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Critiques de Christina Baker Kline (125)
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Le train des orphelins

1929, Niamh, une petite fille de 10 ans et sa famille ont quitté leur Irlande natale pour New York, dans l'espoir d'y bâtir une vie meilleure. Car, comme dans un livre de Steinbeck "Tout le monde autour de nous partait pour l'Amérique; on disait que, dans ce pays, il y avait des oranges grosses comme des pommes de terre bintjes, des champs de céréales qui ondulaient sous le soleil, des maisons en bois propres, bien aérées, avec eau courant et électricité. Et du travail pour tous".



Mais dans un tragique incendie (dont on sait peu de choses), la famille de Niamh périt. Elle se retrouve alors à bord du train des orphelins, encadrée, avec d'autres enfants, par l'Institution catholique du Service d'aide aux enfants.



L'aide consiste à placer ces enfants dans des maisons d'accueil... ou plutôt à les céder à qui en voudra comme main d’œuvre gratuite. La condition en retour est de leur offrir le gîte et le couvert et de les envoyer à l'école. Mais en réalité, du moment que les enfants sont casés, qu'importe. Certaines familles sont véritablement épouvantables, d'autres moins...

Niamh cumule différentes familles d'accueil et adopte chaque fois une nouvelle identité, sans jamais sentir sa place nulle part. Elle est un petit bout de femme courageux qui s'adapte puisqu'elle n'a d'autres choix, à ses conditions de vie, jusqu'au jour où...



Parallèlement - comme il est en vogue dans la littérature contemporaine - nous suivons Molly en 2011, jeune ado rebelle de 17 ans qui elle aussi est placée en famille d'accueil.

Les destins de l'une et de l'autre se croiseront, mais je n'en dirai pas plus.



Mon ressenti sur cette lecture est extrêmement mitigé. En effet, nous sommes dans un livre à la Sarah McCoy, sauf que depuis, personnellement, j'ai lu plusieurs demis-douzaines de romans adoptant cette structure littéraire de l'alternance de personnages et d'époques et j'en suis clairement lassée !



D'autre part, l'histoire de Molly et les personnages qui gravitent autour d'elle, m'ont semblé caricaturaux et je ne m'y suis pas attachée, voire pas intéressée.



J'ai trouvé réellement dommage que l'auteure ne se soit pas concentrée uniquement sur l'histoire de Niamh qui a une certaine profondeur mais qui aurait pu être davantage creusée.



Et puis il y a le final que j'ai trouvé plutôt bâclé et peu crédible...



Certes ce n'est pas une lecture où l'on s'ennuie, mais je sais d'avance qu'elle ne me laissera pas de souvenir précis ou ému.

Un regret donc pour ce livre qui manque de charme.

Un petit trois étoiles.
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Le Pays au-delà des mers

En 1840, Evangeline est une jeune gouvernante dans une famille londonnienne. Elle est un peu naïve, ayant grandi seulement avec son père pasteur et ses livres. Alors quand le jeune homme de la famille lui fait du charme, elle se laisse prendre au piège. Les conséquences seront néanmoins dramatiques, puisqu'accusée de vol, elle est condamnée à la transportation, c'est à dire l'exil vers l'Australie et là bas une vie de prisonnière durant 14 ans, la durée de sa peine...En prison elle va rencontrer Olive, et sur le bateau, Hazel, deux femmes qui seront ses amies et vont beaucoup l'aider.

Mathinna, elle, n'a qu'une dizaine d'années et vit sur l'île Flinders au large de l'Australie. Ayant déjà perdu son père et sa mère, sa vie est bouleversée quand elle est arrachée au sien pour intégrer la collection du cabinet de curiosité de la femme d'un gouverneur qui va l'emmener avec elle en Tasmanie. Toujours vu comme une sauvage, traitée à part systématiquement, cette jeune fille aura bien du mal à trouver sa place....

Passé la bonne moitié du livre, les liens vont commencer à se créer entre ces deux récits et les destins de ces femmes vont se trouver mêler....

J'ai beaucoup beaucoup aimé ce livre. Les personnages sont très attachants, Evangeline dans sa naiveté, Hazel dans sa rebellion et Mathinna dans sa solitude. Mais surtout j'ai beaucoup aimé l'époque et l'environnement dans lequel il est écrit. On sait que l'Australie était un bagne, mais je n'avais pas forcément conscience que les anglais y envoyaient des femmes pour des fautes qui n'étaient pas grave, juste au prétexte de fournir l'île en femmes. La condition des aborigènes est aussi très intéressante et j'aurais aimé que cet aspect soit d'avantage développé. Cela reste cependant une très belle découverte pour cette rentrée littéraire !

Merci à Netgalley et Belfond pour cette lecture.

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Le monde de Christina

Christina Olson. Andrew Wyeth. Ces noms ne vous disent rien ? Pas de panique, au commencement de ma lecture, moi non plus. Dans les années 40, Christina Olson muse du peintre Andrew Wyeth dépeinte par Christina Baker Kline, est une femme au destin à la fois simple et tragique. De 1896 à 1948, la romancière tente de capter la personnalité de cette femme courageuse, prisonnière de son corps et de l'héritage familiale. Comme une ode à la nature et vie de campagne, Christina Baker en fait un roman tendre à l'accent lyrique où l'amitié, l'amour et les relations familiales se croisent pour constituer un monde, celui de Christina. Partiellement paralysée depuis l'enfance, celle-ci brave les regards, prend goût aux études et se permet de rêver à l'ombre de la ferme familiale sur les terres du Maine, fierté de la lignée. De sa rencontre en 1939 avec le célèbre peintre, de l'histoire domestique au rapport au corps, l'auteure m'a charmé avec un style intime que je m'empresserais de louer lors du Book Club Belfond animé par Carine Verschaeve le 18 novembre sur Facebook. Rendez-vous pris, et vous ? 



