchent le tout même si la lecture est facile.

La fin est surprenante ....

«  Le-train des orphelins » est inspiré de l'histoire familiale du mari de Christina Baker Kline .

Un aspect étrange et peu connu de l'histoire des Etats - Unis .
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Le train des orphelins

En 1929, la jeune Niamh Power a 9 ans. Elle débarque de son Irlande natale avec ses parents, frères et soeur dans l'espoir de trouver une vie meilleure à New York. Suite à un drame, Niamh devient orpheline et est placée comme de nombreux autres enfants à la Société d'aide aux enfants. Très vite, la petite-fille, avec une vingtaine d'autres enfants, embarque à bord d'un train appelé "train des orphelins". le but de leur voyage à tous : le Midwest, avec l'espoir là-bas de trouver une famille aimante en mal d'enfant.



En 2011, dans le Maine, Molly, 17 ans, doit faire des travaux d'intérêt général. La jeune fille, placée en famille d'accueil depuis l'âge de neuf ans, cultive un côté rebelle afin de mieux cacher ses fêlures. La vie, d'un autre côté, ne lui a appris qu'à compter sur elle-même. C'est donc de mauvais gré que la jeune fille se retrouve chez Vivian Daly, 91 ans, afin de débarrasser le grenier de son immense maison. Au coeur des cartons et des vieux objets, les deux femmes vont faire rejaillir de vieux souvenirs.



C'est un aspect étrange et peu connu de l'histoire des Etats-Unis qui est abordé dans ce très beau roman de Christina Baker Kline. "Le train des orphelins" relate en effet à travers la destinée de Niamh Power/Vivian Daly des faits réels mais souvent peu relatés dans les manuels d'Histoire : entre 1854 et 1929, ce sont jusqu'à 200 000 orphelins qui ont été conduits de la côte Est des Etats-Unis jusqu'aux plaines du Midwest, afin d'y trouver de nouveaux foyers. En cette époque de forte immigration, le but réel était bien entendu de nettoyer les rues des grandes villes comme New York de tous les orphelins et vagabonds qui pullulaient. Si certaines familles adoptaient de bon coeur ces enfants, beaucoup d'autres trouvaient là un moyen d'obtenir une main d'oeuvre gratuite et corvéable à merci. Il faut dire que la Société d'aide aux enfants n'étaient pas très regardante sur la probité et les conditions d'accueil de ces familles... Bon débarras, en somme.



L'histoire personnelle de Vivian Daly nous plonge donc dans la grande Histoire : le destin de ces orphelins tout d'abord, avec des histoires toutes différentes à l'issue parfois heureuse mais souvent malheureuse ; puis un tableau des plaines du Midwest meurtries par la Grande Dépression où la misère et le désespoir de certaines bourgades sont très bien reconstituées.

Au récit de Vivian se mêle celui de Molly, de nos jours. Elle aussi orpheline, elle-aussi marquée par une histoire familiale dramatique, la jeune fille est l'élément déclencheur qui nous plonge à ses côtés dans les souvenirs de Vivian. Les deux femmes, chacune à leur époque, chacune avec leur ténacité, sont en lutte face à l'adversité de la vie. L'évocation des origines indiennes de Molly, de ces peuples que l'on a spoliés de leurs terres puis cloîtrés ou exterminés, est un des passages également très fort du livre. L'amitié qui se tisse entre ces deux femmes nous offre des personnages extrêmement attachants et très beaux.



Récit à deux voix, ce roman sur la résilience, brillant et émouvant, généreux, rend un vibrant hommage aux déracinés, à ceux qui ont tout perdu, famille et terres, et qui du jour au lendemain, doivent se décider en une seconde sur ce qu'ils souhaitent emporter avec eux. Partir avec l'essentiel en gardant pour seul richesse ces fantômes qui nous poussent toujours de l'avant.

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Le Pays au-delà des mers

Evangeline a été engagée comme gouvernante dans une famille huppée, les Whitstone. Fille d’un vicaire décédé brutalement, elle a eu une éducation assez rigide et ne connaît rien des duretés du monde extérieur. Naïve, elle tombe sous le charme de Cecil le fils de la maison qui lui a offert la bague de sa grand-mère avant de partir en voyage. EN son absence, Evangeline est accusée de vol par une bonne qui la jalouse. Sous le coup de la colère devant cette injustice, elle la pousse dans les escaliers… Il s’en suit une condamnation pour vol de sept ans à laquelle se rajoute sept ans pour tentative de meurtre.



