Deuxième partie de notre rencontre avec Christine Clerc pour la sortie de "Victor Hugo amoureux" (Rabelais)
Pourquoi les malades ne se révoltent-ils pas plus souvent ? Parce qu'ils n'en ont pas la force, evidemment: le moindre effort leur est douloureux. parce qu'ils ont honte de paraitre trop " douillets". Et parce qu'ils craignent toujours, plus ou moins consciemment, de s'attirer une forme de représailles.
(Yvonne de Gaulle) Je plains celle qui m'a succédé dans ce musée qu'est l'Elysée.
Lutter contre l'humiliation, croire que l'homme a une valeur, c'est ce qui nous sépare de la préhistoire.
(p 187)
Bientôt, on raconte que le ministre d'Etat [Balladur], qui porte des chaussettes pourpres ne se déplace dans son palais que précédé d'huissiers à chaîne d'argent. Il refuse à ses ministres délégués de disposer de la salle à manger du ministère pour y recevoir leurs invités – elle lui est réservée – mais il donne des dîners somptueux : autour des causeuses de velours rouge du grand salon et dans l'enfilade de petits salons dans le goût des Rothschild, une soixantaine d'invités en smoking et robe du soir, appartenant au monde de la finance, des affaires, de la presse et de la politique. Les laquais en habit ouvrent les portes de la salle à manger : ces grands buffets d'ébène, ces fresques, ces ors... on se croirait au château de Vaux-le-Vicomte, chez le surintendant de Louis XIV, Nicolas Fouquet !
3158 – [J'ai lu n° 3828, p. 147]
Lorsque le directeur du théâtre annonce qu'elle jouera la princesse Negroni, elle se lève et rentre chez elle, outrée : quoi ? Neuf répliques seulement, et au dernier acte ? Puis elle se ravise : "Il n'y a pas de petit rôle dans une pièce de M. Victor Hugo."
- Ici vous n’êtes pas une journaliste. Vous êtes une malade.
A table on commente le premier message du président Vincent Auriol aux assemblées : " Je suis un homme issu du peuple"...
- Pourquoi lui en faire reproche ? proteste Marie-Agnès.
Réponse du général :
- C'est là où tu te trompes, Marie-Agnès. Le peuple, vois-tu, a horreur que ce qui doit être placé haut quitte son socle...
De Gaulle tape du poing sur la table : "Ne l'oubliez pas : l'histoire de France est pleine d'émeutes qui n'ont pris fin que lorsque quelques dizaines d'émeutiers sont restés sur le carreau !"

Le ton gaullien de l'appel [de Cochin] ne manque certes pas d'allure, mais la brutalité des accusations qu'il porte est telle qu'il constitue une véritable déclaration de guerre à Giscard aux centristes et à tous ceux qui plaident pour le renforcement de l'Europe. Qu'on en juge : « Il est des heures graves dans l'histoire d'un peuple où sa sauvegarde tient toute dans sa capacité de discerner les menaces qu'on lui cache. L'Europe que nous attendions et désirions, dans laquelle pourrait s’épanouir une France digne et forte, cette Europe nous savons depuis hier qu'on ne veut pas la faire. Tout nous conduit à penser que, derrière le masque des mots et le jargon des technocrates, on prépare l'inféodation de la France, on consent à l'idée de son abaissement (…) Nous disons non à une France qui démissionne aujourd'hui pour s'effacer demain (…) Comme toujours, quand il s'agit de l'abaissement de la France, le parti de l'étranger est à l’œuvre, avec sa voix paisible et rassurante. Français ne l'écoutez pas... »
3143 – [J'ai lu n° 3828, p. 84]
(Chirac) n'a-t-il pas apporté par deux fois la victoire aux gaullistes ? La première, éclatante, en mars 1977 : pour la première fois, on élisait un maire de Paris. Giscard avait lancé son candidat, Michel d'Ornano. Chirac lui a fait mordre la poussière ! A lui le monumental Hôtel de Ville, son escalier d'honneur où les gardes républicains faisait la haie pour l’accueillir, ses vastes salons, sa salle des Prévôts et son immense bureau ou trône une statue de Louis XIII enfant !
3142 – [J'ai lu n° 3828, p. 82]