Muse malgré elle du peintre Andrew Wyeth, Christina Olson est avant tout une femme que la vie n'a pas épargnée. Atteinte d'une étrange maladie enfant, celle-ci a dès lors des problèmes de motricité. Les membres raides, sa claudication attire les moqueries comme la solitude. Intelligente, Christina évolue dans la ferme familiale au rythme des saisons et des souvenirs d'aventurière de sa grand-mère. D'ailleurs, "la pièce aux coquillages" démontre la passion maritime de cette famille maudite par un lointain héritage du temps des "sorcières". En grandissant, elle va se confronter à la dure réalité de l'amour, mais aussi à ses rêves perdus, trahi par un corps dont elle est prisonnière. Entrecoupé par les visites d'Andrew qu'elle ne rencontre en 1939, le roman de Christina Baker Kline décrit une vie de champs et de labeur dont Christina est captive.



En débutant son récit par la rencontre entre Christina et Andrew, l'auteure remonte lentement le fil de l'histoire de cette femme à la vie simple et douloureuse. Elle y décrit avec détails l'évolution de cette enfant devenue femme, au courage et à la détermination sans failles, mais aussi la vie campagnarde et ses rituels. Ode à la simplicité d'un autre temps, à la nature et une certaine façon de vivre tombé en désuétude, la romancière tente d'expliquer la solitude imposée par ce personnage. De ces pages, j'ai apprécié l'évolution de Christina , sa force de volonté tout comme l'espoir d'une vie meilleure loin de la ferme, carcan domestique dont elle ignore encore la force de l'emprise.



Je suis tombée avec elle lorsqu'elle trébuchait sur ces jambes tordues, désespérée lorsqu'elle a dû interrompre sa scolarité et anéantie à son amour perdu. Les années se succèdent emportant celle qu'elle aurait aimé être.



Avec raffinement, il se dégage une intimité palpable dans l'écriture de la romancière. Avec douceur, elle rend compte du temps qui passe à la faveur de la muse. Plus sombre à mesure des années, elle continue de dépeindre, par petites touches comme le ferait un peintre, le monde rétréci de Christina. Présentée en début de roman comme la terre promise de ces ancêtres, cette maison en devient la prison de la protagoniste. 



Touchant et sensible, ce roman un peu trop long mêlant réalité et fiction, à de quoi largement séduire. Alors pourquoi ne pas vous munir d'un thé et de bons cookies à la mélasse comme Christina et plonger dans ce roman à la délicieuse odeur des pois de senteurs ? 
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Le monde de Christina

Christina est atteinte d’une maladie dégénérative. Elle a un handicap très fort. Autant elle ne souhaite pas qu’il régisse sa vie, autant ses parents n’ont pas la même vision. Nous sommes au début du siècle et la médecine est impuissante. Christina ne veut plus tenter des traitements qui la font encore plus souffrir que sa pathologie elle-même.







Alors qu’elle souhaite avoir une vie normale, ses parents veulent la garder à la ferme familiale, même s’ils ne le disent pas explicitement. C’est lorsqu’elle va vivre une histoire d’amour que la jeune femme va prendre conscience des obstacles que son handicap produit.







Puis, un jour, Betsy, une jeune fille à qui elle s’est attachée, lui présente le jeune peintre Andrew Wyeth. Ce dernier veut changer la vision qu’elle a d’elle-même.







L’auteure raconte la vie de Christina Olson. Elle narre la jeunesse de Christina, au début du siècle, et alterne avec sa vie, pendant les années 1940. Elle dit son emprisonnement dans son corps, ainsi que dans sa maison. Elle décrit la rudesse de la vie à la campagne. Elle montre que la personnalité de Christina évolue au fur et à mesure que sa maladie se développe. Christina, qui fait preuve d’un très grand courage, est enfermée dans un carcan : celui de son corps et celui de la pression familiale.







Malheureusement, je n’avais pas assimilé le fait que cette femme avait existé. Je pense que ma lecture aurait été différente. J’aurais été plus attentive à ses épreuves.







Il est difficile d’expliquer pourquoi une rencontre ne se fait pas entre un roman et le lecteur. Alors que ce livre n’a que des bonnes critiques, je suis passée à côté. J’ai beaucoup aimé les passages se déroulant pendant la jeunesse de Christina, mais j’ai eu des phases pendant lesquelles, je n’étais pas du tout dans l’histoire. Les descriptions qui correspondent tout à fait à l’ambiance dans laquelle a vécu, ont provoqué en moi une impression d’ennui.





Le monde de Christina est écrit avec beaucoup de sensibilité, le sujet est très touchant, aussi, je ne m’explique pas pour quelle raison je n’ai pas ressenti beaucoup d’émotion, ni pourquoi je l’ai aimé sans être transportée. Peut-être n’était-ce pas le bon moment pour moi de le lire ?





Plus d’infos sur mon blog.




Lien : http://www.valmyvoyoulit.com..
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Le train des orphelins

Entre 1854 et 1929, des trains des "orphelins" circulaient régulièrement, transportant des milliers d'enfants abandonnés et sans-abri des villes surpeuplées de l'Est des États-Unis vers des foyers d'accueil dans les zones rurales du Midwest et dont le sort serait déterminé par pure chance.

Seraient-ils adoptés par une famille gentille et aimante, ou feraient-ils face à une enfance et une adolescence de travaux forcés et de servitude?

Le livre est raconté du point de vue de deux jeunes filles, chacune à sa manière orpheline, l'une vivant à l'époque contemporaine et l'autre à l'époque de la Dépression. On suit Vivian, une immigrante irlandaise des années '20 qui voyage de l'Irlande à New York en passant par le Midwest et Molly, une adolescente au style gothique qui lutte pour survivre au système de placement familial.

L'histoire fascinante de Vivian commence avec son voyage dans le train des orphelins. Les enfants montaient à bord d'un train et celui-ci s'arrêtait de ville en ville pour leur trouver une nouvelle maison. Bien que cette approche puisse sembler très louable, la plupart des enfants ont simplement été placés dans une famille d'accueil sans vérifier auparavant le foyer ou l'enfant allait atterrir. Certains ont donc dû vivre parfois des expériences traumatisantes comme Vivian a dû le faire malheureusement.

D'un autre côté, l'expérience de Molly pour vivre avec des parents d'accueil n'a jamais été très agréable. Elle ne se sent pas à sa place, elle n'a aucune idée de comment elle va s'en sortir, ce qu'elle va faire dans sa vie.