Jugement expéditif, qui ne laisse aucune place à la défense, et donc direction une prison sinistre dans des conditions insalubres (on est en 1840) et comme il faut peupler l’Australie, ces condamnées, les convicts, sont envoyées par bateau dans des conditions encore plus effroyables, avec des marins avinés qui ne pensent qu’à leur mettre la main aux fesses et même les violer. En fait, on utilise les bateaux négriers d’autrefois. Donc, elles sont dans les même conditions infâmes. Seul le médecin du bord fait preuve d’humanité.



Comble de l’infamie, Evangeline est enceinte, donc dépravée, crime impardonnable dans cette société anglaise hyper-religieuse.



Deux autres jeunes femmes font partie du voyage : Hazel, dont la mère, sage-femme a fait une faute lors d’un accouchement et s’est retrouvée déchue, plongeant dans l’alcool et obligeant sa fille à voler. Lorsqu’Hazel sera arrêtée elle se gardera bien de soutenir sa fille. La troisième compagne d’infortune est Olive.



Pendant ce temps-là, à l’autre bout du monde sur la Terre de Van Diemen (ainsi s’appelait alors la Tasmanie) une riche bourgeoise décide de prendre sous son aile Mathinna, une jeune aborigène à peine sortie de l’enfance, pour « la civiliser » et lui inculquer la culture et la religion des Blancs. Elle l’arrache à son île (à l’arrivée des Blancs tous les aborigènes ont été traqués, exécutés sommairement pour faire main basse sur leurs terres et les survivants ont été envoyés sur l’île de Flinders, rocher perdu dans l’océan.



Elle la loge dans une pièce dont les fenêtres ont été clouées avec des planches (regarder le paysage à l’extérieur ne permettant pas de d’adapter à sa nouvelle vie). On lui apprend à lire parler, plusieurs langues, on l’exhibe, comme un animal qu’on adopte et qu’on abandonne dès qu’il ne plaît plus.



J’ai beaucoup aimé cette histoire, car ces femmes sont très attachantes, elles ne se laissent pas faire, refuse de subir malgré le prix à payer, et j’ai aimé les suivre dans ce voyage à l’autre bout du monde, fers aux pieds. J’ai beaucoup aimé Mathinna, la manière dont on la traite au nom de la suprématie blanche, le réconfort qu’elle trouve dans la compagnie de son opossum, la manière dont on la dépossède de tout : de sa culture, des colliers confectionnés par sa mère autrefois qui vont enrichir la collection de sa « bienfaitrice » qui exhibe dans son salon les crânes d’aborigènes qu’on a fait bouillir pour enlever toute trace de chair : ce ne sont pas des humains n’est-ce pas ? pour ces Blancs dégénérés…



J’ai dévoré ce roman, il m’a été impossible de le poser, une fois la lecture entamée, car Christina Baker Kline décrit très bien le statut des femmes en ce milieu du XIXe siècle, la conquête à tout prix de la Terre de Van Diemen qu’on décidera de rebaptiser Tasmanie plus tard, pour se dédouaner comme si changer le nom pouvait faire disparaître les atrocités commises contre les Aborigènes. Les femmes apparaissent comme des citoyennes de seconde zone que l’ont méprise presque autant que les Aborigènes mais elles seront bien utiles pour la descendance.



Ce récit est bien écrit, dynamique, les descriptions des paysages, des tempêtes sur le bateau ou autres sont très colorées, on fait très vite partie de l’histoire. C’est le premier livre de Christina Baker Kline que je lis et je suis sous le charme donc je vais tenter, si ma PAL ne s’y oppose pas, de découvrir « Le Train des orphelins », dans un premier temps et plus si affinité.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure



#ChristinaBakerKline #NetGalleyFrance




Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Le train des orphelins

1929 - Niamh, petite orpheline irlandaise expatriée aux cheveux roux flamboyants, passagère parmi tant d'autres enfants de ce "train des orphelins", parcourt un chemin bien plus escarpé et endure un destin beaucoup moins pétillant que celui "d'Anne, héroïne du livre de Lucy Maud Montgomery "Anne... la Maison aux pignons verts."



