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Citations de Christine Angot (354)


- Vous êtes bien tous les deux ? C'est fini ça, non ? Tu es bien avec Claude. Non ?
- On s'aime beaucoup mais c'est pas toujours facile. Ce que j'ai vécu m'empêche de vivre bien.
(...)
J'aimerais bien qu'il prenne conscience qu'il a foutu ma vie en l'air, tu vois. C'est tout. (p.161)
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— La semaine dernière, il y avait une émission à la télévision, je ne sais pas si vous l’avez regardée…
— De Jean-Luc Delarue. Oui, en partie.
— Plusieurs victimes reconnaissaient avoir éprouvé du plaisir…
— Ah ben… il faut bien participer un peu au bla bla, et à la vulgarité ordinaire, de la plupart des conversations sexuelles, surtout à la télé, sur le mode « on va pas se mentir », « il faut dire ce qui est », et compagnie. Ces victimes, alors qu’elles sont vues comme des pestiférées, vous croyez qu’elles avaient envie d’ajouter cette honte-là à leur palmarès ? Elles pouvaient faire autrement, vous pensez, dans leur situation, que d’essayer d’avoir l’air cool, avec la sexualité, comme tout le monde, comme celui qui les interrogeait, les gens qui regardent, etc. Pour se sentir un peu intégrées. C’est la question qui est obscène. Ça m’a révoltée. L’inceste est une mise en esclavage. Ça détricote les rapports sociaux, le langage, la pensée… vous ne savez plus qui vous êtes, lui, c’est qui, c’est votre père, votre compagnon, votre amant, celui de votre mère, le père de votre sœur ? L’inceste s’attaque aux premiers mots du bébé qui apprend à se situer, papa, maman, et détruit toute la vérité du vocabulaire dans la foulée.
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Je ne voulais pas me suicider. Il fallait que je trouve comment passer le temps de ma présence ici-bas.
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Vous ne vous rendez pas compte, de ce que ça fait d'avoir un père qui refuse que vous soyez sa fille. Pour vous, l'inceste, c'est juste un truc sexuel. Vous ne comprenez pas. Vous ne comprenez pas.
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Il y avait ceux qui savaient, ceux qui ne savaient pas. ça ne changeait pas grand chose. Les uns pensaient que j'allais bien, parce que je ne l'avais pas dit, les autres, parce que je l'avais dit.
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L'écart, entre l'impression que je donnais et la personne que j'étais, me paraissait impossible à combler.
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Se taire. ça permettait de ne pas avoir d'images dans la tête, de continuer à faire semblant. De ne pas savoir vraiment, de ne pas avoir peur, de ne pas donner corps à l'inquiétude, de ne pas donner de réalité à l'impression d'avoir une vie gâchée.
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Je savais ce que signifiaient les actes de mon père. J'ai préféré me voir comme quelqu'un qui a son caractère, ses torts, qui fait ses erreurs, et qui les regrette en cherchant le sommeil.
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J'ai pu oublier certains détails. Il est possible que je confonde une visite avec une autre. La logique des événements a pu glisser avec le temps. Leur succession, bouger dans ma mémoire.
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Je ne lui ai pas parlé du baiser sur la bouche. Je l'ai traité comme un événement unique, qui ne se reproduirait pas. J'ai compté sur une mauvaise interprétation de ma part. Je l'ai extirpé de ma tête.
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Le sentiment qui dominait chez moi était la honte. J'avais une impression de déchéance, de perdition, de fin de vie. Plus aucun espoir. Une sensation d'échec total. De la peur.
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Les rares fois où je décidais de parler, la moindre brisure dans mon élan le cassait. Le moindre frein, la même interruption, la moindre coupure m'empêchait de continuer.
(...) Se taire. Ça permettait de ne pas avoir d'images dans la tête, de continuer de faire semblant. De ne pas savoir vraiment, de ne pas avoir peur, de ne pas donner corps à l'inquiétude, de ne pas donner de réalité à l'impression d'avoir une vie gâchée.
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J'ai reposé l'appareil sur son socle. Je n'ai rien pensé. Je ne ressentais rien. Je ne pensais pas. Il faut bien voir l'effort que fait la personne pour ne pas penser, et ne rien ressentir.
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L'inceste est une mise en esclavage. Ça détricote les rapports sociaux, le langage, la pensée...vous ne savez plus qui vous êtes, lui, c'est qui, c'est votre père, votre compagnon, votre amant, celui de ôtée mère, le père de votre sœur ? L'inceste s'attaque aux premiers mots du bébé qui apprend à se situer, papa, maman, et détruit toute la vérité du vocabulaire dans la foulée.
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-" Est-ce qu'on demande à un enfant battu s'il a eu mal? Pourquoi demande-t-on à un enfant violé s'il a eu du plaisir ? Un enfant battu est humilié par les coups, un enfant violé par les caresses. Ce sont des stratégies d'humiliation dans les deux cas. L'inceste est un déni de filiation, qui passe par l'asservissement de l'enfant à la satisfaction sexuelle du père. Où du personnage puissant de la famille. Savoir qu'il est asservi, humilié, déclassé, que sa vie est foutue, et son avenir en danger, quel plaisir un enfant peut éprouver à ça ?
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-" Alors, moi, là,vous voyez, je vais m'en aller. Parce que, si, en plus il faut que je supporte un non-lieu... Non. Ça n'est pas possible. Un non-lieu. Non-lieu. Ça n'a pas eu lieu. Je ne pourrais pas. Je ne pourrais pas recevoir, dans ma boîte aux lettres, un papier de la Justice, officiel sur lequel il y aurait écrit"non-lieu". Je n'ai pas le courage de ça. Ah non. Ça n'a pas eu lieu. Non-lieu. Sur un papier officiel. Je ne pourrais pas recevoir ça, à en-tête de la République française. Non-lieu. Excusez-moi.Je suis désolée. Je ne peux pas.
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Ma vie reprenait. Laquelle ? Celle d'avant ? D'avant mes treize ans ? Celle que j'aurais du avoir s'il n'y avait pas eu ça ? Elle reprenait où ? Là où elle s'était arrêtée ? C'était possible ? Je me sentais bien. Je me sentais libre. Je ne voyais plus mon père. Ça me faisait du bien. C'était bien. C'était définitif ? Où est-ce que le temps allait passer, et que j'allais le revoir dans d'autres conditions ? Est-ce que j'avais renoncé à le voir ? J'étais bien. Je respirais. Mais j'étais où ? J'étais qui ? J'étais dans quelle vie ? Je respirais. J'étais libre. J'étais bien. Mais il n'y avait rien d'essentiel. Je ne faisais rien d'essentiel.
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J'étais débarrassé de l'obligation de me faire respecter.Y compris par moi-même. De préserver ma personne, mon être, mon intégrité, mon corps .
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Dire n'a jamais été un enjeu. Ç'a été un moyen, au début, pour m'aider à ne plus lire mon oere. Puis, c'est devenu un passage obligé.
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Châteauroux était encore une ville ouvrière. Il y avait l’usine Boussac, les Cent Mille Chemises. Les établissements Balsan étaient dirigés par la même famille depuis cent ans. La Manufacture des Tabacs encore en activité. Des hommes en bleu de travail circulaient à vélo dans les rues y compris les jours de congé.
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