Dernièrement, la jeune fille a été surprise en train de voler et finit par devoir aider un voisin âgé pour le service communautaire. Comme vous vous en doutez, cette voisine n'est autre que Vivivan, qui est une dame âgée maintenant et qui habite seule dans une grande maison remplie des souvenirs.

Une histoire émouvante sur une amitié improbable entre deux personnes qui ont plus en commun que vous ne le pensez à première vue. C'est incroyable de voir comment deux personnalités complètement différentes peuvent avoir autant de similitudes. Et malgré les écarts d'âge et de génération, ils trouvent du réconfort l'une dans l'autre. Elles s'entraident et changent leurs vies pour toujours.

Malgré une histoire qui me captivait, j'ai eu du mal avec certaines choses qui étaient trop prévisibles à mon gout. J'aurais aimé savoir un peu plus sur Molly aussi, j'avais parfois l'impression qu'elle était la seulement en tant que fil conducteur pour l'histoire de Vivian.

Dans l'ensemble, c'est une lecture agréable mais sans plus. J'étais contente de l'avoir lue et je passerais volontiers encore quelques heures en compagnie de cet auteur.
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Le train des orphelins

Ce roman historique relate des événements que l'on ne connaît pas vraiment et qui font partie de l'histoire américaine. Personnellement je n'en avais jamais entendu parlé avant.

L'auteur écrit très bien et décrit les voyages de nombreux enfants orphelins qui ont été envoyés dans des trains vers d'autres États pour y être adoptés.

le processus d'adoption vécus par ces enfants au cours des premières années est juste horrible.



Beaucoup d'enfants étaient essentiellement utilisés comme esclaves dans les fermes et les usines, bien que certains aient trouvé des foyers aimants et stables.



Je trouve que c'est un excellent livre. L'histoire est vraiment très intéressante et ce roman permet de comprendre ce que ces enfants ont endurés.

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Le monde de Christina

Je remercie les éditions Belfond et en particulier, Carine Verschaeve pour la réception de ce livre qui était associée à l’avant-dernier book club du Cercle Belfond de l’année 2018. Il s’est déroulé ce dimanche 18 novembre et fut encore une très chouette et enrichissante expérience.



Cette année, j’ai découvert les book clubs mensuels organisés par les éditions Belfond dans le cadre du Cercle Belfond. A chaque fois, c’est l’occasion de découvrir de belles histoires, dotées d’héroïnes féminines fortes et qui ne baissent pas les bras malgré les aléas et les difficultés de la vie. Ainsi, le book club du mois de novembre était articulé autour du livre : « Le monde de Christina » de Christina Baker Kline. Je vous avais précédemment parlé du livre « Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique » de Balli Kaur Jaswal, à l’occasion du book-club de juillet (voir ma chronique : https://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/07/le-club-des-veuves-qui-aimaient-la.html)



Malgré le succès d’un de ses précédents romans, « Le train des orphelins », je n’avais pas encore lu Christina Baker KLINE, auteure anglaise installée aux États-Unis. Ce fut à nouveau une belle évasion par cette histoire riche.



On plonge au début du XXème siècle sur les falaises du Maine à la rencontre de Christina Olson, fortement handicapée depuis sa plus tendre enfance. Enfermée dans un corps qui l’abandonne progressivement, elle vit entourée de ses parents et de ses frères dans la ferme familiale reculée. L’arrivée de nouveaux voisins, Betsy et son fiancé Andrew Wyeth, va apporter un rayon de soleil dans une existence rude et morose.



J’ai trouvé que l’idée de mêler la fiction à la réalité (puisque pour ceux qui ne le savaient pas : ce peintre, Andrew Wyeth a bel et bien existé) était originale et rend ainsi un très bel hommage à cet artiste ainsi qu’à ses peintures (en particulier, pour « Christina’s world »). L’auteure imagine l’histoire personnelle qu’aurait pu vivre Christina Olson. Souffrant d’une maladie qui n’avait pu être correctement diagnostiquée à l’époque, la vie de cette muse dans une ferme, héritage familial, début des années 1900 était très pénible, encore plus lorsque les améliorations du quotidien comme l’eau courante ou l’électricité peinent à arriver jusque là.



J’ai trouvé cette lecture très plaisante car elle m’a fait voyager aux confins du Maine, au point que j’avais l’impression de parcourir les paysages et rivages de ce côté sauvage de la côte est des États-Unis. En plus des lieux, j’ai apprécié me retrouver à une autre époque, conférant à ce livre un caractère si dépaysant. Christina Baker Kline a profondément bien travaillé le vécu des personnages. Pour ma part, j’ai ressenti une certaine ambivalence chez Christina car, sans dévoiler toute la trame du récit, pour certains traits de son caractère, le lecteur ne peut s’empêcher d’éprouver de l’empathie, mais à côté de cela, sa peur de solitude l’a rendue égoïste.



Je dois bien avouer que je ne connaissais pas le travail de ce peintre américain qu’est Andrew Wyeth. En cours de lecture, je me suis un peu documentée à son sujet et j’ai ainsi découvert ses œuvres et notamment, la peinture éponyme du titre de ce livre : « Christina’s world ». L’original se trouve au Musée d’Art Moderne de New York mais n’hésitez pas à vous renseigner sur son travail, vous ne pourrez qu’en être conquis. J’ai particulièrement aimé « Rockland light ». Etant une grande fan des phares et de la côte des Hamptons, je ne pouvais qu’aimer. Ce ne sont pas forcément des dessins joyeux mais il y a une certaine profondeur dans son travail qui ne peut que vous conquérir et vous rendre contemplatif.
Lien : https://musemaniasbooks.blog..
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Le train des orphelins

Voici un emprunt médiathèque totalement inattendu et qui m'a pleinement convaincue.

