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Critiques de Claire Ubac (72)
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Ne sois pas timide

Si vous parlez peu, si vous êtes trop timide pour vous intégrer dans un groupe, les autres - ados ou adultes - ont tôt fait de vous qualifier d'autiste. Plus ou moins ouvertement, mais au lycée, on est sans pitié, on ne ménage pas ceux qui se démarquent un peu, et en plus, les 'exclus' sont tellement à vif qu'ils en imaginent certainement beaucoup plus qu'il ne s'en dit derrière leur dos.

Oskar est dans cette posture délicate : trop réservé et de surcroît bon élève, fraîchement débarqué à Marseille, arrivé de Normandie, portant nom et prénom allemands... Ça n'aide pas à se fondre dans la masse.



Les problèmes des adolescents m'intéressent - collège, lycée, effets de groupe, timidité, mal-être, isolement, harcèlement...

Les jeux vidéos en revanche ne me passionnent pas du tout.

Ici, le personnage prétend gagner de l'assurance grâce à un jeu en ligne, justement, qu'il pratique en solo sur son ordi. Je trouve ça contradictoire, et même si je suis curieuse de connaître le résultat de l'expérience, je m'ennuie trop dans ce monde virtuel à la sauce 'fantasy' pour continuer.



Abandon page 90/250.
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Un amour de dragon

Une nouvelle histoire de Claire Ubac qui joue sur les ressorts de l'imagerie traditionnelle des monstres et dragons avec beaucoup d'humour. Les illustrations d'irene Bonacina nous emmènent dans un univers imaginaire joyeux, mordant et humoristique qui devrait attirer directement les jeunes lecteurs.


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Ici et là, les maisons d'Akira

Voici un album illustré à partager avec les plus grand à partir de 5 ans qui permet d'aborder des questions philosophiques sur le sens de la vie. En effet, cet album alterne des miroirs illustrations/texte qui ouvrent sur une étape de la vie d'Akira et sa maison du moment. Puis des pleines pages qui en ouverture vers' l'imaginaire guide la réflexion individuelle du lecteur. le graphisme de Clotilde Perrin donne cette dimensions riche, variée et douce qui suit la montée en sagesse du héros et du lecteur en même temps. Ca fait du bien d'avoir un album qui n'est pas lisse et qui laisse libre court à l'appropriation de chacun ! Merci !
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Ouled Roumia ou comment se faire des amis

Et voici mon avant-dernière lecture pour le Challenge ABC… J’avoue ne pas avoir été attirée par la couverture, mais simplement par le nom de famille de l’auteure ainsi que par le résumé. J’étais curieuse de découvrir cette histoire abordant la thématique de l’amitié, de la famille et du harcèlement. D’autant plus que le contexte était très intéressant : on est dans un pays maghrebin où la culture est différente. Je m’attendais donc à découvrir une ambiance sortant des ouvrages jeunesse habituels… Hélas, pas de joli voyage à l’horizon ou de places du marché bondées… Juste Farid, un petit garçon chagriné par un autre enfant qui ne cesse de l’insulter et de le cogner régulièrement. Il y a énormément de longueurs, puisque Farid va malheureusement subir les moqueries de Nouredine, alias « Le Bouc », plus d’une quinzaine de fois sans réagir…



Il est très rare que je spoile une fin, mais sachez que je vais faire une exception pour ce roman jeunesse, car cette conclusion qui a principalement gâché ma lecture. En effet, Farid va finir par aller voir Nouredine pour lui mettre un coup de boule. « Le Bouc » va ensuite devenir son ami et va lui expliquer qu’il n’est pas très sympathique car un membre de sa famille est malade. Notre jeune héros accepte cette excuse et tout est bien qui finit bien… Je regrette, mais non, je n’adhère pas à cette fin qui prône la violence. D’autant plus que Farid n’en a pas parlé avec ses parents et n’a pas réfléchi sur la chance qu’il avait d’être métis ou d’avoir une maman différente. Il se contente de se faire harceler, puis de frapper avant de devenir l’ami de son agresseur. Certes, cela soulage, toutefois je m’attendais à un message plus important.



