Même si « les vieux l’emmerdent », le narrateur, a décidé d’intégrer, pour son septantième anniversaire, Mathusalem, une maison de retraite, histoire de faire taire les nostalgies après lesquelles il court encore, et de se comporter comme un vieux.
Dès son arrivée à Mathusalem, le narrateur décide de faire une progressive investigation du domaine. Il s’aperçoit que les règles sont strictes : marquer la plus parfaite cordialité à l’égard des autres pensionnaires, était l’une de ces règles. Puis, peu à peu, « les jours qui suivent lui apprennent les usages, où la vacuité des existences se déguise en d’immuables rituels, de vaines parades à la disparition ».
Comment, alors résister - à la logorrhée boulimique de Mathilde Dionée, à la matonne-infirmière Louvart friande de pilules à somnoler, à la décrépitude des corps, à la répétition inlassable des mêmes gestes, des mêmes mouvements, des mêmes postures, aux caquetages mêlés aux aboiements de la télévision, … En un mot, comment combattre la « douce léthargie environnant » pour être, A LA FOIS, vieux et vivant ?
Car, quand on est vieux, n’a-t-on plus le droit de vivre selon ses besoins, demandes et désirs ?
C’est sans compter sur Baptiste Lepisme, un autre résident, qui va lui permettre, dans une complicité facétieuse, de faire acte de RESISTANCE.
Dans une écriture directe et crue, et un humour incisif et provocateur, Claire Huynen passe au crible l’univers des maisons de retraite, où la vieillesse ne doit pas rimer avec enfermement et naufrage. Car, croyez-moi, SI, SI, ce type de maison de retraite existe encore…
Bref, un livre lucide et émouvant qui a évoqué en moi « Vol au-dessus d’un nid de coucou » et qui pose une question sociétale très actuelle : « Qu’allons-nous faire de nos vieux ? Quel sort leur réservons-nous ? » Simone de Beauvoir précisait en son temps : « L’évolution d’une société ne se voit-elle pas à la façon dont elle traite ses personnes âgées ». A méditer
Commenter  J’apprécie         60
Déçue! Je suis passé complétement à coté de l'humour de l’auteur. Il y a des moments où l'auteur est proche de la réalité et puis des instants totalement décalés par rapport à la réalité. Il n'y a guère aujourd'hui que des grabataires et des déments dans les maisons de retraite. Son personnage qui fait le choix de la maison de retraite me parait improbable.
Commenter  J’apprécie         30
Dans ce livre, l'auteur prend le parti d'adopter le point de vue d'un vieil homme entrant en maison de retraite et s'essayant à l'observation critique du vieillissement. L'idée de cet angle d'approche original est séduisante, mais à mon goût, pas assez poussée. Le livre est très rapide à lire et manque d'affects et d'approfondissement. Dommage, car l'idée était bonne !
Commenter  J’apprécie         00
Chronique acerbe du narrateur qui intègre volontairement une maison de retraite. Il déteste les vieux et ne fait aucune concession dans la description physique de ses contemporains, sans oublier sa propre décrépitude. Humour caustique mais peinture sans fioriture d'une certaine réalité qui n'a rien de réjouissant. A part cela, l'histoire est quelconque et facile à lire.
Commenter  J’apprécie         10
Trop cru, trop direct. Ce petit livre fait de gros remous. Il est très spécial à lire, sans concession. En fait il m'a quelque peu choquée, d'autant que je suppose qu'il y a bien un fond de réalité dans tout ça, peut-être davantage que je ne peux l'imaginer. Il effraie en fait. A vous de voir si la vieillesse dans toute sa nudité vous fait peur ou non.
Commenter  J’apprécie         00
"Les vieux m'emmerdent !"
C'est ce que disait mon grand-père à chaque fois qu'il était relancé par les anciens combattants du cru pour venir étaler son ennui à leur banquet annuel.
Dans mon cas, cela pourrait devenir un motif de licenciement.
Alors, il me faut vite préciser que dans cette phrase, je n'ai rien mis de personnel et qu'elle n'est que la première de ce petit ouvrage, "Série grise", qui s'annonçait bien prometteur.
Malheureusement la locomotive ne tirait qu'un train vide.
Le livre est creux, bien écrit mais creux.
Il est même certainement trop bien écrit.
Son style ampoulé et un peu maniéré le rend par trop artificiel.
Et son propos en perd toute puissance.
"Un homme a bu sa cave, donné ses livres et abandonné ses souvenirs.
Il est entré à "Mathusalem", dès le lendemain de son septantième anniversaire" ...
Ce qui est un peu tôt, surtout pour un homme ayant conservé le vocabulaire et l'analyse qu'offre son récit.
"Mathusalem" est certainement un foyer logement, la description ne collerait pas à un EHPAD*.
D'ailleurs le récit n'est pas très vraisemblable.
Il peine à s'appuyer sur une connaissance du "milieu" qui ne se révèle au bout du compte rien de moins qu'approximative.
De plus, il ne parvient pas à être ni drôle, ni captivant, ni même original.
Au bout de la lecture, il ne reste que quelques formules, quelques tournures de phrases intéressantes.
Paco Roca avait réussi l'exercice en le dessinant.
Mais, à ma connaissance, il reste à écrire le livre, authentique, sincère, cynique et drôle qui viendrait arpenter les couloirs de nos maisons de retraite.
"Série grise" est un essai manqué ...
*Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes
Commenter  J’apprécie         280
Un regard caustique sur la vieillesse, (l'image de soi, les amis, ) et les maisons de retraites selon le point d'un vue d'un vieil homme. Il y aborde des sujets qui sont à la limite tabous dans ces endroits : sexualité, intimité, solitude. A lire pour le point de vue choisi, celui d'un homme.
Commenter  J’apprécie         10
SÉRIE GRISE de CLAIRE HUYNEN
Un petit livre sur la vieillesse qui commence par: " les vieux m'emmerdent " . Ça donne le ton! Bien écrit, un peu trop sage, même si c'est parfois impertinent, l'amertume suinte dans toutes les phrases. Heureusement, l'auteur a su pimenter son récit d'anecdotes drôles et coquines. Un bonbon acidulé à lire dans le train. Sympa sans plus.
Commenter  J’apprécie         20
Un écrit éroticolittéraire où la plume de l'auteur fait merveille...
On se laisse happer par la sensualité de l'histoire aux parallèles troublants...
Commenter  J’apprécie         00