Le train des Orphelins nous raconte l'histoire de ces centaines d'orphelins américain, qu'on expédiait de New York jusqu'au Midwest entre 1854 et 1929 dans ces trains spécialement affrétés, et qui étaient ensuite proposés à l'adoption dans les gares où le train faisait étape. Malheureusement, hormis pour les bébés, très recherchés par les couples en mal d'enfants et choyés dans leurs nouveaux foyers, l'aventure n'était que rarement heureuse pour ces enfants, bien plus souvent considérés comme de la main d’œuvre à bon marché, ouvriers agricoles ou petites mains.



L'autrice Christina Baker Kline s'est beaucoup documenté pour rédiger ce roman, et ça se sent. D'ailleurs, c'est dans l'histoire familiale de son mari qu'elle a trouvé sa première inspiration.

Voilà pour la grande Histoire.

Mais Le train des Orphelins est bien un roman, même s'il se base sur des faits réels. Le roman est construit sur une double temporalité, principe narratif que j'aime beaucoup en général.

En 1929, nous suivons la jeune Niamh Power. Débarquée d'Irlande et installée à New York avec sa famille, un drame va la propulser dans ce fameux train d'orphelin. Parallèlement, en 2011, nous suivons la jeune Molly, 17 ans, qui vit en famille d'accueil. Suite à un petit larçin, elle va devoir vider le grenier de Mme Daly, une vieille dame aisée, dans le cadre de ses travaux d'intérêt général.



Le parallèle entre ces deux jeunes filles est vraiment intéressant. Toutes deux orphelines (ou presque, ne leur reste qu'une mère incapable de prendre soin d'elles), mais aussi toutes deux descendantes de peuples martyrs et déconsidérés : Niamh est irlandaise, ce qui n'était pas vu d'un bon œil en 1929, tandis que Molly a des ascendances indiennes du côté de son père. C'est elle-même d'ailleurs qui fera le lien entre elles, avec son exposé sur le portage (encore un concept que je ne connaissais pas!)



Le récit principal reste celui de Vivian Daly, qui égrène ses souvenirs au fur et à mesure du déballage des cartons par Molly. Son parcours est vraiment poignant et m'a plusieurs fois brisé le coeur. Je sais que la vision de l'enfance et des orphelins était bien différente à l'époque, un enfant n'avait que peu de valeur ; mais avec nos perceptions modernes, lire de tels récits est bien difficile. J'ai pensé à Anne Shirley, d'ailleurs il en est fait mention car Vivian a une histoire avec ce roman ; malheureusement toutes les histoires d'adoption ne se passaient pas aussi bien que chez les Cuthbert. Je me suis énormément attachée à nos deux orphelines, Niamh surtout car les difficultés qu'elle traverse ne peuvent que nous émouvoir, mais Molly aussi, à mesure qu'elle s'ouvre aux autres et accepte de porter et défendre l'héritage de son peuple.



En conclusion, un roman très réussi pour moi : je l'ai lu très rapidement, sans aucun ennui, le style est agréable et fluide ; et j'ai ressenti beaucoup d'émotions, mais j'ai également appris beaucoup. L'équilibre parfait.
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Le train des orphelins

J'ai découvert ce livre un peu par hasard, attirée par la couverture et le résumé.

Mollie est une jeune orpheline de 17 ans. Elle a été de famille d'accueil en famille d'accueil, c'est une adolescente révoltée et amère. Un peu (beaucoup) perdue, elle a énormément de mal à faire confiance. Un jour, désirant désespérément avoir son propre exemplaire de Jane Eyre, elle en vole un exemplaire à la bibliothèque. Elle va bien sûr se faire attraper et sera forcée de faire des heures d'intérêt général. Sa tâche sera d'aider une vieille dame, Vivian Daly, à ranger son grenier.

D'abord révoltée et faisant preuve de mauvaise volonté, Mollie va finalement se prendre au jeu, et ces deux personnages vont s'apprivoiser. Entre ces deux écorchées vives va se nouer une profonde amitié, elles ont énormément en commun, à commencer par une enfance dévastatrice.

Le nom de Vivian n'a pas toujours été celui-ci. Lorsqu'elle était jeune, elle s'appelait Niamh. Et elle était une orpheline de 7 ans, dans un train en direction de l'Ouest pour se faire reloger dans une famille rurale. Avec Le train des orphelins, Christina Baker Kline revient sur un épisode relativement inconnu de l'histoire des Etats-Unis : L'Orphan Train Movement. Sous l'influence d'une œuvre de bienfaisance et de son fondateur, Charles Loring Brace, c'est un relogement qui se veut humanitaire. Des enfants pauvres, abandonnés ou orphelins, vivants dans les rues ou dans des orphelinats surpeuplés vont être déplacés en train de l'Est des Etats-Unis jusque dans les zones rurales du Nord-Ouest, afin d'essayer de leur offrir une vie meilleure, en s'éloignant de la pauvreté, du peu de nourriture et de soin et d'aucun accès à une éducation, même partielle.

(Mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Le train des orphelins

Née en Angleterre, Christina Baker Kline a grandi dans le Maine, aux États-Unis. Auteur de cinq romans et essais, c'est avec Le Train des orphelins, inspiré de l'histoire familiale de son mari, qu'elle a véritablement découvert le succès. Le Train des orphelins est son premier roman à paraître en France. ​De l'Irlande des années 1920 au Maine des années 2000, en passant par les plaines du Midwest meurtries par la Grande Dépression, c'est un roman ample et lumineux, dans lequel s'entremêlent les voix émouvantes de deux orphelines, ballottées de foyers en foyers mais c'est aussi le prétexte pour l'auteure de revisiter tout un pan méconnu de l'histoire de l'immigration américaine.



Grâce au récit poignant de l'enfance de Vivian Daly, une vieille dame irlandaise de 91 ans, Christina Baker Kline revient sur la déportation de milliers d'enfant pauvres, maltraités, abandonnés ou orphelins, que l’on envoyait par trains entiers depuis la côte est des États-Unis vers le Midwest, entre 1854 et 1929. À l'origine de ce mouvement, un ministre méthodiste, Charles Loring Brace, qui, en réaction à l'augmentation drastique de la population d'orphelins et d'enfants abandonnés vivant dans les rues de New-York durant l'époque industrielle, a fondé la Children's Aid Society, une œuvre de bienfaisance, destinée à offrir une vie meilleure à ces enfants défavorisés en les relogeant dans des familles rurales du Midwest américain. Les orphelins de tous âges, recueillis par l'institution, étaient alors encadrés par deux ou trois adultes puis chargés dans des trains en partance pour les États de l'ouest. Ce sont ces trains, les trains des orphelins, qui ont donné leur nom à ce mouvement.