2011 - Molly, dix-sept ans, placée en famille d'accueil dans le Maine, doit effectuer des heures de travail d'intérêt général pour avoir volé un vieux livre dans une bibliothèque.

Niamh (devenueVivian), âgée aujourd'hui de plus de quatre-vingt-dix ans, propose à Molly de l'aider à ranger son grenier pour s’acquitter de sa dette. Les objets entassés depuis des années dans les cartons ravivent les souvenirs de la vieille dame...



J'ai tellement aimé cette histoire que je pourrais la lire une seconde fois si je n'avais pas une PAL qui ne cesse de s'accroître. L'écriture de Christiana est agréable, fluide, juste.

Même si cette fiction est terriblement émouvante, qu'elle flirt avec la misère humaine, la pauvreté et la crasse, l'histoire n'est jamais mièvre ni pathétique. L'alternance entre deux époques rend la lecture encore plus dynamique et donne, au fil des pages, de plus en plus de corps aux personnages. Je suis toujours fascinée par ces auteurs talentueux, capables d'une telle prouesse.

Mais, que vais-je lire après ça ?
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Le train des orphelins

Très beau roman. L'auteur évoque un pan inconnu de l'histoire des Etats-Unis. De 1854 à 1929, de nombreux orphelins étaient transportés dans des trains, faisant arrêt dans chaque gare pour rencontrer une famille potentielle.

Les bébés avaient le plus de chance d'être accueillis dans une famille aimante.

Quant aux autres enfants plus âgés, ils allaient devenir des domestiques pour les filles et des garçons de ferme pour les garçons. Ils vont connaître la faim, la solitude et parfois les coups. J'ai été révoltée par le traitement subi par ces enfants, ces "rencontres" ressemblaient plutôt à des foires aux bestiaux.

Une très belle fin émouvante, pleine d'espoir.
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Le train des orphelins

Une jolie critique de Melpomene125 et me voilà embarquée dans le "train des orphelins".

Un récit sur deux périodes : de nos jours où on suit une jeune ado bousculée par la vie entre deux familles d'accueil qui va devoir faire des travaux d'intérêt général chez une vieille dame, et l'histoire d'une jeune Irlandaise devenue orpheline en 1929 à 8 ans et qui va être envoyée dans le Midwest dans ce fameux "train des orphelins".

Deux orphelines, deux histoires difficiles, et un début d'amitié entre la vieille dame et la jeune fille.

Un petit bémol : la fin peut-être un peu "too much" pour moi mais en ces temps difficiles c'est bien aussi ce genre de fin.... Ne soyons pas difficiles !



Un livre agréable sur un pan d'histoire peu connu des Etats-Unis.

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Le train des orphelins

Avec "Le train des orphelins" j'ai pris connaissance d'un fait divers qui m'était jusqu'alors inconnu. Christina Baker Kline s'est très bien documentée avant de consacer son roman à ces milliers d'enfants qui, pendant des années, ont voyagé à bord des trains, pour rejoindre les familles d'accueil. Si les bébés avaient plus de chance de trouver une famille aimante, les enfants plus âgés étaient souvent considérés comme une main d'oeuvre gratuite et leur sort n'avait rien à envier.



Le fait de raconter en parallèle l'histoire de deux orphelines en alternant le passé et le présent a très bien fonctionné pour rendre le récit plus vivant. Je me suis bien sûr plus intéressée au sort de Niemph-Vivian confrontée dès ses neuf ans à une série de malheurs et de mauvaises rencontres, même si l'enfance de Molly, ballottée d'une famille d'accueil à une autre, n'est pas non plus des plus faciles. La curiosité, l'admiration, le mépris, la compassion, l'incompréhension, le dégoût, ce roman a suscité toute une palette d'émotions. Certains passages sont assez prévisibles, d'autres m'ont surprise mais je me suis laissée facilement captiver par cette histoire hors du commun.

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Le monde de Christina

Une muse fragile dans le Maine rural

*

Je n'ai pas cette habitude de lire des romans ou essais sur l'art. Mais la curiosité l'emporte quand l'occasion de découvrir une belle histoire derrière un tableau assez connu m'est proposée.

