AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Christine Angot (354)


C’est dur d’écrire la vérité telle qu’elle est, et telle qu’elle a été, alors qu’à l’époque on ne la voyait pas, et de la faire arriver naturellement dans la trame, sans heurt, sans choc, comme si ça coulait, ni imaginé, ni morcelé. La reconstitution. Il faudrait pouvoir intégrer les points de vue à la sensation de quelque chose qui coule.
Commenter  J’apprécie          10
Ce qui est clair, précis, certain, dont je me souviens parfaitement, sans aucun doute possible, ce sont mes sentiments. Ce que j’ai ressenti. Ce que je me disais à moi-même. Je ne l’ai jamais noté. Je n’en ai fait part à personne. Je m’en souviens avec précision. Avec les tours et les détours. Les oppositions. Les contrastes. Les choses en balance. Je pourrais refaire la colonne des pour et des contre. Les espoirs. Les décisions. Les résolutions. Les concessions que j’ai arrachées, ou que j’ai cru arracher. La construction des arguments est nette. Je m’en souviens parfaitement. Ainsi que de certaines images, scènes, dialogues. Je peux restituer, et réciter par cœur, certaines phrases. Je ne pourrais pas imiter les tons de voix, mais je les ai en mémoire. Je peux les décrire.
Commenter  J’apprécie          40
Christine Angot
La scène de sexe, pour moi, c’est un peu : tant pis. Tant pis, j’écris ça.
De toute façon, écrire, depuis le début, c’est : tant pis.
Tant pis, j’écris ça comme ça. Il n’y a que dans cette décision qui est aussi un regret que ça fonctionne. Et ce « tant pis » au fond libère.