Au début du roman, l'auteure décrit très bien comment ces enfants voyageaient durant des centaines de kilomètres dans des conditions effroyables et faisaient halte dans un certain nombre de petites villes où les autorités locales avaient réuni les familles qui souhaitaient adopter un ou plusieurs enfants. Présentés sous leur meilleur jour, les enfants étaient alors regroupés, parfois dans une salle, parfois même dans la gare où ils arrivaient, puis exposés comme pour une foire aux bestiaux. Ces orphelins étaient adoptés gratuitement sous réserve qu'ils aident leurs parents adoptants dans divers travaux de la ferme ou de la vie domestique. Les adoptants, eux, n'ayant pour seule obligation que d'offrir aux enfants une vie meilleure...



«Peut-être que quelqu'un voudra de moi. Peut-être vais-je avoir une vie dont je n'aurais jamais rêvé, dans une maison lumineuse et confortable, où il y aura plein à manger, du cake tiède et du thé au lait aussi sucré que je le désire.»



«Alors que nous examinons les gens qui se mettent en file indienne et commencent à gravir les marches qui mènent à l'estrade, j'ai l'impression d'être une vache, comme celles de la foire agricole de Kinvara où mon grand-père m'emmenait.»



Bien que Christina Baker Kline se garde de tout jugement, le lecteur, lui, comprend très vite les dérives de ce mouvement qui, sous couvert d'une bonne dose de valeurs chrétiennes, avait surtout pour but de désengorger les orphelinats, vider les rues surpeuplées de New-York et les débarrasser de leurs délinquants et vagabonds. Comment ne pas s'indigner de voir ces enfants examinés et palpés comme lors d'un marché aux esclaves ! Parce que la Children's Aid Society n'avait mis en place aucun moyen de vérification du bien-être des enfants qu'elle s'occupait de reloger, on comprend que dans de très nombreux cas, il s'agissait surtout pour les familles adoptantes d'obtenir un supplément de main d'œuvre gratuite, les enfants devenant en quelque sorte des esclaves des temps modernes, corvéables à merci !



La petite Vivian, âgée de 7 ans à l'époque et tout récemment arrivée d'Irlande, raconte comment elle en est venue à embarquer à bord d'un de ces trains des orphelins, sans savoir qu'elle vivra un long et cruel voyage et sera quasiment réduite en esclavage pendant toute son enfance... C'est tout simplement révoltant !



«Qu'elle est misérable votre enfance quand on se dit que personne ne vous aime ou n'a envie de s'occuper de vous, lorsque l'on est toujours l'étranger qui contemple du dehors ce qui se passe à l'intérieur. J'ai l'impression d'avoir dix ans de plus que mon âge. J'en sais trop. J'ai été témoin du pire dont sont capables les gens, je les ai vus désespérés et égoïstes, et le fait d'avoir vu cela m'a rendue méfiante. Alors j'apprends à faire semblant, à sourire et à hocher la tête, à faire montre d'une empathie que je ne ressens pas. J'apprends à me fondre dans la masse, à ressembler à tout le monde, alors même qu'intérieurement je me sens brisée.»



Pourtant, si l'enfance de Vivian a été semée de drames et de catastrophes, son histoire aura également son lot de réjouissances.



«C'est donc dans la nature humaine de croire qu'il y a une raison à toutes choses et de se dire que mêmes les pires expériences ont une signification, si insignifiantes soit-elle ?»



Résilience, générosité et transmission sont au cœur de ce roman terriblement émouvant, inspiré à Christina Baker Kline par une surprenante histoire de famille...



Le train des orphelins est une magnifique et bouleversante reconstitution d'un épisode méconnu de l'Histoire des États-Unis. Une histoire exceptionnelle, poignante, comme un cri du cœur...
Lien : http://histoiredusoir.canalb..
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Le monde de Christina

Christina Olson souffre d'une maladie dégénérative. Qui la paralyse. Elle vit avec son frère al dans la ferme familiale. Avec le temps, ils se sont installés dans une routine assez triste. Mais un jour, de nouveaux voisins arrivent. Betsy est pétillante, dynamique. Elle apporte de la lumière et de la vie dans le quotidien de Christina. Quant au fiancé de Betsy, Andy, il séduit tout de suite Christina. Il est lui aussi handicapé, et il peint. Christina se sent tout de suite à l'aise en sa présence. Et Christina, et son environnement inspirent le jeune peintre. C'est le début d'une grande série de tableaux peints par Andy Wyeth, dont le fameux Monde de Christina.



Christina Baker Kline alterne les passages de l'enfance et de la jeunesse de Christina avec les moments après la rencontre avec Andy. On voit Christina évoluer au fil du temps. Et sa maladie dégénérer. Se mouvoir est de plus en plus difficile. Ses relations avec les autres gens de son âge ne sont pas évidentes. La différence éloigne.



"La douleur m'est devenue familière, une simple partie de moi avec laquelle je vis, comme mes cils pâles et ma peau laiteuse."



Mais Christina a un caractère très fort. Elle refuse d'être aider. Ses parents l'ont retirée de l'école assez tôt afin qu'elle puisse aider à la maison et à la ferme. Sa grand-mère, à l'inverse croit en elle, et lui donne beaucoup d'amour. Elle est la première force de Christina selon moi, durant son enfance. Sa deuxième force c'est son frère al lui est indispensable. Il n'y a qu'à lui qu'elle demande de l'aide. Et elle a du mal à accepter qu'il sorte vivre une vie d'homme normal.



"Tu es aussi têtue qu'un Maine coon, Christina Olson."