De surcroît dans un environnement aussi romantique et mystérieux que le Maine rural du début du 20e siècle. Rajoutez à cela une pincée d'histoire tragique de sorcières de Salem. C'est bon, vous m'avez ferré :)

*

Connaissez-vous ce tableau "le monde de Christina" peint par Andrew Wyeth ? J'en avais une vague idée, l'ayant entraperçu dans des documentaires ou autres articles artistiques. Cette femme couchée dans l'herbe haute regardant la ferme grise au loin.

C'est une biographie très romancée de Christina Olson, muse du peintre.

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L'auteure a réalisé un important travail de documentation sur la vie de Christina. Pour cela, elle a arpenté cette région sauvage et rude. Visité cette maison mystérieuse. Et mené différentes interviews avec les descendants et quelques contemporains encore vivants. On sent dans le récit que l'auteure est tombée amoureuse de cette histoire touchante et émouvante de cette jeune fille handicapée.

*

Une histoire qui se déroule par petites touches , telles les couleurs sur un tableau encore vierge. Alternant le passé (sa vie de fille, jeune fille puis femme mûre) et le présent (présence d'Andrew et ses séances de peinture), on découvre une vie faite de dur labeur, d'abnégation, de souffrances, d'espoir, d'amour, de déception, d'amertume, de désillusions et aussi d'apaisement.

Christina subira bien des épreuves. Son handicap sera un barrage pour un certain nombre de choses. Notamment la restriction de ses mouvements. Elle verra sa maison comme une prison . Puis Andrew - son alter ego, son âme soeur - sera la lumière dans sa vie sombre et étriquée.

*

C'est un texte fort, vibrant de sensations. J'ai été touchée par cette sensibilité à fleur de peau qu'évoque cette histoire. Intime, pudique mais aussi révoltante par bien des côtés (la place de la femme dans cette société encore conservatrice et moralisatrice), bouleversante et instructive.

*

Un beau portrait de femme forte et fragile. Une magnifique parenthèse où l'histoire et l'art se complètent parfaitement avec une petite touche d'imagination romanesque.

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Le Pays au-delà des mers

1840, Londres. Evangeline est gouvernante chez les Whitstone. Elle va alors tomber éperdument amoureuse de Cecil, l’un des fils de monsieur Whitstone. Le jeune homme offrira une bague à Evangline, mais la jeune femme va vite être accusée de l’avoir volée. Elle sera alors transférée à la prison, et le verdict ne tarde pas à tomber. Elle est condamnée à la transportation et devra demeurer 14 ans en Australie. Dès lors, aidée par Olive et Hazel, ses compagnes d’infortune, les jeunes femmes feront tout pour survivre.



Ce roman a été un énorme coup de cœur pour ma part, tant au niveau de l’histoire qu’au niveau des personnages féminins qui sont très bien dépeints, avec beaucoup de nuances et surtout, énormément de réalisme. L’auteure part d’événements historiques réels et autour de cela, elle réussit à tissser une histoire qui m’a bouleversée à plusieurs reprises.



Le lecteur suivra également en filigrane l’histoire de la petite Mathinna, petite fille indigène, arrachée à ses racines par les gouverneurs. Ce roman m’a profondément émue à plusieurs reprises et une palette d’émotions m’a accompagnée lors cette lecture.



D’emblée, je me suis attachée à Evangeline, mais la galerie de personnages qui l’accompagnent sont également très touchants. Je ne veux pas en dire beaucoup plus, afin de ne rien vous spoiler et que vous puissiez découvrir les éléments qui constituent cette histoire.



La plume de l’auteure est très fluide. Avec un style clair et sans fioriture, les pages défilent. Je dois dire que j’ai particulièrement aimé la manière de raconter de l’auteure. Elle a alterné les chapitres, consacrés chacun à l’un des personnages féminins de cette histoire.



Un roman terriblement émouvant qui témoigne d’une réalité historique. À partir de véritables événements historiques, l’auteure a su tisser une histoire tout en émotions. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Le monde de Christina

Le monde de Christina Christina Baker Kline Editions Belfond le cercle Belfond. Octobre 2018 #Christina Baker Kline #NetGalleyFrance

Allez j'avoue avant d'ouvrir ce roman mis entre mes mains par les éditions Belfond via NetGalley je n'avais jamais entendu parler du Monde de Christina, toile emblématique de la peinture américaine peinte en 1948 par Andrew Wyeth et exposée au Muséum of Modern Art de New York depuis 1949; Dans ces notes l'auteure affirme "Christina incarne nombre des caractéristiques que nous en sommes venus à considérer comme typiquement américaines: individualisme farouche force tranquille, bravade face aux obstacles, persévérance acharnée."Mais qui est donc Christina Olson?