L’ouvrage est censé être pour les 9-12 ans, néanmoins j’ignore si l’histoire plaira. Il n’y a pas beaucoup de rebondissements, le rythme est lent et les scènes se répètent souvent… Mais, j’espère me tromper, car l’idée de base était vraiment bonne et le lieu où se passe l’histoire sortait de l’ordinaire… Hélas, en ce qui me concerne, c’est malheureusement une grosse déception. « Ouled Roumia ou comment se faire des amis » est une lecture que j’oublierai vite et ne conseillerai pas forcément…


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Le chemin de Sarasvati

J'appréhende toujours un peu la lecture d'un roman dont l'action se passe en Inde. Ici la naissance de ce bébé fille pose bien sûr problème. Doit-on nourrir cette bouche inutile ou faire en sorte qu'un "accident" se produise ? Sa mère Dayita va la protéger envers et contre tout. Elle va l'élever, l'éduquer. Malheureusement, quand elle meurt épuisée, Isaï n'a que 10 ans. La petite fille va rencontrer Murugan, jeune garçon "hors caste", un révolté contre la société qui veut faire son chemin sans s'occuper de sa famille, des castes. Il est musicien percussionniste. Isaï et lui font de la musique ensemble, elle chante divinement grâce à sa mère. Ils décident de se rendre à Bombay afin d'y retrouver le père d'Isaï, une aiguille dans une botte de foin. Des tas d'aventures vont s'ensuivre, des embûches prévisibles mais leur complicité indéfectible et la rencontre de "bonnes personnes permettront de les surmonter.

Au final, un livre pour ado agréable à lire qui n'élude pas les sujets graves mais qui ne s'appesantit pas sur les malheurs. De plus, les éléments artistiques et culturels sont intéressants et adoucissent les côtés difficiles du début du roman.
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L'histoire impossible

Cela commence comme un conte moral. On parle de "la belette", Snejna, une vieille femme déconsidérée par la population de l'Ile du Drôle. Il faut dire qu'elle a été jetée sur les plages de l'île suite à une grosse tempête et qu'un proverbe de l'île dit que tout ce qui vient de la mer est mauvais, à craindre.



On a vraiment pendant 30-40 pages une atmosphère de conte, avec des thèmes intemporels de xénophobie, de respect, d'humanité qui affleurent. L'écriture est très détachée, lente. Cela convient au propos.



Puis Balthazar entre en scène. Lui, il souffre aussi de la xénophobie des habitants de l'île. C'est un bâtard. Fruit d'une union entre une fille de la côte et un gaillard de la montagne. L'idée qu'il y a un peuple de la montagne est intéressante, mais absolument pas traitée. A peine évoquée, cette facette est oubliée.



On arrive dans une partie du récit plus mouvementée. Des pipi, des pipi, des pirates arrivent, poussés par des vents contraires, alors qu'ils essayaient d'accoster sur une île au trésor. Snejna et Balthazar vont embarquer incognito. Puis ils se feront découvrir et vont devoir lutter pour leur survie face à des marins extrêmement remontés contre eux. Cette partie est mouvementée, assez chaotique et assez inégale. Elle n'est pas sans fortement rappeler le roman de Stevenson. Et ce n'est pas spécialement un bon point, vu qu'il faut toujours préférer l'original à la copie.



Cette partie s'entrecoupe d'histoires racontées par Snejna pour faire durer la mise à mort et ralentir le courroux des pirates. On est dans les 1001 nuits. Les contes en eux-mêmes sont sympathiques et ne manquent pas d'intérêt. Mais ils hachent et cassent la dynamique d'aventure que l'autrice arrive (parfois péniblement) à mettre en place.



Bref au terme de 190 pages, rien de très mémorable. Et même quelques incohérences (comme une référence au tourisme, qui cadre mal avec l'atmosphère "pirates du XVIIé" que l'autrice met en place). On hésite trop sur le type de récit, et l'atmosphère ainsi que le plaisir s'en ressentent.
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Un amour de dragon

Je n’ai pas lu le premier album de la série…. mais j’ai énormément aimé celui-ci !