Pour autant, c'est véritablement sa relation avec Andy Wyeth qui révèle Christina. Ce peintre, handicapé comme elle, la voit telle qu'elle est. Il ne la juge pas. Il est son ami, et il lui apporte de l'originalité dans sa routine, et surtout un nouveau regard sur elle-même. Ce qui n'est pas facile à accepter au début. Se voir sur une toile, à travers les yeux et l'art de quelqu'un d'autre.



De la solitude, de la souffrance. Beaucoup. Toujours. Tout en silence et en discrétion. S'accepter. Ne rien devoir à personne. Telle est la vie de Christina. Elle est une battante.



"La plupart du temps, désormais, la maison est calme. J'en suis venue à considérer le silence comme une autre forme de bruit."



Malgré toute la force de ce récit, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dedans. C'est assez lent, et la vie de Christina n'est pas tellement trépidante. Cependant, tout devient plus captivant quand l'auteure nous raconte sa jeunesse et son histoire d'amour avec un jeune homme. Elle dévoile une autre partie d'elle-même, elle s'épanouit. On la sent heureuse. Cette relation de plusieurs étés donne un souffle de fraîcheur à l'histoire de Christina.



"Moi ici, lui là-bas, reliés par le ciel."



Le Monde de Christina est un roman très intéressant sur la relation entre Christina Olson et le peintre Andy Wyeth. De manière romancée, Christina Baker Kline explore la personnalité de la muse du peintre. Un monde de solitude et de souffrance tout en silence et en discrétion. Et en courage.
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Le monde de Christina

Ce roman nous propulse dans l'univers de Christina Olson de 1896 à 1948. La toile d'Andrew Wyeth nous montre une femme très amaigrie et vulnérable, qui évolue dans un isolement total. Elle fait face à une maison qui rappelle celle aux sept pignons de Nathanaël Hawthorne , ancêtre de Christina. C'est aussi une peinture étonnement juste sur la période la plus difficile de l'existence de Christina qui n'est plus tout à fait jeune. Il y règne une extraordinaire atmosphère de limbes et de sortilèges. Andrew Wyeth occupe à cette époque- là la chambre orientée sud-est car il aime voir les bateaux à vapeur s'éloigner de Port clyde… Que de nostalgie dans cette histoire peu commune et beaucoup de courage face à l'adversité. Il y a comme une ambiance très 19e siècle des soeurs Brontë dans ce monde de Christina et on retrouve aussi le roman populaire de Thomas Hardy profondément ancré dans les paysages de campagne avec des natures humaines complexes. Cet opus est rempli de passion douloureuse où la tendresse et la fragilité des êtres apparaissent d'autant mieux qu'y éclatent en même temps la rudesse de l'époque, la cruauté de la maladie et la violence des sentiments. Christina naguère avait dressé son corps pour qu'il ne la trahît pas. A l'effacement du corps répond désormais la fuite dans un ailleurs et elle aime tout particulièrement les poèmes d'Emily Dickinson qui lui permettent de s'évader. Elle rencontre en 1913 Walton Hall, jeune étudiant d'Harvard qui veut devenir professeur. Ils partagent en tout cas des moments privilégiés, cependant le sentiment amoureux chez Christina se nourrit davantage d'imagination que de réalité. Ceci étant dit elle aime le suivre dans ses lectures et emprunte des romans d'auteurs qu'il lui mentionne. Esquivera-t-il longtemps toute décision sur un éventuel engagement ? La narration montre par la suite le travail du temps sur tous les personnages qui entourent christina, ses frères, ses belles-soeurs et ses amies accèdent à des phases différentes de leurs existences , études, fiançailles, mariages, naissances. Pour Christina qui n'a que vingt-cinq ans, l'avenir ne peut pas être à la hauteur de ses espérances… malgré cela elle ne se laisse jamais abattre, elle relève toujours la tête face à des situations difficiles ou malheureuses, comment ne pas souffrir avec elle, comment ne pas la soutenir. Malgré les soucis et les préoccupations elle est toujours d'attaque. J'ai partagé ses douleurs physiques lorsque sa maladie a progressé et quand ses membres devenaient trop douloureux. Les médecins sont impuissants face à cela, elle le sait et elle l'accepte. Je l'ai admirée et puis en vieillissant elle devient de plus en plus irritable, l'altruisme fait place à l'égoïsme c'est bien compréhensible, Christina a accumulé trop de pierres sur son chemin et visualise de façon clairement négative son existence, elle cesse de croire qu'elle a le contrôle sur sa vie. Elle se résigne donc à mener une existence plutôt morne et solitaire, vie qu'elle partage avec son frère al ; toutefois son neveu vient la voir avec plaisir mais ce qu'elle déteste le plus au monde après toutes ces années d'efforts et de renoncements ce sont les gens bornés, critiques et qui s'apitoient sur son sort comme Gertrude sa voisine. Christina a dans ses veines le sang des Harthorn avec à la fois l'intransigeance et le refus de tenir compte de l'avis d'autrui :

« Pour moi, utiliser un fauteuil roulant signifierait que j'ai renoncé, que je me suis résignée à une existence étriquée à l'intérieur de la maison. Je vois le fauteuil comme une cage ».

Pour mieux connaître et aimer christina Colson il faut connaître son histoire personnelle. Il faut commencer par les sorcières de Salem puis il y a les garçons noyés, poursuivre avec les coquillages des terres lointaines, découvrir le marin suédois bloqué dans la glace, puis les sourires faux de l'homme d'Harvard, poursuivre encore avec l'impuissance des brillants médecins de Boston, le doris dans le hangar à foin et le fauteuil roulant dans la mer ? le monde de Christina est d'une profondeur inouïe tant il interpelle le coeur et la conscience humaine.

Le petit poème qui suit d'Emily Dickinson illustre bien je trouve l'identité profonde et la raison d'être de Christina :

Du coeur l'esprit se nourrit

Comme tout parasite

Si le coeur est riche

L'esprit profite

Mais si le coeur faillit

L'esprit s'émacie

Si absolu ce qu'il

Y puise.

Je remercie vivement Carine Verschaeve et les éditions Belfond pour l'envoi de ce très beau roman.

Et vous lecteurs et lectrices si vous aimez les romans des soeurs Brontë et ceux de Thomas Hardy n'hésitez pas une seconde, lisez celui-ci, il est de la même veine.


