Citations de Claire Keegan (308)
Sais-tu que tu ne m'as jamais remerciée pour un seul dîner que j'ai préparé ici ni payé les moindres courses - ni même préparé un seul petit déjeuner ?
- Elle a dit que les choses étaient sans doute en train de changer, mais qu'une bonne moitié des hommes de ton âge veulent uniquement que nous nous taisions et que nous vous donnions ce que vous désirez, que vous êtes gâtés et que vous devenez méprisables quand les choses ne se passent pas comme vous le souhaitez.
C'était le problème avec les femmes qui cessaient de vous aimer : le voile de l'enchantement se dissipait et elles voyaient clair en vous.
- Tu sais ce qui est au cœur de la misogynie ? Dans le fond ?
- Alors je suis misogyne à présent ?
- Ça consiste simplement à ne pas donner, avait-elle dit. Que ce soit croire que vous ne devriez pas nous accorder le droit de vote ou ne pas nous donner un coup de main pour la vaisselle - c'est tout crocheté au même wagon.
"Tu as séjourné dans le Wicklow ?
- Je suis allée à Glendalough et Avonsdale, avait-elle dit. Et j'ai marché dans les collines. C'est de jolis paysages.
Alors qu'elle les admirait, il trouvait les femmes de Vermeer, pour la plupart, oisives : restant assises là, comme si elles attendaient quelqu'un ou quelque chose qui ne viendrait jamais - ou se contemplant dans un miroir. Même la robuste laitière semblait verser le lait tout à loisir, comme si elle n'avait rien d'autre à faire ou de mieux à faire.
...il en vint à se demander à quoi bon être en vie si l'on ne s'entraidait pas. Etait-ce possible de continuer durant toutes les années, les décennies, durant une vie entière, sans avoir une seule fois le courage de s'opposer aux usages établis et pourtant se qualifier de chrétien, et se regarder en face dans le miroir?
Il était facile de comprendre pourquoi les femmes craignaient les hommes avec leur force physique, leur concupiscence et leurs pouvoirs dans la société, mais les femmes, avec leurs fines intuitions, étaient beaucoup plus profondes : elles pouvaient prédire ce qui allait arriver longtemps à l’avance, en rêver au cours de la nuit, et lire dans vos pensées.
Certes un très beau livre mais la fin m'a laissé sur ma faim ...
Bientôt, il se ressaisit et conclut que rien ne se reproduisait jamais ; à chacun étaient donnés des jours et des occasions qui ne se présenteraient pas une seconde fois. Et n'était-ce pas doux d'être là où l'on était et, par exception, de laisser l'atmosphère vous ramener dans le passé, malgré le bouleversement, au lieu de toujours examiner la mécanique des journées et les difficultés futures, qui n'apparaîtraient peut-être jamais.
Nous ne parlons ni l’une ni l’autre, comme les gens se taisent parfois quand ils sont heureux. Dès que cette pensée me vient, je m’aperçois que le contraire est vrai aussi.
Une partie de moi voudrait que on père me laisse là pendant qu’une autre partie voudrait qu’il me ramène, vers ce que je connais.
Je suis dans une situation où je ne peux ni être ce que je suis toujours ni devenir ce que je pourrais être.
Décembre est arrivé, pluvieux. Margaret n’avait jamais vu une pluie pareille. Elle ne tombait pas droit du ciel, mais à l’oblique, entraînée par le vent. Il y avait du sel sur les fenêtres et une odeur d’algues dans l’air. Tandis que les oiseaux souffraient de la faim, les gens là-bas en ville se mettaient à boire.
Before long he caught hold of himself and concluded that nothing ever did happen again; to each was given days and chances which would’nt come back around. And wasn’t it sweet to be where you were and let it remind you of the past for once, despite the upset, instead of always looking on into the mechanics of the days and the trouble ahead , which might never come.
Bientôt, il se reprit et conclut que plus rien ne se répétait, jamais ; chacun recevait des jours et des chances qui ne reviendraient pas. Et n'était-ce pas agréable d'être là où l'on était , se laissant se rappeler pour une fois le passé , malgré les aléas , au lieu de toujours regarder la mécanique des jours et les problèmes à venir, qui pourraient ne jamais survenir.
Il en vint à se demander à quoi bon être en vie si l’on ne s’entraidait pas. Était-ce possible de continuer durant toutes les années, les décennies, durant une vie entière, sans avoir une seule fois le courage de s’opposer aux usages établis et pourtant se qualifier de chrétien, et se regarder en face dans le miroir ?
En octobre, il y eut des arbres jaunes. Puis les pendules reculèrent d’une heure et les vents de novembre arrivèrent et soufflèrent, perpétuels, et dépouillèrent les arbres. Dans la ville de New Ross, les cheminées crachaient de la fumée qui retombait et flottait en mèches échevelées, étirées, avant de se dissiper le long des quais, et bientôt la rivière, aussi sombre que de la bière brune, se gonfla de pluie.
Tant de choses avaient une façon de paraître plus belles quand elles étaient un peu à distance.
A quoi nous mène la réflexion ? Dit elle. Réfléchir ne réussit qu’à nous décourager.
Bientôt, il se ressaisit et conclut que rien ne se reproduisait jamais ; à chacun étaient donnés des jours et des occasions qui ne se présenteraient pas une seconde fois.
Regarde, il y a trois lumières maintenant à l'endroit où il n'y en avait que deux.
(Fin de la page 67)