La couverture, très colorée, pétillante également, m’a tout de suite attirée. Les illustrations de l’album sont tout aussi belles, d’une grande richesse narrative : comme ils sont mignons, ces gros petits monstres qui jouent, s’agitent, font le bonheur de leurs parents, tout en troublant la quasi-quiétude du château !

Ce n’est pas seulement la vie quotidienne au château, son journal, son école qui nous est conté, mais aussi les attaques d’un groupe de brigands qui croient… Mais quoi, au juste ? Que l’on peut briser ainsi l’équilibre des monstres ? Qu’il est facile de s’attaquer à l’un des leurs, comme ça, boum ? Ai-je vraiment besoin de donner la réponse ?

Et l’amour ! Ah, l’amour ! Regardez encore une fois la couverture, pour voir comment le dragon l’exprime. Certes, il a un (petit) souci à surmonter. Péter le feu, pour un dragon, ne devrait pourtant pas être un problème, non ? Un dragon poète, en plus, un dragon amateur de belles lettres, un dragon prêt à tout pour guérir et plaire à sa belle. Mention spéciale au 50 nuances de prout.

Un très bel album à découvrir et à partager.
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L'histoire impossible

Bon bon bon, il fallait que je lise ce petit roman jeunesse car il traînait depuis bien trop longtemps sur mes étagères.

Eh bien, il part directement dans le coin des livres à donner / vendre, bref dans ceux que je ne garderai pas.

Petite déception quand même car j'attendais un roman d'aventure. Alors certes, on assiste à un remix de L'île au trésor (ça tombe plutôt bien je l'ai lu tout récemment et on voit clairement où l'autrice tire son inspiration) mais que c'est brouillon. Entre des contres oraux (parties intéressantes du roman qui ne sont pas sans rappeler Les mille et une nuits), des récits de mer, de chasse au trésor et une île où les habitants sont peu accueillants, on ne sait pas trop où tout cela nous mène. Et une fin sans grand intérêt qui tombe un peu à plat.

Les difficultés de communication du héros, du fait de sa langue natale, si elles sont originales, freinent quand même pas mal le récit. Le personnage de Snejna est assez étrange, contradictoire et sujette à des changements d'avis soudains dont on ne saisit pas vraiment les motivations. Balthazar est quant à lui un jeune héros typique dans lequel on retrouve clairement Jim Hawkins en quasi copié-collé mais sans le style de Stevenson. Et c'est là que le bas blesse à mon sens car même s'il s'agit de littérature jeunesse, le récit n'est pas fluide pour un sou, tantôt mou, tantôt elliptique à outrance sans explications.

Pour un récit de pirate, ce n'est pas celui que je conseillerai aux jeunes lecteurs, Stevenson sera plus accessible et bien plus divertissant. Un ressenti très mitigé pour moi.
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Ne sois pas timide

Au début j'ai eu vriament du mal à entrer dans l'histoire. Le personnage principal, Oscar, ne me parlait vraiment pas. Pas mieux pour les secondaires (parents, camarades de classes...).

Vaincre sa timidité? bon sujet à priori. Par les jeux videos? ouais... Cachant l'activité d'une secte? euh.... Non et puis franchement, à part l'histoire c'est vraiment l'absence d'empathie avec les personnages qui a perturbé ma lecture.

2 étoiles parce qu'au final ça se lit.
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La sorcière amoureuse

Ceci est un conte de fée inversée. Notre sorcière amoureuse est une authentique sorcière, qui fait tout ce qui est possible pour avoir l'air la plus laide possible. Heureusement, elle dispose d'un magnifique assistant, qui l'aide à se décoiffer, à avoir une robe d'une laideur absolue, et à être toujours entourée de la plus pénible des puanteurs. Las ! Il s'agit d'un prince qu'elle a métamorphosé en corbeau depuis deux cents ans, et il entend bien reprendre la liberté qu'elle lui a promise, ainsi que retrouver son apparence humaine.