Lien : https://wordpress.com/view/l..
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Le train des orphelins

Je vous le dis tout de suite, je n’ai pas été emballé par ce livre comme la plupart des autres critiques. « Le train des orphelins » est un livre que je voulais lire dès sa sortie car j’avoue que le sujet des orphelins des années 1850 à 1929 m’interpelle. Je trouve ce pan de l’histoire assez flou, mystérieux et enfin tout simplement incroyable.

Dès le début de la lecture, j’ai été prise de court car ce livre n’était pas celui auquel je m’attendais … Cette lecture que je pensais forte, dense et intense s’est révélée être une lecture trop "simple" et oui, j’avoue que cela a été une déception. En revanche, je suis ravie que cette partie de l’histoire des Etats Unis soit accessible aux plus jeunes. Mais il me semble que l’histoire aurait pu être plus compliquée, plus recherchée et plus « historique », le langage aurait pu être plus soutenu, le vocabulaire moins simple et les sentiments plus recherchés et plus approfondis.

Ce livre ne présente aucune difficulté à la lecture donc. Il reste intéressant par le sujet mais son traitement un peu léger m’a déçue et je suis resté sur ma faim.

Je conseille en revanche l’excellente BD « Le train des orphelins » de Xavier Fourquemin (Auteur), Philippe Charlot (Auteur).
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Le train des orphelins

Ce livre est tout simplement parfait. L'auteur (que je ne connaissais pas) a une très belle plume. L'histoire est fluide, les événements de ce livre sont autant piqûres de rappel de ce qu'à été cette époque de l'histoire. Ce livre m'a donné pas mal de frissons et je le conseille à tous ! Bonne lecture.
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Le Pays au-delà des mers

1863, Angleterre, Évangéline est gouvernante dans une riche famille anglaise quand elle tombe enceinte du fils de la famille. Accusée à tort de viol et de tentative de meurtre, elle condamnée à quatorze ans d'exil en Australie. En parallèle, Mathinna est choisie au sein de sa tribue aborigène par un couple de blanc, pour venir vivre avec eux et bénéficier d'une éducation.

J'ai énormément aimé ma lecture, j'ai dévoré ce livre.

Inspiré de faits réels, la condition des femmes à cette époque est glaçante. Il est impossible de rester insensible à la lecture de ce roman. J'ai été révoltée de bout en bout. Premièrement, par la façon dont on ne laisse aucune chance de se défendre à ses femmes condamnées arbitrairement. Une fois jugée, elles n'ont plus aucune valeur, elles sont traitées comme des animaux, parquées dans des prisons immondes. Séparées de leurs familles, dépouillées de leurs biens et de leur dignité humaine, leur enfant arrachés à elles.

Le voyage en bateau jusqu'en Australie est terrible. La plume est immersive, on s'y croirait. On sent le bateau qui tangue, on pousse le nez dans la cale à cause des odeurs horribles, on a chaud, on a froid. Le racisme envers les aborigènes m'a fait bondir. Le sort de Mathinna m'a rendu tellement triste.

Mais il y a aussi de belles personnes, de jolies rencontres et de l'espoir.

Bref, ce roman historique ne pourra pas vous laisser indifférent, je ne peux que vous le recommander.

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Le train des orphelins

j'avais repéré ce roman il y a deux ou trois mois et sortant d'une lecture assez intense, je me suis laissée tenter.

Sans être à un rythme effrené, l'intrigue du roman se déroule avec régularité et quelques coups d'accélérateurs autour des deux destins qui sont assez parallèles : celui de Viviane autrefois Niamh orpheline irlandaise envoyée dans l'Ouest par l'un de ces trains d'orphelins en 1920 et Molly adolescente orpheline et rebelle de 2011 qui cherche sa voie.

C'est une histoire à la psychologie assez fine, bien écrite et dont les aspects tragiques mais réalistes sont compensés par les bons sentiments et les belles rencontres, les petits bonheurs et les gestes simples.

en bref : une jolie lecture sur un fait redécouvert de l'histoire étatsunienne.
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Le monde de Christina

Je viens tout juste de terminer ma lecture et je me demande si l'auteure savait à quel point l'écriture de ce roman était risquée... Il était facile de passer à côté du sujet et pourtant non, elle a su relever le défi de nous captiver et nous toucher.



Il est vrai qu'au début du roman, je n'étais pas tout à fait certaine de bien saisir tous les éléments, mais au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture, je me suis laissée porter par l'intrigue. Le fait d'avoir choisi d'alterner entre le passé et le présent fut un peu difficile pour moi. Et pourtant lorsqu'on arrive vers la fin, c'est là qu'on saisit pourquoi l'auteure a fait ce choix.



Au-delà de ces petites difficultés, tout à fait personnelle il va sans dire, il n'en reste pas moins que je ressors de cette lecture avec une grande admiration pour Christina Olson. Est-ce de la détermination ou bien de l'entêtement qui l'a poussée à vouloir être autonome et ne jamais demander de l'aide? Il n'y a qu'elle-même pour répondre à cette question, mais à mes yeux c'est définitivement du courage.



L'auteure a réellement su me charmer avec ses personnages. J'ai bien aimé découvrir la personnalité de ce peintre. Ses pensées, comment il voyait la vie, mais surtout son amitié pour Christina. Quant à Betsy, j'ai particulièrement apprécié qu'elle fût là pour Christina sans pour autant prendre pitié d'elle. Ils l'ont accepté telle qu'elle était, sans jugements et surtout sans vouloir la changer. Par contre, on repassera pour ce cher Walton. Il m'a profondément déçue. Est-ce de la lâcheté ou simplement un homme malhonnête?



Toujours est-il que ce bouquin ne m'a pas laissée insensible. L'auteure a su faire ressortir avec brio les pensées et les émotions de Christina. Pour moi, ce fut une bien belle découverte!




Lien : http://alapagedesuzie.blogsp..
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Le monde de Christina

Le monde de Christina de Christina Baker Kline est un roman que j'ai énormément aimé. Il raconte une histoire très touchante, par moment poignante, basée sur la vie de personnes ayant réellement existées : le peintre Andrew Wyeth et sa muse Christina Olson.