(Revue Aventures N°1)
Commenter  J’apprécie          30
Redescend sa main vers l'entrejambe à l'intérieur du pantalon ouvert. De nouveau il la glisse dans l'ouverture, après avoir écarté au passage sa culotte vers le pli de l'aine. Il met son poing tout en haut collé contre les grandes lèves comme s'il s'apprêtait à les fister, et avec son autre main tire sur la ceinture pour faire descendre le pantalon plus bas sur ses hanches, les plus possible.
Commenter  J’apprécie          00
Quand j'étais petite, je voulais voyager. Mon rêve c'était l'Amérique, je lui disais :
- Quand je serai grande maman, j'irai en Amérique, et je t'emmènerai, tu viendras avec moi ?
Aujourd'hui, je suis à New-York. Je prononce cette conférence, je suis devant vous, et elle n'est pas là. Je ne l'ai jamais emmenée. On n'a jamais fait ce voyage. (Conférence à New-York, postface)
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre va être pris comme un témoignage sur le sabotage de la vie des femmes. Les associations qui luttent contre l’inceste vont se l’arracher. Même mes livres sont sabotés. Prendre ce livre comme une merde de témoignage ce sera du sabotage, mais vous le ferez. Cela bousille la vie d’une femme, cela bousille la vie d’un écrivain, mais ce n’est pas grave comme on dit.
Commenter  J’apprécie          122
L’Inceste est vraiment le livre où je me présente comme une grosse merde, tout écrivain doit le faire une fois, après on verra. Ou peut-être le faire plusieurs fois, ou peut-être ne faire que ça. Écrire c’est peut-être ne faire que ça, montrer la grosse merde en soi. Bien sûr que non. Vous êtes prêts à croire n’importe quoi. Écrire ce n’est pas une seule chose. Écrire c’est tout. Dans la limite. Toujours. De la vie, de soi, du stylo, de la taille et du poids.
Commenter  J’apprécie          70
Est-ce qu'on sait pourquoi on aime?
Commenter  J’apprécie          10
Ah la la mon Dieu, qu'est-ce que j'en ai marre, mon Dieu, mais j'en ai marre, j'en ai marre, j'en ai marre, mais j'en ai marre !... Mais j'en ai marre, mais marre, mais j'en ai marre, marre, marre, mais marre ! J'en ai marre j'en ai marre j'en ai marre, mais qu'est-ce que j'en ai marre, mais qu'est-ce que j'en ai marre mon Dieu… Page 60
Commenter  J’apprécie          20
Peu à peu ma vie et moi nous nous détachons, je ne sais même plus à qui elle est. Elle me fait pitié. Bientôt je la confondra avec celle d'une autre petite fille. Je ne saurai même plus. Voilà le cours normal des choses éternelles. On perd jusqu'au souvenir, on acquiert un supplément de grâce et on finit par oublier qu'on vient de si bas.
Commenter  J’apprécie          10
Les HLM seront rasés, les placards à compteurs électriques définitivement fermés. Jamais plus on ne reverra ça. Sainte Séverine Nivet, dernière martyre de l'amour sale. Jamais plus. Et le sexe rentrera en grâce. On aura châtré tous les déviants. Point-du-Jour n'existera plus. La vie des petites filles va changer. Toutes seront des reines.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai fait ce film par pure compassion. S'il est sordide, qu'y puis-je ? C'est la vie qui l'est.
Commenter  J’apprécie          00
Quand elle est seule chez elle, y a-t-il quelqu'un ?
Je me répète cette phrase : "Y a-t-il quelqu'un ?"
Commenter  J’apprécie          20
"On viole les enfants, maintenant". Plus c'est petit, plus ça plait. Les amiénoises sont jalouses.
Commenter  J’apprécie          00
Elle peut être très crue quand personne n'entend. Devant moi, c'est différent, je ne suis qu'absence. En réalité ses mots sont signe de douleur.
Commenter  J’apprécie          00
Il y a le problème du Codec. On me dit que je ne suis pas sa fille. Mon père minimise, relativise. Je ne le supporte pas. Parce que relativiser ça, c’est relativiser l’interdit de l’inceste. (p. 178)
Commenter  J’apprécie          10
J’étais triste. Intérieurement je pleurais Mais, au moins, mon échec était clair et indiscutable. J’étais débarrassée de l’obligation de me faire respecter. Y compris par moi-même. (p, 130)
Commenter  J’apprécie          00
Elle avait les yeux marron, ce n'était pas une couleur spéciale, bleu ou vert. C'étaient des yeux marron, avec des reflets jaunes, dorés. Lui, ç’a été sa couleur préférée pendant huit ans. C'était quelque chose qui illuminait, c'était une lumière. Qui faisait que son visage n'était pas pareil la seconde d'avant et la seconde d'après. Ça lui suffisait. Aujourd'hui quand il la croise, au palais de justice, ou en bas de l’immeuble, il ne la regarde pas, il ne la voit pas. C’est une formalité administrative, c’est la partie adverse. Ce n’est plus rien.
(Page 186).
Commenter  J’apprécie          10
Ça les marquera toute leur vie. Ç'a été un traumatisme pour moi, et pour eux. Ma seule faute est d'avoir subi ça pendant huit ans sans rien dire. J'ai arrêté de m'en sentir coupable. Je voudrais pas avoir à le revivre cela dit.
P. 163
Commenter  J’apprécie          00
- Et puis un jour, il a été violent avec ma fille
Un 11 novembre. Je l'oublierai jamais. C'était un jour férié, on était tous à la maison. Il a frappé Mary Et là, là j'ai plus supporté.
- Ça été le déclic ?
- Oui, parce que c'était contre ma fille, c'était pas seulement contre moi. Alors là j'ai réagi. J’ai appelé la police. C'était terrible... les policiers sont venus...les enfants étaient là…c'était…
Avec beaucoup d'émotion, elle relate une journée de 11 novembre..
- Les derniers temps, il était jamais là. On restait sans nouvelles plusieurs jours, plusieurs semaines. Ça nous faisait du bien, on soufflait. Mais on ne savait pas quand il allait rentrer. La porte pouvait s'ouvrir d'une minute à l'autre. Il avait les clés! On était sous son emprise. On respirait plus. On était dans l'angoisse d'entendre une clé dans la serrure, de le voir apparaître dans l'entrée. Les enfants avaient peur.

(P. 160)
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Christine Angot Voir plus

Quiz Voir plus

Rhinocéros de Ionesco

Qui prononce la première réplique de l'oeuvre?

Jean
L'épicière
Bérenger
La serveuse

10 questions
284 lecteurs ont répondu
Thème : Eugène IonescoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}