Comme si deux cents ans n'était pas suffisant - après tout, c'est le double du sommeil de la belle au bois dormant - il devra subir une succession d'épreuves toutes plus redoutables les unes que les autres, sans se doute que la sorcière souffre aussi de son côté.

Un livre très drôle et très touchant.
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Le chemin de Sarasvati

Étant une complète néophyte en ce qui concerne l'Inde, j'ai appris beaucoup de chose concernant les femmes. D'autant plus que dans les films Bollywoodiens, elles ressemblent un peu toute à des princesses et semblent très apprécié. Autant dire tout de suite qu'avec ce roman, j'ai tout de suite compris que c'était loin d'être le cas ! Par contre, certaines zones d'ombres sont restées pour moi au fil de l'histoire : ne connaissant pas bien les coutumes indiennes, je dois dire qu'il y a certaines choses que je n'ai pas bien compris. Comme par exemple, pourquoi Isaï et Murugan ne pouvait pas être amis (bon, j'ai compris pourquoi, mais j'aimerais tout de même savoir ce qui oppose ces deux "peuples"...).



L'histoire en elle-même m'a également beaucoup plu : j'ai beaucoup apprécié cette amitié qui n'aurait jamais du être, et la course au rêve de ces deux enfants. J'ai aimé que tout ne soit pas toujours rose pour eux, mais qu'ils arrivent toujours à s'en sortir. Et puis, je dois dire que j'ai apprécié certains passages qui m'ont fait penser au film Slumdog Millionaire (en beaucoup moins violent heureusement !).







Les différents personnages m'ont beaucoup plu. Évidemment Isaï et Murugan sont les deux qui m'ont le plus touchés. Il faut dire aussi qu'on les suit pendant quelques années, dans leur bons moments comme dans les plus mauvais, alors, forcément, l'on s'attache beaucoup à ces deux enfants.

Margaux et la famille indienne de son amie m'ont également beaucoup plu par leur gentillesse.







J'ai trouvé l'écriture de Claire Ubac très agréable : c'était le premier livre que je lisais d'elle, mais ce ne sera sûrement pas le dernier ! J'ai beaucoup aimé la dimension poétique qu'apporte la musique dans ce texte. D'autant plus que j'ai vu que ma médiathèque possédait plusieurs roman de cette auteur ;)

Et puis, j'ai beaucoup aimé la dimension poétique qu'apporte la musique dans ce texte.

Le chemin de Sarasvati est un roman à découvrir.
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Le chemin de Sarasvati

Présentation de l’éditeur : les filles ? Des êtres stupides. Des bouches inutiles à nourrir. Les marier ? La dot coûte cher. Mieux vaut les tuer dans l'œuf.

Les intouchables, les "hors castes" ? Des parasites. Bons à rien. Arriérés. Condamnés aux basses besognes. Il faut les fuir à tout prix.

Dans l'Inde de tous les possibles, mais aussi des préjugés tenaces, les routes de deux parias se croisent.

Elle, Isaï, était venue en cachette assister aux funérailles de sa mère. Lui, Murugan, d'un geste respectueux, a replacé une fleur tombée du brancard. Leur premier dialogue s'est fait en rythme et en musique. Chanter, jouer, ils en rêvent tous les deux. Ils osent partir.

Leur traversée du pays sera semée d'embûches et de mauvaises rencontres.

Mais Sarasvati, la déesse au luth, veille sur eux.



Mon avis : un récit que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire et cela, dans le cadre du challenge "Bienvenue en Inde" proposé pas Hilde et soukee. Découverte d’un pays que je ne connais que très peu (par la lecture s’entend ; je n’ai bien sûr jamais mis un pied – une roue – en Asie).



Nous suivons un pan de la vie d’Isaï, narratrice de sa propre histoire, dans un pays où il faut naître garçon si l’on veut jouir d’un tant soit peu de considération. Mais elle est fille, pauvre de surcroît, et soumise, en compagnie de sa maman, au diktat de sa tante, "tante cobra", un surnom tout à fait approprié pour cette femme, "persiffleuse" et persécutrice hors-pair.