J'ai toujours plaisir à en apprendre un peu plus sur l'Art quand l'occasion m'en est donnée. Savoir ce qu'était la vie des personnes derrière un tableau ou ce qu'il signifie est toujours intéressant. Ici, l'histoire de ce tableau possède un caractère fascinant et envoutant, celui du monde singulier d'une muse. C'est celui aussi en l’occurrence du peintre surnommé Andy dont le père avait déjà une certaine renommée dans le monde de l'Art, célèbre pour ses illustrations à l'époque du livre L'île au trésor. Andy va consacrer sa vie à la peinture même s'il se mariera et aura 2 enfants. C'est à 22 ans qu'il rencontre Christina en juillet 1939 dans sa maison entouré de champs de blé dans le Maine. Lieu qu'il reproduira à sa manière dans son fameux tableau "Le monde de Christina". C'est une maison qui a du vécu et où les ancêtres qui se sont succédés furent de grands aventuriers marins. Une pièce est consacrée à une collection de coquillages du monde entier, la propriété donnant sur l'océan. Ces ancêtres appartiennent à la famille des Hathorn de Cushing dont la mère de Christina est la dernière. Son nom mourra avec elle. Un de leurs ancêtres fut malheureusement célèbre pour avoir procédé au jugement abusif de femmes tristement connues comme Les sorcières de Salem.

Lorsque Andy peint la toile Le monde de Christina, c'est tout une ambiance qu'il révèle à travers le personnage de Christina Olson qui souffrait de paralysies probablement dûes à la maladie de Charcot méconnue à l'époque. Elle n'a cessé néanmoins de vivre le plus normalement possible malgré la douleur car elle possédait une grande volonté et un esprit persévérant. C'est toute l'histoire de Christina qui nous est racontée de sa petite enfance en 1896 où elle contracte la maladie jusqu'en 1948 où elle découvre cette fameuse toile qui fut intitulée par son amie, la femme de Andy, Le monde de Christina.

C'est un roman à l'ambiance fascinante, avec des personnages marquant dont Mamey, la grand-mère de Christina, la mémoire de la famille, une vieille dame fort intéressante et à l'esprit assez exceptionnel pour l'époque qui lui transmet la ferveur des Hathorn. Quant à Christina, très intelligente, elle aurait pu devenir institutrice si son père n'avait pas exigé d'elle qu'elle reste à la maison pour aider dans les tâches ménagères. Elle a connu cependant les affres de l'amour et de belles amitiés même si elle vécut relativement isolées avec l'un de ses frères à la mort de leurs parents.

En résumé, le monde de Christina est une œuvre de fiction basée sur des personnages et des faits historiques ayant réellement existés. J'ai eu beaucoup de plaisir à le lire car c'est un roman instructif, très poignant par moment qui a suscité beaucoup d'émotions en moi.

C'est un roman qui s'est révélé très touchant et qui a su établir un formidable lien entre l'Histoire, l'Art, et la Littérature tout en laissant la place à l'imagination.
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Le train des orphelins

J'ai acheté ce titre chez France Loisirs au milieu d'autres sans m'être rendue compte que je le prenais. Je pensais avoir pris autre chose, il ne faisait pas partie de ma sélection sur le catalogue.

Mais quelle bonne surprise! Je suis très contente d'avoir confondu une fois dans le magasin! J'ai vraiment beaucoup aimé découvrir l'histoire de Vivian et Molly...



Le récit commence avec Molly, 17 ans en 2011 aux Etats-Unis. Orpheline de père, elle passe de famille d'accueil en famille d'accueil parce que sa mère est incapable de s'occuper d'elle, trop absorbéeée à se droguer...

Ne pouvant supporter de ne pas posséder son propre exemplaire de Jane Eyre, elle se décide à voler le plus abîmé de la bibliothèque. Prise sur le fait, elle est condamnée à des travaux d'intérêts généraux pour échapper au centre de détention pour mineurs. Son petit ami Jack la sauve en lui proposant de ranger le grenier de la riche patronne nonagénaire de sa mère! C'est alors qu'elle rencontre Vivian, en se demandant comment elle va réellement pouvoir réaliser ses heures... La vieille dame l'accueille mieux qu'elle ne le craignait et accepte de lui accorder cette chance car elle pense répondre à un projet scolaire!

Au fil des heures passées ensemble, Vivian et Molly se découvrent, se comprennent. Vivian raconte sa vie à Molly au fil des cartons ouverts, la jeune fille se passionne de plus en plus pour ces découvertes.

Au final, Molly va également beaucoup apporter à Vivian!



Je vous conseille beaucoup cette lecture. Le récit est très prenant : chapitres courts, alternance passé/présent, vie de Molly/vie de Vivian/rencontre entre les deux! C'est une histoire douce mais très intéressante puisque fondée sur des faits réels. Nous découvrons des tranches de vie parfois difficiles mais parfois heureuses. Une fois plongée dans le livre, il m'était toujours douloureux de le refermer pour arrêter... Alors n'hésitez pas!

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Le Pays au-delà des mers

Londres 1840, Evangeline vient de perdre son père, un vicaire qui lui a donné une bonne éducation.

Se retrouvant seule, elle se fait engager comme gouvernante dans une riche famille : les Whitstone.

Encore innocente des choses de la vie, Evangeline tombe sous le charme de Cecil, le fils de la famille, qui lui promet le mariage et lui offre une bague de valeur.

Accusée d'avoir volé le bijou, Evangeline est condamnée à la prison et à la transportation : l'exil en Australie où elle devra purger sa peine...

En Australie, Mathinna, jeune aborigène est enlevée à sa famille et confiée au gouverneur et à sa femme qui devront la "civiliser".

Roman historique bouleversant et captivant qui traite des différences sociales et de la condition de la femme à l'époque.

L'écriture de l'auteure est fluide et agréable.

J'avais beaucoup apprécié "le train des orphelins" de cette auteure et j'ai très envie de découvrir d'autres de ses œuvres.

Très très bon moment de lecture.
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