Christina Olson vit dans une ferme du Maine et malgré une maladie invalidante qui peu à peu l'a privée de son autonomie motrice elle continue à se battre jour après jour . Bravant le regard des autres, elle continue à avancer. Sa vie n'a pas été vous l'imaginez sans aucun doute un long fleuve tranquille mais elle fait face. Christina Baker Kline est fascinée depuis l'enfance par cette toile et s'est penchée sur le destin hors norme de celle qui est devenue la muse d'Andrew Wyeth. Restant au plus près de ses sources elle retrace sa vie, celle des ses parents et mieux , celle de ces hommes et femmes fermiers, pêcheurs qui vivent "à l'ancienne" pour beaucoup sans se préoccuper de ce que les gens de la ville pensent.L'auteure sait trouver les mots justes, touchants sans atermoiements, les hommes sont là , bien présents , vivants dans une nature luxuriante et rétive qu'ils aiment et respectent. Un bien beau roman que celui-ci servi par la plume élégante et efficace de Christina Baker Kline. Un beau voyage humain et pictural que je vous recommande chaleureusement.
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Le Pays au-delà des mers

Je vous laisse aux bons soins de l’auteure pour découvrir la vie des femmes au 19e siècle en Angleterre. Évangéline est seule au monde. Son père est décédé. Elle doit pourvoir à ses besoins. Heureusement, elle sait lire et écrire. Elle trouve une place de gouvernante dans une bonne famille. Elle tombe amoureuse du beau-fils. « Trois petits points », comme dirait Mamma mia. Son amant lui promet monde et merveille. Il lui offre une bague. Comment tout va basculer ? Cependant, les rivalités exacerbées et la jalousie vont laisser fuiter l’information, la vérité est déformée. Évangéline se retrouve accusée de vol et de tentative de meurtre dans la foulée. Que lui arrivera-t-il ? Son amant viendra-t-il la sauver à temps ?

Qui est Mathinna ? Va-t-elle être enlevée à son père adoptif ? Où sont les îles Finders sur le globe ?

Un vrai coup de cœur ! Cette histoire, elle vous prend au cœur petit à petit. En silence, centimètre par centimètre, elle vous prend aux tripes, vous donne envie de soulever des montagnes pour nos héroïnes.

Votre cœur se met à battre en cadence,

les coups pleuvent, nous émeuvent,

La suite de ma chronique :
Lien : https://lesparaversdemillina..
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Le Pays au-delà des mers

Londres, 1840. Sur le bateau qui la conduit vers un bagne en Australie, Hazel, une jeune anglaise de quinze ans devient la dépositaire d’un bébé dont la maman est morte noyée.

Sur place, son triste destin de forçat croisera celui guère plus brillant de Mathinna, une fillette aborigène arrachée à sa famille.

Dans ce roman bien documenté, l’auteure aborde avec intérêt deux scandales du début du 19° siècle : L’exil forcé puis l’extermination naturelle des aborigènes de Tasmanie et le système honteux des forçats qui permettait la déportation de très jeunes délinquants anglais vers de sordides bagnes Australiens.
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Le monde de Christina

Le monde de Christina de Christina Baker Kline m'a été envoyé par les éditions Belfond, via net galley.

Christina Olson est paralysée depuis l'enfance, elle vit recluse dans la ferme familiale, perchée sur une falaise du Maine. Elle rêve, se nourri des aventures de ses ancêtres.

L'arrivée de nouveaux voisins, la pétillante Betsy et son fiancé, le jeune peintre Andrew Wyeth, va bouleverser le quotidien de cette femme solitaire. Alors qu'une amitié naît entre elle et le couple, Christina s'interroge : pourra-t-elle jamais accéder à la demande d'Andrew de devenir son modèle ? Comment accepter de voir son corps brisé devenir l'objet d'étude d'un artiste, d'un homme ?

L'art est le reflet de l'âme. Et sur la toile, Christina redoute de voir apparaître ses failles, et celle qu'elle aurait tant désiré être...