C’est lorsque sa maman décède qu’Isaï décide de tenter de faire bouger les choses, laissant alors derrière elle la seule personne qui l’a aidée dans sa misère : son grand-père.



Le récit conte donc le parcours de cette enfant, qui a grandi trop vite et part sur les routes en compagnie de Murugan, un jeune garçon appartenant à ce que l’on appelle encore les "hors castes". Tous deux se soutiennent mutuellement et unissent leurs talents vocaux et musicaux.



Le récit est agréable à lire et ouvre une porte sur ce monde à mille lieues du nôtre. Isaï découvre un pays qu’elle n’imaginait pas, s’interroge, se bat tout en avançant, animée par le désir de retrouver son père et d’échapper au destin qui aurait dû être le sien…



Une superbe couverture colorée, Sarasvati sur son cygne, sert d’écrin à cette histoire émouvante et qui sonne juste.



"Un des tout premiers souvenirs que j’ai de maman remonte à ma mémoire, accompagné d’une familière odeur d’argile. Elle trace des lettres sur la terre humide au bord du bassin des femmes. Je suis invitée à tracer le mot à mon tour. Je ressens encore le plaisir de toucher la terre sableuse, celui de la voir s’ouvrir sous le soc de mon ongle !



C’est ainsi que j’ai appris à lire l’hindi, la langue du Rajasthan. Ici, à Yamapuram, on parle tamoul. L’hindi était notre langue secrète à toutes les deux. C’est aussi la langue du chant classique d’Inde du Nord, cet art que j’ai sucé avec mon lait. Nous chantions toutes deux continuellement en travaillant. Tante cobra ne se doutait pas que nos en profitions pour communiquer.



- Ne tourne pas la tête et ne me réponds pas, chantait maman. Va chez la voisine l’aider à coudre pour le mariage de sa fille. Garde le triage des pois pour cet après-midi. Ta tante sera chez la voyante ; je t’apprendrai un hymne à Krishna."



Ce roman a reçu le Grand Prix du Livre Jeunesse 2010 de la Société Des Gens de Lettres.
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Le chemin de Sarasvati

Aujourd'hui encore, être une fille en Inde est un tort immense. A peine née, Isaï est menacée de mort par sa tante, une folle aigrie et mystique: pourquoi nourrir une bouche inutile? Comme si sa belle-soeur n'était pas un fardeau suffisant, il a fallu qu'elle donne naissance à une fille. Malédiction! Mais malgré toutes les cruautés de cette femme, Isaï grandit et chante auprès de sa mère. A sa mort, l'univers d'Isaï bascule. Personne ne peut plus la protèger. Personne, sauf peut-être son père, disparu à Bombay des années auparavant. Déguisé en garçon, Isaï fera la connaissance d'un jeune garçon, qui comme elle est indésirable: un intouchable. Et qui comme elle, arpente Le chemin de Sarasvati, la déesse musicienne.





Une petite pépite!





Le chemin de Sarasvati nous emmène bien loin et nous en met plein les mirettes. J'ai été un peu soufflé par le début du roman, très dur, qui raconte les premières années d'Isaï et la conditon des femmes, sous le joug de leur belle-famille entre autres. Et jusqu'à ce que notre chanteuse en herbe s'envole, j'ai été un peu refroidi par la dureté de ce roman pour ados. Et alors, oui. C'est une évidence, je le sais. Les romans ados ne sont pas fait que de papillons et de crises d'acné. Et c'est tant mieux!



Car avec ce départ difficile, c'est tout le chemin qu'Isaï aura à parcourir pour se saisir enfin de son identité et de sa vie qui prend sens. Un chemin qui nous entraîne dans l'Inde contemporaine, dans laquelle les traditions sont toujours aussi ancrées et où la pauvreté a la main mise (traffics d'enfants, bidonvilles, collectes de poubelles pour survivre...)



Mais un chemin où la brutalité de la vie et la poésie de la musique s'entrechoquent sur un rythme planant qui ouvrira à Isaï un autre monde.




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L'histoire impossible

Challenge ABC, 2017-2018

3/26



Voila bien longtemps que Snejna est sur cette île. 30 ans, au moins. Et personne ne lui parle. Certes elle se fait passer pour folle depuis qu'une des familles l'ait traitée comme une esclave des années durant. Et là, coup sur coup : elle se fait un ami et un bateau mouille dans la baie. Le 1er en 30 ans ! Mais il s'agit de pirates. Heureusement Snejna a plus d'un tour dans son sac...

Une petite histoire de pirates assez rigolote. Ubac est une très bonne conteuse et elle partage son savoir avec son personnage principal. C'est aussi l'histoire d'une amitié un peu improbable, entre 2 parias. Chacun d'eux acceptent d'aller au delà de ses préjugés pour survivre ensemble. Parce qu'à 2 c'est plus facile, surtout quand on est un garçon de 12 ans et une vieille de 43 ans (désolée pour les quarantenaires. C'est l'âge que j'ai calculé entre l'âge qu'elle avait lors du naufrage et le fait qu'elle dise vivre sur l'île depuis 30 ans. Et pis, c'est elle qui se décrit comme ça !)

Un roman qui semble parfois un peu farfelu, avec plein de trouvailles de vocabulaire (surtout pour les jurons ^^) et des personnages truculents.
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Le chemin de Sarasvati

Challenge ABC 2016-2017

9/26



L'Inde, des dieux, ses castes, ses conceptions de la vie d'une femme...

La musique et le chant, pratiqués par deux amis fuyant leurs familles - l'une pour retrouver son père à Bombay, l'autre hors caste qui cherche un avenir meilleur - les tireront de biens des situations périlleuses ; les temples seront très souvent leurs refuges. Une grande spiritualité enveloppe le roman. Sarasvati, déesse des arts, les accompagne au long de ce roman initiatique à l'écriture fluide. L'auteur a rendu le contexte du roman réaliste : géographie, langues, religions, fêtes et rituels annuels et quotidiens. Elle ne s'attarde pas sur les castes, ce qui aurait ppu alourdir la narration ; ils sont évoqués, parce que c'est toujours un gros problème, mais dans un sens plutôt positif : Murudan intègre une association de Bombay qui lutte pour leur abolition. La différence caste n'a eu d'impact sur Isaï : ils sont unis par leur amour de la musique et du chant, et par la conscience de leur survie. Et plus tard de leur amitié ; ils se sont trouvés à un moment où chacun allait mal et se sont épaulés tout au long de leur périple.

Un petit roman qui n'a l'air de rien et qui brasse beaucoup de questions autour de la tolérance et de l'acceptation.
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Le chemin de Sarasvati

Sud de l'Inde, état du Tamil Nadu. Isaï naît dans une famille pauvre où naître fille est une misère... Cependant, malgré l'absence de son père parti chercher du travail à la ville et la haine de sa tante qui souhaite rien de moins que sa mort, Isaï grandit dans l'amour de sa mère, Dayita, qui la protège et lui enseigne tout ce qu'elle sait : lire, parler l'hindi (en plus du Tamoul, la langue du Tamil Nadu), chanter... Ensemble, elles prient les dieux hindous afin qu'ils les protègent, particulièrement la déesse Sarasvati, déesse des Arts, qui semble avoir comblé Isaï de dons exceptionnels pour le chant.

Isaï a 10 ans lorsque sa mère meurt, la laissant seule pour affronter sa venimeuse tante cobra... Au cours de la crémation de sa mère, elle aperçoit un "opprimé", un hors-caste, qui ramasse respectueusement une fleur tombée du lit funéraire. Plus tard, alors que sa tante lui a rasé le crane sous un prétexte quelconque, elle devient son amie, se faisant passer pour un garçon. Mais tante cobra n'a pas fini de torturer Isaï et, pour rembourser l'emprunt du mariage de son fils, elle décide d'envoyer sa nièce travailler en ville chez un usurier ! Isaï y voit l'occasion de s'enfuir à Bombay où son père travaille... Elle réussit grâce à Murugan, le hors-caste devenu son ami qui, lui aussi souhaite tenter sa chance à la ville et n'accepte pas que les intouchables comme lui soient considérés comme des arriérés !