Le monde de Christina est un magnifique roman, qui m'a fait découvrir un peintre et sa muse. Je ne connais pas grand chose à l'art, je l'avoue, et le nom de Andrew Wyeth ne me disait rien du tout. Je suis donc aller voir ce qu'il a peint, par curiosité :)

J'ai donc découvert un artiste, sa muse, et une très jolie histoire. Tout m'a plu dans ce roman, que ce soit les personnages, l'histoire, la façon de l'auteure de la traiter. C'est bien écrit et j'ai pris plaisir à découvrir ce livre. Christina est une femme touchante, blessée par la vie, et j'ai beaucoup aimé ce personnage.

Ce livre est une réussite, et mérite un gros cinq étoiles :)

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Le train des orphelins

Roman poignant dont le point de départ est un fait réel méconnu, celui du déplacement forcé en train, vers l'ouest des USA,  dans les années de Grande Dépression, de milliers d'orphelins espérant trouver une famille d'adoption...

Une bonne intention de départ de l'association protestante qui ramasse ces orphelins dans la rue pour leur offrir au moinsun toit. Mais parce qu'aucune vérification ne fut faite par les autorités, ni avant ni après les adoptions, beaucoup de ces enfants furent souvent recueillis pour servir de main d'oeuvre gratuite, peu aimés voire maltraités.

Le roman s'articule autour de deux périodes (fin du 19eme et années 2000) et de deux voix , celle d'une de ces petites orphelines du train devenue âgée, et celle d'une jeune fille métisse, orpheline également,  malmenée par la vie.

Cette alternance de points de vue, ces deux regards sur des vies somme toute assez proches, donnent beaucoup de rythme à l'histoire. Le fait que tout parte de documents et souvenirs retrouvés au grenier permet de distiller l'histoire de chacune petit à petit, en parallèle. Chacune a perdu ses repères, ses origines (irlandaise et amérindienne), chacune meurtrie par un passé qui les a privées d'une enfance heureuse, elles se rapprochent, s'apprivoisent. En peu de mots.

La description de New York et du Midwest de l'époque de la Grande Dépression est bien rendue. Les personnages sont touchants et on les suit avec plaisir grâce à une écriture fluide et un sensdu suspense.

J'ai bien aimé cette lecture mais je garde un petit faible pour la série en BD du même nom, excellente.

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Le train des orphelins

4.5/5 : Le Train des orphelins est un livre d'une incroyable humanité, d'une passionnante vérité, c'est une rencontre entre deux histoires, deux femmes, deux vies.



J'aime beaucoup ce genre de romans où une femme d'un certain âge croise la route d'une jeune adolescente à la dérive. D'un côté il y a une femme pleine d'expérience, qui a vécu une vie terrible mais riche de leçons; de l'autre il y a une jeune fille qui est perdue, qui ne croit plus en rien ni personne : et là, la magie opère ! Parce que la vie est cheminée de rencontres et que ces dernières définissent une grande partie de notre existence : une rencontre peut changer notre destin, en voici la preuve !



La clé pour faire d'un tel livre un excellent roman est de faire en sorte que l'histoire qui se déroule au présent et l'histoire du passé (les flashbacks) soient aussi passionnants l'un que l'autre, il faut que le lecteur s'attache aux deux protagonistes centraux et il faut qu'il aime chacune de leur existence. J'ai aimé autant Vivian que Mollie : l'une pour sa grande perspicacité et sa force intrinsèque, l'autre pour sa grande détresse et sa fragilité. Chacune apprendra à l'autre, chacune se renforcera avec l'autre. Petit détail positif : elles aiment lire !



Les deux histoires s'entremêlent harmonieusement et on enchaîne les chapitres et les pages avec grand plaisir, j'ai été très émue de quitter ces deux êtres qui m'ont accompagnée pendant un petit bout de chemin. La fin est touchante et nous permet de refermer le livre avec un pincement au cœur mais aussi le sourire. Cette lecture est d'autant plus agréable que le style de Christina Baker Kline est vraiment très agréable à lire.



En définitive, un très beau voyage, embarquez sans hésiter dans Le Train des orphelins !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Le train des orphelins

Ce roman m'a tellement touché qu'il m'est dur de poser des mots sur ce que j'ai ressenti. Pleins de sentiments contradictoires envahissent mon esprit : de la pitié, beaucoup de colère, mais surtout, énormément de tristesse.