Les deux enfants partent donc vers Bombay sous l'aile bienveillante de Sarasvati, et leur route, semée d’embûches, leur dévoile l'Inde : unique, multiple, complexe, pauvre et belle !



C'est un voyage très instructif à travers l'Inde que nous propose Claire Ubac avec ce roman.

C'est tout d'abord un voyage géographique (si j'ose dire) à travers l'Inde et un dépaysement garanti avec les nombreuses descriptions des villes et villages traversés par nos deux jeunes protagonistes... Ainsi, débuté à Yamapuram dans l'état du Tamil Nadu dans le sud est de l'Inde, le périple d'Isaï et Murugan nous conduit à Madurai, puis à Kanyakumari, puis à Mysore dans l'état du Karnataka, puis à Bangalore, puis à Hampi pour finalement nous déposer à Bombay, capitale de l'état du Maharashtra, au centre ouest de l'Inde... de quoi découvrir de multiples paysages !

C'est ensuite un voyage spirituel avec l'évocation d'une panoplie de dieux et déesses hindous vénérés par nos deux jeunes héros qui ne manquent jamais d'aller faire leur puja dans les temples des lieux qu'ils traversent. Nous faisons ainsi la connaissance de Durga, Shiva, Kali, Parvati, Ganesh (Ganapati), Sarasvati, Lakchmi, et j'en oublie sans doute...

C'est aussi un voyage culturel avec l'évocation du cinéma bollywoodien, les odeurs de nourriture (barfis, samosas, payasam, chapatis, etc...), la description de quelques coutumes (les kolams par exemple dont je vous ai déjà parlés ici), les nombreux vêtements typiques, et, bien entendu, la musique !

C'est enfin un voyage social, bien ancré dans la réalité et donc bien difficile à supporter parfois : situation inacceptable des femmes, sort des intouchables, extrême pauvreté dans les villages obligeant les hommes de la maisonnée à s'exiler dans les villes afin de nourrir leur famille, extrême pauvreté encore fabriquant des cohortes d'enfants des rues fouillant les poubelles pour survivre,... autant de vérités crues que le cinéma bollywoodien souhaiterait parfois nous faire oublier.



Ainsi, ce roman permet aux lecteurs de découvrir de multiples facettes de l'Inde moderne et, en cela, il est très intéressant mais cela a-t-il été suffisant pour me plaire totalement ? Malheureusement non ! En effet, plutôt destiné aux adolescents, j'ai trouvé ce livre, certes frais, mais beaucoup trop naïf et le happy end est beaucoup trop "happy" à mon sens (je ne dévoile rien mais bon, c'est un peu too much...)
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Le chemin de Sarasvati

Ce roman est à la fois un roman d'aventures, un roman d'apprentissage et aussi une oeuvre qui permet de découvrir la richesse de l'Inde. Il est roman d'aventures, car Isaï et Murugan vont traverser le pays et affronter des dangers quotidiens, malheureusement banals et réalistes. Il est roman d'apprentissage car nous voyons Isaï non pas grandir, mais survivre aux humiliations répétitives mais toujours inventives : la cruauté n'a pas de bornes. Son courage, sa foi (Isaï est très pieuse) et une part de naïveté va lui donner la force de s'en aller.
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Les filles, votre corps change

un bon petit livre qui explique aux filles les "pourquois" et les "comments" des changements de l'adolescence.

Permet d'aborder des sujets parfois délicats ou si impossible de discuter, à laisser trainer pour informer, voire déclencher des questions...
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Diablesse

Petit roman sous forme de journal intime où les angoisses et les émotions d'une toute jeune fille sont bien retranscrites. C'est frais, c'est drôle, un petit moment de plaisir pour se replonger en enfance.
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Le Fruit du dragon

Une bonne histoire qui se déroule en Asie, j'ai beaucoup apprécié découvrir le Vietnam en douceur, avec franchise et fraicheur.
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