Commençons par le commencement. En 1929, Niamh est une petite Irlandaise, expatriée aux Etats-Unis avec sa famille, avant de devenir orpheline, suite au décès de ces derniers dans un terrible incendie. A partir de ce jour, Niamh va être envoyé dans un train, avec d'autres orphelins, avec pour but, de leur trouver une maison et une famille qui prenne soin d'eux. Niamh va être choisie, embauchée comme main-d'oeuvre et maltraitée par sa famille d'adoption.

En 2011, Molly, également orpheline, placée dans une famille d'accueil qui ne lui accorde pas l'attention voulue, va rencontrer une certaine Vivian, qui a vécue les trajets du train des orphelins. Malgré les années qui les séparent, les deux femmes vont se trouver des points communs, à tel point qu'une amitié va naître, entre cette vieille femme de 91 ans et l'adolescente de 17 ans.



Ce récit est inspiré de faits réels. Il y a tout d'abord une petite note sur la quatrième de couverture, qui stipule que Christina Baker Kline s'est inspirée de l'histoire familiale de son mari, David Kline, pour écrire son récit. Puis, les histoires d'immigrations sont des faits avérés. Comme raconté dans le récit, les immigrés entraient aux Etats-Unis par Ellis Island ; et les Irlandais faisaient partis de la population immigrée la plus importante aux Etats-Unis, au début des années 1900.



L'auteure nous dépeint avec réalisme et exactitude les conditions de vie déplorables auxquelles devaient faire face les habitants. Ainsi, Niamh a été embauchée de force dans une maison de couture, sans être rémunérée, sans pouvoir aller à l'école - alors qu'elle n'avait qu'une dizaine d'années -. On lui servait des repas insipides et on l'obligeait à dormir sur un matelas, dans un couloir où circulait tous les courants d'air. Des conditions de vie désastreuses, pour une jeune enfant déjà bien entamée par la vie.



Deux générations se rencontrent : Molly et Vivian, toutes deux orphelines. Le lecteur peut alors comparer avec allégresse les conditions de vie de ces deux personnes ; l'une étant maltraitée, mais silencieuse face à son malheur, l'autre, rebelle, ne se satisfait pas de tout ce que ses parents d'adoption lui offrent. C'est vraiment très bouleversant ; on se rend compte de la chance que l'on a de pouvoir vivre au XXIème siècle.



Lors de la Seconde guerre Mondiale en Europe, des milliers de juifs sont parqués dans des trains à bestiaux et envoyés dans des camps de concentration. Dans Le train des orphelins, des enfants sans attaches sont vendus comme des bêtes à des adultes souvent malintentionnés. Deux périodes différentes, deux histoires différentes, avec deux points communs : les trains, symbole de départ vers un ailleurs inconnu ; et la cruauté dont peuvent faire preuve les hommes à l'égard d'autrui.



C'est vraiment touchant et très bien écrit (il est rare qu'un roman historique soit aussi fluide). L'alternance des époques et des narrateurs - on passe du récit de Niamh en 1929 à 2011 - donne une dynamique à l'histoire. Ce qui fait que le lecteur n'a pas le temps de reprendre son souffle. De même, autant dans le passé que dans le présent, le suspens est maintenu, l'histoire est toute aussi prenante.



Ce livre met en lumière une face méconnue de l'histoire Américaine du début du XXième siècle. Empli d'humanisme, Christina Baker Kline prouve qu'avec de la volonté et un mental d'acier, rien ne peut vraiment nous atteindre. Après chaque malheur se cache un bonheur.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Le train des orphelins

Mollie, une jeune fille de 17 ans, ballotée de familles d'accueil en familles d'accueil, rencontre une vieille dame, Vivian, qui a connu le même sort 80 ans plus tôt. Viviane va alors raconter son histoire au milieu de tous les souvenirs de son grenier.

J'ai bien aimé l'histoire de Vivian. Son parcours chaotique est très émouvant, j'ai presque eu une petite larme. En revanche, l'histoire de Mollie manque d'un peu plus de développement. Elle n'est finalement qu'un prétexte pour faire remonter les souvenirs de Vivian, alors que je m'attendais à avoir un parallèle un peu plus recherché sur ces deux orphelines à deux époques différentes.

Ca reste tout de même une bonne lecture agréable.

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